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20 septembre 2006 à 9h46 #1300
HO XUAN HUONG Celèbre poétesse du Viêt Nam Une des toutes premières de l’Asie
II m’échoit aujourd’hui l’honneur et la joie de présenter aux lectrices et lecteurs d’HYGIE la grande poétesse du Viêt Nam et l’anthologie de son œuvre éditée à Paris en 1995.
Imaginez un pays confucéen et féodal à la fin du 18è siècle avec une cour et des mandarins tout puissants, imaginez le village Quinh Luu près de la capitale au Nord du Viêt Nam où naquit une petite fille du nom de HO XUAN HUONG.
Dès sa jeunesse, elle fut percue comme une enfant très rebelle, libre, effrontée, affrontant les plaisanteries des garçons, relevant les défis dans les joutes poétiques. Contemporaine du très connu poète NGUYEN DU (auteur de KIM VAN KIEU) avec qui elle eut des liens privilégiés, ses poemes devinrent vite célèbres par leur qualité littéraire et leur esprit frondeur: ils prennent souvent la défense de la cause des femmes. Le cercle littéraire qu’elle anime à Hô Tây (un des lacs de Ha Nôi) fut le premier des cercles littéraires de son temps. L’histoire de sa vie et de ses amours fut très mouvementée. Elle mourut en 1822 dans 1’indiffèrence de tous, malheureusement…
De son œuvre, pour une grande partie écrite en langue nationale (Nôm) il ne reste que le carnet intime « Le recueil Luu Huong Ky >> (Parfum du sol natal), confié à un ami, écrit en Nôm principalement et pour quelques poèmes, en chinois. Les poèmes de Ho Xuan Huong ne furent donc pas é.
Il faut savoir qu’à cette époque l’enseignement comme l’édition des livres au Viet Nam se faisait uniquement en chinois. Le poète NGUYEN DU fut édité en Chine.
L’œuvre de Ho Xuan Huong fut donc perpétuée à travers des siècles (comme ce fut le cas de François Villon en France) par les troubadours, les chanteurs, poetes ou autres artistes. Ses devinettes érotiques et osées à conclusion purement anodine, intitulées Do Tuc
Giang Thanh, furent très appréciées par le peuple. La poetesse pratiqua à merveille l’art du détour suggérant aux lecteurs des images érotiques intimistes très osées alors qu’en réalité il était question d’un objet anodin.
On sait maintenant que Ho Xuan Huong fut pour son époque une femme lettree, moderne, féministe avant l’heure, battante, habitée par « I’amour sincère ». Malgré un destin difficile, elle a su exprimer avec audace des idées très avancées sur l’hypocrisie et les injustices sociales, sur l’insupportable solitude des femmes, la force du désir et la douleur d’aimer (sans retour). Ho Xuan Huong fut elle attirée par la philosophie ?…
Dans son poème Esplanade Khan Xuan elle s’interrogea: (tout son être brûlant d’amour) sur « I’abandon des liens avec la terre » et « comment tarir la source des sentiments et des passions » pour atteindre le Bonheur car tout est « changement et illusion ».
Parlant de Ho Xuan Huong le grand poète Jean RISTAT (1) dit « Dans la lutte des femmes au long des siècles l’œuvre de Ho Xuan Huong fait figure de phare. C’est grâce à la transmission orale qu’on a retrouvé ses poèmes. On en fit des chansons. La mémoire populaire promet l’éternité à qui sait la conquérir ».
MINH THANH TRAN VAN PHI
(I) M. Jean RISTAT, poete très connu, Secrétaire Perpétuel de la Fondation ARAGON TRIOLET, Ingénieur au CNRS, Directeur de la Revue des Lettres Françaises.
L’ANTHOLOGIE DE L’ŒUVRE DE HO XUAN HUONG
A la fin du 18 è siècle au Viet Nam l’enseignement et l’édition des livres au Viet Nam se faisant en chinois, I’œuvre de Ho Xuan Huong écrite en Nom (langue nationale) ne fut donc pas éditée. Certains de ses poemes intitulés
Devinettes (Do Tuc Giang Thanh) transmis oralement, pratiquaient à merveille l’art du détour, suggérant des images mtimistes érotiques et osées alors qu’en réalité on aboutissait toujours à une conclusion prude et innocente. Ils signifiaient souvent un objet familier (un métier à tisser, un éventail, une grotte, un tambour, un dessert, etc…).
