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Personnellement, je serais comme cet homme d’affaire européen cité dans un message précédent, assez amère, de constater que les VN préfèrent se jeter dans les bras des Etats-Uniens que des Français, ennemis plus anciens, qui n’ont pas, eux, fait que détruire le pays. Parmi les choses qui me retiennent d’aller au VN, il y a la peur de voir les Viets montrer plus d’amabilité pour les porteurs de dollars US que d’euros ; je n’aimerais vraiment pas voir ça :no: même au nom du pragmatisme.
Thu Huong
J’ai cherché si le sujet n’avait pas été déjà abordé dans une autre discussion avant de citer la figure féminine vietnamienne qui m’a marquée, dans le film « Cyclo » du réalisateur le plus célèbre (dont le nom m’échappe), une femme dirigeant un gang,(dans lequel se trouve impliqué le héros) d’une main de fer et dont le talon d’Achille est un fils anormal, à cause de l’agent orange, qui se fait écraser dans la rue, happé par un véhicule. On était loin de la figure lumineuse de l’héroïne de l’Odeur de la papaye verte », son film précédent, bien que le héros de Cyclo aie une soeur très douce.
Ce film m’a fait forte impression à cause de sa violence ; on y voit une société très dure où on doit se battre pour survivre. C’est vrai que les Vietnamiens sont durs avec eux-mêmes et entre eux. On comprend qu’ils aient gagné la guerre contre des Etats-Uniens bien nourris et « mous ».
Thu Huong
Salut,
Ben ça m’en bouche un coin cette histoire de pastis ! :no: Je croyais que la France était à l’abri de cette pratique, mais peut-être cela ne concerne pas tout le territoire. Par contre, en Grèce, le système est généralisé : on n’arrive à rien sans connaître quelqu’un de bien placé, dont on s’attire la faveur par des cadeaux. Pour se faire mieux soigner, on glisse une enveloppe au médecin, à l’infirmière, bref c’est ça la corruption : pas forcément « graisser la patte » mais faire échange de bons procédés, renvoyer l’ascenseur…
Je trouve ça haïssable parce que cela va totalement à l’encontre du principe d’égalité. Ce genre de pratique me paraît d’un autre temps, celui des vassaux et des suzerains, bref anachronique. Il faut dire que la situation en Grèce rappelle à beaucoup de points de vue celle de la France d’il y a trente ans…
Thu Huong
Bonjour,
En tant qu’ancienne aujourd’hui, ayant fréquenté d’anciennes dans les années soixante et soixante-dix, je peux vous dire que l’éducation des filles tend à en faire des épouses dociles et silencieuses tandis que les garçons ont droit à toutes les attentions et faveurs (grrr !) J’espère que la modernité a au moins changé cette tendance !
Les filles pouvaient au mieux utiliser leurs charmes pour séduire un homme riche, leur corps constituant leur seul fonds de commerce. Ma mère s’est faite épouser par un fils de bonne famille (viet) venu étudier le droit en France, manque de bol, le mariage à l’étranger sans accord de la famille n’a pas été admis et l’union a fini par un divorce… Puis elle a séduit un Français unique héritier d’une riche famille qui est mort cinq ans plus tard. A la suite de quoi, elle a mené sa vie privée à sa guise, sans jamais se remarier. Du premier mariage, elle a dit que c’était sa mère qui l’avait détruit, à cause de la promiscuité, car c’était elle qui hébergeait le couple. Ma grand-mère battait mon père ! La violence familiale chez les Viet est-elle toujours tabou ?
Ma grand-mère battait mes parents, ma mère nous battait et ce n’est qu’à ma génération que nous avons arrêté le cycle infernal, ma soeur et moi (nos deux frères ont reçu moins de « tournées » ou « dérouillées ») avec nos propres enfants.
Le credo des femmes viet d’alors était : trouve-toi un mari riche ! Les reportages que j’ai vus, moi, sur Arte, montraient des femmes travaillant comme des hommes et même à des postes supérieurs, au Nord, dans la Baie d’Along, dans les mines de charbon à ciel ouvert.
Amitiés,
Thu Huong
Bonjour,
Cet article me parle profondément : cet adolescent au regard d’enfant, ce pourrait être moi découvrant un monde inconnu. Quelque soit notre âge, nous pourrions avoir le même regard que Son. En outre, il m’a touchée parce que Son ne veut rien de coûteux, se contentant de demander du gel coloré Dop ; ça sonne bien vietnamien à mes oreilles, cette modestie :violon:
Ce qui me rappelle cette association anglophone qui fait venir des habitants du lointain Ladakh, (en fait des femmes parce que la société de ce pays est matriarcale), à Londres, pour leur montrer la vie moderne dans un pays riche, qui pourrait faire rêver. Elles découvrent avec horreur les SDF (entre autres) et ce qui les frappe le plus, ce sont les gens âgés et seuls dans les rues contraints de « faire la manche », puisque les liens familiaux sont très forts dans ces pays soit-disant « arriérés » et surtout les anciens bénéficient encore de toute la considération due à leur expérience.
