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La francophonie au Vietnam, hier et aujourd’hui

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    • #5678
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      La francophonie au Vietnam, hier et aujourd’hui

      Nous entendons par francophonie le caractère francophone, au point de vue linguistique, mais essentiellement culturel en ce qui concerne le Vietnam.

      La francophonie dans notre pays passe par 4 étapes : le prélude, l’implantation, l’effacement et la relance.

      Le prélude dure des centaines d’années, du 17e siècle à la deuxième moitié du 19e siècle. De caractère sporadique, des marchands, des militaires et techniciens plus ou moins aventuriers au service des shogouns gouvernant les seigneuries rivales du Nord et du Sud. Il est marqué par l’évangélisation des plaines côtières, la création de l’écriture romanisée vietnamienne dont l’un des principaux artisans était le père Alexandre de Rhodes, la participation d’un groupe de mercenaires civils et militaires au combat mené par le seigneur du Sud, Nguyên Anh, qui devait fonder la dynastie royale des Nguyên (1802 – 1945). À cette période survivent de nombreuses citadelles à la Vauban dans différentes provinces.

      La deuxième étape, celle de l’implantation, correspond à la période coloniale (1858 – 1945). Au cours de cette période de modernisation, c’est-à-dire d’occidentalisation, se produit un choc culturel dont l’impact sur le Vietnam s’avère aussi important que celui qui l’avait frappé au 2e siècle av. J.-C. avec l’invasion chinoise. C’est le choc entre une culture judéo-chrétienne de la Méditerranée industrielle et urbaine, individualiste, et une culture sud-est asiatique, animiste, agricole et rurale imbue d’esprit communautaire confucéen. La colonisation va de pair avec l’acculturation.

      Qu’est-ce que l’acculturation ? Selon une définition de l’UNESCO, c’est « la situation de contact entre groupes de cultures différentes », et ce sont « les transformations culturelles qui en résultent en chacun d’eux ».

      Concernant l’acculturation franco-vietnamienne, les indicibles horreurs du colonialisme mises à part, il faut tenir compte de l’impact culturel positif sur chaque côté.

      Du côté français, la matière vietnamienne, « exotique » dans le meilleur sens du terme, ouvre un large champ de recherche scientifique d’investigation humaine, de création artistique et littéraire dans plus d’un domaine : Citons entre autres les travaux de l’École française d’Extrême Orient en anthropologie culturelle, vietnamologie, linguistique, ethnographie, archéologie, la médecine tropicale, les réalisations de Yersin, l’art pictural de Tardieu et d’Inguimberty dans le sillage de Gaugnin, le style indochinois de l’architecte Hébrard, toute une littérature indochinoise avec Marguerite Duras, Roland Dorgelès, André Malraux, Claude Farrère Andréc Viollis.

      Du côté vietnamien, si les échanges culturels avec l’Occident ont ravi au pays certains traits de son identité, cette dernière s’est par contre enrichie en créant de nouvelles valeurs grâce à une acculturation féconde. Nous en reparlerons après.

      La troisième étape de la francophonie au Vietnam, c’est celle de l’effacement pendant la guerre franco-vietnamienne (1945 – 1954). Au début des hostilités, une vague de haine anti-française a déferlé sur tout le pays, surtout dans les régions rurales. Les guérilleros campagnards brûlaient tous
      les livres en français, même le Larousse. Hô Chi Minh a su rapidement freiné ce chauvinisme aveugle en proclamant qu’il fallait faire la distinction entre les colonialistes français fauteurs de guerre et le peuple de France lui-même victime de la guerre. La guerre a ainsi pris le visage anticolonial et non racial comme c’était parfois le cas de la guerre d’Algérie. Cette ouverture d’esprit de Hô Chi Minh s’est aussi matérialisée dans sa politique de clémence à l’égard des prisonniers de guerre français, considérés aussi comme instruments des manucures coloniales.

      D’éminents intellectuels vietnamiens ont adopté la même ligne, ne confondant pas colonialisme et culture français. Ils ont mis avec succès leur formation française, technique et culturelle, au service de la résistance. En pleine guerre, le Dr. Hô Dac Di prononçait en français le discours inaugural de la première Faculté de médecine vietnamienne installée dans la brousse, alors que l’enseignement était donné en vietnamien. L’illustre chirurgien Tôn Thât Tùng dédiait des vers en français à Hanoi occupée. L’ingénieur Trân Dai Nghia inventait les bazookas qui contribuèrent à la victoire.

