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9 janvier 2006 à 6h44 #464
La fête du Têt et le retour des valeurs familiales
Où que l’on soit durant l’année, quoique l’on fasse, les jours du Têt constituent toujours un moment privilégié pour retrouver sa famille et ses proches. Une belle tradition des Vietnamiens.
Je peux rester à Hanoi toute l’année pour gagner ma vie. Mais au Têt, je dois revenir à mon village et revoir ma famille », confie un cireur de chaussures originaire de la province de Thanh Hoa. Âgé de 15 ans, ce dernier a quatre frères et s½urs qui travaillent dans des grandes villes. Mais pour le Têt, ils se retrouvent tous au village natal, où leurs parents les attendent. Le Têt est l’occasion de retrouver sa famille. Il s’agit d’une tradition sacrée des Vietnamiens. Où que les aléas de la vie les entraînent, ils s’efforceront toujours de revenir à la maison et de retrouver leur famille à l’occasion du Têt.
Deux semaines avant le Têt, les Vietnamiens préparent déjà la fête des retrouvailles. Les gens qui travaillent loin de leur famille cherchent des cadeaux pour leurs proches. Les aéroports et les gares sont bien remplis. Les familles se mettent à arranger l’autel des ancêtres, à rénover et décorer la maison et à préparer des aliments pour les repas familiaux. D’énormes sommes sont dépensées pour les achats !
Quelques jours avant le Têt, les plats froids sont préparés, dont les banh chung (gâteaux de riz gluant) et les gio (pâtés de porc, de b½uf ou de poulet pilé), le mang hâm (bouillon aux jeunes pousses de bambou séchées et à la viande).
Il s’agit des mets indispensables pour une fête réussie. « Ma famille se réunit traditionnellement le midi du 1er jour du nouvel an lunaire. Belle-fille aînée, je dois chercher les aliments deux ou trois jours avant, pour préparer ce repas qui réunira 30 personnes. Le deuxième jour du Têt, je rends visite à mes parents, où un autre repas familial non moins important m’attend aussi », raconte Mme Yên. Cette dame est très heureuse d’accueillir, cette année, toute la famille de son fils aîné, résidant à l’étranger et rentrant au Vietnam pour fêter le Têt avec leur grande famille.L’occasion de renforcer la cohésion familiale
Dans la pensée des Vietnamiens, le Têt est la fête des retrouvailles, non seulement des vivants mais aussi des morts. L’autel des ancêtres est ainsi bien décoré par des fleurs, des fruits, de l’alcool que par des banh chung… Les membres de la famille se réunissent autour des tables, remplies de plats bien décorés et parfumés. Ils mangent, boivent, tout en bavardant. Les discussions portent souvent sur les succès et les échecs, les joies et les tristesses qui leur sont arrivés durant l’année écoulée. Les souvenirs d’enfance et les projets d’avenir rendent l’atmosphère plus animée, plus intime. De petites enveloppes avec de l’argent (appelées li xi) sont offertes aux enfants, aux parents et aux personnes âgées, accompagnées des meilleurs v½ux pour l’année qui débute : santé, bonheur et succès dans tous les domaines.
« J’aime bien le Têt, parce que je redécouvre une ville de Hanoi apaisée, calme, éloignée de l’agitation quotidienne. Les gens se posent, soufflent, prennent enfin un peu de temps pour eux et pour les autres. On redécouvre le plaisir de ne rien faire, si ce n’est discuter, manger et trinquer avec la famille ou les amis. De petits plaisirs précieux trop souvent oubliés durant le reste de l’année ! », a confié Franck Renaud, un Français marié à une femme vietnamienne et soucieux de bien s’intégrer à sa culture d’adoption. « Je fais le tour de ma famille et de mes amis durant le Têt, comme beaucoup de Vietnamiens ».
Pour M. Chân, le Têt est une bonne occasion pour que ses enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants fassent plus ample connaissance, eux qui n’ont guère l’occasion de se voir durant l’année. Âgé de 90 ans, ce patriarche est le numéro Un d’une famille de quatre générations qui compte… 40 membres. « S’il n’y avait pas le Têt, j’aurais bien du mal à réunir en même temps tous les membres de ma famille qui s’agrandit chaque année un peu plus ».
Une nouvelle fête des retrouvailles arrive. Le Têt sera l’occasion pour toutes les familles d’échanger leurs meilleurs v½ux de santé, de bonheur et de solidarité.Thu Hà Nguyên
( Têt 2004 ) -
9 janvier 2006 à 19h46 #15724
Extraits de la revue France-Asie » de JUanvier 1952, 3 articles consacrés à la fête du Têt au Viet-nam:
-1° Rites et interdictions du Têt:
. La branche de pêcher et l’histoire de Thàn-dö et Uät-Lüy
. Giao-Thùra
. Interdiction de balayer:les 2 légendes
. Càn Lôc
. Un Banh-chung historique
. Le Têt cùng ou « Têt retardé »-2° Le Cây-neu : sa légende
-3°La fête de Tao-Quân ( dit Ong Tao, dit encore Ong Công ou plus vulgairement Vua Bêp) : Génie du Foyer
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10 janvier 2006 à 9h40 #15752
Sur » la branche de pêcher et l’histoire de Thàn-dô et Uât-luy« , un extrait du texte:
« A l’origine, les branches de pêcher avaient la même portée que le cây-nêu, et procédaient de la même intention d’auto-défense contre les démons visiteurs.Dans un livre ancien chinois, »le Kinh-sô tuë thou-ky », il était prescrit que chaque maison devait apposer contre sa porte deux planchettes en bois de pêcher sur lesquelles étaient dessinées les images terrifiantes des Génies Than-dô et Uât-luy: ces planchettes s’appelaient « dâo-phù » ( le talisman en bois de pêcher). C’est le premier Empereur de la dynastie chinoise des Ming qui fit remplacer les planchettes par des bandes de papier rouge, portant également les dits dessins.
