› Discussions générales sur le Vietnam › La Culture au Vietnam › [FR5] Hanoï de Serge Moati
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29 août 2006 à 19h57 #1228
Dans la série des émissions produites par Serge Moati , et intitulées: » Mes questions sur… »,
est passé ce soir sur FR un très beau documentaire consacré à « Hanoi » (20h40 à 21h35), basé sur des entretiens avec divers habitants d’Hanoï .. et de très belles images
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29 août 2006 à 21h42 #25040
:thanks: Robin. C’est gentil de nous avoir filé cet infos, mais c’est dommage, parce que j’ai quitté mon travail à 22h00.
:-nuit-:
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29 août 2006 à 22h05 #25043
Je l’ai vu : excellent.
:-xan21-:
Le thème du reportage : comparer le Vietnam durant la guerre, qui fut un exemple, une source d’espoir (et d’éveil) pour un grand nombre de gauchistes du monde entier et le Vietnam du Đổi mới d’aujourd’hui, acceptant le Coca Cola et l’économie de marché.
Moati pose ses questions de journaliste occidental en mal de prouver que le communisme n’est plus qu’un fantôme (pour reprendre son expression) et se fait rembarrer plus d’une fois.
Là où Serge Moati parle de fantômes pour les victimes de la guerre, les vietnamiens le reprennent en lui disant que ce n’en sont pas : ces victimes ne sont qu’invisibles mais constamment présentes aux cotés des vivants. :bigsmile:
Là où Serge Moati parle du problème de la liberté d’expression, Le colonel Đặng Văn Việt (héros national, figure de la libération vietnamienne) lui rétorque qu’il a toujours regretté l’abscence de démocratie et qu’il a toujours voulut défendre les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité. Il souligne que la France est restée un modèle pour lui. Moati est aux anges. Jusqu’à ce que le vieux général termine sa phrase : « Oui, la France de la Commune « . Mdr le Son Lam.
Coup de bol : il tombe (enfin) sur une poignée d’artistes soi-disant dissidents : homosexuels revendiquant un décalage artistique et cultivant un coté « underground » (du fait de leur homosexualité) qui mènent le pauvre Serge en bateau jusqu’à ce qu’ils se retrouvent tous au karaoké à chanter des chansons patriotiques. Un dernier spasme pathétique et ridicule du journaliste : « Peut-être est-ce par dérision ? ».
La phrase d’une employée au Ministère des affaires étrangères, à la fin, est poignante. Je schématise (plus les mots exacts en tête) : Etre ce peuple de vainqueurs représente beaucoup de douleur. Est-ce une faute de vouloir vivre après avoir vécu longtemps cette douleur ?
A milieu de la baie d’Hạ Long, deux intervenants abordent un sujet au centre du débat :
L’un parle douloureusement (dur à regarder sans avoir les larmes aux yeux) de cas de malformations dans sa propre famille dus à l’agent orange déversé par les U.S. (il aborde le village de Van Canh).
L’autre parle de l’entrée du Vietnam à l’O.M.C.Je remets les choses dans le contexte :
André Bouny* wrote:George W. Bush se rendrait au Viêt Nam pour une visite officielle à l’occasion du forum de Coopération Economique Asie-Pacifique (APEC) qui se tiendra au mois de novembre à Hanoi.Bien que la plainte des victimes vietnamiennes soit un procès civil contre des sociétés civiles étasuniennes, ces dernières n’hésitent pas ouvertement à faire appel au pouvoir politique américain pour stopper cette procédure. Une délégation américaine menée par Donald Rumsfeld s’est déjà rendu à Hanoi le 4 juin 2006 : « Pas d’indemnisation des victimes vietnamiennes de l’Agent Orange » était le message. Lors de cette visite de quatre jours, Donald Rumsfeld et son homologue vietnamien, Pham Van Tra, ont alors décidé de développer une coopération militaire bilatérale.
Cette délégation étasunienne à Hanoi avait été précédée par la visite de l’amiral Joseph Prueher, commandant des forces américaines en Asie-Pacifique. L’amiral avait proposé à ses interlocuteurs manœuvres communes, échanges d’équipements, de personnels et exercices tactiques dans le cadre d’une coopération militaire entre le Viêt Nam et les Etats-Unis, suite à la visite officielle du Premier ministre vietnamien, Pham Van Khai, en 2005 à Washington. Visite qui visait alors à accélérer l’entrée du Viêt Nam dans l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) dont les USA ont la clé.