Cette transmission orale des poèmes en langue nationale (Nôm) permet à présent de les imprimer en langue nationale actuelle (Quôc Ngu) sans trop de risques de déformations. Mais d’un autre côté, elle nous conduit à nous interroger sur de possibles arrangements et plagiats.
A Paris Mr. Hoang Xuan Han fut un lettré et savant de très haute renommée. Il a entrepris de faire une recherche approfondie sur la vie et l’œuvre de Ho Xuan Huong depuis de longues années.
D’un autre côté et à Paris également, nous sommes une équipe de traducteurs chercheurs à vouloir traduire l’œuvre de Ho Xuan Huong en français pour la faire aimer et connaître aux amis de la poésie en France.
Ce fut donc le nom de Ho Xuan Huong qui nous fit rencontrer Mr. Hoang Xuan Han. Ilnous accueillir très chaleureusement et nous aida pour notre traduction.
Pour cette anthologie de Ho Xuan Huong tous les poèmes publiés sont authentifiés par Mr. Hoang Xuan Han. De plus, il a accepté de les calligraphier en Nôm et en Chinois. Il dessina aussi le logo avec une citation de Nguyen Du en couverture. Ce fut un travail colossal dont nous sommes profondément reconnaissants.
Le célèbre poète national XUAN DIEU (dont le musèe se trouve actuellement à Hâ Nôi) eut vent de cette édition. Il fut très enthousiaste et nous encouragea en acceptant de transcrire les textes Nôm en textes manuscrits QuôcNgu (vietnamien actuel).
Après deux années de labeur, nous voici devant cette anthologie, qui en plus d’un très bel objet livre contient l’essentiel de l’œuvre de la grande poétesse Ho Xuan Huong une des toutes premières de l’Asie.
Jeune fille endormie
Le vent d’été de sa fraîcheur caresse
Une jeune fille alanguie, profondément endormie ?
Un peigne de bambou retient sa chevelure.,
Le corsage défait découvre deux seins purs
Collines de tendresse aux parfums retenus,
Source de féerie aux promesses mutines.
Le galant cavalier hésite à la quitter
Déchiré entre l’inassouvi et l’inachevéPoème Hô Xuân Huong
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20 septembre 2006 à 15h47 #25937
merci pour l’info
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20 septembre 2006 à 19h00 #25941
:thanks: Marseille 13013.
Je n’ai pas encore lu des oeuvres de cette poétesse, mais seulement la signification de son prénom me donne déjà envie.
Hô xuân huong=parfum du printemt. Quel beau et poétique prénom !!!
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6 octobre 2006 à 17h44 #26376
existe t’il des traductions en français ?merci
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6 octobre 2006 à 18h32 #26380
J’adore cette poétesse, je n’ai trouvé pour l’instant que ce receuil de poéme « Spring Essence : the poetry of Ho Xuan Huong » trouvé sur Amazon.
Edition en trois langues, Chinois, Vietnamien et AnglaisAprès avoir lu la superbe oeuvre de Nguyen Du « le conte de Kieu », j’ai adoré ce receuil
Je viens de voir sur Amazon.fr « L’Oeuvre de la Poetesse Vietnamienne Ho-Xuan-Huong (Texte Nom N 2) (Broché) »
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6 octobre 2006 à 22h00 #26389
:jap: Pour répondre à Mai:
HO XUAN HUONGFruit du Jacquier:
– Mon corps est comme le fruit du jacquier
– Une écorce bien rugueuse, une pulpe épaisse
– Ami, si vous l’aimez, enfoncez votre coin
– Mais de grâce, ne le palpez pas, vos doigts en seraient engluésConcubine:
– O mon préfet, pour la vie, vous m’avez quittée!
– Notre dette d’amour est entièrement acquittée
– Arc et flèches sont dispersésaux quatre coins du Ciel
— Où donc le fléau de la balance du Créateur s’est-il perdu ?
– Pour toujours, la matrice universelle est refermée.
– Vingt-sept mois, qu’est-ce donc ?
– O mon préfet, pour toujours, vous m’avez quittée
– Hélas ! mon pauvre époux, mon pauvre époux hélas!
