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Recherche enquêtées hanoi pour thèse sociologie

Divers Petites Annonces Recherche enquêtées hanoi pour thèse sociologie

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    Messages
    • #3242

      Bonjour à tous et à toutes,:bye:
      je suis étudiante en première année de sociologie, je suis eurasienne (vietnamienne par mon père:Vietnam:) et je me rends pour la première fois à Hanoi de mi-juillet à mi-décembre 2008. Pour ma recherche je dois rencontrer des vietnamiennes vivant à Hanoi ou aux alentours afin de parler de leur information contraceptive, des modalités d’entrée en sexualité chez les jeunes générations et parler de l’expérience de l’avortement pour celles qui en ont déjà subi un ou plusieurs. Ces entretiens auront lieu avec une traductrice vietnamienne, étudiante, ils pourront avoir lieu avec un couple de Vietnamiens ou une seule personne, homme ou femme, célibataire, en couple ou mariée. Cette recherche est très importante pour ma thèse, elle s’inscrit dans un cadre privé d’études et ce n’est pas à vocation journalistique. Je vous remercie pour votre aide à l’avance!
      PS: je souhaite également rencontrer des personnels de santé pratiquant l’avortement à Hanoi et des étudiant(e)s pour parler d’information contraceptive.
      Merci encore!

    • #59156

      Voici, pour ta thèse (tu en feras ce que tu veux…), le témoignage sur ce qui est arrivé à l’une de mes amies, tout récemment.

      Elle a 26 ans, est célibataire, issue d’une famille pauvre. Elle est éduquée, a fait une école de marketing en France et travaille maintenant sur Hô Chi Minh, bien quelle soit hanoienne.

      Elle a rencontré un vietnamien de Hô Chi Minh, et est tombée enceinte en décembre dernier. Son copain, en apprenant la bonne nouvelle, a décidé de fuir.
      Mon amie s’est retrouvée seule, sans vraiment beaucoup d’argent. Elle ne savait pas quoi faire…

      Pour le Têt 2008, elle est rentrée chez ses parents, à Hà Noi. Elle a expliqué le problème à sa mère, qui lui a conseillé d’avorter pour ne pas mettre au monde un enfant sans père, dans une famille monoparentale sans argent.
      Ma copine s’est donc rendue à l’hôpital, à Hà Noi.
      Le médecin a fait l’opération, et lui a retiré l’enfant de son ventre.

      Après cela, elle lui a donné 50 000 vnd en plus, pour le remercier.

      Mais elle avait encore des douleurs, ainsi que des saignements. Le médecin l’avait bâclée, et elle a regretté de ne pas lui avoir donné l’argent « avant » pour qu’il fasse plus attention (pratique très courante, au Viêt Nam).

      Rentrée à Hô Chi Minh, elle est allée à l’hôpital. On lui a expliqué qu’il restait un peu de placenta dans le ventre.
      Ce n’était pas grave, mais on lui a donné un traitement avec des médicaments à prendre sur plusieurs jours.

      Elle a suivi le traitement, et les douleurs ont disparu peu à peu. A la fin, elle devait retourner à l’hôpital pour une dernière visite, mais elle ne l’a pas fait, puisqu’elle se sentait bien (malgré mes conseils…).

      Histoire s’arrête là.

      Si tu veux plus de détails, ou que tu as des questions à poser, je suis à ton service !

    • #59176

      je te remercie de cette réponse, c’est vraiment très intéressant pour ma thèse mais également très inquiétant pour la question de l’avortement au viêt-Nam et des pratiques de « dessous de table » fréquentes en milieu hospitalier. j’ai quelques questions mais je ne sais pas si tu es au courant de tous les détails.
      Quand ton amie a décidé d’avorter a-t-elle du remplir un formulaire? devait-elle être accompagnée pour l’intervention? qu’ont-ils fait du foetus avorté? quel est le tarif légal pour un avortement dans l’hôpital où elle est allée? de quel hôpital s’agissait-il? je te remercie pour ton aide, c’est vraiment très utile pour moi, julie.

    • #59191

      Deux choses, Julia1323 :

      1) les pratiques de dessous de table sont, comme je te l’ai expliqué, très courantes au Viêt Nam (et surtout entre vietnamiens). Pas que dans le milieu hospitalier, d’ailleurs… Dans le monde de l’entreprise aussi, c’est très fréquent…

      2) pour tes questions, je ne connais pas les réponses, mais je vais me renseigner et te tenir au courant quand j’aurai les informations…

    • #59200
      thuong19
      Participant
        julia1323;46228 wrote:

        PS: je souhaite également rencontrer des personnels de santé pratiquant l’avortement à Hanoi et des étudiant(e)s pour parler d’information contraceptive.