Ainsi, de retour chez elles, ces femmes témoignent auprès des habitants de leurs villages du mode de vie occidental, ce qui contribue à freiner la dépopulation de ces contrées inhospitalières. En outre, et ce n’est pas le moindre avantage, ceux qui vivent là ne se sentent plus si désavantagés !
Amicalement,
Thu Huong
Arghhh ! Ca remue le couteau dans la plaie cette description du banh cuon ! On en trouve rarement dans les restos, surtout en Grèce ! Et je ne sais pas les préparer parce que ma grand-mère n’en faisait pas ! Pourtant elle était orginaire de Haïphong.
J’en achetais souvent par dizaines lorsque j’habitais Bordeaux dans une épicerie cambodgienne qui vendait aussi des plats cuisinés… toute la famille s’en empiffrait joyeusement en les arrosant de sauce à base de nuoc-mam. Est-ce qu’on en vend dans les rues au VN ?
Au fait, qu’est-ce que signifie Thu Hong en français ?
Thu Huong
Permettez-moi d’ajouter mon grain de sel dans les recettes de nem de Mike ou pâtés impériaux et non rouleaux de printemps ainsi que l’inscrivent parfois par erreur dans leur carte certains restaurants chinois peu orthodoxes.
La seconde recette est plus conforme à la réalité car elle ne comporte pas de sauce soja, tout à fait incongrue dans le nem ! Les crevettes séchées de la seconde recette sont facultatives. Les ingrédients de base étant la chair à saucisse, les pousses de soja, l’oignon, l’ail, le vermicelle transparent, les champignons parfumés, sel, poivre, oeuf et le nuoc-mam.
Là où j’habite, faute de pousses de soja, je mets de la carotte râpée, mais on peut s’en passer. Quant à l’accompagnement de salade et herbes, il est aussi indispensable que la sauce où tremper ses tronçons découpés de nem (parce que le vrai nem est long, contrairement au nem de restaurant qui est petit et court par souci d’économie).
Ne parlons pas des feuilles de brick, quelle hérésie !
Thu Huong
17 août 2006 à 15h35 en réponse à : Devoir de mémoire connaissez-vous SAINT LIVRADE SUR LOT ? #24386Salut les jeunes,
Oui j’ai connu ce camp, où ma grand-mère m’amenait lorsqu’elle rendait visite à ses copines rapatriées comme elle de la Guerre d’Indochine. J’en ai gardé un excellent souvenir de vacances à la campagne, en liberté, avec le goût des prunes séchées acides, d’une espèce de friandise sur bâton que l’on suçait comme un esquimau. C’était la zone totale bien sympathique, chacun cultivait les herbes et les légumes du pays dans un lopin de terrre, on dormait à plusieurs en travers sur un lit, et on s’amusait comme des petits fous insouciants dans ces « baraquements en tuiles creuses au toit en éverite » (reconnue depuis comme ,matériau nocif parce que contenant de l’amiante).
L’expression « comme Sainte-Livrade » est entrée dans le vocabulaire maternel pour désigner un endroit bordélique ; je précise que ma mère a toujours fait un complexe d’avoir été rapatriée et élevée chez les bonnes soeurs en tant que pupille de la nation, chez lesquelles elle a connu un certain racisme.
Ste-Livrade était pour moi une alternative agréable à la vie entassés dans un appartement en ville et reste un souvenir d’enfance enchanteur, parce que les enfants ne voient pas le monde comme les adultes, heueusement !
Thu Huong.
Salut,
Merci de confirmer qu’il vaut mieux passer le Têt dans sa famille, toutefois vous m’embrouillez complètement avec votre distinguo entre la date viet et la chinoise, du point de vue de l’astrologie :scratch: Alors, est-ce à dire qu’il faut fêter le Têt en France à l’heure de la nouvelle lune française ?
ET qu’il faut convertir l’heure de naissance, par exemple, en heure locale viet pour toute recherche astro ? Parce que pour une naissance en France, ça fait une sacré différence qui peut changer de signe (toutes les deux heures).
Qui peut m’en dire plus là-dessus ?
Thu Huong
17 août 2006 à 12h30 en réponse à : les viet kieu ne sont pas des vietnamiens pour les vietnamiens #24377Bonjour,
Voilà un sujet qui m’intéresse, en tant que bi-culturelle ! De langue maternelle viet, j’ai reçu une double éducation. J’ai pu comparer la culture française à la vietnamienne (dans une faible mesure, n’ayant jamais mis les pays au VN) puis à la culture grecque, dernièrement.
