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27 novembre 2012 à 13h04 en réponse à : [doc] À la recherche de l’origine de la langue vietnamienne #153392
@robin des bois 152304 wrote:
J
…ps par reédition : par ailleurs, à la lecture de ces échanges encore une fois intéressants, mais avec un peu de recul , il peut paraitre étonnant – voire même réjouissant- de constater :
– qu’on peut en même temps affirmer allègrement que la France coloniale a tout fait pour laisser croire que la langue vietnamienne était essentiellement d’origine chinoise (sous-entendu que la Culture et même la Nation vietnamienne n’existaient pas )
-et que d’autre part , ce sont des Français qui ont nettement signifié que la langue vietnamienne n’était pas du tout de la famille sino-tibétaine mais austro-asiatique du groupe MON-KHMER .
…
Oui, cher RdB, à côté des colons rapaces et ignorants – les plus nombreux -, il y avait aussi de grands savants français qui sont venus en « l’Indochine de papa », comme vous dites : outre les pasteuriens Yersin, Calmette, Carré, etc…, de grands linguistes et philologues, Maspéro, Coedes, Haudricourt, Durand, etc…cités dans ce fil de discussion (sans compter le Russe Przyluski et les archéologues de l’EFEO comme Aymonier et Mollaret), et de grands artistes comme Tardieu, le fondateur de l’Institut des beaux arts de Hanoi.
Tous ces savants, après les Jésuites du XVIIème siècle, ont enrichi la culture et l’histoire de notre pays par les sciences occidentales que nous n’avions pas.
Ce sont des faits avérés, et non pas encore une tentative « d’embellissement du colonialisme ».
Dông Phong27 novembre 2012 à 10h47 en réponse à : [doc] À la recherche de l’origine de la langue vietnamienne #153389@dannyboy 152301 wrote:
J
…
D’une manière générale, je partage l’hypothèse disant que la langue vietnamienne et la langue chinoise ne sont pas de la même famille malgré la présence massive des mots chinois dans le vietnamien. On sent que les structures des 2 langues sont complètement différentes.
C’est la différence entre la linguistique (structure systémique d’une langue) et la philologie (contenu d’une langue).
Définitions du Trésor de la langue française :Linguistique : Science qui a pour objet l’étude du langage, des langues envisagées comme systèmes sous leurs aspects phonologiques, syntaxiques, lexicaux et sémantiques.
Philologie : Étude, tant en ce qui concerne le contenu que l’expression, de documents, surtout écrits, utilisant telle ou telle langueAinsi le vietnamien est structurellement différent du chinois (donc origines différentes), mais contient beaucoup de mots d’origine chinoise (apports ultérieurs).
Est-ce que ces définitions satisfont tout le monde ?
Dông Phong
@frère Singe 152263 wrote:
…
Et les chiết tự ne portent que sur un seul caractère à la fois, non? En tout cas dans celui-ci, oui.
@Dông Phong 152264 wrote:
…2) Non, les chiết tự peuvent aussi faire deviner toute une expression, voire une phrase : cf. Quốc trung đại long du poème de Hồ Chí Minh ou Dư bất thụ sắc de Đào Duy Từ. Je tâcherai de vous en trouver un la prochaine fois.
Dông Phong
Bonjour Frère Singe et TLM,
Pour illustrer mes propos ci-dessus, voici un autre chiết tự de mon cru, sous forme de câu đối (sentences parallèles) :Vượt sông, vượt núi, vượt thời gian
Ba bộ, ba hoa, ba thống nhất[Ayant] franchi les fleuves, franchi les monts, franchi le temps
Trois divisions, trois baratins, trois réunis en un seulementVos réponses, s’il vous plaît ?
Cordialement.
Dông Phong@floonly 152271 wrote:
Bonjour à tous,
voici donc quelques lignes pour une présentation succintes, je suis d’origine mi-viet et mi-espagnole. Ma mère est née à Pakha Laokay -Tonkin- et ma grand mère à Giat-Bat au Vietnam.
Du fait que j’ai grandi en France j’ai appris l’espagnol à l’école et j’ai pu connaitre une partie de ma famille restée en Aragon, j’ai aussi travaillé plusieurs années en Espagne.
Ceci ne s’est pas produit pour le vietnam, je n’ai pas appris le vietnamien et je ne m’y suis jamais rendu; je souhaite donc en savoir un peu plus sur le vietnam, je veux essayer d’en apprendre la langue et peut etre meme m’y rendre un jour.