» En même temps, par une altération populaire, la planchette de bois de pêcher était devenue la gracieuse branche de pêcher fleurie. Quant aux génies Thân-dô et Uât-luy, voici leur histoire, d’après le livre ancien » Phong Tuc Thông »: ils étaient deux frères qui possédaient le merveilleux pouvoir d’apercevoir, même en plein jour, les démons et aussi, bien entendu, celui de les exterminer: c’est pourquoi le Ciel leur confia la mission de se poster devant les maisons, principalement au moment du Têt, et d’arrêter au passage les démons qui se présenteraient. Ils étaient si redoutés de ceux-ci qu’il suffisait de représenter les l’image de ces génies avec des traits grimaçants sur des feuilles de papier rouge pour que les indésirables démons à cette vue prissent peur à jamais !… »(écrit par Chuong-Dac-Long)
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10 janvier 2006 à 11h05 #15761
merci pour ces précisions Robin des Bois.
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10 janvier 2006 à 13h05 #15763Tiger wrote:merci pour ces précisions Robin des Bois.
Si çà vous intéresse .. je peux continuer à citer quelques textes sur le Têt selon le schéma que je vous ai indiqué (peut-etre pas tout .. mais selon vos principaux centres d’intérêt sur la question)
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10 janvier 2006 à 15h35 #15768
Biensûr Robin des bois que cela nous intéresse.
Continue STP – MerciAgemon
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10 janvier 2006 à 20h02 #15794
Alors, allons-y – dans les rites et interdictions du Têt – pour » l’Interdiction de balayer«
» il est formellement défendu , une fois passé le « ghiao-thira », de balayer la maison pendant le premier jour du Têt; et, si pendant les jours suivants , il n’est plus interdit de balayer, il est par contre formellement défendu de ramasser les détritus pour les jeter.
Le livre chinois » Phong Thö Ky » rapporte l’histoire suivante:« Autrefois, au ciel, vivait une jeune ménagère du nom de Bi-Tiêu, chargée de tenir les cuisines célestes (thien-tào, thien-trù). D’une gourmandise incorrigible, elle goûtait abondamment tous les plats (ngu-thien) qu’elle préparait pour le Maître de l’Univers. Celui-ci, un jour, fut pris d’une colère terrible, et l’exila sur Terre en la réincarnant en balai (thân-chôi), afin de n’avoir plus à ramasser que des détritus, au lieu des bonnes choses d’En-Haut.
Cette existence la rendit si honteuse et malheureuse qu’elle adressa une prière au Ciel, faisant valoir qu’elle travaillait sans relâche et qu’elle n’avait aucun jour de repos. Le Ciel, touché, lui accorda de se reposer un jour par an, le 1er jour de l’An. C’est pourquoi il est, depuis lors, interdit de se servir d’un balai le premier jour de l’An Nouveau.Les enfants Vietnamiens récitent la devinette suivante: « Trong nhà cô môt bà hay la lièm », ce qui veut dire : »Quelle est la personne dans une maison qui chaparde toout ce qu’elle voit ? » La réponse est évidemment le balai, qui ramasse tout ce qui se présente.
…………….
Il en est de même quant à l’interdiction de jeter les détritus, dont l’origine remonte à une autre légende également d’origine chinoise. Le livre « Suu than ky » rapporte en effet qu’un pauvre hère chinois du nom de Au- Minh, s’asseyant un jour près du lac Than-Thao, se plaignit amèrement de ne pas connaitre la richesse. Le Génie du lac, pris de pitié, lui fit présent d’un minuscule animal porte-bonheur appelé Hâu. Dès lors Au-Minh devint rapidement très riche. Un jour – c’était précisement le Premier de l’An -, il fut pris d’un accès de colère et faillit écraser du pied le minuscule animal qui s’abrita dans un tas de détritus se trouvant dans un coin de la maison. On le chercha partout, sauf dans le tas d’ordures où il s’était réfugié. On jeta les ordures… et la petite bête avec !!!. Au-minh redevint très vite aussi pauvre qu’autrefois.
C’est pourquoi, depuis ce temps, l’on a pris l’habitude de ne jamais jeter les ordures ménagères durant les trois premiers jours de l’Année , car symboliquement cela signifierait qu’on commence l’année en jetant par mégarde ce que l’on possède de plus précieux ! »(récit de Chuong-Dac-Long
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10 janvier 2006 à 21h50 #15799
ah grand merci Robin des bois !!! voià des reponses a mes questions (posées d ailleurs dans un topic apparement passe inapercu… snif…)je me delecte de tes legendes, maintenant on comprends mieux le pourquoi des rituels du jour de l an, maintenant je serai moins idiote quand j eviterai de prendre mon balai le jour de l an!! :tdr1: encore merci!!
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10 janvier 2006 à 22h58 #15823
Waoooouuuh ! ! ! ! C’est super précis, formidable.
Tu vois robin des bois, je le sais tout cela car j’ai vécu au Viêt nam mais je suis incapable de restituer sans réflexion. Je sais qu’il ne faut pas faire ceci ou cela le jour du Têt et même ce qui faut faire avant car nous sommes élevés comme cela, c’est par réflexe.
C’est bien ton texte ce qui nous permet de nous ressourcer.
Les traditions de la Chine ont beaucoup de ressemblances avec celles du Viêt nam.
Les légendes pareillement, c’est la raison pour laquelle qu’on voit souvent les vienamiens regarder des fims chinois au Viêt nam.
C’est du bon boulot. :champion: -
10 janvier 2006 à 23h04 #15825
Merci Robin pour ces précisions
pou wrote:(posées d ailleurs dans un topic apparement passe inapercu… snif…)aurais tu le lien de ton post ?
