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mémoires d’ Anciens

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    • #4394
      yen

        Automne,
        Il y a bien longtemps, peut etre plus de quarante cinq ans, ‘il prit le bateau à Saigon, un matin d’automne, pour la Mére patrie : la France.
        Que connaissait il de ce pays, qu’avait’on pu lui dire?
        Son Pére, né en Annam, ne connaissait pas la France, son Grand Pére né à An Lai XA, était un enfant de mére « paienne » et de Pére inconnu, qui à force de travail, et de volonté, était devenu planteur de riz à Tam ky, et avait contre vent et marée demandé la nationalité française.
        Lui, était né un matin de juillet dans la vieille ville d’Hanoi, etait -ce la rue de la soie, la rue des bambous, tout simplement la rue Takou. Il vécu ,une enfance heureuse, aupres d’une Mére aimante, si belle dans son ao dai de soie, de freres de soeurs, d’un grand pere maternel au turban noir, à la barbichette blanchie par les ans, d’une grand mere aux dents noircies, et dePhong,Châu,Dung,Oanh,kim, Chi, ces cousins. Sa langue maternelle fut le vietnamien, mais il alla dans les écoles françaises,tout d’abord au lycée Rolland,puis à Albert Sarrault , deux ans à Dalat au petit lycée yercin, enfance heureuse , studieuse que rien n’aurait pu assombrir, si ce n’est que les affres de la guerre,guerre qui n’en finissait pas ,et qui déchirait les familles.
        1954, il partit avec sa famille à Saigon, changement de vie, loin de la famille maternelle d’Hanoi, etudes brillantes àChasseloup-Laubat, Jean Jacques Rousseau, les scouts, les amies, et puis la décision de faire des études de médecine. Il y avait deux possibilités ,faire sa médecine au Cambodge, ou venir en France à Montpellier. Il choisit Le Cambodge, mais 48h avant de partir, une lettre de France, il avait une bourse !!!
        Les adieux, il ne put jamais en parler, et il garda tres longtemps , un cousin oreiller ornés de chatons que lui avait fait sa Mére yen; 15ans d’absence , les traits des Etres chers s’estompantdans la brume du temps et les larmes de pluie .
        La traversée fut longue, il ne prit pas l’avion, mais le bateau. Il découvrit l’Egypte, passa le canal de Suez, et par un matin glacé de novembre, il arriva à Marseille, avec son unique valise. Il fut pris dans un tourbillon glacé , ce vent qui le laissa ptremblant et glacé jusqu’à la moelle. Les cours étaient déjà commencé, il était seul dans ce pays qui ne ressemblait à rien, perdu, entouré d’une multitude de gens pressés, pays sans odeurs, sans soupes au coin de la rue, sans le brouhaha de ces voix nazillardes. Il était seul, face à lui meme, l’enfance s’était estompée, il etait devenu…Adulte.
        Le deuxieme épisode dans quelques temps. yen

      • #77438
        mike
        Modérateur

          Merci yen pour ce témoignage…:jap:

          on attend la suite..:wink2:

        • #77692
          yen;67156 wrote:
          Automne,
          Il y a bien longtemps, peut etre plus de quarante cinq ans, ‘il prit le bateau à Saigon, un matin d’automne, pour la Mére patrie : la France.
          Que connaissait il de ce pays, qu’avait’on pu lui dire?
          Son Pére, né en Annam, ne connaissait pas la France, son Grand Pére né à An Lai XA, était un enfant de mére « paienne » et de Pére inconnu, qui à force de travail, et de volonté, était devenu planteur de riz à Tam ky, et avait contre vent et marée demandé la nationalité française.
          Lui, était né un matin de juillet dans la vieille ville d’Hanoi, etait -ce la rue de la soie, la rue des bambous, tout simplement la rue Takou. Il vécu ,une enfance heureuse, aupres d’une Mére aimante, si belle dans son ao dai de soie, de freres de soeurs, d’un grand pere maternel au turban noir, à la barbichette blanchie par les ans, d’une grand mere aux dents noircies, et dePhong,Châu,Dung,Oanh,kim, Chi, ces cousins. Sa langue maternelle fut le vietnamien, mais il alla dans les écoles françaises,tout d’abord au lycée Rolland,puis à Albert Sarrault , deux ans à Dalat au petit lycée yercin, enfance heureuse , studieuse que rien n’aurait pu assombrir, si ce n’est que les affres de la guerre,guerre qui n’en finissait pas ,et qui déchirait les familles.
          1954, il partit avec sa famille à Saigon, changement de vie, loin de la famille maternelle d’Hanoi, etudes brillantes àChasseloup-Laubat, Jean Jacques Rousseau, les scouts, les amies, et puis la décision de faire des études de médecine. Il y avait deux possibilités ,faire sa médecine au Cambodge, ou venir en France à Montpellier. Il choisit Le Cambodge, mais 48h avant de partir, une lettre de France, il avait une bourse !!!
          Les adieux, il ne put jamais en parler, et il garda tres longtemps , un cousin oreiller ornés de chatons que lui avait fait sa Mére yen; 15ans d’absence , les traits des Etres chers s’estompantdans la brume du temps et les larmes de pluie .
          La traversée fut longue, il ne prit pas l’avion, mais le bateau. Il découvrit l’Egypte, passa le canal de Suez, et par un matin glacé de novembre, il arriva à Marseille, avec son unique valise. Il fut pris dans un tourbillon glacé , ce vent qui le laissa ptremblant et glacé jusqu’à la moelle. Les cours étaient déjà commencé, il était seul dans ce pays qui ne ressemblait à rien, perdu, entouré d’une multitude de gens pressés, pays sans odeurs, sans soupes au coin de la rue, sans le brouhaha de ces voix nazillardes. Il était seul, face à lui meme, l’enfance s’était estompée, il etait devenu…Adulte.
          Le deuxieme épisode dans quelques temps. yen

          Coucou Yen !

          Alors, Brimaz, Thuong et moi t’avons donné l’envie de parler de ta famille ? :wink2: C’est super, cela me rappelle aussi plein de souvenir : l’Egypte, si près et pourtant que mes parents n’eurent pas la curiosité d’y aller jeter un oeil car nous sommes restés une journée en escale dans ce fameux canal de Suez…

          J’ai hâte de lire le deuxième épisode ! :bye:

        • #77702

          Merci, Yen, c’est tout a fait le genre d’histoires que j’apprecie au plus haut point…

          Cela enrichit grandement ce forum…

          Je suis moi aussi impatient de lire la suite…

        • #77783
          thuong19
          Participant
            yen;67156 wrote:
            Automne,
            Il y a bien longtemps, peut etre plus de quarante cinq ans, ‘il prit le bateau à Saigon, un matin d’automne, pour la Mére patrie : la France.
            …..
            …..Le deuxieme épisode dans quelques temps. yen

            Bonsoir Yen, Buuhoa, Brimaz, benp, et les autres,

            @yen
            ,
            Alors ça y est, tu t’es lancée. Je pense que ta première idée de titre « mémoires d’anciens » était plus juste pour cette série de témoignages.
            Quant à moi, je raconterai ici les mémoires de Thin, 93 ans, venu en France lors de la dernière guerre pour l’effort de guerre de la mère patrie.
            Thin vit en Corrèze et a accepté de témoigner. Chaque mardi, il me racontera une période de sa vie de viêtkieu Et même si parfois il a des trous de mémoire, je suis surpris de ce qu’il sait encore de son passé .:jap:

          • #77796
            thuong19;67290 wrote:
            Bonsoir Yen, Buuhoa, Brimaz, benp, et les autres,

            @yen
            ,
            Alors ça y est, tu t’es lancée. Je pense que ta première idée de titre « mémoires d’anciens » était plus juste pour cette série de témoignages.
            Quant à moi, je raconterai ici les mémoires de Thin, 93 ans, venu en France lors de la dernière guerre pour l’effort de guerre de la mère patrie.
            Thin vit en Corrèze et a accepté de témoigner. Chaque mardi, il me racontera une période de sa vie de viêtkieu Et même si parfois il a des trous de mémoire, je suis surpris de ce qu’il sait encore de son passé .:jap:

            Bonjour Thuong,

            Juste un petit coucou avant d’aller prendre une leçon de cuisine vietnamienne organisée par l’A.V.L.A. (Association des Vietnamiens de Loire-Atlantique). Je resterai dans l’ambiance de ce nouveau topic : Mémoire des Anciens. Il s’agit, là aussi, de transmission de ce qui fait partie intégrante du Vietnam : sa cuisine. :wink2: :bigsmile:

            Merci d’avance pour le témoignagne de Thin que tu veux bien nous transmettre : je le lirai avec beaucoup d’intérêt. :friends:

          • #77798

            Tres interessant ce topic !
            Au début je pensais que yen ne faisait que copier l’ extrait d’un livre déja éxistant c’est pour dire !…
            C’est en lisant la suite que j’ai compris qu’il en étaiot l’auteur ..
            Cela mérite un grand :clapping:
            Vivement la suite yen , vivement aussi les temoignages de Thin …
            L’histoire de ‘évolution de la cuisine vitnamienne peut aussi être tres interessant Buuhoa.

          • #77799
            yen;67156 wrote:
            Automne,

            * 1° :1954, il partit avec sa famille à Saigon, changement de vie, loin de la famille maternelle d’Hanoi, etudes brillantes àChasseloup-Laubat, Jean Jacques Rousseau, les scouts, les amies, et puis la décision de faire des études de médecine. Il y avait deux possibilités ,faire sa médecine au Cambodge, ou venir en France à Montpellier. Il choisit Le Cambodge, mais 48h avant de partir, une lettre de France, il avait une bourse !!!

            * 2°:, il arriva à Marseille, avec son unique valise. Il fut pris dans un tourbillon glacé , ce vent qui le laissa ptremblant et glacé jusqu’à la moelle. Les cours étaient déjà commencé, il était seul dans ce pays qui ne ressemblait à rien, perdu, entouré d’une multitude de gens pressés, pays sans odeurs, sans soupes au coin de la rue, sans le brouhaha de ces voix nazillardes. Il était seul, face à lui meme, l’enfance s’était estompée, il etait devenu…Adulte.
            . yen

            Oui lu aussi le tout avec un très grand intérêt, et je lirai le 2eme épisode en son temps. Merci à YEN

            Noté plus particulièrement les points suivants

            -sur le point n°1 : la médecine en Asie du Sud-Est : je me permets de rappeler l’existence d’une thèse remarquable, accessible directement en ligne sur le net , de Anne Yvonne GUILLOU

            « Les médecins au Cambodge »
            mais même avec un titre pareil , il ya tout une 2ème partie, à partir de la page 77, intitulée:
            « Etats , systèmes de santé et médecins. »
            Les héritages d’une histoire chaotique sous influence étrangère

            dont Médecine coloniale française et médecins indochinois (1863-1953)
            où il est beaucoup question de la médecine chinoise et des médecins vietnamiens

            c’est ici en pdf

            http://www.odris.fr/documents/theses/Anne_Guillou.pdf

            – sur le point n°2 : ce passage me ramène à  » Pierrot », libraire-clochard au 20 rue de la Montée des Accoules  » , rencontré pas plus tard que dans la 2eme quinzaine de juillet 2008, dans le quartier du Panier à Marseille :
            il m’a parlé de l’existence d’un « camp des Annamites » – je pense que c’était à partir de la fin de la 2eme guerrre mondiale (1946) – à Marseille et de l’arrivée de la diaspora Vietnamienne après Dien Bien Phu (secteur du Panier, extension rue de la République , puis vers le nouveau port de la Joliette)

            Sur ce thème , Anne Yvonne Guillou a également écrit quelque chose (que je n’ai pas lu complètement )

            « Spécificités de l’Intégration des réfugiés de l’Asie du sud-est en France « 

            et c’est aussi accessible en ligne sur ce lien

            http://www.odris.fr/documents/Table_Ronde_FORIM.pdf

            Mais c’est beaucoup moins vivant et chaleureux qu’un témoignage : merci donc Yen.
            Par ailleurs, j’ai bien noté que le héros de ce témoignage n’était pas un « réfugié « mais bel et bien un Etudiant qui avait réussi à décrocher une Bourse de la France, ce qui suppose qu’il avait déjà beaucoup de mérites.

          • #77803
            thuong19
            Participant
              robin des bois;67306 wrote:
              …il m’a parlé de l’existence d’un « camp des Annamites » – je pense que c’était à partir de la fin de la 2eme guerrre mondiale (1946) – à Marseille et de l’arrivée de la diaspora Vietnamienne après Dien Bien Phu (secteur du Panier, extension rue de la République , puis vers le nouveau port de la Joliette)

              Salut Robin,
              Il existait un « camp d’annamites », effectivement à Marseille durant la 2ème guerre mondiale qui a servi ensuite après DBP.
              Je demanderai à Thin le lieu , il m’en avait parlé. Par contre il m’a également dit qu’ils avaient été hébergés à la prison (des Baumettes ?).
              Et merci pour les liens qui sont des documents intéressants par leur sérieux et non contestables.

            • #77822
              yen

                A vous Tous , bonsoir.
                Thuong, concernant la série des témoignages, tout à fait juste de modifier l’intitulé, par
                 » Memoires d’ Anciens » , et quelle formidable idée de nous transmettre le témoignage de M. Thin.
                Robin , merci pour ces infos.
                Buuhoa, et Brimz, racontez-nous aussi!!! Helios, je te réserve , prochainement des ‘rencontres’… qui tiennent du roman, et pourtant je t’assure qu’elles sont bien vraies.
                Mike, mon cher collégue, les amities d’une « jeune »!!!!retraitée du 1er septembre.
                Ben P,

              • #77824
                yen

                  Bonsoir à vous Tous.
                  Thuong, tout a fait d’accord, pour intitulé, la série des témoignages: Memoire d’Anciens. Tu as de la chance de pouvoir rencontrer , M.Thin, et de bien vouloir, nous faire partager, sa vie.
                  Buuhoa, et Brimar, prenez votre plume, et continuez!!!
                  Robin, merci pour toutes ces informations.
                  Mike, salutations d’une collégue, « jeune » retraitée, depuis le 1er septembre.
                  Helios, dans quelques temps je te raconterai des rencontres, dignes d’un feuilleton, et qui pourtants sont vraies.
                  BEN P, peut etre ,lors de notre voyage

                  , au Vietnan, du 13/11 au 13/12, j’aurai la joie de te présenter: » IL »: Xime!!!
                  A plus tard. yen

                • #77828
                  yen

                    Ben P, j’espere lors de notre prochain voyage, au Vietnan, entre le 14/11 et 13/12, te présenter: »IL »,Xime!. Bonsoir yen

                  • #77904

                    Salut, grand-mere Yen !

                    Oui, nous nous verrons surement… Un mois au Viet Nam (coombien de temps sur Ho Chi Minh ?) : c’est suffisant pour qu’on puisse au moins se dire bonjour !

                    Rappelle-moi, quelques jours avant ton depart, que nous devrons organiser cette rencontre (j’ai un emploi du temps excessivement charge…).

                    Bises a toi, et a tres bientot !

                  • #77928
                    yen

                      Chapitre2: les Arceaux
                      Les premiers jours de novembre, furent consacrées à son installation. Une chambre, lui fut attribuée, dans une cité d’un autre âge. La petite chambre était triste, sans âme, et cherchait désespérement le soleil, toute la journée. XIME ,n’arrivait pas à dormir, dans le lit proposé. Il dormit les premieres nuit ,par terre, entortillés dans ces couvertures,recroquevillé, et, tremblant de froid. Un matin, la neige, fit son apparition, il regardait ebloui, derriere le carreau de la fenétre, la danse gracile de petits papillons blancs, qui à mesure de leur vol, estompaient, le bitume noirci de la cour, et recouvraient ,d’un blanc manteau, les corps fameliques des grands platanes. Mais , lorsqu’il sortit, ses souliers d’été, qui n’étaient pas habitues à cette chose nouvelle, se transformérent en maraicages , et toujours ce froid ,qui le glaçait au plus profond de son etre.
                      A l’amphi, il se fit petit, les places étaient déjà prises !les cours s’accéléraient, il prenait du retard, tout était tellement nouveau pour lui, il échoua au PCB. Il n’osa pas le dire à ses Parents, mais le plus grave, était ,comment allait il vivre?, puisqu’ayant échoué, il perdait sa bourse universitaire. Mais, il n’était plus seul, il avait retrouvé un camarades, SON, du lycée de Saigon, et puis Il venait de faire la connaissance de CHI, et de Georges,de NGA, de CONG, Hoang qui resteront ses amis à jamais. Pour « vivre », il alla tous les matins, à la pointe du jour, décharger, les cageots de fruits et de légumes, maigre salaire qui lui permettait de régler le prix de sa chambre, son inscription à la fac. Pour se nourrir, il ne mangeait qu’au repas de midi, et quelques fois le soir: des pates avec un peu de maggi!! il était trop fier, pour demander. Pour pouvoir transcrire ses cours, il faisait des économies de papier, en récupérant, ça et là, des feuilles polycopiées simplement sur une face. CHI, le plus « fortuné » de la bande, lui refilait ses chemises, et ses souliers usages avec tact et gentillesse. Cette solidarité qui existait entre eux , lui permit de tenir, d’autres amities se nouérent, solides et sinceres.Les « Anciens », les prirent en main, et des février, tous les dimanches matins, ceus qui étaient en 5éme années de médecine, les faisaient travailler dur, mais XIME, ne rechignait pas , car était là la clef de sa réussite. Par la suite, il eut ses examens, chaque année en juin. Il réussi à s’acheter, un solex d’occase, qui lui permit de se déplacer dans Montpellier, avec aisance, et de pouvoir louer, une petite chambre, ensoleillée qui donnait sur le jardin botannique. Il était enfin, heureux, les premiers jours tristes de son arivée, n’étaient plus que de lointains souvenirs, et puis il était tout affairé, aux preparatifs du mariage de SON, ce mariage qui allait bouleversé, sa vie….

                    • #77947

                      belle histoire Yen, à suivre j’espère…
                      à bientôt et tous mes voeux de bon voyage.
                      PS: je n’arrivais pas à retrouver ce topic!

                    • #77962
                      mike
                      Modérateur
                        yen;67332 wrote:
                        Mike, mon cher collégue, les amities d’une « jeune »!!!!retraitée du 1er septembre.

                        Yen,
                        oui, tu le mérites amplement ta retraite ..:jap:..et surtout profites en bien..:wink2:

                        Merci pour ton 2ième témoignage…:jap:

                      • #77983

                        Tres interessang temoignage, Yen, que je suis avec plaisir…

                        C’est la qu’on se rend compte a quel point une vie humaine peut etre chargee…
                        … et que c’est donc dommage de chercher a vivre une vie insipide…

                      • #78043
                        thuong19
                        Participant

                          Né en 1915 dans une famille de paysans dans la province de Binh Dinh (Annam ou Centre du Viêtnam), Tinh était boucher chez un patron lorsqu’en 1939 l’appel de G.Mandel alors Ministre des Colonies décide du recrutement de volontaires pour défendre la mère patrie :

                          source : travailleurs-indochinois .org

                          Quote:
                          Extrait de déclarations faites à la radio le 8 novembre 1939 par Georges MANDEL :
                          « … des ordres ont été donnés pour faire venir du Tonkin un premier lot de 70 000 ouvriers ; des centaines de milliers d’autres pourront suivre car ce n’est qu’un début. Il sera très aisé de lever, au fur et à mesure des besoins, de nouveaux contingents de soldats ou de travailleurs ».
                          Quote:
                          Volontariat ou réquisition ?
                          « Dans un premier temps, les Administrateurs Chefs de Province firent dresser la liste des hommes de 18 à 35 ans volontaires pour aller travailler en France, mais ces volontaires ne suffirent pas à former les contingents prévus. Ils se révélèrent surtout parmi les jeunes gens évolués des Ecoles. Avant l’embarquement, tous les volontaires parlant français furent nommés interprètes ou surveillants selon leur degré d’instruction. Les estimations chiffrent la part des volontaires entre 10 et 30% de l’effectif qui rejoindra la métropole. Les autres furent donc requis et assujettis au travail forcé. »

                          Tinh aura l’information par le chef du village qui devait dresser une liste d’hommes susceptibles « d’être volontaires » à la demande de l’administration coloniale. A 24 ans avec un autre jeune du village, il se porte volontaire pour l’aventure. Son niveau d’instruction ne lui permet pas de faire partie de l’encadrement, il ne parle pas le français comme la plupart des autres « volontaires » d’ailleurs.
                          Sa motivation outre le fait de gagner plus d’argent que garçon boucher, est de connaître cette mère patrie dont on parle tant.Avec sa solde, puisqu’il faut parler de solde lorsqu’on connaîtra le système de rémunération de ces travailleurs indochinois, sa famille (sa mère et son frère), touchera 30 piastres par mois, pendant toute la durée de son contrat .
                          C’est dans ces conditions qu’un matin de Novembre 1939, il quittera son village natal de Van Phuoc. Il voyagera dans le wagon avec les vaches dans le train qui le mène à Tourane – aujourd’hui Danang – nom qu’il conteste – n’ayant pas reconnu l’endroit lorsqu’en 1994 il retrouvait son pays natal pour la première fois.
                          Durant plusieurs semaines, en attendant le jour de l’embarquement,il est hébergé et nourri dans une usine avec les autres réquisitionnés qui affluaient de tout le centre du Viêtnam. Il connaît alors une nouvelle vie : celle de la vie en communauté, les règles calquées sur le règlement militaire, les ordres, les interdictions, le paquetage de vêtement,sa première solde de 10 piastres….
                          Puis l’organisation des groupes de 250 hommes débuta ; il faisait désormais partie d’une compagnie.L’encadrement était également assuré par des Viêtnamiens volontaires, mais eux avaient de l’intruction et ils parlaient également le français.
                          Tinh passera presqu’un mois à attendre le jour de l’embarquement….avant de connaître sa nouvelle vie de ONS (Ouvrier Non Spécialisé) en France.

                        • #78046
                          thuong19;67573 wrote:
                          Né en 1915 dans une famille de paysans dans la province de Binh Dinh (Annam ou Centre du Viêtnam), Tinh était boucher chez un patron lorsqu’en 1939 l’appel de G.Mandel alors Ministre des Colonies décide du recrutement de volontaires pour défendre la mère patrie :

                          source : travailleurs-indochinois .org
                          Tinh aura l’information par le chef du village qui devait dresser une liste d’hommes susceptibles « d’être volontaires » à la demande de l’administration coloniale. A 24 ans avec un autre jeune du village, il se porte volontaire pour l’aventure. Son niveau d’instruction ne lui permet pas de faire partie de l’encadrement, il ne parle pas le français comme la plupart des autres « volontaires » d’ailleurs.
                          Sa motivation outre le fait de gagner plus d’argent que garçon boucher, est de connaître cette mère patrie dont on parle tant.Avec sa solde, puisqu’il faut parler de solde lorsqu’on connaîtra le système de rémunération de ces travailleurs indochinois, sa famille (sa mère et son frère), touchera 30 piastres par mois, pendant toute la durée de son contrat .
                          C’est dans ces conditions qu’un matin de Novembre 1939, il quittera son village natal de Van Phuoc. Il voyagera dans le wagon avec les vaches dans le train qui le mène à Tourane – aujourd’hui Danang – nom qu’il conteste – n’ayant pas reconnu l’endroit lorsqu’en 1994 il retrouvait son pays natal pour la première fois.
                          Durant plusieurs semaines, en attendant le jour de l’embarquement,il est hébergé et nourri dans une usine avec les autres réquisitionnés qui affluaient de tout le centre du Viêtnam. Il connaît alors une nouvelle vie : celle de la vie en communauté, les règles calquées sur le règlement militaire, les ordres, les interdictions, le paquetage de vêtement,sa première solde de 10 piastres….
                          Puis l’organisation des groupes de 250 hommes débuta ; il faisait désormais partie d’une compagnie.L’encadrement était également assuré par des Viêtnamiens volontaires, mais eux avaient de l’intruction et ils parlaient également le français.
                          Tinh passera presqu’un mois à attendre le jour de l’embarquement….avant de connaître sa nouvelle vie de ONS (Ouvrier Non Spécialisé) en France.

                          Bonjour Thuong,

                          J’ignore totalement quel est l’origine du chemin qui t’a conduit vers ce présent débat,mais je vais quand-meme y partciper pour me décompresser un peu de mon travail de gagne pain.

                          En 1939 mon père avait 29 ans et je n’étais pas encore né,il m’avait raconté bien plus tard que, pour échapper aux soldats français qui venaient l’enroler de force dans l’armée coloniale,il a du s’en fuire dans la foret du haut Tonkin pendant plusieurs jours durant lesquels il se nourrissait de racines de manioc sauvage pour survivre.Il s’est fait quand meme capturer et de nouveau il s’est évadé.

                          Il m’avait aussi raconté que les exactions des cadres vietnamiens, travaillant pour les colons français,étaient bien pire que leurs maitres,un peu comme l’image de ces Français qui ont collaboré avec les occupants Allemands.

                          C’est pour ces raison que je suis devenu « bộ đội », mais maintenant pour moi c’est du passé,j’y pense et j’oublie.

                        • #78047
                          yen

                            Thuong, bonjour, Trinhdung bonjour

                            Et merci, de continuer ce fil sur « memoires d’Anciens », et surtout de ne pas laisser, cette mémoire effacée par le temps.