– Notre union n’a duré que ce temps
– Le tétard n’a-t-il pas déjà perdu sa queue
– Dix mille pièces d’or ne peuvent au crapaud rendre ses marques à la chauxEt les bonzes:
– Un crâne tout ras, des habits non ourlés
– Devant des pains de riz gluant, offrande des fidèles,
– Derrière, six, sept dames, bonzesses effarouchées
– Un coup de cymbale par-ci, un coup de gong par-là
– Et la prière s’étire, se traîne, s’allonge
– A force d’ascèse, peut-être sera-t-il vénérable,
– On verra dodeliner sur le trône aux lotus– Toute une vie d’ascèse, lourde comme un bloc de pierre
– Et voilà, il suffit d’un rien, d’un petit rien !
– La barque de la compassion allait atteindre aux rives de l’Est
– Si le vent contraint n’avait brouillé voiles et cordage– Le bonze est en prière « Na Mô »
– Passe une belle, panier en main
– Qui s’en va à la pêche aux crabes
– Le coeur du bonze
– S’emplit de rêves
– Il laisse là le Livre Saint
– Et cout après la demoiselle
– Par quel chemin est-elle passée ?
– Et notre bonze va
– Et notre bonze vient
– En égrenant son chapelet.Avocate de la concubine et de la fille-mère:
– Partager un mari avec une autre, p de sort
– L’une dort sous des couvertures bien ouatées, l’autre gèle
– Au hasard, il va échoir une rencontre
– Une ou deux fois par mois, trois fois rien.
– On s’accroche pour arracher une bolée, et le riz est mal cuit.
– On sert comme une servante, sauf qu’on n’est pas payée.
– Ah ! Si j’avais su qu’il en était ainsi
– Je me serais résignée à rester seule comme autrefois– Quel malheur d’être concubine !
– Repiquage
– Labour
– Et la nuit
– Sans mari
– Toute seule
– Sans natte
– Avec le froid qui mord
– « Hé! la seconde
– Crie l’aînée
– Dès que point l’aube
– Cuis le son
– Coupe les patates
– hache aussi les lentille d’eau «
– O mon père et ma mère
– Suis-je ainsi condamnée
– Jour après jour
– Par votre pauvreté !– Un moment de complaisance, et me voici dans de beaux draps !
– O mon aimé, ressens-tu toute ma peine ?
– Le ciel n’a pas fait surgir le signe du destin
– Que déjà un trait vient barrer le tronc du saule
– Pour cent années, la faute, tu la supporteras
– J’accepte, moi de porter le fruit de notre amour
– Les gens peuvent médire, peu nous importe,
– Avisé ou pas, on n’en est pas moins habile.Le droit de la femme à l’amour charnel:
(Kieu)
– Kieu, dans un bain d’orchidées, trempe son corps, fleur printanière
– Pureté de jade, blancher d’ivoire
– Modelé impeccable, chef-d’oeuvre des dieux.(Ho Xuan Huong)
– Frémissement de brise d’été
– A peine allongée, la jeune fille s’assoupit
– Le peigne, de ses cheveux, a glissé
– Le cache-seins rouge s’est défait
– Pas de rosée sur les deux collines du Pays des fées.
– La source aux fleurs de Pêcher ne jaillit pas encore
– L’homme de bien, hésitant, ne peut en détacher sa vue
– Partir lui est pénible, mais inconvenant de rester.Le Col de Ba Doi
– Un col, un col, encore un col
– Loué soit celui qui cisela ce paysage suspendu !
– Le portique s’ouvre rouge vermeil, avec un faîte bien touffu
– Un rocher gît là, vert foncé, tout couvert de mousse
– La branche de pin tremble sous la rafale de vent
– La rosée perle sur les feuilles de saule toutes mouillées
– Sages, gens de vertu, personne ne veut renoncer
– Pieds fourbus, genoux rompus, tous veulent toujours grimper.La grotte de Cac Co:
– Ciel et terre ont fait naître ce rocher
– Une fente le divise en deux, noire et profonde,
– La mousse couvre ses bords et l’ouverture se fait béante
– Des pins que secoue le vent battent la mesure.
– L’eau bien fraîche perle goutte à goutte en clapotant,
– Et le chemin pour y pénétrer se perd dans le noir,
– Loué soit le sculpteur qui l’a taillée avec talent,
– Maintes gens lorgnent après cette fente grand’ouverte.La montagne du mari et la Femme:
– Quel amusant spectacle le créateur nous offre là
– On avait le Mari, il ajoute la femme
– En haut l’homme au crâne blanchi par la neige
– En bas la femme aux joues humectées de rosée
– Son affection, aux rayons de la lune, il la lui prouve
– Son amour, aux monts et aux eaux, elle le clame
– Rochers qui connaissez depuis longtemps l’amour
– Laissez-nous profiter de nos jeunes années.La balançoire:
– Bravo pour qui a si habilement planté les quatre piliers !
