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HAN VIET

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15 sujets de 136 à 150 (sur un total de 610)
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  • @dannyboy 156448 wrote:

    en 1858, les Viets n’avaient vraiment pas besoin d’être colonisés et les Français de l’époque le savent très bien. Les Français ont vu les effets néfastes de la colonisation sur les Indiens d’Amérique au 17e siècle (c’est-à-dire 2 siècles avant la colonisation d’Indochine). Ces colons sont venus en Indochine dans le seul but d’accroitre la puissance de l’Empire français

    Les colons étaient là pour se remplir les poches .
    Extraits de French colonialism in Vietnam
    Paris n’a jamais élaboré une politique coloniale claire et cohérente pour l’Indochine – tant qu’elle restait dans les mains et ouvert aux intérêts économiques français , le gouvernement français était satisfait. La gestion politique de l’Indochine a été laissée à une série de gouverneurs, nommés par Paris. Plus de 20 gouverneurs ont été envoyés en Indochine entre 1900 et 1945, chacun avait des attitudes et des approches différentes. Gouverneurs coloniaux, les fonctionnaires et les bureaucrates avaient l’autonomie et des pouvoirs importants, plus de pouvoir qu’ils ne devraient en avoir. Cette situation a encouragé l’intérêt personnel, la corruption, la vénalité et la lourdeur administrative . Les empereurs Nguyen sont restés comme figures de proue . Afin de minimiser la résistance locale, les Français employé la stratégie de «diviser pour régner», atteinte à l’unité du Vietnam en jouant mandarins locaux, les communautés et les groupes religieux les uns contre les autres
    La nation a été séparée en trois régions Tonkin , Annam et Cochinchine administrés séparément. Il n’y a plus d’identité nationale; selon un décret colonial français, il était même illégal d’utiliser le nom «Vietnam».
    Mais le profit, pas la politique, était le véritable moteur de la colonisation française de l’Indochine. Les fonctionnaires coloniaux et des entreprises françaises ont transformé l’économie de subsistance prospère du Vietnam en une colonie d’exploitation par un système proto-capitaliste, fondé sur la propriété coloniale des terres, l’augmentation de la production, les exportations et les bas salaires. Des millions de Vietnamiens ne travaillent plus à subvenir à leurs propres besoins, ils travaillaient maintenant pour le bénéfice de leurs seigneurs français. Les Français s’emparèrent de vastes étendues de terre et les réorganisèrent en de grandes plantations. Les petits propriétaires terriens ont eu la possibilité de rester comme ouvriers sur ces plantations ou de se déplacer ailleurs. Lorsqu’il y avait des pénuries de travailleurs , les agriculteurs ont été recrutés en masse dans les villages périphériques. Parfois, ils sont venus volontairement, attirés par de fausses promesses de salaires élevés, parfois ils ont été enrôlés à la pointe du fusil. Le riz et le caoutchouc furent les principales cultures de rente de ces plantations. La quantité de terres utilisées pour la culture du riz a presque quadruplé en 20 ans après 1880, tandis que la Cochinchine (sud du Vietnam) comptait 25 plantations d’hévéas gigantesques. Dans les années 1930, l’Indochine fournissait 60.000 tonnes de caoutchouc chaque année,5% de la production mondiale totale. Les usines furent construites et des mines aménagées pour puiser dans les gisements de charbon, d’étain et de zinc du Vietnam. La plupart de ces matériaux a été vendu à l’étranger et la plupart des profits remplirent les poches des capitalistes et des fonctionnaires français .
    Les travailleurs de ces plantations étaient appelés «coolies» . Ils travaillaient de longues heures dans des conditions débilitantes, pour des salaires dérisoires . Certains ont été payés en riz plutôt que de l’argent. La journée de travail pouvait être aussi longue que 15 heures, sans pause ni alimentation adéquate ni d’eau fraîche. Malgré les lois coloniales françaises interdisant les châtiments corporels, mais de nombreux responsables et les surveillants en usaient et en abusaient. La malnutrition, la dysenterie et le paludisme étaient monnaie courante dans les plantations, en particulier ceux produisant du caoutchouc. Les conditions étaient particulièrement mauvaises dans les plantations appartenant au fabricant français de pneus Michelin. Au cours des 20 années entre les deux guerres mondiales, une plantation Michelin a enregistré 17.000 décès.
    Les fermiers en dehors des plantations ont été soumis à la corvée introduite en 1901, ils étaient forcés d’en effectuer 30 jours sur les bâtiments publics, routes, barrages et autres infrastructures. Ces infrastructures visaient essentiellement à améliorer l’exploitation économique du pays ou profitaient aux colons Les autochtones n’en bénéficiaient que par retombées ( ponts , hôpitaux , routes ,.. )
    Fiscalité et monopoles
    Les Français ont aussi accablé les Vietnamiens avec un vaste système d’imposition, qui comprenait l’impôt sur ​​les salaires, un impôt de capitation sur tous les adultes, les droits de timbre sur une large gamme de publications et de documents, et d’impôts sur le pesage et de mesurage de produits agricoles. Encore plus lucratifs étaient les monopoles d’Etat sur ​​le vin de riz et de sel – les produits basiques . Les Vietnamiens ont toujours fait leur propre vin de riz et recueilli leur propre sel, mais au début des années 1900, les deux ne pouvaient être achetés dans des magasins français à des prix fortement gonflés.
    L’administration coloniale française a également bénéficié de la culture, la vente et l’exportation de l’opium .
    Je n’arrive pas à comprendre les nostalgiques qui chercheraient encore de nos jours à trouver des côtés positifs à la colonisation .
    _ à sgn3vlg , j’arrive à entrer sur la page :ONZE MOIS de ss-prefect en Basse-Cochin.pdf mais je n’arrive pas à grossir les caractères ; pour moi , c’est difficilement lisible.Le lien Histoire_et_description_de_la_basse_Coch.pdf est bizarre , il s’impose à l’écran sans qu ‘on l’ait temps sollicité , ce n’est pas rassurant .