FloréalHolà Floréal,
Soyez le bienvenu sur ce Forum.
Votre culture (mi-)espagnole va nous enrichir.
Mais n’hésitez pas à poser des questions pour vous renseigner sur votre côté vietnamien.
Adios, hasta luego.
Dông Phong
@frère Singe 152268 wrote:
Mais ne pensez-vous pas que dans le cas présent, mon dictionnaire est plus pertinent? Car autant un homme à l’endroit puis un homme à l’envers peut donner très logiquement le sens de « transformation » ou de « changement », autant un homme et une cuiller, je ne vois pas trop...
…
Ah, mon cher Monsieur, toujours votre logique occidentale !
Nous autres, humbles Extrêmes-Orientaux, nous sommes depuis longtemps sous l’influence du taoïste Tchouang Tseu (4ème av. JC) : il avait rêvé d’être un papillon blanc, et à son réveil il se demandait s’il n’était pas un papillon qui rêvait d’être Tchouang Tseu.
Alors entre un homme et une cuiller…quelle transformation !
Dông Phong
@frère Singe 152268 wrote:
Mais ne pensez-vous pas que dans le cas présent, mon dictionnaire est plus pertinent? Car autant un homme à l’endroit puis un homme à l’envers peut donner très logiquement le sens de « transformation » ou de « changement », autant un homme et une cuiller, je ne vois pas trop…
Ce qui est archaïque, c’est seulement le composant hoá (qui ressemble à chuỷ) utilisé en caractère indépendant. Le charactère 化 quant à lui, avec son composant nhân à l’envers, est tout à fait d’actualité.Allez, je vais me coucher. Bonne soirée, et au plaisir de deviner le prochain!
Bien sûr que votre très savant dictionnaire est plus que pertinent.
Mais pitié pour les petits enfants vietnamiens (dont moi) qui s’initient au hán prononcé à la vietnamienne.
Dông Phong@frère Singe 152265 wrote:
Je la fais longue pour ceux qui prennent le train en route :
Tôi cứ đứng thẳng hoặc đứng ngược lộn,
Tôi chỉ thay đổi tư thế.
Con người tôi vẫn thế thôi.Je peux me tenir debout ou tête en bas,
Seule change ma posture.
En moi je reste le même.Il s’agit de 化 hoá : changer, se transformer…
Un homme : 人 nhân qui s’écrit 亻 lorsqu’il est à gauche d’un autre élément, et un homme pieds en l’air, tête en bas ऎ[huà] hoá. Aujourd’hui ऎ est seulement composant, c’est l’ancienne forme de 化. Selon mon dico (WenLin) il s’écrivait autrefois comme 人 mais à l’envers, avant d’évoluer vers la forme actuelle. A ne pas confondre avec 七[qī] thất (sept) et 匕[bǐ] chuỷ (dague) qui sont légèrement différents.
EDIT: l’un des caractères ne s’affiche pas dans mon navigateur, alors voici les 3 tels qu’ils s’affichent dans mon dico :
« Cứt châu để lâu hoá bùn »
Bonsoir Frère Singe,
Merci beaucoup.
C’est très (trop) savant !
Mais vous n’êtes pas un bon maître pour les jeunes enfants vietnamiens (comme moi) qui s’initient au chinois Hán-Việt avec des chiết tự simples composés de caractères en vigueur, non pas avec des caractères antiques. Et, s’il vous plaît, de préférence en prononciation vietnamienne et non pas en mandarin pin yin.
Dans mon dictionnaire Hán-Việt de référence de Thiều Chửu, 化 (hóa) est toujours composé des deux radicaux 亻(nhân, homme) et 匕 (chủy, cuiller).
La dague que vous mentionnez se dit 匕首(chủy thủ, tête de cuiller) car sa pointe est arrondie comme une cuiller.
Merci quand même, je me suis bien amusé en m’instruisant.
Dông Phong@frère Singe 152263 wrote:
Vous brûlez dans votre PS, à ceci près que 丫 ne représente pas un homme à l’envers mais une fourchette. Il est composé de 3 traits contre 2 seulement pour l’homme.
Et les chiết tự ne portent que sur un seul caractère à la fois, non? En tout cas dans celui-ci, oui.