        Bonsoir Julia1323,
        C’est un sujet bien brûlant que ta directrice de stage t’a permis de choisir dès ta première année de master en sociologie. Il faut espérer que les résultats de tes recherches ne permettront pas à certains de condamner la situation telle qu’elle existe au Viêtnam, sans connaître véritablement le contexte sociétal des moeurs ancestraux encore présent dans la population, et les situations sanitaire et matérielle dans lesquelles travaille le milieu médical.
        A mon avis, ton sujet de thèse devrait plutôt s’intituler : régulation des naissances au Viêtnam (et non pas de la fécondité); la contraception féminine, et masculine étant bien évidemment les moyens privilégiés. L’avortement comme dans le monde entier n’étant pas un moyen de régulation, mais une réponse à une situation accidentelle ou dramatique.
        Ces réserves étant faites, je peux te mettre en rapport avec des gynécologues Viêtnamiens (à condition évidemment qu’ils acceptent de collaborer pour ton sujet de thèse.).Ils sont tous francophones, ils sont tous venus travailler un an en France en milieu hospitalier, ils ont tous pratiqué des avortements ,même en France pendant leur stage.(pas de gaité de coeur d’ailleurs).
        Lam habite et travaille à l’hopital de Hué : tu peux correspondre avec lui par email.Il est plutôt orienté recherche.
        Thi Lan travaille à Hanoï, tu pourrais la voir quand tu y seras.
        Lan An quant à elle est restée en France.Elle était gynécologue à Haïphong.Elle exerce actuellement en milieu hospitalier à Châteauroux.Je pourrais t’organiser une rencontre si tu le souhaites.
        A Hanoï ,je connais un autre toubib, mais il est chirurgien.Il pourrait également te mettre en contact avec des confrères et consoeurs gynécos sur Hanoï.
        Pour la partie évolution des moeurs chez les jeunes femmes d’aujourd’hui et ses conséquences malheureuses, ( c’est ainsi que je vois les choses,je suis vieux jeu), je ne pourrais pas t’aider.Tu verras sur place à Hanoï.
        Voilà en résumé l’aide que je peux t’apporter.:bye:

      • #59223

        @thuong19 46288 wrote:

        Bonsoir Julia1323,
        C’est un sujet bien brûlant que ta directrice de stage t’a permis de choisir dès ta première année de master en sociologie. Il faut espérer que les résultats de tes recherches ne permettront pas à certains de condamner la situation telle qu’elle existe au Viêtnam, sans connaître véritablement le contexte sociétal des moeurs ancestraux encore présent dans la population, et les situations sanitaire et matérielle dans lesquelles travaille le milieu médical.
        A mon avis, ton sujet de thèse devrait plutôt s’intituler : régulation des naissances au Viêtnam (et non pas de la fécondité); la contraception féminine, et masculine étant bien évidemment les moyens privilégiés. L’avortement comme dans le monde entier n’étant pas un moyen de régulation, mais une réponse à une situation accidentelle ou dramatique.
        Ces réserves étant faites, je peux te mettre en rapport avec des gynécologues Viêtnamiens (à condition évidemment qu’ils acceptent de collaborer pour ton sujet de thèse.).Ils sont tous francophones, ils sont tous venus travailler un an en France en milieu hospitalier, ils ont tous pratiqué des avortements ,même en France pendant leur stage.(pas de gaité de coeur d’ailleurs).
        Lam habite et travaille à l’hopital de Hué : tu peux correspondre avec lui par email.Il est plutôt orienté recherche.
        Thi Lan travaille à Hanoï, tu pourrais la voir quand tu y seras.
        Lan An quant à elle est restée en France.Elle était gynécologue à Haïphong.Elle exerce actuellement en milieu hospitalier à Châteauroux.Je pourrais t’organiser une rencontre si tu le souhaites.
        A Hanoï ,je connais un autre toubib, mais il est chirurgien.Il pourrait également te mettre en contact avec des confrères et consoeurs gynécos sur Hanoï.
        Pour la partie évolution des moeurs chez les jeunes femmes d’aujourd’hui et ses conséquences malheureuses, ( c’est ainsi que je vois les choses,je suis vieux jeu), je ne pourrais pas t’aider.Tu verras sur place à Hanoï.
        Voilà en résumé l’aide que je peux t’apporter.:bye:

        Quel bonheur!
        Merci beaucoup pour tous ces contacts potentiels! Je souhaiterais bien évidemment rencontrer Thi Lan quand je serai à Hanoi, si tu peux nous mettre en contact (si elle est d’accord bien sur) ce serait parfait! Ton ami le chirurgien serait également une aide précieuse si il peut me permettre de rencontrer certains de ses confrères gynécologues. Tu ne peux pas savoir la joie que j’éprouve de voir que ma recherche prend vie! Pour tes réserves sois rassuré, la sociologie est une discipline fondée sur l’objectivité et la neutralité vis-à-vis des prénotions, le chercheur doit savoir mettre ses opinions de côté et pour ma part je suis loin d’être immergée dans un débat pour ou contre l’avortement. Ce qui m’intéresse avant tout c’est l’influence de la société et des pouvoirs publics sur la fécondité des Vietnamiennes, et les répercussions sur leur santé. Être pour ou contre l’avortement, là n’est pas la question, je pense même n’avoir pas d’avis tranché sur la question, cela dépend des cas, des femmes, des contextes et c’est une liberté individuelle je crois, qui peut juger après tout? Cela fait plus de deux ans déjà que je travaille sur ce sujet, j’ai pu analyser les résultats d’enquêtes démographiques de grande ampleur (près de 6000 questionnaires) et m’entretenir avec une quantité de Vietnamiennes venues en France après leur majorité pour leurs études ou pour s’y installer. Toutes me disent que l’avortement est souvent employé comme un moyen de contraception a posteriori de la fécondation, sais-tu qu’il était vivement condamné et puni dans le code des Tong et des Lê? Ce n’est que depuis le milieu du 20ème qu’il est progressivement toléré puis encouragé par le gouvernement. Aujourd’hui cela pose de graves problèmes sanitaires le suivi médical étant difficile à la campagne par exemple. Je ne juge en aucun cas la situation de l’avortement au Viêt-Nam et la raison pour laquelle ma thèse s’appelle la régulation de la fécondité et non la régulation des naissances est justement car il y a une grosse partie consacrée à la contraception, à la forte prévalence du stérilet et des méthodes traditionnelles. C’est un préjugé que de croire que l’avortement est une solution à un problème que l’on a pas prévu, dans beaucoup de cas il est vécu comme un risque à courir car il peut être gratuit à la différence de la pilule ou du préservatif (respectivement 6% d’utilisation dans la population féminine vietnamienne âgée de 15 à 49 ans). L’avortement est un sujet délicat en France et dans beaucoup de pays du monde mais il est vécu et abordé différement selon les sociétés, les époques et les religions, il ne faut pas le penser d’un oeil occidental, en tous les cas c’est ce que j’essaye de faire. J’éspère que mes explications t’aideront à mieux comprendre mon travail et la sociologie de l’avortement au Viêt-Nam, je te remercie encore pour les contacts avec des gynécologues vietnamiens, c’est très sympa. C’est un plaisir de discuter de cette recherche avec toi, tu m’aides beaucoup car je n’ai que trop rarement l’occasion d’en discuter.