    en réponse à : Vichy, le Japon et l’Indochine #156755

    @Abuelita 156443 wrote:

    Bonjour cher Han Viet,
    Mais ne peut-on pas l’écouter ici même, en ouvrant « Site Vietnam » ? (Ce que j’ai fait.)
    – « Site Vietnam »
    – Le Vietnam (carré bleu)
    – Carte d’identité
    – Hymne national.

    J’ai suivi les instructions . Mais dommage , on n’a que la musique , sans les paroles .
    Merci beaucoup .

    en réponse à : Vichy, le Japon et l’Indochine #156745

    @Dông Phong 156411 wrote:

    Bonjour TLM,
    Je vous transmets la recension d’un livre important sur l’histoire du Viêt Nam de la période 1940-1945.
    Cordialement.
    Dông Phong

    hwn.jpg

    _ il y a un hymne national VN qui vient de cette période 40 à 45 , l’Indochine vichyiste de Decoux . C’est l’hymne du Sud VN de Diêm , je crois , qui est adapté d’un chant français , n’est ce pas ?
    _ les fonctionnaires , chaque matin devaient faire le salut au drapeau ( aux 3 bandes rouges ) et écouter cet hymne . Le peuple qui allait au cinéma devait se taper un hymne en hommage à Diêm :  » suy tôn , suy tôn Ngô tông thông ; Ngô tông thông , Ngô tông thông muôn nam  » . les ressortissants français transformaient les paroles en  » suy tôn , suy tôn gros Tonton « 
    _ la chanson Vietnam , Vietnam de Pham duy est -elle aussi adaptée d’un hymne français ? Il y a dedans une phrase qui sent bon la franc maçonnerie : Vietnam dem vào sông nui tu do , công binh , bac ai muôn doi  » ( le VN apporte liberté , égalité , fraternité )
    _ quel est l’hymne actuel du VN socialiste ? Cher DDHeo , où peut on l’écouter ?

    @sgn3vlg 156352 wrote:

    Bj à tous,
    A la recherche des documents concernant la Cochinchine, j’ai trouvé ce livre qui n’est pas lisible,je le remets au propre pour pouvoir faciliter la lecture, tourner les pages, trouver facilement les paragraphes,etc… Il est votre disposition,vous pouvez avoir ici:ONZE MOIS de ss-prefect en Basse-Cochin.pdf

    _ je n’arrive pas à visualiser correctement et à lire le livre
    _ la Cochinchine s’appelait aussi les « 6 provinces  » lục tỉnh
    En 1858 , a débuté l’agression ouverte , R. de Genouìlly a attaqué Tourane pour viser Huê’
    Mis en échec , il se tourne vers Saigon , idée de génie ( suggérée par qui ? ) : la Cochinchine est le grenier à riz du VN .
    _ le VN perd en 1862 les 3 provinces occidentales dont Vinh Long où sont situés le tombeau des ancêtres de Tu duc . On connait l’importance de ces tombeux pour les VN
    Après ces conquêtes colonialistes , le VN et Tu duc sont sous la main et soumis au chantage des colonialistes ils ont du menacer le roi de profaner les mausolées ; eux et leurs supplétifs VN n’ont pas hésité à le faire sur la tombe de Phan dinh Phùng , sur celle de son frère et d’autres
    _ les collabos les plus connus sont : Hoàng cao Khai , Lê Hoan , Ng Thân , etc…