      L’enseignement du français a été repris dans les écoles secondaires au cours de la guerre.

      L’étape de relance francophone commencée timidement au lendemain des Accords de Genève (1954) a progressé rapidement avec l’établissement des relations diplomatiques entre les 2 pays, le développement des échanges culturels et économiques, surtout après l’adoption de la porte ouverte du Dôi moi (Renouveau) et l’adhésion vietnamienne à la Francophonie institutionnelle. Avec la régionalisation (Sud-Est asiatique – ASEAN) et la mondialisation, la Francophonie constitue les 3 volets de la politique étrangère vietnamienne sur tous les plans. Ainsi, elle entre dans le cadre de notre politique culturelle nationale axée sur le mot d’ordre : préserver et enrichir l’identité nationale en s’ouvrant aux cultures modernes et progressistes de tous les horizons.

      Sur cette voie, la francophonie bénéficie d’un atout superbe, l’héritage laissé par l’acculturation au temps de la colonisation et fructifié jusqu’à ce jour. Ce legs culturel, comme le legs de l’acculturation sino-vietnamienne fait partie intégrante de notre culture nationale. La contribution de la langue française y est importante mais n’est pas déterminante. Il en est de même avec la culture française par rapport à l’antique culture gréco-romaine. Combien de Français d’aujourd’hui déchiffrent le grec et le latin, n’empêche que les humanités gréco-latines sont dans le sang de la culture française. Faire fructifier le capital accumulé par plus d’un siècle d’acculturation franco-vietnamienne s’avère un impératif pour nous.

      Le colloque « Métiers de la culture » (à Huê, 23 – 24 mars 2009) dans le cadre des États Généraux de la Francophonie au Vietnam est on ne peut plus opportun. Il s’agit d’améliorer la qualité de nos métiers culturels non seulement dans un but purement esthétique mais aussi dans le but pratique d’assurer une vie décente et de créer des emplois pour les travailleurs culturels. Un autre colloque sur les petits métiers fécondé par les expériences des pays francophones est souhaitable.

      Texte: Huu Ngoc

      Source : BAO ANH VIET NAM

    • #95569

      Hey par ici, han, je ne sais pas pour vous, mais d’après les retours que j’ai eu par mes parents et de leurs correspondants aux USA, la francophonie au Viêtnam est au plus bas en ce moment…

      La jeune génération ne sait parler que l’anglais, seuls les viêtnamiens de la générations 60 et avant (celle de mon grand-père, qui a vécu la guerre du viêtnam [guerre civil du nord communiste face au sud], emporté récemment il y a quelques années par une pneumonie, rip pour lui) savent parler un peu le français.

      Maintenant, c’est surtout l’anglais américain…

      Il y a certe un récent effort au retour à la francophonie, mais ça reste marginale je trouve quand même !

    • #95574
      ddangel;87071 wrote:
      La jeune génération ne sait parler que l’anglais, seuls les viêtnamiens de la générations 60 et avant savent parler un peu le français.

      Tout à fait!
      Sur Da Nang, j’ai rencontré quelques personnes Âgées parlant quelques mots de français appris sur le tas pendant la guerre.
      La nouvelle génération, et j’en sais quelque chose, c’est simple: « de toute façon, mes camarades de classes sont aussi nuls que moi en anglais, donc c’est pas grave. Puis je suis Viet, ma bouche est faite pour parler japonnais ou chinois (en parlant de l’accent) ».
      Voilà ce que 90% des jeunes vous répondrons :)

      C’est très dommage, et j’ai du mal à faire changer d’avis la nièce de ma femme… (14 ans)

    • #96476

      En même temps, l’Anglais américain progresse partout, y compris en Grande-Bretagne (ne parlons pas de l’Australie, du Canada ou anciennes lcolonies britanniques). C’est normal, les discussions d’affaire se font en américain, les fils américains inondent tous les marchés du monde, la littérature américaine, moins connue, est très dynamique etc.

    • #96485
      clems;88097 wrote:
      En même temps, l’Anglais américain progresse partout, y compris en Grande-Bretagne (ne parlons pas de l’Australie, du Canada ou anciennes lcolonies britanniques). C’est normal, les discussions d’affaire se font en américain, les fils américains inondent tous les marchés du monde, la littérature américaine, moins connue, est très dynamique etc.