      • #59224
        julia1323;46319 wrote:
        Quel bonheur!
        Merci beaucoup pour tous ces contacts potentiels! Je souhaiterais bien évidemment rencontrer Thi Lan quand je serai à Hanoi, si tu peux nous mettre en contact (si elle est d’accord bien sur) ce serait parfait! Ton ami le chirurgien serait également une aide précieuse si il peut me permettre de rencontrer certains de ses confrères gynécologues. Tu ne peux pas savoir la joie que j’éprouve de voir que ma recherche prend vie! Pour tes réserves sois rassuré, la sociologie est une discipline fondée sur l’objectivité et la neutralité vis-à-vis des prénotions, le chercheur doit savoir mettre ses opinions de côté et pour ma part je suis loin d’être immergée dans un débat pour ou contre l’avortement. Ce qui m’intéresse avant tout c’est l’influence de la société et des pouvoirs publics sur la fécondité des Vietnamiennes, et les répercussions sur leur santé. Être pour ou contre l’avortement, là n’est pas la question, je pense même n’avoir pas d’avis tranché sur la question, cela dépend des cas, des femmes, des contextes et c’est une liberté individuelle je crois, qui peut juger après tout? Cela fait plus de deux ans déjà que je travaille sur ce sujet, j’ai pu analyser les résultats d’enquêtes démographiques de grande ampleur (près de 6000 questionnaires) et m’entretenir avec une quantité de Vietnamiennes venues en France après leur majorité pour leurs études ou pour s’y installer. Toutes me disent que l’avortement est souvent employé comme un moyen de contraception a posteriori de la fécondation, sais-tu qu’il était vivement condamné et puni dans le code des Tong et des Lê? Ce n’est que depuis le milieu du 20ème qu’il est progressivement toléré puis encouragé par le gouvernement. Aujourd’hui cela pose de graves problèmes sanitaires le suivi médical étant difficile à la campagne par exemple. Je ne juge en aucun cas la situation de l’avortement au Viêt-Nam et la raison pour laquelle ma thèse s’appelle la régulation de la fécondité et non la régulation des naissances est justement car il y a une grosse partie consacrée à la contraception, à la forte prévalence du stérilet et des méthodes traditionnelles. C’est un préjugé que de croire que l’avortement est une solution à un problème que l’on a pas prévu, dans beaucoup de cas il est vécu comme un risque à courir car il peut être gratuit à la différence de la pilule ou du préservatif (respectivement 6% d’utilisation dans la population féminine vietnamienne âgée de 15 à 49 ans). L’avortement est un sujet délicat en France et dans beaucoup de pays du monde mais il est vécu et abordé différement selon les sociétés, les époques et les religions, il ne faut pas le penser d’un oeil occidental, en tous les cas c’est ce que j’essaye de faire. J’éspère que mes explications t’aideront à mieux comprendre mon travail et la sociologie de l’avortement au Viêt-Nam, je te remercie encore pour les contacts avec des gynécologues vietnamiens, c’est très sympa. C’est un plaisir de discuter de cette recherche avec toi, tu m’aides beaucoup car je n’ai que trop rarement l’occasion d’en discuter.

        Bonjour Julia :bye:

        Il me semble que le gouvernement vietnamien vient de créer de nouvelles lois pour combattre l’avortement sélectif alors que comme dans la plupart des pays asiatiques, les garçons sont préférés aux filles.

        La loi prévoit maintenant des amendes pouvant aller jusqu’à 15 millions de Dong, (soit environ 850 €) pour tout avortement réalisé avec des raisons de sélection sexuelle.

        Ceux qui seront reconnus coupables d’avoir forcé des femmes vietnamiennes à avorter pour des raisons de sélections sexuelles, pourront eux être condamnés à payer entre 7 millions et 15 millions de Dong (soit 400 à 680 €).

        Le nombre d’avortements au Vietnam est assez important depuis quelques temps, et un rapport en juillet dernier avait indiqué que de jeunes filles utilisaient souvent l’avortement comme un moyen contraceptif. 300 000 avortements ont lieu chaque année au Vietnam selon un journal local qui rapportait ce week-end que le Ministre de la Santé indiquait que la plupart des jeunes femmes pratiquant l’avortement sont très jeunes et bien souvent non-mariées.

        L’hopital gynécologiste de Hanoi indiquait pour sa part qu’entre 20 et 30 avortements sont pratiqués chaque jour, et que l’âge des femmes le pratiquant est de plus en plus jeune.

        (Source [URL= »http://www.chretiente.info) »]http://www.chretiente.info) [/URL]

        NVTL :jap:

      • #59249
        thuong19;46288 wrote:
        …Pour la partie évolution des moeurs chez les jeunes femmes d’aujourd’hui et ses conséquences malheureuses, ( c’est ainsi que je vois les choses,je suis vieux jeu)…

        On est alors au moins deux à être vieux jeu !

        L’avortement, tout aussi justifié qu’il soit parfois, ne me semble qu’un aveu d’échec de l’enseignement de la sexualité et de la contraception. Ce ne peut être qu’un pis aller, devant disparaître plus ou moins rapidement. Mais il ne faut pas non plus trop se bercer d’illusion, dans la société européenne, où la contraception est largement vulgarisée et financièrement abordable, l’avortement existe encore.

        Et quid de la vasectomie ? Solution assez largement répandue en Suisse, mais, sauf erreur de ma part est interdite en France (mutilation volontaire).
        Qu’en est-t-il au Vietnam ? Un nouvel angle d’approche pour Julia1323 ?

        Je crois, Julia1323, que si tu écoutes toutes les suggestions de FV, tu ne vas pas te retrouver à la tête d’un thème de thèse, mais à la tête d’un thème de recherche pour, au moins, les vingt prochaines années :).