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10 janvier 2006 à 23h44 #15829Mike wrote:Merci Robin pour ces précisions
aurais tu le lien de ton post ?t inquiete pas mike! en plus je crois que ce n est pas dans un post que j ai pose mes questions mais plutot lors d une reponse sur un post qui traitait de la fete du tet! mais la ca y est j ai reponsea mes questions et encore je suis sure qu il reste encore plein de legende a raconter a ce sujet n est ce pas Robin des Bois, compteur de legende ….
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10 janvier 2006 à 23h46 #15830
http://forumvietnam.free.fr/index.php?topic=179.msg490#msg490
voici le post originel de Pou
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11 janvier 2006 à 6h50 #15840pou wrote:ah grand merci Robin des bois !!! voià des reponses a mes questions (posées d ailleurs dans un topic apparement passe inapercu… snif…)je me delecte de tes legendes, maintenant on comprends mieux le pourquoi des rituels du jour de l an, maintenant je serai moins idiote quand j eviterai de prendre mon balai le jour de l an!! :tdr1: encore merci!!
Ouah ! c’est super sympa de votre part – et des autres aussi-.. mais vous en plus .. si c’est votre photo…. vous avez un beau sourire qui me réchauffe le coeur.
Pour Agemon , je precise que je ne suis pas du tout – et ne veux pas passer pour – un spécialiste du Vietnam, mais que, pour avoir mis par hasard les pieds au Cambodge, j’en suis venu à me passionner pour ce pays, son peuple …et aussi pour toute l’Asie du Sud-Est
.Et quand je m’intéresse à quelque chose, autant le faire « sans avoir la grosse tête mais avec passion » … puisque tout simplement, çà me plait !!!
Autre particularité: j’adore fouiner et lire.. si bien que je chine désormais en brocante beaucoup sur les pays et les sujets qui me tiennent à coeur…
Voilà, voilà: c’est tout.. et c’est le ressort qui me fait avancer dans la vie!!Non , autre chose:…. je prépare, doucement mais surement, un séjour de 3 semaines au Vietnam « archi-programmé » pour Mars 2006. Et çà, j’en ai toujours rêvé !!! (cqfd: je refouine et surfe de plus belle !!!)….
Bon pour en revenir au Têt : un exercice matinal de frappe sur:
« Le Giao-Thîra » ( txt un peu plus sérieux: désolé!!!)
» D’après le calendrier astrologique chinois:
– le temps est circonscrit en révolutions de 60 ans,
– divisées en cycles de 12 ans
– chaque cycle se répartissant en 12 mois, etc…
Les 12 années et les 12 mois portent les mêmes noms :
– il y a l’année « thin » (dragon), comme il y a le mois thin, le jour thin, l’heure thin
– l’année « ty » (serpent), le mois ty, le jour ty, l’heure ty …etc» Un cycle de 12 ans est placé sous le signe de 12 puissances surnaturelles (hank-khiên) différentes, plus ou moins débonnaires ou, au contraire, dures et cruelles. C’est dans la dernière nuit de l’année qu’a lieu la passation de service de la puissance « hànk-khièn » sortante à la puissance nouvellement désignée: c’est cette passation de service que l’on appelle « giao-thîra »
« Chaque chef de famille , à la campagne comme à la ville, chaque maire (ly troung)… … toutes les pagodes, doivent à la même heure offrir un sacrifice solennel afin d’adresser des remerciements à la pussance » hânk-khiên » sortante et présenter leurs devoirs à la puissance « hânk-khiên » nouvelle: c’est la cérémonie du « giao-thîra » qui se produit à minuit….
Cette céremonie, qui revêt toujours une solennité extraordinaire, était naguère ponctuée par des tirs de pétards aussi bruyants qu’interminables, et des séries de coups de tam-tam assourdissants.
Un des usages du « giao-thîra » oblige tout le monde à rester éveillé jusqu’au matin afin d’être prêt à accueillir les influences favorables de la Nouvelle Année. Rien n’est alors plus amusant que de voir les parents, dès les premiers coups de tambour de la pagode annonçant le passage à l’Année Nouvelle, réveiller précipitamment tous les gosses de la maison, encore engourdis de sommeil et ne comprenant pas ce qui leur arrive. »… … etc(texte de Chuon-Dac-Long)
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11 janvier 2006 à 21h08 #15912Tiger wrote:http://forumvietnam.free.fr/index.php?topic=179.msg490#msg490
voici le post originel de PouMerci Tiger pour le lien..
robin des bois wrote:mais que, pour avoir mis par hasard les pieds au Cambodge, j’en suis venu à me passionner pour ce pays, son peuple …et aussi pour toute l’Asie du Sud-Est
.Et quand je m’intéresse à quelque chose, autant le faire « sans avoir la grosse tête mais avec passion » …je le confirme.. 😆
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12 janvier 2006 à 22h34 #15979
Ceux qui veulent savoir un plus sur le Lễ tết nguyên đán ( 禮 節 元 旦 ) :
http://coeurduvietnam.free.fr/
http://coeurduvietnam.free.fr/index.php?option=com_content&task=blogsection&id=21&Itemid=77
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13 janvier 2006 à 6h48 #15992Mike wrote:Ceux qui veulent savoir un plus sur le Lễ tết nguyên đán ( 禮 節 元 旦 ) :
http://coeurduvietnam.free.fr/
http://coeurduvietnam.free.fr/index.php?option=com_content&task=blogsection&id=21&Itemid=77Salut Mike…
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Heureusement que çà se recoupe!!!(y a que l’orthographe des mots vietnamiens ou chinois qui change un peu !!!)