                            Trindung, pour te donner quelques explications, nous avons voulu, transmettre des bribes de vie concernant, des personnes proches , des amis , des vies tout simplement.
                            Merci pour ton témoignage. C’est la mémoire du coeur qui parle, dans cette page que nous essayons de transmettre, avec le plus de sincérité.
                            amities yen

                          • #78058
                            yen;67446 wrote:
                            Chapitre2: les Arceaux
                            Les premiers jours de novembre, furent consacrées à son installation. Une chambre, lui fut attribuée, dans une cité d’un autre âge. La petite chambre était triste, sans âme, et cherchait désespérement le soleil, toute la journée. XIME ,n’arrivait pas à dormir, dans le lit proposé. Il dormit les premieres nuit ,par terre, entortillés dans ces couvertures,recroquevillé, et, tremblant de froid. Un matin, la neige, fit son apparition, il regardait ebloui, derriere le carreau de la fenétre, la danse gracile de petits papillons blancs, qui à mesure de leur vol, estompaient, le bitume noirci de la cour, et recouvraient ,d’un blanc manteau, les corps fameliques des grands platanes. Mais , lorsqu’il sortit, ses souliers d’été, qui n’étaient pas habitues à cette chose nouvelle, se transformérent en maraicages , et toujours ce froid ,qui le glaçait au plus profond de son etre.
                            A l’amphi, il se fit petit, les places étaient déjà prises !les cours s’accéléraient, il prenait du retard, tout était tellement nouveau pour lui, il échoua au PCB. Il n’osa pas le dire à ses Parents, mais le plus grave, était ,comment allait il vivre?, puisqu’ayant échoué, il perdait sa bourse universitaire. Mais, il n’était plus seul, il avait retrouvé un camarades, SON, du lycée de Saigon, et puis Il venait de faire la connaissance de CHI, et de Georges,de NGA, de CONG, Hoang qui resteront ses amis à jamais. Pour « vivre », il alla tous les matins, à la pointe du jour, décharger, les cageots de fruits et de légumes, maigre salaire qui lui permettait de régler le prix de sa chambre, son inscription à la fac. Pour se nourrir, il ne mangeait qu’au repas de midi, et quelques fois le soir: des pates avec un peu de maggi!! il était trop fier, pour demander. Pour pouvoir transcrire ses cours, il faisait des économies de papier, en récupérant, ça et là, des feuilles polycopiées simplement sur une face. CHI, le plus « fortuné » de la bande, lui refilait ses chemises, et ses souliers usages avec tact et gentillesse. Cette solidarité qui existait entre eux , lui permit de tenir, d’autres amities se nouérent, solides et sinceres.Les « Anciens », les prirent en main, et des février, tous les dimanches matins, ceus qui étaient en 5éme années de médecine, les faisaient travailler dur, mais XIME, ne rechignait pas , car était là la clef de sa réussite. Par la suite, il eut ses examens, chaque année en juin. Il réussi à s’acheter, un solex d’occase, qui lui permit de se déplacer dans Montpellier, avec aisance, et de pouvoir louer, une petite chambre, ensoleillée qui donnait sur le jardin botannique. Il était enfin, heureux, les premiers jours tristes de son arivée, n’étaient plus que de lointains souvenirs, et puis il était tout affairé, aux preparatifs du mariage de SON, ce mariage qui allait bouleversé, sa vie….

                            Bonjour Yen,

                            Je ne sais pas d’ou tu as tiré ce récit qui ressemble beaucoup à la vie que je menais dans ma jeunesse,malgré tout bien remplie.
                            A Dien Bien Phu,j’avais 14 ans,on se battait pendant le jour et on étudiait pendant une partie de la nuit, sous la faible lueur de la lumière d’une lampe à pétrole afin de ne pas se faire repérer pas les avions ennemis.Les professeurs étaient des officiers de l’armée Vietminh,les cours finissaient à 23 h et on se faisait des accolades d’adieu, car on n’était pas sur qu’on se reverra le soir suivant,avant d’aller se coucher, à la belle étoile quand il y en a.Comme nourriture on avait chacun un boudin de riz cuit avec un peu poisson séché et un flacon de « nước mắm »pour trois jours de combat, si on n’était mort avant. Cette carence de nourriture a eu plus tard quelques effets sur mon développement physique,heureusement que mon cerveau n’a pas eu à en souffrir.

                            Je suis venu à Paris faire mes études d’aéronautiques en 1958.On était logé à deux dans une chambre de bonne au 6ème étage sous les combles, la chambre était si petite, qu’en se mettant au milieu de la pièce, on pourrait peindre les quatre murs en meme temps.L’été il faisait une chaleur étouffante à cause du conduit de fumée du four de la boulangerie au r.d.c,par contre en hiver on était bien.

                            Quand on avait de l’avance sur nos études,on allait travailler aux halles le soir à décharger les camions pour un maigre salaire.On était super exploité,d’autant plus qu’on n’était pas Français BBR(j’ai pris ma revanche , suivi de remord un peu plus tard)
                            C’était les années les plus dures de ma vie en France mais combien j’étais heureux, surtout quand j’ai eu réussi,comme la fin de la bataille de Dien Bien Phu.

                            Dans la précédente intervention de Thuong,il parlait des ouvriers ONS vietnamiens en France.Jusqu’à présent je croyais que le plus bas échelon d’ouvrier c’était O.S.Et en sous d’ONS « quoi qu’y a? »

                            Bien amicalement à toi. Trinh Dung

                          • #78060
                            trinhdung;67588 wrote:
                            Bonjour Yen,

                            Dans la précédente intervention de Thuong,il parlait des ouvriers ONS vietnamiens en France.Jusqu’à présent je croyais que le plus bas échelon d’ouvrier c’était O.S.Et en sous d’ONS « quoi qu’y a? »

                            Bien amicalement à toi. Trinh Dung

                            Je pense que l’on peut trouver cette appellation de ONS , soit « Ouvrier Non Spécialisé », dans certains cas, et notamment dans les tableaux statistiques de Main dOeuvre.
                            Equivalent in English : « Elementary Worker »

                            ps: Je pense que le récit de YEN ne vient pas d’ailleurs que de son entourage très proche .

                            Et ce topic est entrain de prendre un tour très très intéressant pour moi en tout cas: merci donc aux « témoins de leurs ainés »

                          • #78062
                            yen;67446 wrote:
                            Chapitre2: « … et puis il était tout affairé, aux preparatifs du mariage de SON, ce mariage qui allait bouleversé, sa vie…. »

                            Pourquoi donc ?…..vite vite !

                          • #78063

                            :bye: trinhdung , sympa aussi ton petit récit concernant DBP .
                            Si d’autres souvenirs te reviennent à la mémoire , surtout n’hésite pas
                            je suis preneur .

                          • #78064
                            yen

                              Trinhdung,
                              Je vais tr repondre, à la question me concernant  » je ne sais pas où tu as tiré ce récit qui ressemble beaucoup au mien, etc etc… »
                              Pour te rassurer, c’st de ma prose, et c’est l’histoire d ‘une Personne ,avec qui je partage, ma vie ,depuis plus de 40ans , le Pére de mes Enfants!!!
                              Nous avons voulu, certains Anciens de Forumvietnam de par ces réflexions, et si tu as pris le temps de lire le premier message, rassembler nos souvenirs, heureux et malheureux et surtout nostalgiques, et cocasses de la Vie tout simplement.
                              Nous essayons de parler avec la mémoire du coeur, mais tout en étant proche de la vérité. Ces écrits n’engagent bien sur qe celui qui les écrit, mais qui se fait une joie de les faire partager, à vous tous Amis de ce forum. J’espére avoir répondu à tes interrogations.
                              Merci, aussi pour ton témoignage, les chemins de la vie sont là avec leurs diversités, mais les voies du sage sont impenetrables. yen
                              Robin, bonjour;
                              Tout à fait d’accord, pour l’histoire de « IL ».

                            • #78065
                              yen

                                Helios,
                                Bonjour, ne sois pas si pressé!!!autrement, je n’aurai plus rien à vous raconter!!! yen

                              • #78070
                                BenP;67508 wrote:
                                Tres interessang temoignage, Yen, que je suis avec plaisir…

                                C’est la qu’on se rend compte a quel point une vie humaine peut etre chargee…
                                et que c’est donc dommage de chercher a vivre une vie insipide

                                Oh en voila un reflexion interessante, tu pourrais developper.

                                J’espere, que dis je, ce n’est surement pas pejoratif de ta part, et avant de ‘avancer et de m’irriter, j’attends reellement ton point de vue concernant ceux qui « cherchent a vivre » de maniere insipide (sans saveur, c’est bien cela !!)

                                :jap:

                              • #78071
                                helios75;67594 wrote:
                                :bye: trinhdung , sympa aussi ton petit récit concernant DBP .
                                Si d’autres souvenirs te reviennent à la mémoire , surtout n’hésite pas
                                je suis preneur .

                                Bonjour Hélios,

                                Ma vie est plus qu’un roman, elle est remplie de tant d’évènements si fantastiques que si je racontais tout on me prendrait pour un fabulateur , sans compter que cela dérangerait pas mal de Français qui fréquentent ce forum.J’ai vécu des choses vraiment hors du commun que d’autres se contententeraient de les lire dans les livres bons marchés . J’ai rencontré des Français contre lesquels je me suis battu avec détermination et qui sont devenus mes amis des années plus tard.

                                Tu sais,Hélios, la vie est si étrange avec ses revers et ses détours que personne ne pourra dire comment elle sera faite demain.La vie est un combat et je dois livrer bataille en permanent pour garder ma place au soleil,que se soit en France ou au Viet Nam.

                                Je ne vis de mes souvenirs, mais je m’en sers pour résoudre mes problèmbes du présent.

                                Bien amicalement. Trinh Dung

                              • #78073
                                trinhdung;67602 wrote:
                                Je ne vis de mes souvenirs, mais je m’en sers pour résoudre mes problèmbes du présent.

                                Bien amicalement. Trinh Dung

                                Sûr ! on se sert toujours de ses experiences passées , qu’elles soient bonnes ou mauvaises ….pour aller de l’avant.
                                Je me doute bien que tu as une vie chargée de souvenirs mais si tu ne tiens pas a les exposer ici sur le forum ne te sent pas obligé :wink2:

                              • #78076
                                stephaneSaigon;67601 wrote:
                                Oh en voila un reflexion interessante, tu pourrais developper.

                                J’espere, que dis je, ce n’est surement pas pejoratif de ta part, et avant de ‘avancer et de m’irriter, j’attends reellement ton point de vue concernant ceux qui « cherchent a vivre » de maniere insipide (sans saveur, c’est bien cela !!)

                                :jap:

                                Votre échange est on ne peut plus intéressant.. et « en lisant entre les lignes » je résumerai donc volontiers la pensée profonde de BenP pour tout le Forum-Vietnam …que:

                                si on vit au Vietnam.. « on a une vie chargée »
                                -si on vit en France , on risque d’avoir « une Vie insipide »

                                Ah que je suis heureux d’avoir contribué à éclaircir ce point de la discussion et à ramener le calme dans les esprits : heureusement que le forum F-V est là pour lever toute ambiguîté !!!

                              • #78078
                                yen;67596 wrote:
                                Helios,
                                Bonjour, ne sois pas si pressé!!!autrement, je n’aurai plus rien à vous raconter!!! yen

                                Prends ton temps Yen : ton récit n’en sera que plus apprécié après l’attente ! :wink2: En ce moment, je ne me sens pas trop inspirée, mais quand l’inspiration viendra, je joindrai ma voix aux voix de ceux qui veulent bien échanger avec nous…

                                Saches que je lis toujours tes messages avec beaucoup d’intéret et apprécie de sentir que tu parles avec ton coeur. Continues ainsi, il n’y a rien à changer et merci d’avance ! :friends:

                              • #78357
                                robin des bois;67607 wrote:
                                Votre échange est on ne peut plus intéressant.. et « en lisant entre les lignes » je résumerai donc volontiers la pensée profonde de BenP pour tout le Forum-Vietnam …que:

                                si on vit au Vietnam.. « on a une vie chargée »
                                -si on vit en France , on risque d’avoir « une Vie insipide »

                                Ah que je suis heureux d’avoir contribué à éclaircir ce point de la discussion et à ramener le calme dans les esprits : heureusement que le forum F-V est là pour lever toute ambiguîté !!!

                                Bonjour Robin des Bois

                                Et j’ajouterais meme plus, depuis plus de 2 ans non stop au vietnam,
                                Je n’ai n’y, Ma boite, Mes collegues, Mon chef, Ma femme, Ma fille…
                                Avec le recul, je dois probablement, mener une vie insipide :wink2:

                                Desole, peut etre, de polluer ce fil.

                                Amicalement.:jap:

                              • #78362
                                thuong19;67573 wrote:
                                Né en 1915 dans une famille de paysans dans la province de Binh Dinh (Annam ou Centre du Viêtnam), Tinh était boucher chez un patron lorsqu’en 1939 l’appel de G.Mandel alors Ministre des Colonies décide du recrutement de volontaires pour défendre la mère patrie :

                                source : travailleurs-indochinois .org
                                Tinh aura l’information par le chef du village qui devait dresser une liste d’hommes susceptibles « d’être volontaires » à la demande de l’administration coloniale. A 24 ans avec un autre jeune du village, il se porte volontaire pour l’aventure. Son niveau d’instruction ne lui permet pas de faire partie de l’encadrement, il ne parle pas le français comme la plupart des autres « volontaires » d’ailleurs.
                                Sa motivation outre le fait de gagner plus d’argent que garçon boucher, est de connaître cette mère patrie dont on parle tant.Avec sa solde, puisqu’il faut parler de solde lorsqu’on connaîtra le système de rémunération de ces travailleurs indochinois, sa famille (sa mère et son frère), touchera 30 piastres par mois, pendant toute la durée de son contrat .
                                C’est dans ces conditions qu’un matin de Novembre 1939, il quittera son village natal de Van Phuoc. Il voyagera dans le wagon avec les vaches dans le train qui le mène à Tourane – aujourd’hui Danang – nom qu’il conteste – n’ayant pas reconnu l’endroit lorsqu’en 1994 il retrouvait son pays natal pour la première fois.
                                Durant plusieurs semaines, en attendant le jour de l’embarquement,il est hébergé et nourri dans une usine avec les autres réquisitionnés qui affluaient de tout le centre du Viêtnam. Il connaît alors une nouvelle vie : celle de la vie en communauté, les règles calquées sur le règlement militaire, les ordres, les interdictions, le paquetage de vêtement,sa première solde de 10 piastres….
                                Puis l’organisation des groupes de 250 hommes débuta ; il faisait désormais partie d’une compagnie.L’encadrement était également assuré par des Viêtnamiens volontaires, mais eux avaient de l’intruction et ils parlaient également le français.
                                Tinh passera presqu’un mois à attendre le jour de l’embarquement….avant de connaître sa nouvelle vie de ONS (Ouvrier Non Spécialisé) en France.

                                bonjour thuong,
                                Enfin j’ai pu prendre le temps de lire « la décision ».Merci pour ce texte intéressant, instructif et touchant ; ce qui motive les actes des hommes me passionne, leurs témoignages sont sans prix.
                                Désolée de ce retard à te remercier mais comme je te l’ai dit je suis débordée et ne peux vous lire attentivement et vous écrire que le WE. J’aimerais bien que tous ces témoignages soient conservés en un recueil. Est-ce possible?
                                à bientôt pour une suite j’espère. :friends:

                              • #78534
                                thuong19
                                Participant

                                  Mémoires de Thin,
                                  D’abord quelques rectifications.
                                  L’attente de un mois (ou un mois et demi) avant l’embarquement s’est déroulée à Qui Nhon et non à Tourane (mea culpa, j’avais mal traduit le récit de Thin). Le camp à Qui Nhon accueillait tous les réquisitionnés du centre (Annam).
                                  De bon souvenirs pour Thin, pour la première fois il voyait la mer, et le camp tout neuf était installé pratiquement sur la plage.
                                  C’est dans ce centre que commença l’organisation en compagnies;
                                  Un chef (viêtnamien ) pour un groupe de 25 réquisitionnés ou volontaires, et 10 groupes constituant une Compagnie avec à la tête un commandant de compagnie viêtnamien, parlant « bien » le français.
                                  L’équipement « tout neuf » leur est distribué; pantalon, veste, gilet, chaussures, guêtres ou (jambières je n’ai pas pu traduire), couverture, les gamelles , et en prime la cravatte militaire.
                                  L’occupation des hommes sera essentiellement d’apprendre la vie en cantonnement, les corvées, apprendre à marcher au pas ( sur la plage !), bref la vie de bidasse sans arme et sans permission de sortie du camp.
                                  Un matin, ce sera le départ en car, puis en train pour Tourane . Les larmes pour certains quittant femme et enfants, la joie pour d’autres partis pour l’aventure.
                                  Dès l’arrivée à Tourane, des cabotteurs feront la navette de la plage au cargo ou paquebot (il ne se rappelle plus) qui mouillait en pleine mer.Ce sera près de 2000 hommes (chiffre que je n’ai pas vérifié, cela me semble énorme pour un bateau) qui seront ainsi embarqués.
                                  Pas de lit, on couche à même le plancher. On mange à même le sol. Lors des escales, interdiction de descendre du bateau.
                                  Mais ce qui marquera le plus Thin, c’est d’avoir passé le Têt (1940) lors de l’escale à Colombo, sur le bateau, sans repas de Têt !
                                  La traversée durera 40 jours.
                                  A l’arrivée à Marseille pas de fanfare mais accueil bien organisé.
                                  Les autocars les emmèneront dans un lieu d’hébergement flambant neuf, ou tout était neuf, des chambres de 2 lits superposés à 3 étages neufs.Mais quel froid !
                                  Nom de cet Hotel digne d’être étoilé à l’époque : la prison des Baumettes.

                                  NB: l’accueil des travailleurs indochinois s’est fait dans des bâtiments neufs n’ayant jamais servi, de la prison des Baumettes.C’est la raison pour laquelle Thin affirme ne jamais avoir côtoyé ni aperçu de détenus.Je pense que l ‘administration de l’époque avait fait en sorte d’isoler physiquement la partie « prison » de la partie « camp d’hébergement ».

                                • #78579
                                  yen

                                    Ils étaient tous en effervéscence, Son , leur avait annoncé , son mariage , et les préparatifs allaient bon train. Il fallait préparer le repas de féte, et donner à l’appartement de Minh, un aspect plus festif.
                                    De son coté, la jeune femme, avait tenu, à avoir aupres d’elle, pour ce grand jour, quelques amies de la cité universitaire.
                                    Je l’avais rencontrée, la premiere fois, dans le couloir de la cité, nous avions échangé un bref signe de tête, puis ce fut un sourire, quelques mots, et puis de longues conversations sur nos pays respectifs. Elle me contait , l’histoire de son pays les turbulances du Mekong, à l’image des hommes ,les traditions, je la regardait fascinée lorsque pour moi, elle dansait le langvong, aves cette gestuelle transmise depuis la nuit des temps qui ouvraient pour moi, des mondes inconnus, où les larmes de pluie tintinabulaient telles de gouttes de rosée sur la riziére. Je lui parlais de mon coté de mes Corbiéres, où le vent emporte dans les sentes fleuries, l’odeur mouillée de cristaux de sel de la mer toute proche , je lui fis partager mon amour de JJ Bach ,et blotties l’une contre l’autre, nous nous laissions bercer par cet arc- en -ciel de notes, dans la nuit qui nous enveloppait de son manteau d’étoiles.
                                    Le matin du mariage, arriva, les differentes cérémonies civiles et religieuses se déroulérent et nous nous retrouvames, le soir pour la féte profane.
                                    J’étais un peu perdue au milieu de tous ces invites , où les voix se mélangeaient sans distinction dans un concert discordant et sonore , à mon oreille.
                                    Mes yeux se posérent machinalement , sur les uns et les autres, et je me réfugiai, dans un coin de la piéce .
                                    Un brouhaha se produisit dans le hall d’entrée. Et je ne retins qu’une bribe de phrase:
                                    Xime!

                                    Il entra dans la piéce. L’élégance et le charme émanaient de toute sa personne , d’une cigarette, il tirait négligemment des ronds de fumée qui faisaient l’admirations de ses amis, il paraissait si calme et bienveillant.
                                    Nos yeux se rencontrérent.
                                    Je sus à ce moment là que ma vie ne serait plus la méme. Que serait fait , demain ?, cela n’avait pas d’importance, il s’approcha de moi, et m’invita à danser.

                                  • #78631
                                    thuong19
                                    Participant
                                      yen;68159 wrote:

                                      Je sus à ce moment là que ma vie ne serait plus la méme. Que serait fait , demain ?, cela n’avait pas d’importance, il s’approcha de moi, et m’invita à danser.

                                      Mamie Yen, c’est ça qu’on appelle le coup de foudre ?:give_heart2:

                                    • #78649
                                      yen;68159 wrote:
                                      . L’élégance et le charme émanaient de toute sa personne , d’une cigarette, il tirait négligemment des ronds de fumée qui faisaient l’admirations de ses amis, il paraissait si calme et bienveillant.
                                      Nos yeux se rencontrérent.
                                      il s’approcha de moi, et m’invita à danser.

                                      Ouah … la suite svp…

                                      (on se croirait dans « Gone with the Wind« ….. « Autant en emporte le Vent » ! )

                                    • #78728
                                      yen

                                        Thuong, Robin, bonsoir.
                                        Et quel coup de foudre, je n’ai pas osé dire, coup de bambou, (est ce la traduction en vietnamien!!!
                                        Oui, ce fut un véritable coup de foudre: réciproque!

                                        Robin,
                                        Merci d’avoir traduit vos quelques mots d’anglais.Je ne sais pas si je vais oser continuer l’histoire de Xime . yen

                                      • #78731

                                        J’aimerai bien connaître la suite Yen:friends:

                                      • #78732
                                        yen;68326 wrote:
                                        !

                                        Robin,
                                        Merci d’avoir traduit vos quelques mots d’anglais.Je ne sais pas si je vais oser continuer l’histoire de Xime . yen

                                        Ben y avait un bal aussi … et le film durait au moins 3 heures!!!

                                        (amoureuse… et moqueuse avec çà!!!)

                                        ps : moi j’ai eu le coup de foudre à l’entr’acte d’une séance de cinéma où était projetée  » Les 3 valses « … si çà vous dit quelque chose . Tout çà , c’est d’un romantisme débridé !!!)

                                      • #78735
                                        robin des bois;68331 wrote:
                                        ps : moi j’ai eu le coup de foudre à l’entr’acte d’une séance de cinéma où était projetée  » Les 3 valses « … si çà vous dit quelque chose . Tout çà , c’est d’un romantisme débridé !!!)

                                        la guichetière vendait des mikos?

                                      • #78738
                                        robin des bois;68331 wrote:
                                        moi j’ai eu le coup de foudre à l’entr’acte d’une séance de cinéma où était projetée  » Les 3 valses « … si çà vous dit quelque chose . Tout çà , c’est d’un romantisme débridé !!!)

                                        Aujourd’hui, ce serait impossible : plus d’entr’acte et les gens ont la bouche pleine de popcorn. Pour entamer la conversation, c’est pas très pratique. Sans compter le boucan que ça fait (surtout avec les grosses têtes vides qui font caisse de résonance) et qui oblige à monter le son (vous cherchiez la raison : la voici). Résultat, on sort de là sourdingue et un peu nauséeux. Bref, on n’a pas trop eu la tête au coup de foudre.

                                        Alors, évidemment, à côté de ce tableau pitoyable (et très légèrement exagéré, je l’admets), l’histoire de Yen est un havre de poésie.

                                        Sans blaguer, ne renoncez pas à nous conter la suite car vous feriez de nombreux déçus.

                                      • #78742

                                        Merci Thuong pour cette touchante histoire de Tinh, vénérable Monsieur de 93 ans aujourd’hui.
                                        Ne tardons pas pour la suite.
                                        Mes salutations à Tinh. A bientôt

                                      • #78769
                                        robin des bois;68331 wrote:
                                        Ben y avait un bal aussi … et le film durait au moins 3 heures!!!

                                        (amoureuse… et moqueuse avec çà!!!)

                                        ps : moi j’ai eu le coup de foudre à l’entr’acte d’une séance de cinéma où était projetée  » Les 3 valses « … si çà vous dit quelque chose . Tout çà , c’est d’un romantisme débridé !!!)

                                        Hélas… Il n’y a que le romantisme qui est débridé aussi chez moi… Quant aux yeux, ils le sont toujours : en Chine, les femmes veulent ressembler aux Occidentales et se les font débrider…

                                        Moi, le coup de foudre, ce fut au cours d’une « surprise-partie », en dansant la polka piquée… Il n’y avait pas que la polka qui était piquée ! :bigsmile: Et, pour moi, le film dure depuis 42 ans ! :bigsmile:

                                        Au fait, j’étais juste venue sur ce post pour que tu nous parles du film « Les 3 valses » que je ne connais pas ! :wink2: :bye:

                                      • #78770
                                        yen;68159 wrote:
                                        Ils étaient tous en effervéscence, Son , leur avait annoncé , son mariage , et les préparatifs allaient bon train. Il fallait préparer le repas de féte, et donner à l’appartement de Minh, un aspect plus festif.
                                        De son coté, la jeune femme, avait tenu, à avoir aupres d’elle, pour ce grand jour, quelques amies de la cité universitaire.
                                        Je l’avais rencontrée, la premiere fois, dans le couloir de la cité, nous avions échangé un bref signe de tête, puis ce fut un sourire, quelques mots, et puis de longues conversations sur nos pays respectifs. Elle me contait , l’histoire de son pays les turbulances du Mekong, à l’image des hommes ,les traditions, je la regardait fascinée lorsque pour moi, elle dansait le langvong, aves cette gestuelle transmise depuis la nuit des temps qui ouvraient pour moi, des mondes inconnus, où les larmes de pluie tintinabulaient telles de gouttes de rosée sur la riziére. Je lui parlais de mon coté de mes Corbiéres, où le vent emporte dans les sentes fleuries, l’odeur mouillée de cristaux de sel de la mer toute proche , je lui fis partager mon amour de JJ Bach ,et blotties l’une contre l’autre, nous nous laissions bercer par cet arc- en -ciel de notes, dans la nuit qui nous enveloppait de son manteau d’étoiles.
                                        Le matin du mariage, arriva, les differentes cérémonies civiles et religieuses se déroulérent et nous nous retrouvames, le soir pour la féte profane.
                                        J’étais un peu perdue au milieu de tous ces invites , où les voix se mélangeaient sans distinction dans un concert discordant et sonore , à mon oreille.
                                        Mes yeux se posérent machinalement , sur les uns et les autres, et je me réfugiai, dans un coin de la piéce .
                                        Un brouhaha se produisit dans le hall d’entrée. Et je ne retins qu’une bribe de phrase:
                                        Xime!