Mais, manifestement, tout a une contrepartie. Depuis la reprise des relations entre les Etats-Unis d’Amérique et le Viêt Nam au milieu des années 90, le Viêt Nam est demandeur. Hanoi frappe à la porte de l’OMC et les Etats-Unis qui, silencieusement souhaite cette entrée, bloquent la porte avec le pied tant que le Viêt Nam prétendra à une indemnisation de ses victimes de l’Agent Orange, bâillonnant ainsi Hanoi qui ne peut pas crier haut et fort l’injustice subie et supportée par ses victimes.
La Cour d’Appel de New York qui devait se prononcer sur la recevabilité de la plainte des victimes vietnamiennes de l’Agent Orange au mois de mars 2006 a repoussé sa décision au mois de juin, date à laquelle la délégation américaine de Donald Rumsfeld s’est rendue au Viêt Nam. Aux dernières nouvelles, cette Cour d’Appel a repoussé de nouveau son jugement et devrait se prononcer entre le 05 août… et le 05 décembre 2006 : voilà qu’entre ces deux dates Bush et Rice se rendraient au Viêt Nam dans le cadre d’un forum économique. Sans compter que ces deux-là ne sont pas des spécialistes en Economie, le calendrier des visites de ces « responsables » étasuniens au Viêt Nam seraient étonnement synchronisé avec les reports de la Cour d’Appel de New York.
Si Bush arrivait au Viêt Nam après la décision de la Cour d’Appel de New York, il l’expliquerait. S’il arrivait avant, il préviendrait de nouveau comme l’a déjà fait la délégation conduite par Donald Rumsfeld au mois de juin 2006. Mais peut-être que la Cour ne se prononcera jamais et que Bush le fera pour elle. A moins qu’en échange du retrait de la plainte des victimes de l’Agent Orange les USA « aideraient » les Vietnamiens face à la Chine dont ils partagent la méfiance, ennemi endémique du Viêt Nam. Une Amérique détournée a bien déjà « aidé » les islamistes contre l’Armée rouge en Afghanistan, la suite, on la connaît. Cette Amérique détournée a bien « soutenu » l’Irak quand celui-ci était un rempart aux hayatolas, la suite, on la sait aussi.
Le Viêt Nam n’a pas changé de place et il est toujours un haut lieu de la géostratégie étasunienne. Et les victimes de l’Agent Orange dans tout ça ? Cette pomme de discorde entre Hanoi et Washington serait-elle devenue la charnière des relations bilatérales entre les USA et le Viêt Nam? A l’inverse, si les victimes de l’Agent Orange venaient à être dédommagées, cette compensation ne serait-elle pas une monnaie d’échange à une emprise de l’Armée américaine sur le sol vietnamien sous prétexte de coopération militaire? Des bases de l’Armée américaine pourraient ainsi parachever l’encerclement de la Chine et de l’Inde, à deux pas de la Corée du Nord. Les Etats-Unis d’Amérique ne se serviraient-ils pas de ses précédentes victimes pour en guetter d’autres ?
* André Bouny, père d’enfants vietnamiens, président du « Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange et au procès de New York » (CIS).
Source : Bellaciao
Il va repasser le 8 septembre :
France5 wrote:MES QUESTIONS SUR… HANOIA HanoiC’est la tête pleine de questions que Serge Moati part à la rencontre des habitants de Hanoi. Avec du tact et beaucoup de respect, il les amène à se confier et à se pencher sur les blessures toujours vives d’une histoire vietnamienne faite de guerres et source d’un vif sentiment de fierté.
Hanoi est, depuis 1974, la capitale du Vietnam réunifié. Elle reste, pour les Vietnamiens, un symbole de résistance contre les tentatives d’occupation des Français puis des Américains. La ville s’est d’abord révoltée en 1945 contre le colonialisme hexagonal.