    en réponse à : Tết Đoan Ngọ #156708

    _ le jour Doan ngo , à 11 h , l’énergie duong ( yang ) est au maximum ; selon l’astronomie , le soleil est à son apogée dans l’hémisphère nord ; les jours à cette période sont plus longs et le 21 juin , c’est le jour le plus long
    _ on se demande pourquoi le jour doan ngo n’est pas le plus long alors que le soleil est au maximum d’altitude ( upright sun ) ?
    _ pour le jour le plus long , on peut remarquer intuitivement que après le 21 juin , les jours raccourcissent . On se demande comment les sinoviets ont pu déterminer que le 5è jour du 5è mois est un jour spécial , ont -ils calculé la distance se la terre au soleil ? si oui , ils sont vachement forts pour l’époque .
    _ les chinois mangent des zongzi 粽子tống tử qui ressemblent aux bánh tét
    [IMG]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/92/Zongzi3.JPG/220px-Zongzi3.JPG[/IMG]
    Zongzi ou feuilles de bambou farcies
    Si vous voulez ré écouter la musique du film
    mqdefault.jpg

    en réponse à : Tết Đoan Ngọ #156672

    @Dông Phong 156332 wrote:

    Tết Đoan Ngọ

    Bonjour TLM,
    Aujourd’hui, le 5ème jour de la 5ème lune, est la fête Tết Đoan Ng dans notre terre lointaine.

    _ le 5ème jour est aussi jour ngọ ( nom zodiacal chinois du cheval ) ; le 5ème mois est aussi mois ngọ ; c’est pourquoi ce jour s’appelle aussi Tết du double ngọ . Đoan veut dire entre autres début : parce que ce têt doit être fêté à partir de 11 heures du matin , qui est l’heure ngọ . Donc c’est triple ngọ et l’année du cheval ce sera le jour et l’heure du quadruple ngọ .
    _ ce Tết s’appelle aussi Đoan Dương ,dương étant l’énergie du soleil ou mâle ; c’est le moment où l’énergie solaire est au maximum , c’est le début de la transition vers l’été qui commence le 21 juin , le jour le plus long la St Jean ( Hạ chí )
    _ en Chine , pour commémorer le poète Khuât Nguyên , les gens organisent des courses de bateaux dragons , manifestation qui fait partie du patrimoine de l’humanité
    280px-Dragon_boat_races_at_Longjiang.jpg
    Course de Bateau-dragon à Longjiang
    mqdefault.jpg

    en réponse à : hopital Lannesan, rue du ressort? #156595

    @DédéHeo 156264 wrote:

    Ta rue du ressort, ça ne serait pas plutôt rue Armand Rousseau ?
    maternité = nhà hộ sinh

    _ en 1979 ou 80 , suite à l’agression chinoise de Teng siao ping , on a essayé d’éliminer les mots chinois et on a remplacé nhà hô sinh ( maternité ) par nhà đỡ đẻ . je vois qu ‘on est revenu en arrière , đỡ đẻ sonne mal , nôm na .
    _ les autorités VN , parti et gouvernement , semblent essayer de résister aux empiètements chinois mais certains milieux les accusent d’ être trop inféodés aux Chinois
    Tuong Lai: Vietnam
    Un certain professeur Tuong Lai (Nguyen Phuoc Tuong), sociologue et ancien conseiller de deux Premiers ministres de 1991 à 2006 s’indigne de l’attitude trop soumise de l’Etat-Parti vietnamien face à la Chine populaire. Cette soumission pèse lourdement, selon lui, sur le devenir du pays tant sur le plan politique, empêchant toute démocratisation du régime, qu’économique, freinant le développement. Son article est relayé par le New york Times .
    Certaines factions américaines cherchent à ériger la Chine en épouvantail , en vue de justifier leurs dépenses militaires .Les E.-U. cherchent à monter le VN contre la Chine encore plus et trouvent des relais dans certains milieux VN

    en réponse à : hopital Lannesan, rue du ressort? #156579

    @dannyboy 156237 wrote:

    Nguyên Truong Tô : les activités de cet homme montrent clairement que la France a bien tué dans l’œuf les tentatives de réformes entreprises par Tô et soutenues par le roi Tu Duc dans les années 1860. .

