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Education des enfants des Viet Kieu

Le Vietnam en France Vos Origines, vos Racines Education des enfants des Viet Kieu

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    Messages
    • #4458

      A tous les forumeurs parents (ou futurs parents) comment envisagez vous éduquer vos enfants avec les 2 cultures ?

      Mon petit n’a que 19 mois, et comprend et baragouine déjà des mots simples en vietnamien, meme s’il « parle » mieux francais que vietnamien à cause des multiples intonations de notre langue,
      (allez je me lance, une petite phrase : em be’ hieu nhieu gion’g và tie’ng vietnam : cai dau, mac, lo mui…-> toi’ cai bun !…) :clapping:

      En tout cas, ce qui est sur c’est qu’il est très vietnamien dans le ventre, il refuse rien des bons petits plats de Bà Noi ! mais aime aussi le frometon de Ong Ngoai !

      Je souhaite vraiment qu’il est conscient plus tard que le VietNam est aussi son Que Huong,

      Merci de votre contribution,

    • #78730

      Hello,

      Personnellement (de part ma propre experience), je pense qu’il est important que l’enfant ait bien conscience de ce qu’il est. Francais, pas francais, vietnamien, pas vietnamien… Je n’ai jamais su qui j’etais jusqu’a ce que je fasse mon premier voyage au VN.
      Je compare avec d’autres personnes, meme d’autre nationalite qui naissent et grandisse dans un pays autre que leur pays d’origine et il y a ceux qui connaissent leur pays et d’autres non, ca fait une telle difference dans notre parcours.

      La fierte de pouvoir dire qui on est et de pouvoir etaler son identite -il n’y a rien de mieux je crois :)

      Alors si ton petit peut vraiment se sentir moitie-moitie…! je veux dire, il se sentira forcement plus francais de part le fait qu’il soit ne en France et grandi en France mais je pense qu’ il faut absolument insiste et le rendre fier de son autre moitie…de pays. Et s’il peut faire des pas jeunes aux pays, c’est encore mieux :)

      L’identite.

    • #78739

      bonsoir à tous,

      étant adoptée, j’ai vécu toute ma vie avec une éducation entièrement
      française.
      je dis à mes enfants qu’ils sont eurasiens.
      j’aurais aimé leurs apprendre la culture vietnamienne et sa langue…
      mais difficile quand on est entièrement déraciné.
      c’est une chance et une vraie richesse pour les enfants viet kieu de pouvoir grandir avec la culture vietnamienne et française.
      comme certains le savent j’ai eu l’énorme chance de retrouver une partie de ma famille biologique.
      depuis mes enfants avaient commencé des cours de vietnamien…
      aujourd’hui, ils ne sont plus motivés du tout,
      car le vietnamien est difficile par sa tonalité et de plus quand on vit en dehors de la communauté vietnamienne, il faut plus que de la motivation
      pour apprendre.
      moi, je continue à apprendre le vietnamien grâce à la générosité et patience de sylvain.
      quoiqu’il en soit, mes enfants disent qu’ils sont français, pardon « marseillais » avant tout:bigsmile: avec des origines vietnamiennes.:jap:
      me concernant je dirai que mon coeur et mon âme sont et ont toujours été vietnamien.

    • #78743
      thuong19
      Participant
        htn55;68288 wrote:
        …A tous les forumeurs parents (ou futurs parents) comment envisagez vous éduquer vos enfants avec les 2 cultures ?
        …Je souhaite vraiment qu’il est conscient plus tard que le VietNam est aussi son Que Huong,

        Bonsoir hnt55, Marie H, Le Thi,
        merci à Marie H et Le Thi d’avoir commencé à donner des éléments de réponse en évoquant votre vécu.
        Je ne savais pas comment répondre à htn55 ; en évoquant votre vécu , vous avez ouvert une voie possible où htn55 puisera ce qui lui semble le mieux pour ses enfants.
        Né à Paris, mes parents viêtnamiens ont préféré parler à leurs enfants « un français approximatif  » plutôt que leur tiếng việt natal.(années de colonisation obligent).
        Puis quand j’avais 11 ans, ils m’ont fait prendre des cours de Viêtnamien par des étudiants(1954, c’était Dien Bien Phu puis l’indépendance).Mais eux ont continué à me parler leur français approximatif.
        Résultats, la greffe n’a pas pris.J’étais trop occupé à me dépatouiller à parler un français correct au collège.(orthographe, grammaire excellent ; mais composition française et vocabulaire insuffisant !).
        Les cours de viêtnamien ont été abandonné au bout de 2 mois. Ils n’auront jamais repris .
        Le Viêtnam a pourtant toujours été mon Quê Hương et la France ma terre natale.
        Mes enfants sont eurasiens ; bien entendu ni mon fils ni ma fille n’ont eu de cours de Vietnamien, et je ne leur parlais qu’en Français ;
        Quadragénaires tous les deux, le fils est parti vivre à Hanoï, et la fille vit en région parisienne.
        Le fils a choisi de vivre son Viêtnam au Viêtnam, la fille a choisi de vivre son Viêtnam en France.
        Alors éduquer les enfants avec les deux cultures ? Je crois que la question est mal posée.
        Chaque enfant ne retient de son éducation que ce qui lui semble correspondre à la réalisation de son bonheur.
        Mais il est fort à parier que dans la double culture le champ est plus large.:jap:

      • #78793
        htn55;68288 wrote:
        A tous les forumeurs parents (ou futurs parents) comment envisagez vous éduquer vos enfants avec les 2 cultures ?

        Mon petit n’a que 19 mois, et comprend et baragouine déjà des mots simples en vietnamien, meme s’il « parle » mieux francais que vietnamien à cause des multiples intonations de notre langue,
        (allez je me lance, une petite phrase : em be’ hieu nhieu gion’g và tie’ng vietnam : cai dau, mac, lo mui…-> toi’ cai bun !…) :clapping:

        En tout cas, ce qui est sur c’est qu’il est très vietnamien dans le ventre, il refuse rien des bons petits plats de Bà Noi ! mais aime aussi le frometon de Ong Ngoai !

