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11 décembre 2012 à 8h53 en réponse à : [doc] À la recherche de l’origine de la langue vietnamienne #153918
@frère Singe 152641 wrote:
Un coup tu dis « nôm« , un coup tu dis « môn« …
Un coup tu dis « langue« , un coup tu dis « écriture » … Tu parles de quoi en fait?
Si c’est de « langue nôm » que tu parles alors tu as mal lu le texte. L’auteur exprime très clairement que par « nôm » il désigne une écriture et non pas une langue.…
Re-bonjour Frère Singe, et Dédéheo,
Il n’a pas tant tort que çà, notre ami Dédé !
Car voici ce qu’on lit dans le Dictionarium Annamiticum, Lusitanum, et Latinum d’Alexandre de Rhodes (je traduis en français) :nôm : caractères qu’utilisent les habitants de l’An Nam, ils les utilisent pour écrire le langage courant, ils les utilisent pour écrire des lettres ordinaires, et les Chinois ne les comprennent pas
nói nôm : parler avec des mots ordinaires comme mode de parler du terroir et du peuple
Dông Phong
@frère Singe 152876 wrote:
…
@Đông Phong : Comment arrivez-vous à reproduire ces accents? Copié/collé? Vous en connaissez l’usage? A l’époque où j’ai fait semblant d’apprendre le latin, je ne me souviens pas qu’il y avait des accents sur les lettres.
Vous vous souvenez de la définition de « nôm » par Taberd? Characteres Vernaculi je crois. Ma mère (qui est plutôt calée en latin) m’a dit que c’était tout à fait correct grammaticalement, mais pas avec le sens que je lui donnais. Character voulant plutôt désigner le style de quelque chose (dans le cas du nôm, le style du pays, le style national). Mais elle confirme aussi que le terme character aurait pu être utilisé librement par le missionnaire comme un néologisme pour désigner un caractère (sinogramme), car le mot latin pour désigner un caractère (d’écriture, d’imprimerie) aurait été lettrae (si je me souviens bien), et n’a peut-être pas semblé adapté aux yeux de Taberd pour parler d’un sinogramme. C’est juste une hypothèse.
…@robin des bois 152878 wrote:
Moi aussi j’ai fait du latin …. assez pour retenir :
– qu’il n’y a jamais d’accent sur les mots latins et que -dans les « restes » en français moderne, on ne doit pas en mettre sur les expressions d’origine latine : cf les« a priori » ou « a posteriori » bien connus par exemple …etc etc
– que vernaculus est certainement un mot d’origine latine, d’ailleurs toujours très utilisé et utile, ne serait-ce qu’en nomenclature de botannique– que, par car contre, caractère ou « characteres » n’est certainement pas un mot d’origine latine, même s’il a pu intégrer, à un moment de son parcours, la filière latine ;
il vient en fait du mot grec : Kharactêr = graveur de monnaie , puis signe gravé, empreinte, marque .. etc(papy ayant tripatouillé aussi le « grec de cuisine » !!!)
…
@frère Singe 152879 wrote:
Je ne sais pas si c’est un mot d’origine latine (personne n’a dit ça, d’ailleurs), en tout cas c’est quand-même du latin car c’est dans le Gaffiot. Et dans le Gaffiot, on trouve aussi des lettres accentuées. Alors pourquoi on les met dans le dico, mais on ne les enseigne pas?
Bonjour Frère Singe et RdB,
Si vous utilisez le traitement de texte Microsoft Word, vous pouvez insérer toutes sortes de caractères avec leurs accents : français, latins, grecs, vietnamiens, sanscrits, etc…, en cliquant sur « Insertion » puis « Symbole » et enfin sur le caractère qui vous intéresse.
Dans Linguae Annamiticae seu Tunchinensis brevis declaratio, le traité de linguistique et de grammaire qui accompagne son Dictionarium Annamiticum, Lusitanum, et Latinum, le P. Alexandre de Rhodes précise que la transcription du viêtnamien a dû faire appel à de nombreuses langues : le grec, pour ph équivalent au φ grec, et pour les accents « grave » (huyền), « lourd » (ponderosus, nặng) et « circonflexe grec » (ngã) ; l’hébreu, pour le ʗb (b caudé) et l’y ; l’italien, pour cha qu’il faut lire comme cia ; le portugais : pour ch comme dans che, et pour aõ qu’il faut distinguer de am ; le latin : pour l’accent « circonflexe latin » (accentus circonflexus latinorum) sur â, ê, ô, et pour les voyelles ă, ĕ, ŏ ; le français : pour le ng final comme dans sang.
Dans son Histoire du royaume de Tunquin, AdR précise en outre concernant l’accent « lourd » (ponderosus, nặng) : « Le second est presque grave, ou approchant du grave, qu’ils expriment avec quelque effort, comme le tirant de la poitrine, et nous le marquons avec un point sous la voyelle, à la façon dont les Grecs souscrivent leur iota » (Le iota souscrit est employé sous les voyelles grecques α, η, ω « qui sont, à l’origine des sortes de diphtongues » (Michel Lejeune, Précis d’accentuation grecque, Paris, Hachette, 1976, p. 2)).