    _ oui , c’est ce que je disais les rois Nguyên dont Tự Đức ont entrepris diverses réformes dont on n’a que peu de traces . Parmi les mandarins modernisateurs mandatés par Tự Đức , il y a le lettré Bùi Viện
    Bùi Vi . Le roi l’a envoyé aux E.-U. pour essayer de demander l’aide diplomatique de ce pays ; il a été reçu par le général président Grant , successeur de Lincoln mais vu que les USA venaient de sortir de leur guerre civile , Grant n’ rien voulu faire
    _ autres réalisations de Bùi Viện : il a développé la province et le port de Hai phong
    _ il a commencé à organiser une marine de guerre VN mais il est mort très jeune .
    Qui a d’autres documentations concernant la modernisation du VN avant l’invasion colonialiste ?
    Dans le livre cité par Danny boy : Annam Tonkin 1885- 1896 http://books.google.be/books?id=FL53…0opium&f=false
    isbn:2296155855 – Google zoeken, on voit assez détaillé la résistance anti-française du Mouvement Cân vuong . Quelque part dans cet ouvrage il est dit que le mouvement a échoué parce que le pays était divisé : dissensions entre les hauts mandarins et entre les divers mouvements de résistance . La modernisation à la japonaise même réussie n’aurait rien changé . En effet , en 1945 , les colonialistes étaient tout autant technologiquement supérieurs aux résistants mais cette fois -ci ces derniers étaient absolument unis derrière le Viet minh et HCM .De même , les victoires face aux Mongols et aux Ming : par rapport aux colonialistes , ces derniers étaient dix à 100 fois supérieurs et voisins , on les a vaincus grâce à l’ unité roi – peuple de ces 2 épopées

    en réponse à : hopital Lannesan, rue du ressort? #156562

    @dannyboy 156216 wrote:

    Justement, on n’est pas sûr que ce serait pire si les Français avaient laissé le VN en paix en 1858. Car même si Tu Duc était un Roi rétrograde et criminel, il avait compris une chose : Il faut réformer le pays en permettre au peuple d’accéder aux connaissances technologiques occidentales. Et pour preuve, il a alloué des moyens financier permettant à une délégation vietnamienne de venir en Europe pour acheter des livres, des machines et engager des experts occidentaux dans le but d’ouvrir des écoles au VN et permettre aux élites vietnamiennes de maîtriser les technologies occidentales. C’est écrit sur wiki :

    « in January 1867. To, Gauthier, and a number of Nguyên officials were sent to France to procure modern machinery and textbooks and to hire French experts to travel to Vietnam as instructors. Tự Đức planned to open a school for studying Western technology”

    On voit que les Japonais ont fait exactement la même chose au même moment, et cela leur a permis, en l’espace de 40 ans, de rattraper et même de dépasser des pays occidentaux. Les Vietnamiens étaient donc sur la bonne voie de réforme. Il leur aurait fallu peut être plus que 40 ans de paix ou peut être moins, pour réaliser les mêmes réformes que les japonais. Mais on ne peut pas dire qu’ils n’auraient aucune chance de réformer seuls leur pays et que de toute façon ce serait pire que la colonisation. Le texte de wiki affirme aussi que ces réformes n’ont pas pu être réalisées à cause de l’invasion française :
    Il n’y a pas pire que la colonisation puisque dans ce système, l’élite vietnamienne était condamnée à des rôles d’exécutant même quand ils sont plus compétents que les colons français. Quand on fait une lecture simpliste des ouvrages écrits par les Français, on a l’impression que les colons comme Yersin avaient des fonctions dirigeantes parce qu’ils étaient meilleurs que les indigènes. Ce n’est pas la réalité. Tôn Thât Tùng et beaucoup d’autres en étaient des preuves vivantes. Ces gens étaient plus compétents que la majorité des colons, mais ils étaient écartés des postes de commandement simplement parce qu’ils n’étaient pas Français de souche. Ce genre de discrimination était très nocif pour la modernisation du pays. La complicité de l’ensemble des colons sur cette discrimination raciale a conduit au massacre des civils français d’Indochine en 1945.