        Je souhaite vraiment qu’il est conscient plus tard que le VietNam est aussi son Que Huong,

        Merci de votre contribution,

        Bonjour Htn55,

        Pour ma part, je suis arrivée en France à l’âge de trois ans. La dernière d’une tribu dont le patriarche a 90 ans , j’ai toujours été très près de la culture vietnamienne même en étant au bout du monde. Je parle, j’écris et je lis de manière courante le vietnamien. Je remercie chaque jour d’avoir des parents comme les miens. Certes, l’éducation a été très stricte mais grâce à eux j’ai gardé tout ce qu’il y a de plus vietnamien dans mes tripes et dans mon coeur : tous ces traditions, ces principes …etc. J’ai énormément oeuvré pour cette communauté à travers des associations …etc.

        J’ai la chance d’avoir cette double culture depuis 30 ans … Aujourd’hui, j’ai deux enfants une fille de 5 ans et un petit garçon de 19 mois. Je leurs parle en vietnamien à la maison et le français c’est à l’école qu’il le pratique et ça se passe très bien. Je les emmène très souvent dans les manifestations vietnamiennes comme le Têt par exemple pour qu’ils soient proches de leurs origines car je veux qu’ils en sont fiers. C’est l’héritage de leurs ancêtres, c’est l’héritage de leurs grands parents … Cela se passe très bien.

        Quand je leur parle en vietnamien , ils me répondent en vietnamien et quand je leur parle français, ils me répondent en français. Lorsqu’ils se sont mis à parler, ils ont choisi le vietnamien au détriment du français . Pour la grande, le français prime plus car elle va à l’école . Mais , elle parle aussi bien vietnamien. Le dernier qui a 19 mois parle depuis quelques mois qu’en vietnamien mais comprend très bien le français aussi.

        En ce qui concerne les plats, ils mangent aussi bien français que vietnamien puisque je fais les deux à la maison.

        Je leur donne toutes les billes pour avancer , pour se construire dans la vie … après c’est à eux d’en décider, je ne serais là que pour les guider du mieux possible.

        Kim Sang:jap:

      • #78809

        Pour ma part, je ferais tout pour que mes enfants aient la double culture. Je trouve dommage que certains enfants de vietkieu ne parlent pas ou très peu le vietnamien. C’est hélas le cas pour mes nombreux neveux et nièces qui sont nés en france. Je pense certains parents (le cas de ma soeur… attention je ne généralise pas … sinon on va me taper dessus comme pour « lapinbenp » …) ont peur que s’ils leur parlait en vietnamien à la maison, ils auraient des difficultés d’apprentissage du français à l’école. Je pense que c’est une erreur car les enfants savent très bien s’adapter. Le cas de kimsang en est l’exemple.

      • #78810

        Bonjour à vous,

        Je profite de l’heure du dejeuner pour profiter de la cnx internet de la boite (y’en a pas là où je vis !) et poursuivre ce sujet que je qualifierai <<d’idéal>> !

        Avant de confronter nos points de vue, je détaille mon vécu : né à Saigon et émigré en France en 1984 à l’age de 9 ans 1/2 avec maman + soeur + frere. C’est vrai qu’assimiler la culture francaise fut facile pour le petit garçon que j’étais car à cet age on apprend tellement de choses ss s’en rendre compte, et ss regarder les 9 ans antérieurs. Je ne dis pas que j’avais complètement oublié mes souvenirs car il m’en reste bcp, mais il fallait avancer, apprendre et comprendre et ramener de bonnes notes. Pourquoi je dis ça ? je m’explique : pour bcp de parents expatriés, l’école est le salut (et seul moyen) pour la réussite socioprofessionnelle de leurs enfants, mais cela se fait au détriment d’une perte de notre culture ; et je me rends cpte maintenant que cette « perte » est presque necessaire pour l’intégration. C’est mon avis.
        D’autant plus que là où j’ai vécu, il y avait très peu d’asiatiques et j’en rencontrais qu’au Tet 1/an à Metz ou Strasbourg. Je pense que j’aurais conservé bcp d’acquis linguistiques si j’avais des amis vietnamiens proches car on aurait partagé une meme culture.

        Concernant le sujet, bien sur les parents sont là pour garantir l’identité des origines culturelles et j’essaierai de guider mon fils dans ce sens, et je suis aussi d’accord avec vous que c’est à nos enfants de trouver leur voie entre ces 2 cultures mais le plus important c’est qu’ils acceptent, qu’il y ait un équilibre.

        une anecdote : je connais une famille vietnamienne dont les enfants nés en France n’aiment pas du tout la cuisinne viet !!!

        Certes on ne peut pas obliger, mais qd meme c’est tellement bon !!!

      • #78812

        ah je suis une mauvaise langue !!!

      • #78813
        thorgal;68416 wrote:
        Pour ma part, je ferais tout pour que mes enfants aient la double culture. Je trouve dommage que certains enfants de vietkieu ne parlent pas ou très peu le vietnamien. C’est hélas le cas pour mes nombreux neveux et nièces qui sont nés en france. Je pense certains parents (le cas de ma soeur… attention je ne généralise pas … sinon on va me taper dessus comme pour « lapinbenp » …) ont peur que s’ils leur parlait en vietnamien à la maison, ils auraient des difficultés d’apprentissage du français à l’école. Je pense que c’est une erreur car les enfants savent très bien s’adapter. Le cas de kimsang en est l’exemple.