      • #59234

        Tout d’abord, je tiens à dire que je suis tout particulièrement ce fil de discussions qui devient très intéressant, grâce aux différents intervenants et réponses…

        J’ai reçu ce matin le mail de mon amie, et je répond donc à tes questions :

        julia1323;46259 wrote:
        Quand ton amie a décidé d’avorter a-t-elle du remplir un formulaire? devait-elle être accompagnée pour l’intervention? qu’ont-ils fait du foetus avorté? quel est le tarif légal pour un avortement dans l’hôpital où elle est allée? de quel hôpital s’agissait-il?

        – elle n’a rempli aucun formulaire
        – elle y est allée avec sa mère, mais c’était plus pour un soutien moral que par nécessité (si elle y avait été seule, il n’y aurait eu aucun problème, selon elle…)
        – elle ne sait pas ce qui est advenu du foetus. L’opération a été difficile, psychologiquement, pour elle, et elle n’a pas cherché à savoir.
        – elle a payé 500 000 vnd pour l’opération (+ 50 000 vnd de « bonus » pour le médecin, à la fin). Elle a ensuite payé 200 000 vnd pour la visite à l’hôpital d’Hô Chi Minh (médicaments compris)
        – en fait, ce n’était pas un hôpital, mais une clinique de Hà Noi, où l’opération s’est déroulée. Je n’ai pas osé lui demander lequel précisément…

        Voilà !

      • #59250

        @BenP 46345 wrote:

        Tout d’abord, je tiens à dire que je suis tout particulièrement ce fil de discussions qui devient très intéressant, grâce aux différents intervenants et réponses…

        J’ai reçu ce matin le mail de mon amie, et je répond donc à tes questions :

        – elle n’a rempli aucun formulaire
        – elle y est allée avec sa mère, mais c’était plus pour un soutien moral que par nécessité (si elle y avait été seule, il n’y aurait eu aucun problème, selon elle…)
        – elle ne sait pas ce qui est advenu du foetus. L’opération a été difficile, psychologiquement, pour elle, et elle n’a pas cherché à savoir.
        – elle a payé 500 000 vnd pour l’opération (+ 50 000 vnd de « bonus » pour le médecin, à la fin). Elle a ensuite payé 200 000 vnd pour la visite à l’hôpital d’Hô Chi Minh (médicaments compris)
        – en fait, ce n’était pas un hôpital, mais une clinique de Hà Noi, où l’opération s’est déroulée. Je n’ai pas osé lui demander lequel précisément…

        Voilà !

        Merci beaucoup de toutes ces précisions, c’est très intéressant même si je pense à ton amie qui a subi quelque chose de difficile. Cela va bien m’aider pour ma thèse, je suis ravie de voir que ce forum est très actif et intéressé par mes recherches.
        Pour abgech, sache que la stérilisation au Viêt-Nam est autorisée et pendant longtemps elle a été encouragée grâce à des primes accordées aux hommes et femmes qui se faisaient stériliser, je ne sais pas si c’est toujours le cas actuellement. Je l’avais abordé dans mes précédentes recherches mais ce n’est plus tellement d’actualité au Viêt-Nam où le stérilet est le moyen de contraception n°1 et où les campagnes contraceptives mettent l’accent à présent sur le préservatif pour enrayer le fléau du virus HIV qui se répand dans le pays. Très intéressantes ces différentes interventions!

      • #59251

        @NoiVongTayLon 46320 wrote:

        Bonjour Julia :bye:

        Il me semble que le gouvernement vietnamien vient de créer de nouvelles lois pour combattre l’avortement sélectif alors que comme dans la plupart des pays asiatiques, les garçons sont préférés aux filles.

        La loi prévoit maintenant des amendes pouvant aller jusqu’à 15 millions de Dong, (soit environ 850 €) pour tout avortement réalisé avec des raisons de sélection sexuelle.

        Ceux qui seront reconnus coupables d’avoir forcé des femmes vietnamiennes à avorter pour des raisons de sélections sexuelles, pourront eux être condamnés à payer entre 7 millions et 15 millions de Dong (soit 400 à 680 €).

        Le nombre d’avortements au Vietnam est assez important depuis quelques temps, et un rapport en juillet dernier avait indiqué que de jeunes filles utilisaient souvent l’avortement comme un moyen contraceptif. 300 000 avortements ont lieu chaque année au Vietnam selon un journal local qui rapportait ce week-end que le Ministre de la Santé indiquait que la plupart des jeunes femmes pratiquant l’avortement sont très jeunes et bien souvent non-mariées.

        L’hopital gynécologiste de Hanoi indiquait pour sa part qu’entre 20 et 30 avortements sont pratiqués chaque jour, et que l’âge des femmes le pratiquant est de plus en plus jeune.