    _ NguyễnTrường Tộ阮長祚n’a pas été le seul réformateur , c’est le seul dont on parle dans les livres d’histoire du VN ; ces livres ( rédigés par qui ? ) sont biaisés , ils répandent une fausse histoire selon laquelle les rois et les mandarins VN sont des féodaux obscurantistes refusant obstinément toute modernisation , ils montent en épingle et donnent l’impression que NguyễnTrường Tộ est le seul de tout le pays à proposer des réformes envers et contre tous ; comme par hasard , il est catholique .Les empereurs Nguyên ont certainement entrepris diverses réformes maison n’en a gardé aucune trace ou elles ont été occultées pour les calomnier et les déligitimiser .
    De même ,ce que nous avons retenu d’après la version tronquée occidentale que l’empire manchou était dans la même démarche rétrograde que le VN par rapport au Japon .
    Il faut lireISC – CFHM – IHCC ;on voit l’empire manchu se doter d’une flotte moderne aussi moderne que la japonaise
    Extraits LA POLITIQUE NAVALE CHINOISE : LA TERRE CONTRE LA MER
    Tant qu’ils n’ont pas connu de menace au-delà des frontières terrestres,les Chinois se sont détournés de leur façade maritime, du moins après le XVe siècle. En revanche, en 1840, l’arrivée brutale des Occidentaux sur les côtes chinoises sert de stimulant pour une politique navale. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la menace est double : à celle que font peser les étrangers installés le long des côtes s’ajoute celle des rebelles dans les provinces intérieures. Si les jonques fluviales résistent aux rebelles, les jonques de mer sont inefficaces face aux canonnières anglaises. Un tel déséquilibre nécessite l’intervention d’un Etat fort et moderne, capable d’ordonner et de coordonner une politique nationale de modernisation et de défense.
    Traditionnellement lorsque l’Empire chinois est menacé par un ennemi supérieur, ses dirigeants cherchent à enrichir l’Etat et à renforcer l’armée( fuguo qiangbing , phu’ quôc cường binh ). Cette politique appelée Ziqiang ( tự cường ), qui signifie se renforcer soi-même, est lancée dès les guerres de l’Opium(1840-1842). Les Chinois découvrent brutalement la supériorité de la technologie étrangère dans le domaine militaire et décident d’acquérir des armements occidentaux en attendant de pouvoir en produire eux-même. La modernisation et la politique navales’inscrivent dans ce contexte et font naître ce qui est appelé en Chine le mouvement des Affaires occidentales (Yangwu yundong , Tây Dươngvụ vậnđộng ).
    Les efforts des partisans du Yangwu sont parfois oubliés parce qu’ils sont pour la plupart le fait d’initiatives régionales. Les pionniers de cette politique de modernisation militaire et navale sont en effet le plus souvent les gouverneurs généraux des provinces côtières.Leur mérite est d’autant plus grand qu’ils opèrent au moment où l’Occident réalise une véritable révolution navale.
    L’achatd’une flottille « clefs en mains » : échec
    Créationd’arsenaux navals
    Ala suite de cette triste expérience, un haut fonctionnaire, LiHongzhang ( Ly’ hồng chương) , nommé gouverneur général des provinces côtières desdeux Jiang, crée en 1865 le célèbre arsenal maritime de Jiangnan ,Giang nam (Shanghai) et deux autres arsenaux à Suzhou ( Tô châu ) et Nankin. L’annéesuivante, le gouverneur général du Fujian, Zuo Zongtang ( Tả tông đường ), fonde le chantier naval de Fuzhou ( Phuc châu ) en coopération avec des ingénieurs français. Ces entreprises stratégiques dépassent très vite le simple cadre militaire et industriel pour devenir de véritables centres de formation. En effet, le mouvement Yangwu s’étend à tous les domaines de l’Occident : les techniques, les langues, les sciences, les institutions et les idées. Des écoles de langues (Tongwenguan , thông văn quán)sont vite ouvertes à Pékin (1862), Shanghai (1863) et Canton (1864). En1867, l’école de langues de Shanghai est intégrée à l’arsenal de Jiangnan ( Giang nam ) auquel s’ajoute un département de traduction très actif.Entre 1868 et 1879, il publie environ une centaine d’ouvrages scientifiques et techniques6.L’école navale de Fuzhou forme de son côté les premiers capitaines de la future marine chinoise. Ces nouveaux cadres chinois ont pour mission de prendre la relève des conseillers étrangers. L’échec de l’achat d’une flottille “clefs en mains” convainc les responsables des arsenaux maritimes de fabriquer leurs propresnavires. Ainsi, l’entreprise de Jiangnan lance 8 navires à vapeur entre 1868 et 1885 et le chantier naval de Fuzhou ne construit pas moins de 27 navires au cours de cette période7.Il est sans conteste le premier chantier naval chinois jusqu’au début du XXe siècle.
    Le débat national sur la défense de l’empire en 1874 entre les partisans de la défense navale et ceux de la défense terrestre.L’histoire de l’industrie stratégique est liée à ce débat jusqu’aux premières décennies du XXe siècle.
    Le programme naval est faible du choix de la stratégie terrestre
    Dans les années 1880, les flottes chinoises possèdent autant de navires construits en Chine qu’achetés à l’étranger. L’empire n’a pas encore atteint l’objectif du Yangwu : l’indépendance technologique.
    Le gouvernement chinois n’hésite pas à se doter d’excellents navires,mais sans marine unifiée et sans politique nationale de défense,quelle peut en être l’efficacité ? La réponse apparaît très vite, lors de la défaite chinoise à Fuzhou en 1885, face aux navires français. Dix ans plus tard, la guerre navale avec le Japon confirmera la déficience du commandement chinois.
    La France s’impose de plus en plus en Cochinchine. En 1884, Li Hongzhang négocie pour qu’elle reconnaisse la suzeraineté de la Chine sur l’Annam. Quelques mois plus tard, la guerre éclate et l’amiral Courbet bombarde traitreusement sans préavis le port et l’arsenal de Fuzhou. En quelques minutes, il anéantit la flotte moderne que venait de créer l’empire avec l’aide des Français .En 1885, la guerre s’étend à tout le Sud, Taiwan et les îles Pescadores sont occupées. La Chine est contrainte de renoncer à tout droit sur le Vietnam, qui devient protectorat français par le traité de Tianjin, signé au printemps de la même année. Ce conflit retarde le développement naval et remet en cause à la fois la localisation des arsenaux maritimes et la formation des hommes.
    Les efforts navals après la guerre franco-chinoise de 1885
    (…)Le gouvernement impérial crée, le 12 octobre 1885, le Haijunyamen (hải quân nha môn )oubureaude la Marine. Faisant office de ministère chargé d’organiser unemarine nationale en deux flottes principales, celle du Nord et celledu Sud, le bureau s’occupe avant tout de la flotte du Nord
    (…)Aprèsla guerre, l’arsenal de Fuzhou est peu à peu reconstruit et les techniciens chinois lancent 8 navires cuirassés, dont 7 de plus de 1 000 tonnes .Ces réalisations témoignent de la prise de conscience des responsables du chantier qui souhaitent reconstruire au plus vite une flotte. Dix ans de nouveaux efforts régionaux ne parviendront pas cependant à doter la Chine d’une marine capable de résister aux navires rivaux au cours de la guerre sino-japonaise de 1894-1895.
    L’échec de la modernisation et de la politique navale 1894-1895 :défaite face au Japon
    ESSAI DE COMPARAISON DES STRATEGIES CHINOISE ET JAPONAISE EN MATIERE DE MODERNISATION ET DE POLITIQUE NAVALE


