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la tragédie cambodgienne

Actualités Vietnam L’actualité générale du Vietnam la tragédie cambodgienne

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    • #10040
      thuong19
      Participant

        hier soir sur France3, le documentaire de Rithy Panh qui filme DUCH dans sa cellule , responsable du camp S21 et condamné à la prison à vie en 2010.
        pour ceux qui ont manqué l’émission le film sort en salle le 18 janvier.
        DUCH ne se justifie pas n’a aucun regret de ce qu’il fait ou ordonné à faire.s’exprimant parfaitement en français, on a du mal à comprendre malgré ses explications ,comment l’enseignant qu’il était a pu arriver à embrasser l’idéologie criminelle des khmers Rouges.
        rappelons que c’est le Viêtnam qui a mis fin aux régime des Khmers Rouges (soutenus par la Chine) en envahissant le Cambodge (guerre vietnamo-cambodgienne 1978/1998 Conflit indochinois (1978-1999) – Wikipédia)

        Duch, le bourreau khmer rouge, parle

        Par Emmanuel Hecht (L’Express), publié le 10/01/2012 à 08:00

        535356_cambodge-khmer-rouge-douch.jpg Agé de 69 ans, Kaing Guek Eav dit « Duch », a été jugé pour crimes contre l’humanité en juillet 2010. Bourreau et amateur de littérature, le tortionnaire dit ne rien regretter de cette époque sanglante.
        REUTERS/ECCC/Handout

        Le cinéaste cambodgien Rithy Panh laisse la parole à Duch, figure centrale du génocide Khmer rouge. Saisissant.

        Rithy Panh

        1964 Naissance de Rithy Panh à Phnom Penh.
        1975 (17 avril) Chassé de la capitale par les Khmers rouges après leur entrée dans la capitale.
        1979 Fuit le Cambodge et rejoint la France (Grenoble), via un camp de réfugiés à la frontière thaïlandaise.
        1985 Etudes de cinéma à l’Idhec.
        1989 Site 2, son premier film, sur un camp de réfugiés en Thaïlande.
        2003S-21, la machine de mort khmère rouge, est primé à Cannes.
        2006 Ouverture du centre de mémoire audiovisuelle Bophana à Phnom Penh, créé à son initiative.
        2007Le papier ne peut pas envelopper la braise, titre d’un film et d’un livre sur la prostitution.
        2009Un barrage contre le Pacifique, d’après Marguerite Duras, avec Isabelle Huppert.
        2012 Un film, Duch, le maître des forges de l’enfer, et un livre, L’Elimination (Grasset).