Votre discussion traite du concept de l’étranger et justement, j’ai vécu cette expérience d’être considérée comme étrangère, tout en me sentant appartenir à aucune ethnie particulière, mais d’être une personne avant tout, indépendamment de la langue, de l’éducation ou de la culture. Je suis chez moi là où je vis et ne me sens pas différente des autres qui vivent avec moi au même endroit, c’est pourquoi j’appréhende un voyage au VN sachant que ce point de vue ne sera pas partagé. Néanmoins, comme il vaut mieux connaître la langue d’un pays pour le visiter, il me serait plus facile de connaître le VN que le Laos ou la Thaïlande.
Pour aller plus loin, la patrie ou les racines n’ont guère de signification pour moi, donc je ne suis pas spécialement attirée vers le pays de mes parents. Je vais poster un message sur le forum adéquat mais je n’espère pas retrouver de la famille sur place, ni n’en attend grand-chose, estimant que les liens d’amitié sont aussi forts que ceux du sang.
C’est vrai que c’est la différence de niveau de vie qui peut empêcher le rapprochement, mais les Occidentaux ne disposent pas tous de revenus supérieurs ; et c’est un préjugé qu’il faudrait sortir de la tête des Viets du pays à mon avis.
Thu Huong
Salut à tous,
Merci de votre accueil chaleureux ! Quoique j’apprécierais un peu de fraîcheur vu le climat ambiant par chez moi :holiday:
Pour le vietnamien, j’ai laissé tomber la méthode il y a quelques années, à vrai dire, faute de pouvoir converser, ce qui est l’essentiel pour apprendre ou réapprendre une langue vivante ! Quand je rencontrais des amies d’enfance, ou reparlais avec des adultes amis de ma grand-mère, qui m’a élevée jusqu’à mes six ans, je n’ai pas insisté devant les moqueries sur mon accent ; les Vietnamiens sont assez peu indulgents, en général, non ?
Bref, de mon enfance « viet style » j’ai gardé le don des langues (à côté du vietnamien, la plupart des langues occidentales paraissent faciles), la débrouillardise (déchose-toi tout seul) et sûrement d’autres atouts que j’oublie. Ma grand-mère m’a transmis cependant une chose capitale : la gastronomie car elle était très bonne cuisinière, et c’est ainsi que j’étais invitée à tous les banquets de la communauté, en même temps qu’elle qui l’était pour aider à la cuisine, puisque vous savez que même les simples repas se composent de plusieurs plats, alors les banquets !
Oui je suis très fière de mon prénom viet, d’autant que ma mère n’a qu’un prénom français, en tant que pupille de la nation (française), même si mon apparence est plutôt antillaise ; mes canons esthétiques sont pourtant asiatiques : je hais les poils, par exemple
Je n’aurais aucun succès au Vietnam avec ma peau mate et mes cheveux frisés… Pour l’instant, la raison pour laquelle je pourrais aller au VN serait la nostalgie des plats de ma grand-mère, mais j’imagine qu’en allant visiter ma petite soeur qui habite Paris, où j’ai passé moi-même trois ans dans les années soixante-dix, je pourrais trouver mon bonheur dans les gargottes du XIIIe arrt. Mon mari aime beaucoup la cuisine viet même des choses incongrues pour le Français moyen comme le nem-chua ; il n’y a que le mam-tom qu’il ne peut pas avaler
Bref, mon intérêt principal pour le VN concerne la gastronomie.
Pour ce qui est de ma vie actuelle insulaire, désolée de décevoir VNlover, mais nous avons dû replonger « les mains dans le cambouis » au bout de neuf ans, en nous remettant au boulot, saisonnier, naturellement , étant donné l’absence de marché local. C’est dur de travailler l’été, mais c’est le prix à payer pour rester sur cette île, puisque nous n’avons pas trouvé de terre plus accueillante (le climat néozélandais, bof…) si on tient compte du climat, de l’environnement naturel et humain. Un ami journaliste français ne manque pas une occasion d’aller au VN et nous avait encouragés à y émigrer au lieu de la Grèce, sous réserve d’être assez riches pour être acceptés… Il y a un fossé entre le statu de visiteur et celui de résident permanent, que nous avons pu constater sur notre île, également : tant que nous ne faisions que dépenser notre argent, on nous regardait avec bienveillance, puis le regard a changé dès que nous avons dû en gagner. De clients, nous sommes devenus des concurrents, et là, le nationalisme a montré le bout de son nez, comme partout.
Je vais faire un tour sur les sujets de discussion pour ajouter mon grain de sel, maintenant !
Amicalement,
Thu Huong
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