    Conclusion :La division de la société politique chinoise en factions est responsable de l’échec de la modernisation économique et navale à l’échelle nationale. La Chine a manqué en effet d’une direction énergique et centralisée afin de guider les initiatives régionales.Contrairement au Japon, elle n’a pas mis en place les institutions étatiques nécessaires et favorables à sa modernisation et à sa défense.

    en réponse à : Viet Vo Dao? #156533

    @Abuelita 156177 wrote:

    comment s´écrit exactement « quien » ? (qui est un enchaînement de mouvements, comme le kata japonais.)

    En VN , ça se dit bài ( leçon ) quyền ( 拳= poing , mouvements de poing )

    en réponse à : hopital Lannesan, rue du ressort? #156519

    @dannyboy 156138 wrote:

    Quand on regarde la colonisation d’Indochine avec les yeux des colons français, il est très difficile de voir l’oppression subie par les indochinois. Il n’y avait aucune manifestation ni aucune pétition venant de la part de ces colons pour dénoncer le racisme systématique et officiel pratiqué dans ces colonies. Pourtant les journaux édités par les indigènes ont prédit que tout cela va exploser à la figure de ces colons. Les Français ont simplement interdit ces journaux et mis leurs journalistes en prison. Ça a marché pendant quelques décennies jusqu‘au jour où les Viets ont compris que le seul moyen de faire entendre raison à ces colons était de les massacrer.

    Extraits de L’Indochine précoloniale et coloniale — Cliotexte à propos de ces colons , voilà ce que disait un gouverneur colonial d’après Claude FARRÈRE, Les civilisés. Paris, P. Ollendorff, 1906
    Aux yeux unanimes de la nation française, les colonies ont la réputation d’être la dernière ressource et le suprême asile des déclassés de toutes les classes et de toutes les justices. (…) Nous hébergeons ici les malfaisants et les inutiles, les pique-assiettes et les vide-goussets. Ceux qui défrichent en Indo-Chine n’ont pas su labourer en France ; ceux qui trafiquent ont fait banqueroute ; ceux qui commandent aux mandarins lettrés sont fruits secs de collège ; et ceux qui jugent et qui condamnent ont été quelquefois jugés et condamnés. Après cela, il ne faut pas s’étonner qu’en ce pays l’Occidental soit moralement inférieur à l’Asiatique (…).J’ai aperçu, parmi cette plèbe coloniale si méprisable, quelques individus supérieurs. À ceux-ci le milieu et le climat ont profité (…) Ils vivent en marge de notre vie trop conventionnelle (…). L’éclosion de pareils hommes n’est possible que dans cette Indo-Chine à la fois très vieille et très neuve (…). »