1) Si c’est 亻(nhân), la représentation de l’homme avec la tête en bas me paraît bizarre.
Sinon, je jette l’éponge et vous prie de nous donner la réponse, à moins que quelqu’un d’autre l’a trouvée.2) Non, les chiết tự peuvent aussi faire deviner toute une expression, voire une phrase : cf. Quốc trung đại long du poème de Hồ Chí Minh ou Dư bất thụ sắc de Đào Duy Từ. Je tâcherai de vous en trouver un la prochaine fois.
Dông Phong
@frère Singe 152255 wrote:
@ĐP : vous avez raison, ça m’a quand-même bien fait cogiter.
Un autre chiết tự non officiel :
Tôi cứ đứng thẳng hoặc đứng ngược lộn,
Tôi chỉ thay đổi tư thế.
Con người tôi vẫn thế thôi.Je peux me tenir debout ou tête en bas,
Seule change ma posture.
En moi je reste le même.Dans cette devinette, je vois les 2 caractères/radicaux丨(cổn) et 亅(quyết).
Mais est-ce la vraie réponse ?
Dông PhongPS : ou peut-être 人 (nhân) et 丫 (nha) ? mais les « jambes » sont courbes pour le 1er caractère, et les « bras » sont droits pour le second.
26 novembre 2012 à 13h25 en réponse à : [doc] À la recherche de l’origine de la langue vietnamienne #153350@DédéHeo 152254 wrote:
Il faut arrêter les bêtises de querelles colonialiste-anti-colonialiste : 10 post, ça suffit !
Et en plus gros pour les miro :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5f/SinoTibetanTree.svgTout à Gauche : Le chinois moyen
Qui se divise en YUE (chinois du sud) et en chinois du nord ; lequel donne le mandarin
Le YUE donne le cantonaisCa s’arrête là : Y A PAS le VIETNAMIEN !
ET POUR CAUSE : Le vietnamien VIETIC appartient à une autre famille :
Langues môn-khmer – Wikipédia
Bonjour Dédé,» Il faut arrêter les bêtises de querelles colonialiste-anti-colonialiste : 10 post, ça suffit ! » :
Tout à fait d’accord ! Idem pour chaque fois qu’on évoque de près ou de loin l’histoire et la culture du VN. Sinon çà devient lassant !
» Qui se divise en YUE (chinois du sud) et en chinois du nord ; lequel donne le mandarin
Le YUE donne le cantonais
Ca s’arrête là : Y A PAS le VIETNAMIEN ! » : YUE s’écrit en chinois 越 et se prononce VIỆT en vietnamien. Les Vietnamiens faisaient partie, semble-t-il, des Bách (cent) Việt, qui peuplaient le sud de la Chine.
D’ailleurs, personnellement, j’ai plus de facilité pour apprendre à parler le cantonais que le mandarin.
Dông Phong
@frère Singe 152248 wrote:
Attention cher Đông Phong, après renseignement il s’avère qu’en chinois 止宜 est équivalent de 不可
En détail, 止 = 不要 (une négation totale) et 宜 = 应该, donc à peu près 可Je propose une traduction un peu tordue (et sans doute incorrecte) mais qui tente de conserver un peu la dimension ludique et mystérieuse de la version originale :
Trên thì k có ở trên
Dưới thì k có ở dưới
Không thể ở trên
Chẳng được ở dướiJ’aime pas chẳng được mais j’aimerais ne pas mettre la même chose que la phrase précédente puisqu’en chinois ça varie.
En français je n’arrive pas du tout à conserver la mécanique de la devinette, mais ça reste intrigant
En haut c’est pas en haut
En bas c’est pas en bas
Si ce n’est pas en haut
C’est que ce n’est pas en bas.
Re-bonjour Frère Singe,
Il est impossible de traduire toutes les subtilités des jeux de mots sous-entendus de nos lettrés.
Il faudrait faire une longue dissertation pour chaque cas !
J’ai « tenté » une traduction simple, en ayant en tête que les chiết tự s’adressaient aux enfants (j’en fais encore partie malgré mon grand âge, dixit ma chère moitié ! :icon40:)
Dông Phong@frère Singe 152236 wrote:
En flânant sur le web j’ai trouvé une autre devinette :
Thượng bất tại thượng
Hạ bất tại hạ
Bất khả tại thượng
Chỉ nghi tại hạMalheureusement ça ne marche qu’en chinois, traduire en vietnamien revient à donner la réponse.