– Les uns montent se balancer, les autres regardent
– Le garçon arquant ses genoux de grue, bande, bande ses reins
– La fille cambrant son dos de guêpe, tend, tend son bassin.
– Quatre pans de pantalons roses claquent au vent,
– Deux paires de jambes s’étirent deux a deux
– ceux qui pratiquent ces jeux printaniers, les connaissent-ils vraiment ?
– Les poteaux retirés, les trous restent à l’abandonL’éventail:
– Dix-sept, dix-huit, quel est le nombre ?
– On ne sait, mais on l’aie, et ne s’en sépare pas
– On l’aime quand, dans sa minceur, il s’évase en triangle
– On l’aime tout ramassé avec le tenon qui l’enfile
– Plus il fait chaud, plus on aime sa fraîcheur,
– On ne s’en lasse pas la nuit, on l’aime encore de jour
– La colle du kaki lui fait des joues bien roses
– Rois et seigneurs ne chérissent que ce machin-làLes Gâteaux trôi:
– Un corps tout blanc, ma condition est d’être ronde
– maintes fois, je flotte ou sombre avec les eaux
– La main qui m’a pétrie me fait dure ou molle,
– Mais je garde toujours un coeur vermeil.Tissage de nuit:
– La lampe allumée, ô quelle blancheur !
– Le bec de cigogne, la nuit durant, ne cesse de gigoter
– Les pieds appuient, se relâchent, bien allègrement,
– La navette enfile la trame, s’en donne à coeur joie
– Large, étroit, petit, gros, tous les formats trouvent à s’ajuster
– Courtes ou longues, les pièces de toutes dimensions se valent
– Celle qui veut bien faire laisse tremper longuement,
– Elle attend trois automnes avant d’en dévoiler la couleur.Elle est essentiellement féminine:
– Que celui qui tient le gourvernail
– Ait ou non le bon plaisir d’accoster
– Mais que celle qui hisse la voile
– Puisse naviguer librement.– Dans la profondeur de la nuit, le tambour des veilleurs résonne
– Une mousse a voilé la surface du vol
– Quelques rochers lointains
– Déchirent les nuages,
– J’en ai assez d’attendre le printemps parti
– Et les brides d’amour qui me sont octroyées.-L’appel bruyant des coqs m’arrive de très loin
– La rancune est en moi, et mon regard se perd au fond du paysage
– Je n’agite pas la crécelle de ma tristesse et pourtant elle résonne
– Ni la cloche de mon chagrin. Alors pourquoi sonne-t-elle donc si fort ?
– leur bruit ne font qu’accentuer ma peine
– Maudit soit le destin qui m’abandonne ainsi
– Hommes de bien et vous lettrés, où êtes-vous ?
– Faut-il croire que déjà la vieillesse m’atteint ?:jap:
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6 octobre 2006 à 22h09 #26391
Les poèmes de Hồ Xuân Hương sont souvent à double sens, je me demande si l’on peut vraiment les traduire.
Par exemple dans le superbe poème ci-dessous, truffé d’allusions à caractère sexuel, le 16ème vers:
« Nước pháo đã nổ đùng ra chiếu » = Le canon (une pièce du jeu d’echecs) joue son coup, éclatant bruyammant dans un échec au roiCe vers peut aussi se comprendre: Le liquide du « pétard » a éclaboussé la natte :bigsmile:
Il y a des allusions quasiment à chaque vers…
Đánh Cờ
Hồ Xuân HươngChàng với thiếp đêm khuya trằn trọc,
Đốt đèn lên đánh cuộc cờ người.
Hẹn rằng đấu trí mà chơi,
Cấm ngoại thuỷ không ai được biết.
Nào tướng sĩ dàn ra cho hết,
Để đôi ta quyết liệt một phen.
Quân thiếp trắng, quân chàng đen,
Hai quân ấy chơi nhau đà đã lửa.Thọat mới vào chàng liền nhảy ngựa,
Thiếp vội vàng vén phứa tịnh lên.
Hai xe hà, chàng gác hai bên,
Thiếp thấy bí, thiếp liền ghểnh sĩ.Chàng lừa thiếp đương khi bất ý,
Đem tốt đầu dú dí vô cung,
Thiếp đang mắc nước xe lồng,
Nước pháo đã nổ đùng ra chiếu.Chàng bảo chịu, thiếp rằng chẳng chịu
Thua thì thua quyết níu lấy con.