Le colonel Dang Van Viet a été tour à tour ennemi et ami de la France, dont il a combattu l’armée au nom d’un Vietnam indépendant, juste et démocratique. « J’étais contre le colonialisme, mais j’ai toujours admiré les valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité. »
En 1954, elle a ensuite fait la guerre contre les USA. L’agent orange, herbicide utilisé massivement par les avions américains, particulièrement entre 1961 et 1971, a donné naissance à l’époque à toute une génération d’enfants souffrant de malformations.
Si les Vietnamiens tirent une grande fierté de « l’héroïsme » jamais démenti de leur peuple, les traces de ces années de guerre sont encore bien visibles. La substance nocive continue de polluer l’eau et la terre de certaines provinces et empoisonne les populations qui en vivent.
Mais depuis 1986, un vent nouveau souffle à travers la ville. Le gouvernement a instauré l’ère du « Dôi Moi » (renouveau), une période d’ouverture économique et culturelle. Aujourd’hui, à Hanoi, 70 % de la population a moins de 30 ans et s’efforce de trouver sa place entre fierté nationale, cicatrices de guerres, absence de liberté d’opposition et volonté de s’ouvrir au monde.
Le Phuong Thuy, une lycéenne de 17 ans, estime que sa génération connaît un niveau de vie plus élevé et des rapports plus souples entre les membres de la société que ses aînés, tandis que le jeune artiste Tan Truong dénonce le tabou absolu qui règne autour de l’homosexualité.
Le Vietnam, pays peuplé de fantômes et de souvenirs douloureux cherche, désormais à se construire un avenir plus paisible.
Stéphanne Coignard
Diffusion : dimanche 27 août 2006 à 18:00 (hertzien et TNT), mardi 29 août à 20:45 (câble, satellite et TNT), vendredi 8 septembre à 14:40 (hertzien et TNT)..
Durée : 52′
Auteur : Serge Moati
Réalisation : Ann Chakraverty
Production : France 5 / Image & Compagnie
Année : 2006
Inédit
Les ravages de l’agent OrangeCette substance, en fait de couleur brunâtre, doit son nom aux bandes orange des barils où il était stocké. Cet herbicide, utilisé dans l’agriculture aux USA, servait à défolier les forêts, pour empêcher les Viêt-congs de s’y cacher, et à détruire les récoltes. De nombreux soldats américains furent eux aussi victimes des effets de cette guerre chimique.
Edition le 02/09/2006 : je viens de revoir l’enregistrement que j’avais fait.
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31 août 2006 à 14h03 #25089
Merci pour l’info..pour ma part c’est noté..
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31 août 2006 à 18h08 #25107
Je ferais un « up » 2 jours avant.
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4 septembre 2006 à 19h58 #25283
eh oui montaso a les meilleurs contrats avec le vietnam ( montaso:agent ogange et OGM)et dieu(on sait qui il est) saitqu’il est diificile d’avoir des contrats, avec le viet nam mais ..que faire?C’est le clivage pour le viet nam d’un côté être dans le bon droit en demandant réparation de l’autre:l’OMC…D’ailleur Bushchoisit le bon momen ni avant ni après (???)
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4 septembre 2006 à 21h22 #25285Son Lam wrote:Je l’ai vu : excellent.
:-Moati pose ses questions de journaliste occidental en mal de prouver que le communisme n’est plus qu’un fantôme (pour reprendre son expression) et se fait rembarrer plus d’une fois.
Là où Serge Moati parle de fantômes pour les victimes de la guerre, les vietnamiens le reprennent en lui disant que ce n’en sont pas : ces victimes ne sont qu’invisibles mais constamment présentes aux cotés des vivants. :bigsmile:
Là où Serge Moati parle du problème de la liberté d’expression, Le colonel Đặng Văn Việt (héros national, figure de la libération vietnamienne) lui rétorque qu’il a toujours regretté l’abscence de démocratie et qu’il a toujours voulut défendre les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité. Il souligne que la France est restée un modèle pour lui. Moati est aux anges. Jusqu’à ce que le vieux général termine sa phrase : « Oui, la France de la Commune « . Mdr le Son Lam.
….. Un dernier spasme pathétique et ridicule du journaliste : « Peut-être est-ce par dérision ? ».]