    _ Lanessan n’était pas tout à fait noir . Il était intelligent , il était favorable à un vrai protectorat , c’est à dire un gouvernement indirect par l’intermédiaire des mandarins et lettrés locaux . Extraits de L’Indochine précoloniale et coloniale — Cliotexte
    Jean-Louis de LANESSAN, L’Indo-Chine française, étude politique, économique et administrative sur la Cochinchine, le Cambodge, l’Annam et le Tonkin. Paris, Alcan, 1889
    Les maladresses de la domination française (1889)
    « (…) Ignorants des coutumes des Annamites et ne rendant pas compte des devoirs que leur impose le traité de 1884, beaucoup de résidents se considèrent comme les seuls maîtres des provinces et font subir aux autorités annamites des traitements qui blessent, non seulement les fonctionnaires qui en sont l’objet, mais encore leurs subordonnés. Nous éloignons ainsi de nous les mandarins, dont le concours nous est cependant indispensable, puisqu’en vertu du traité ils conservent la gestion de toutes les affaires. Nous blessons encore l’amour-propre et les intérêts des lettrés en choisissant en dehors de leurs rangs et dans une classe très inférieure et très ignorante de la société annamite, une partie des fonctionnaires plus élevés (…).En faisant des choix aussi défectueux, nous obéissons à la politique traditionnelle des missionnaires, dont l’objectif est la destruction des lettrés ; mais nous allons contre nos intérêts politiques les plus directs en nous aliénant la partie la plus intelligente, la plus active et la seule influente du pays, celle que suivent aveuglément les ouvriers des villes et les cultivateurs des campagnes, celle qui représente, de l’aveu même des missionnaires, le parti national. Cette politique, en aliénant les hommes les plus riches et les plus précieux, nous [condamne] fatalement à la conquête et à l’annexion. (…) »
    Que fut le traité de 1884 que mentionna Lanessan ?
    _ à propos de villages brûlés , lire Frédéric GARCIN, Au Tonkin pendant la conquête. Lettres d’un sergent 1884-1885. Paris, Éd. Chapelot, 1903. il y avait déjà des My Lais du temps de la pacification française
    Les horreurs de la conquête du Tonkin (1884)
    « (…) Sous le beau prétexte de civiliser et de pacifier, nous avons mis une contrée entière, dans ces belles plaines du delta ; à feu et à sang (…). Tout le long de notre marche rapide, les villages flambaient, d’immenses colonnes de fumée noire s’élevaient dans les airs. On pouvait voir les champs dévastés par les courses folles des hommes et des bestiaux, boeufs et cochons fuyant, éperdus, à la vue des flammes. Parfois des cadavres d’Annamites jonchaient les chemins. (…)Devant chaque village – et combien on en a rencontré dans ce pays de population grouillante – le spectacle était le même. Jamais un coup de fusil dirigé contre nous, toujours, ou presque toujours, un silence morne nous révélant que la population s’était enfuie. (…) Dans les villages déserts, alors les sections, les escouades de transformaient en bandes de pillards. Chacun furetait pour son compte (…). Le pillage une fois terminé, on laissait après soi l’incendie dévorant tout le reste. Pour tous les Annamites capturés, c’était la fusillade sans merci. (…) »

    en réponse à : hopital Lannesan, rue du ressort? #143363

    _ il semble que de Lanessan ( 1891- 1894 ) n’ait pas été le premier à institutionnaliser le commerce de l’opium comme source de financement de la colonisation .
    Extraits de L’Indochine Coloniale – L’Opium En 1881, le gouverneur M. Le Myre de Villers, décida de substituer à la ferme de l’opium le régime de la Régie directe. Il avait été reconnu, en effet, qu’entre les mains des chinois, la ferme de l’opium était une arme dangereuse pour la sécurité et les intérêts des français.
    Extraits de
    L’Indochine Coloniale – Manufacture d’Opium Saigon – The Rafinery , à Saigon , il y avait une manufacture d’opium qui avait pignon sur rue dans le centre ville et située pas loin à des dizaines de m de l’hôtel de ville , de la rue Catinat , de l ‘hôpital Grall : les oeuvres de la civilisation française côte à côte
    [IMG]http://belleindochine.free.fr/images/Opium/PlanSaigonManufactureOpium_small.JPG[/IMG]
    _ à part les régies opium et alcool , il y avait aussi la régie du sel : la gabelle avait été réactualisée au VN Gabelle du sel – Wikipédia . les VN qui vivaient au bord de la mer n’avaient pas le droit de cueillir directement le sel ; ils devaient l’acheter à des  » fermes  » coloniales . Dans Elite intellectuelle vietnamienne et le fait colonial , on en parle de cet impôt du sel ; le chapitre L’ÉTAT DE DÉSÉQUILIBRE SOCIO-ÉCONOMIQUE montre comment le système colonial d’une manière quasi scientifique suçait le sang de la paysannerie jusqu’au plus petit village ; le plus petit paysan n’en réchappait pas , de tous les impôts , les taxes , les corvées ; tout était prétexte à extorsion
    _ L ‘inde subissait aussi ce genre de gabelle . Gandhi s’est fait connaitre par sa  » Marche du sel  » en 1930
    Marche du sel – Wikipédia Après un parcours à pied de 386 km, il arrive le 6 avril au bord de l’océan Indien. Il s’avance dans l’eau et recueille dans ses mains un peu de sel. Par ce geste dérisoire et hautement symbolique, Gandhi encourage ses compatriotes à violer le monopole d’État sur la distribution du sel. Ce monopole oblige tous les consommateurs indiens, y compris les plus pauvres, à payer un impôt sur le sel et leur interdit d’en récolter eux-mêmes. Il est analogue à l’impôt de la gabelle sous l’Ancien Régime, en France.À Karachi comme à Bombay, les Indiens font évaporer l’eau et collectent le sel au vu des Britanniques. Ces derniers jettent plus de 60 000 contrevenants en prison. Les Indiens, fidèles aux recommandations de Gandhi, se gardent bien de résister. Le Mahatma lui-même est arrêté et passe neuf mois en prison. À la fin, le vice-roi reconnaît son impuissance à imposer la loi britannique. Cédant aux injonctions du Mahatma, il libère tous les prisonniers et accorde aux Indiens le droit de collecter eux-mêmes le sel.
    Mal inspiré, Winston Churchill, alors dans l’opposition parlementaire, ironise sur le« fakir séditieux qui grimpe à moitié nu les marches du palais du vice-roi ».