Je continue quand même sur le Têt, selon le texte et le plan datant de 1952..!!!Aujourd’hui ……….Le Cây- Nêu
« »Le cây-nêu est le signe le plus visible du Têt; c’est lui que jadis remarquèrent en premier lieu les voyageurs étrangers, et que notèrent dans leurs relations les Missionnaires des XVIIème et XVIIIème siècles qui visitèrent le Viêt-Nam.
Il consiste en une perche faite d’un bambou entier, bien droit, que l’on plante devant la maison. A son extrémité flexible, où adhèrent encore quelques feuilles, est attaché un cerceau auquel sont accrochés, par des ficelles, des morceaux d’étoffe rouge, une touffe de plumes de coq, une lanterne en papier qu’on allume à la tombée de la nuit, des carpes et des « Khanh » (*) en faïence.
Rien n’est aussi gracieux à contempler qu’un « cây-nêu qu’agite un coup de vent: le bambou s’incline et fait danser le cerceau qui tourne sur lui-même, les poissons se poursuivent en rond, les « Khanh » s’entre-choquent, les morceaux d’étoffe rouge s’agitent follement. En regardant par dessus le toit de chaume de l’habitation campagnarde (car seule la campagne est restée fidèle à cette coutume), l’on aperçoit d’autres « cây-nêu » chez les voisins, toute une forêt de « cây-nêu » à travers le village: oui, nous sommes réellemnt entrés dans la période active du Têt.
Le « cây-nêu » est une invention purement viêtnamienne.» La légende rapporte qu’autrefois, le Bouddha Cakya Mouni (Phât Thich Ca), debout sur la fleur de lotus parmi les nuages, aperçut la grande misère de nos ancêtres: les premiers Viêtnamiens, en effet, vivaient presque nus dans les forêts, étaient en butte aux poursuites des animaux sauvages et des démons de toutes sortes. Le Bouddha, miséricordieux, daigna poser le pied sur le sol viêtnamien. Les bêtes féroces et les démons l’entourèrent immédiatement afin de l’empêcher d’avancer. Mais le Bouddha les écarta et leur dit:
– Cette terre me plaît, je voudrais en acquérir une parcelle.
Tous s’y refusèrent énergiquement. Alors les doigts divins esquissèrent un geste et l’on vit d’énormes quantités de bijoux, pierres précieuses, lingots d’or et d’argent, s’amasser aux pieds du Bouddha.
– Tous ces biens sont à vous, démons insatiables, dit le Bouddha, si vous consentez à me vendre une parcelle de cette terre.
Les démons hésitèrent un moment, puis, encouragés par la vue de tant de richesses, et après s’être concertés, acceptèrent de vendre au Bouddha une parcelle de leur sol; mais au juste quelle était donc la superficie que convoitait le Bouddha?
– Je vous en demande seulement autant que pourra en recouvrir ma tunique étendue, répondit le Bienheureux.
Les démons se mirent à rire car, pensaient-ils, ils faisaient un excellent marché: tant et tant de richesses contre un malheureux lopin de terre.
Le Bouddha précisa:
– Je tiens à ce que sur la parcelle que vous allez me vendre, aucun de vous ne remette jamais les pieds; autrement je serai impitoyable.
Ils signèrent l’engagement, encaissèrent le montant de la vente et dirent au Bouddha:
– Qu’attendez-vous , Maître, pour étendre votre robe sur l’emplacement que vous avez choisi ?
– Bien ! Mais d’abord, reculez le plus loin que vous pourrez.
Les démons ne comprenant pas , le Bouddha leur cria alors:
– Arrière, démons !
En même temps, d’un geste brusque, il lança sur eux sa tunique, qui, en s’ouvrant,
ne cessa de s’élargir dans tous les sens. Les démons s’enfuirent et, bientôt, furent refoulés jusqu’à l’horizon, et au-delà. Alors le Bouddha, miséricordieux, fit venir les Viêtnamiens qui, jusqu’alors, s’étaient réfugiés peureusement dans les cavernes, et leur dit:
– Je vous donne désormais cette terre, et vous prends sous ma protection. Il est probable qu’au dernier jour de l’année, lorsque vous procéderez à la cérémonie rituelle en hommage à vos ancêtres, les démons chercheront à se glisser parmi ceux-ci pour venir vous ennuyer. N’oubliez pas dans ce cas de planter un bambou, le plus long que vous trouverez, et d’attacher à son extrémité un « Khanh »(*) qui est la marque de mon pouvoir: cela voudra dire que cette terre rentre dans les limites de la parcelle que les démons ont vendue au Bouddha et ils n’oseront pas y pénétrer. »Depuis cette époque, chaque maison viêtnamienne, au 30ème jour du 12ème mois, obéit scrupuleusement aux prescriptions du Bouddha, et les démons se sont docilement éloignés en voyant et en entendant les « Khanh »(*) au sommet du « caÿ-nêu ».
L’on a par la suite ajouté d’autres accessoires: les carpes attribuées au Génie du Foyer, la lanterne destinée à éclairer la route aux ancêtres.. etc. Puis sur le sol de la cour, non loin du cây-nêu, l’on s’est mis à dessiner, avec de l’eau de chaux ou même avec de la chaux vive en poudre, une flêche tendue sur un arc bandé, la pointe dirigée vers l’extérieur, contre les démons….. » »(*) khanh: petites plaques qui constituent un des attributs de la religion bouddhiste
(texte de HUYNH-VAN-PHAM, janvier 1952)
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13 janvier 2006 à 14h40 #15999
Ouah ! c’est super sympa de votre part – et des autres aussi-.. mais vous en plus .. si c’est votre photo…. vous avez un beau sourire qui me réchauffe le coeur.
merci beaucoup pour le compliment!!! c est tjs tres flatteur! 😳
merci de contrinuer a notre culture Tet! on en apprends tjs un peu plus et tjs tres interessant! tu vois je n ai jamais entendu parler ni vu de cay neu !…
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14 janvier 2006 à 11h50 #16029
on imagine presque le vénérable Robin des Bois nous raconter tout ça au coin du feu, lors d’une veillée d’hiver. Merci pour toutes ces précisions. Ca réchauffe le coeur.