        Bonjour Thorgal,

        Je crois que la nouvelle génération de viets kiêu ne porte pas beaucoup d’importance sur le fait si leurs progénitures perdent cette culture vietnamienne. J’en connais beaucoup … hélas. Il est vrai que mes parents me  » tapait sur les doigts  » lorsque que je parlais français à la maison. Je les trouvais tellement sévères mais j’ai vite compris pourquoi et je les remercie chaque jour… car c’est un bonheur de s’exprimer dans sa langue ou que l’on soit. Je vois toute de suite que les échanges sont tout un coup plus fraternels quand on s’exprime en vietnamien avec les viets kiêu que j’ai eu l’occasion de rencontrer en France et au cours de mes différents voyages.

        En ce qui concerne les enfants, ils savent très bien faire la part des choses et s’adaptent à toutes les situations. Ma fille de cinq ans parle le français et le vietnamien couramment et ça depuis qu’elle est en âge de s’exprimer. En plus, elle a deux heures d’anglais à la maternelle. Le petit de 19 mois s’exprime en viet français déjà !! :wink2: Chez nous , il y a un dicton qui dit « qu’un enfant c’est comme une page blanche … » à nous parents de l’éduquer à la manière dont t’on souhaiterait et la mieux qu’elle soit.

        Kim Sang:jap:

      • #78843

        Mon fils est Viet (viet Lai), je suis Francais, sa mere est Sino Vietnamienne.
        En tant qu’Eurasien, il va avoir d’office une double culture et sera a cheval sur 2 mondes.
        Sa langue maternelle sera evidement le Viet,…

      • #78866
        htn55;68417 wrote:
        Bonjour à vous,

        et je me rends cpte maintenant que cette « perte » est presque necessaire pour l’intégration. C’est mon avis.

        Hello,

        Cette « perte » – personellement, je ne pense pas qu’il faille « perdre » cela car l »Integration » est un mot qui a ete mal utilise. J’ai souvent entendu dire: « s’integrer », c’est accepter les modes de vie du pays qui accueillent, les lois alors bien sur, il faut suivre les lois du pays qui accueillent mais perdre son identite (selon moi) est quand meme quelque chose d’effroyable (si je peux utiliser ce terme).

        L’identite, c’est tout ce qu’on a pour etre quelqu’un, pour etre reconnu, pour etre entier.

        Cela dit, je peux comprendre que tu aies du « laisser » certaines choses derriere toi pour « t’integrer » et je suis sure que cela doit etre tres dur d’arriver d’un pays oriental a un pays occidental.

        Apres, on fait ce qu’on peut a certains moments donnes de la vie :)

        Bonne continuation alors :)

      • #79019
        Quote:
        Résultats, la greffe n’a pas pris.J’étais trop occupé à me dépatouiller à parler un français correct au collège.(orthographe, grammaire excellent ; mais composition française et vocabulaire insuffisant !).
        Les cours de viêtnamien ont été abandonné au bout de 2 mois. Ils n’auront jamais repris .
        Le Viêtnam a pourtant toujours été mon Quê Hương et la France ma terre natale.
        Mes enfants sont eurasiens ; bien entendu ni mon fils ni ma fille n’ont eu de cours de Vietnamien, et je ne leur parlais qu’en Français ;
        Quadragénaires tous les deux, le fils est parti vivre à Hanoï, et la fille vit en région parisienne.
        Le fils a choisi de vivre son Viêtnam au Viêtnam, la fille a choisi de vivre son Viêtnam en France.
        Alors éduquer les enfants avec les deux cultures ? Je crois que la question est mal posée.
        Chaque enfant ne retient de son éducation que ce qui lui semble correspondre à la réalisation de son bonheur.
        Mais il est fort à parier que dans la double culture le champ est plus large.:jap:

        Bonjour,

        Ma question est tres ouverte, et explique mon souhait réel que mes enfants prennent conscience qu’ils vivent avec 2 cultures à la maison ; qu’ils aient cette « identité » particulière comme le note Mary H, je considère comme une très grande richesse d’avoir 2 cultures totalement différentes ; un enfant ayant des parents francais et allemand c’est tout de même moins original que francais viet ou francais peruvien ou francais marocain !

        Bien sur c’est l’enfant au final qui trouvera son equilibre s’il a bien pris « les billes » données par KimSang ! haha !!!
        Tout de meme, c’est quand meme une fierté que votre enfant sache causer dans la langue de leur père et apprécier les tô pho’ ; tout en aimant la potée lorraine !

      • #79338

        Je suis tout à fait d’accord avec toi, il faut que ton enfant puisse profiter de cette double richesse culturelle… Ce sera un plus pour lui de maîtriser deux langues, et de voir le monde sous plusieurs aspects; j’espère que ta femme voit l’éducation du petit de cette manière également, ainsi vous lui transmettrez un patrimoine culturel qui le suivra toute sa vie…

      • #83126

        Personellement je suis Viet Lai, ma mère et toute sa famille est arrivée en France en 1956, et mon grand père, bien que Vietnamien de sang a quasiment interdit de parler vietnamien à la maison… Surtout s’il y avait un Tay qui trainait. C’était intégration intégration à fond. Résultat, tous mes oncles & tantes on fait des mariages mixtes et les petits enfants sont tous Viet Lai, sauf deux de mes cousines, car mon oncle a épousé la nounou :D
        Par contre pour les plus vieux de cette 3e génération nous avons été élevés en clan avec les traditions vietnamiennes et plus de l’éducation française. Résultat, personne ne parle Viet sauf mes 2 cousines 100%, et aujourd’hui j’essaye d’apprendre car ma mère n’a jamais dépassé les termes basiques An Com, etc… Comme je dis, a part la nourriture et va te laver, je ne sais pas dire grand chose (j’y travaille !). Heureusement que ca parlait viet autour de nous quand même, ce qui me permet de suivre un peu de quoi on parle… et d’apprendre plus vite aujourd’hui.
        Sinon coté identité je me suis toujours senti un vrai métis, fier de l’être… bon, c’est vrai, là on rentre du Vietnam, mon premier voyage… et le seul truc que j’ai envie de faire, c’est d’y retourner !
        Aujourd’hui nous voulons adopter un enfant vietnamien… et je pense qu’on l’élèvera avec cette double culture, mais j’aimerai bien qu’il parle viet aussi… donc ca sera soit avec sa grand mère, soit avec une nanny, le temps que je m’y mette vraiment. Mais c’est clair qu’il baignera dans plusieurs langues…