        (Source [URL= »http://www.chretiente.info) »]http://www.chretiente.info) [/URL]

        NVTL :jap:

        Bonjour, en effet les garçons sont préférés aux filles car ce sont eux qui rendent le culte aux ancêtres et ce sont chez le fils ainé que les parents viennent habiter lorsque celui-ci est marié et qu’ils sont âgés, en tous les cas cela existe même si ce n’est pas dans 100% des cas. Concernant les lois sur les avortements selectifs elles existent, il y a celle dont tu parles mais il y a également l’ordonnance de santé de début 2000 qui en parle et le condamne. Malheureusement comme chacun sait ce qui est interdit n’est pas pour autant éradiqué, les échographies représentent une manne financière importante pour les docteurs qui en conseillent au moins une par mois certaines en ayant entre 20 et 30 durant une seule grossesse! chacune étant payante bien sûr et se faisant au détriment d’autres examens gynécologiques de suivi de grossesse. Là encore, les enjeux économiques jouent un grand rôle.

      • #59256
        mai

          bonjour julia ,je n’ai persỏnnellement aucune admiration pour aucun sociologue que ce soit, sauf à considerer en france l’importance de Pierre Bourdieu ..encore que ses conclusions sủr la domination masculine ait été largement anticipée par les feministes sans passer par des enquetes de terrain (cad comptables)mais par la simple analyse des comportements visibles dans le champ social..ceci dit tous mes encouragements particulièrement sur le terrain des avortements selectifs.. En effet ceci sera le champ concret qui permettra d’évaluer la situation des femmes au viet nam..J’attends vivement des études sur le sujẹt..et donc de tes etudes..mais il me semble qu’au viet nam existe un courant souterrain qui échappe à l’analyse sociologique – en tout cas c’est mon cas ayant eu une mere vietnamienne- un courant que seule l’anthropologie peut saisir -et qui s’appelle le culte des deesses meres-et qui dans le concret fait qu’une mere compte sur sa fille-la situation des femmes vietnamiennes a eu de quoi susciter les envies dês europeeenennes à un certain moment de leur histoire.Je pense donc qu’il faut sortir de l’essentialisme et regarder l’histoire pour mettre en perpective le present..certes il faut le regarder
          autre chose : si le culte des ancetres « iédeogiquement » justifie l’importance de la progéniture mâle , elle ne se justifie ce me semble- économiquement dans les rizières où les femmes ont autant d’importance..C’est peut etre pourquoi les viets peuple pragmastique ont accordé aux femmes le droit -dans certains cas- et entorse au culte- cette possibilté aux femmes..

        • #59261
          thuong19
          Participant
            BenP;46345 wrote:
            – en fait, ce n’était pas un hôpital, mais une clinique de Hà Noi, où l’opération s’est déroulée. Je n’ai pas osé lui demander lequel précisément…

            Salut BenP,
            merci d’avoir précisé ce fait qui est d’importance capitale concernant les avis que l’on peut porter sur le fonctionnement des hopitaux au Viêtnam.:bye:

          • #59262
            thuong19
            Participant
              abgech;46338 wrote:
              Et quid de la vasectomie ? Solution assez largement répandue en Suisse, mais, sauf erreur de ma part est interdite en France (mutilation volontaire).
              Qu’en est-t-il au Vietnam ? Un nouvel angle d’approche pour Julia1323 ?

              Je crois, Julia1323, que si tu écoutes toutes les suggestions de FV, tu ne vas pas te retrouver à la tête d’un thème de thèse, mais à la tête d’un thème de recherche pour, au moins, les vingt prochaines années :).

              salut abgech,
              la vasectomie est toujours interdite en France, sauf pour raison médicale grave.

              @julia1323
              ,
              j’espère que tu prends des notes Julia1323, ton enquête a commencé, et si tu as peur d’oublier certaines interventions, fait ronronner ton imprimante.Parceque après la master 1 ,il y a le master 2, et tu continueras avec un master de recherche pendant au moins 20 ans:bye:

            • #59284

              bjr Julia ,bon je me plonge ,sauf nous ne sommes pas à la même époque .à l’ âge 16 à17 je vivais à saigon ,j’avais aucun renseignement de la part de l’école ou des parents sur la sexualité, je devais utiliser l’ avortement comme le moyen de contraception .De peur de mes parents ,aussi ceux de mon chum et mon chum m’ avait fait la pression
              dont sa soeur qui avait utilisé cette méthode aussi m’emmenait voir une sage femme en cachette. la1er c’était bien passer , la 2è fois en rentrant chez nous j’avais l’ hémorragie ,mon chum l’emmenait chez 1 cabinet ,le médecin refusait de me traiter de peur d’etre responsable ,finalement à Tu Du hopital m’a pu sauvé .(dans le temps coutait 5000 d). maintenant au vn es ce que des cours de sexualité pour renseigner ouvertement aux jeunes

            • #59299

              @thuong19 46364 wrote:

              salut abgech,
              la vasectomie est toujours interdite en France, sauf pour raison médicale grave.

