17 choses que vous devriez apprendre a aimer au VN

Je me rapelle la 1ere fois que je suis retournee au Vietnam, il y a 8 ans.
Je faisais la queue juste devant la douane avec ma famille et nos bagages.
Le temps de ranger le passeport, nous levons les yeux et voila une famille entiere de viets qui s’etaient faufiles devant nous et commencaient a passer leur bagages aux rayons x comme si de rien n’etait.

Ca nous a beaucoup fait rire, mon frere, ma soeur et moi. Nos parent n’ont meme pas fait attention, plus habitues que nous.
On aurait dit que la famille de viets etaient en embuscade derriere un poteau, prets a doubler des que nous aurions la tete tournee.
Depuis ce petit incident, je suis retournee presque une dizaine de fois au Vietnam et a chaque fois, c’est pareil. Meme si je trouve que les gens commencent doucement a changer …

J’avoue que moi, ca m’amuse. Quand je fais la queue quelquepart, c’est devenu un jeu : reperer les doubleurs et les arreter avant qu’ils ne me doublent.
Une fois, au comptoir de Vietnam Airlines, a l’aeroport, nous nous etions mis les uns a cote de l’autre pour former un  » mur « . Qu’est ce qu’on a rigole en voyant les gens essayer de passer tout de meme alors qu’il y avait entre nous et le guichet environ … 20 cm d’ecart ? Ca n’a pas marche pour eux mais ca nous a vraiment fait rire.

Je trouve les locaux paradoxales.
D’un cote, ils peuvent etre particulierement bienveillants, hyper protecteurs, quelquechose qu’on ne trouve pas a Paris par exemple.
D’un autre, ils ont un cote je m’en foutiste royale ou bien intentionnes mais a cote de la plaque.
C’est tres particulier.
Je le vois particulierement quand je passe une journee avec une de mes tantes qui n’a jamais quitte le Vietnam et est donc une locale 100%.
Il y a quelques annees, elle m’avait fait des frites a midi.
Les frites etaient delicieuses. Depuis, chaque fois que je rentre, j’ai droit a des frites, qu’elles m’emballent, toutes graisseuses et froides, dans du papier journal  » au cas ou j’ai faim  » et pourtant, je n’arrete pas de lui dire que je n’en veux pas / plus… donc si vous rencontrez une eurasienne se trimballant avec un cornet de frites froides, c’est moi !
Quand on va au marche, elle me montre des vetements, je dis que non, ce n’est pas mon style, je le porterais pas.
Et qu’est ce qu’elle fait ? Elle l’achete quand meme et me le tend toute souriante … Chaque fois que je vais dejeuner chez elle, elle me demande ce que je veux manger. je lui dis  » J’adore les herbes sautes a l’ail. » qui sont pas forcement facile a trouver au restaurant mais abondantes au marche.
Comme elle considere que c’est un plat de pauvre, elle dit  » oui « , et me fait TOUJOURS autre chose.
Au restaurant, c’est parfois pareil.
Vous demandez un plat, vous demandez conseils, on vous sert pas ce que vous demandez, par contre la table a cote, c’est ce que vous vouliez …
Et pourtant, je parle viet !

Ce ne sont que des details mais pour quelqu’un qui n’est pas pret a abandonner sa logique toute occidentale, ca risque d’etre desagreable, comme j’ai pu le lire sur certains forums.

Mais en effet, la clef, c’est la langue.
Des qu’on parle, meme quelques mots, en viet, c’est fou ce que ca change les choses.
Je suis eurasienne et les viets ont souvent du mal a determine ce que je suis. La majorite, au premier regard, me prenne pour une occidentale ou une japonaise etc …
Des que je commence a leur parler en viet, ils sont etonnes.
Ca brise la glace et je me suis fait un tas de connaissances a HCMC et a Nha trang comme ca, que je revois chaque annee quand je rentre : des vendeurs de rue, des vendeuses au marche, des serveuses etc …

Des gens qui se souviennent de moi et qui sont toujours hyper acceuillants, font tres attention a ce que je m’amuse au Vietnam etc … J’emploie le terme  » amuser  » parce que a chaque fois que je leur dit que je m’amuse plus au Vietnam qu’en France, ils sont tout fiers.

Et d’un autre cote, il y a toujours les personnes mal intentionnes mais a force de frequenter tout ca, on voit a 20km ceux qui sont la pour profiter des touristes.

Je rajouterais que leur questions ne sont pas seulement pour determine le statut d’une personne dans la societe mais aussi parce qu’ils sont TRES curieux naturellement et ca n’a pas change.
Je m’y suis habituee et je trouve meme ca charmant mais en effet, pour quelqu’un qui est habitue a une certaine retenue et vie privee, ca peut etre destabilisant la premiere fois d’etre assaillie de questions d’inconnus.

J’ai eu du mal la premiere fois avec leur curiosité.
Mais j’ai appris à l’apprécier comme une opportunité de contact, même si j’avoue qu’il est pratiquement impossible au Vietnam d’avoir des moments de solitudes qui seraient parfois les bienvenus.

Mais en effet, cette incroyable curiosité m’a laissé de super souvenirs improbables.
Un jour, j’étais en train de nager avec une copine à Vung Tau.
Un type arrive avec deux bières de nul part, nous les tend, tout souriant et s’en va en nageant !
Une autre fois, nous étions à l’ile de Phu Quoc, dans un hotel bungalow complètement paumé.
Nous avons rencontré une bande de vietnamiens du Nord en vacances pour la journée sur l’Ile avec qui nous avons partagé un très agréable moment.
Ils ont absolument tenus à nous donner des sacs de nourriture ( bonbons, poissons séchés etc ) et du cognac, sachant que la nuit, tout était fermé donc pas moyen de se nourrir dans le coin.
Une autre fois, encore à Vung Tau, une vendeuse essaie de me vendre ses fruits.
Je n’achete rien, elle reste avec moi à discuter. Puis ses copines arrivent et je passe l’après midi entourée d’une dizaines de vendeuses qui m’ont offert ce qu’elles vendaient.
L’année d’après, je suis revenue et j’ai donné à celles que j’ai recroisé une photo de notre rencontre.

Des rencontres comme celle là, j’en ai fait pleins, grace à leur facilité de contact et leur curiosité.
Je trouve ça tellement frais et spontané.

Je ne peux pas en dire autant à Paris.

@Breecelu 137585 wrote:

Mais une chose est sure : au Vietnam, on ne se sent jamais isole !

Tu m’étonnes ! C’est ce que je dis aux amis à qui je fais découvrir le Vietnam.
 » Après le Vietnam, tu vas trouver Paris reposant et vide « .