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14 janvier 2006 à 12h22 #16032Tiger wrote:on imagine presque le vénérable Robin des Bois nous raconter tout ça au coin du feu, lors d’une veillée d’hiver. Merci pour toutes ces précisions. Ca réchauffe le coeur.
« Vénérable « .. j’accepte sans problème, vu mon âge, mes « cheveux blancs » abondants qui se voient de loin, et mon statut privilégié de « pappy » que j’assume avec beaucoup de plaisir..
Pour le reste , je suis un » barang 100% » qui n’a encore jamais mis les pieds au Viêt-nam.. et n’ est donc absolument pas qualifié pour vous apprendre votre propre Histoire et vos légendes!! !(mais attention.. je suis un » Honnête Homme » et je cite mes sources !!!)
Je vais réaliser un de mes rêves en mars (le Vietnam)… donc je bosse et je potasse dur.
C’est très agréable cette préparation..; après, cela va aller beaucoup trop vite !!! -
14 janvier 2006 à 12h52 #16034robin des bois wrote:« Vénérable « .. j’accepte sans problème, vu mon âge, mes « cheveux blancs » abondants qui se voient de loin, et mon statut privilégié de « pappy » que j’assume avec beaucoup de plaisir..
Pour le reste , je suis un » barang 100% » qui n’a encore jamais mis les pieds au Viêt-nam.. et n’ est donc absolument pas qualifié pour vous apprendre votre propre Histoire et vos légendes!! !(mais attention.. je suis un » Honnête Homme » et je cite mes sources !!!)
Je vais réaliser un de mes rêves en mars (le Vietnam)… donc je bosse et je potasse dur.
C’est très agréable cette préparation..; après, cela va aller beaucoup trop vite !!!Bonjour Robin des bois
Une petite précision pour que les membres du forum puissent comprendre le mot (barang 100%) que tu as écrit ci-haut. En faite, c’est un argot cambodgien que la plupart de nous ne parle pas.
Barang en cambodgien ou farang en thaïlandais et laotien, tây en vietnamien veut dire occidental ou occidentaux.
Bonne préparation et A+
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14 janvier 2006 à 13h04 #16037
[
Une petite précision pour que les membres du forum puissent comprendre le mot (barang 100%) que tu as écrit ci-haut.bien vu bao nhan, perspicace initiative! j allais justement demande la signification!
merci Monsieur!Quote: -
14 janvier 2006 à 15h20 #16039pou wrote:[
Une petite précision pour que les membres du forum puissent comprendre le mot (barang 100%) que tu as écrit ci-haut.bien vu bao nhan, perspicace initiative! j allais justement demande la signification!
merci Monsieur!Quote:Salut Pou et à tous
Tu vois ! Je sers quand même à quelque chose Sur le forum, non?
Bonne aprè-midi
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14 janvier 2006 à 21h07 #16050
Eh,Robin des bois,à force de te renseigner,t’en sauras bien plus que les vietnamiens eux-mêmes!!!! N’en sois pas trop déçu…..
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15 janvier 2006 à 23h39 #16098Tiger wrote:on imagine presque le vénérable Robin des Bois nous raconter tout ça au coin du feu, lors d’une veillée d’hiver.
avec sa canne et sa barbe blanche…:lol!:
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16 janvier 2006 à 7h16 #16116Mike wrote:Tiger wrote:on imagine presque le vénérable Robin des Bois nous raconter tout ça au coin du feu, lors d’une veillée d’hiver.
avec sa canne et sa barbe blanche…:lol!:
J’ai , effectivement et également, un collier de barbe blanche , taillé court !!!
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16 janvier 2006 à 17h22 #16135Bao Nhân wrote:Bonjour Robin des bois
Une petite précision pour que les membres du forum puissent comprendre le mot (barang 100%) que tu as écrit ci-haut. En faite, c’est un argot cambodgien que la plupart de nous ne parle pas.
Barang en cambodgien ou farang en thaïlandais et laotien, tây en vietnamien veut dire occidental ou occidentaux.
Bonne préparation et A+Le mot Farengset designe le francais en Thai et les 2 mots sont similaires dans leur prononciation.
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16 janvier 2006 à 17h35 #16136hoan kiem wrote:Le mot Farengset designe le francais en Thai et les 2 mots sont similaires dans leur prononciation.
Sur l’origine « étymologique du mot « , il y a différentes intérprétations..(dont une concerne la simple déformation des sons du mot » français « .
Il semble en effet à peu près sûr qu’il désignait en premier » les Français résidant en Indochine », du temps des protectorats. Par extension effectivement, il désigne désormais tous les Occidentaux, séjournant dans ces mêmes pays.Mais peut-etre que dans le Vietnam du Sud , ils connaissennt quand même le mot « Barang « !!! Vous ne croyez pas?
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16 janvier 2006 à 18h57 #16138
Quand j’etais en Thailande j’etait 1 Farang mais quand je disais d’ou je venais je devenais 1 Farangset,Pays extremement interressant a visiter je peut le dire quand meme
:panda: -
16 janvier 2006 à 22h17 #16146
Cadeaux du Têt pour les démunis
« Le Têt dans toutes les familles, pour chacun ». Telle est la politique nationale en faveur des personnes démunies.
Hô Chi Minh-Ville a prélevé une somme de 69 milliards de dôngs pour attribuer des dons aux personnes nécessiteuses. Les vénérables révolutionnaires, « Mères Héroïnes », invalides de guerre, proches des morts pour la Patrie bénéficient de sommes allant de 250.000 dôngs à 500.000 dôngs.