      • #83155

        bien sûr, c’est évident de faire profiter aux enfants la double culture familiale.
        à condition que ce n’est pas prise de tête. Les deux parents doivent se sentir à l’aise avec ce choix. L’enfant grandit naturellement dans cette ambiance franco-vietnamienne.
        Cette double culture lui ouvre bien des portes, contribue à sa richesse personnelle.
        Il aura toujours plusieurs angles de vue sur un même paysage.

        Quand un enfant sait jongler avec deux langues, il sait le faire avec plusieurs autres. c’est un atout non négligeable, on peut rajouter à cela beaucoup d’autres avantages, spirituels et pratiques.

        Il ne faut pas cependant, à mon avis, que cela devienne obsessionnel, que les parents se culpabilisent, si jamais cet objectif n’est pas atteint.

        Il y a mille façons pour un enfant de s’épanouir.
        Parler couramment une langue ne veut pas dire pénétrer sa culture.
        De même on peut beaucoup partager avec un peuple dont on ne parle pas la langue.
        C’est notre capacité à être disponible, réceptif, attentif aux choses qui nourrit notre sensibilité et notre éveil personnels.

        Quelqu’un qui maîtrise six langues peut très bien passer à côté de l’essentiel, s’il n’est que technicien, et pas assez « artiste »(les guillemets indiquent le sens large).

        J’avoue qu’avec mes enfants, j’ai essayé de leur « inculquer » la double culture. Ils sont eurasiens, n’ont pas de prénoms français. De leur naissance jusqu’à l’âge de six ans pour mon 1er fils, jusqu’à 3 ans pour mon second, je leur parlais exclusivement viet. De telle façon à ce qu’ils aient le réflexe de s’adresser à moi automatiquement en viet.
        Techniquement ça a été très dur au début: j’avais l’impression de parler toute seule. Le papa ne comprenant pas un traître mot. j’ai été récompensée quand mon premier a eu 2 ans. à la maternelle à 3 ans, il ne savait pas parler français. papa étant très absent.
        Belle maman est venue vivre avec nous quand le second a eu deux ans. c’en était fini du vietnamien, mais pas de la double culture.
        Ma belle mère issue de la vieille aristocratie avait un peu de mal à s’adapter à l' »exotisme ». elle nous priait de ne pas parler viet en sa présence(elle se sentait exclue), ce qui équivalait à ne plus parler viet du tout.

        Le soir, je continuais à chanter Trinh cong Son pour les endormir.
        Je leur racontais l’histoire de notre famille, celle du père, la mienne. le tout en viet.

        Aujourd’hui ils ont 16 et 13 ans. Kim Dao parle encore un peu et comprend pas mal.
        Dàn plus du tout. par contre il adore chanter Trinh cong Son, même s’il ne comprend pas tout. et très amoureux de Khanh Ly qu’il trouve beaucoup plus jolie que maman, car elle est toujours en ao dai, et qui chante carrément mieux.

        J’aurai essayé. Je ne veux pas non plus insister trop lourdement sur cette « perte ».
        j’essaye au mieux de leur ouvrir l’esprit, d’éveiller leur curiosité et surtout de ne pas en faire des êtres égoïstes, indifférents ou complexés.
        Dès lors la double culture importe peu.

        Quand on est rentré au pays, j’ai donné RDV à ma cousine son mari et leurs 3 enfants du même âge que les miens, des Viet Kieu canadiens. leurs enfants parlent et écrivent le viet couramment. Ils fréquentent la communauté Viet pour entretenir ce précieux bagage.

        À ma grande surprise, ils n’étaient pas du tout attirés par ce qui les entourait: il faisait très chaud, ils restaient à l’hôtel dans la clim toute la journée, le soir ils ne pouvaient circuler qu’en voiture climatisée pour entrer dans les restos climatisés. ils ne pouvaient supporter la nourriture dans les rues ou dans les bui buis trop populaires.
        Ils étaient dégoûtés de la saleté des rues de Saigon (que je trouvais particulièrement propre par rapport à la démographie).

        Dans les voitures que ma cousine louait avec chauffeur, qui nous emmenait du sud vers le nord, il y avait les écrans DVD. Ses enfants n’ont rien vu à l’extérieur de l’habitacle, ils tiraient les rideaux pour mieux voir l’écran et pour se protéger du soleil. De tous les spectacles de rue et de la campagne vietnamiennes, ils n’ont rien retenu. alors que Kim Dao et Dan n’arrêtaient plus de s’exclamer à la vue de tout, de réclamer à descendre marcher à chaque fois qu’ils apercevaient un marché ou n’importe quoi qui les intriguait.

        Nous finissions par nous séparer pour certaines étapes. mes enfants vivant à la montagne aiment marcher et explorer. Nous dormions chez nos amis paysans du Delta. Chez les pêcheurs de mui Né qui nous emmenaient faire la pêche de nuit. Kim dao et Dan se sont fait plein d’amis, ont appris à pêcher sur le Thung(barque ronde). Ils se sont baignés dans le Tien giang, au milieu de nulle part avec les enfants de pêcheurs. Nous avons marché deux jours à Sapa avec une guide improvisée, rencontrée au bout de 10 km d’ascension.

        Nous avons mangé les produits de nos pêches sur la plage avec les pêcheurs(qui vivent de la pêche et non du tourisme).