      Oui ! Pour se rassurer qu’ils soient bien compris lorsqu’ils étaient à l’étranger, de plus en plus d’Anglais emploient volontairement : « do you have » au lieu de « have you got », et apartment à la place de flat, etc.

      BN

    • #96519
      ddangel;87071 wrote:
      Hey par ici, han, je ne sais pas pour vous, mais d’après les retours que j’ai eu par mes parents et de leurs correspondants aux USA, la francophonie au Viêtnam est au plus bas en ce moment…

      La jeune génération ne sait parler que l’anglais, seuls les viêtnamiens de la générations 60 et avant (celle de mon grand-père, qui a vécu la guerre du viêtnam [guerre civil du nord communiste face au sud], emporté récemment il y a quelques années par une pneumonie, rip pour lui) savent parler un peu le français.

      Maintenant, c’est surtout l’anglais américain…

      Il y a certe un récent effort au retour à la francophonie, mais ça reste
      marginale je trouve quand même !

      C’est très exactement ce que m’ont dit des correspondantes vietnamiennes qui étudient le français au Vietnam: peu d’élèves, une présence française de moins de moins présentes dans tous les domaines, l’anglais de plus en plus prisé…

    • #96523

      Une chance certaine pour le Vietnam, c’est de faire prendre conscience à la jeunesse de son patrimoine, dans l’écriture qui elle est de toute façon française dans la culture du pays. Parler en une langue ou un dialecte ne peut pas tout détenir et ne remplacera jamais cet héritage. Elle est l’écriture asiatique qui rapproche le plus les asiatiques de l’Europe et des USA et même de l’Afrique et de l’Australie donc de l’humanité toute entière.

    • #96524
      salfyt;88141 wrote:
      C’est très exactement ce que m’ont dit des correspondantes vietnamiennes qui étudient le français au Vietnam: peu d’élèves, une présence française de moins de moins présentes dans tous les domaines, l’anglais de plus en plus prisé…

      Ben y a pas photo en effet !!!!

      – d’une part -et surtout -, la langue officielle de l’ASEAN est l’Anglais (vous n’avez qu’à aller consulter leur site officiel !!!)

      – d’autre partt, la présence française en Asie du Sud-Est est une véritable catastrophe , sauf si l’on excepte :
      . le travail souvent remarquable des centres culturels français
      . le domaine de la Conservation du Patimoine Culturel
      . et celui de l’enseignement de la médecine Occidentale et de la Pharmacie, rare domaine où par obligation d’enseignemnt et de bouqiuins, les Etudiants savent souvent le Français en plus de l’Anglais

      – Par ailleurs, les différentes structures, chargées soi-disant de développer la Francophonie sont devenues de véribles synécures où sont placés  » copains et coquins », souvent des personnes complètement gâteuses qui arrondissent allégremment leur retraite sur les maigres fonds alloués à ce secteur(sans compter les « beaux voyages d’Etudes » !!!)

      « Ah Dieu, que la France et la Francophonie sont jolies ! « 

    • #96535

      Il me semble qu’il y ait beaucoup de « vite dit » dans ce sujet…

      an ninh;88145 wrote:
      Une chance certaine pour le Vietnam, c’est de faire prendre conscience à la jeunesse de son patrimoine, dans l’écriture qui elle est de toute façon française dans la culture du pays. Parler en une langue ou un dialecte ne peut pas tout détenir et ne remplacera jamais cet héritage. Elle est l’écriture asiatique qui rapproche le plus les asiatiques de l’Europe et des USA et même de l’Afrique et de l’Australie donc de l’humanité toute entière.

      Ah bon… elle est tout au plus en caractère latins, avec quelques arrangements. Difficile de voir dans l’écriture vietnamienne quoi que ce soit de plus « français » qu’anglais, espagnol, italien, portugais…
      Dans ta dernière phrase tu parles du français ou de l’anglais?

      salfyt;88141 wrote:
      C’est très exactement ce que m’ont dit des correspondantes vietnamiennes qui étudient le français au Vietnam: peu d’élèves, une présence française de moins de moins présentes dans tous les domaines, l’anglais de plus en plus prisé…

      L’enseignement du français ne diminue tant en nombre qu’en proportion. En effet, l’enseignement du français a stagné alors que les jeunes apprenant l’anglais ont considérablement augmenté, rafflant le public qui précédemment n’apprenait pas de langue étrangère, ou apprenait le russe. Le japonais progresse beaucoup aussi, en grande partie grace à Doremon et Naruto, tout comme en France.