                                        Il entra dans la piéce. L’élégance et le charme émanaient de toute sa personne , d’une cigarette, il tirait négligemment des ronds de fumée qui faisaient l’admirations de ses amis, il paraissait si calme et bienveillant.
                                        Nos yeux se rencontrérent.
                                        Je sus à ce moment là que ma vie ne serait plus la méme. Que serait fait , demain ?, cela n’avait pas d’importance, il s’approcha de moi, et m’invita à danser.

                                        Bonjour Yen,

                                        La suite, la suite, la suite !!! Les belles histoires romantiques, c’est tout ce que j’aime !

                                        Alors, racontes-nous, ce qui est arrivé, comment ça c’est passé… Cela me rappelle une chanson de Gilbert BECAUD…

                                        Ne nous fais pas trop languir ! :wink2: :friends:

                                      • #79088
                                        thuong19
                                        Participant

                                          Le séjour à la prison des Beaumettes ne dura que quelques jours. Les Compagnies de 250 travailleurs chacune furent envoyées dans les poudreries et cartoucheries (Sorgues, Toulouse, St Médard, Bergerac,Angoulême), et les autres usines fabriquant le matériel de guerre.
                                          Je fis partie des 9 compagnies qui furent envoyées à St Médard près de Bordeaux. Un camp tout neuf avec un équipement neuf nous accueillaient.
                                          Nous travaillions en 3×8, 7 jours sur 7, pas de repos le dimanche.
                                          L’alimentation était évidemment française, et je me rappelle qu’on nous donnait du sucre et du café pour notre petit déjeuner à la française.Nous avons souffert surtout du froid , mais nous étions bien nourris.
                                          Mais 5 mois après notre arrivée, en Juin 1940 (armistice), l’effort de guerre étant terminé, nous fûmes ramenés à Marseille en train et cars.
                                          Pendant 3 mois nous n’avions rien à faire, que nous promener et jouer aux cartes, manger et dormir.On nous emmenait en montagne faire de la marche. Nous étions chômeurs.
                                          (A la base de Marseille on dénombre 15 compagnies soit 4200 travailleurs en 1941.
                                          l’Etat français décidera le rappatriement des travailleurs indochinois.De Janvier à septembre 1941, 4500 travailleurs seront rappatriés ; le rappatriement sera interrompu faute de liaisons maritimes et ne reprendra qu’en 1946. Il restera 15000 travailleurs en métropole avec une grande majorité d’entre eux sans activité
                                          .Le rappatriement ne reprendra qu’en 1946).
                                          En fin d’année 1941 notre compagnie fut envoyée dans un camp à Peyrolles (près d’Aix en Provence).Le camp venait d’être libéré par les Espagnols qui l’occupaient après avoir fui l’Espagne.
                                          Mes camarades étaient chargés de couper du bois en forêt.Ils avaient la vie dure.C’est à cette époque qu’ont commencé les trafics de victuailles et de matériel. Certains cadres gardaient les provisions pour les vendre au marché noir.
                                          Pour se nourrir certains durent voler des poules dans le voisinage, mendier des têtes de vaches aux bouchers. La cantine collective n’existant plus, chacun se devait de faire sa cuisine avec les rations qu’on nous distribuait au magasin du camp.
                                          J’eus le privilège d’être au service du capitaine de la compagnie, un Français âgé. Je lui faisais la cuisine, le ménage, la lessive.J’étais donc bien nourri.
                                          A la mort de ce capitaine, il fut remplacé par un plus jeune, mais je restai à son service.
                                          En 1942, on retourna à Marseille. Certaines compagnies furent envoyées à Sorgues, d’autres à Bergerac.
                                          5 de mes camarades et moi fûmes affectés au garage du camp.Nous nous chargions du ravitaillement du camp .
                                          Mais en 1943, l’état français commença à réquisitionner des camarades pour aller travailler en Allemagne (pour le STO).Seuls les hommes célibataires ou non chargés de famille partirent.
                                          C’est à cette époque qu’un copain plus agé me finança mon permis de conduire (c’était pas cher à l’époque). J’appris à conduire en allant au ravitaillement pour le camp.
                                          En 1944 j’avais les permis A,B,C. Une nouvelle vie commença pour moi.

                                        • #79136

                                          Votre histoire devient de plus en plus passionnante

                                        • #79229
                                          yen

                                            Bonjour, Thuong.
                                            Quelle destiné! il a du falloir , une bonne dose de courage à Mr Tin pour vivre dans cette France d’apres guerre . Merci yen

                                          • #79230
                                            thuong19;68719 wrote:
                                            (A la base de Marseille on dénombre 15 compagnies soit 4200 travailleurs en 1941.
                                            l’Etat français décidera le rappatriement des travailleurs indochinois.De Janvier à septembre 1941, 4500 travailleurs seront rappatriés ; le rappatriement sera interrompu faute de liaisons maritimes et ne reprendra qu’en 1946. Il restera 15000 travailleurs en métropole avec une grande majorité d’entre eux sans activité.Le rappatriement ne reprendra qu’en 1946).
                                            .

                                            Je pense que mon « Pïerrot de la Montée des Acoules » à Marseille devait évoquer cet épisode là ; je me souviens qu’il m’a parlé
                                            – du  » Camp des Annamites « 
                                            – de « troubles « qu’il y avait eus et qui avaient entrainé des rapatriements en Indochine, voire la fermeture d ece camp des Annamites (auquel cas, ce serait vers 46 à la reprise des rapatriements!!!)
                                            – de la venue dans ce camp de HO CHI MINH (soit sous ce nom-là, soit sous celui qu’il avait avant 46 ! )

                                            Dommage.. je ne pense pas que je pourrai revoir le personnage du 20 Montée des accoules.. mais si vous passez par là

                                            Merci beaucoup à Thuong 19 et à Thin : très très intéressant, je vous suis avec toujours autant d’intérêt

                                          • #79235
                                            robin des bois;68884 wrote:
                                            Je pense que mon « Pïerrot de la Montée des Acoules » à Marseille devait évoquer cet épisode là ; je me souviens qu’il m’a parlé
                                            – du  » Camp des Annamites « 
                                            – de « troubles « qu’il y avait eus et qui avaient entrainé des rapatriements en Indochine, voire la fermeture d ece camp des Annamites (auquel cas, ce serait vers 46 à la reprise des rapatriements!!!)
                                            – de la venue dans ce camp de HO CHI MINH (soit sous ce nom-là, soit sous celui qu’il avait avant 46 ! )

                                            Dommage.. je ne pense pas que je pourrai revoir le personnage du 20 Montée des accoules.. mais si vous passez par là

                                            Merci beaucoup à Thuong 19 et à Thin : très très intéressant, je vous suis avec toujours autant d’intérêt

                                            Je remercie aussi thuong et Monsieur Thin.
                                            @ Robin des Bois : bonjour, je vais cet après – midi voir une expo qui se trouve à la Vieille Charité et c’est près de la montée des Accoules. Avez vous d’autres informations sur votre personnage du 20 ? je prendrai mon appareil photo en tous cas.
                                            a bientôt, bonne journée.

                                          • #79237
                                            yen

                                              chapitre4 :Des fiançailles à la campagne
                                              Chapitre5
                                              L’adieu au Pére.
                                              Le jour, se leva , la maison était en féte. On préparait la mariée.
                                              …..La Mére et Georgette, s’affairaient autour de la jeune femme, qui se laissait effleurée par leurs mains. Par moment, elle reconnaissait les mains dures et fripées de la Mére, usées par les travaux domestiques. La jeune femme ne disait rien, frémissante au contact de ses mains qui par moment la piquaient comme des coups d’aiguilles.
                                              C’était une journée de juillet, torride, lourde de promesses, comme il en existe sur cette terre languedocienne crevassée et avide d’eau, balayée par le grand vent du Nord. Et poutant, la jeune femme ne semblait pas souffrir de la chaleur. Elle percevait avec cette acuité qui la caractérisait, l’émotion de la Mére et la nervosité de Georgette. Réveuse, elle songeait, elle allait devoir quitter, cette demeure parfumée de souvenirs de l’enfance , tout ce qui avait été sa vie jusqu’alors, pour partir accomplir son destin de femme, embarquer pour ce long voyage dans le temps, en quête d’une nouvelle vie, où elle espérait découvrir de nouveaux horizons, et partager sa vie, avec Xime, l’Homme du Clan.
                                              Les deux femmes l’aidérent précautionneusement à enfiler la robe blanche. C’était une robe de dentelle, blanche, une robe toute simple, qu’elle avait choisie pour ce jour. Elle aurait aimé compter, toutes ces guirlandes de fleurs qui épousaient son corps et l’enserraient comme dans un écrin.
                                               » Tu es préte! »
                                              Et tout à coup, la jeune femme frissonna, elle allait devour affronter le regard des autres . Elle eut froid, malgré la chaleur du jour.
                                              Le Clan était arrivé, elle percevait le brouhaha des voix nasillardes, et elle pensa au Vieil Homme qui devait s’impatienter , elle entendait sa petite toux séche, rythmée comme les battements de l’orloge. Cela lui redonna du courage.
                                              Elle respira tres fort, prit machinalement ses gants, son bouquet de jasmin, et sans un regard pour les deux femmes, elle s’élança dans la pénombre qui baignait l’escalier. Elle s’arreta sur le palier, ses yeux s’habituérent peu à peu au clair-obscur qui l’enveloppait. Des bruits de voix, des rires d’enfants, montaient jusqu’à elle. délicatement, elle releva sa longue robe et tenant son voile, elle entreprit sa descente vers la lumiére. Quand elle apparut, il y eut quelques exclamations suivi d’un silence .
                                              Le Clan, imperturbable ne bougea pas. Son regard se tourna alors vers le Vieil Homme. Ses yeux ronds comme des billes, noisettes au couleur de l’automne, s’embrumérent, en un adieu, un adieu pour tout ce qui avait été sa joie, son bonheur de vivre, cette enfance écoulée, baignée de soleil, d’amour, de sourires et de chants, et elle ne voulut pas, à cet instant se souvenir de cette longue conversation qu’ils avait eu la veille au soir, telle une premiére ride, comme un cheveu de femme, posé sur sa nouvelle vie.
                                              Le Vieil Homme tres pâle se leva de sa chaise, et regarda venir à lui, son enfant, son enfant de la vieillesse. Tout en le regardant, elle balbutia:
                                              « Papa. »
                                              « Ma petite enfant. »
                                              Ce fut tout ce qu’ils purent se dire, il n’y eut pas d’autres paroles.
                                              Le Vieil Homme se redressa et tpot à coup, de sa voix de tenor qui avait fait se pamer autrefois, tant d êtres aimes, cette voix maintenant cassée par le poids des ans, s’éleva et se brisa, comme un chant de cygne.
                                              Elle écoutait, il lui parlait d’une déesse, de clarté des étoiles de divin ravissement, de beauté, de douceur et d’amour, elle reconnu , « les pecheurs de perles ».
                                              Cet amour, la laissa pantelante, comme un adieu, un adieu suspendu au confin du silence par delà l’espace et le temps, dans un jeu de couleurs et de nuances.
                                              L’Homme du Clan l’appela.
                                              Les années ont passé , un matin le Vieil Homme aussi discretement qu’il avait vécu, s’achemina, sur le chemin de Marmoliere , pour ne plus revenir.
                                              La douce mélodie s’estompa . La petite enfant atteignit le zénith de sa vie avec ses jois et ses peines ses interrogations , puis il eut ce merveilleus été indien, nimbé de lumiére et de douceur, dans lequel elle se plongea pour survivre, une lumineuse apres midi de juin où elle sentit en elle, la Vie, ce premier enfant tant attendu, qu’elle espérait tant apres tant de souffrances et de larmes.
                                              Plus de 40ans ont passé, l’automne de sa vie s’installe, Elle ne sait pas ce que sera fait demain, mais pour toujours, et celà Elle en est sure , elle a réuni pour l’étérnité dans un meme amour, le Vieil Homme et cet Homme du Clan, qui l’ont empéché de glisser à jamais, dans ce grand trou noir des âbimes sans fond de l’indifference.

                                            • #79238
                                              Nem Chua
                                              Participant

                                                Sans voix.
                                                C’est le digne projet d’une vie, d’accéder à ce point après 40 ans de mariage.

                                              • #79245
                                                BRIMAZ;68889 wrote:
                                                Je remercie aussi thuong et Monsieur Thin.
                                                @ Robin des Bois : bonjour, je vais cet après – midi voir une expo qui se trouve à la Vieille Charité et c’est près de la montée des Accoules. Avez vous d’autres informations sur votre personnage du 20 ? je prendrai mon appareil photo en tous cas.
                                                a bientôt, bonne journée.

                                                C’est tout près de la Charité en effet .. C’est le seul résidant au 20 Montée des Accoules..

                                                Attention, Pierrot a plutôt l’allure d’un Clochard( avec notamment une paire de lunettes avec un seul verre!!)
                                                Il a la soixantaine mais fait plus âgé, car visiblement « fatiqué physiquement par les aléas de la vie ».

                                                Il sort quelques bouquins et revues à vendre 1 euro , directement sur 2 tréteaux en bordure de trottoir, juste devant le 20.

                                                Libraire-brocanteur.. mais vrai libraire au temps jadis et très très cultivé…
                                                Il est très respecté dans le coin, notamment par la diaspora comorienne qui veille sur lui (il les a beaucoup aidés autrefois)

                                              • #79249

                                                C’est tellement bien raconté que, comme Nem Chua, j’en reste sans voix…

                                                Merci simplement…

                                              • #79258
                                                thuong19
                                                Participant

                                                  Yen, ton récit est fabuleux.N’es tu pas encore sous l’effet du coup de foudre d’il y a 40 ans ?
                                                  Si tu racontes ainsi votre prochain voyage au Viêtnam, tu vas faire de l’audience sur Forumviêtnam.

                                                • #79273
                                                  robin des bois;68900 wrote:
                                                  C’est tout près de la Charité en effet .. C’est le seul résidant au 20 Montée des Accoules..

                                                  Attention, Pierrot a plutôt l’allure d’un Clochard( avec notamment une paire de lunettes avec un seul verre!!)
                                                  Il a la soixantaine mais fait plus âgé, car visiblement « fatiqué physiquement par les aléas de la vie ».

                                                  Il sort quelques bouquins et revues à vendre 1 euro , directement sur 2 tréteaux en bordure de trottoir, juste devant le 20.

                                                  Libraire-brocanteur.. mais vrai libraire au temps jadis et très très cultivé…
                                                  Il est très respecté dans le coin, notamment par la diaspora comorienne qui veille sur lui (il les a beaucoup aidés autrefois)

                                                  Bravo Yen.:clapping:
                                                  Bonjour Buuhoa.:friends:

                                                  bonsoir Robin des bois : Pierrot était bien devant son étal. Pas de lunettes. Très occupé à donner des livres aux petits enfants. Semble en bonne forme. M’a parlé de Thomas Mann ! J’ai pris des photos mais ne saurai pas les envoyer…:bye:

                                                • #79278
                                                  BRIMAZ;68932 wrote:
                                                  Bravo Yen.:clapping:
                                                  Bonjour Buuhoa.:friends:

                                                  bonsoir Robin des bois : Pierrot était bien devant son étal. Pas de lunettes. Très occupé à donner des livres aux petits enfants. Semble en bonne forme. M’a parlé de Thomas Mann ! J’ai pris des photos mais ne saurai pas les envoyer…:bye:

                                                  Ah ben si… y a bien un gugusse de F-V plus doué que moi qui va vous expliqure..

                                                  (En gros , les entrer sur un fichier de votre ordi.. puis utiliser Imageshack pour faire le transfert entre votre fichier et le forum…)

                                                  J’aimerais bien
                                                  (ps: dans les conversations avec lui , je n’ai même pas songé à le prendre en photo !!)

                                                • #79293
                                                  robin des bois;68943 wrote:
                                                  Ah ben si… y a bien un gugusse de F-V plus doué que moi qui va vous expliqure..

                                                  Bonjour BRIMAZ,

                                                  Allez on essaie,

                                                  1. tu choisie une photo sur ton pc
                                                  dsc01923lw6.th.jpg

                                                  2. tu ouvre [FONT=&quot]ImageShack® – Image Hosting[/FONT] , tu coche la case « resize image? » et tu choisi 640×480
                                                  capture1yp9.th.jpgthpix.gif

                                                  3. tu clique sur parcourir et tu choisi ta photo
                                                  capture2kn3.th.jpgthpix.gif

                                                  4. la photo choisie, tu clique sur « host it! »

                                                  capture3kb2.th.jpgthpix.gif

                                                  5. tu fais un copier coller de l’adresse dans ton message
                                                  capture5fr6.th.jpgthpix.gif

                                                  capture6wu3.th.jpgthpix.gif

                                                  Et le tour est joué.

                                                  Si tu n’y arrive pas, tu peux m’envoyer la photo par mail, je te le donne en MP.

                                                  Pierre.:jap:

                                                • #79344

                                                  Les photos de BRIMAZ,

                                                  Pierrot et les enfants

                                                  p1020544hj9.jpg

                                                  p1020548mv8.jpg

                                                  La montée des Accoules.

                                                  p1020550py4.jpg

                                                  Pierre.:jap:
                                                  w450.png

                                                • #79361
                                                  esox1;69015 wrote:
                                                  Les photos de BRIMAZ,

                                                  Pierrot et les enfants

                                                  p1020544hj9.jpg

                                                  p1020548mv8.jpg

                                                  La montée des Accoules.

                                                  Pierre.:jap:
                                                  w450.png

                                                  Oui c’est super : effectivement, il a plutôt l’air en bonne forme..
                                                  Merci infiniment

                                                  Et en dehors de Thomas Mann ,vous n’avez pas parlé des différentes diasporas de Marseille -dont Asie/ Vietnam – en particulier celles qui ont résidé dans ce quartier du Panier ?

                                                • #79363

                                                  @ esox: un grand merci.
                                                  @ Robin des bois : non, je n’ai pas pu parler avec Pierrot car il était en grande conversation avec ses clients! Une autre fois peut-être, maintenant que je le connais. A bientôt

                                                • #80205
                                                  thuong19
                                                  Participant

                                                    Suite à un stage imprévu de Thin à l’hopital (pas en tant que stagiaire médecin ), j’ai du interrompre son récit . Je le reprends aujourd’hui.

                                                    Quand nous sommes revenus à Marseille en 1942, la vie du camp avait changé. Nous étions installés au camp de Mazargues qui se trouvait à Marseille près du stade Vélodrome.
                                                    (ce camp a été rasé, et avec le camp Colgate, c’étaient 2200 travailleurs indochinois qui se trouvaient à Marseille ).
                                                    Certains avaient du travail, les autres ne faisaient rien.Affecté au garage j’étais chargé avec des camarades, de la manutention pour décharger les camions de ravitaillement du camp. Puis ayant passé mon permis, j’eus le privilège de conduire les camions de ravitaillement.
                                                    Un « restaurant central » préparait les repas (cuisine française faite par des Viêtnamiens du camp), et nous allions chercher à tour de rôle les rations pour 10 personnes.On mangeait dans nos baraquements, on jouait aux cartes, on ne faisait rien de la journée ; sauf ceux qui avaient un travail, nous n’étions pas autorisés à sortir du camp.
                                                    C’est à cette époque que nos cadres français repartaient du camp avec des sacs de victuailles qu’ils prenaient au magasin pour les vendre au marché noir.
                                                    A la fin de la guerre, en 1945, avec le rétablissement des relations maritimes, les rapatriements vers le pays natal reprirent.
                                                    (les rapatriements qui avaient débuté en Janvier 1941 s’étaient interrompus en septembre 1941, plus aucun bateau n’assurait la ligne avec l’Indochine pendant la guerre).
                                                    Ce sont d’abord ceux qui parlaient français et ceux qui avaient de l’instruction qui partaient en priorité.Puis ceux qui étaient chargés de famille.
                                                    En 1946 Ho Chi Minh nous rendit visite au camp. Il nous exhorta de rentrer au pays natal.
                                                    (A cette époque, les relations entre le Viêtnam ,proclamé indépendant en 1945 , et le pays colonisateur la France ne sont pas bonnes.
                                                    Ho chi Minh après la conférence de Fontainebleau s’adresse aux travailleurs réquisitionnés en ces termes
                                                    )

                                                    Quote:
                                                    « Travailleurs, mes chers compatriotes.
                                                    En accord avec les représentants du Gouvernement Français concernant votre rapatriement il est décidé comme suit :
                                                    1) Tous, vous devrez être vaccinés contre les maladies épidémiques.
                                                    2) Vous serez sous les ordres de vos délégués élus par vous.
                                                    3) Vous serez considérer à bord, dans les mêmes conditions de vie que les autres passagers.
                                                    4) Vous avez le droit d’emporter avec vous 50 kilos de bagages, sans compter le poids des accessoires et outils professionnels pour lesquels vous bénéficierez de la franchise des Douanes.
                                                    5) Vous toucherez chacun : avant le départ, le pécule et pendant la traversée, votre allocation journalière par grade, plus une indemnité journalière uniforme de 60 f. payées à l’arrivée avant le débarquement. »

                                                    Dans le camp, des travailleurs commencent à s’organiser ; syndicats pour revendiquer une meilleure vie, groupes politiques pour demander l’arrêt de la guerre d’Indochine qui débutera en 1946. Nous n’étions plus consignés à l’intérieur du camp. Mais parfois des CRS (police qui venait d’être créée) nous interdisaient de sortir pour nous empêcher d’aller dans les nombreuses manifestations avec les autres travailleurs français .
                                                    Les « meneurs » repérés furent en priorité rappatriés. Arrivés sur le sol natal, bon nombre d’entre eux seront jetés en prison.
                                                    Dans le camp, tous les jours il y avait des discussions politiques. Une bagarre entre trotskystes et communistes fit même des morts en Mai 1948.Mais la plupart d’entre nous, nous souhaitions l’indépendance du Viêtnam et la fin de la colonisation.
                                                    On nous offrait le choix, de retourner au pays,ou de rester en France.
                                                    Le retour au pays sera pris en charge par la France jusqu’en 1951.Ceux qui voudront retourner au pays après cette date le feront à leur frais.
                                                    Mon ami (qui avait de l’argent) me repaya un nouveau permis : le transport en commun en 1948.
                                                    C’est cette année là que je fus libéré ; je n’avais plus de famille au Viêtnam.Quand je suis parti en 1939 mon frère et mon père étaient déjà morts, il ne restait que ma mère. Elle était décédée en 1942.
                                                    Dans mon village, on crevait de faim. On se nourrissait d’un peu de riz et de manioc. La viande était trop chère et le poisson qu’on mangeait était celui que je pêchais.
                                                    L’école était payante je n’ai pas pu y aller.
                                                    Au camp à Marseille, un Nord Viêtnamien de Hanoï devenu ami, et qui parlait français et lisait les caractères chinois m’a appris à lire et à écrire pendant 3 ans. Lui, il avait choisi de repartir, il avait à faire pour son pays
                                                    Je pris la décision de rester en France, et dans ma compagnie partie en 1939 des plages de Tourane, nous n’étions que 5 à faire ce choix pour devenir Viêt Kieu….

                                                  • #80262

                                                    Merci anh thuong
                                                    j’espère que bac Thin se remet bien de son hospitalisation
                                                    n’oublies pas de lui transmettre toutes mes amitiés.:friends:

                                                  • #80298

                                                    Merci Thuong de continuer à nous raconter l’histoire de Monsieur Thin. Transmets-lui que je suis touchée qu’il veuille bien nous parler de son histoire, (et j’en suis sûre, beaucoup d’autres que moi), ainsi que mes voeux de bon rétablissement.

                                                  • #80555
                                                    thuong19;69947 wrote:
                                                    Suite à un stage imprévu de Thin à l’hopital (pas en tant que stagiaire médecin ), j’ai du interrompre son récit . Je le reprends aujourd’hui.