Cordialement.
Dông Phong@frère Singe 152854 wrote:
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, un locuteur natif, c’est juste un locuteur qui est natif (de cette langue), c’est à dire qu’il parle nativement cette langue (c’est à dire, depuis qu’il est né, enfin presque…)
Moi le mot « locuteur » ne me gêne pas.
Quel mot proposeriez-vous d’utiliser à la place de « locuteur »?
Un parleur? Trop moche. En plus on pense tout de suite à un perroquet, ou à un beau-parleur.
Un usager de la langue? Trop long.Sinon il n’y a qu’à utiliser le terme anglais : native speaker.
Bien sûr, bien sûr, « locuteur » provient du latin « loquūtŏr » = celui qui parle, et par extension « grand parleur ».
Dans ma jeunesse, j’avais un perroquet qui « loquūtait » très bien. :sorclo:
Dông Phong
@frère Singe 152848 wrote:
Mais non ĐP, le terme « locuteur » qu’il utilise est en fait assez courant en linguistique et en didactique. Il désigne la personne qui utilise la langue (définition perso, à la va-vite). Un locuteur natif de vietnamien est une personne pour qui le vietnamien est la langue maternelle, par opposition au locuteur qui aurait appris le vietnamien au cours de sa vie (il aura donc été « apprenant de vietnamien »), avec par conséquent un usage moins naturel et spontané (quoique…)
Sinon je me souviens avoir utilisé le mot « locuteur » au lycée, en étudiant le schéma de communication. Il y avait aussi les mot « émetteurs », « récepteur », « interlocuteur« … mais je me souviens plus trop, c’est loin tout ça
Cordialement
FS
Nuance, mon cher FS !
J’ai utilisé « locuteur » et non pas « locuteur natif » comme Grulon.
C’est encore ma vis comica qui sévit ! :diablo:
DP@robin des bois 152840 wrote:
Bon ben bon…. faut se lever de bonne heure pour comprendre ce que vous recherchez … !!!
Quant au « locuteur natif « …. ce ne peut être moiCe que je sais très bien par contre, c’est que ….même en entendant « OUI » dans un certain nombre de pays d’Asie du Sud-Est, imaginez-vous que ce « Oui, dit de politesse » peut en fait signifier « NON » : intéressant n’est-il pas ?
Ha, ha, vous me rassurez, RdB, car moi non plus, je ne comprends pas très bien ce que veut chercher ce « locuteur » !
Avec une locution aussi savante, il aurait dû s’adresser aux grands linguistes de l’ENA et non pas aux ploucs de FV que nous sommes !
Dông PhongOù est donc passé mon message, dans lequel j’ai remercié Buuhoa et félicité les étudiantes vietnamiennes de Nantes ?
Grrrr!
Dông Phong@frère Singe 152757 wrote:
Aucune idée… 姑?
Aucune idée ? Mais vous avez trouvé la réponse !
Et bravo pour sa rapidité.
Voici l’explication :
姑 (cô) = 女 (nữ, femme) + 古 (cổ, ancien, autrefois)
姑 (cô) : terme désignant une belle-mère (mère du mari ou de la femme), ou pour s’adresser entre sœurs ; désigne aussi une femme pas encore mariée.
Cordialement.
Dông Phong
@frère Singe 152756 wrote:
Voici comment votre message s’affiche chez moi. C’est pas bon?
Bonjour Frère Singe,
Non, il manque le radical đầu sur 言
Nous avons tous des problèmes avec les différentes polices de caractères chinois d’origine chinoise.
Il faut que tout le monde utilise UNICODE.
Cordialement .
Dông Phong
Bonjour TLM,
Une petite devinette pour le week-end :
Bà già hay bà trẻ
Cô đơn cũng gọi thếQu’elle soit vieille ou jeune
Même esseulée on l’appelle ainsi
Votre réponse (1 caractère), s’il vous plaît?
Cordialement.
Dông Phong@DédéHeo 152666 wrote:
Saluons le retour de mon amis Good
Il va falloir demander à nos modo de « libérer » ou « réhabilité » shivas et Doraemon…
IZNOGOUD !
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@Dông Phong 152608 wrote:
…
PS : Sur le dictionnaire de Thiều Chửu que j’utilise, le radical ngôn de ngữ s’écrit avec 4 barres sur khẩu : 言, d’où la composition de ma devinette. Mais le traitement de texte de FV le transforme automatiquement en 言 (avec le radical 亠, đầu), ce qui fausse un peu ma devinette.
A l’attention de Mike et des gentils MODOS,
Apparemment, FV ne permet que des polices d’origine chinoise, assez anciennes, pour les caractères chinois.
Pouvez-vous, SVP, permettre l’utilisation des polices plus modernes et plus universelles d’UNICODE telles que Arial Unicode MS ?
Merci d’avance.
Dông Phong
@frère Singe 152606 wrote:
漢語 n’est-ce pas?
