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Théâtre Vietnamien, La Porte du Paradis – Sân Khấu Việt Nam, Thiên Đàn Môn

Discussions générales sur le Vietnam La Culture au Vietnam Théâtre Vietnamien, La Porte du Paradis – Sân Khấu Việt Nam, Thiên Đàn Môn

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    • #7221

      :bye:

      Quote:
      La Porte du Paradis est une pièce de théâtre ayant pour cadre l’histoire du Việt Nam combattant, allant des années 50 à la fin des années 70.

      Les acteurs en sont les représentants des principales parties prenantes, le peuple vietnamien, Nord et Sud confondus, les armées Vietnamiennes, les troupes Françaises et Américaines, les observateurs et militants du monde entier.

      Le temps est celui de la guerre froide, celui de l’humanité immature.

      Thiên Đàn Môn là tên một tuồn hát trong khung cảnh sử ký Việt Nam chiến đấu, từ những năm 50 đến cuối thập niên 70.

      Nhửng diển viên là những người tiêu biểu cho những bên quang trọng từng tham gia, nhân dân Việt Nam, Bắc Nam kết chung, nhửng quân đội Việt Nam, những quân lính Pháp, Mỹ, những người quan sát và nhửng người tranh đấu toàn thế giới.

      Thời gian là thời gian chiến tranh lạnh, thời gian Nhân Loại Chưa Trưởng Thành.

      @+

      :friends:

    • #131363

      °
      La scène se passe quelque part dans une région montagneuse, au Viêt Nam.
      Ce lieu est symbolique, à la fois environnement de Diên Biên Phu, de Hamburger Hill, de Khe Sanh … fait de collines, de forêts denses et de clairières aux hautes herbes, trouées de lumière qui éblouissent et vous attirent après une progression harassante de jour, dans la chaleur moite, sous les arbres, à travers une végétation hostile et envahissante.

      La nuit est tombée. La fine pluie a cessé. Les grillons ont entamé leur chant, ponctué ici et là des cris et chuchotements de la jungle.

      Quatre ombres y sont rassemblées et semblent patienter, comme dans une salle d’attente.

      :friends:

    • #134055

      Jerry

      Bonsoir !
      Merci de votre cigarette !
      Il va faire froid cette nuit …

      (Puis un silence qui durait et laissait entendre la nuit en haute forêt)

      On m’appellait Can …

      (Sourire nostalgique)

      Je viens de l’Alabama.
      J’ai été fauché sur Hamburger Hill, à notre deuxième assaut, en plein soleil. Un sale éclat m’avait déjà entaillé le talon droit, lors de notre première attaque; mais on avait besoin de volontaires et je pouvais encore courir.
      Quand je gisais par terre, perdant mon sang par petites giclées, je revoyais le Moundville Parc inondé de lumière où je pouvais rester étudier tranquillement l’environnement de nos prédécesseurs sur cette terre verte, sereine et plate, bordée par les méandres de la Black Warrior.

      Il m’avait semblé alors entendre les gémissements des Creeks qui tombaient pour défendre leurs plaines et leurs vallées.

      Beaucoup de mes copains étaient également touchés, collés au sol. Bizarrement je ne pensais pas m’en aller si tôt, avec eux autour, dès cet assaut, à peine trois semaines après notre arrivée dans votre pays.

      (Jerry alluma la cigarettte offerte, d’un clip-clap de Zippo; et en s’adressant à celui qui lui avait tendu son paquet, comme à un joueur de l’équipe adverse, aux championnats scolaires régionaux …)

      En ce qui me concerne, vous ne m’aviez vraiment pas laissé le temps …

      (Une fumée s’envola que l’on devinait par l’odeur âcre du tabac brun des Hauts Plateaux)

      slapp (suite libre au prochain post)

    • #134332

      Yeah

      (Yeah fit un geste instinctif, pour chasser sans doute un insecte …)

      Moi j’avais été exécuté le lendemain d’un crime idiot.