        Kim Dao a appris à grimper sur un cocotier pour en cueillir les fruits, de les ouvrir avec une machette. Dan a montré à des enfants du delta comment tuer un gros poisson et le vider en un rien de temps. La cuisinière l’a initié à égorger le poulet (même pas peur de la grippe A).

        Ils ont fait des combats de grillons, attrapé plusieurs serpents, des énormes scorpions et même des « cafards géants »(dont on extrait l’huile pour faire certains plats de poisson). On leur a fait cadeau d’un crocodile de 1m de long et une tortue Baba qu’ils ont du rendre avec regret quand on quittait le delta.

        C’est vrai que s’ils maîtrisaient plus le vietnamien, ils auraient encore mieux profité, mieux échangé. mais le partage était là. c’était essentiel.

        Attention, ils appréciaient aussi les points de chute 3 étoiles avec piscine et massage, les retrouvailles avec leurs cousins et cousines d’Amérique et les bons plats bien propres et bien présentés à l’hôtel.

        La grande fille de ma cousine s’est surtout émerveillée de l’énorme pouvoir d’achat qu’elle avait mis à profit pour se refaire une garde robe de star!

        les cousins avaient mal au ventre tout le long du séjour. même en faisant très attention.

        ce long récit pour vous dire qu’il ne faut pas stresser si vous n’avez pas les moyens pour que vos enfants maîtrisent vraiment la langue. S’ils sont bien dans leur peau, ils seront bien partout.

        JT

      • #83159
        thuong19
        Participant
          jeannethanh;73230 wrote:
          ….ce long récit pour vous dire qu’il ne faut pas stresser si vous n’avez pas les moyens pour que vos enfants maîtrisent vraiment la langue. S’ils sont bien dans leur peau, ils seront bien partout.

          JT

          salut jeannethanh,Hoang Lan, Thanh Viet, et les autres…
          Merci de nous avoir un peu éclairé sur la double culture dont sont imprégnés tes enfants.
          Et ta dernière phrase en guise de conclusion (mais le débat n’est pas fermé),est plein d’optimisme pour celles et ceux qui se culpabilisent d’avoir du sang viêtnamien et de n’en pas parler la langue.
          Je détaillerai un jour dans ce topic l’état de ma réflexion sur ce sujet.Je n’ai moi même pas encore placé de point final, tant je m’interroge.Car la double culture pour moi, né à Paris, n’a été qu’un combat quotidien pour soutenir je pays pour la conquête de sa liberté et de la Paix. Sans oublier les remarques désobligeantes qui vous font ressentir que décidémént, le physique et le nom, « c’est pas français ».Heureusement que ce n’est pas la généralité de l’opinion dans l’hexagone.
          Pour aller au plus court, et sans parler de moi, ma fille (lai) est plus française que viêtnamienne. Par contre,mon fils (lai) s’est senti plus viêtnamien que français dès qu’il a eu posé son pied pour la première fois à l’aéroport de Noi Bai.D’ailleurs après maints allers-retours, il a décidé d’aller vivre au Viêtnam.
          Parle-t-il la langue ? En France jamais, et ce n’est certainement pas moi qui aurait pu être son professeur tant mon vocabulaire est réduit.
          C’est immergé au pays, avec ses cousins et cousines, avec ses potes « expats », ses amis de 20 ans qu’il a appris sur le tas, en vivant comme tout le monde, à la viêtnamienne.:bye:

        • #83240
          jeannethanh;73230 wrote:
          À ma grande surprise, ils n’étaient pas du tout attirés par ce qui les entourait: il faisait très chaud, ils restaient à l’hôtel dans la clim toute la journée, le soir ils ne pouvaient circuler qu’en voiture climatisée pour entrer dans les restos climatisés. ils ne pouvaient supporter la nourriture dans les rues ou dans les bui buis trop populaires.
          Ils étaient dégoûtés de la saleté des rues de Saigon (que je trouvais particulièrement propre par rapport à la démographie).
          Dans les voitures que ma cousine louait avec chauffeur, qui nous emmenait du sud vers le nord, il y avait les écrans DVD. Ses enfants n’ont rien vu à l’extérieur de l’habitacle, ils tiraient les rideaux pour mieux voir l’écran et pour se protéger du soleil. De tous les spectacles de rue et de la campagne vietnamiennes, ils n’ont rien retenu. alors que Kim Dao et Dan n’arrêtaient plus de s’exclamer à la vue de tout, de réclamer à descendre marcher à chaque fois qu’ils apercevaient un marché ou n’importe quoi qui les intriguait.

          JT

          Je me suis permise ici de reprendre cette notion très intéressante soulevée par Chi Jeanne : en effet, j’ai moi même des petites cousines (filles de mes grandes cousines qui ont immigré aux US par boatpeople), 100% vietnamiennes nées en Californie… et… c’est pareil que les petits canadiens que Chi Jeanne a décrit.
          Déjà, la France est, pour elles, un pays « retardé » et sale, alors, il ne faut pas leur parler du Viet Nam ! Et ce n’est pas un cas isolé… pour avoir vécu trois ans aux US, j’ai remarqué que les vietnamiens là bas, même ceux qui sont nés au Viet Nam, ont vraiment pris le « pli américain » : peur de tout (microphobie), « humainphobie », s’intéresse à rien qu’à des choses virtuelles (télé, dvd, jeux), suffisance (y’a pas mieux que les US), et ne s’applique même pas à essayer de parler la langue du pays qu’ils disent visiter… et surtout, surtout, n’a aucun regard sur le peuple, les gens, l’échange culturel ou même humain dans les pays « exotiques ». Quant aux vietnamiens au Viet Nam, j’ai eu plusieurs fois la remarque : les Viet Kieu de France sont différents des Viet Kieu des US… en quoi ? ai je demandé… eh bien, déjà, dans l’attitude : il y a comme une arrogance de la part des anglophones, et un manque de savoir vivre évident… qu’ils ne ressentent pas chez les francophones. Il y a comme un écho de vérité dans ce sentiment ressenti au Viet Nam… je me demande pourquoi ? Pourquoi sommes nous, selon le pays qui nous a accueilli, différents ? Je sais qu’en France, nous sommes quelque chose comme 250.000 personnes ayant immigré lors des tumultes… alors que les US ont accueilli plus d’un million de vietnamiens… est ce le nombre qui a appuyé cette différence ? Est ce, le sujet de ce topic, une simple question d’éducation imprégnée du pays d’acceuil ? ou est ce que les vietnamiens qui sont partis aux US ne sont pas les mêmes que ceux qui se sont arrêtés en France ? en espérant ne pas être hors sujet…