    en réponse à : hopital Lannesan, rue du ressort? #143362

    L’hôpital est nommé d’après de Lanessan en partie parce qu ‘il fut médecin militaire comme Yersin mais aussi parce qu ‘il fut gouverneur général de l’Indochine de 1891 à 1894 .
    Extraits de https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_de_Lanessan
    _ son titre de gloire aux yeux de la colonisation a été de vaincre le mouvement Cần Vương et d’achever la pacification du Vietnam , grâce à la collaboration de hauts mandarins de la cour de Huê’ .
    _ il fut aussi grand maçon de haut rang comme la plupart des hauts fonctionnaires coloniaux .
    _ il a achevé la construction du chemin de fer Hà nôi -Lang son .
    _ il a aussi poursuivi la transformation de Hà nôi en ville de type occidental en en détruisant les vieux quartiers , sa citadelle , établissant un réseau d’eau potable et un début d’électrification
    _ autre titre de gloire : l’ institutionalisation de la vente d’opium désormais organisée en régie ; dès la fin de 1893 , c’est l’administration coloniale qui se charge elle – même de la vente du poison aux concessionnaires (  » fermiers  » chinois et occidentaux )
    et les bénéfices sont sans cesse croissant , 957000 piastres en 1894 , presque un million en 1895 . Désormais et pour longtemps l’opium devenait une ressource de base du Protectorat . L’ironie féroce de l’Histoire fit que ce soit deux savants physiologistes Paul Bert et Lanessan qui en furent les initiateurs ; Doumer allait encore consolider et étendre le système de financement pour l’élargir à l’alcool . La vente de ces produits fut obligatoire , des quotas furent imposés jusqu’aux petits villages , leurs chefs punis en cas de  » négligence  » c’est à dire de quotas non atteints
    _ Doumer ,autre douce ironie , a aussi décidé la création d’une école de médecine qui devint plus tard la faculté de médecine de Ha nôi
    http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1996x030x001/HSMx1996x030x001x0061.pdf

    en réponse à : nhan #156470

    @DédéHeo 156086 wrote:

    « Parmi les résultats de la recherche, il y a un vendeur de calligraphie, tableau à lettres magiques (Tranh thư pháp) très intéressant :tranh thu phap | tranh thư pháp | thuphapchuviet.com[ /QUOTE]
    Voilà les sentences parallèles de l’usine de textile Donc ils ont les moyens de se payer un lettré.
    Avec la traduction de hoang63 :

    _ j’ai exploré le site Tranh thư pháp , je suis tombé sur un site annexe que je vous recommande : il donne des idées pour des voeux du Têt , il y a plein de sentences parallèles pour varier les souhaits , pour sortir des voeux habituels : cung chuc tân xuân , van su nhu y ‘ , an khang thinh vuong , etc.
    _ le lettré n’est pas extra :ĐẠO HỮU = coreligionnaires , amis = bằng hữu ;chung duyên s’applique plutôt à deux amoureux .
    _ la traduction de hoang63 est à compléter : anh tài indique plutôt des personnes ; cổ kim est la contraction de  » l’expression consacrée à 4 mots  » ( tứ tự thành ngữ ) : tự cổ chi’ kim = des temps anciens jusqu’à aujourd’hui ( =kim thiên en mandarin ; kim nhật en teochiew ); chung

    en réponse à : nhan #156454

    @AnhTruc 156078 wrote:

    Échec et Mat

    checmat.jpg

    _ Touché !!!

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