La mégapole du Sud offre aussi les cadeaux du Têt à 900 foyers récemment installés dans la nouvelle zone économique, dont 5.500 en difficulté et se préoccupe également des personnes âgées de plus de 90 ans.
L’Organisation municipale de la jeunesse, accompagnée d’entreprises et de généreux donateurs, est allée remettre des présents aux centres de désintoxication, aux orphelins, enfants handicapés, ouvriers en difficulté et étudiants restés attendre le Nouvel An lunaire à Hô Chi Minh-Ville. Six cent quatre-vingt cadeaux ont été accordés aux jeunes démunis de 6 communes des districts de Cu Chi, Binh Chanh, Cân Gio. La mégapole du Sud et la société d’assurance vie Prudential ont offert 500 cadeaux aux étudiants en situation difficile et autant aux jeunes démunis des 8e, 9e, 12e arrondissements et de Thu Duc. Dix fauteuils roulants et 120 présents ont été remis aux jeunes handicapés ainsi que1.350 billets de trains pour étudiants.Près de 9.000 nouvelles maisons en l’honneur du Têt
Le Fonds de reconnaissance envers les personnes méritantes pour la Patrie a permis à diverses localités de construire en 2005, environ 8.512 maisons en faveur des familles nécessiteuses, d’une valeur de plus de 100 milliards de dôngs.
En outre, les localités dans l’ensemble du pays ont mobilisé les contributions des entreprises et habitants pour réparer et réhabiliter des milliers de maisons d’une valeur de dizaines de milliards de dôngs.
Ces derniers temps, l’Association des paysans du Vietnam a contribué à remplacer 6.572 maisons en chaume. Elle envisage de construire cette année 7.000 maisons en dur et d’aider 2.000 paysans à sortir de la pauvreté.Nguyên Dat-Vuong Linh/CVN
( 16/01/06 ) -
16 janvier 2006 à 22h20 #16147
Des rues de Ho Chi Minh-Ville se pomponnent à l’occasion du Têt
Les rues principales de Ho Chi Minh-Ville de Nguyen Hue à Le Loi scintilleront de 500 lanternes décoratives, et seront ornées de fleurs et de bonsaïs du 27 au 31 janvier (soit cinq jours autour du jour de l’An lunaire).
Le festival de cette année intitulé « Air du printemps » reflétera les paysages des légendes avec cascades d’eau, forêts, bateaux et chariots de fleurs,… Environ 80.000 pots de fleurs et réalisations en bambou, céramique, et porcelaine reprpésenteront des lieux paisibles de la campagne, a fait savoir le comité d’organisation.
A cette occasion, la paire de « bánh tét » (préparation de riz garni et bien cuit à la vapeur – ou une sorte de « banh chung » long) géants sera présentée le 30 janvier (soit le 2e jour de l’An lunaire). Chaque « bánh tét » sera de 0,8m de diamètre et de 3,6m de long. La fabrication de chaque « bánh tét » demande 1.500 kg de riz gluant, 300 kg de haricots secs, 100 kg de viande et 350 kg de feuilles de bananiers.
Après la cérémonie de culte aux ancêtres, les visiteurs présents pourront déguster une part du délicieux « bánh tét ». De plus, six autres gâteaux traditionnels, emballées dans des feuilles, seront exposés.
Dans le cadre du festival, une série de jeux folkloriques et de processions de lanternes et de fleurs seront présentés par des centaines d’artistes.
Source : AVI
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18 janvier 2006 à 6h13 #16211
Bon , c’est pas le tout … mais le 23 a
Je reprends….( car mon chat.. que j’adore .. a l’habitude de grimper sur la table et de regarder l’ecran de l’ordi ; mais il marche aussi sur le clavier et ce matin il a tout effacé ce que je venais de taper…çà m’a démoralisé !!!)
Donc c’est pas le tout, car le Têt approche et .. je n’ai pas encore éclusé tous mes articles sur le Têt !!!!
Aujourd’hui :» La fête de Tao-Quân, Génie du foyer. » – 1ere partie:
« Le véritable signal de la fête du Têt est donné le 23ème jour du 12ème mois, c’est à dire une semaine exactement avant le premier jour de l’An: chaque maison vietnamienne célèbre alors la fête des dieux Lares, ou plus exactement la fête de Tao-Quân, dit Ong tao, Ong Công ou plus vulgairement Vua Bêp. Tao-Quân doit en effet , ce jour-là, monter au Ciel d’où il redescendra dans la nuit du Gia-Thua (veille du Têt).
La maîtresse de maison a préparé en son honneur un repas qu’agrémente l’inévitable bouteille d’alcol de riz. En même temps, elle a fait acheter, chez le fabricant spécialisé, trois chapeaux emboités, à deux ailettes, et une paire de bottes noires comme en portaient autrefois les mandarins, le tout en vulgaire papier naturellement puisque destiné à être brûlé. Elle a aussi fait l’acquisition de barres d’or et d’argent, également en papier. N’oublions pas l’essentiel: deux carpes vivantes, dans une cuvette, qui, servant de monture à Tao-Quân, lui permettront de s’envoler au ciel: une pour l’aller, une autre pour le retour.
Dans les villes , les carpes sont, après la cérémonie, lâchées dans la plus proche rivière; mais à la campagne où nos paysans sont bien trop économes de leurs sous, comme tous les paysans du monde, les carpes font au préalable un court séjour dans la poële à frire familiale; puis elles sont placées sur l’autel de Tao-Quân; après quoi, bien entendu, il n’est plus question pour elles d’aller dans la rivière !… On se demande dans ces conditions comment le pauvre Tao-Quân peut se faire véhiculer jusqu’au 7ème Ciel!Cette croyance, qui fut autrefois importée de Chine, possédait à l’origine une haute signification morale, qui s’est avec le temps profondément altérée.