Khi vui nước nước non non,
Khi buồn lại giở bàn son quân ngà -
7 octobre 2006 à 5h21 #26401Léon;15238 wrote:Il y a des allusions quasiment à chaque vers…
C’en est au point que ses poèmes ne seraient pas déplacés sous le sujet des devinettes vietnamiennes de DédéHeo et Minh!
Da trắng võ bị bạch
:scratch:
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7 octobre 2006 à 9h39 #26409
C’est : Da trắng vỗ bì bạch
Une réplique possible : Rừng sâu mưa lâm thâm
Hồ Xuân Hương utilisait aussi la contrepèterie, par exemple dans ce poème:
Sư bị làng đuổi
Cái kiếp tu hành nặng đá đeo
Vị gì một chút tẻo tèo teo
Thuyền từ cũng muốn về Tây Trúc
Trái gió cho nên phải lộn lèoJe vous laisse deviner…:bigsmile:
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7 octobre 2006 à 12h09 #26424Léon;15258 wrote:C’est : Da trắng vỗ bì bạch
Oups! 😳 Ma mémoire me lâche (on ne devrait jamais sortir sa science en public quand on est sénile! :punish:le Nème choua)
Rừng sâu mưa lâm thâm
Je reconnais rừng / lâm (n’est-ce pas SL;D)
Je reconnais aussi sâu / thâm après une petite recherche.
Je ne connaissais pas l’onomatopée « lâm thâm » pour la pluie.Par contre, il me semble que ca manque de soufre:bigsmile: pour qualifier complètement.
J’en ai lu une autre sympa aussi: Tay tơ sờ tí ti
Elle colle bien, surtout sur le côté sulfureux. Il faut avouer que c’est beaucoup ce côté sulfureux qui fait l’attrait de HXH.
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7 octobre 2006 à 15h22 #26427
merci pour toutes ces infos
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7 octobre 2006 à 19h29 #26443Nem Chua;15273 wrote:Tay tơ sờ tí ti
Selon un vieil adage :
« Gừng càng già càng cay ».:bigsmile:
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8 octobre 2006 à 0h26 #26453
Les répliques à HXH sont construites comme sa prémisse originelle:
un groupe nominal de deux mots en vietnamien, un verbe, et une onomatopée dont les mots, lus en sino-viet, retrouvent le sens du groupe nominal. À celà s’ajoute un peu de soufre, puisqu’elle évoque des choses sensuelles.
La prémisse classique est:
Da trắng vỗ bì bạch(« La peau blanche tapotée flip flap »?).
Mais « bì » veut aussi dire la peau et « bạch » veut dire blanc en sino-viet (peau blanche se dirait donc « bạch bì »)
Mais évoquer le bruit d’une main sur de la peau blanche, à l’époque de HXH, c’était le comble du sulfureux.
Ca a appelé des réponses (donc construites de la même manière) de la part de tous les mâles sur qui HXH avait de l’ascendant –c’est-à-dire tous les lettrés encore verts!
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8 octobre 2006 à 3h48 #26465
@Nem Chua 15303 wrote:
Da trắng vỗ bì bạch(« La peau blanche tapotée flip flap »?).
Mais « bì » veut aussi dire la peau et « bạch » veut dire blanc en sino-viet (peau blanche se dirait donc « bạch bì »)
Mais évoquer le bruit d’une main sur de la peau blanche, à l’époque de HXH, c’était le comble du sulfureux.
la traduction ne serait pas plus de ce genre dans un sens direct :
« peau blanche tapée avec une gifle » qui pourrait signifier une personne étant giflée, rien de bien sensuel mais en prenant comme tu l’as fait si bien remarqué « bì » comme peau et « bạch » comme blanc, la phrase prend une autre tournure :
« peau blanche claquée contre blanche peau » qui évoquerait maintenant deux corps entrelassés faisant l’amour …. infiniment plus sensuel 😳Ce n’est que mon analyse, je ne suis pas un spécialiste des poèmes ni du Vietnamien hihihi
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8 octobre 2006 à 3h56 #26466Nem Chua;15303 wrote:(« La peau blanche tapotée flip flap »?).