        D’un côté, le bourreau ; de l’autre, une victime devenue un témoin capital. Entre les deux, la caméra. C’est dans cette disposition technique et mentale que le cinéaste d’origine cambodgienne Rithy Panh (47 ans) a filmé, dans sa prison, pendant des centaines d’heures, Duch (69 ans), responsable de S-21, principal centre de torture khmer rouge à Phnom Penh, et premier pilier du régime à répondre de ses crimes devant un tribunal de son pays. Condamné à trente ans de prison, Kaing Guek Eav, son véritable nom – Duch étant celui d' »un petit garçon sage », héros de ses lectures enfantines -, a fait appel. Le jugement définitif sera rendu le 3 février.
        Derrière l’objectif, donc, un miraculé, insomniaque depuis l’élimination de sa famille par le régime de Pol Pot. Face à lui, un ex-professeur de mathématiques transformé en exécuteur en chef de l’un des régimes les plus sanglants de l’Histoire (en moins de quatre ans, entre 1975 et 1979, 1,7 million de Cambodgiens, soit un tiers de la population, sont morts, torturés, exécutés, affamés au prétexte qu’ils appartenaient au « nouveau peuple » des bourgeois, intellectuels et propriétaires). Trente-cinq ans après les faits, cet homme au visage émacié et parfois nimbé d’une étrange douceur récite dans la langue de Molière La Mort du loup, d’Alfred de Vigny. Et rit de bonne grâce. C’est ce rire – celui du diable ? – qui frappe d’emblée dans Duch, le maître des forges de l’enfer, extraordinaire document diffusé le 9 janvier sur France 3, puis en salles, et dans le récit de ce face-à-face, retranscrit par Rithy Panh avec Christophe Bataille, dans un livre, L’Elimination.
        Il n’y a pas de meilleur titre pour résumer cette idéologie qui trouva des avocats en France. « Les Khmers rouges, c’est l’élimination, l’homme n’a droit à rien », martèle Duch. « A S-21, c’est la fin. Plus la peine de prier, ce sont déjà des cadavres. Sont-ils hommes ou animaux ? C’est une autre histoire. » Le bourreau semble goûter les questions métaphysiques. Mais il leur préfère l’ambiguïté, admettant avoir été « l’otage du régime et l’auteur de ce crime », mais n’exprimant aucun regret d’avoir laissé électrocuter, frapper, égorger. Ne peut-on pas « tuer qui l’on veut pour que la vérité prolétarienne triomphe » ?
        Lorsque Duch ment, Rithy Panh le sait
        Rithy Panh avait déjà décortiqué le fonctionnement du génocide cambodgien dans un précédent documentaire, tout aussi remarquable, S-21, la machine de mort khmère rouge. Mais il manquait la « parole du bourreau », restituée dans ce monologue où s’exprime la véritable nature du régime, dont la première décision fut d' »ébranler la société », de « déraciner les habitants des villes », de « dissoudre les familles », de « briser les traditions politiques, intellectuelles, culturelles », d' »affaiblir physiquement les individus ». La méthode du cinéaste est inspirée de celle de Claude Lanzmann : filmer en plans serrés les visages et les gestes, ne laisser filer aucun silence, replacer victimes et bourreaux en situation. « Le génie de Shoah, observe le Cambodgien, c’est de donner à voir dans les mots. » Y compris dans les mensonges. Lorsque Duch ment, Rithy Panh le sait.
        Il avait 10 ans lorsque les hommes de Pol Pot ont investi Phnom Penh. Fils d’un haut fonctionnaire ne jurant que par Jules Ferry, l’enfant avait le pedigree idéal de « l’ennemi du peuple ». Séparé de sa famille, il a survécu en se nourrissant de liserons d’eau et d’épluchures, en récitant les slogans révolutionnaires (« Seul un enfant qui vient de naître est pur »), en troquant son nom pour celui de « camarade Thy » puis de « camarade chauve » après s’être rasé pour éliminer les poux. Il a vu les « traîtres » assassinés à coups de pioche et les rejetons des suppliciés, les « enfants-ennemis », fracassés contre un tronc d’arbre. Il a vu les prises de sang pour vider les êtres de leur substance. Etc. C’est à la lecture de L’Elimination, récit à placer d’emblée dans la littérature concentrationnaire et génocidaire, au côté des oeuvres de Varlam Chalamov et de Primo Levi, que l’on prend conscience de la démarche surhumaine du cinéaste. Sans jamais défaillir, Rithy Panh filme et filme. Il a décidé une fois pour toutes d’être la mémoire de cette ignominie. Même si, dit-il, citant Kafka : « C’est l’âge d’une blessure qui fait mal, pas la blessure en soi. »

        en cette nouvelle année du dragon qui s’annonce, souhaitons que le peuple khmer connaisse le bonheur de vivre dans une PAIX durable.
        en postant ce message,je ne peux m’empêcher de penser à notre ami Robin des Bois qui a déserté le Forum pour je ne sais quelle raison, lui qui est si attaché et compétent à ce pays voisin et cousin qu’est le CAMBODGE.