              @julia1323
              ,
              j’espère que tu prends des notes Julia1323, ton enquête a commencé, et si tu as peur d’oublier certaines interventions, fait ronronner ton imprimante.Parceque après la master 1 ,il y a le master 2, et tu continueras avec un master de recherche pendant au moins 20 ans:bye:

              j’ai déjà mon master recherche cher thuong 19, je suis étudiante en thèse (bac + 6) mon enquête a commencé il y a deux ans déjà…

            • #59300

              @mai 46356 wrote:

              bonjour julia ,je n’ai persỏnnellement aucune admiration pour aucun sociologue que ce soit, sauf à considerer en france l’importance de Pierre Bourdieu ..encore que ses conclusions sủr la domination masculine ait été largement anticipée par les feministes sans passer par des enquetes de terrain (cad comptables)mais par la simple analyse des comportements visibles dans le champ social..ceci dit tous mes encouragements particulièrement sur le terrain des avortements selectifs.. En effet ceci sera le champ concret qui permettra d’évaluer la situation des femmes au viet nam..J’attends vivement des études sur le sujẹt..et donc de tes etudes..mais il me semble qu’au viet nam existe un courant souterrain qui échappe à l’analyse sociologique – en tout cas c’est mon cas ayant eu une mere vietnamienne- un courant que seule l’anthropologie peut saisir -et qui s’appelle le culte des deesses meres-et qui dans le concret fait qu’une mere compte sur sa fille-la situation des femmes vietnamiennes a eu de quoi susciter les envies dês europeeenennes à un certain moment de leur histoire.Je pense donc qu’il faut sortir de l’essentialisme et regarder l’histoire pour mettre en perpective le present..certes il faut le regarder
              autre chose : si le culte des ancetres « iédeogiquement » justifie l’importance de la progéniture mâle , elle ne se justifie ce me semble- économiquement dans les rizières où les femmes ont autant d’importance..C’est peut etre pourquoi les viets peuple pragmastique ont accordé aux femmes le droit -dans certains cas- et entorse au culte- cette possibilté aux femmes..

              Ah Bourdieu! quel débat! pour ma part il ne m’inspire rien si ce n’est la face émergente de l’iceberg de ce que peut être la sociologie en France c’est-à-dire un agrégat de sous-disciplines qui peinent à trouver une méthodologie commune…j’y ai trouvé mon compte en alliant à mes recherches une grosse part de démographie même si l’ethnologie et l’anthropologie apportent des visions intéresantes également. Pour un sujet de thèse, qui en soi ne dure que trois ans il vaut mieux choisir un objet et s’y tenir, si je devais étudier toutes les dimensions de la fécondité, de la natalité et des rapports hommes/ femmes je n’aurais pas assez d’une vie pour m’en saisir!!! Mais merci quand même! quand au culte des ancêtres je sais qu’il peut être rendu par les femmes, et les femmes travaillent autant voir plus dur que les homems dans les rizières également, c’est ce qui fait la richesse de la réalité sociale, on ne peut rien généraliser mais tout contextualiser!!! mais si tu as d’autres idées ou si tu veux développer celles que tu m’as exposé l’inscription à la fac est libre et tu ferais certainement un bon étudiant dans les sciences sociales sur le viet-nam!