      J’avais échappé à tous les coups durs et sans doute le seul sans une égratignure de notre peloton des Biệt Động Quân (NA : Rangers). Mes copains étaient tombés les uns après les autres. A trente cinq ans, j’étais le vieux et avais accueilli tant de jeunes … Pour les voir mourir ou marqués à vie dans de sales opérations. Ils m’appelaient chú Ve (Prononcez Yeah), « oncle Yeah », déformation du prénom Français que m’avait choisi ma mère, Pierre – sans doute en pensant à mon père, reparti à Singapour, peu de temps après ma naissance. J’en avais sauvé quelques uns, inexpérimentés. Pour cela, il m’avait fallu plusieurs fois, faire des folies contre les gars d’en face, que nous combattions avec autant d’acharnement que de prudence, les Maquiqards du Sud et les Réguliers du Nord. Ils étaient teigneux, encore plus que nous autres, avaient autant de tenacité que nous autres, alors que nous étions en quelque sorte, les plus motivés et réputés, nous les « Rangers » de l’Armée Républicaine. Eux, ils étaient des mecs qui forçaient le respect, je veux dire, à ne sous-estimer en aucun cas.

      (Yeah recrachait par petites bouffées la fumée de sa cigarette, comme pour mieux en savourer l’âcreté et faire durer ce plaisir)

      J’avais été quelques semaines en rééducation. C’était pour les non gradés assez rapide, dès l’instant où nous nous tenions tranquilles et écoutions sans broncher les commissaires nous expliquer nos erreurs et en appeler à nos sentiments fraternels – pour se réformer, ouais, ouais.

      Libéré, j’avais dû me faire cyclo-pousse.

      Un après-midi, alors que le soleil cognait, j’avais pris en charge un Bộ Đội. C’était pour aller vers le Marché Central. Je ne savais pas comment c’était arrivé … Il n’avait pas voulu payer le prix normal de la course. Le ton avait monté. Il avait fini par me traiter de voleur, de voyou, de je ne sais plus quoi encore mais très raciste anti sudiste. C’était sous un soleil de plomb, lui avec son uniforme. Ce n’était pas prémédité, puisque je l’avais pris en charge, un client parmi d’autres. Soudain je le voyais en train de tirer sur mes jeunes gars. J’avais mon poignard de Ranger que je gardais tout le temps sur moi, à la fois arme de défense et souvenir … Je n’avais tué personne auparavant avec une arme blanche, même en corps à corps. Mais ce jour là, je m’en étais servi pour, je me le demande encore, inconsciemment me libérer de cette sale existence. En une fraction de seconde, d’un seul coup, porté au foie, j’avais tué le Bộ Đội de trop. J’avais commis le crime parfaitement stupide.

      Hagard, j’avais fui dans le Marché Central. Très vite, on m’avait capturé. Jugé le lendemain. Exécuté le surlendemain, par un peloton de Bộ Đội, collé au mur des exécutions dans ce qui restait de l’ancien cimetière Français.

      Depuis, j’errais, j’errais jusqu’à cette nuit, ici sur cette colline.

      (Yeah tresseilla plusieur fois, de froid, piqué par un insecte, en revivant son crime ou de tout cela à la fois …)

      Vous savez, vous les GI’s, nous on ne vous aimait pas vraiment. On se sentait beaucoup plus libres et chez nous en combattant ceux d’en-face, sans vous à nos côtés, qu’avec vous.
      Mais bon, il nous arrivait souvent de vous plaindre.
      Les jeunes, vous étiez tous pareils, vietnamiens ou de partout, vous alliez à la mort avec votre incroyable fraîcheur …

      (Yeah écrasa sa cigarette. Une lune plus blafarde que claire sortit de nulle part pour annoncer la fin de la bruine)

      slapp (suite libre au prochain post)

    • #137611

      Acte 1 – Scène 1 – Paul
      Paul

      Oh oui, on avait la chance (il cracha on ne sait quoi, mais franchement quoi) … de partir un peu plus vieux …

      Mais on est bien là, tous là, n’est-ce-pas, ici, aujourd’hui ?

