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1 août 2011 à 14h06 #9396
Le ca trù réenchante le public à Hanoi – 29/07/2011
[IMG]http://lecourrier.vnanet.vn/news/Image/2011/07/Vietnam/Culture%20et%20sports/Arts/5384.c01as.JPG[/IMG]Depuis son inscription par l’UNESCO en 2009 sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, le chant ca trù (chant des courtisanes) a bénéficié d’un vif regain d’intérêt.
Fait particulièrement révélateur, les clubs de ca trù sont de plus en plus nombreux au cœur de la capitale Hanoi. Ils attirent nombre de spectateurs vietnamiens et étrangers, d’autant qu’ils peuvent, désormais, vendre des places de spectacle, ce qui est une première.
Au temple Quan Dê sis au 28 rue Hàng Buôm, dans l’ancien quartier, seul le sâp gu (lit en planches avec pieds en console) tout près de l’autel du temple est éclairé. Le décor est planté. Des artistes du club de ca trù Thang Long entrent en scène. Le spectacle commence par un premier numéro qui est interprété derrière un store en bambou très fin les séparant de la scène. La première chanson finie, le store est relevé, et le public assiste aux autres interprétations d’artistes populaires. L’absence de toute amplification captive l’attention du public et permet d’apprécier tons et sons originaux du ca trù .
Ces représentations de ca trù qui ont lieu tous les samedis soirs accueillent chacune une vingtaine de spectateurs. Après des années de représentation gratuite pour diffuser cet art, les jeunes artistes du club de ca trù Thang Long ont désormais le droit de vendre des billets. L’entrée est de 100.000 dôngs pour un Vietnamien et dix dollars pour un étranger, fait savoir la chanteuse Pham Thi Huê, du club de ca trù Thang Long.Les spectateurs, dont plus de la moitié est étranger, sont très attentifs lors de ces représentations. Chaque séance ne dure qu’une heure, y compris l’entracte durant lequel les artistes présentent et discutent avec le public en vietnamien et en anglais des originalités du ca trù , avec thé vert, gâteaux de haricot vert, et des éventails s’il fait chaud. Une bonne manière d’accueillir le public donc.
À quelques rues du temple Quan Dê, le club de ca trù de Hanoi donne une représentation tous les dimanches dans la maison communale Kim Ngân, au 42 rue Hàng Bac. Cet espace assez large est très favorable au hat cua dình (littéralement chant à l’entrée de la maison communale). Le club a ainsi introduit le chant rituel accompagné de danses bo bô à chaque fin de son programme, lequel porte sur les travaux quotidiens d’une fille laborieuse dans la campagne. Vers l’entracte, la chanteuse Bach Vân, responsable du club, présente au public les caractéristiques originales du ca trù et l’invite à monter sur scène pour accompagner la sonorité profonde du luth à trois cordes et les sons énergiques du tambour d’éloge.
Ces deux clubs réunissent des chanteurs dévoués au ca trù tels Pham Thi Mân et Nguyên Van Tuyên du village de Lô Khê qui, situé à 22 km du centre de Hanoi, est un berceau du ca trù dans le Nord du pays. Pham Thi Mân est enseignante en maternelle, mais sa passion de cet art la conduit à l’enseigner au centre culturel, tout en étant membre de la troupe de chèo (théâtre populaire) de la province de Bac Giang.
Ces deux clubs sont parrainés par le Comité de gestion de l’ancien quartier de Hanoi. En septembre prochain, l’ancienne maison du 87, rue Ma Mây, devra aussi accueillir tous les soirs des représentations de ca trù, sous la tutelle du club Thang Long.
En plus des représentations le soir dans l’ancien quartier, les amoureux de ca trù peuvent également « apprécier cet art » certains jours. À Bich Câu dao quan, au 14 de la rue Cat Linh, un spectacle est donné le matin du dernier dimanche de chaque mois, en sus de ceux qui ont lieu habituellement le soir de chaque samedi. De même au Musée d’ethnographie du Vietnam au 14, rue Nguyên Van Huyên, le matin du 1er dimanche de tous les mois.
Diêu An/CVN
29/7/2011 -
1 août 2011 à 14h09 #139940
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1 août 2011 à 14h13 #139941
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1 août 2011 à 14h27 #139942
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1 août 2011 à 15h31 #139943
Merci beaucoup Ti Ngoc pour ces infos sur le ca trù.
Jusqu’en 1946, avant la « Guerre d’Indochine », j’allais souvent en vacances à Sơn Tây chez mes grands-parents qui habitaient la rue des courtisanes cô đầu.
J’ai encore dans la tête leur chants et leurs musiques, qu’on entendait en passant le soir devant leurs maisons.
Mes deux grands-pères les adoraient, mais mes grandes-mères les considéraient comme des lieux de débauche !
Bonne soirée,
Bien amicalement.
Dông Phong -
16 octobre 2011 à 13h47 #142522
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16 octobre 2011 à 14h03 #142523
Hello Ti Ngoc !
Il manque plus que le parfum & le thé.
Personnellement j’aime toutes les musiques traditionnelles du Nord au Sud du Viêt Nam ainsi que de tous les pays. Quand on ne garde plus nos us et coutumes, nous ne sommes plus rien. Ce n’est que mon avis évidemment !!!
http://www.youtube.com/watch?v=JQEzlH85J6g
Inscrit en 2009 sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.
Pour infos :
Le Ca trù est une forme complexe de poésie chantée que l’on trouve dans le nord du Viêt Nam et qui utilise des paroles écrites selon des formes poétiques vietnamiennes traditionnelles. Les groupes de Ca trù sont composés de trois personnes : une chanteuse qui utilisedes techniques respiratoires et le vibrato pour produire des ornementations sonores uniques, tout en jouant des claquettes ou en frappant sur une boîte enbois ; et deux) instrumentistes qui l’accompagnent de la sonorité profonde d’unluth à trois cordes et du rythme énergique d’un tambour d’éloge. Certainesreprésentations de Ca trù comprennent également de la danse. Les diverses formes de Ca trù remplissent des fonctions sociales différentes : on distingue notamment les chants de dévotion, les chants de divertissement, les chants interprétés dans les palais royaux et ceux interprétés lors des concours de chant). Le Ca trù possède cinquante-six formes musicales ou mélodies différentes, chacune appelée thể cách. Des artistes populaires transmettent la musique et les poèmes qui composent le Ca trù par transmission orale et technique, autrefois au sein de la famille, mais aujourd’hui à toute personne qui souhaite apprendre. À cause des guerres incessantes et du manque de sensibilisation, le Ca trù est tombé en désuétude au cours du XXe siècle. Bienque les artistes aient fait des efforts remarquables pour transmettre le répertoire ancien aux générations plus jeunes, le Ca trù reste exposé à lamenace de disparition du fait de la diminution du nombre de praticiens et de leur grand âge.
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