          nuage interrogateur

        • #83242

          Bonsoir,
          Dans tout individu humain sur terre il y a:
          le soldat gardien des racines et des traditions.
          le guide spirituel qui peut amener sa famille et son identité à une élévation intellectuelle.
          D’être comme nous (nombreux sur ce forum) à partager plusieurs origines comme l’origine vietnamienne et mondiale est une véritable richesse que nous nous devons de partager avec le maximum d’humains

        • #83244
          jeannethanh;73230 wrote:
          Il y a mille façons pour un enfant de s’épanouir.
          Parler couramment une langue ne veut pas dire pénétrer sa culture.
          De même on peut beaucoup partager avec un peuple dont on ne parle pas la langue.
          C’est notre capacité à être disponible, réceptif, attentif aux choses qui nourrit notre sensibilité et notre éveil personnels.

          Quelqu’un qui maîtrise six langues peut très bien passer à côté de l’essentiel, s’il n’est que technicien, et pas assez « artiste »(les guillemets indiquent le sens large).

          Chào jeannethanh,

          Je suis tout à fait d’accord avec toi, que la maîtrise de la langue n’est pas vraiment indisposable pour pouvoir obtenir le label « double culture ». Car il m’est arrivé assez souvent de voir des vietnamophones qui se comportent d’une manière hautaine et n’hésitent pas à jeter un regarde dédaigneux sur la culture et religion de leurs ancêtres. Par contre, je connais quelques eurasiens qui ne maîtrisen pas vraiment notre langue, mais sont humbles et ont de bons sentiments pour le pays de leur parent.

          Enfin, je pense que, avant tout, c’est plutôt le côté sentimental qui compte et non celui linguistique.

          BN

        • #83250

          @Bao Nhân 73326 wrote:

          Chào jeannethanh,

          Je suis tout à fait d’accord avec toi, que la maîtrise de la langue n’est pas vraiment indisposable pour pouvoir obtenir le label « double culture ». Car il m’est arrivé assez souvent de voir des vietnamophones qui se comprtent d’une manière hautaine et n’hésitent pas à jeter un regarde dédaigneux sur la culture et religion de leurs ancêtres. Par contre, je connais quelques eurasiens qui ne maîtrisen pas vraiment notre langue, mais sont humbles et ont de bons sentiments pour le pays de leur parent.

          Enfin, je pense que, avant tout, c’est plutôt le côté sentimental qui compte et non celui linguistique.

          BN

          Bonjour BN ,
          Si tu permets à un vieux de donner son avis, je pense que JT à raison et j’ai assisté à ce qu’elle a vécu auprès des vietkieu ( My ) et rarement chez les Vietkieu ( phap ); mais je reconnais qu’il y en a malheureusement. Donc, je dirais qu’il faut les deux, mon général. amicalement . Christian

        • #83465

          Bonjour,
          je n’ai pas pu apprendre le vietnamien à mes enfants car ma femme et moi ,nous avons donné la préférence au français et à l’anglais.Nous faisions en sorte qu’ils ne soientpas trop dépaysés si nous devions repartir aux USA.Donc beaucoup de culture américaine et les enfants parfaitement bilingues .Leur introduction à la culture vietnamienne se réduit à la dégustation de la cuisine et aux règles de savoir vivre .
          L’ainé a pris une classe de vietnamien l’année dernière à son école de commerce car il est fatigué des réflexions style  » avec un nom pareil et tu ne sais pas un mot? ».Par petites phrases ,j’essaie d’améliorer son vietnamien.
          Quant à ses frères , je tente de leur inculquer quelques mots dès que l’occasion se présente.
          Sentant qu’ils sont désormais mûrs pour mieux connaître le pays de leur père,je n’hésite plus à leur parler du Vietnam à travers des photos ou des sujets d’actualité.
          En conclusion,je pense qu’il n’y pas de règle générale ,chaque parent sait intuitivement comment parler de  » l’autre pays » à leurs enfants sans les braquer.
          JM

        • #84896

          Ce serait dommage que ce topic s’arrête ici. Un sujet passionnant.
          Sans doute par ma faute, d’avoir donné un ton trop « affirmatif » à mes propos.

          ngjm95
          Ta femme est-elle viet ou occidentale?
          Il est évident qu’un enfant apprend ou comprend plus facilement sa langue maternelle.
          Le vietnamien serait plus naturelle pour lui si la mère est viet.

          Ma sœur et son mari américain(habitants de Boston) ont fait le même choix que vous: le français (sa langue d’adoption depuis l’âge de 9 ans) et l’anglais, à cause du souci du bagage professionnel de leurs gamins. Aujourd’hui elle regrette un peu car elle a constaté qu’un enfant pouvait apprendre plusieurs langues (de trois à quatre) en même temps sans difficulté.
          Elle-même parle couramment quatre langues dont le VNamien qu’elle a appris en dernier à l’âge de 27 ans lors de sa nomination pour son poste au Vietnam.

          Mais les langues ne sont rien à côté de ce qu’on appelle la culture. Cela englobe un tas de notions assez floues dans plusieurs domaines (historique, artistique, mais aussi, le plus épineux: religieux). Assez floues en tout cas pour susciter des incidents qui vont jusqu’aux conflits familiaux.