      J’avais sauté sur Diên Biên Phu avec les derniers renforts. J’en avais marre de rester en ville. Je savais que cela ne servait de toute façon qu’à retarder la chute, mais cela me suffisait.

      Déjà heureux d’être indemne après le saut, j’avais été tout de suite affecté à ce qui restait de notre artillerie. C’est-à –dire pas grand-chose. Pour le baroud d’honneur. A tirs tendus, pour les accueillir ces Viêt qui vont nous submerger.

      Quelques égratignures en quelques jours, et puis c’était la longue marche vers les camps. Je n’avais même pas eu le temps de me familiariser avec notre périmètre. Une odeur m’est restée. De poudre, de boue, de pourriture, de pisse et d’excréments … une odeur de vie et de mort.

      (Il cracha de nouveau
      Paul se rassit et comme pour se changer des ces souvenirs trop forts, se mit à parler de sa Bourgogne.)

      J’étais orphelin de tout dès 40. Le père parti, sans doute mort en guerre, la mère morte avant lui.
      Pas d’autres proches de la famille. La vie dure à la campagne, sans rien et avec toute la misère des années d’occupation.

      Je m’étais engagé dès que je le pouvais, en 46. Puis direction l’Indo, Saigon. Ah, Saigon la perle mordorée. La rue Catinat. Les bars à filles, comme on les imaginait du côté des bonnes terres à vigne, Echézeaux, des bars comme à Marseille ou à Nice.

      Et les filles, les congaïs étaient dans l’ensemble des filles de la campagne, pauvres, mais souvent le cœur en or, qui tombaient facilement amoureuses de vous, pour la moindre de vos gentillesses … un paquet de cigarettes, des câlins, un repas arrosé d’un vin des Caves du Sahel.

      Bref, comme nous, elles manquaient de tendresse. On s’entendait fort bien. Et on faisait fort bien la fête. Le dancing du samedi soir, malgré les filets anti-grenades. Puis les grandes noubas. Ah, c’est pour elles aussi que j’avais sauté sur Diên Biên Phu.

      Il sortit de sa poche son fétiche. Une étiquette d’une bouteille de Grands Echezeaux 1945, l’année de ses 18 ans, qu’il avait gardée d’une bouteille – un fond dont il se souvient encore – de son patron, un colonel, bourguignon comme lui, mais du côté de Vézelay. Il la déplia, la porta à son nez. Elle l’avait sauvée – il en était certain – à plusieurs reprise d’une mort certaine au cours de toutes ses missions en Indochine, sauf quand il fut pris par le VM et par la terrible dysenterie.

      (Il cracha, se releva et fit quelques pas vers une ombre)

      Slapp (suite libre au prochain post)

    • #137613

      est elle jouée ou ta pièce,Thanh Bach?

    • #139335

      @maman94100 133400 wrote:

      est elle jouée ou ta pièce,Thanh Bach?

      Bonjour maman94100

      Espérons qu’elle sera jouée un jour – à Avignon ou ailleurs au village, en France ou au Viet Nam – quand elle sera achevée …

      :bye:

      Merci beaucoup de ta question que je trouve très motivante en ce qui concerne mon travail d’écriture …

      @+

    • #139336

      :friends:
      Acte 1 – Scène 1 – Thu

      (Une apparition, surgie dans l’ombre d’encre noir des arbres … )

      Je suis Thu. Ma famille vivait du côté de Tiền Hải. Notre maison était dans la verdure près de la mer, près des plages de sable si blancs et des modestes maisons de pêcheurs.

      Je finissais mes études techniques quand nous avions décidé d’aller servir dans la Défense Aérienne de l’Armée. Après de longs mois de formation, je rejoignais une équipe affectée à la mise en œuvre des batteries Sol-Air fournies par les Russes.

      Juste à ce moment l’ennemi lançait ses premières opérations de bombardement intensifié sur Hà Nội et faisait planer la menace dévastatrice sur les digues. Nous défendions alors un périmètre incluant Hải Phòng et Nam Định.