      Phuong-Alex;87079 wrote:
      Tout à fait!
      Sur Da Nang, j’ai rencontré quelques personnes Âgées parlant quelques mots de français appris sur le tas pendant la guerre.
      La nouvelle génération, et j’en sais quelque chose, c’est simple: « de toute façon, mes camarades de classes sont aussi nuls que moi en anglais, donc c’est pas grave. Puis je suis Viet, ma bouche est faite pour parler japonnais ou chinois (en parlant de l’accent) ».
      Voilà ce que 90% des jeunes vous répondrons :)

      J’espère que tes chiffres sont plus fiables que ceux que nous sort régulièrement notre gouvernement… :D

      ddangel;87071 wrote:
      Hey par ici, han, je ne sais pas pour vous, mais d’après les retours que j’ai eu par mes parents et de leurs correspondants aux USA, la francophonie au Viêtnam est au plus bas en ce moment…

      La jeune génération ne sait parler que l’anglais, seuls les viêtnamiens de la générations 60 et avant (celle de mon grand-père, qui a vécu la guerre du viêtnam [guerre civil du nord communiste face au sud], emporté récemment il y a quelques années par une pneumonie, rip pour lui) savent parler un peu le français.

      Maintenant, c’est surtout l’anglais américain…

      Il y a certe un récent effort au retour à la francophonie, mais ça reste marginale je trouve quand même !

      Relativisons : il y a quand-même une trentaine de filières francophones dans le pays, où les étudiants suivent un enseignement de spécialité bilingue vietnamien et français (par exemple, des cours de physique nucléaire en français) sur 4 à 5 ans. Je ne suis pas sûr qu’il y ait autant de filières en France dans le public où on puisse suivre des enseignements de spécialité en anglais. Ce n’est pas la francophonie qui est au plus bas, mais l’implication de la France à l’étranger dans les domaines culturel et linguistique. La francophonie au Vietnam, elle n’a jamais été très palpable, y compris pendant la colonisation. Elle n’a jamais concerné qu’une fraction très réduite de la population.

      De quel « récent effort » tu parles?

      robin des bois;88146 wrote:
      (…)
      – Par ailleurs, les différentes structures, chargées soi-disant de développer la Francophonie sont devenues de véribles synécures où sont placés  » copains et coquins », souvent des personnes complètement gâteuses qui arrondissent allégremment leur retraite sur les maigres fonds alloués à ce secteur(sans compter les « beaux voyages d’Etudes » !!!)

      Pourrais-tu préciser de quelles structures tu parles et sur quoi tu t’appuies pour avancer un tel jugement?

    • #96538

      an ninh;88145 wrote:
      Elle est l’écriture asiatique qui rapproche le plus les asiatiques de l’Europe et des USA et même de l’Afrique et de l’Australie donc de l’humanité toute entière.

      Alexandre de Rhodes, en vieux marrane qu’il etait a tres habilement utilise l’espagnol, le portugais, l’anglais afin de trouver les correspondances phonetiques qui s’approchent le plus pres possible des 3 grands type de prononciations de la langue « unifiee » Vietnamienne.
      Il n’empeche qu’il s’agit seulement de la transcription « phonetique » d’une langue qui n’a aucun rapport avec les langues indo europeenes.
      Le quốc ngữ a remplace le nôm, qui etait lui aussi phonetique.
      Neanmoins, quand on voit que pres de 50% du vocabulaire Viet est d’origine cantonnaise, le nôm n’est pas que phonetique.
      Le langage administratif et litteraire sino-viet est a bien plus de 50% de chinois.
      Le quốc ngữ n’a pas tant servi a rapprocher le Vietnam de l’Europe, premier voeu des Jesuites et du pouvoir colonial, qu’a eloigner le Vietnam de la Chine.
      NOTA
      La devise jesuite, « Perinde ac cadaver » aurait pu aussi servir de devise pour le Việt Minh et le Việt cộng .