                                                    Quand nous sommes revenus à Marseille en 1942, la vie du camp avait changé. Nous étions installés au camp de Mazargues qui se trouvait à Marseille près du stade Vélodrome.
                                                    (ce camp a été rasé, et avec le camp Colgate, c’étaient 2200 travailleurs indochinois qui se trouvaient à Marseille ).
                                                    Certains avaient du travail, les autres ne faisaient rien.Affecté au garage j’étais chargé avec des camarades, de la manutention pour décharger les camions de ravitaillement du camp. Puis ayant passé mon permis, j’eus le privilège de conduire les camions de ravitaillement.
                                                    Un « restaurant central » préparait les repas (cuisine française faite par des Viêtnamiens du camp), et nous allions chercher à tour de rôle les rations pour 10 personnes.On mangeait dans nos baraquements, on jouait aux cartes, on ne faisait rien de la journée ; sauf ceux qui avaient un travail, nous n’étions pas autorisés à sortir du camp.
                                                    C’est à cette époque que nos cadres français repartaient du camp avec des sacs de victuailles qu’ils prenaient au magasin pour les vendre au marché noir.
                                                    A la fin de la guerre, en 1945, avec le rétablissement des relations maritimes, les rapatriements vers le pays natal reprirent.
                                                    (les rapatriements qui avaient débuté en Janvier 1941 s’étaient interrompus en septembre 1941, plus aucun bateau n’assurait la ligne avec l’Indochine pendant la guerre).
                                                    Ce sont d’abord ceux qui parlaient français et ceux qui avaient de l’instruction qui partaient en priorité.Puis ceux qui étaient chargés de famille.
                                                    En 1946 Ho Chi Minh nous rendit visite au camp. Il nous exhorta de rentrer au pays natal.
                                                    (A cette époque, les relations entre le Viêtnam ,proclamé indépendant en 1945 , et le pays colonisateur la France ne sont pas bonnes.
                                                    Ho chi Minh après la conférence de Fontainebleau s’adresse aux travailleurs réquisitionnés en ces termes)
                                                    Dans le camp, des travailleurs commencent à s’organiser ; syndicats pour revendiquer une meilleure vie, groupes politiques pour demander l’arrêt de la guerre d’Indochine qui débutera en 1946. Nous n’étions plus consignés à l’intérieur du camp. Mais parfois des CRS (police qui venait d’être créée) nous interdisaient de sortir pour nous empêcher d’aller dans les nombreuses manifestations avec les autres travailleurs français .
                                                    Les « meneurs » repérés furent en priorité rappatriés. Arrivés sur le sol natal, bon nombre d’entre eux seront jetés en prison.
                                                    Dans le camp, tous les jours il y avait des discussions politiques. Une bagarre entre trotskystes et communistes fit même des morts en Mai 1948.Mais la plupart d’entre nous, nous souhaitions l’indépendance du Viêtnam et la fin de la colonisation.
                                                    On nous offrait le choix, de retourner au pays,ou de rester en France.
                                                    Le retour au pays sera pris en charge par la France jusqu’en 1951.Ceux qui voudront retourner au pays après cette date le feront à leur frais.
                                                    Mon ami (qui avait de l’argent) me repaya un nouveau permis : le transport en commun en 1948.
                                                    C’est cette année là que je fus libéré ; je n’avais plus de famille au Viêtnam.Quand je suis parti en 1939 mon frère et mon père étaient déjà morts, il ne restait que ma mère. Elle était décédée en 1942.
                                                    Dans mon village, on crevait de faim. On se nourrissait d’un peu de riz et de manioc. La viande était trop chère et le poisson qu’on mangeait était celui que je pêchais.
                                                    L’école était payante je n’ai pas pu y aller.
                                                    Au camp à Marseille, un Nord Viêtnamien de Hanoï devenu ami, et qui parlait français et lisait les caractères chinois m’a appris à lire et à écrire pendant 3 ans. Lui, il avait choisi de repartir, il avait à faire pour son pays
                                                    Je pris la décision de rester en France, et dans ma compagnie partie en 1939 des plages de Tourane, nous n’étions que 5 à faire ce choix pour devenir Viêt Kieu….

                                                    Merci à Monsieur Tinh et à Thuong pour cette histoire très touchante et vivement le prochain épisode.:bye:

                                                  • #81007
                                                    thuong19
                                                    Participant


                                                      Thin, travailleur sans papier pendant 28 ans

                                                      Thin fut “ libéré “ le 12 avril 1948 en même temps que plusieurs camarades.
                                                      Parmi les 5 de sa compagnie qui avaient fait le choix de rester en France, Than ira à Bordeaux, épousera une Suissesse et n’aura pas d’enfant . Kinh partira à Paris sera tailleur puis gardien à l’ORTF, épousera une française et aura 4 enfants . Bui restera à Marseille et sera navigateur ; il épousera une française, ils auront un garçon.
                                                      Le quatrième partira à Grenoble, Thin n’aura aucune nouvelle, et ne se rappelle pas de son nom.
                                                      Thin avait commencé dès Mars à travailler à Marseille chez un entrepreneur de bâtiment (MAGNONI). Tous les travailleurs qui voulaient rester en France devaient avoir trouvé auparavant un employeur avant d’être libéré. Thin fit la connaissance de Léonie, une résistante déportée puis rapatriée au camp à Marseille avec d’autres prisonnières libérées. Léonie était corrézienne, mariée (mal) à un garagiste et avait 4 enfants. Elle emmena Thin dans ses bagages dans le train qui la ramenait chez elle à Tulle.
                                                      Thin s’installe avec Léonie , trouve un emploi à Bugeat, puis à la Ville de Tulle et enfin comme chauffeur dans l’entreprise de BTP POUQUET. Il y restera jusqu’à sa retraite en 1980.
                                                      Léonie revenue malade de captivité décéda à l’âge de 40 ans.(année 1950?).
                                                      Les rapatriements des travailleurs indochinois ont continué jusqu’en 1952. Mais dès 1951 tous les anciens travailleurs restés en France étaient avertis que passé une date butoir, les frais ne seraient plus pris en charge par l’administration française.
                                                      C’est ainsi que le statut de Thin évolua :
                                                      engagé volontaire Travailleur Indochinois : 14 décembre 1939
                                                      libéré : le 12 avril 1948
                                                      levée temporaire de réquisition : 12 avril 1949
                                                      levée définitive de son engagement : le 31 décembre 1952
                                                      Et tes papiers Thin ?
                                                      Thin fut libéré sans papier. Pas de carte d’identité, pas de carte de séjour, pas de carte de travail.
                                                      Mais en 30 ans de route sur tes poids lourds, tu as du te faire contrôler ?
                                                      lorsque les gendarmes m’arrêtaient et que je leur disais que je n’avais pas de papier, seulement mes permis de conduire,
                                                      – ils me demandaient: mais tu es Viêtnamien ou tu es Français ?
                                                      – Je leur répondais : regardez- moi (en leur montrant mon nez avec mon doigt)…
                                                      – Fou le camp !
                                                      Ce n’est qu’en 1976 que Thin aura sa première carte d’identité en se faisant naturalisé Français. Sur le décret de naturalisation sera porté le pays d’origine “ANNAM !”, et non VIETNAM comme pour les autres naturalisés de sa classe d’ âge et originaire du Centre.
                                                      Thin fonde sa famille viêtkieue corrézienne en 1955 en épousant Margote. Il ne retournera au Viêtnam pour la première fois qu’en 1994 avec l’une de ses filles , sa petite fille et d’autres amis Viêtkieus dont Kinh, l’ami travailleur indochinois comme lui, mais devenu parisien.

                                                      thincertifadzi7.jpg

                                                      d’après ce document, on notera que Thin n’est arrivé qu’en Mars 1940 et non pas en Janvier.On lui pardonnera sa défaillance de mémoire.

                                                      thinjoxz5.jpg

                                                      Thin n’était pas originaire du VIETNAM, mais de l’ANNAM . En 1976 année de sa naturalisation, il n’y avait qu’un seul pays, le Viêtnam réunifié !
                                                      @Robin des Bois, tu as un mystère de plus à élucider.

                                                    • #81016

                                                      @thuong19 70841 wrote:


                                                      Thin, travailleur sans papier pendant 28 ans

                                                      Thin fut “ libéré “ le 12 avril 1948 en même temps que plusieurs camarades.
                                                      Parmi les 5 de sa compagnie qui avaient fait le choix de rester en France, Than ira à Bordeaux, épousera une Suissesse et n’aura pas d’enfant . Kinh partira à Paris sera tailleur puis gardien à l’ORTF, épousera une française et aura 4 enfants . Bui restera à Marseille et sera navigateur ; il épousera une française, ils auront un garçon.
                                                      Le quatrième partira à Grenoble, Thin n’aura aucune nouvelle, et ne se rappelle pas de son nom.
                                                      Thin avait commencé dès Mars à travailler à Marseille chez un entrepreneur de bâtiment (MAGNONI). Tous les travailleurs qui voulaient rester en France devaient avoir trouvé auparavant un employeur avant d’être libéré. Thin fit la connaissance de Léonie, une résistante déportée puis rapatriée au camp à Marseille avec d’autres prisonnières libérées. Léonie était corrézienne, mariée (mal) à un garagiste et avait 4 enfants. Elle emmena Thin dans ses bagages dans le train qui la ramenait chez elle à Tulle.
                                                      Thin s’installe avec Léonie , trouve un emploi à Bugeat, puis à la Ville de Tulle et enfin comme chauffeur dans l’entreprise de BTP POUQUET. Il y restera jusqu’à sa retraite en 1980.
                                                      Léonie revenue malade de captivité décéda à l’âge de 40 ans.(année 1950?).
                                                      Les rapatriements des travailleurs indochinois ont continué jusqu’en 1952. Mais dès 1951 tous les anciens travailleurs restés en France étaient avertis que passé une date butoir, les frais ne seraient plus pris en charge par l’administration française.
                                                      C’est ainsi que le statut de Thin évolua :
                                                      engagé volontaire Travailleur Indochinois : 14 décembre 1939
                                                      libéré : le 12 avril 1948
                                                      levée temporaire de réquisition : 12 avril 1949
                                                      levée définitive de son engagement : le 31 décembre 1952
                                                      Et tes papiers Thin ?
                                                      Thin fut libéré sans papier. Pas de carte d’identité, pas de carte de séjour, pas de carte de travail.
                                                      Mais en 30 ans de route sur tes poids lourds, tu as du te faire contrôler ?
                                                      lorsque les gendarmes m’arrêtaient et que je leur disais que je n’avais pas de papier, seulement mes permis de conduire,
                                                      – ils me demandaient: mais tu es Viêtnamien ou tu es Français ?
                                                      – Je leur répondais : regardez- moi (en leur montrant mon nez avec mon doigt)…
                                                      – Fou le camp !
                                                      Ce n’est qu’en 1976 que Thin aura sa première carte d’identité en se faisant naturalisé Français. Sur le décret de naturalisation sera porté le pays d’origine “ANNAM !”, et non VIETNAM comme pour les autres naturalisés de sa classe d’ âge et originaire du Centre.
                                                      Thin fonde sa famille viêtkieue corrézienne en 1955 en épousant Margote. Il ne retournera au Viêtnam pour la première fois qu’en 1994 avec l’une de ses filles , sa petite fille et d’autres amis Viêtkieus dont Kinh, l’ami travailleur indochinois comme lui, mais devenu parisien.

                                                      thincertifadzi7.jpg

                                                      d’après ce document, on notera que Thin n’est arrivé qu’en Mars 1940 et non pas en Janvier.On lui pardonnera sa défaillance de mémoire.

                                                      thinjoxz5.jpg

                                                      Thin n’était pas originaire du VIETNAM, mais de l’ANNAM . En 1976 année de sa naturalisation, il n’y avait qu’un seul pays, le Viêtnam réunifié !
                                                      @Robin des Bois, tu as un mystère de plus à élucider.

                                                      Merci à toi Thuong 19, pour ce récit.
                                                      J’étais à Marseille entre 1949 et 1953, mais je n’avais pas la chance de rencontrer ces compatriotes. Mais ,ce que je me rappelles très bien , ce sont ces comportements indignes de la France. C’est pourquoi, je vois rouge quand j’entends les termes d’annamite, d’indigène, de con gai , nha qué,…j’en passe et de pire. Je comprends aussi pourquoi et je le regrette de ne plus voir Trindung sur le forum.
                                                      Ceci dit, je ne confond pas ces petits blancs avec la majorité des français. J’ai sablé le champagne à l’élection de OBAMA et comme Martin Luther King, je rêve de voir un jour un président Français  » indigène  » qu’il soit d’origine Sénégalaise, Marocaine, Malgache ….ou autres , peu m’importe et si par hasard , il est d’origine vietnamienne je ne me plaindrais pas. D’ailleurs j’ai voté pour un immigré comme moi , Monsieur Sarkozy, j’en suis très heureux, toujours content de lui et ne regrette nullement mon choix. J’apprécie en plus son travail actuel au nom de la France et de l’ Europe. Heureusement qu’on l’a en ce moment. Christian

                                                    • #81025
                                                      thuong19;70841 wrote:
                                                      Thin, travailleur sans papier pendant 28 ans

                                                      Thin n’était pas originaire du VIETNAM, mais de l’ANNAM . En 1976 année de sa naturalisation, il n’y avait qu’un seul pays, le Viêtnam réunifié !

                                                      @Robin des Bois, tu as un mystère de plus à élucider.

                                                      Autant les autres mots cités par Christo ont effectivement une connotation péjorative et colonialiste évidente,
                                                      autant je pense que l’on peut se montrer plus réservé sur le mot Annam et Annamite qui a longtemps été utilisé comme synonyme des territoires de l’Empire d’Annam et de des derniers Empereurs du Vietnam (donc débordant largement le seul territoire colonial baptisé Annam par la France)

                                                      Par ailleurs , je pense que l’utilisation du mot « Annam  » juste à côté de la date de naissance de M.THIN est simplement une « habitude des services d’Etat-Civil » : à la date de sa naissance (1915), son pays natal avait l’appellation officielle d’Annam .

                                                      ps: regardez le nom précedent M.THIN , soit M KELBER : c’est le même cas de figure; M.KELBER David est né en 1910 à Brailow en «  Russie « ; or en 1976- année de naturalisation- la Russie s’appellait l’URSS.
                                                      Honnêtement , je pense que c’est l’explication car je ne vois pas la nécessité pour un agent de l’Etat-Civil -et surtout pour le Journal Officiel – de faire de la provocation : ce serait même une  » faute professionnelle »!!

                                                    • #81026

                                                      Je tiens à ajouter que moi aussi j’apprécie énormement cette rubrique « Mémoires d’Anciens« 

                                                      Elle est de plus de « très haute tenue ».

                                                    • #81042
                                                      thuong19
                                                      Participant
                                                        robin des bois;70860 wrote:
                                                        …Par ailleurs , je pense que l’utilisation du mot « Annam  » juste à côté de la date de naissance de M.THIN est simplement une « habitude des services d’Etat-Civil » : à la date de sa naissance (1915), son pays natal avait l’appellation officielle d’Annam .

                                                        Salut Robin des Bois,
                                                        je m’étais fait la même réflexion . A savoir qu’à cette époque 1915 date de naissance de Thin, l’état civil colonial de l’Indochine française ne connaissait que le Tonkin, la Cochinchine, et l’Annam correspondant au Centre Viêtnam et ayant pour capitale HUE. Les fonctionnaires chargés de transcrire les états civils sur les décrets de naturalisation ne peuvent se référer qu’aux actes originaux.
                                                        Or je te poste le bas de la même page du journal officiel .

                                                        thinjo2ch2.jpg

                                                        Madame LE-XUAN née CONG TAN TON NU est née à Thua Thien village près de HUE capitale de l’Annam en 1918 année de sa naissance.
                                                        LE THI CHI est née à Thai Binh (Tonkin) en 1923
                                                        Pour toutes ces personnes, le pays d’origine quelle que soit l’année est le Viêtnam…et pourtant le Viêtnam n’existe pas encore.
                                                        Sauf Thin, son pays est l’Annam.

                                                      • #81047

                                                        @robin des bois 70860 wrote:

                                                        Autant les autres mots cités par Christo ont effectivement une connotation péjorative et colonialiste évidente,
                                                        autant je pense que l’on peut se montrer plus réservé sur le mot Annam et Annamite qui a longtemps été utilisé comme synonyme des territoires de l’Empire d’Annam et de des derniers Empereurs du Vietnam (donc débordant largement le seul territoire colonial baptisé Annam par la France)

                                                        Par ailleurs , je pense que l’utilisation du mot « Annam  » juste à côté de la date de naissance de M.THIN est simplement une « habitude des services d’Etat-Civil » : à la date de sa naissance (1915), son pays natal avait l’appellation officielle d’Annam .

                                                        ps: regardez le nom précedent M.THIN , soit M KELBER : c’est le même cas de figure; M.KELBER David est né en 1910 à Brailow en «  Russie « ; or en 1976- année de naturalisation- la Russie s’appellait l’URSS.
                                                        Honnêtement , je pense que c’est l’explication car je ne vois pas la nécessité pour un agent de l’Etat-Civil -et surtout pour le Journal Officiel – de faire de la provocation : ce serait même une  » faute professionnelle »!!

                                                        Cher Robin des Bois,
                                                        Je prends acte que le terme d’annamite n’est pas péjoratif en soi et tu as entièrement raison si on se réfère à l’étymologie. Toutefois, je souhaite faire trois observations, si tu me le permets.
                                                        primo : la division du Vietnam en trois Ky, est le fait de la colonisation. Et Gia Long était devenu empereur d’Annam avec l’appui des étrangers.
                                                        secundo : l’usage commun des termes pour désigner les vietnamiens, qu’ils soient du Nord, du Centre ou du Sud, si je me base sur ton raisonnement ,qui est bien entendu juste , serait Tonkinois ou Cochinchinois. Or pour les petits blancs nous sommes tous des annamites.
                                                        Enfin, si tu as vu le film Cochinchine avec Catherine Deneuve, le policier corse a désigné l’héroïne de « cette espèce d’annamite « . Bien entendu, je ne souhaite pas polémiquer. C’est du passé tournons la page et attendons de lire avec plaisir la suite du passionnant récit de Thuong. Amicalement. Christian

                                                      • #81048
                                                        christo;70886 wrote:
                                                        Cher Robin des Bois,
                                                        -1)Je prends acte que le terme d’annamite n’est pas péjoratif en soi et tu as entièrement raison si on se réfère à l’étymologie. Toutefois, je souhaite faire trois observations, si tu me le permets.
                                                        primo : la division du Vietnam en trois Ky, est le fait de la colonisation. Et Gia Long était devenu empereur d’Annam avec l’appui des étrangers.
                                                        .
                                                        -2°)Or pour les petits blancs nous sommes tous des annamites.

                                                        *Point n°1 : « Ky » veut dire « province » et il est exact que la divison du Vietnam en « 3 kys » a un rapport certain avec les divisons admistratives françaises post-1868 entre les protectorats du Tonkin et de l’Annam et la colonie de Cochinchine..

                                                        Ceci dit , cette expression des 3 Ky a surtout été popularisée par HCM lui-même qui s’est battu pour l’unité des  » 3 ky « 

                                                        Et avant 1868 , comment était organisé ce fameux Vietnam, svp ?

                                                        – Notamment,avant l’arrivée de Gia Long : autant que je me souvienne l’appellation « An Nam » était déjà utilisée ; elle était une « construction chinoise » qui doit vouloir dire le « Sud pacifié  » ou quelque chose comme çà..
                                                        – A cette époque là, cet « An-Nam » (chinois) s’arrêtait aux portes du Champa, qui lui même s’arrêtait aux frontières du Cambodge qui occupait encore le delta du Mékong… il ne pouvait donc effectivement être question des 3 Ky…. et pour cause !!!

                                                        *point n°2 : Selon le contexte des phrases qui les contiennent, tous les mots peuvent être détournés péjorativement..
                                                        « Annamite » peut effectivement en faire partie.. mais il se trouve que je connais aussi des termes asiatiques qui servent également à désigner péjorativement les Vietnamiens.. Ce n’est donc pas une donnée spécifique « aux petits blancs »

                                                        Enfin, je n’ai pas vu « Cochinchine » … mais  » Indochine » qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable… (sauf qu’en navigant sur la baie d’Along, nous avons eu droit aux commentaires du guide sur le village ayant servi de décors et accueilli la « belle  » Catherine Deneuve, symbole de la « petite blanche »)

                                                      • #81130
                                                        christo;70850 wrote:
                                                        Merci à toi Thuong 19, pour ce récit.
                                                        J’étais à Marseille entre 1949 et 1953, mais je n’avais pas la chance de rencontrer ces compatriotes. Mais ,ce que je me rappelles très bien , ce sont ces comportements indignes de la France. C’est pourquoi, je vois rouge quand j’entends les termes d’annamite, d’indigène, de con gai , nha qué,…j’en passe et de pire. Je comprends aussi pourquoi et je le regrette de ne plus voir Trindung sur le forum.
                                                        Christian

                                                        Bonsoir Bac
                                                        moi aussi, je regrette que Trindung ne vienne plus le forum
                                                        j’ai été choquée parfois par l’agressivité de certains de ses posts, je l’ai accepté ( respect envers son aîné), et puis avec de la distance, j’ai même ri et de bon coeur en lisant le post ou il a pratiqué des arts martiaux et que la personne à qui il a fait une prise doit s’en souvenir encore.
                                                        c’est vrai que c’est dommage, qu’il y ait parfois des malentendus :bye:

                                                      • #81202

                                                        @robin des bois 70887 wrote:

                                                        *Point n°1 : « Ky » veut dire « province » et il est exact que la divison du Vietnam en « 3 kys » a un rapport certain avec les divisons admistratives françaises post-1868 entre les protectorats du Tonkin et de l’Annam et la colonie de Cochinchine..

                                                        Ceci dit , cette expression des 3 Ky a surtout été popularisée par HCM lui-même qui s’est battu pour l’unité des  » 3 ky « 

                                                        Et avant 1868 , comment était organisé ce fameux Vietnam, svp ?

                                                        – Notamment,avant l’arrivée de Gia Long : autant que je me souvienne l’appellation « An Nam » était déjà utilisée ; elle était une « construction chinoise » qui doit vouloir dire le « Sud pacifié  » ou quelque chose comme çà..
                                                        – A cette époque là, cet « An-Nam » (chinois) s’arrêtait aux portes du Champa, qui lui même s’arrêtait aux frontières du Cambodge qui occupait encore le delta du Mékong… il ne pouvait donc effectivement être question des 3 Ky…. et pour cause !!!

                                                        *point n°2 : Selon le contexte des phrases qui les contiennent, tous les mots peuvent être détournés péjorativement..
                                                        « Annamite » peut effectivement en faire partie.. mais il se trouve que je connais aussi des termes asiatiques qui servent également à désigner péjorativement les Vietnamiens.. Ce n’est donc pas une donnée spécifique « aux petits blancs »

                                                        Enfin, je n’ai pas vu « Cochinchine » … mais  » Indochine » qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable… (sauf qu’en navigant sur la baie d’Along, nous avons eu droit aux commentaires du guide sur le village ayant servi de décors et accueilli la « belle  » Catherine Deneuve, symbole de la « petite blanche »)

                                                        Cher Robin des Bois,

                                                        En raison de mon âge, je suis un vieux gâteux comme tu as pu le constater. Au lieu de « Indochine », j’ai écrit Cochinchine. Autant pour moi.
                                                        Si je te réponds ici, ce n’est pas pour polémiquer, c’est simplement témoigner de la mémoire d’un relatif ancien. C’est pour te dire ce que j’ai ressenti dans ma jeunesse pendant la période où j’ai vécu dans mon propre pays. Car, lorsque j’étais en France, je n’ai jamais connu ni discrimination, ni racisme. Il est vrai que j’ai toujours vécu dans un milieu privilégié, mon parrain était le fondateur de l’école d’ingénieurs de Marseille.
                                                        Enfin, Catherine Deneuve ne jouait aucunement le rôle d’une petite blanche dans ce film, mais était au contraire pleine de classe et défendait envers et contre tous sa protégée qu’elle aimait comme sa propre fille. Par contre, la petite blanche était représentée par la chanteuse de cabaret, épouse du garde chiourme( cop rang ou tigre rayé) ou le petit policier raciste corse par opposition au commissaire intelligent et bien français comme je le conçois.
                                                        J’étais en Nouvelle Zélande lorsqu’il passait ce film en première, comme toi, les néo zélandais ne l’ont pas aimé et ont même applaudi au passage où un officier a été tué par l’héroïne. Ce qui m’a beaucoup choqué.
                                                        Mille excuses pour ces précisions.
                                                        Amicalement,
                                                        Christian

                                                      • #81207

                                                        @chantalngoc 70985 wrote:

                                                        Bonsoir Bac
                                                        moi aussi, je regrette que Trindung ne vienne plus le forum
                                                        j’ai été choquée parfois par l’agressivité de certains de ses posts, je l’ai accepté ( respect envers son aîné), et puis avec de la distance, j’ai même ri et de bon coeur en lisant le post ou il a pratiqué des arts martiaux et que la personne à qui il a fait une prise doit s’en souvenir encore.
                                                        c’est vrai que c’est dommage, qu’il y ait parfois des malentendus :bye:

                                                        Bonjour, chère chantalngoc, si je puis me permettre. Car tu es l’une des intervenants que j’apprécie pour l’humour, la gentillesse et l’intelligence ainsi que la tolérance. Donc, ne fais pas comme trindung.
                                                        Par contre, je ne crois pas que la prise qu’on a faite à Trinhdung soit efficace. Je pense plus tôt qu’il est du genre qui méprise ceux qui ne sont pas à sa hauteur. Il préfère les ignorer; mais pour le faire, il nous a privés de son intelligence et du plaisir de lire ses postes.
                                                        Dommage, j’ai dit dommage? ….. comme c’est dommage.
                                                        Amicalement,
                                                        Christian

                                                      • #81208
                                                        christo;71062 wrote:
                                                        Cher Robin des Bois,

                                                        -En raison de mon âge, je suis un vieux gâteux comme tu as pu le constater.
                                                        -la petite blanche était représentée par la chanteuse de cabaret, épouse du garde chiourme( cop rang ou tigre rayé) ou le petit policier raciste corse par opposition au commissaire intelligent et bien français comme je le conçois.
                                                        -J’étais en Nouvelle Zélande lorsqu’il passait ce film en première, comme toi, les néo zélandais ne l’ont pas aimé et ont même applaudi au passage où un officier a été tué par l’héroïne. Ce qui m’a beaucoup choqué.
                                                        Mille excuses pour ces précisions.
                                                        Amicalement,
                                                        Christian

                                                        – point n°1 :Je me demande si je ne suis pas nettemnt pls âgé que vous !!!

                                                        -point n°2 : dans ce « naufrage collectif », perso, j’avais beaucoup aimé la « composition » faite par l’actrice Dominique Blanc, dans un rôle difficile et peu sympathique

                                                        – point n°3 : je dois avoir aussi quelques affinités avec les Néo-Zélandais ; par exemple, j’aime beaucoup, dans les corridas, le moment où le taureau tue le toréador… …Malheureusement, celà n’arrive pas assez souvent!!!

                                                        (Et surtout…ne vous « excusez pas » …çà me gène beaucoup .. Faut assumer !!)

                                                        A plus .. au plaisir de vous lire

                                                      • #81212

                                                        @ Christo et Robin des Bois

                                                        vous avez tous les deux des côtés de mon Beau Papa…( faut assumer…:bigsmile: hahaha!)

