PROJET S4
Le projet du S4, nouveau satellite d'embarquement du terminal 2E est l'un des premiers investissements aéroportuaires en Europe. Il représente un investissement équivalent à celui du viaduc de Millau.
Si Aéroports de Paris a souhaité maintenir ce projet malgré le recul du trafic, c'est non seulement pour continuer d'ajouter de la capacité au contact des terminaux, mais aussi pour permettre la rénovation ou l'optimisation d'aérogares déjà existantes (2F, 2B, 2D) de manière à améliorer la qualité de service.
En ce qui concerne LISA*, la majeure partie de l'investissement porte sur le matériel ferroviaire. Un train de 52 mètres coûte de l'ordre de 8 à 9 millions d'euros, soit environ la moitié d'une rame TGV. Aujourd'hui, le clos couvert est bien engagé et sera achevé début 2011. On passera ensuite à la phase d'aménagements intérieurs et d'équipements, durant laquelle de nombreux intervenants seront alors à gérer.
Cédric Laurier, Directeur du projet S4 (DMO6)
Un projet, 3 opérations
Livrable au printemps 2012, pour une mise en service à l'été, le S4 représente un investissement de 560 millions d'euros environ. Le projet quant à lui se divise en 3 opérations : le bâtiment, les infrastructures, les aires d'avion et la gare Lisa*, enfin le métro automatique, Lisa.
Deux minutes seront nécessaires aux passagers pour parcourir les 700 mètres qui séparent le Terminal 2E du nouveau satellite. La gare, située sous le bâtiment, prend déjà forme avec ses quais implantés de part et d'autre de la plate-forme centrale.
Le corps central prend forme. Sur 175 mètres de long et 110 mètres de large, il abritera les Postes d'Inspection Filtrage, d'où l'on accèdera, vi des escalators, à l'étage supérieur. Une vaste zone commerciale, organisée en fer à cheval autour d'une place centrale, et 3 500 m² de salon compagnie. Au sous-sol, la "boîte bagages" est déjà prévue, même si dans un premier temps ceux-ci sont traités par le tri bagages automatique existant sans extension au S4. Enfin, afin de ne pas perturber l'exploitation pendant la durée des travaux, les avions pourront continuer à stationner tout autour du chantier. En effet, un quart des aires avions est maintenu en service et l'accès routier restera praticable pendant toute la durée du chantier sur 2 fois une voie.
Un niveau par fonction
Bien sûr, le S4 répond à la même logique que le S3; des salles d'embarquement au large reliées par Lisa, enjambant les voies routières de l'accès est de Paris-Charles de Gaulle. En revanche, la forme des deux bâtiments est légèrement différente, avec une toiture bombée sur le S4 offrant un beau volume intérieur. Le corps central, plus large, permet d'offrir plus de confort aux passagers au départ ou en correspondance. Mais tandis que le S3 est modulable Shengen/International, le S4 sera entièrement dédié à l'International et à l'accueil des gros porteurs avec 16 postes avions dont 7 A380 en simultané. Par ailleurs, à l'inverse de son faux jumeau, il comprendra un niveau distinct pour chaque fonction : au niveau – 1 les accès routiers et la voie Lis, au niveau 0, les contrôles de sûreté, au-dessus l'embarquement, et au dernier niveau, la galerie de débarquement.
Un chantier ouvert sur la diversité et le développement durable
Si la plupart des entreprises titulaires ou sous-traitantes de marché, dont 20 pour le seul bâtiment, sont originaires d'Europe, quelques unes viennent de plus loin… 350 à 400 compagnons travaillent aujourd'hui sur le site mais d'ici le 1er semestre 2011, on devrait en compter 11500.
Une charte environnementale spécifique a été signée par l'ensemble des entreprises impliquées dans le projet du S4 : 15% des déchets sont revalorisés, le béton issu des démolitions est concassé et recyclé, et une partie des déblais des terrassements sert de remblai pour l'établissement de plates-formes viabilisées, à l'est de l'aéroport.
* LISA : "Liaison intersatellite aérogare", métro automatique qui relie déjà le S3 au terminal 2E et qui se prolongera au S4.