La philosophie taoïste chinoise posait le principe qu’il existe, dans toute maison, cinq génies chargés de surveiller les actes bons ou mauvais de tous les habitants de cette maison: le Génie de la Porte d’Entrée, celui des Portes Intérieures, celui de la Toiture, celui du Puits et, enfin , celui du Foyer.
Peu à peu l’on en vint à attribuer à ce dernier un pouvoir plus étendu qu’aux autres; il finit donc par devenir l’oeil de Dieu-tout-puissant, le représentant de l’Empereur de Jade ( Ngoc-Hoàng) à qui en fin d’année , il rendait un compte exact de ce qu’il avait vu et noté sur terre, dans la famille où il était affecté.
Ainsi, de l’idée d’une constante présence à nos côtés de puissances surnaturelles faisant peser sur nos actes un contrôle muet, ce qui constituait, en somme, la voix de la conscience concrétisée et matérialisée, l’on arriva à l’idée d’un surveillant toujours à l’affût de nos gestes et prêt à aller nous dénoncer auprès de l’Empereur de Jade.
Cette déformation n’est pas particulière au Viêt-Nam, car la Chine elle-même l’avait consacrée depuis longtemps.
Dans de nombreuses provinces chinoises, comme le Hou-Pé, la fête du Génie du Foyer (qui se célèbre d’ailleurs le 24, et non le 23 comme au Viêt-Nam) s’accompagne inévitablement de l’inondation, au moyen de petites jarres d’alcool, de tout le foyer de la cuisine; on espère ainsi que le Génie, en se présentant quelques instants plus tard devant l’Empereur de Jade, sera tellement ivre qu’il ne pensera plus à tous les griefs qu’il a consignés, et peut-être qui sait, oubliera même son placet et s’en retournera bredouille !Nous n’en sommes pas là au Viêt-Nam; mais il est certain que si, ce jour-là, nous offrons au Tao-Quân un chapeau neuf, des bottes neuves, des barres d’or et d’argent, c’est uniquement afin de nous concilier son indulgence, et pour que, interrogé par Dieu-tout-puissant, il voile d’une gaze pudique nos petites dissensions familiales, nos légers et innocents mensonges, nos brouilles avec notre acariâtre belle-mère, etc …
Le culte de Tao-Quân, au cours de l’année, s’accompagne d’une quantité d’interdits qui constituent, à côté de bizarreries incompréhensibles, un excellent formulaire de propreté domestique:
« Il est interdit:
– de causer bruyamment dans la cuisine ou de s’y disputer
– d’y pleurer ou chanter
– d’entrechoquer sans motif les ustensiles, de frapper les marmites les unes contre les autres
– de brûler des papiers couverts de caractères
– d’y peler du gingembre, de l’ail et de l’oignon
– de laisser trainer des os, des plumes
– de frapper du pied
– d’oublier une hâche ou un couteau sur la table
– de laisser des immondices auprès de la porte ou dans un coin
– de faire sécher des vêtements et des souliers
– de faire cuire de la viande de buffle ou de chien
– d’y pénétrer ou même de passer devant l’âtre en état de nudité et de se livrer à des actes malhonnêtes. «Au cours de ces dernières années , les journaux humoristiques se sont emparés de ce curieux personnage, idéalement comique par son accoutrement et son mode de locomotion, – car on ne sait pas pourquoi personne ne lui offre autre chose qu’un bonnet, des bottes et deux carpes – et aussi par son rôle d’espion des ménages. Chaque année, nos journaux tournent en ridicule le pauvre Tao-Quân en lui attribuant des des compte-rendus facétieux, dont les hommes du jour ou les évènements font abondamment les frais.
On connait les vers de Tu-Xuong :
» Hôm nay thang chap hai muoi ba,
» Ong Tao lên gioi mach chuyên ta.(par Van-Hac dans France-asie n° 68)
(.. et demain si vous êtes sages, vous aurez droit à la légende qui va avec ce Génie du Foyer…) Tchao.. bonsoir
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18 janvier 2006 à 18h06 #16239robin des bois wrote:Je reprends….( car mon chat.. que j’adore .. a l’habitude de grimper sur la table et de regarder l’ecran de l’ordi ; mais il marche aussi sur le clavier et ce matin il a tout effacé ce que je venais de taper…çà m’a démoralisé !!!)
eh oui, la liberté d’expression tient parfois à peu de chose. attention les chats sont des spécialistes de la censure. à mon avis c’est le coup des souris qu’il n’a pas apprécié.
dis moi, tu adores ton chat, en ragoût, à la broche ? bon c’est pour rire.
on attend la suite avec impatience. -
18 janvier 2006 à 19h52 #16245
Pas touche a mon chat (un chat noir!!!); mais les Vietnamiens comme les cambodgiens ne mangent pas de chat je crois..
Je lui ballade – en effet avec la souris -. la petite flèche sur l’écran.. et il aime beaucoup…
Au fait SVP, est-ce qu’il y a des kidnappings de chiens au Viet-Nam.. comme chez vos voisins… avec demande de rançon pour les chiens-chiens à leur mémére???
Ppppppppppppffffffffffffffhhhhhhhh
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18 janvier 2006 à 20h22 #16247
Beaucoup moins repandu que le chien ,mais ca ce mange quand meme ,a Hà Nội j’ai vu un cycliste avec des chats dans une cage attache sur sont porte baggage et je doute que ce soit pour les emener au toilettages ou sceance photo pour la pub whiskas,beaucoup de việt attache leurs chats ??? ont trouve certain vetement en fourrure Lippicat (types de chats)qui sont revendu une fortune dans nos contres,fric et protection animale ne font pas bon menage.