                                                      • #56125

                                                        @robin des bois 71068 wrote:

                                                        – point n°1 :Je me demande si je ne suis pas nettemnt pls âgé que vous !!!

                                                        -point n°2 : dans ce « naufrage collectif », perso, j’avais beaucoup aimé la « composition » faite par l’actrice Dominique Blanc, dans un rôle difficile et peu sympathique

                                                        – point n°3 : je dois avoir aussi quelques affinités avec les Néo-Zélandais ; par exemple, j’aime beaucoup, dans les corridas, le moment où le taureau tue le toréador… …Malheureusement, celà n’arrive pas assez souvent!!!

                                                        (Et surtout…ne vous « excusez pas » …çà me gène beaucoup .. Faut assumer !!)

                                                        A plus .. au plaisir de vous lire

                                                        Cher Robin des bois,
                                                        Dans la mémoire d’anciens que Thuong19 a bien voulu nous offrir, il a eu la merveilleuse idée de soulever ce sujet qui m’est cher, et qui réveille en moi, beaucoup de sentiments contradictoires.
                                                        Tout d’abord,il y a dans mes posts, il y a trop de fautes de frappe, il faut m’excuser pour cela.
                                                        C’est vrai, j’ai toujours peur de heurter mes semblables, c’est la raison de mes excuses. Quant à s’assumer, je ne fais que cela. Ceci dit, comme je me trompe souvent et dans tous les domaines, en plus, en tant que bouddhiste, je suis les recommandations de Bouddha: rien n’est immuable. A titre d’exemples, lorsqu’il croyait qu’il pouvait atteindre LA VERITE, par la voie ascétique, et qu’il voyait qu’il s’est trompé, il a immédiatement orienté sa recherche dans une autre direction.
                                                        Pour revenir aux travailleurs indochinois sous uniforme pendant la dernière guerre 39/45. Il est abusif de parler de volontaires. Je vais vous dire ce qui s’est passé réellement en Cochinchine, car je ne prétends nullement savoir ce qui s’est passé ailleurs au Nord et au centre. Les autorités coloniales faisaient établir par les notables locaux des listes de jeunes garçons robustes sans tenir compte des soutiens de famille. Il n’y avait bien entendu pas de conscription. Ensuite, on tirait au sort jusqu’à ce que le nombre fixé soit atteint. On avait l’hypocrisie de mettre sur ces listes tous les jeunes entre 18 et 28 ans, riches ou pauvres. Mais l’administration coloniale admettait que les enfants des propriétaires terriens se fassent remplacés contre argent par des pauvres. Ces méthodes me heurtaient profondément. Je ne supporte pas l’injustice, l’exploitation de l’homme par l’homme. Mais je sais très bien que ce n’est pas moi qui va changer le monde. Je ne peux que dire comme les anglophones: I am sorry, so sorry but what can I do?
                                                        Enfin, si vous êtes plus âgé que moi, je vous présente mes respects, je vous demande cependant de me pardonner de vous dire que je suis contre toutes les tueries car bouddhiste, je suis contre tout « sat sanh » donc, la peine de mort.

                                                        Christian.

                                                      • #81219
                                                        christo;71067 wrote:
                                                        Bonjour, chère chantalngoc, si je puis me permettre. Car tu es l’une des intervenants que j’apprécie pour l’humour, la gentillesse et l’intelligence ainsi que la tolérance. Donc, ne fais pas comme trindung.
                                                        Par contre, je ne crois pas que la prise qu’on a faite à Trinhdung soit efficace. Je pense plus tôt qu’il est du genre qui méprise ceux qui ne sont pas à sa hauteur. Il préfère les ignorer; mais pour le faire, il nous a privés de son intelligence et du plaisir de lire ses postes.
                                                        Dommage, j’ai dit dommage? ….. comme c’est dommage.
                                                        Amicalement,
                                                        Christian

                                                        Bonjour Christian,

                                                        Nous sommes du même signe astrologique chinois… je ne sais pas si c’est de la même année aussi ? Quoi qu’il en soit, je partage ton avis sur ChantalNgoc et, aussi, ton appréciation surTrinhdung et son absence du Forum… S’il n’est pas d’accord sur ton analyse, il ne tient qu’à lui, s’il lit toujours ce Forum, de répondre… :wink2:

                                                        En attendant, comme toi, je dis : « Dommage… Vous avez dit, dommage ? » Eh oui ! C’est dommage ! :bye:

                                                      • #81225

                                                        cher Bac, j’espère ne pas vous avoir offensé ce matin en écrivant ce post
                                                        en fait je voulais dire :
                                                        par certain côté vous ressemblez à mon beau papa, et Robin des bois aussi, et je voulais dire il faut assurer (quand on est le beau papa de Chantalngoc):bigsmile:

                                                        mais comme parfois je suis pressée, je formule mal mes pensées
                                                        si je vous ai blessé, je vous présente toutes mes excuses.:jap:

                                                      • #81226
                                                        christo;71079 wrote:
                                                        Cher Robin des bois,

                                                        – en plus, en tant que bouddhiste, je suis les recommandations de Bouddha: rien n’est immuable. A titre d’exemples, lorsqu’il croyait qu’il pouvait atteindre LA VERITE, par la voie ascétique, et qu’il voyait qu’il s’est trompé, il a immédiatement orienté sa recherche dans une autre direction.

                                                        – Enfin, si vous êtes plus âgé que moi, je vous présente mes respects, je vous demande cependant de me pardonner de vous dire que je suis contre toutes les tueries car bouddhiste, je suis contre tout « sat sanh » donc, la peine de mort.

                                                        Christian.

                                                        Point 1 .. sans vouloir être trop indiscret , vous êtes un Bouddhiste de l’école Mahayana, Théravada,…. (ou éventuellment la « Tibétaine « )?

                                                        Si vous êtes originaire du Vietnam, je dirais « Mahayana », mais si vous êtes de la zone Sud/cochinchinoise, je dirais alors Théravada. Et si vous ne classez pas le Bouddhisme dans les religions , à mon avis vous ne pouvez pas être de la tendance Tibétaine… où il ya beaucoup de prières .. ( avec ou sans moulin!!!).
                                                        L’enquête continue

                                                        Point n°2.. Au fond, je ne sais pas si je suis plus âgé que vous car je n’ai aucun indice me permettant de vous  » dater « .
                                                        Perso j’ai quand même pas mal de kms au compteur….mais je n’ai pas fait 39/45 quand même ..!!!

                                                      • #81243

                                                        @Buuhoa 71083 wrote:

                                                        Bonjour Christian,

                                                        Nous sommes du même signe astrologique chinois… je ne sais pas si c’est de la même année aussi ? Quoi qu’il en soit, je partage ton avis sur ChantalNgoc et, aussi, ton appréciation surTrinhdung et son absence du Forum… S’il n’est pas d’accord sur ton analyse, il ne tient qu’à lui, s’il lit toujours ce Forum, de répondre… :wink2:

                                                        En attendant, comme toi, je dis : « Dommage… Vous avez dit, dommage ? » Eh oui ! C’est dommage ! :bye:


                                                        @Robin
                                                        des bois et chantalngoc,
                                                        Robin des bois, je vois que j’ai un connaisseur en face de moi en matière bouddhique.
                                                        point 1: vous avez vu juste, effectivement je suis Mahayana. Si j’étais cambodgien, j’aurais été Théravada. Il y plein de temples cambodgiens dans la région de TraVinh, VinhLong SocTrang.En ce qui concerne la Tibétaine, c’est pratiquement inconnu au Vietnam du Sud. Et je n’ai jamais vu un moulin à prière de ma vie. Au fond, vous n’avez pas de mérite à deviner, car vous saviez déjà que je ne prie pas et que je me contente de méditer.
                                                        point2- Je suis né en 1929 et comme vous, j’ai pas mal bourlingué de part le monde, Afrique, Asie, Amérique et bien entendu Europe et Nouvelle Zélande, Australie. Chantalngoc nous avons le même signe( ty- serpent)j’ai donc 79 ans français ou 80 vietnamien. Quant à être blessé, je ne le suis point, bien au contraire, même s’il faut assumer, je serais heureux de pouvoir être beau père et je dirais même très fier.
                                                        Amicalement à vous deux,
                                                        Christian

                                                      • #81244

                                                        @Buuhoa 71083 wrote:

                                                        Bonjour Christian,

                                                        Nous sommes du même signe astrologique chinois… je ne sais pas si c’est de la même année aussi ? Quoi qu’il en soit, je partage ton avis sur ChantalNgoc et, aussi, ton appréciation surTrinhdung et son absence du Forum… S’il n’est pas d’accord sur ton analyse, il ne tient qu’à lui, s’il lit toujours ce Forum, de répondre… :wink2:

                                                        En attendant, comme toi, je dis : « Dommage… Vous avez dit, dommage ? » Eh oui ! C’est dommage ! :bye:

                                                        Chère BuuHoa,
                                                        Je me suis trompé, j’ai voulu t’écrire et je l’ai adressé à chantalngoc dans mon précédent post. Je dois donc encore m’excuser.
                                                        Christian

                                                      • #81245

                                                        Bac Christo

                                                        Buuhoa et moi c’est presque pareil, c’est ma grande soeur avec qui je ris beaucoup :bigsmile: (mais elle a beaucoup plus de sagesse que moi).

                                                        avec toute mon affection et mon amitié:jap:

                                                      • #81252
                                                        christo;71108 wrote:
                                                        @Robin des bois et chantalngoc,
                                                        Robin des bois, je vois que j’ai un connaisseur en face de moi en matière bouddhique.
                                                        point 1: vous avez vu juste, effectivement je suis Mahayana. .
                                                        point2- Je suis né en 1929 et comme vous, j’ai pas mal bourlingué de part le monde, Afrique, Asie, Amérique et bien entendu Europe et Nouvelle Zélande, Australie. Chantalngoc nous avons le même signe( ty- serpent)j’ai donc 79 ans français ou 80 vietnamien. Quant à être blessé, je ne le suis point, bien au contraire, même s’il faut assumer, je serais heureux de pouvoir être beau père et je dirais même très fier.
                                                        Amicalement à vous deux,
                                                        Christian

                                                        Arrrrrgghhhhhh ,je vous dois le respect et vous cède ma place de patriarche .
                                                        Je vous félicite sincèrement pour votre « jeunesse d’Esprit et de Coeur ».

                                                        Bon maintenant, de votre bouche, je souhaiterais que vous nous fassiez part de ce que vous considérez VOUS comme différences essentielles entre les écoles MAHAYANA et Théravada.

                                                        (cer n’est pas une obligation bien sûr et svp pas de cours magistral mais surtout votre ressenti personnel au travers de votre approche et votre vécu du Bouddhisme.. Grand merci d’avance)

                                                      • #81253
                                                        thuong19
                                                        Participant
                                                          Buuhoa;71083 wrote:
                                                          Bonjour Christian,
                                                          Nous sommes du même signe astrologique chinois… je ne sais pas si c’est de la même année aussi ?

                                                          Bonsoir Buuhoa,
                                                          allez, un peu de maths, ça va me rajeunir un peu.
                                                          Sachant que Christo est du même signe astrologique chinois que toi,
                                                          Sachant que Christo est parti en retraite bien avant toi,
                                                          Sachant que le signe astrologique chinois admet une période de 12 ans,
                                                          Sachant que tu connais certainement ton âge,
                                                          Quel est l’âge de Christo ?:wink2:

                                                        • #81257

                                                          Bonsoir à nos ainées et aînés de FV,

                                                          Que d’épreuves et que d’histoires en lisant ce topic … Cela ne vous rajeunient pas :lol::wink2: Merci à vous toutes et tous car grâce à vous, les jeunes de ma génération peuvent redécouvire et apprendre des tas de choses sur le passé de notre peuple, de notre pays. C’est toujours un plaisir de vous lire … Ne changer rien !!!

                                                          A vous toutes et tous, je dis respect.:jap:

                                                          Kim Sang:bye:

                                                        • #81262

                                                          @robin des bois 71118 wrote:

                                                          Arrrrrgghhhhhh ,je vous dois le respect et vous cède ma place de patriarche .
                                                          Je vous félicite sincèrement pour votre « jeunesse d’Esprit et de Coeur ».

                                                          Bon maintenant, de votre bouche, je souhaiterais que vous nous fassiez part de ce que vous considérez VOUS comme différences essentielles entre les écoles MAHAYANA et Théravada.

                                                          (cer n’est pas une obligation bien sûr et svp pas de cours magistral mais surtout votre ressenti personnel au travers de votre approche et votre vécu du Bouddhisme.. Grand merci d’avance)

                                                          Si cela ne vous fait rien, et comme je suis le plus vieux, je vous propose le tutoiement, c’est plus sympa.
                                                          Bon, je considère que j’ai ton accord, donc je commence.
                                                          Évidemment, il est très difficile de faire de la théorie en la matière; d’autant plus que le Bouddhisme est par définition la recherche de la vérité par la voie de la méditation et est essentiellement un cheminement solitaire.
                                                          Donc, passons directement à la différence entre Mahayana ( Dai Thùa= Grand véhicule) et Theravada ( Tiêu Thùa = Petit Véhicule)
                                                          Je dois cependant revenir, c’est indispensable, à l’historique. Bouddha ( Thich Ca) une fois qu’il a atteint le Nirvana, càd qu’il a trouvé la Voie, il a atteint son but. Je ne trouve aucun mot pour exprimer le Nirvana; est- ce la Voie, la Vérité, l’Illumination, enfin c’est le but final.
                                                          Pour le Theravada, ce sont les bonzes au crane rasé, portant une pièce de tissu de couleur safran sans couture, qui cheminent sur les routes de la Thailande, du Laos, du Cambodge ou de la Birmanie pour quémander la nourriture, afin de permettre aux pratiquants de faire le bien.Ces bonzes ne s’intéressent pas autrement au monde. Pour les pratiquants du Mahayana, qui considèrent que Bouddha a continué à vivre après avoir atteint le Nirvana, ils essayent de vivre dans le monde, de méditer à la recherche de la Vérité sans prosélytisme, comme Bouddha l’a fait et pour suivre son exemple.
                                                          Je ne peux pas faire plus simple. De plus profane et ignorant comme je le suis, c’est ce que j’ai compris. Et si demain, ce que j’ai dit ici s’avère faux; dans ce cas, grand pardon.
                                                          Nam Mô A Di Dà Phât.
                                                          Christian

                                                        • #81264

                                                          @thuong19 71119 wrote:

                                                          Bonsoir Buuhoa,
                                                          allez, un peu de maths, ça va me rajeunir un peu.
                                                          Sachant que Christo est du même signe astrologique chinois que toi,
                                                          Sachant que Christo est parti en retraite bien avant toi,
                                                          Sachant que le signe astrologique chinois admet une période de 12 ans,
                                                          Sachant que tu connais certainement ton âge,
                                                          Quel est l’âge de Christo ?:wink2:

                                                          Cher Thuong,
                                                          Je retrouve en toi le bon maître plein de pédagogie. Notre dernière fille qui enseigne actuellement le Français à Londre dans une école secondaire ferait bien de suivre ton exemple et d’essayer d’avoir de la méthode comme toi.
                                                          Amitiés
                                                          Christian

                                                        • #81265
                                                          christo;71130 wrote:
                                                          Je ne peux pas faire plus simple. De plus profane et ignorant comme je le suis, c’est ce que j’ai compris. Et si demain, ce que j’ai dit ici s’avère faux; dans ce cas, grand pardon.
                                                          Nam Mô A Di Dà Phât.
                                                          Christian

                                                          Grand merci à toi de te livrer ainsi et aussi simplement.

                                                          Je tiens à préciser mon positionnement : je ne suis pas pratiquant religieux ou adepte d’une philosophie précise comme le Bouddhisme.
                                                          Par contre je suis extrêmement intéressé par les motivations religieuses ou philosophiques qui poussent tout Etre Humain à « Chercher » .. des réponses aux questions qu’il se pose lui-m^me.
                                                          Je ne juge jamais aucun de ces mouvements religieux ou philosophiques dans cet aspect de «  pratique indivduelle »
                                                          Par contre, je suis très critique -voire « mauvais » -dans l’appréciation que je porte sur tous ceux qui utilisent ce  » fait religieux et cette recherche individuelle » pour manipuler les foules et les croyants à des fins de pouvoir, de politique ou d’argent; çà je n’oublie pas l’Histoire et ne pardonne pas souvent aux hiérarchies ou aux appareils en cause.

                                                          De mon approche du monde bouddhiste, je dirais qu’elle est liée à mes rencontres, à mon séjour au Cambodge, et aux échanges avec des gens de bonne volonté sur tout ce qui touche au fait religieux, spirituel ou philosophique. Elle reste donc « très superficielle et livresque ».

                                                          Théravada et mahayana représentent pour moi les 2 plus grandes écoles d’évolution de la pensée bouddhiste.pour résumer -et selon mon analyse-
                                                          -le Théravada se veut la voie étroite, ou celle des anciens.
                                                          Elle se caractériserait dit-on :
                                                          . par une référence au seul enseignement du Bouddha fondateur, qui lui m^me n’aurait reçu cet enseignement que d’un seul MAITRE.
                                                           » Voie étroite » parce que comme tu le soulignes, c’est la pratique d’une ascèse assez poussée et réservée nettement à la filière monastique qui est privilégiée pour parvenir à l’Eveil.;

                                                          -Le MAHAYANA -ou Grand Véhicule ou Voie large-accepte l’idée que Bouddha a reçu son propre enseignement de différents maitres , et surtout que d’autres Bodhisttava que le Bouddha peuvent enseigner cette voie, qui elle ne privilégie pas la voie monastque…

                                                          Ceci étant dit , chacune de ces écoles a vécu de nombreux soubresauts. Et par exemple , le Théravada Cambodgien a été profondément influencé par le Brahmanisme angkorien.. ce qui fait que nous trouvons des moines guérisseurs, des moines prédisant l’avenir etc, des céremonies présidés par des bonzes où les vaches sacrées annoncent les bonnes ou mauvaise récoltes selon qu’elles boivent de l’alcoOl de riz ou mangent des mauvaises herbes!!!

                                                          Bref pour les puristes du Théravada (au Sri lanka), ce bouddhisme là est devenu hérétique.. Etc etc

                                                          -Le Mahayana évolue au plus près du Monde des Vivants et s’adapte donc plus souplement aux préoccupations des simples laïcs

                                                          Il n’en demeure pas pas moins que même en Occident ce Bouddhisme sous ces 2 formes indiquées,apparait étonnement moderne et « sain »: car il prône une maitrise des désirs , une ascèse de vie (qui peut faire penser aux régimes des sportifs ou aux recommandations du monde médical) et un respect d e la nature et des êtres vivants qui font du bouddhisme un mouvement spirituel respectueux de l’environnement (flore ou faune)

                                                          Dernière trouvaille, la pratique régulière de la méditation est désormais vivement recommandée -y compris au plan médical ou psychique- surtout dans de spays qui consomment trop de neuro-leptiques..

                                                          Le Bouddhisme au secours de la Sécu

                                                        • #81288
                                                          christo;71109 wrote:
                                                          Chère BuuHoa,
                                                          Je me suis trompé, j’ai voulu t’écrire et je l’ai adressé à chantalngoc dans mon précédent post. Je dois donc encore m’excuser.
                                                          Christian

                                                          Allons donc, Christo, pas d’excuses entre nous ! Tout le monde peut se tromper ! :wink2: Au plaisir de te rencontrer sur un post ou un autre ! :bye:

                                                        • #81314

                                                          Mon message d’hier doit faire tâche vu que ce topic s’intitule  » Mémoires d’Anciens « , je n’ai certainement pas l’âge pour rentrer dans le cercle « fermés » certainement :jap: Je demande donc aux modos de bien vouloir supprimer mon message et :je_sors: Merci.

                                                          Kim Sang

                                                        • #81323

                                                          @robin des bois 71134 wrote:

                                                          Grand merci à toi de te livrer ainsi et aussi simplement.

                                                          Je tiens à préciser mon positionnement : je ne suis pas pratiquant religieux ou adepte d’une philosophie précise comme le Bouddhisme.
                                                          Par contre je suis extrêmement intéressé par les motivations religieuses ou philosophiques qui poussent tout Etre Humain à « Chercher » .. des réponses aux questions qu’il se pose lui-m^me.
                                                          Je ne juge jamais aucun de ces mouvements religieux ou philosophiques dans cet aspect de «  pratique indivduelle »
                                                          Par contre, je suis très critique -voire « mauvais » -dans l’appréciation que je porte sur tous ceux qui utilisent ce  » fait religieux et cette recherche individuelle » pour manipuler les foules et les croyants à des fins de pouvoir, de politique ou d’argent; çà je n’oublie pas l’Histoire et ne pardonne pas souvent aux hiérarchies ou aux appareils en cause.

                                                          De mon approche du monde bouddhiste, je dirais qu’elle est liée à mes rencontres, à mon séjour au Cambodge, et aux échanges avec des gens de bonne volonté sur tout ce qui touche au fait religieux, spirituel ou philosophique. Elle reste donc « très superficielle et livresque ».

                                                          Théravada et mahayana représentent pour moi les 2 plus grandes écoles d’évolution de la pensée bouddhiste.pour résumer -et selon mon analyse-
                                                          -le Théravada se veut la voie étroite, ou celle des anciens.
                                                          Elle se caractériserait dit-on :
                                                          . par une référence au seul enseignement du Bouddha fondateur, qui lui m^me n’aurait reçu cet enseignement que d’un seul MAITRE.
                                                           » Voie étroite » parce que comme tu le soulignes, c’est la pratique d’une ascèse assez poussée et réservée nettement à la filière monastique qui est privilégiée pour parvenir à l’Eveil.;

                                                          -Le MAHAYANA -ou Grand Véhicule ou Voie large-accepte l’idée que Bouddha a reçu son propre enseignement de différents maitres , et surtout que d’autres Bodhisttava que le Bouddha peuvent enseigner cette voie, qui elle ne privilégie pas la voie monastque…

                                                          Ceci étant dit , chacune de ces écoles a vécu de nombreux soubresauts. Et par exemple , le Théravada Cambodgien a été profondément influencé par le Brahmanisme angkorien.. ce qui fait que nous trouvons des moines guérisseurs, des moines prédisant l’avenir etc, des céremonies présidés par des bonzes où les vaches sacrées annoncent les bonnes ou mauvaise récoltes selon qu’elles boivent de l’alcoOl de riz ou mangent des mauvaises herbes!!!

                                                          Bref pour les puristes du Théravada (au Sri lanka), ce bouddhisme là est devenu hérétique.. Etc etc

                                                          -Le Mahayana évolue au plus près du Monde des Vivants et s’adapte donc plus souplement aux préoccupations des simples laïcs

                                                          Il n’en demeure pas pas moins que même en Occident ce Bouddhisme sous ces 2 formes indiquées,apparait étonnement moderne et « sain »: car il prône une maitrise des désirs , une ascèse de vie (qui peut faire penser aux régimes des sportifs ou aux recommandations du monde médical) et un respect d e la nature et des êtres vivants qui font du bouddhisme un mouvement spirituel respectueux de l’environnement (flore ou faune)

                                                          Dernière trouvaille, la pratique régulière de la méditation est désormais vivement recommandée -y compris au plan médical ou psychique- surtout dans de spays qui consomment trop de neuro-leptiques..

                                                          Le Bouddhisme au secours de la Sécu

                                                          C’est plutôt à moi de te remercier, car pour un non bouddhiste, tu me sembles bien érudit. Cela n’est pas étonnant avec l’esprit curieux, on cherche tjrs à comprendre et ton point de vue m’a permis de voir sous un angle nouveau, un sujet que je n’ai étudié que comme un oriental. Donc encore merci. christian

                                                        • #81328
                                                          kimsang;71183 wrote:
                                                          Mon message d’hier doit faire tâche vu que ce topic s’intitule  » Mémoires d’Anciens « , je n’ai certainement pas l’âge pour rentrer dans le cercle « fermés » certainement :jap: Je demande donc aux modos de bien vouloir supprimer mon message et :je_sors: Merci.

                                                          Kim Sang

                                                          Mais non, Kim Sang, ton message était le bienvenu ! « Mémoires d’Anciens » n’est pas un topic destiné aux anciens, genre « les Anciens parlent aux Anciens ! » et que la jeunesse aille voir ailleurs ! 😆

                                                          Il est destiné aux Anciens, ou à ceux qui connaissent des Anciens qui voudraient nous faire part de leur expérience, réflexions, souvenirs, visions du Vietnam, etc… C’est juste pour un partage entre tous les membres du Forum. :Vietnam: Ou, alors, me trompai-je ???