(…)
Mais évoquer le bruit d’une main sur de la peau blanche, à l’époque de HXH, c’était le comble du sulfureux.Thay;15315 wrote:« peau blanche claquée contre blanche peau » qui évoquerait maintenant deux corps entrelassés faisant l’amour …. infiniment plus sensuelTout dépend de l’endroit sur lequel on tapote…:oops:
J’adhère à la traduction de Nem Chua, mais la tienne, Thay, est interréssante. Attente de Léon pour plus de précision…
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8 octobre 2006 à 4h07 #26468
dung roi
quoiqu’il en soit, me voilà frustré mon Vietnamien est si pauvre huhu et j’ai donc lu HXH en anglais …. beaucoup moins d’allusions et de double sens ça laisse beaucoup moins de place à l’imagination :p
il va falloir que ma fiancée me donne des cours intensifs … en vietnamien bien sur hihihi
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8 octobre 2006 à 4h19 #26470Thay;15318 wrote:dung roi
il va falloir que ma fiancée me donne des cours intensifs … en vietnamien bien sur hihihi
:bigsmile: L’un n’empeche pas l’autre :je_sors:
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8 octobre 2006 à 4h53 #26472Nem Chua;15273 wrote:Rừng sâu mưa lâm thâm
Je ne connaissais pas l’onomatopée « lâm thâm » pour la pluie.mưa lâm thâm=il pleut légèrement ou timidement. Donc ! « Rừng sâu mưa lâm thâm » peut se traduire : il pleut timidement au fond de la forêt.
Lorsque « lâm thâm » accompagne « mưa », ça veut dire : pleuvoir légèrement ou
pleuvoter. Mais « hát lâm thâm » = chanter en murmurant. -
8 octobre 2006 à 5h07 #26446Bao Nhân;15323 wrote:mưa lâm thâm=il pleut légèrement ou timidement.
Ou Crachin (petite pluie fine). Exactement ce que l’on trouve dans la forêt vietnamienne (200% d’humidité constante) et qui transforme n’importe quel européen en utilisateur de sauna * (vécu dans le parc naturel de Cat Ba).* On mesure assez bien l’endurance des soldats (qu’ils soient viets ou người Mỹ / americains) durant la guerre.
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8 octobre 2006 à 5h10 #26473Thay;15315 wrote:[…]
en prenant comme tu l’as fait si bien remarqué « bì » comme peau et « bạch » comme blanc, la phrase prend une autre tournure :
« peau blanche claquée contre blanche peau » qui évoquerait maintenant deux corps entrelassés faisant l’amour …. infiniment plus sensuel 😳Oui, Thay, j’adhère (!) entièrement à ton analyse: c’est tout-à-fait ca: le « bì bạch », qui n’est qu’approximativement sino-viet puisque déterminé-déterminant, évoque tout de suite la peau contre la peau.
Aououôuôu! :heat:
Bao Nhân;15323 wrote:mưa lâm thâmEt puis « lâm » (hán việt) veut dire la forêt (« rừng » en việt), et « thâm », en hán việt, veut dire, sombre, secret, profond (« sâu » en việt, en est un aspect de premier degré).
Ca qualifie complètement la réponse de Léon: parfaite du point de vue structurelle, elle a encore deux atouts: d’une part, comme fait remarquer Bảo Nhân, « mưa lâm thâm » est une expression littéraire pour la bruine (ca, je découvre); et d’autre part, le deuxième membre renforce le premier en donnant à la phrase une dimension plus sensuelle, plus mystique.
Ce qui manque, à mon sens, c’est le soufre.:heat:
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8 octobre 2006 à 5h19 #26475Nem Chua;15325 wrote:Ce qui manque, à mon sens, c’est le soufre.:heat:
Enfin de compte, toi et moi sommes tros ngayngo/naifs pour apprécier pleinement HXH.:bigsmile:
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8 octobre 2006 à 5h31 #26478
« lâm » veut dire tomber, et thâm=légèrement, donc « lâm thâm » n’est pas l’onomatopée comme on peut le croit : « mưa lâm thâm » la pluie tombe légèrement. Alors « »Rừng sâu mưa lâm thâm » peut se traduire aussi : la pluie tombe légèrement au fond de la forêt. Donc on y voit bien que la poétesse Hô Xuân Hương fait allusion à l’orgasme jaillissant légèrement au fond de la…
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8 octobre 2006 à 5h35 #26481Bao Nhân;15332 wrote:« lâm » veut dire tomber, et thâm=légèrement, donc « lâm thâm » n’est pas l’onomatopée comme on peut le croit : « mưa lâm thâm » la pluie tombe légèrement. Alors « »Rừng sâu mưa lâm thâm » peut se traduire aussi : la pluie tombe légèrement au fond de la forêt. Donc on y voit bien que la poétesse Hô Xuân Hương fait allusion à l’orgasme jaillissant légèrement au fond de la…
Merci Bao Nhân de nous avoir éclairé au fond de ce gouffre abyssal (?):tdr1:
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8 octobre 2006 à 5h59 #26482Nem Chua;15325 wrote:
Et puis « lâm » (hán việt) veut dire la forêt (« rừng » en việt), et « thâm », en hán việt, veut dire, sombre, secret, profond (« sâu » en việt, en est un aspect de premier degré).