    • #96543
      frère Singe;88160 wrote:
      L’enseignement du français ne diminue tant en nombre qu’en proportion. En effet, l’enseignement du français a stagné alors que les jeunes apprenant l’anglais ont considérablement augmenté, rafflant le public qui précédemment n’apprenait pas de langue étrangère, ou apprenait le russe. Le japonais progresse beaucoup aussi, en grande partie grace à Doremon et Naruto, tout comme en France.

      en fait, ce que j’ai pu constater en discutant avec des vietnamien(nes), c’est que ceux qui étudient l’anglais y voient une opportunité pour leur futur travail, alors que ceux qui ont choisit le français ce serait plus pour l »amour » de la langue française et les « images romantiques » de Paris. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, je n’ai pas rencontré de mecs qui étudiaient le français… mais il doit bien y en avoir…

    • #96544
      frère Singe;88160 wrote:
      Il me semble qu’il y ait beaucoup de « vite dit » dans ce sujet…

      … … Pourrais-tu préciser de quelles structures tu parles et sur quoi tu t’appuies pour avancer un tel jugement?

      – D’une part je ne porte pas plus un « jugement » que vous-même n’en portez, en parlant notamment des « vite dit » sur la Francophonie : je dirais plutôt que je fais un constat

      – D’autre part, ce constat peut porter sur nos observations réciproques, faites « sur place »,
      mais aussi sur les CR d’activité des différents organismes chargés de défendre et développer la Francophonie.

      En particulier, et si le coeur vous en dit, vous pouvez consulter directement sur internet le site de l’OIF, au lien suivant

      Organisation internationale de la Francophonie – Page d’accueil

      et prendre connaissance des activités de son dynamique Secrétaire général que je respecte par ailleurs .. M.Abdou DIOUF (75 ans à la clé) dont un des principaux mérites est d’avoir été le succeseur de M.Léopold SENGHOR, chantre de la Francophonie en Afrique et « père de la Négritude »

      Et je suppose que vous avez en mémoire les actions de ses brillants prédécesseurs !!

    • #96555
      salfyt;88168 wrote:
      en fait, ce que j’ai pu constater en discutant avec des vietnamien(nes), c’est que ceux qui étudient l’anglais y voient une opportunité pour leur futur travail, alors que ceux qui ont choisit le français ce serait plus pour l »amour » de la langue française et les « images romantiques » de Paris. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, je n’ai pas rencontré de mecs qui étudiaient le français… mais il doit bien y en avoir…

      C’est ce que je voulais dire. En effet, les quelques francophones vietnamiens que j’ai rencontrés à Hanoi étaient soit enfants ou petit-enfants des ex étudiants du lycée Albert Sarreau, et d’après, c’est en famille qu’ils en ont reçu leurs premières leçons. Donc, pour ces francophones, le français serait en quelque sorte un héritage de la famille.

      Pour l’anglais, je pense que c’est la musique et le cinéma anglo-saxons (pour ne pas dire américains) qui en sont les principaux vecteurs.

      frère Singe;88160 wrote:
      Ce n’est pas la francophonie qui est au plus bas, mais l’implication de la France à l’étranger dans les domaines culturel et linguistique.

      J’imagine mal que les citoyens lambda des pays du continent asiatique et latino-américain, savent que le français est aussi parlé quotidiennement en dehors de la France, comme par exemple ; dans les pays du maghreb et en Afrique noir, ainsi que dans une partie de la Belgique, de la suisse et du Luxambourg etc.

      BN

    • #96568

      On apprend une langue étrangère pour des raisons pratiques (communication, profession) et/ou pour accéder à la culture qu’elle véhicule. Encore faut-il que celle-ci soit « attrayante ».

      L’anglais s’est imposé dans les échanges internationaux. Le constat n’est plus à faire.

      Plutôt que se lamenter sur la perte d’influence de la francophonie, on devrait plutôt s’interroger sur ce qu’elle véhicule dans le domaine culturel. Peut-être que la production francophone n’est tout simplement plus en adéquation avec la demande contemporaine et qu’elle est incapable de la susciter ?