                                                          Dans ce cas, :je_sors: aussi ! Il faut de tout pour faire un monde harmonieux et si on se retrouve seulement entre Anciens, ça craint ! 😆

                                                          D’abord, même « vieille », j’aime pas les lieux « fermés » car, à la longue, ça risque de sentir le renfermé ! 😆 Pour peu que la moisissure s’y mette : vous imaginez le tableau ? 😆

                                                          En tout cas, en tant que vieille, j’accueille tout le monde les bras ouverts (et le coeur aussi, ça fait pas mal !) 😆

                                                          Je suis sûre que les Modos pensent comme moi, Kim Sang ! Sur ForumVietnam, il n’y a pas de lieu intedit pour qui que ce soit ! Etes-vous d’accord avec ça, les Modos ? :confused: :bye:

                                                        • #81335
                                                          thuong19
                                                          Participant
                                                            Buuhoa;71201 wrote:
                                                            …Je suis sûre que les Modos pensent comme moi, Kim Sang ! Sur ForumVietnam, il n’y a pas de lieu interdit pour qui que ce soit ! Etes-vous d’accord avec ça, les Modos ? :confused: :bye:

                                                            bonsoir Kimsang, bonsoir Buuhoa,

                                                            @Kimsang
                                                            ,
                                                            Buuhoa a fait la réponse à laquelle les modos adhèrent.
                                                            Jeune ou moins jeune, chacun apporte sa pierre à l’édifice, sans conflit de génération.
                                                            Jeune ou moins jeune, chacun apprend d’autrui.
                                                            La seule différence, c’est que le moins jeune devrait avoir plus d’expérience que le jeune, et la vie nous apprend qu’il n’en est pas toujours ainsi.
                                                            Nulle part dans Forumviêtnam il n’y a de discussions réservées.
                                                            C’est un des principes même de la convivialité qui régit les forums de discussions.:bye:

                                                          • #81911
                                                            thuong19
                                                            Participant

                                                              Thin travailleur indochinois en retraite en France

                                                              Thin prend sa retraite en 1980 en Corrèze. De ses 9 années passées au service de la MOI comme travailleur indochinois, il ne percevra aucune pension. Réquisitionnés par la France, mais n’ayant jamais tenu le fusil, les travailleurs indochinois n’auront même pas le statut d’ancien combattant. (mon père engagé comme tirailleur indochinois en 1915 durant la première guerre mondiale avait le statut d’ancien combattant.Je pense que les tirailleurs indochinois de 39/44 l’ont eu aussi – à vérifier).
                                                              Ses premières années de retraite, Thin reflirta avec le métier de son adolescence. Il ira aider son ami le Charcutier Henri Labrunie à préparer ses produits régionaux.
                                                              Le boudin, les saucisses, le millassoux, le chou farci, le fromage de tête, les rillettes, les farcis durs…toutes les spécialités corréziennes n’ont plus aucun secret pour ce Viêtkieu.
                                                              Naturalisé français en 1976, il ne demandera un passeport français qu’en 1993 pour préparer son premier voyage au Viêtnam prévu en février 1994 .
                                                              Ce premier voyage, il le fera avec son ami “travailleur Indochinois” de Paris Kinh.
                                                              Thin sera accompagné d’une de ses filles, et de sa petite fille. Kinh emmènera son épouse ses enfants et petits enfants.
                                                              Thin fera encore 4 voyages au Viêtnam avec ses filles : 1996,1997,1998,et 1999.
                                                              L’hopital de Tulle accueille depuis 1995 des médecins FFI (Faisant Fonction d’Internes ) Viêtnamiens et Cambodgiens pour une année. Ils viennent pour améliorer leur formation ou leur technique opératoire (cours au CHU de Limoges ), et l’hopital de Tulle les utilise comme Internes. Ils ont la rémunération d’Internes, ce qui permet à bon nombre d’entre eux de revenir au pays avec de substantielles économies.
                                                              Tous ces médecins connaissent Thin et Margote ; le dimanche, lorsqu’on est de garde, on déjeune souvent le midi chez eux. L’hopital n’est pas loin, le “Bip passe”.
                                                              On a le bourdon, on a la nostalgie du pays, on a besoin de quelquechose, on va chez Thin l’ancêtre.
                                                              Fala, May Linh, My Dung, Lê, Anh Dung,Tham, Sampauh, Hung, Thi Lan, Lan Anh,Lâm, de Saigon, de Hué, de Haïphong, de Hanoï, sans oublier Phnom Penh , tous ces médecins n’étaient pas seuls en France perdus dans un hopital du fin fond de la Corrèze.
                                                              Ils avaient Thin et son épouse Margote.

                                                              photoir1.jpg

                                                              Thin dessiné au crayon et au fusain par un travailleur indochinois du Camp en 1942 (Non, ce n’est pas une photo, j’ai vérifié !)

                                                              roissyoj4.jpg

                                                              Thin et son ami Kinh, à Roissy en 1993 lors du premier voyage au Pays

                                                              tombeauze0.jpg
                                                              w800.png

                                                              Le devoir premier de Thin est de venir se recueillir sur le tombeau de sa mère (il avait commandé les travaux depuis la France).

                                                              vanphucku5.jpg

                                                              Le village natal de Thin : Van Phuoc

                                                              ttthinmargni7.jpg

                                                              On fête le Têt à Argentat (2001); Dr Tham, Thin, Margote, Hiên (infirmière sage-femme de HCMV en stage 2 mois)

                                                            • #81994

                                                              Bonjour

                                                              Je remercie tous les membres participants de cette riche discussion.

                                                              Dans ma présentation (enfant gâtée), j’ai exprimé la première raison de mon inscription au forum: un projet de BD racontant l’histoire de la famille à mes enfants. Le FV est une source d’informations sans prix.

                                                              Mais depuis je suis:bye: convaincue du plaisir que je prends à vous lire, à regarder, à échanger avec vous.

                                                              Yen, vous nous laissez sur notre faim: Que d’étapes sautées! D’un mariage à l’autre, d’une danse à une autre, il devait se passer des épisodes brûlants! Et quarante années de toutes les passions en une seule ligne!
                                                              Quand on a goûté maintenant à votre talent de conteuse, il n’est pas charitable de nous abandonner salivant, remuant notre pauvre imagination, désespérément.

                                                              Tout cela pour vous dire bravo et merci.
                                                              Ma mère s’appelle Yen(sans accent-paix) aussi.

                                                              Mon père également est arrivé en France sur le port de Marseille en 46, mais comme prisonnier. Exilé plus précisément. Lui aussi circulait sur une motocyclette (une Vespa)…
                                                              Mais cela est un autre chapitre.
                                                              Je regrette que mes parents ne sachent pas utiliser l’ordinateur. Ils ont tous deux de réel talent d’écriture.
                                                              D’où ma volonté de « dessiner » leur histoire, je pense être plus habile dans le maniement du « crayon » que de la « plume ».

                                                              Mes questions sont nombreuses, pour compléter le récit de mes parents, oncles et tantes.
                                                              Mon père n’est pas très bavard quand il s’agit de se raconter.
                                                              c’est vers ma mère que je me tourne.
                                                              Je voudrais rassembler des témoignages différents, divergents ou convergents, qui rendraient mes histoires plus étoffées et véridiques.
                                                              Dans notre grande famille, l’esprit du clan est très fort, ce qui m’encourage à aller pêcher d’autres versions…

                                                              Pour l’heure, je vous laisse, il faut aussi que je gagne mon pain et celui de la famille.
                                                              Je viens de m’apercevoir du vouvoiement. je vous pris de m’en excuser.
                                                              Comme mon message a plusieurs destinataires…

                                                              à bientôt
                                                              JT

                                                            • #81999

                                                              mille merci anh Thuong et toutes mes sincères amitiés à Thin et à sa famille:jap:

                                                            • #82003
                                                              thuong19
                                                              Participant
                                                                jeannethanh; wrote:
                                                                ….Yen, vous nous laissez sur notre faim: Que d’étapes sautées! D’un mariage à l’autre, d’une danse à une autre, il devait se passer des épisodes brûlants! Et quarante années de toutes les passions en une seule ligne!
                                                                Quand on a goûté maintenant à votre talent de conteuse, il n’est pas charitable de nous abandonner salivant, remuant notre pauvre imagination, désespérément….

                                                                Bonjour jeannethanh,
                                                                ce topic raconte (pour l’instant) l’histoire de Xime (Max) et de Thin.(des anciens par leur âge).
                                                                Xime et son épouse Yen sont actuellement au Viêtnam.(premier retour au pays natal pour Xime).Yen s’est promis de nous raconter la suite à son retour.
                                                                Thin de plus de 20 ans son aîné, est un ami. Son histoire, je me permets de la raconter, car sinon elle serait partie dans les oubliettes de nos mémoires paresseuses. Ce que je n’ai pas pu faire pour l’histoire de mes parents, je le fais pour l’histoire de Thin qui a accepté (ainsi que sa famille),que je la conte dans ce Forum public.
                                                                Il ne tient qu’à toi de vouloir nous raconter une autre histoire d’anciens, celle de tes parents.
                                                                Yen et moi même, avons pensé que les enfants et petits enfants se devaient de connaître ces histoires d’anciens.
                                                                Car si nous ne le faisons pas, qui le ferait?:bye:

                                                              • #82087

                                                                Thuong19
                                                                Pourrais tu poser une question à bac Thin de ma part?

                                                                Lors de l’arrivée des vietnamiens en France, à Marseille, étaient-ils confrontés avec les autorités fascistes? La France était sous l’occupation.

                                                                Comment la communauté vietnamienne vivait cela? Était-elle au courant des déportations massives de la population juive, tzigane…? De la répression sur les résistants français?

                                                                Que pensait -elle de cette colonisation? Faisait-elle le parallèle avec celle que cette France, colonisée donc, imposait aux Vietnamiens?

                                                                Une amie a fait un excellent reportage sur le sujet, mais du côté français: un jeune colonel de l’armée française, résistant reconnu sous l’occupation nazi, réintégré une unité d’élites après 45, volontaire au VN, menait des opérations de représailles d’une extrême violence, contre les résistants vietnamiens. Il n’a pas hésité sur les raffineries de la tortures entre autres.

                                                                Dans un paragraphe, Bac Thin est envoyé en Allemagne, si je me souviens bien. Comment les allemands se comportaient-ils avec les « volontaires « viet?

                                                                Mon père comme dit plus haut est arrivé juste après en 46, la France était en pleine euphorie de la reconstruction, il se souvient que l’antisémitisme était encore très présent.
                                                                Un taximan qu’il avait rencontré au port de Marseille a déclaré: « Vous voulez savoir sur les juifs? » Mon père le voulait effectivement. « Eh bien on en a pas tué assez! »

                                                                Ma question est longue. Je suis impatiente de savoir.
                                                                peut-être que Christo a une idée dessus?

                                                                à bientôt
                                                                JT

                                                              • #82089
                                                                thuong19
                                                                Participant
                                                                  jeannethanh;72062 wrote:
                                                                  Thuong19
                                                                  Pourrais tu poser une question à bac Thin de ma part?
                                                                  Lors de l’arrivée des vietnamiens en France, à Marseille, étaient-ils confrontés avec les autorités fascistes? La France était sous l’occupation.
                                                                  Comment la communauté vietnamienne vivait cela? Était-elle au courant des déportations massives de la population juive, tzigane…? De la répression sur les résistants français?
                                                                  Que pensait -elle de cette colonisation? Faisait-elle le parallèle avec celle que cette France, colonisée donc, imposait aux Vietnamiens?

                                                                  A son arrivée en France (début de l’année 1940), la France n’était pas encore vaincue, donc occupée.
                                                                  Je pose les questions, et je posterai les réponses dans ce topic . Ca lui fait travailler la mémoire.

                                                                  Quote:
                                                                  Dans un paragraphe, Bac Thin est envoyé en Allemagne, si je me souviens bien. Comment les allemands se comportaient-ils avec les viêtnamiens

                                                                  bac Thin n’a jamais été envoyé en Allemagne.Il est resté à Marseille dès que l’armistice de 1940 a été signé.Aucun des travailleurs indochinois n’a été envoyé en Allemagne.Par contre certains ont intégré des maquis de résistants.
                                                                  Je ne sais pas si les travailleurs indochinois des camps de Marseille ont été en contact avec l’armée d’occupation allemande.
                                                                  Je lui demande et te poste la réponse la semaine prochaine.(Je ne vois Thin que Mardi).:bye:

                                                                • #82435
                                                                  thuong19
                                                                  Participant

                                                                    Bonsoir jeannethanh,
                                                                    comme convenu , j’ai posé les questions à Thin.Voici ses réponses

                                                                    jeannethanh;72062 wrote:
                                                                    Thuong19
                                                                    Pourrais tu poser une question à bac Thin de ma part?
                                                                    Lors de l’arrivée des vietnamiens en France, à Marseille, étaient-ils confrontés avec les autorités fascistes? La France était sous l’occupation.
                                                                    Comment la communauté vietnamienne vivait cela? Était-elle au courant des déportations massives de la population juive, tzigane…? De la répression sur les résistants français?
                                                                    Que pensait -elle de cette colonisation? Faisait-elle le parallèle avec celle que cette France, colonisée donc, imposait aux Vietnamiens?

                                                                    Lorsqu’ils sont arrivés à Marseille,(janvier 1940) la France n’était pas encore vaincue , et il n’y avait donc pas encore de troupes allemandes d’occupation.Les travailleurs indochinois réquisitionnés ont travaillé dans les usines d’armements et les poudreries jusqu’en juin 1940. L’armistice signée puis Pétain au pouvoir, tous les travailleurs furent ramenés dans leur camp d’origine , (Thin à Marseille). Certains furent rapatriés en Indochine, mais les liaisons maritimes ayant été interrompues en 1941, la majorité resta jusqu’à la fin de la guerre. Les rapatriements ne reprirent qu’en 1946.
                                                                    Thin n’était pas informé durant toute la période de la guerre de ce qui se passait avec les juifs, les tziganes, les résistants français. Ils avaient à s’occuper de leur subsistance de chaque jour.
                                                                    Lorsque les allemands envahissent la zone occupée (1942) le camp de Marseille eut la visite des autorités allemandes. De ces rencontres, Thin n’a gardé ni de bons souvenirs ni de mauvais d’ailleurs.
                                                                    Il se rappelle simplement que certains travailleurs indochinois du camp ont accepté de partir travailler en Allemagne.Il ne les a jamais revu.
                                                                    Certains travailleurs devenus chômeurs après l’armistice de juin 1940 avaient cependant rejoint certains maquis ou les troupes de tirailleurs indochinois.

                                                                    je cite le colonel Rives dans lesite : ANAI – Site Officiel de l’Association Nationale des Anciens et Amis de l’Indochine et du Souvenir Indochinois

                                                                    Quote:
                                                                    On peut estimer à environ 2.000 le nombre des Indochinois ayant pris une part active à la libération de la France.
                                                                    Certes, eu égard à l’importance des forces alliées engagées, la participation des originaires de la péninsule à l’opération Dragoon a été modeste. Toutefois, les stèles érigées sur le lieu de leurs combats et les tombes des cimetières français attestent que cette action a été réelle. Le général de Larminat, après la guerre, a dit des Indochinois : « Ils avaient souffert de la défaite de la France et avaient voulu se battre avec leurs camarades. Ils ont lutté partout, courageux, remplissant leurs fonctions sans jamais murmurer et rendant d’énormes services ».

                                                                    et aussi un article du site : A la mmoire des travailleurs indochinois en France, que tu peux aller visiter, car il est assez complet.

                                                                    Quote:
                                                                    Des travailleurs indochinois résistants
                                                                    Il n’était pas évident pour ces travailleurs encadrés, sans formation militaire, parlant mal le français, ayant peu de rapport avec la population et pas très au fait de la situation politique de franchir le pas menant aux maquis. Certains le feront cependant, soit par petits groupes et à leur initiative, soit en unités, leurs chefs répondant aux sollicitations de la Résistance locale.
                                                                    Signalons les faits ci-après :
                                                                    – « certaines compagnies, telle la 62ème à Cajarc ou la 19ème à Brive, se trouvèrent dans des régions tenues par la Résistance. Elles apportèrent à celle-ci une aide effective, d’abord en ravitaillement, puis en hommes »
                                                                    – « la 16ème compagnie toute entière fut incorporée au groupe de Résistance François Ier à Bergerac »
                                                                    – une section de travailleurs civils indochinois en provenance de Sorgues était intégrée au Ier Régiment F.T.P. de la Drôme qui défila lors de la libération de Montélimar
                                                                    – dans le Languedoc, des travailleurs des chantiers Todt de Bédarieux ont rejoint le réseau Action Ouvrière du Commandant Janvier.
                                                                    C’est dès fin 1943 que furent constatés les premiers départs de travailleurs vers les maquis.
                                                                    On constata en effet à cette période de nombreux ralliements aux F.T.P. qui correspondaient sans doute à la convergence de plusieurs facteurs tels que :
                                                                    – désir de s’affranchir d’un encadrement discrédité,
                                                                    – espoir d’obtenir de meilleures conditions d’existence,
                                                                    – émulation et euphorie de la Libération en cours,

                                                                    – encadrement discrédité, car dans les camps, les cadres responsables s’adonnaient au marché noir en pillant le ravitaillement destiné aux travailleurs.
                                                                    – espoir d’obtenir de meilleurs conditions d’existence, car en devenant résistant, c’est un peu de liberté retrouvée.
                                                                    D’après Thin, ceux qui se sont enfuis des camps pour rejoindre la résistance étaient souvent les compatriotes qui avaient de l’instruction et parlaient assez bien le français.

                                                                  • #82456

                                                                    @jeannethanh 72062 wrote:

                                                                    Thuong19
                                                                    Pourrais tu poser une question à bac Thin de ma part?

                                                                    Lors de l’arrivée des vietnamiens en France, à Marseille, étaient-ils confrontés avec les autorités fascistes? La France était sous l’occupation.

                                                                    Comment la communauté vietnamienne vivait cela? Était-elle au courant des déportations massives de la population juive, tzigane…? De la répression sur les résistants français?

                                                                    Que pensait -elle de cette colonisation? Faisait-elle le parallèle avec celle que cette France, colonisée donc, imposait aux Vietnamiens?

                                                                    Une amie a fait un excellent reportage sur le sujet, mais du côté français: un jeune colonel de l’armée française, résistant reconnu sous l’occupation nazi, réintégré une unité d’élites après 45, volontaire au VN, menait des opérations de représailles d’une extrême violence, contre les résistants vietnamiens. Il n’a pas hésité sur les raffineries de la tortures entre autres.

                                                                    Dans un paragraphe, Bac Thin est envoyé en Allemagne, si je me souviens bien. Comment les allemands se comportaient-ils avec les « volontaires « viet?

                                                                    Mon père comme dit plus haut est arrivé juste après en 46, la France était en pleine euphorie de la reconstruction, il se souvient que l’antisémitisme était encore très présent.
                                                                    Un taximan qu’il avait rencontré au port de Marseille a déclaré: « Vous voulez savoir sur les juifs? » Mon père le voulait effectivement. « Eh bien on en a pas tué assez! »

                                                                    Ma question est longue. Je suis impatiente de savoir.
                                                                    peut-être que Christo a une idée dessus?

                                                                    à bientôt
                                                                    JT

                                                                    Bonjour JT,
                                                                    Si ton père était à Marseille en 46 ; peut etre qu’on se connaît. Je n’étais revenu en France qu’en octobre 47; mais déjà sur le bateau, il y avait des bagarres entre les étudiants vietnamiens qui venaient continuer leurs études en France et les militaires français rapatriés après leur séjour au VN. La France était à l’époque en pleine reconstruction, mais faisait des efforts énormes pour rassembler une force hétéroclite de bric et de broc, elle raflait n’importe quoi, y compris les soldats allemands fraîchement libérés pour les envoyer en extrême orient à la reconquête des colonies perdues.
                                                                    A Marseille, j’ai bien rencontré des  » linh tho  » travailleurs vietnamiens sous vague uniforme, qui logeaient dans un camp sur le Bd du Prado prolongé, notamment dans un bistrot situé au bord d’un terrain vague derrière la Bourse , mais qui cuisinait un « Pho » mangeable. Maintenant que j’y pense, je me demande meme, si le patron n’était pas un  » Linh tho libéré « .Mais à l’époque, j’avais 18 ans, je n’avais pas encore la fibre  » patriotique  » d’aujourd’hui , et surtout je me posais des tas de questions sur mon avenir, je n’en savais rien des agissements nazi et encore moins le racisme anti juifs. Pour moi , ils étaient  » blancs  » et je pensais naïvement que le fascisme était exclusivement pour les asiatiques. Car à l’époque, au Vietnam, on désignait les africains, notamment ces soldats , comme des  » tay  » noirs. Ils ne se comportaient d’ailleurs pas mieux, que leurs copains blancs , et ne sont pas les derniers à violer ou tuer dans les rafles. Mais viscéralement anticolonialiste, sans etre membre du parti, je vendais quand meme les journaux communistes sur la Canebière le dimanche et manifestais pour la libération de Henri Martin. Pas tous les dimanches parceque à l’époque je jouais au foot et j’étais dans l’équipe  » juniors  » de la Capelette. J’ai maintenant bcp d’amis qui sont d’anciens militaires
                                                                    certains au sommet de la hiérarchie, en retraite, qui regrette ce passé peu glorieux, et qui pensent meme que si la France avait choisit une autre façon pour décoloniser. Cela aurait été bénéfique pour les deux parties. Christian

                                                                  • #82461

                                                                    Cette image pour Yen qui nous permis de revivre un passé si riche, et le Viet Nam du Nord recèle des trésors.. Mille merci :
                                                                    0copiejc3.jpg

                                                                    ky van

                                                                  • #82746

                                                                    Merci Bac Thin
                                                                    Merci Thuong 19
                                                                    Merci bac Cristian
                                                                    Et merci Ky Van pour cette très belle image (peinture?)
                                                                    et tous ceux qui ont contribué à ce topic d’une richesse exceptionnelle

                                                                    J’ai lu avec attention et par deux fois tous les renseignements exposés.
                                                                    Entre temps, j’ai fait ma petite recherche et ai essayé de réfléchir par moi-même à toutes ces questions.

                                                                    En effet, l’histoire nous réserve bien des surprises. Et ce que les personnes vivent sur place et dans leur temps est bien différent de ce que l’on pourrait imaginer des années plus tard, complètement hors du contexte.
                                                                    Je me rends bien compte que les préoccupations quotidiennes d’un vietnamien qui débarque à Marseille, ne maîtrisant ps la langue, incapable de distinguer un algérien d’un français, n’ont rien de celles d’un « intellectuel révolutionnaire » qu’était mon père à l’époque (arrivé à Marseille à 21/22 ans, Lycée Albert-Sarrault, Officier dans des tien tuyen, mais pro-gouvernement Tran Trong Kim, officiellement en exil, très vite relaxé et intégré à la vie française, notamment à la vie bretonne, une assez courte carrière révolutionnaire je dois dire. ce sera pour un autre chapitre).

                                                                    Je suis aussi étonnée de la faculté de pardonner des vietnamiens: au lieu de se réjouir de la colonisation allemande, qui aurait pu être ressentie par nos pères comme justice faite au colonisateurs, ils étaient émus par le malheur de la France! Quelle leçon de miséricorde! Mais là encore il faut se placer dans l’histoire pour comprendre tout l’engouement des courants de pensées et d’actions menées par différents parties.

                                                                    J’ai entendu dire que les allemands avaient de l’admiration pour les asiatiques, comme ils l’avaient pour les japonais, et les tibétains. Par effet de « cousinage » Les vietnamiens n’étaient nullement inquiétés.

                                                                    Bac Cristo, tes souvenirs des « linh Tho » défilent comme un film devant mes yeux, connaissant un peu ces quartiers de Marseille. J’essaye d’imaginer l’ambiance de cette époque.

                                                                    Tout ceci m’aide beaucoup dans mon projet.

                                                                    merci encore

                                                                    JT

                                                                  • #90320
                                                                    thuong19
                                                                    Participant

                                                                      Bonjour tout le monde (TLM !),
                                                                      J’ouvre à nouveau ce topic, car je me doutais bien que Thin né en Annam ( voir le JO, décret de naturalisation ci-dessous) , poserait un jour un problème.

                                                                      thuong19;70841 wrote:

                                                                      Thin, travailleur sans papier pendant 28 ans

                                                                      thincertifadzi7.jpg

                                                                      d’après ce document, on notera que Thin n’est arrivé qu’en Mars 1940 et non pas en Janvier.On lui pardonnera sa défaillance de mémoire.

                                                                      thinjoxz5.jpg

                                                                      Thin n’était pas originaire du VIETNAM, mais de l’ANNAM . En 1976 année de sa naturalisation, il n’y avait qu’un seul pays, le Viêtnam réunifié !
                                                                      @Robin des Bois, tu as un mystère de plus à élucider.

                                                                      Lundi matin, Martine, fille de Thin se rend à l’ambassade pour obtenir une exemption de visa pour elle et sa soeur (voyage prévu en Juillet).
                                                                      Réponse du préposé: « mais votre papa est né en Annam, pas au Viêtnam.Peut-être est-il Laotien ou Cambodgien. Rien ne prouve qu’il est Viêtnamien » . Refus catégorique de délivrer les exemptions de visas.
                                                                      Je faxe le document ci-dessus de l’administration française datant du 26 avril 1954 et intitulé « certificat administratif « , mais sur lequel est écrit province de Binh Dinh (Vietnam).
                                                                      Et Mardi matin, le même préposé d’abord étonné de revoir Martine revenir, accepte de considérer Thin comme Viêtnamien, et de faire les exemptions de visas pour ses deux filles.
                                                                      Conclusion: soit le préposé de l’ambassade « traîne les pieds »volontairement (pourquoi ?), soit il ne connaît pas bien la géographie du pays de ses ancêtres.