Oui ! « lâm » en tant que nom veut dire forêt. Mais dans la langue vietnamienne, il y trop d’homonymes, donc comme verbe « lâm » veut aussi dire « tomber ». Et thâm=foncé, c’est à dire légèrement noir ou ni noir ni clair EX : mắt thâm, môi thâm, mặt thâm etc. Mais comme adverbe, ça signifie : légèrement, modérément, timidement etc.
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8 octobre 2006 à 6h38 #26484
avec toutes ces analyses et différences de point de vue, je remarque que la poètesse HXH a atteint son but … faire marcher l’imagination de chacun
de plus suivant chaque sensibilité et imagination, chacun y voit sa propre définition …
j’aimerais bien avoir l’avis d’une femme sur les poèmes de HXH …
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8 octobre 2006 à 10h33 #26502Thay;15315 wrote:la traduction ne serait pas plus de ce genre dans un sens direct :
« peau blanche tapée avec une gifle » qui pourrait signifier une personne étant giflée, rien de bien sensuel mais en prenant comme tu l’as fait si bien remarqué « bì » comme peau et « bạch » comme blanc, la phrase prend une autre tournure :
« peau blanche claquée contre blanche peau » qui évoquerait maintenant deux corps entrelassés faisant l’amour …. infiniment plus sensuel 😳Analyse très pertinente, je n’y ai pas encore pensé…:clapping:
La réplique « Rừng sâu mưa lâm thâm » n’est pas de HXH mais a été trouvée bien longtemps après.
Synonymes de lâm thâm : lâm tâm, lấm tấm« tay tơ sờ tí ti » ne me semble pas entièrement correct (chỉnh) car:
tơ = jeune
ti = tơ = soieHXH cache aussi dans ses poèmes des jeux de mots, par exemple dans ce poème où elle « pleure » son 1er mari (qui n’était pas mort) en se moquant de lui. Ce mari était phó tổng (sous-chef de canton)
Khóc tổng Cóc
Chàng cóc ơi ! Chàng cóc ơi !
Thiếp bén duyên chàng có thế thôi
Nòng nọc đứt đuôi từ đấy nhé
Ngàn vàng không chuộc thói bôi vôiCóc = crapaud
Bén = nhái bén = petite grenouille arboricole
Chàng = chẫu chàng = rainette verte
Nòng nọc = tétard
Chuộc = chẫu chuộc = rainette blancheAu passage, je remarque que la traduction trouvée par Marseille 13013
pour « thói bôi vôi » = « les marques à la chaux » est incorrecte
C’est : « la manie de calomnier »Pour les amateurs de jeux de mots, un excellent exemple
Sư ông đăng đàn, tiểu ra đây, vãi ra đó
Cố đạo rửa tội, cha đằng trước, xờ đằng sauTraduction politiquement correcte:
Le Supérieur du temple monte à l’autel, les petits moines d’un côté, les moinesses de l’autre
Le missionnaire fait des baptêmes, les pères devant, les soeurs derrièreMais la version licensieuse ? :bigsmile:
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8 octobre 2006 à 11h17 #26507Léon;15354 wrote:« tay tơ sờ tí ti » ne me semble pas entièrement correct (chỉnh) car:
tơ = jeune
ti = tơ = soieOui, tu as bien sur raison: c’est l’autre sens du mot. Là, pour le coup, BN aurait raison de dénoncer une simple homonymie.
Léon;15354 wrote:Pour les amateurs de jeux de mots, un excellent exempleSư ông đang đàng, tiểu ra đây, vãi ra đó
Cố đạo rửa tội, cha đằng trước, xờ đằng sauCa excite l’imagination. On va y penser.