      L’équipe était plutôt jeune, nous avions moins de trente ans, seul le responsable Trung avait la cinquantaine. Pilote de chasse, atteint par la limite d’âge, il avait demandé en cessant son combat dans les airs à bord des Mig, à poursuivre sa mission par la défense du territoire au sol, à la commande des batteries de missiles.

      Très rapidement, l’équipe devint expérimentée, grâce à cet ancien qui nous avait tant expliqué l’état d’esprit de nos pilotes ennemis et à leurs … raids. Je dis « nos » parce que à force de vivre cette bataille du sol contre le ciel, nous avions fini par les faire « nôtres » ces gens qui étaient venus, détruire le peu de ce que le Viêt Nam avait …

      Trung devint comme un jeune oncle, pour qui nous ne manquions point d’affection, bien que ce fût déconseillé dans l’Armée alors engagée dans une phase critique et sans doute décisive.
      « Pourvu que les digues soient protégées et tiennent » était notre plus grande motivation.

      Trung nous expliquait au cours des séances d’entraînement que, en gros, ces pilotes sont des gens techniquement bien formés, bien entraînés, des «pro» …

      (Comme pour reprendre son souffle et revivre, Thu fit une pause et sortait lentement de l’ombre pour se montrer au clair de lune. C’était à ce moment là que l’on put se rendre compte comme elle était jolie, jeune femme, svelte aux yeux et cheveux de jais. Elle reprit son récit)

      Donc nous voilà prévenus, il fallait prendre ces ennemis, comme tels et nous, nous serons au moins autant rôdés qu’eux. Côté mental, c’était pour la plupart des gens dont la culture ne conçoit pas le sacrifice de leur vie comme une chose banale, car ils avaient très peu à défendre leur patrie, sur leur propre sol. A part un petit nombre de
      «têtes brûlées» – des exceptions qui confirment la règle -leur way of life, leur interdisait d’être des kamikazes, dans le sens Japonais du terme. C’était là leur talon d’Achille.

      Trung nous expliquait aussi que, techniquement quand nos radars les auraient accrochés, les leurs en auraient fait de même en ce qui nous concerne. C’était le même niveau technologique des deux côtés. Reste donc à celui qui restera plus longtemps à son poste, au risque de se faire abattre, pour faire la différence, c’est-à-dire abattre l’adversaire. Eux avaient l’avantage d’être mobiles, nous le désavantage de l’être beaucoup moins. La décision se fera donc par une compensation : notre volonté de rester plus longtemps au poste, contre la leur. Et là, je peux vous en parler, la nôtre était supérieure, car c’était notre terre, et malheureusement pour eux, ce n’était pas leur sol.

      (Thu repartit dans l’ombre. Elle était restée la dernière accrochée à sa batterie pour tirer le coup immanquable. Elle avait en face d’elle un grand gaillard, qui avait décidé aussi de ne pas s’en aller avant d’appuyer sur son bouton. Tout de suite après il avait pu s’éjecter. Pas Thu qui a laissé sa vie en échange de la mise hors de combat d’une arme fatale pour les digues et les nombreux habitants dont la vie en dépendaient …)

      Sapp (Suite au prochain post)

    • #141229

      :wink2:

      Les Portes du Paradis

      Acte 1 – Scène 1 – Long

      Il était accroupi, ombre à côté d’une autre ombre, vers le côté caché, sous les arbres. Il s’avança à la faible clarté lunaire et se présenta.

      Je m’appelle Long.

      J’étais à Paris. Dans un lycée.

      Les marronniers du Luxembourg perdaient leurs premières feuilles quand j’avais décidé de tout laisser tomber, à la suite de l’incident diplomatique à l’origine de l’intensification de la guerre au Viêt Nam. Pour rentrer au pays. On était deux à le faire, de la même classe. Moi, c’était pour rejoindre les maquisards.