                                                                    • #96279

                                                                      Bonjour à tous

                                                                      Je reviens vers vous pour signaler la sortie d’un nouveau bouquin intitulé :

                                                                      Immigrés de force
                                                                      Les travailleurs indochinois en France(1939-1952)

                                                                      (que je viens de me procurer )

                                                                      -cf ce lien sur Actes Sud

                                                                      Actes Sud

                                                                      – et ceci pour remercier les intervenants de ce topic que j’ai toujours trouvé de très haute qualité,
                                                                      et saluer la mémoire de ces anciens (25 fiches et cv de Vietnamierns dont 14 vivent désormais au Vietnam et 11 sont restés en France)

                                                                      – avec également la critique littéraire du bouquin paru récemment dans le Monde
                                                                      et ausi un lien vers un site internet spécialisé sur le sujet, mais que vous connaissez sans doute déjà

                                                                      Critique
                                                                      « Immigrés de force. Les travailleurs indochinois en France (1939-1952) », de Pierre Daum : ces Indochinois enrôlés de force par l’administration française

                                                                      LE MONDE DES LIVRES | 02.07.09 | 11h29 • Mis à jour le 02.07.09 | 11h29

                                                                      Thiêu Vân Mûu avait 19 ans en 1939. A priori, rien ne le prédestinait à quitter Tu Da, un petit village situé à une centaine de kilomètres de Hanoï, où ses parents possédaient quelques champs de riz, de manioc, de canne à sucre, de maïs et de patates douces. Seulement voilà : à l’automne 1939, un employé du maire se présenta au domicile familial, et expliqua que la France, qui venait de déclarer la guerre à l’Allemagne, avait besoin de bras pour ses usines d’armement. Que faire ? Le jeune homme pensa d’abord se cacher dans la forêt voisine. Mais il y renonça quand il apprit que son père irait en prison s’il se dérobait. Il débarqua finalement à Marseille, le 9 avril 1940, après une traversée d’un mois à bord de l’André-Lebon, un luxueux paquebot dont la cale avait été aménagée en dortoir de fortune pour les « indigènes ». D’abord affecté à la poudrerie de Sorgues, dans le Vaucluse, il fut envoyé en 1943 près de Lyon pour travailler dans le textile, puis dans l’industrie automobile. Sans imaginer qu’il y ferait toute sa carrière.
                                                                      .AdvertMiddle {margin-bottom: 20px;}
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                                                                      Agé aujourd’hui de 89 ans, Thiêu Vân Mûu fait partie des vingt-cinq « immigrés de force » dont le journaliste Pierre Daum a recueilli les souvenirs. Vingt-cinq récits de vie qui, judicieusement agencés les uns aux autres, permettent de suivre l’histoire des 20 000 Indochinois recrutés par l’administration française au début de la « drôle de guerre », en vertu d’une instruction ministérielle de 1934 qui prévoyait la création, en cas de conflit, d’un service de la Main-d’oeuvre indigène (MOI) rattaché au ministère du travail. Une histoire qui, si l’on excepte une poignée de reportages, de témoignages et d’articles (notamment par les historiens Benjamin Stora et Liêm-Khê Luguern), était jusque-là relativement méconnue (1).

                                                                      Or cette histoire est bouleversante, et, comme celle des tirailleurs africains et indochinois qui combattirent pour la France pendant les deux guerres mondiales, dérangeante. Car elle rappelle que la « Mère Patrie » fut fort ingrate avec ces fils qu’elle refusait de reconnaître comme des citoyens de plein droit mais dont elle sut toujours se rappeler l’existence quand l’heure devenait grave.
                                                                      Si la loi avait été appliquée, rappelle Pierre Daum, ces travailleurs, recrutés pour la plupart dans les campagnes de l’Annam et du Tonkin, auraient dû retourner en Indochine dès l’été 1940. Un décret de 1939 précisait en effet que leur engagement ne devait pas dépasser « la durée des hostilités ». Or la difficulté des liaisons maritimes entre la France et l’Extrême-Orient était telle que le gouvernement de Vichy renonça à les rapatrier à partir de l’automne 1941. A cette date, un peu plus de 4 000 d’entre eux avaient rejoint leur terre natale. Pour les 15 000 qui restèrent, ce fut, le plus souvent, le début d’un véritable calvaire.
                                                                      Parqués dans des camps d’internement, dont la garde était assurée par d’anciens fonctionnaires et officiers coloniaux à la retraite, les ONS (pour « ouvriers non spécialisés ») furent généralement soumis à une discipline rigoureuse. Plusieurs témoignages font ainsi état de punitions sévères, notamment à Sorgues, où un adjudant particulièrement redouté n’hésitait pas à jeter les fortes têtes en prison.
                                                                      D’autres lieux ont laissé de bien mauvais souvenirs. C’est le cas de l’hôpital Le Dantec, à Marseille. « Là était concentré le pire, le plus pourri, propre au régime colonialiste : concussions, prostitution, jeux d’argent, etc. Tout patient désirant être soigné devait graisser la patte aux médecins et infirmiers. Tout malade grave et désargenté n’avait qu’à croupir, en attendant la mort », raconte un témoin.
                                                                      Si certains continuèrent de travailler dans des usines après l’armistice de 1940 – et même, pour quelques-uns, dans des entreprises allemandes, comme la firme Todt, chargée de construire le « mur de l’Atlantique » -, la plupart des ONS furent employés dans l’agriculture, souvent pour des salaires de misère. En particulier en Camargue où – fait assez peu connu – ils contribuèrent à relancer une riziculture jusqu’alors peu prospère.
                                                                      Pierre Daum a choisi de prolonger son étude jusqu’en 1952, date à laquelle les autorités décidèrent de dissoudre l’administration chargée de s’occuper des ONS et d’organiser leur retour. Un retour dont il montre toutefois que la France libérée ne fut guère plus encline à l’encourager que la France occupée.
                                                                      C’est que l’Indochine, entre-temps, était entrée en guerre contre la métropole, et que les ONS risquaient, de ce fait, de rejoindre les rangs des indépendantistes. Une crainte en partie justifiée puisque certains s’engagèrent à l’extrême gauche, notamment au sein de la IVe Internationale trotskiste qui, dans l’immédiat après-guerre, affichait des positions beaucoup plus radicales qu’un Parti communiste encore prêt à croire en la possibilité d’une autonomie négociée. L’opposition entre communistes et trotskistes déboucha sur de violents affrontements. Comme à Marseille, où l’on compta 6 morts et 60 blessés dans la nuit du 15 au 16 mai 1948. Ce que le quotidien Le Provençal n’hésita pas à qualifier, à l’époque, de « Saint-Barthélemy indochinoise ».
                                                                      IMMIGRÉS DE FORCE. LES TRAVAILLEURS INDOCHINOIS EN FRANCE (1939-1952) de Pierre Daum. Préface de Gilles Manceron. Solin/Actes Sud, 278 p., 23 €.
                                                                      (1) Signalons également un site Internet très complet : Travailleurs-indochinois.org.

                                                                      Thomas Wieder

                                                                      Article paru dans l’édition du 03.07.09.



                                                                    • #96280

                                                                      Merci pour l’info Robin. Je suis très heureux de te revoir parmi nous :bye:

                                                                    • #96281
                                                                      thuong19
                                                                      Participant
                                                                        robin des bois;87884 wrote:
                                                                        Bonjour à tous

                                                                        Je reviens vers vous pour signaler la sortie d’un nouveau bouquin intitulé

                                                                        Immigrés de force
                                                                        Les travailleurs indochinois en France(1939-1945)

                                                                        que je viens de me procurer

                                                                        Actes Sud

                                                                        et ceci pour remercier les intervenants de ce topic que j’ai toujours trouvé de très haute qualité,
                                                                        et saluer la mémoire de ces anciens (25 fiches et cv de Vietnamierns dont 14 vivent désormais au Vietnam et 11 sont restés en France)

                                                                        salut Robin,
                                                                        j’ai lu aussi le livre et je suis allé visiter le musée du riz dont parle Pierre Daum dans son livre.Je mettrai des photos bientôt.
                                                                        j’ai également fait la connaissance d’un des 4 amis de Thin qui vit à Blanquefort (Doan), l’un des survivants des quelques 20000 travailleurs indochinois réquisitionnés.Je posterai également des photos ici.:bye:

                                                                      • #96295
                                                                        yen

                                                                          Robin, ravie de vous savoir parmi nous , et de nous apporter, toutes ces informations. Pierre Daum a présenté son livre , il y a quelque mois à la librairie Sauramps à Montpellier. Merci de nous permettre de mieux connaitre , le parcours de ces Hommes. yen

                                                                        • #96296
                                                                          yen
                                                                            thuong19;87886 wrote:
                                                                            salut Robin,
                                                                            j’ai lu aussi le livre et je suis allé visiter le musée du riz dont parle Pierre Daum dans son livre.Je mettrai des photos bientôt.
                                                                            j’ai également fait la connaissance d’un des 4 amis de Thin qui vit à Blanquefort (Doan), l’un des survivants des quelques 20000 travailleurs indochinois réquisitionnés.Je posterai également des photos ici.:bye:

                                                                            Thuong , bonjour.
                                                                            J ‘attends ton compte rendu concernant le musée du riz, et les photos!!!
                                                                            As tu pu enregistrer les commentaires des 4 amis de Thin. Cette mémoire ne doit pas se perdre dans les rivages de l’ oubli .
                                                                            Bonne journée yen

                                                                          • #96304

                                                                            Bonjour TLM,

                                                                            Je prends connaissance avec beaucoup d’intérêt des posts qui arrivent sur ce Topic et je remercie ceux qui y participent. :wink2:

                                                                            Merci particulier à Robin des Bois qui revient de temps en temps (en regrettant qu’il ne revienne pas plus souvent !) :wink2:

                                                                            Alors, si vous continuez à apporter de l’eau à ce moulin : je serai la première à en profiter ! :bye:

                                                                          • #98159
                                                                            thuong19
                                                                            Participant

                                                                              Né en 1917, Doan Than est l’un des 4 amis de Thin réquisitionné de force pour travailler en France durant la dernière guerre mondiale et qui a choisi de vivre en France.
                                                                              Venu de Phu Cat province de Binh Dinh, Doan intègre la 28ème compagnie , 35ème bataillon à Qui Nhon.Il embarquera sur le « Nam Sau » un jour d’octobre 1939, bateau qui sera coulé en mer rouge quelques mois plus tard par la marine allemande.
                                                                              Il était l’ainé d’une fratrie de 5 enfants dont les parents étaient riziculteur.Il se rappelle de son bel uniforme militaire teint en bleu, alors que ceux des Linh Tho (les engagés soldats) étaient kakis et de ses sandales qu’il avait « touchés » lors de son incorporation.
                                                                              Arrivé à Marseille aux Baumettes d’autres vêtements lui sont remis à nouveau.Quel changement, lui qui au pays portait tous les jours le même vêtement toute l’année dans les rizières.
                                                                              Libéré en même temps que Thin, il travaillera comme maraîcher à Mazargues jusqu’en 1952.Puis après avoir passé ses permis, assurera de 1956 à 1982 le transport de produits pétroliers au port de Bordeaux. En 1954 il sera naturalisé français ( après Dien Bien Phu).
                                                                              Il fera 9 voyages au pays de ses ancêtres, plus précisément à Cam ranh près de Nha Trang ou vivent encore quelques neveux et nièces .
                                                                              Ses économies lui avaient permis de devenir propriétaire d’un grand terrain à Blanquefort. A la suite d’ une DUP, pour construire une résidence de 3 bâtiments , il sera exproprié et indemnisé (mal ?). Son argent ira aider la famille au Viêtnam.
                                                                              Resté veuf,sans enfant, Doan loue un appartement à Blanquefort…dans l’un des bâtiments de la résidence.Une fois par an, il prend le train à Bordeaux pour rendre visite à son compagnon Thin.

                                                                              le matricule de Doan
                                                                              293g.jpg

                                                                              Doan
                                                                              doan.jpg

                                                                              Thin et Doan
                                                                              doanetthin.jpg

                                                                            • #98170

                                                                              merci à vous tous pour ces témoignages, passionnants, émouvants.

                                                                            • #98225
                                                                              yen

                                                                                Thuong19 , encore , merci , pour nous transmettre cette mémoire vivante, et de nous permettre aussi ,de voir ces visages d ‘Hommes.
                                                                                J ‘aurai , une question , à te poser.
                                                                                Peux tu demander à Doan, concernant le tatouage gravé au son poignet . Dans quelles conditions , cela a été fait , pourquoi. Merci , encore.
                                                                                bonne journée yen

                                                                              • #100028

                                                                                Bonjour chu Thuong,

                                                                                Je souhaiterais en savoir plus sur le matricule tatoué (comment cela a été fait, par qui, pourquoi, dans quelles conditions …etc) Parce que mon papa né en 1918 en possède un lui aussi et quand je lui pose la question, il ne veux pas m’en parler.

                                                                                D’avance merci.

                                                                                Kim Sang

                                                                              • #100494
                                                                                thuong19
                                                                                Participant

                                                                                  Salut Yen, salut Kinsang,

                                                                                  yen;90201 wrote:
                                                                                  Peux tu demander à Doan, concernant le tatouage gravé au son poignet . Dans quelles conditions , cela a été fait , pourquoi….
                                                                                  yen
                                                                                  kimsang;90242 wrote:
                                                                                  Bonjour chu Thuong,

                                                                                  Je souhaiterais en savoir plus sur le matricule tatoué (comment cela a été fait, par qui, pourquoi, dans quelles conditions …etc)
                                                                                  Kim Sang

                                                                                  Je tarde à vous répondre, j’avais complètement oublié.
                                                                                  Tous les travailleurs réquisitionnés pour venir travailler en France durant guerre de 39/45 avait un matricule qui leur avait été attribué par l’administration française de l’époque .
                                                                                  Za… pour ceux du Centre (Annam), Zt… pour ceux du Nord (Tonkin) , Zc… pour ceux du Sud (Cochinchine), la 3ème voire 4ème lettre du matricule indiquait plus précisément le lieu géographique (province ou district , je ne sais pas), puis venait un numéro.
                                                                                  Je vous donne le lien pour aller voir l’une des pages de l’excellent site wwww.travailleurs-indochinois .org, vous y trouverez toutes les informations concernant cette période de l’histoire de certains de nos parents et grands parents.
                                                                                  lien : la liste du mémorial
                                                                                  Le tatouage que Doan a sur le bras a été fait sur le bateau qui l’emmenait de Tourane à Marseille, (environ 2 mois de voyage par bateau). C’est un acte volontaire et non une obligation.D’ailleurs c’est un des co-réquisitionnés qui tatouait ceux qui le désiraient sur le bateau, un truc pour faire comme les marins.

                                                                                  @Kimsang
                                                                                  ,
                                                                                  est-ce que ton papa possède également ce type de tatouage alphanumérique, ou est-ce uniquement un dessin?
                                                                                  Mes Chú de mon enfance en avait tous. C’était à la mode à l’époque chez les navigateurs indochinois de se faire tatouer des dessins (dragons , licornes, caractères chinois etc…:bye:

                                                                                • #100505

                                                                                  Je tarde à vous répondre, j’avais complètement oublié.
                                                                                  Tous les travailleurs réquisitionnés pour venir travailler en France durant guerre de 39/45 avait un matricule qui leur avait été attribué par l’administration française de l’époque .
                                                                                  Za… pour ceux du Centre (Annam), Zt… pour ceux du Nord (Tonkin) , Zc… pour ceux du Sud (Cochinchine), la 3ème voire 4ème lettre du matricule indiquait plus précisément le lieu géographique (province ou district , je ne sais pas), puis venait un numéro.
                                                                                  Je vous donne le lien pour aller voir l’une des pages de l’excellent site wwww.travailleurs-indochinois .org, vous y trouverez toutes les informations concernant cette période de l’histoire de certains de nos parents et grands parents.

                                                                                  Bonjour Thuong et Kim sang
                                                                                  ,
                                                                                  En ce qui concerne les matricules alpha numérique dans l’armée, c’est l’équivalent actuelle du code barre. Pour le tatouage, effectivement ce n’est pas obligatoire comme la plaque immatricule. Toutefois à l’époque tous les réquisitionnés ne parlant que très peu ou pas du tout le français avaient trouvé plus pratique quand ils ne comprenaient pas ce qu’on voulait d’eux, se contentaient de montrer leur tatouage. C’est la réponse que certains m’ont donné en 1947 à Marseille. Je vous la rapporte , mais je suis sur qu’il y avait d’autres raisons que j’ignore.
                                                                                  Christian

                                                                                • #98355
                                                                                  yen

                                                                                    Thuong , Christian,
                                                                                    Merci, pour vos informations , qui font avancer, un peu plus vers la connaissance.
                                                                                    Bonne journéé yen

                                                                                  • #100548
                                                                                    thuong19
                                                                                    Participant

                                                                                      Je viens d’apprendre le décès de Le Huu Tho, matricule Zan 508.
                                                                                      Il s’était engagé dans la MOI en tant qu’interprète ; il avait fait ses études dans le lycée français Khai Dinh à Hué.
                                                                                      Il embarquera à Tourane avec la 35ème compagnie le 4 Février 1940 sur le cargo « Entrecasteaux » pour contribuer à la défense de « la Mère Patrie ».
                                                                                      Son itinéraire est bien singulier.
                                                                                      Lors de la débâcle, sans officiers d’encadrements français (ils s’étaient sauvés… pour sauver leur peau), il conduira ses compatriotes (qui ne parlaient pas un mot de français), de Oissel à Amboise dans une grande randonnée pédestre, accompagné par l’indifférence des milliers de civils qui fuyaient la zone occupée ; les militaires s’étaient débarrassés de leurs uniformes et s’étaient fondus parmi les civils pour ne pas être arrêtés par l’envahisseur allemand.
                                                                                      Mais les Travailleurs Indochinois n’avaient que leurs uniformes bleus sur le dos et leurs paquetages style « bidasses » pas Décathlon.
                                                                                      Cette randonnée avait pour nom  » la débâcle »….
                                                                                      Plus tard il goûtera même aux interrogatoires de la Gestapo.
                                                                                      Installé en France, devenu Viêtkieu, c’est lui qui sera à l’origine de la reconnaissance de l’implantation de la riziculture par les « indochinois immigrés de force  » en 1942 en Camargue ; auparavant le riz de Camargue n’était pas consommable.Et les riziculteurs Camarguais avaient oublié qu’ils devaient leur fortune au savoir faire de ces misérables paysans d’une colonie lointaine.

                                                                                      Je vous recommande son livre : « Itinéraire d’un petit mandarin »
                                                                                      lehuutho.jpg

                                                                                      ainsi que le livre de Pierre Daum : « Immigrés de Force » aux éditions SOLIN
                                                                                      Que la famille de Le Huu THO reçoive toute notre sympathie.

                                                                                    • #100550

                                                                                      [quote=thuong19;

                                                                                      Merci Thuong pour cette documentation, j’espère maintenant une thèse de doctorat sur ce sujet par un enseignant émérite comme toi en souvenir d’un retour  » sur investissement de la mère patrie » dans une terre lointaine.

                                                                                      Christian

                                                                                      lehuutho.jpg

                                                                                    • #100554
                                                                                      thuong19;90988 wrote:
                                                                                      Je viens d’apprendre le décès de Le Huu Tho, matricule Zan 508.
                                                                                      Il s’était engagé dans la MOI en tant qu’interprète ; il avait fait ses études dans le lycée français Khai Dinh à Hué.
                                                                                      Il embarquera à Tourane avec la 35ème compagnie le 4 Février 1940 sur le cargo « Entrecasteaux » pour contribuer à la défense de « la Mère Patrie ».
                                                                                      Son itinéraire est bien singulier.
                                                                                      Lors de la débâcle, sans officiers d’encadrements français (ils s’étaient sauvés… pour sauver leur peau), il conduira ses compatriotes (qui ne parlaient pas un mot de français), de Oissel à Amboise dans une grande randonnée pédestre, accompagné par l’indifférence des milliers de civils qui fuyaient la zone occupée ; les militaires s’étaient débarrassés de leurs uniformes et s’étaient fondus parmi les civils pour ne pas être arrêtés par l’envahisseur allemand.
                                                                                      Mais les Travailleurs Indochinois n’avaient que leurs uniformes bleus sur le dos et leurs paquetages style « bidasses » pas Décathlon.
                                                                                      Cette randonnée avait pour nom  » la débâcle »….
                                                                                      Plus tard il goûtera même aux interrogatoires de la Gestapo.
                                                                                      Installé en France, devenu Viêtkieu, c’est lui qui sera à l’origine de la reconnaissance de l’implantation de la riziculture par les « indochinois immigrés de force  » en 1942 en Camargue ; auparavant le riz de Camargue n’était pas consommable.Et les riziculteurs Camarguais avaient oublié qu’ils devaient leur fortune au savoir faire de ces misérables paysans d’une colonie lointaine.

                                                                                      Je vous recommande son livre : « Itinéraire d’un petit mandarin »
                                                                                      lehuutho.jpg

                                                                                      ainsi que le livre de Pierre Daum : « Immigrés de Force » aux éditions SOLIN
                                                                                      Que la famille de Le Huu THO reçoive toute notre sympathie.

                                                                                      Triste nouvelle.
                                                                                      Merci anh Thuong

                                                                                    • #98365
                                                                                      yen

                                                                                        Je suis triste , nous aussi , nous venons d’apprendre , ce matin , le déces de l ‘un de nos Anciens au Pays des Ancêtres . Que ces deux Hommes Tho et Jules , trouvent enfin la Paix .
                                                                                        yen
                                                                                        Thuong 19 , peux – tu transmettre nos condoléances à la famille de Tho . Merci

                                                                                      • #101585

                                                                                        Je n’arrive pas à retrouver le topic sur Ste Livrade.. et ne sais si cet article a été posté

                                                                                        Si oui mes excuses .. et que les modérateurs le suppriment svp

                                                                                        « Courrier International », 20 août 2009

                                                                                        Mémoire : : Sainte-Livrade sur Mékong

                                                                                        Un camp de “rapatriés” d’Indochine s’étiole peu à peu au cœur du Lot-et-Garonne. Les quelques “grands-mères de Saigon” qui y vivent encore perpétuent la mémoire douloureuse de leur relégation.

                                                                                        Contexte : Le Centre d’accueil des Français d’Indochine (CAFI) de Sainte-Livrade a été créé après la défaite de Diên Biên Phu, en 1954. Ce camp composé de 26 baraquements militaires préfabriqués a accueilli à partir de 1956 un total de 1 160 personnes, parmi lesquelles un grand nombre d’enfants (60 % du total). Ces “logements” ne comportaient ni salle de bains, ni eau chaude, ni WC et le règlement intérieur interdisait de sortir du camp sans autorisation administrative

                                                                                        Elles s’en vont l’une après l’autre. Comme de petites lucioles attrapées par la poussière du temps, elles s’éteignent dans leurs maisonnettes entourées de jardins bonsaïs, emportant avec elles une histoire demeurée secrète et laissant une ultime trace lumineuse sur le seuil. Comme par enchantement, la vieillesse a balayé la peur. Aujourd’hui, les dernières “grands-mères d’Indochine” de France ont enfin envie de faire connaître ce qu’a été leur vie. Mais l’endroit où elles ont vécu pendant plus de cinquante ans, le camp d’accueil pour les rapatriés de la guerre d’Indochine, près de Sainte-Livrade, dans le Lot-et-Garonne, est maintenant presque vide. La plupart des “ré­sidents” se sont dispersés aux quatre coins de la France.
                                                                                        Pendant un demi-siècle, elles ont gardé pour elles leurs rancœurs et aujourd’hui elles disent enfin leur sentiment de s’être fait voler leur vie. Dans l’illusion d’éphémères amours coloniales, veuves ou épouses abandonnées et trahies par des militaires ayant une double vie, elles avaient été précipitamment embarquées avec leurs enfants après la “débâcle” française en Indochine, puis envoyées loin des regards indiscrets, dans une région oubliée de tous, parquées dans un camp contrôlé par d’anciens fonctionnaires de police, entouré de barbelés. Joséphine Le Crenn est une petite silhouette fragile, recroquevillée sur son divan. Mais sa voix est limpide, comme ses pensées. Elle se lève en s’aidant de deux cannes et regarde en arrière. “Le premier jour, quand on nous a amenées ici, au Petit Saigon, j’ai voulu mourir. Mon fils, qui avait 4 ans, ne voulait pas descendre du car et m’a demandé : ‘Maman, c’est ça la France ? — Oui, mon fils, c’est ça la France’, lui ai-je répondu. Il faisait froid, l’herbe était haute entre les baraques. On nous a donné une écuelle et deux couverts, et on nous a laissés comme ça.”

                                                                                        Couvre-feu à 22 heures et paternalisme au quotidien

                                                                                        Joséphine a 98 ans. Elle est née dans la région de Hanoi et parle un français parfait. Elle l’a appris à l’école des colonisateurs. Ses yeux, qui ne sont plus maintenant que deux minces fentes, me scrutent intensément. Pourquoi cette attention soudaine après des décennies d’indifférence ? “Nous avons été invisibles, des ‘choses’ qu’on a exploitées, des naïves qu’on abusait. On nous décrivait Hô Chi Minh comme un monstre et nous, nous avions peur de lui. Maintenant, savez-vous ce que j’en pense ? Je le respecte. Il a redonné sa dignité à un peuple réduit à la misère.” Les longues heures de solitude passées dans le camp, qui n’est plus peuplé aujourd’hui que de souvenirs, l’ont aidée à penser, à renouer les fils de son existence. Tout devient plus clair et se teinte d’amertume, de regrets pleins de dignité. “Aujourd’hui, il est trop tard et c’est vraiment dommage. C’est aussi notre faute. Nous n’avions pas le courage de nous rebeller, nous avions peur qu’on nous enlève nos enfants, qu’on les place dans des orphelinats. Et puis il n’est pas facile de raisonner lorsqu’on passe toutes ses journées courbées dans les champs à ramasser des haricots et des tomates payées au cageot, le dos brisé quand on rentre à la maison, avec quatre enfants à nourrir.”
                                                                                        On me raconte la bataille épique de Diên Biên Phu, qui scella dans le sang la fin de l’aventure coloniale française en Extrême-Orient, et la fuite éperdue devant l’avancée du Vietminh ; les tribulations du voyage transocéanique, les baptêmes forcés, le débarquement à Marseille et les autocars qui, en 1954, déversaient les jeunes femmes et leurs enfants dans les campagnes désolées du Lot-et-Garonne. On me montre la pagode et le terrain de football, aujourd’hui à l’abandon, aux grillages arrachés, où dans les années 1960 et 1970 leurs fils disputaient des matchs contre les équipes des villages voisins. Les images et les souvenirs défilent et, aujourd’hui, après tant de souffrances, l’Histoire prend des airs de farce amère. L’autorité exercée par les Français “de souche” qui leur faisaient si peur apparaît aujourd’hui pour ce qu’elle était : l’imbécile coup de patte du “tigre de papier” vaincu sur le champ de bataille et incapable de renoncer à ses prérogatives racistes. On évoque le visage dur et fermé du directeur du camp, le sévère M. Bouchet, sélectionné en raison de son long “apprentissage” au Tonkin. Avec ses méthodes autoritaires et paternalistes – et pour le compte du ministère de la Défense –, Bouchet administrait la vie de plus d’un millier de personnes parquées à partir de 1956 dans ce coin de France isolé au milieu des champs.
                                                                                        “Je ne pourrai jamais oublier le regard plein de terreur qu’avait ma mère quand elle était convoquée au bureau de l’administration”, raconte Mathieu Samel, qui a passé son enfance dans ce camp et est aujourd’hui réalisateur de télévision. “Quand nous étions enfants, le couvre-feu était sonné à 22 heures. La seule fois où nos parents, qui pendant des années avaient baissé la tête, décidèrent de former une association, le préfet envoya une garnison de gardes mobiles qui restèrent pendant des années à surveiller l’entrée du camp. Ceux qui ne rentraient pas chez eux à temps étaient forcés de rester dehors pendant toute la nuit. Les signes extérieurs de richesse n’étaient pas admis. Pas de voitures, pas même une Mobylette pour aller travailler. Si au cours d’une inspection on en trouvait une en notre possession, on était chassé du camp et on n’avait plus le droit d’y revenir”, explique Jean-Claude Rogliano, qui aujourd’hui, comme Hélène, est revenu habiter au lotissement N et a installé une petite caméra vidéo artisanale à l’entrée, pour protéger son jardin exotique, méticuleusement entretenu.
                                                                                        Les enfants des grands-mères du camp ont aujourd’hui entre 50 et 60 ans et habitent Toulouse, Bordeaux, Paris. Quelques-uns sont revenus, à la suite d’un divorce, d’une séparation ou d’un licenciement, mais la plupart “s’en sont sortis”, ont fondé une famille et ont aujourd’hui un métier respectable. Ils reviennent au camp à la mi-août ou pour la fête du Têt, le nouvel an chinois. Ils viennent avec leurs petits-enfants retrouver les mères et les grands-mères, à qui ils demandent de leur préparer le bun chan, le porc laqué accompagné de nuoc mâm et de feuilles de menthe et de persil vietnamien, qu’elles cultivent en pot et qui égaient les façades. Ils viennent aussi s’approvisionner à l’épicerie de la famille Gontran, qui a des produits introuvables ailleurs. Mais la municipalité, ainsi que diverses commissions ministérielles ont déclaré les baraquements insalubres. Pendant plus d’un demi-siècle, rien n’a été fait pour ses habitants, sinon au nom de l’assimilation forcée et de la négation d’une culture qui n’était pas conforme aux valeurs rigides de la république. “Je me demande ce qui pouvait bien passer par la tête de notre institutrice quand elle nous expliquait au cours d’histoire que nos ancêtres étaient des Gaulois”, ironise Mathieu Samel, le documentariste.