Bonjour Frère Singe,
Bravo pour la rapidité de votre réponse !
Oui, c’est bien :
漢 (Hán, le nom d’un fleuve de Chine) formé du radical thủy (eau, cours d’eau) +茉 (mạt, jasmin) +口 (khẩu, bouche)
語 (ngữ, langage, parler) = quatre barres sur 口 (khẩu, bouche) +五 (ngũ, cinq) sur un autre caractère 口 (khẩu, bouche)
漢語 , hán ngữ = le chinois.Cordialement.
Dông PhongPS : Sur le dictionnaire de Thiều Chửu que j’utilise, le radical ngôn de ngữ s’écrit avec 4 barres sur khẩu : 言, d’où la composition de ma devinette. Mais le traitement de texte de FV le transforme automatiquement en 言 (avec le radical 亠, đầu), ce qui fausse un peu ma devinette.
[FONT=&]
BonjourTLM,[/FONT]
[FONT=&]Voilà un chiết tự de mon cru qui concerne nos bavardages :[/FONT][FONT=&]Mọc cạnh bờ sông ở nước Hán[/FONT]
[FONT=&]Cánh hoa này có cái mồm thơm[/FONT]
[FONT=&]Rồi bốn thanh đè mồm nhỏ khác[/FONT]
[FONT=&]Và năm bên cũng muốn đè mồm[/FONT]
[FONT=&]Đấy là chữ cổ nước Nam ta [/FONT][FONT=&]Poussant au bord d’un fleuve de la Chine[/FONT]
[FONT=&]Cette fleur a une bouche bien parfumée [/FONT]
[FONT=&]Puis quatre barres écrasent une autre bouche fine[/FONT]
[FONT=&]Et le cinq à côté veut aussi une bouche écrasée[/FONT]
[FONT=&]C’est là l’écriture antique de notre pays du Sud[/FONT][FONT=&]Votre réponse (2 caractères), s’il vous plaît ?[/FONT]
[FONT=&]Cordialement.[/FONT]
[FONT=&]Dông Phong[/FONT][FONT=&]Nota à l’attention des « jeunes » membres[/FONT][FONT=&] :les caractères que j’utilise dans ce fil de discussion sont toujours du chinois classique (oui, je suis un vieux bonhomme) et non pas du chinois simplifié de Pékin.
[/FONT]
4 décembre 2012 à 19h57 en réponse à : [doc] À la recherche de l’origine de la langue vietnamienne #153622@Bao Nhân 152576 wrote:
Tu aurais dû dire « En vietnamien populaire » ! Car lorsqu’il s’agit des choses académiques, institutionnelles, on met toujours l’adjectif devant le nom : Hải Quân, Thuỷ Quân, Phi Trường, Không Quân, Đại Học, Quốc Phòng…
PHT
Mais non, toutes les expressions, d’origine chinoise, que vous citez là, Bao Nhân,comme « Hải Quân, Thuỷ Quân, Phi Trường, Không Quân, Quốc Phòng… »
ne sont pas toujours des « adjectif+nom », mais des noms composés « nom+nom » .
Seul « Đại Học » est composé de « adjectif+nom ».
En réalité, « adjectif », « nom », etc…, ne sont que des notions grammaticales de l’Occident, et nous autres Orientaux, Chinois ou Vietnamiens, n’en avons cure.
Dông Phong4 décembre 2012 à 15h03 en réponse à : [doc] À la recherche de l’origine de la langue vietnamienne #153615@frère Singe 152569 wrote:
Merci RDB pour ce site que je ne connaissais pas.
Désolé je continue sur la digression, si ça vous dit on commence un nouveau sujet…
characteres vernaculi signifie probablement « caractère (c-à-d : particularité) de ce qui est du pays, indigène, national » (et par extension, ce qui est relatif à la langue national). Les latinistes nous confirmeront.A mon avis cette formulation (characteres de qqch…) Taberd indique que ce morphème n’est pas libre : il doit obligatoirement être associé à un autre morphème (comme na et chữ) pour faire sens dans un énoncé vietnamien. C’est en quelque sorte un morphème qui « diffuse du sens » comme disait un de mes profs de chinois. Il donne à un autre morphème un angle de compréhension particulier, et l’association produit un sens logique et précis. Le sens que diffuse le morphème non libre est perceptible lorsqu’on compare les différents mots composés de ce même morphème.
Mes amis latinistes « puristes » disent que le latin des missionnaires était du « latin de cuisine » ou « de curé ».
Donc il ne faut pas trop gamberger là-dessus.
Ainsi, characteres vernaculi (avec une faute : c’est chăracteris !) signifie simplement « caractères (idéogrammes, dirons-nous) indigènes, du pays ».
Remarquez pour rire : les missionnaires auraient dû écrire vernācŭla*, adjectif pluriel relatif au nom vernācŭli, ōrum, qui veut dire à l’origine « esclaves nés dans la maison ».
Cela aurait foutu mal aux anticolonialistes s’ils avaient su le latin ! :petard:
Dông Phong* vernācŭlus, a, um
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