          Pour citer le cas de ma sœur et de son mari Bostonnien: ma sœur s’intéresse au bouddhisme sans être vraiment pratiquante comme beaucoup de vietnamiens. Mon beau frère est juif fervent, issu de vieille famille de juifs polonais, fervent mais pas fanatique.

          Ils se sont mariés selon les rites juifs et Bouddhistes ou plutôt confucianistes (devant l’autel de bouddha et des ancêtres).

          Mon BF tient à ce que les enfants soient préparés à embrasser sa religion plus tard. Ma sœur y consent à contre-cœur, elle n’est pas convertie et cela n’a jamais posé de problème entre eux ou avec la famille. Et voilà que l’éducation des enfants les partage: Mon neveu est circoncis. Ils sont tous deux scolarisés dans les écoles juives. Ne fêtent que les fêtes juives, mangent Cacher. Ce que ma sœur regrette énormément: les plats vietnamiens sont très souvent cuisinés avec du porc et des crustacés. Et le Têt avec la famille (où on ne mange que du porc) lui manque énormément. Mon beau frère ne veut plus aller au Têt avec la famille aux US à cause de la tentation des enfants. C’est trop dur pour eux de regarder tout le monde bâfrer du Banh chung.

          Ce qui est curieux c’est qu’il a connu ma sœur au VN, il a toujours tout mangé, adorait cette cuisine avant de se marier. Il aime toujours la cuisine viet mais ne mange plus de porc ni certains plats, pour montrer l’exemple à leurs enfants, qui eux ne manquent pas une occasion pour transgresser les règles: quand ils viennent chez nous ou chez mes parents en vacances en l’absence du papa, c’est l’orgie. Du thit kho à volonté!!

          J’aime mon beau frère, c’est quelqu’un de très sensible, et pourtant je suis obligée de lui cacher ces écarts avec la complicité de ma sœur (j’espère qu’il n’est pas sur FV).

          C’est un sujet très difficile pour le couple, qui crée des tentions à la longue éprouvantes pour toute la famille.

          De toute façon, la religion n’est pas à sa première contradiction. Du moment où chacun trouve sa place, on peut dire que les choses sont gérables. C’est quand on se met à penser pour les autres que ça se gâte.

          L’autre aspect très intéressant évoqué par Ky Vân ce sont les modes de vie différents que les communautés vietnamiennes éparpillées dans le mondes adoptent pour leur propre compte, question d’intégration et aussi de « survie » comme les espèces s’acclimatent à l’environnement.
          Ainsi les Viet aux US sont d’abord ou aussi américains, Ceux en France « ressemblent » aux français qu’ils le veuillent ou non, les Viet- suisses sont très suisses etc… Et les Viet-viet sont pas si viet…: ils doivent s’adapter à TOUT.

          Ce qui est sûr, c’est, qu’on le veuille ou non, quelque chose de commun, nous lie de façon très forte, au – delà de bien des différences. La cousine dont je parle plus haut est ma sœur, mon amie, malgré nos différences(énormes), je l’adore! et j’adore es enfants.
          et je me sens bien avec eux.

          J’espère que mon récidivisme en matière d’affirmations n’arrête pas l’élan du topic.

          JT

        • #84901
          jeannethanh;75185 wrote:
          … les Viet- suisses sont très suisses etc…

          Ah bon ! C’est Mme Abgech qui va être surprise de l’apprendre.

        • #84889

          J’ai cru détecté des traits « suisses » chez mes cousins et cousines helvètes : »… qu’ils soient de Genève ou de Lausanne… ne sont que douceur et pondération. »

        • #85097
          jeannethanh;75185 wrote:
          L’autre aspect très intéressant évoqué par Ky Vân ce sont les modes de vie différents que les communautés vietnamiennes éparpillées dans le mondes adoptent pour leur propre compte, question d’intégration et aussi de « survie » comme les espèces s’acclimatent à l’environnement.
          Ainsi les Viet aux US sont d’abord ou aussi américains, Ceux en France « ressemblent » aux français qu’ils le veuillent ou non, les Viet- suisses sont très suisses etc… Et les Viet-viet sont pas si viet…: ils doivent s’adapter à TOUT.

          J’espère que mon récidivisme en matière d’affirmations n’arrête pas l’élan du topic.

          JT

          Chào em (chi ?) JT,

          Je dirais que c’est normal d’un point général si on veut vraiment « jouir-s’épanouir » dans le pays d’accueil ! Zoomez et comparez des viets Parigo et des viets Pecno de la campagne comme moi :jap:! et vous trouverez aussi des différences, mais c’est pour ça que le monde est gai !
          ex :ils sentent le gasoil et moi je sens le foin !
          je sens que y’en a qui commence à chauffer et à tapoter au clavier! :friends:

          c’est gentil de relancer ce topic qui englobe bcp de thèmes interessants !

        • #85308

          pour ma part, je n’ai pas d’enfants, mais une chose est sure, je lui parlerai souvent de ce magnifique pays, je leur lirai les comptes, les coutumes afin qu’ils sachent tout et s’ils veulent apprendre la langue, je ferai tout pour les aider.

        • #86100
          Lee

            Avec mes 2 grands-frères, dès la naissance, nos parents nous ont toujours parlé qu’en viet. Quand on est arrivé à la maternelle, on comprenait même pas ce que disait nos maîtresses et nos petits camarades. C’est là qu’on a appris spontanément le français et que depuis, on a les bases pour le parler. Nos parents refusent de trop parler le français chez nous, surtout qu’ils sont pas du tout doués pour le parler. Mais on parle le français avec nos amis bien sûr :D Ça peut apporter une certaine « bilinguité » ^^ »

          • #86107
            thuong19
            Participant
              Lee;76560 wrote:
              Avec mes 2 grands-frères, dès la naissance, nos parents nous ont toujours parlé qu’en viet. Quand on est arrivé à la maternelle, on comprenait même pas ce que disait nos maîtresses et nos petits camarades. C’est là qu’on a appris spontanément le français ….