                                                                                        “Nous sommes pour toujours ceux du petit Saigon”

                                                                                        Aujourd’hui, le camp semble végéter dans l’attente interminable d’une improbable décision communale de “réhabilitation”. Les lettres recommandées ont dissuadé les efforts des grands-mères, des enfants et des petits-enfants pour sauvegarder ces quelques hectares oubliés auxquels les attache un fort sentiment d’appartenance cimenté par les souffrances. Mais la colère pudique de “ceux du Petit Saigon” survivra aux pelleteuses qui ont déjà commencé à creuser. Le camp n’est pas fait seulement de murs et de baraques. “Au fond de nous, nous ne sommes ni français ni vietnamiens, nous ne sommes même pas eurasiatiques comme d’autres métis. Nous sommes ceux du Petit Saigon, ceux du centre d’accueil. Et nous le resterons toujours, quoi que nous fassions”, me dit un garçon de la troisième génération.
                                                                                        Comment est-il possible, alors, qu’un camp qui était un symbole d’exclusion, dont les habitants étaient stigmatisés, se transforme en un hybride atemporel, au fort pouvoir d’attraction ? Au siècle dernier, Hannah Arendt expliquait à propos des camps réservés aux apatrides des démocraties libérales que ceux-ci constituaient “le seul lieu possible pour qui est sans appartenance”. Peut-être le Petit Saigon est-il cet entre-deux, ce succédané d’une patrie impossible, que les enfants héritiers de l’exode indochinois viennent chercher chaque été. Les hésitations des institutions qui ne se résolvent ni à laisser le camp survivre jusqu’à ce qu’il meure, ni à intervenir pour accélérer sa mort montrent peut-être qu’il s’est réapproprié son destin

                                                                                        Tommaso BASEVI

                                                                                      • #102656

                                                                                        Dernière nouvelle :

                                                                                        Pour la première fois après 70 ans de silence, un élu de la République française va rendre hommage aux Travailleurs indochinois venus en France pendant la Seconde guerre mondiale.

                                                                                        Jeudi 10 décembre à 11 heures

                                                                                        le maire d’Arles, Hervé Schiavetti, recevra dans la salle des honneurs de sa mairie les derniers travailleurs indochinois encore en vie ainsi que leur famille. Sur les 20000 travailleurs indochinois recrutés en 1939, 1500 environ se retrouvèrent en Camargue, les uns pour y planter du riz, les autres pour travailler dans les salines de Salin de Giraud.

                                                                                        La veille, mercredi 9 décembre à 18 heures, une conférence débat, organisée par les éditions Actes Sud, se tiendra dans la Chapelle Méjan autour du livre de Pierre Daum, Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952), paru en mai dernier. Avec la participation de Gilles Manceron, historien spécialiste de la colonisation.

                                                                                        Ces deux manifestations sont d’entrée libre.

                                                                                        Vous êtes concernés par cette histoire et disponibles, venez soutenir cet hommage.

                                                                                        Vous n’êtes pas disponibles, manifestez votre soutien dans les blogs, forums, etc…. et faîtes circuler l’information autour de vous.

                                                                                        détails bientôt sur : A la memoire des travailleurs indochinois en France

                                                                                        ./

                                                                                      • #102667

                                                                                        coucou zaoky
                                                                                        j’ai posté hier le mail que j’avais reçu de Pierre Daum dans le topic « ces indochinois devenus riziculteurs en Camargue »
                                                                                        au plaisir de te revoir
                                                                                        Ti Ngoc

                                                                                      • #104048

                                                                                        Bonjour à Tous,

                                                                                        Pour ceux qui ont accès à la chaine « Histoire », je leur recommande un documentaire d’une grande qualité, simple d’accès, dur et émouvant.

                                                                                        Le titre du documentaire est « Face à la mort ».

                                                                                        Ce documentaire recueille le témoignage des Français prisonniers en Indochine qui après plus de 50 ans sortent de leur silence.

                                                                                        Il est rediffusé le 29 novembre à 8h15, le 1er décembre à 17h10, le 4 décembre à 23h20 et le 10 décembre à 11h30.

                                                                                        Bonne journée :jap:

                                                                                      • #98777

                                                                                        img.php?i=091216044839171802.jpgBonjour à toutes et à tous,

                                                                                        Dans le cadre de cette mémoire d’ancien, que Thuong transcrit parfaitement avec émotions, je voulais mettre évoquer la vie de mon Grand-Père, lui aussi « Travailleurs Indochinois ».

                                                                                        Mon grand père se nommait ONG TOANG, né le 02/01/1913 à Di Loan, province de Quang Binh (centre). Deuxième d’une famille de 6 enfants, il était considéré bon élève. Certaine source non vérifiée, raconte que ses parents auraient « vendu », une de leur fille pour l’éducation scolaire de
                                                                                        mon grand-père. Il devint professeur, enseignant dans une commune du Quang Ngai.

                                                                                        Il tomba amoureux, d’une jeune Vietnamienne dont ont dit qu’elle était riche, car mon grand-père était son professeur privé de Français. Il eut en Septembre 1938, d’une petite fille Tù. Fille encore en vie et domicilié à Nha Trang.

                                                                                        Je ne sais pas pourquoi il a choisi de partir en France. Car il était volontaire (minorité) pour partir.

                                                                                        Il fût incorporé le 11 décembre 1939 à Quang Ngai. Il embarqua à Tourane le 30 janvier 1940 sur le bateau « l’Aden » pour arriver à Marseille le 8 mars 1940 sous le matricule ZAO 4.

                                                                                        Dés son départ il fût nommé Interprète, grâce à son français dont beaucoup disaient qu’il était parfait.Lorsqu’il s’exprimait en Français, aucune intonation dans sa voix ne pouvait déterminer ces origines.

                                                                                        Il fût affecté à la 30 éme compagnie à Sorgues, puis à Bergerac, Toulouse et termina à Privas dont il était délégué de compagnie en 1946. Son parcours est jonché de mystère sur son emploi qui le dit comptable tout le temps de la Guerre.

                                                                                        Un grand-père qui aimait bouger. De tant en tant à Paris (1943 et 1945), pour quelle raison ? Politique ? Etudes ? Je ne sais pas. Seule chose sûre, il fût libéré le 15 décembre 1947. Certains évoquent le fait qu’il ait été dans le maquis, un temps.

                                                                                        Donc après sa dernière destination connue Privas, il arriva à Paris où il obtiendra un diplôme de Tourneur.

                                                                                        En 1950, il fit la connaissance de ma grand-mère en lui demandant l’heure dans l’hôtel parisien où ils logeaient. Il trouva un emploi de comptable dans une compagnie d’assurance.

                                                                                        Mais la nature est passée par là avec la naissance hors mariage (oh pas bien) de mon oncle Lan en 1951. Le caractère dominant, possessif et jaloux de ma grand mère s’imposa à mon Grand ère, ils se marièrent donc en 1952. Puis donna naissance en 1953 à mon père Vinh, puis, 11 ans plus tard à ma tante Michelle.

                                                                                        La résignation s’installa chez mon Grand-père accompagné de nostalgie. Les souffrances de la guerre, mentale et physique, qu’il avait enduré, était sans doute dérisoire, à sa nouvelle vie.
                                                                                        Peut-être avait il nourri l’espoir de retourner au Viêt-Nãm, un jour ………?

                                                                                        Il mena dès lors une vie dans le secret à la fois politique, familial au Vietnam et secret évidemment sur cette période noire de la M.O.I. Ne pouvant réussir sentimentalement, il se réfugia avec succès dans son travail pour être vérificateur comptable dans une grande compagnie d’assurances. Il passa aussi ses journées à vivre sa passion pour la pétanque où il était réputé fort. Pour anecdote il a eu comme coéquipier Henri Salvador. Il gardait des liens par courrier avec sa famille vietnamienne et envoyait régulièrement de l’argent au Vietnam. Ce secret, seuls ses amis de l’UGVF de Paris et ses amis travailleurs Indochinois le connaissaient.

                                                                                        Mon grand-père a eu 4 petits-fils qu’il n’a malheureusement que peu connu à cause de conflits familiaux et d’un mal être important. Tony ONG disparut en Janvier 1988 à Paris accompagné de ses secrets et d’une famille lointaine jamais revue.

                                                                                        [IMG]http://www.forumvietnam.fr/forum-vietnam/%5Burl=http://www.casimages.com/img.php?i=091216044839171802.jpg%5D%5Bimg%5Dhttp://nsa10.casimages.com/img/2009/12/16/mini_091216044839171802.jpg%5B/img%5D%5B/url%5D[/IMG]

                                                                                      • #98778
                                                                                        yen

                                                                                          Niko33,
                                                                                          Merci , pour votre témoignage.
                                                                                          bonne soirée yen

                                                                                        • #98779

                                                                                          Bonjour Nico33,

                                                                                          Je suis émue de votre témoignage sur la vie de votre grand-père… Que de souffrances ! Je vous remercie de votre partage. :bye:

                                                                                        • #112872
                                                                                          thuong19
                                                                                          Participant

                                                                                            j’avais invité Thin à Forumviêtnam pour nous parler de son passé de « travailleur indochinois réquisitionné par la France durant la deuxième guerre mondiale ».
                                                                                            On avait appris à le connaître ; Pierre DAUM était venu lui rendre visite à Tulle, les journaux « La Montagne Centre France » et « l’Echo du Centre  » avaient fait des articles au mois de Mars de cette Année. FR3 Limousin lui avait consacré un reportage dans son JT du 3 Mars.
                                                                                            Thin nous a dit au revoir hier.

                                                                                          • #99001
                                                                                            yen

                                                                                              Thuong , bonjour ,
                                                                                              Je comprends ta tristesse , et t’ assure de notre amitié . yen et xime .

                                                                                            • #112886
                                                                                              thuong19;105385 wrote:
                                                                                              j’avais invité Thin à Forumviêtnam pour nous parler de son passé de « travailleur indochinois réquisitionné par la France durant la deuxième guerre mondiale ».
                                                                                              On avait appris à le connaître ; Pierre DAUM était venu lui rendre visite à Tulle, les journaux « La Montagne Centre France » et « l’Echo du Centre  » avaient fait des articles au mois de Mars de cette Année. FR3 Limousin lui avait consacré un reportage dans son JT du 3 Mars.
                                                                                              Thin nous a dit au revoir hier.

                                                                                              Triste nouvelle anh Thuong,
                                                                                              toutes mes condoléances à la famille de Thin.

                                                                                            • #99004

                                                                                              Par la magie de Forum Vietnam et l’amitié qu’il portait à Thuong, Thin m’était devenu presque familier ; ma tristesse en est encore plus grande à l’heure de son ultime transport. La lettre adressée par sa famille au maire d’Arles restera pour moi un grand moment d’émotion ; j’assure tous ses proches de mon soutien dans cette épreuve.
                                                                                              .

                                                                                            • #112937

                                                                                              Toutes mes condoléances à la famille de Thin et partage avec toi Thuong 19 la perte de ton ami. :friends:
                                                                                              Ha Anh

                                                                                            • #99005

                                                                                              Thin a rejoint les étoiles, et je pense très fort à sa famille.
                                                                                              Condoléances
                                                                                              afou

                                                                                            • #112938

                                                                                              Bonjour à vous,
                                                                                              Je me joins à mon tour aux membres pour transmettre mes condoléances à la famille du défunt et de ses proches en vous souhaitant de passer vaillamment ce douloureux passage. Paix à son âme.
                                                                                              (Thin semblait tourmenté par son passé. J’espère qu’il aura trouvé la sérénité qu’il souhaitait tant à la fin…)
                                                                                              H.L

                                                                                            • #113050
                                                                                              thuong19
                                                                                              Participant

                                                                                                Les messages de sympathie ont été transmis à la famille de Thin.Je me joins à elle pour vous remercier chaleureusement
                                                                                                Thuong

                                                                                              • #114051

                                                                                                Prochainement vous pourrez voir (attention séance unique) le documentaire Les Hommes des 3 ky qui évoque l’histoire des compagnies indochinoises de la M.O.I.

                                                                                                Un débat suivra avec notre amie Liêm Khê Tran Nu (Luguern).

                                                                                                LES HOMMES DES 3 KY – Cinéma Utopia Toulouse et Tournefeuille

                                                                                                .

                                                                                              • #99414

                                                                                                –bonjour Tout le monde,
                                                                                                POUR INFO

                                                                                                Chers amis,

                                                                                                Après l’Hérault, l’exposition sur les travailleurs indochinois de la seconde guerre mondiale poursuit sa route vers Marseille.

                                                                                                Vous êtes tous chaleureusement conviés au vernissage qui aura lieu le

                                                                                                lundi 9 mai 2011 à 18 heures.

                                                                                                Lieu : Archives départementales des Bouches du Rhône
                                                                                                18, 20 rue Mirès
                                                                                                13003 Marseille
                                                                                                Tel : 04 91 08 61 00

                                                                                                Au programme de cette soirée:

                                                                                                – Discours d’inauguration.

                                                                                                – Table-ronde animée par Robert Mencherini, historien avec Pierre Daum, journaliste, Alain Guillemin, sociologue (Les vietnamiens à Marseille) et Pierre Brocheux, enseignant-chercheur (Indochine, la colonisation ambigüe).

                                                                                                – Projection du film documentaire Les Hommes des 3 Ky, de Dzu Le Lieu (52 mn, 1994).

                                                                                                – Apéritif convivial.

                                                                                                NOTA BENE : pour ceux qui désirent poursuivre cette riche soirée autour d’un repas chaleureux, une (grande) table va être réservée dans un restaurant proche des Archives départementales. Avec un menu unique et un prix unique, vin compris, qui ne dépassera pas 20 euros par personne (prix en cours de négociation).
                                                                                                Les personnes intéressées doivent impérativement me le signaler par retour de mail !
                                                                                                Merci d’avance.

                                                                                                Vous êtes tous invités à faire circuler ce message autour de vous. Surtout si vous avez des amis Marseillais !

                                                                                                Très amicalement,

                                                                                                Pierre

                                                                                                Pierre Daum
                                                                                                22, rue Henri René
                                                                                                34000 Montpellier
                                                                                                06 61 76 33 12

                                                                                                Pour plus d’informations sur l’exposition, visiter le site :
                                                                                                exposition travailleurs indochinois


                                                                                                — veuillez déplacer l’Info/si ce n’est pas le bon topic–merci-sylvain,–

                                                                                              • #99415

                                                                                                Des travailleurs indochinois dans les Bouches-du-Rhône > exposition, table-ronde, projection

                                                                                                L’histoire des travailleurs indochinois, au cours des années quarante, est directement liée au territoire des Bouches-du-Rhône. Du port aux Baumettes, à peine construites, du camp du Grand Arénas à la poudrerie de Saint-Chamas, à l’usine Péchiney de Salin-de-Giraud ou aux rizières de Camargue : retour sur le cheminement d’une immigration contrainte.
                                                                                                Lundi 9 mai à 18h

                                                                                                >Travailleurs indochinois de la Seconde Guerre mondiale >18h00
                                                                                                Inauguration de l’exposition conçue par Pierre Daum, journaliste, secrétaire de l’association Histoires vietnamiennes, auteur de l’exposition et de Immigrés de force, travailleurs indochinois en France, 1939-1952
                                                                                                Exposition du 5 au 31 mai – Hall des ABD, entrée libre

                                                                                                >Une immigration forcée >18h30
                                                                                                Table-ronde animée par Robert Mencherini, historien avec Pierre Daum, Alain Guillemin, sociologue (Les vietnamiens à Marseille) et Pierre Brocheux, enseignant-chercheur (Indochine, la colonisation ambigüe).

                                                                                                >Les hommes des 3 Ky >19h30
                                                                                                Projection du film documentaire de Dzu Le Lieu (52 mn, 1994)
                                                                                                Ce documentaire est un récit de vies, celles d’hommes vietnamiens enrôlés par le gouvernement français pour participer à l’effort de guerre contre l’Allemagne. Ils vont passer dix ans an en France, certains prenant part à la résistance, d’autres luttant depuis l’Hexagone pour l’indépendance du Vietnam.

                                                                                                > Auditorium, entrée libre dans la limite des places disponibles

                                                                                                INFORMATIONS PRATIQUES

                                                                                                Archives et Bibliothèque départementales Gaston Defferre
                                                                                                18, 20 rue Mirès
                                                                                                13003 Marseille
                                                                                                04 91 08 61 00
                                                                                                Archives départementales des Bouches-du-Rhône – Archives13.fr

                                                                                                Fermetures exceptionnelles : 7 mai, 2,3,4,11 et 13 juin

                                                                                                Entrée libre

                                                                                                Accès aux ABD :
                                                                                                – métro : ligne 2, stations Désirée-Clary ou National
                                                                                                – bus : lignes 35 (arrêt Euromed-Arenc) et 70 (arrêt Ruffi-Mirès)
                                                                                                – tramway, ligne T2 : terminus Euroméditerranée Arenc
                                                                                                – navette autocar Aix-Marseille : ligne 49 arrêt Euromed-Arenc
                                                                                                – route : Autoroutes A55 sortie 4 Les Arnavaux-Arenc

                                                                                              • #99658
                                                                                                thuong19
                                                                                                Participant

                                                                                                  @thuong19 89978 wrote:

                                                                                                  Né en 1917, Doan Than est l’un des 4 amis de Thin réquisitionné de force pour travailler en France durant la dernière guerre mondiale et qui a choisi de vivre en France.

                                                                                                  le matricule de Doan
                                                                                                  293g.jpg

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                                                                                                  doan.jpg

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                                                                                                  doanetthin.jpg

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                                                                                                  après avoir vécu 72 ans en France, le matricule Zaa293, un des derniers survivants des « réquisitionnés de force indochinois » durant la guerre 39/45 a décidé de finir ses jours au pays natal, parmi les siens, dans la famille de son frère resté lui au Viêtnam à Nha Trang.Isolé sans famille à Blanquefort,à l’age de 95 ans ses forces déclinant, c’est sans regret qu’il s’envolera le 14 juin pour son ultime voyage.
                                                                                                  Margote l ‘épouse de Thin , amis de Doan lui a rendu une dernière visite pour un adieu émouvant

                                                                                                  dscn2366d.jpg

                                                                                                  la maison qu’il avait construite de ses mains à Blanquefort et qui a été rasée(suite à une DUP)
                                                                                                  dscn2371o.jpg

                                                                                                  un grand merci à Nikko33 pour l’aide apportée à Doan dans ses multiples démarches administratives pour le transfert de sa retraite et l’organisation matérielle de son départ

                                                                                                • #99659

                                                                                                  @yen 67156 wrote:

                                                                                                  Automne,
                                                                                                  Il y a bien longtemps, peut etre plus de quarante cinq ans, ‘il prit le bateau à Saigon, un matin d’automne, pour la Mére patrie : la France.
                                                                                                  Que connaissait il de ce pays, qu’avait’on pu lui dire?
                                                                                                  Son Pére, né en Annam, ne connaissait pas la France, son Grand Pére né à An Lai XA, était un enfant de mére « paienne » et de Pére inconnu, qui à force de travail, et de volonté, était devenu planteur de riz à Tam ky, et avait contre vent et marée demandé la nationalité française.
                                                                                                  Lui, était né un matin de juillet dans la vieille ville d’Hanoi, etait -ce la rue de la soie, la rue des bambous, tout simplement la rue Takou. Il vécu ,une enfance heureuse, aupres d’une Mére aimante, si belle dans son ao dai de soie, de freres de soeurs, d’un grand pere maternel au turban noir, à la barbichette blanchie par les ans, d’une grand mere aux dents noircies, et dePhong,Châu,Dung,Oanh,kim, Chi, ces cousins. Sa langue maternelle fut le vietnamien, mais il alla dans les écoles françaises,tout d’abord au lycée Rolland,puis à Albert Sarrault , deux ans à Dalat au petit lycée yercin, enfance heureuse , studieuse que rien n’aurait pu assombrir, si ce n’est que les affres de la guerre,guerre qui n’en finissait pas ,et qui déchirait les familles.
                                                                                                  1954, il partit avec sa famille à Saigon, changement de vie, loin de la famille maternelle d’Hanoi, etudes brillantes àChasseloup-Laubat, Jean Jacques Rousseau, les scouts, les amies, et puis la décision de faire des études de médecine. Il y avait deux possibilités ,faire sa médecine au Cambodge, ou venir en France à Montpellier. Il choisit Le Cambodge, mais 48h avant de partir, une lettre de France, il avait une bourse !!!
                                                                                                  Les adieux, il ne put jamais en parler, et il garda tres longtemps , un cousin oreiller ornés de chatons que lui avait fait sa Mére yen; 15ans d’absence , les traits des Etres chers s’estompantdans la brume du temps et les larmes de pluie .
                                                                                                  La traversée fut longue, il ne prit pas l’avion, mais le bateau. Il découvrit l’Egypte, passa le canal de Suez, et par un matin glacé de novembre, il arriva à Marseille, avec son unique valise. Il fut pris dans un tourbillon glacé , ce vent qui le laissa ptremblant et glacé jusqu’à la moelle. Les cours étaient déjà commencé, il était seul dans ce pays qui ne ressemblait à rien, perdu, entouré d’une multitude de gens pressés, pays sans odeurs, sans soupes au coin de la rue, sans le brouhaha de ces voix nazillardes. Il était seul, face à lui meme, l’enfance s’était estompée, il etait devenu…Adulte.
                                                                                                  Le deuxieme épisode dans quelques temps. yen

                                                                                                  Bonjour Yen,
                                                                                                  Trop jeune sur FV (je parle de mon inscription !), je ne connaissais pas votre fil de discussion.
                                                                                                  Je vais le lire attentivement.
                                                                                                  En attendant, dites bonjour à mon camarade Maxime,
                                                                                                  Bien amicalement.
                                                                                                  Dông Phong

                                                                                                • #148092

                                                                                                  Bonjour Thuong,

                                                                                                  Je viens de voir a l’instant et avec du retard le témoignage que tu apportes a DOAN Thanh. Papy Thanh comme je l’appel est parti définitivement la jeudi 14 juin pour son pays natal. Prés de 72 ans après son arrivé en France en tant que Travailleurs Indochinois.
                                                                                                  Âgés de 94 ans, très indépendant, sa santé c’est dégradé il y a 1 ans, son désir même avec l’amour qu’il a pour la France et Blanquefort était de « faire dodo auprès de son papa et maman ».
                                                                                                  Proche de lui depuis prés de 3 ans, nous avons appris a nous connaitre, échangé et partager. Un sentiment d’amour comme donnerais un grand père et vise versa, nous souda. Démarches administratives, moral durant des mois pour préparer son départ.
                                                                                                  Le jeudi 14 au soir, je dois dire que cela fut dur pour lui et pour moi. Son voyage même encadré par les hôtesses fut dur physiquement, il est arrivé le lendemain a Nha Trang, fatigué mais heureux de revoir sa famille qui l’accompagnera jusqu’à la fin.
                                                                                                  Comme un besoin, il m’appel tous les jours parfois a des heures où mes yeux s’ouvrent difficilement. Mais j’ai senti ce besoin de m’entendre et d’entendre la langue Française.
                                                                                                  Le moral remonte tous doucement, et il ne cesse de répéter qu’il m’attend au Vietnam accompagné de ma moitié, et aussi un bébé qui n’est pas encore conçus.

                                                                                                  Merçi Thuong

                                                                                                  Nicolas Ông

                                                                                                • #159634
                                                                                                  thuong19
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