      • #145705

        Bonjour,
         » comment l’ enseignant a t’ il put embrasser une telle idéologie »? Nous avons regardé avec Maxime ce documentaire, et j’ avoue que je n’ avais pas à ce jour réaliser, dans cette épouvante, ce que pouvait faire un etre humain à un autre semblable. Cette méthode de destruction , sans état d’ âme, pire que les nazis, m’ a profondément bouleversée. Je suis persuadée que Robin a regardé cette émission.
        Bonne journée yen

      • #145723

        Les Khmers Rouges n’étaient pas les seuls responsables des victimes cambodgiennes .
        Article de février 1999 de ALBION MONITOR ( BANGKOK )
        Inquiry against the Khmer Rouge to include the role of the U.S., China and Thailand
        As the international clamor grows to bring former Khmer Rouge leaders to trial for crimes against humanity, attention is turning to an earlier genocide in Cambodia caused by the U.S. bombing of the countryside carried out between 1969 and 1973 against alleged North Vietnamese army infiltrators are estimated to have killed more than 600,000 Cambodian peasants and displaced millions.
        Many historians and analysts have claimed the brutality of the bombings were responsible for forcing large sections of the Cambodian population into the arms of the extremist Khmer Rouge The issue of probing the U.S. role in genocide in Cambodia has been raised often before by intellectuals and human rights activists. It shot into global attention again last month, with a call by Cambodian Premier Hun Sen to widen the war crimes inquiry against the Khmer Rouge to include the role of the U.S., China and other countries.
        In a letter to U.N. Secretary-General Kofi Annan, Hun Sen said that any tribunal should investigate the deaths of Cambodian people between the years 1970 to 1998. Apart from the genocidal bombing of Cambodia during the early seventies the U.S., along with China and Thailand, is also accused of supporting the Khmer Rouge after its overthrow from power in 1979 by dissident militia backed by the Vietnamese army. An estimated 1.7 million people died during the Khmer Rouge rule, from 1975 to 1979, from torture, disease, starvation, overwork or execution. « After carrying out the crime of genocide from 1975 to 1979 and being expelled from power, the Pol Pot political and military organization still existed, » Hun Sen said in his letter to Annan. According to him, a closer look at the period after the Khmer Rouge were forced from power was « unavoidable. » Despite evidence of Thailand’s role since 1980 as a conduit for supply of arms and as a sanctuary to the Khmer Rouge, Thai premier Chuan Leekpai denied « any such support at any time. »
        « Irrespective of Hun Sen’s motives in raising the issue, the fact remains that the U.S; in particular was a major participant in the destruction of Cambodia and if justice is to be done their role should also be highlighted, » said an Asian diplomat in Phnom Penh. He admits that the idea is not likely to find many backers as it involves taking on the political and « propaganda » might of the United States, which has never owned moral responsibility for its genocidal policies in Indochina and still believes it is an « aggrieved party. » « All the dead victims of the Cambodian conflict need justice, and not just those killed by the Khmer Rouge, » said Francois Ponchaud One of the earliest independent inquiries into the conflict in Cambodia, carried out by a Finnish commission of academicians in 1980-81 concluded that the US bombings, apart from killing thousands, led to a « near complete breakdown of traditional social structure. » Nearly two million Cambodians were displaced as they sought refuge from the estimated 530,000 tonnes of bombs the U.S. dropped — thrice the amount dropped on Japan in the Pacific War. In the 1969-1973 bombings, rice production in Cambodia fell by nearly 70 percent, nearly 75 percent of domestic animals were killed, much of the small industrial sector was destroyed and more than 40 percent of its road network made unusable. Some analysts have attributed at least part of the more than 1.7 million deaths during the Khmer Rouge period to the harsh physical conditions created by the preceding war.

      • #145727

        @quangyen 142205 wrote:

        Bonjour,
         » comment l’ enseignant a t’ il put embrasser une telle idéologie »? Nous avons regardé avec Maxime ce documentaire, et j’ avoue que je n’ avais pas à ce jour réaliser, dans cette épouvante, ce que pouvait faire un etre humain à un autre semblable. Cette méthode de destruction , sans état d’ âme, pire que les nazis, m’ a profondément bouleversée. Je suis persuadée que Robin a regardé cette émission.
        Bonne journée yen

        Bonsoir Quangyen, à toutes et à tous,
        J’ai pu regarder l’émission en 15mn et je n’avais plus envie de continuer jusqu’à la fin…

        Surtout avec le jargon « réduire à la poussière… » pour tous ses victimes !!!

        Bonne soirée à tous.
        NVTL

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