CQFD: il est vraiment con ce Moati
Alors plus de revue de presse .. et plus de programme télé désormais.. pourquoi s’emmerder.? Vive la pensée unique: bien moins fatigant !!!
(ce soir par ex. y avait la rediffusion de La « double vie de Saigon » .. et sur une autre chaine .. il ya toute une série d’émissions sur la guerre d’Indochine. !!!
Passionnant mais qu’est-ce qui sont cons ces Français: pas la peine de regarder !!!) -
4 septembre 2006 à 23h41 #25290
Avant toutes choses, je prie les membres du forum de m’excuser pour avoir, encore une fois, agressé bassement Robin des bois. :scratch:
robin des bois wrote:CQFD: il est vraiment con ce MoatiAlors plus de revue de presse .. et plus de programme télé désormais.. pourquoi s’emmerder.? Vive la pensée unique: bien moins fatigant !!!
(ce soir par ex. y avait la rediffusion de La « double vie de Saigon » .. et sur une autre chaine .. il ya toute une série d’émissions sur la guerre d’Indochine. !!!
Passionnant mais qu’est-ce qui sont cons ces Français: pas la peine de regarder !!!)Je n’ai fait que donner mon opinion sur le reportage*. En attendant de lire d’autres réactions. Constructives…
Je n’oblige personne à penser comme moi. Et pense par moi-même, sans répéter une opinion imposée. Alors j’aimerai que tu développes « pensée unique », parce que là, je ne vois pas…
Pour « La double vie de Saigon », l’info est référencée sur le forum.
*que j’ai trouvé excellent : il a le mérite de mettre en lumière les différences profondes existants entre les français et les vietnamiens sur leurs visions respectives de l’Histoire vietnamienne.
Désolé de ne pas l’avoir regardé au premier degré, de n’avoir pas mangé ma soupe comme un bon fils. -
5 septembre 2006 à 17h21 #25330
je n’aurrais pas la possibilité de voir ce reportage sur hanoi et ces idiots sur france5 ne mettent pas en ligne ce reportage :russian:, peut etre qu’une ame charitable a la possibilite d’enregistrrer et de mettre en ligne ce doc histoire de voir de quoi il en retourne, ca a l’air amusant .
j’ai par contre vu un bout du doc sur saigon lui aussi tres inspiré, surtout le passage ou sur un ton presque poetique mais surtout pathetique le commentateur s’enflame par: ces ecoles, qui les as construites? les francais; ces routes ……. les francais; ces rues……….. les francais. ca fait chaud au coeur qu’enfin quelqu’un reconnais le role positif de la collonisation :bigthumbup: 😥 -
6 septembre 2006 à 1h49 #25344VNlover wrote:Peut être qu’une âme charitable a la possibilité d’enregistrer et de mettre en ligne ce doc histoire de voir de quoi il en retourne, ça a l’air amusant .
Malheureusement, la version que j’ai est sur VHS (si, si, ça existe encore).
VNlover wrote:Ces ecoles, qui les as construites? les français; ces routes ……. les français; ces rues……….. les français.Il aurait plutôt été plus inspiré de dire qui les a financées ? Car pour ce qui est de la construction, ce sont bien les vietnamiens qui s’en sont chargé.
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6 septembre 2006 à 6h14 #25348
« j’ai par contre vu un bout du doc sur saigon lui aussi tres inspiré, surtout le passage ou sur un ton presque poetique mais surtout pathetique le commentateur s’enflame par: ces ecoles, qui les as construites? les francais; ces routes ……. les francais; ces rues……….. les francais. »c’était une citation de Roland Dorgelès et non du commentateur dans le « double vie de saigon » co écrit par Ph.Franchini.Il dénonce la colonisation un peu plus tard mais sans exemples concrets.Mais ce nest pas un film sur la colonisation elle même.Il est vrai que sur cette question je suis un peu restée sur ma faim.D’abord le budget de la « colonie « était devenu si important qu’il s’autosuffusait et permettait donc de financer les travaux:mais ses revenus provenaient des impôts sur la population et sur les taxes (alcool:les vietnamiens étaient obligés d’en consommer,opium, impôt personnel et autres) ;il n’y a donc pas eu que la main d’oeuvre vietnamienne qui a construit tout cela.N’oublions pas que les français étaient peu nombreux, ce n’était pas une colonie de peuplement.