La réponse se trouve sur cette page
Bonjour Frère Singe et TLM,
Merci Frère Singe de nous avoir rappelé ce célèbre chiết tự que j’ai oublié.
Si « çà ne marche qu’en chinois », comme vous dites, c’est justement pour apprendre…le chinois.
Pour partager notre plaisir aux membres qui ne lisent pas le vietnamien, je tente la traduction de la devinette :Dans le caractère 上 (haut) il n’est pas en haut
Dans le caractère 下 (bas) il n’est pas en bas
Dans les caractères 不 (ne pas) et 可 (pouvoir) il est en haut
Ainsi dans les caractères 止 (s’arrêter) et 宜 (ainsi) il s’arrête en basRéponse :
Ce mystérieux élément est la barre horizontale 一 (nhất) qui représente le nombre 1.Merveilleux, non ?
Cordialement.
Dông PhongPS : ils étaient très taquins nos lettrés car, en première lecture, le 3ème vers dit littéralement « il ne peut pas être en haut » !
25 novembre 2012 à 22h59 en réponse à : [doc] À la recherche de l’origine de la langue vietnamienne #153320@dannyboy 152226 wrote:
…
Lương Văn Can, Phan Chu Trinh, Phan Bội Châu étaient des patriots incontestables. Ils encourageaient le quôc ngu dans un contexte précis : La connaissance du Han-Nôm ne permettait plus l’ascension sociale à cause de la politique coloniale.
…
Je crois que Lương Văn Can, Phan Chu Trinh, Phan Bội Châu avaient des objectifs beaucoup plus nobles qu’une vulgaire ascension sociale grâce au quốc ngữ dans notre pays colonisé, selon votre interprétation.
Dông Phong25 novembre 2012 à 22h15 en réponse à : [doc] À la recherche de l’origine de la langue vietnamienne #153316@dannyboy 152223 wrote:
D’accord, mais alors expliquez moi comment les viets pourraient ils apprendre le Nôm sans apprendre le chinois ?
Messieurs Lương Văn Can, Phan Chu Trinh, Phan Bội Châu, etc… de la Đông Kinh Nghĩa Thục, vous auraient expliqué mieux que moi pourquoi ils avaient promu l’abandon du chinois et l’adoption du quốc ngữ.
C’étaient pourtant de grands patriotes incontestables et incontestés, et non pas des « embellisseurs du colonialisme » !
Dông PhongPS : Mr. Dannyboy a changé sa réponse que j’ai citée ci-dessus en cette nouvelle prose :
@dannyboy 152223 wrote:
Est ce que j’ai dit que les concours étaient en Nôm?
Par contre, les viets ne pourraient apprendre le Nôm sans apprendre le chinois.
Quand on perturbe le système des concours en Han, on décourage les gens d’apprendre cette écriture. Et on condamne à la fois le Han et le Nôm.Le Han et le Nôm sont inextricablement liés. Quand le Han est mort le Nôm ne peut survivre.
25 novembre 2012 à 21h59 en réponse à : [doc] À la recherche de l’origine de la langue vietnamienne #153313@dannyboy 152217 wrote:
Il faut peut être ici poser la question pourquoi l’écriture Nôm s’est brusquement décliné ?
La réponse est ici : Indochine« … Ce sont les concours régionaux et nationaux qui ouvraient l’accès de toutes les fonctions publiques.
L’occupation française a détruit en Cochinchine cette organisation universitaire et administrative. Les mandarins, qui avaient disparu au lendemain de la conquête, n’ont été ni rappelés ni remplacés, ou plutôt ils ont été remplacés par une administration française directe, qui ne demandait plus au recrutement indigène qu’un personnel auxiliaire. L’enseignement des caractères chinois, ne conduisant plus aux honneurs officiels, a donc décliné rapidement … »Je me permets de vous rappeler que sous la dynastie des Nguyễn, les concours triennaux qui ouvraient la voie au mandarinat, ainsi que tous les documents officiels, étaient (de nouveau) uniquement en caractères chinois (hán) et non pas en nôm.
Auparavant, les Hồ et les Tây Sơn avaient été les seuls à avoir promu le nôm dans les concours et les documents officiels (c’est rappelé dans le texte de Nguyen Van Nhan dont RdB a donné le lien ; un document très intéressant qu’il faut lire en entier).
Dông Phong -
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