              Ah Ah Ah, et vos maitresses et vos petits camarades n’ont pas appris spontanément le viêtnamien ? C’est de l’ostracisme !:wink2:

            • #87053

              Jeannthanh

              « ngjm95
              Ta femme est-elle viet ou occidentale?
              Il est évident qu’un enfant apprend ou comprend plus facilement sa langue maternelle.
              Le vietnamien serait plus naturelle pour lui si la mère est viet. »

              Mes excuses ,d’avoir tardé à te répondre car je n’ai vu ton post lors de mes rares suvols du forum.
              Oui ,ma femme est Européenne de Californie. nous sommes bien contents d’avoir pris la décision qu’elle continue à parler sa langue natale en France.Bien sûr en présence d’autres personnes ,elle parle Français.
              Tout le monde en tire profit ,elle,les enfants et moi_même .Pendant quelques temps,nous avons comme voisins un couple dont le mari travaille à l’ONU .La maman parle elle aussi anglais à ses trois enfants adoptifs,des orphelins Vietnamiens.Ne parlant pas Vietnamien eux mêmes,les parents adoptifs,estiment avoir choisi la voie médiane pour que leurs enfants puissent communiquer une fois au pays.
              Quant à la religion,big problem aux States!!!Au total,je crois que la majorité des reproches de ma femme ont rapport avec la religion.Elle et moi ,nous sommes catholiques.Elle, catho américaine càd proche de l’intégrisme et moi, catho français.càd tous les sacrements mais pratique dilettante donc mauvais exemple pour les enfants.Bon ,on laisse les enfants faire l’arbitrage.Ouf!
              Ma femme a une soeur mariée à un Algérien et un frère marié à une New Yorkaise juive.Je te laisse imaginer la gestion des repas familliaux!
              Mon jeune frère est lui aussi marié à une juive Américaine qui adore la cuisine vietnamienne donc le porc aussi.Malgrè certains soucis culturels, tout ce petit monde forme des ménages relativement solides car tous ont fait preuve d’une grande ouverture d’esprit.
              Chaque famille viet kieu vit en permanence ce genre d’expérience enrichissante ou au moins deux cultures se mélangent à tout instant .
              C’est pour cela que la diaspora est et sera une richesse du Vietnam qui cherche sa pleine place sur la scène internationale
              JM

            • #99715

              Salut je fais partie de la 1ère génération né en France.

              J’ai eu une éducation de 0 à 3 ans, complètement vietnamienne et j’ai du m’adapter à la culture occidentale à partir de la maternelle. Pour dire vrai je m’en sors plutôt bien, aucune réelle lacune de Français, j’ai tout de suite su distinguer les deux langues. Justement aujourd’hui, mon vietnamien est très correct, mais repose seulement sur le vocabulaire de tout les jours, ce que j’entends à travers mes parents.
              Jusqu’à ces derniers mois, je me suis toujours senti Français. Je me rends compte que je suis beaucoup plus attaché à mes racines que ce que je ne pensais, et revendique toujours d’être Français, je me bats pour être accepté en tant qu’être et non paraître au sein de la société, j’aime cette deuxième culture. Aujourd’hui je recherche donc à apprendre du vocabulaire un certain esprit culturel naissant, mais je refuse tout bonnement de me restreindre au communautarisme, aliénant notre adaptation et par conséquent l’adaptation de nos enfants dans la société occidentale.

              Alors oui, faire comprendre à ses enfants qu’ils ne sont ni Vietnamien pure ni Français pure me semble une bonne solution pour permettre son épanouissement dans la société.

            • #99716

              @Clément (Phonem94) : merci, grâce à toi (en répondant à ce fil de discussion), j’ai pu découvert ce topic que je n’ai pas vu passé…

              Concernant l’éducation des mes futurs enfants (si j’en ai un jour, mais je pense en avoir quoi qu’il arrive, si ce n’est pas biologique, je passerai pas l’adoption), je me suis dis en lisant vos expérience et avec mon vécu, que je leur apporterai le choix de plusieurs culture possible : français, anglaise, viêtnamienne. Je pense que leur donner le maximum de billes pour qu’ils puissent choisir est la meilleur solution. En plus, ça développe chez eux leur esprit critique, de comparaison et d’argumentation (pourquoi plus ça qu’un autre).

              Mais je m’impose quand même un impératif : je leur apprendrais ou ferais apprendre obligatoirement le français, l’anglais et le viêtnamien.
              En effet, je découvre trop tard que mon vietnamien est bancale (niveau oral d’un enfant de 8 ans environ, et l’écris même pas 2 ans…), que mon anglais est plus que approximatif (l’école n’aide pas beaucoup, et le parlé anglais n’est toujours pas aussi courant en France, même dans les entreprises internationales où l’on passe plus par le mail/l’écris que l’oral, en tous cas dans mon secteur de l’informatique) et un français encore trop moyen…

              Je ne veux pas qu’ils refassent la même erreur, car je me rend compte maintenant que je perds des opportunités en ne maîtrisant pas parfaitement une de ces trois langues. Et je suis intimement convaincu que si mes enfants connaissent bien ces trois langues, qu’ils auront bien plus d’opportunités dans leur avenir (peut-être même ajouter le chinois tiens…).

              Quant au reste : les us et coutumes, je penses plus que ce sont des questions de goûts, comme pour les couleurs, les affinités, bref, c’est très difficiles à choisir à leur place, c’est personnel et ce sera leur choix. Je ne ferai pas plus que proposer, et ils disposent :p
              Ceci est mon point de vue du moment, merci de m’avoir lu ;)

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