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6 septembre 2006 à 6h36 #25350mai wrote:D’abord le budget de la « colonie « était devenu si important qu’il s’auto-suffusait et permettait donc de financer les travaux : mais ses revenus provenaient des impôts sur la population et sur les taxes (alcool : les vietnamiens étaient obligés d’en consommer,opium, impôt personnel et autres);il n’y a donc pas eu que la main d’oeuvre vietnamienne qui a construit tout cela.
C’est très intéressant ce que tu dis là, sur le budget de l’Indochine.
Aurais-tu des sources ?
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6 septembre 2006 à 13h18 #25360Son Lam wrote:C’est très intéressant ce que tu dis là, sur le budget de l’Indochine.
Aurais-tu des sources ?Comme tu disais un peu plus haut, les travaux des infratructures étaient effectués par des annamites (vietnamiens) mais financés par l’administration coloniale.
Mais on oublie trop souvent de dire que ces travaux sont jalonnés des morts annamites.
Le budjet pour ces travaux était alimenté par les impôts payés par le peuple mais aussi par les matières premières soutirées du pays sans parler des trafics et manufactures d’opium etc..Pour comprendre je vais citer des extraits mais également les liens.
1°)-Texte de Jean-Pierre Duteil
Professeur à l’université de Paris VIII
http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_francais_en_indochine_des_annees_1830_a_la_fin_de_la_deuxieme_guerre_mondiale.aspHistoriquement, l’Indochine est le nom donné, à partir de 1888, à la réunion sous une administration unique, des colonies et protectorats français de la péninsule indochinoise qu’étaient les Cochinchine orientale et occidentale, le Cambodge, l’Annam et le Tonkin conquis entre 1862 et 1888, auxquels est adjoint le Laos en 1893. Après une phase de conquête où se distinguèrent missionnaires, officiers et géographes, la politique coloniale française en Indochine vit s’illustrer des hommes politiques comme Jules Ferry, Paul Bert, Paul Doumer ou Albert Sarraut. Lourde fiscalité et pression administrative furent à l’origine de troubles, avant que la montée du nationalisme annamite, la seconde guerre mondiale et l’intervention du Japon ne mettent fin à un siècle de présence française.
2°)- Le siècle de la colonisation française
http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_vietnam_le_siecle_de_la_colonisation_francaise.aspOctobre 1897 : Le gouverneur décide la disparition du conseil impérial traditionnel, remplacé par un conseil des ministres présidé par le résident supérieur français en Annam.
1898 : Le gouvernement de Hué perd le pouvoir de percevoir l’impôt, désormais levé par l’administration française. Une liste civile est accordé à l’empereur Thanh Thai, désormais privé de tout pouvoir réel. Des fonctionnaires français du Corps des services civils de l’Indochine sont investis des diverses responsabilités administratives. Des services généraux chargés des douanes, de l’agriculture, des grands travaux ou du commerce sont créés pour l’ensemble de l’Indochine qui se voit également attribuer un budget propre, alimenté par les régies de l’alcool et du sel ainsi que par diverses taxes et droits de douane. Le bilan économique se révèle positif, d’autant que sont entrepris de grands travaux d’infrastructure : pont Paul-Doumer de Hanoi, Transindochinois et ligne de chemin de fer du Yunnan, aménagement des ports, grands travaux d’urbanisme à Hanoi, grandes entreprises d’aménagement hydraulique dans le sud…) L’œuvre culturelle du gouverneur Paul Doumer n’est pas moindre, marquée par l’institution de grands services chargés de différents domaines (géographie, météorologie, géologie…), par la création d’une faculté de médecine et par celle de l’Institut français d’Extrême-Orient.3°)- Condition de vie des travailleurs de la culture d’hévéa