      Ce qui suit est partiellement injuste car, naturellement, on ne peut généraliser. Cependant, globalement, les 2 grands vecteurs actuels que sont l’image et le son ont une production très médiocre. J’y distingue 2 grands courants : la « singerie »… anglo-saxonne et le franco-français. Dans le premier cas, pourquoi s’encombrer de copies lorsqu’on peut accéder à l’original ? Dans le second, est-ce que ça peut intéresser ou même simplement être compris par des gens de culture différente ?

      Je me demande si un film comme « bienvenue chez les chtis » qui a rencontré un grand succès en France déclencherait le moindre sourire chez un vietnamien lambda. Et que dire de l’énorme production psycho-socio-existentielle dont on nous a abreuvés ces (longues) dernières années ?

      Il existe évidemment des choses de qualité – quoique cette notion soit subjective – mais elles sont relativement confidentielles, même chez nous. Alors, quant à leur exportation…

      Je précise que je ne fais pas d’affirmation. Il ne s’agit que de mes interrogations…

    • #96570

      Il est triste de dire qu’on assiste délà à l’effondrement progressif et général de la culture française.
      A savoir que presque dans tous les domaines, jusqu’au siècle dernier, la France a vu naître un grand nombre de ceux qui deviendront plutard des êtres d’exception. Mais, il est probable que cela ne se reproduira plus.

      BN

    • #96572
      Nemo;88197 wrote:
      – 1 : On apprend une langue étrangère pour des raisons pratiques (communication, profession) et/ou pour accéder à la culture qu’elle véhicule. Encore faut-il que celle-ci soit « attrayante ».
      :L’anglais s’est imposé dans les échanges internationaux. Le constat n’est plus à faire.
      – 2 : Je précise que je ne fais pas d’affirmation.
      Il ne s’agit que de mes interrogations

      – Sur le point n°1, j’ajouterais qiu’outre le fait que l’anglais est la langue officielle de l’ASEAN, les « mastodontes économiques » de la zone qui entourent le Vietnam (Chine mise à part) sortent pratiquement tous du Commenwealth.
      Lors de mon séjour au Cambodge, j’ai eu l’occasion de rencontrer d’aimables Australiens et/ou Nouveaux Zélandais (amateurs d’adoption d’enfants notamment) qui m’ont fait comprendre gentiment que la France n’avait plus rien à faire dans cette partie du Monde :  » l’Indochine de Papa étant définitivement une histoire du passé »

      ( et je ne parle même pas de l’Inde ou de la Malaisie !!!)

      La Chine est évidemment un autre chapitre, mais je reconnais volontiers que les relations Chine- Vietnam n’ont rien à voir avec les « relations de type colonial » Chine-Birmanie ou Chine-Cambodge par exemple !!!

      – Sur le point n° 2, personnellemnt, elles me conviennent tout à fait et je les trouve « raisonnables et frappées au coin du bon sens », comme dit la formule consacrée.

    • #96573
      Nemo;88197 wrote:
      Je me demande si un film comme « bienvenue chez les chtis » qui a rencontré un grand succès en France déclencherait le moindre sourire chez un vietnamien lambda. Et que dire de l’énorme production psycho-socio-existentielle dont on nous a abreuvés ces (longues) dernières années ?

      Il existe évidemment des choses de qualité – quoique cette notion soit subjective – mais elles sont relativement confidentielles, même chez nous. Alors, quant à leur exportation…

      Je précise que je ne fais pas d’affirmation. Il ne s’agit que de mes interrogations…

      Pour émouvoir les lambdas, il ne faut pas les choses trop compliquées. Je me souviens : à l’époque, les films français qui ont encaissé des parquets et des parquets en Asie c’était ceux dont Belmondo tient le rôle principal. Car, dans ces films-là, il se passe toujours au moins 15 ou 20 minutes de rodéo. Mais, là aussi, les ricains disposent maintenant largement de ce qu’il faut pour faire mieux que quiconque en y ajoutant des effets spéciaux et des gadgets de tout genre.

      BN

    • #96574

      Mais par contre, je suis très content de voir que tous les journalistes francophones de la télévision vietnamienne sont les locaux. Ce qui marque une différence avec la chaîne chinoise où le journal est souvent présenté par des francophones natifs.