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8 octobre 2006 à 12h44 #26517
@Léon 15354 wrote:
Pour les amateurs de jeux de mots, un excellent exemple
Sư ông đăng đàn, tiểu ra đây, vãi ra đó
Cố đạo rửa tội, cha đằng trước, xờ đằng sauTraduction politiquement correcte:
Le Supérieur du temple monte à l’autel, les petits moines d’un côté, les moinesses de l’autre
Le missionnaire fait des baptêmes, les pères devant, les soeurs derrièreMais la version licensieuse ? :bigsmile:
Je vais m’y pencher de ce pas hihihi
argh vous éguisez ma curiosité …. et ma frustration par la même occasion :bigsmile: il me faut pas mal de temps pour le moment pour comprendre tout ça
Ma fiancée va être surprise que je soit aussi attentif lorsqu’elle me donnera des cours de Viet 😳
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8 octobre 2006 à 13h56 #26520
merci pour les infos particulièrement à marseille 13 qui a traduit plusieurs poemes j’ai trouvé cela sur le net
TEXTE NOM NO 2. L’OEUVRE DE LA POETESSE VIETNAMIENNE HO XUAN HUONG. PARIS, 1968, IV + 204 P AUTEUR: DURAND (M.) ED. (TEXTE TRADUCTION ET NOTES)Edité par ECOLE FRANCAISE D’EXTREME-ORIENT
Paru en 1968I; l n’y a pas plus d’infos donc je consulterai l’ouvrage lors de mon passage à paris.Pour savoir si la traduction concerne tout l’ouvrage.J’ai délà lu M.Durand.Du sérieux. -
24 octobre 2006 à 9h08 #27497
Quelques répliques à Da trắng vỗ bì bạch
Thủ thỉ chén đầu lợn
Hung hổ vỗ bụng hùm *
Nhà vàng ngồi đàng hoàng
Mũi thấp hun tị ti* ancienne prononciation de hùng hổ (Dictionnaire annamite-français de Génibrel)
Sens caché de :
Sư ông đăng đàn, tiểu ra đây, vãi ra đó
Cố đạo rửa tội, cha đằng trước, xờ đằng sauLe Supérieur du temple monte à l’autel, il pisse par içi et défèque par là
Le missionnaire baptise, il examine le devant et palpe le derrière **** la 2ème phrase est homophone de
Cố đạo rửa tội, tra đằng trước, sờ đằng sauLes vietnamiens du nord prononcent le tr comme le ch, le x comme le s
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29 janvier 2007 à 18h38 #30747
bonjour je viens de relire le poeme et je vois qu’il s’agit d’heptamètre(7 pieds )pour presque tous les vers interrompu parfois par 6 pieds .S’agit il de la versification classique?Merci d’avance
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29 janvier 2007 à 19h56 #30750
C’est le mètre 7-7-6-8 appelé Song Thất Lục Bát
Pour plus d’explications voir ici : http://www.limsi.fr/Individu/dang/webvn/poesie.htm
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30 janvier 2007 à 8h20 #30769
merci Léon, les choses s’éclairent mais c’est complexe car je ne maîtrise pas la langue.Est ce que ce découpage est bon?
văn cô bỏ ( Lục Bát)
hằng nga cung c m quảng hàn(1)(b)
thỉnh cô bỏ xuống dúong gian (b)(1) ngự đồng (2)(b)
Vốn xúa cô ngự thủy cung(2)(b)Je crois qu’il y a 2 sortes de déclamations (văn chầu) :sai et luyện tam tẩng est ce que cela correspond au découpage montré par l’article ou autre chose encore? et sans oublier les mélismes. Bref..Merci infiniment
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30 janvier 2007 à 16h34 #30779
Je n’ai pas trop compris ce que vous entendez par découpage.
Ce que je peux dire c’est que vos 3 vers sont bien du Lục Bát et les rimes bien indiquées :
gian avec hàn
cung avec đồngVoici un article dans wikipédia http://vi.wikipedia.org/wiki/Ch%E1%BA%A7u_v%C4%83n
qui parle des 13 rythmes (điệu) (ou façon de chanter (lối hát)) du chầu văn
Luyện tam tầng appartient au rythme Cờn etconsiste à chanter 3 fois les 4 derniers mots.
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30 janvier 2007 à 18h47 #30780
merci león je suis un peu confuse en effet,je vais voir pour m’éclairer le site indiqué.Quel art raffiné..
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