            • #59302
              thuong19
              Participant
                julia1323;46408 wrote:
                j’ai déjà mon master recherche cher thuong 19, je suis étudiante en thèse (bac + 6) mon enquête a commencé il y a deux ans déjà…

                Mille excuses,comme tu t’étais présentée comme étudiante en première année de sociologie…:confused:, j’avais pensé que ton enquête ne faisait que commencer.Mais 20-2 = 18ans encore ?:bye:
                En ce qui concerne les contacts possibles avec des gynécos du Viêtnam, LAM qui est sur Hué serait le mieux placé pour te répondre sur les problèmes de contraception et d’avortement.Non seulement il est praticien, mais il tente actuellement d’établir un partenariat entre son Hôpital et l’INSERM de Grenoble (concernant des pathologies rares atteignant les foetus).Il y a donc de fortes chances qu’il soit très au courant du problème de l’avortement au Viêtnam.
                Si tu le souhaites, je te donne son Email en MP après lui en avoir parlé, évidemment.
                Quant aux autres de Hanoï ce sera au moment où tu y seras.:jap:
                PS: euh ….Mai est une femme, et elle a déjà fini ses études de……

              • #59365

                @thuong19 46411 wrote:

                Mille excuses,comme tu t’étais présentée comme étudiante en première année de sociologie…:confused:, j’avais pensé que ton enquête ne faisait que commencer.Mais 20-2 = 18ans encore ?:bye:
                En ce qui concerne les contacts possibles avec des gynécos du Viêtnam, LAM qui est sur Hué serait le mieux placé pour te répondre sur les problèmes de contraception et d’avortement.Non seulement il est praticien, mais il tente actuellement d’établir un partenariat entre son Hôpital et l’INSERM de Grenoble (concernant des pathologies rares atteignant les foetus).Il y a donc de fortes chances qu’il soit très au courant du problème de l’avortement au Viêtnam.
                Si tu le souhaites, je te donne son Email en MP après lui en avoir parlé, évidemment.
                Quant aux autres de Hanoï ce sera au moment où tu y seras.:jap:
                PS: euh ….Mai est une femme, et elle a déjà fini ses études de……

                Alors pour éviter d’aller plus loin dans la confusion je vais clairement me présenter: j’ai 23 ans et je suis étudiante en 1ère année de doctorat de sociologie à l’université de provence d’aix. Ma thèse a débuté en octobre 2007 mais durant mes deux années de Master j’avais pour sujet de mémoire l’avortement au V-N. Sinon je serais ravie de pouvoir contacter ton ami de Hué si il est d’accord, et ton amie de Hanoi quand j’y serai. N’hésites pas à utiliser ma MP! Merci de ton aide!

              • #61358
                thuong19
                Participant

                  Salut Julia1323
                  Je te donne des éléments récents susceptibles de t’intéresser pour ton sujet de thèse:

                  Quote:
                  Vietnam: forte hausse des naissances d’un 3e enfant
                  24/03/2008 — 7:21 PM
                  Hanoi, 24 mars (AVI) – Depuis janvier dernier, le Vietnam a enregistré plus de 182.000 naissances d’un 3e enfant par couple, soit une hausse supérieure à 35% en un an.

                  Selon les démographes, ce constat montre que le travail de planning familial n’est pas aussi efficace qu’il le faudrait et cache le risque d’un éventuel accroissement du taux de natalité.

                  Selon des statistiques, en mars, une augmentation du taux de natalité a été signalée dans 35 des 64 villes et provinces, dont 16 ayant connu une hausse significative des naissances d’un 3e enfant, surtout la province de Son La (Nord) (+57,7%).

                  Par ailleurs, le nombre d’usagers des mesures contraceptives a chuté. Si cette situation se poursuit, il sera difficile d’atteindre l’objectif de réduire de 0,3 pour mille le taux de natalité. -AVI

                • #61366

                  Bonjour à tous,

                  Vous m’excuserez d’arriver à la traîne, mais, comme BnP (mais où est-il encore passé ?) l’as souligné, ce sujet est fort intéressant, et je voudrais faire remarquer que le recours à l’avortement comme moyen contraceptif me semble une caractéristique de milieux défavorisés en premier lieu. Par exemple en France, il se pratique toujours malgré l’éducation sexuelle en milieu scolaire, par exemple dans le Nord, où on relève aussi la pratique coutumière de l’inceste. C’est pourquoi la légalisation de l’IVG était nécessaire, afin d’assurer de meilleures conditions à cette intervention persistente dans un certain milieu social,malgré la généralisation des moyens contraceptifs.

                  D’autre part, en Grèce, pays de l’Union Européenne, que l’on croirait faire partie des pays riches, les femmes ont recours à l’avortement plusieurs fois dans leur jeunesse avant de donner naissance à des enfants, alors qu’il est interdit par la loi. C’est quelque chose qui m’a frappée quand je l’ai appris car c’est très courant, comme si l’avortement était une intervention anodine. Il y a donc aussi un élément culturel, provenant du milieu familial, car la famille grecque peut se comparer à la famille vietnamienne, par son côté resserré, peu propice à l’indépendance des filles.

                  Amicalement,

                  Thu Huong

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