      Long jeta un coup d’œil vers le côté caché, sous les arbres, comme pour chercher une réaction de l’autre ombre. Et continua.

      Le vol de retour empruntait les mêmes escales qu’à l’aller, où nous avions été si nombreux, alors si heureux de pouvoir poursuivre nos études supérieures, en France. A l’approche de Saigon, je revis les miroirs de bronze de la Plaine des Joncs, là où j’allais me retrouver dans quelques semaines, là où les moustiques dansaient au son de leur flûte et où les sangsues nageaient dans leur potage de grosse nouille. Plat pays si différent de ma région d’origine, Bắc Ninh, dans le Nord.

      A Tân Sơn Nht, j’étais accueilli par mes parents. Nous étions tous très émus. J’avais dû me ressaisir pour que cela ne tournât point aux larmes. Contents de me revoir, mes parents avaient cependant beaucoup de peine, car pour eux, je n’avais pas satisfait à mes devoirs de fils. Ils étaient inquiets surtout que la guerre ne me prît dans ses filets. Ils savaient que j’étais rentré pour aller me perdre dans les maquis, que ce n’était certainement pas pour rester à Saigon.

      Peu de temps après, je rejoignis un point de ralliement dans la Plaine des Joncs. Après Phng Hip par la route, une succession de canaux. De nuit. Puis une de ces nombreuses paillotes derrière leur haie de bambous, leurs bananiers, au bord de l’eau.

      L’accueil d’un comité fut simple mais cordial. Un interrogatoire rapide me fit comprendre que c’était juste pour un rapport formel, vite mis aux archives. Classé dans les « Instruction supérieure » j’étais tout de suite affecté à une petite équipe de planification, le temps d’apprendre le maniement des armes, les procédures et avec beaucoup d’insistance, les consignes de sécurité, d’entraide et d’aide à la population. Cette dernière partie me surprenait, en de nombreux points elle reprenait les Dix Commandements transmis à Moïse. Bien sûr, le « Tu ne tueras point » en était absent, Résistance oblige.

      Au fil des années, je gravissais les échelons, de l’échelon hameau j’étais arrivé jusqu’à la zone militaire.

      On me surnommait Long Gii, Long le Talentueux. Oui, c’était comme ça. Sans doute parce que je disais alors tout le temps que pour gagner la guerre, c’est comme aux échecs. Que l’on se doit d’arriver à penser un pas plus loin, à exister un temps plus long que l’adversaire. De la pensée à la pratique, en discutant tous ensemble, cela nous avait permis maintes fois de mieux cerner les visées réelles de l’armée d’en face, d’éviter leurs traquenards, d’amortir leur supériorité numérique et de gommer leurs inventions techniques.

      Long se tourna vers le côté caché, sous les arbres, vers l’autre ombre. Puis reprit.

      Peu de temps avant l’assaut final sur Saigon, j’avais appris la composition du commandement de l’unité des baroudeurs sudistes qui allaient nous livrer leur va-tout. Au lieu de quitter le champ de bataille et contourner ce point de fixation, j’avais demandé de rester jusqu’à la fin.

      Pour les prisonniers qu’on allait faire.

      L’imprévu en avait décidé autrement. C’était plusieurs d’entre nous qui furent capturés. J’en faisais partie. De leur commandement je n’avais vu personne. Très rapidement, je me retrouvai à Côn Đảo, le Poulo Condor des Français.

      A la chute de Saigon, je fus emmené de force avec ceux qui fuyaient, dans leur dernier hélicoptère. Peu après le décollage, on me salua. Le soldat s’excusa presque, en me disant que c’était un ordre …

      Long scruta de nouveau le côté caché, sous les arbres, vers l’autre ombre. Un long moment … avant de terminer.

      J’avais vécu alors mes plus belles minutes de vie. Dans le bruit des pales qui s’éloignaient, du vent qui rafraîchit, un doux sifflement, j’entrevoyais les côtes de l’île. Je revoyais les rizières de la Plaine des Joncs.