http://www.recherche.fr/encyclopedie/Indochine_fran%C3%A7aise#Condition_de_vie_des_travailleurs_de_la_culture_d.27h.C3.A9v.C3.A9aDurant la colonisation de l’Indochine, les Français s’y rendaient surtout pour l’exploitation de l’hévéa qui permettait de produire des caoutchoucs. De toute évidence, les colonisateurs français faisaient toujours appel à des travailleurs vietnamiens, puisque l’hévéa se trouvait au Viêt-Nam, ou plutôt en Cochinchine si les divisions coloniales sont prises en considération. En 1932, Andrée Viollis (1879-1950), une journaliste féministe française travaillant au quotidien Petit Parisien accompagna Paul Reynaud, ministre des Colonies, en Indochine. À son retour, elle publia Quelques notes sur l’Indochine dans la revue Esprit, puis, chez la maison d’édition Gallimard, en 1935, son livre Indochine SOS. Elle y dénonce les méthodes de la colonisation française:
« « Vous pouvez me croire, dit-il. J’ai vécu, moi comme employé des plantations. À Kratié, là-bas, au Cambodge, à Thudaumot, à Phu-Quoc… J’ai vu ces malheureux paysans du Tonkin, si sobres, si vaillants, arriver joyeux sous la conduite de leurs bandits de cais, avec l’espoir de manger à leur faim, de rapporter quelques sous dans leurs villages. Au bout de trois ou quatre ans, ce ne sont plus que des loques: la malaria, le béribéri! Ils essaient de marcher sur leurs jambes enflées d’œdèmes, rongées, traversées par une espèce de sale insecte, le san-quang; le rendement diminue-til avec leurs forces ou protestent-ils contre trop de misère? Les cais les attachent à des troncs d’arbres, des piloris, où ils restent tout le jour à jeun, après avoir fait connaissance des rotins des cadouilles, qui font saigner la peau flasque de leurs pauvres carcasses.« « Le matin, à l’aube, quand la fatigue les tient collés à leur bat-flanc, où ils ont essayé de dormir malgré les moustiques qui tuent, on vient les chasser des tanières où ils sont entassés, comme on ne chasse pas des troupeaux de l’étable.
« « À midi comme au soir, quand on leur distribue leur ration de riz souvent allégée d’une centaine de grammes, ils doivent d’abord préparer le repas des cais et, la dernière bouchée avalée, se remettre à la corvée, même couverts de plaies à mouches, même grelottants de fièvre. Tout cela pour 1 fr. 20 à 2 francs par jour qu’ils ne touchent jamais entièrement à cause des retenues, des amendes, des achats. […] Leur correspondance est lue, traduite et souvent supprimée. Peu de nouvelles de leurs familles. La plupart ne la revoient jamais ou, s’ils regagnent leur village, ce sont de véritables épaves, sans argent et sans forces, qui reviennent pour mourir; mais auparavant, ils sèment autour d’eux des germes de maladie, de révolte, de haine… C’est comme ça qu’on prépare les révolutions. » »
(Andrée Viollis, Indochine SOS, nouvelle édition, Les éditeurs français réunis, 1949, p. 115-116) -
6 septembre 2006 à 13h53 #25362Agemon wrote:Pour comprendre je vais citer des extraits mais également les liens.
Merci Agemon pour ces éclaircissements.
Quel joli tableau est brossé là. :girlbad:
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6 septembre 2006 à 14h46 #25366
Merci pour le doc Agemon.
Mais, de toute façon, même sans ces récits, on n’arriverait jamais à croire que la colonisation était une avanture seine et sans but lucratif. Mais reconnaissons quand-même que la politique de colonisation était une entreprise conduite par des gens issus des milieux les plus divers. Pour les uns « savant, intellectuels, enseignant et religieux » par exemble. A mon avis, leur but ayant un caractère plus ou moins humaniste et idéaliste (un peu quand-même prétentieux). Mais, c’était des gens sincères et respectables qui voulaient apporter de la lumière, civilisation et de bonnes nouvelles (un peu naive comme vision) aux peuples vivant dans des régions lointaines. Sinon, le reste, malheureusement, ils étaient largement majoritaires, n’étant que des profiteurs, opportuniste et avanturiers sans scrupule, arrogants, mégalos et racistes qui ne sont venus en Indochine ou aillaur que pour leurs propres comptes. Le sort des indigènes ne les préoccupent point. Donc, s’il y a un hommage à rendre aux acteurs de la colonisation, ça serait un hommage ciblé, je dirais qu’il n’y ait que les premiers qui le méritent.
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