      BN

    • #96674
      salfyt;88168 wrote:
      en fait, ce que j’ai pu constater en discutant avec des vietnamien(nes), c’est que ceux qui étudient l’anglais y voient une opportunité pour leur futur travail, alors que ceux qui ont choisit le français ce serait plus pour l »amour » de la langue française et les « images romantiques » de Paris. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, je n’ai pas rencontré de mecs qui étudiaient le français… mais il doit bien y en avoir…

      C’est plus simple que ça : Si tu n’as pas « anglais » sur ton CV, pas la peine de postuler, même pour un poste où tu n’auras jamais l’occasion de parler autre chose que vietnamien. Le choix est vite fait. Ceux qui choisissent le français parce qu’ils rêvent de Paris, ils ont souvent en plus des arguments pragmatiques : possibilité de partir faire ses études en France, où le rapport qualité/prix de l’enseignement est difficile à battre. Pour d’autres, c’est parce qu’ils ont foiré leur concours d’entrée et qu’ils n’ont pas eu accès à l’anglais. La plupart savent qu’ils apprendront l’anglais en plus, ou après les études.
      Il y a aussi des « mecs » dans les classes des filières francophones, surtout dans les filières scientifiques. Alors que dans les facs d’interprétariat et de pédagogie, c’est probablement moins de 10%.

      robin des bois;88169 wrote:
      – D’une part je ne porte pas plus un « jugement » que vous-même n’en portez, en parlant notamment des « vite dit » sur la Francophonie : je dirais plutôt que je fais un constat

      – D’autre part, ce constat peut porter sur nos observations réciproques, faites « sur place »,
      mais aussi sur les CR d’activité des différents organismes chargés de défendre et développer la Francophonie.

      En particulier, et si le coeur vous en dit, vous pouvez consulter directement sur internet le site de l’OIF, au lien suivant
      Organisation internationale de la Francophonie – Page d’accueil
      et prendre connaissance des activités de son dynamique Secrétaire général que je respecte par ailleurs .. M.Abdou DIOUF (75 ans à la clé) dont un des principaux mérites est d’avoir été le succeseur de M.Léopold SENGHOR, chantre de la Francophonie en Afrique et « père de la Négritude »

      Et je suppose que vous avez en mémoire les actions de ses brillants prédécesseurs !!

      Et bien non, justement, alors ne soyons pas énigmatiques. Vous pourriez citer quelques exemples, je pense que ça n’intéresserait pas que moi. C’est l’avantage d’un forum, de pouvoir partager des connaissances sans être obligé de se farcir le site internet d’une institution barbante. Pour ma part je ne suis pas au courant des sombres histoires de l’OIF, ni des autres.

      De toute façon son action au Vietnam se réduit au co-financement de projets francophones. Et surtout la francophonie ce n’est pas qu’une affaire d’institutions plus ou moins intéressées, qui font la course aux chiffres. C’est aussi un ensemble de communautés qui partagent une langue et (parfois) certaines valeurs qui y sont plus ou moins attachées. C’est surtout vrai en Afrique, ça l’est beaucoup moins en Asie, même au Vietnam malgré la colonisation plus présente qu’au Laos et au Cambodge.

      Et puis la « présence française » en ASE n’est pas une « catastrophe », elle stagne ou diminue, c’est tout. Il n’y a pas à se désoler de perdre de l’influence, ni à se moquer. Au contraire, l’idée que la France doit rayonner n’est plus que l’obsession d’une génération en voie d’extinction. Dans la francophonie, ce n’est pas la France qui rayonne, mais la solidarité entre des peuples par le biais d’une langue, et parfois d’un passé commun. Et si un jour la francophonie s’éteint, remplacée par une anglophonie généralisée, pourquoi pas. Après tout le potentiel est le même.

      robin des bois;88201 wrote:
      Lors de mon séjour au Cambodge, j’ai eu l’occasion de rencontrer d’aimables Australiens et/ou Nouveaux Zélandais (amateurs d’adoption d’enfants notamment) qui m’ont fait comprendre gentiment que la France n’avait plus rien à faire dans cette partie du Monde :  » l’Indochine de Papa étant définitivement une histoire du passé »

      Ils ont du trouver ça dans le Lonely Planet, c’est toujours bien à glisser dans une conversation. Mais il est pour moi ridicule de dire que « la France n’a rien à faire dans cette partie du monde ». Elle pourrait en faire au contraire beaucoup plus, dans le sens de l’aide au développement. Et ça ne passe pas forcément par le français.