      Un éblouissement. La mer de bronze me m’accueillit en son soleil.

      Sapp
      (Suite au prochain post)

      :friends:

    • #143361

      La Porte du Paradis

      Acte 1 – Scène 2 – La Réunion

      Le clair de lune dans la clairière …

      « Venez tous, rapprochez vous d’ici ».

      Une voix douce se fit entendre, venant d’une ombre blanche, la Dame de Là-Bas qui rayonnait d’une lueur de lucioles.

      Long fit le premier pas, suivi de Yeah, Jerry, Paul et Thu


      Long
      – La guerre est finie, mais elle ne l’est pas pour moi. Finira-t-elle un jour pour moi ? C’est trop injuste et absurde.

      Yeah
      – Pour moi non plus. Pourquoi ai-je commis ce crime ? Pourquoi cette haine que j’avais et que j’ai encore ?

      Jerry
      – Cela ne vous dérange pas si je fume ? Pour moi tout est fini, la guerre comme le reste, sauf cette putain de cigarette … Oh, excusez-moi …


      Thu
      – Je voudrais revivre mon dernier duel. J’aimerais tant savoir si j’avais pu abattre mon adversaire sans y laisser ma vie et tous ceux que j’aime. Et aussi, préserver notre batterie. Pourquoi n’avoir pas fait mieux.

      Paul
      – Moi, messieurs dames, je ne regrette rien. Si c’est à refaire, je le referais mais sans cette clique. Il n’y a pas besoin de sortir même de chez soi, pour savoir qu’une cuvette, ça n’est pas bon dès le départ. En plus croire que les autres sont plus cons que soi, c’est une connerie. En plus, hein, Jerry t’étais pas né, tu n’y étais pour rien mais vous autres vous nous avez laissés nous démerder tout seuls. Comme alliés, hein ?

      La Dame de Là-Bas
      – Parlez, vous devez parler encore. Librement. Ensemble nous nous comprendrons mieux les uns les autres. Merci de m’avoir attendue. Votre histoire, ce sera l’histoire de tous ceux qui errent encore. Ensemble nous résoudrons cette injustice. Vous ne devez plus errer mais aller enfin vous reposer.

      Paul
      – Mais Ma Dame, ce que je ne supporte pas c’est que l’on avait payé de notre vie et de notre honneur, la bêtise de faux calculs d’officiers d’élite et le cynisme de ceux qui, alliés, voulaient prendre notre place en Indochine. Je veux dire au Vietnam, maintenant. Et tout ce que l’on a flanqué comme bazar et malheurs aux gens, et surtout réveillé en eux la haine de l’autre. Ouais, nos valeurs n’étaient pas toutes à transmettre, pas comme ça et tel que c’était. On devait en prendre d’autres d’ailleurs.

      Jerry
      – On n’avait pas à faire la guerre mais son devoir. La guerre ne doit pas être un devoir. La Liberté ne doit pas être un devoir, mais un choix, comme la cigarette, un plaisir qui ne doit faire de mal qu’à soi. Sans libre choix, quelle Liberté choisir ?

      Yeah
      – Pourquoi l’avais je tué ? Son arrogance est moindre que la mienne. Je l’ai tué pour quelques dôngs de moins. Mercenaire. C’était cela, ils n’arrêtaient pas de nous le faire comprendre. Mais même, je ne devais pas le tuer. J’ai payé cela de ma vie, mais cela n’a pas changé la sienne.

      Thu
      – J’aurais pu éviter que la batterie ne fût détruite. J’en suis sûre aujourd’hui. Ou presque …


      Long
      – C’est injuste de mourir la veille de la fin d’un cauchemar.

      La Dame de Là-Bas
      – C’est dur pour tous le chemin dans l’Au-delà et plus dur encore lorsque les fardeaux s’alourdissent à chaque pas. Mais tout a une fin. Ensemble nous accélérerons la marche … (un silence)
      Nous commencerons par les fardeaux.

      Sapp
      (Suite au prochain post)

      :friends:

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