    • #96685
      frère Singe;88314 wrote:
      -1° :Et bien non, justement, alors ne soyons pas énigmatiques. Vous pourriez citer quelques exemples, je pense que ça n’intéresserait pas que moi. C’est l’avantage d’un forum, de pouvoir partager des connaissances sans être obligé de se farcir le site internet d’une institution barbante. Pour ma part je ne suis pas au courant des sombres histoires de l’OIF, ni des autres.

      -2° : C’est aussi un ensemble de communautés qui partagent une langue et (parfois) certaines valeurs qui y sont plus ou moins attachées. C’est surtout vrai en Afrique, ça l’est beaucoup moins en Asie, même au Vietnam malgré la colonisation plus présente qu’au Laos et au Cambodge.

      -3° : Et puis la « présence française » en ASE n’est pas une « catastrophe », elle stagne ou diminue, c’est tout. Il n’y a pas à se désoler de perdre de l’influence, ni à se moquer. Au contraire, l’idée que la France doit rayonner n’est plus que l’obsession d’une génération en voie d’extinction. Dans la francophonie, ce n’est pas la France qui rayonne, mais la solidarité entre des peuples par le biais d’une langue, et parfois d’un passé commun. Et si un jour la francophonie s’éteint, remplacée par une anglophonie généralisée, pourquoi pas. Après tout le potentiel est le même.

      .

      Merci de votre attention

      – sur le point n°1 relevé, je vous saurai gré de bien vouloir patienter et attendre une hypothétique réponse, vu qu’avec votre prospective développée au point n°3, dans une sorte de  » plan pluriannuel à horizon très glissant », rien ne devient urgent en matière de francophonie asiatique.

      – sur le point n°2 : du temps de « l’Indochine de Papa « ,
      tout comme le Laos et le Cambodge, le Tonkin et l’Annam étaient bel et bien des protectorats.
      Seule la Basse Cochinchine était une colonie, mais interrogation sacrilège sur ce forum :
       » à cette époque là était-elle vraiment vietnamienne  » ?

      Je vous pose quand même la question ? ( cf le dossier du Kampuchéa Krom)

    • #96732

      Sur un autre forum a Hanoi, dans la rubrique emploi: 60 demandes de professeurs d’anglais pour 1 offre de cour de francais pour un particulier! et s’est bientot la rentree des classes.
      Alors la Francophonie je ne pense pas qu’il y ai beaucoup de personnes qui connaissent encore.
      Meme s’il y a toujours le matin une flopee d’etudiantes au secreteriat des visas de l’ambassade de France, peut etre il y a 3 fois plus de monde au guichet des ambassades des US, du UK et d’Australie.

    • #96738
      robin des bois;88328 wrote:
      – sur le point n°2 : du temps de « l’Indochine de Papa « ,
      tout comme le Laos et le Cambodge, le Tonkin et l’Annam étaient bel et bien des protectorats.
      Seule la Basse Cochinchine était une colonie, mais interrogation sacrilège sur ce forum :
       » à cette époque là était-elle vraiment vietnamienne  » ?

      Je vous pose quand même la question ? ( cf le dossier du Kampuchéa Krom)

      Je suis désolé, mais je ne vois pas où vous voulez en venir. :jap:
      Je ne vois pas non plus pourquoi la question serait sacrilège. On a de tout sur ce forum, non?

      mr bin;88375 wrote:
      Sur un autre forum a Hanoi, dans la rubrique emploi: 60 demandes de professeurs d’anglais pour 1 offre de cour de francais pour un particulier! et s’est bientot la rentree des classes.
      Alors la Francophonie je ne pense pas qu’il y ai beaucoup de personnes qui connaissent encore.
      Meme s’il y a toujours le matin une flopee d’etudiantes au secreteriat des visas de l’ambassade de France, peut etre il y a 3 fois plus de monde au guichet des ambassades des US, du UK et d’Australie.

      Oui, au Vietnam, il faut préciser. Au Cameroun, tout le monde sait ce que c’est, la francophonie. A chacun d’estimer selon ses critères si le Vietnam est un pays francophone ou non. Pour ma part, il ne l’est pas, car le français n’y est une langue de communication pour personne (excepté pour quelques étudiants, lorsqu’ils se réunissent en clubs francophones, mais c’est anecdotique).
      A vrai dire, beaucoup de Français n’ont eux non plus conscience de la francophonie… :)

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