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18 janvier 2006 à 22h21 #16257robin des bois wrote:Au fait SVP, est-ce qu’il y a des kidnappings de chiens au Viet-Nam.. comme chez vos voisins… avec demande de rançon pour les chiens-chiens à leur mémére???
:bigthumbup: :lol!:
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18 janvier 2006 à 22h55 #16261
En gros la rancon serait plutot le fric que donne le boucher au kidnappeur :tcon:
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19 janvier 2006 à 4h04 #16269
À propos de Barang au Sud du Vietnam, la pression démographique de la région est telle que bientôt les Cambodgiens eux-mêmes diront « tây ». On ne dit pas Barang que je sache, je ne l’ai entendu qu’au Cambodge.
Quant à la rancon pour chiens, pourquoi ne pas restituer le toutou à son propriétaire, si il y est attaché, il sera sans doute prêt à donner plus cher que le consommateur de base. Donc le boucher.
Et si on n’arrive pas à se mettre d’accord, le kidnappeur (dognappeur?) peut toujours aller voir le boucher.
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19 janvier 2006 à 11h04 #16286Nem Chua wrote:On ne dit pas Barang que je sache, je ne l’ai entendu qu’au Cambodge.
:-xan21-:
Nem Chua wrote:Et si on n’arrive pas à se mettre d’accord, le kidnappeur (dognappeur?) peut toujours aller voir le boucher.tiens c’est pas une bonne mauvaise idée pour « investir » au VN..On kidnappe tous les chiens, on les vends au boucher.: pas de frais administratives, peu d’intermédiaires..
:thanks: pour cette astuce.. :bigsmile::je_sors:
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21 janvier 2006 à 7h37 #16328robin des bois wrote:……Donc c’est pas le tout, car le Têt approche et .. je n’ai pas encore éclusé tous mes articles sur le Têt !!!!
Aujourd’hui :
» La fête de Tao-Quân, Génie du foyer. » – 1ere partie:(.. et demain si vous êtes sages, vous aurez droit à la légende qui va avec ce Génie du Foyer…) Tchao.. bonsoir
2 ème partie donc , comme annoncé:
« … nous allons relater, ci-après, l’une des aventures sentimentales les plus touchantes de Tao-Quân.
» Il y a de cela bien longtemps, vivait un ménage très uni mais très pauvre. Cette année-là fut particulièrement difficile et le riz s’était fait extrèmement rare; après bien des hésitations , le mari dit à sa femme:
– Femme, je ne trouve plus de travail au village, et je dois envisager d’aller au loin travailler afin d’assurer notre subsistance.
Elle voulut l’accompagner , mais il répliqua:
– Je ne sais pas ce qui m’attend. Peut-être ne trouverai-je rien du tout, et alors me laisserai-je mourir au bord d’une route. Il est aussi possible que la chance me sourie; dans ce cas, ayant amassé un petit pécule, je reviendrai au village, et cette fois nous ne nous quitterons plus. Dans tous les cas, je te demande de m’être fidèle pendant trois ans à partir d’aujourd’hui. Si après trois ans je ne suis pas de retour, c’est que très certainement je serai mort; alors tu pourras te remarier.
L’épouse pleura abondamment, mais elle ne pouvait se résoudre à voir mourir son mari de faim en voulant le garder auprès d’elle.
Après son départ, ellle continua à travailler chez un petit propriétaire de rizières, où son zèle et sa gentillesse étaient très appréciées et où elle gagnait ses deux repas quotidiens, celui du soir étant provisoirement transformé en une simple soupe de riz par suite de la disette croissante.
Les trois années passèrent rapidement sans qu’elle vit revenir son mari.
Son employeur, un vieilard dont la femme venait de mourir, ayant, au cours des années qui venaient de s’écouler, remarqué sa conduite irréprochable, voulut la prendre pour épouse. Mais elle lui demanda un délai, car elle espérait toujours.
Quatre nouvelles années s’écoulèrent sans que celui-ci donnât de ses nouvelles. Le vieillard pressa la jeune femme de prendre une décision:
– Je me fais très vieux et suis très fatigué. Je voudrais avant de mourir vous laisser toutes mes rizières; mais pour cela, il faut que le « ly-truong » nous ait mariés. Cela fait sept ans que votre mari est parti: de deux choses l’une: ou bien il est mort, ou bien il s’est fixé dans un coin de la haute région, où il s’est créé un nouveau foyer; dans ce dernier cas, il n’ y a aucune chance pour qu’il revienne.
Devant ces pressantes instances et la profonde bonté du vieillard, la femme finit par céder, et tout le village fut heureux d’assister à leur mariage.
Mais dans le fond de son coeur,elle pensait toujours à son premier mari. Où était-il à présent ? Qu’adviendrait-il s’il revenait au village ?Or quelques mois plus tard, l’époux effectivement revint. Ce fut de la stupeur dans tout le chef-leiu. La situation devenait inextricable. Mais le premier mari intervint généreusement.
-J’ai eu tort de m’absenter aussi longtemps. Cà n’a pas été de ma faute d’ailleurs, mais enfin puisque les choses en sont là, je prends la seule décision qui soit convenable: je m’éloigne à jamais.
Et malgré les supplications de celle qui avait été son épouse, malgré les prières du vieillard prêt à lui rendre sa femme, il partit. Il n’alla pas loin, car il aimait toujours profondément sa compagne et ne pouvait se détacher des lieux où elle vivait. A l’extrémité du village se trouvait un grand banian . A l’insu de tout le monde , il attacha sa ceinture à l’une des branches maîtresses et se pendit: ainsi espérait-il, son âme continuerait à errer dans ces parages.
Quelques instants plus tard, la journée finie, un laboureur qui rentrait de sa rizière avec son buffle aperçut le corps du désespéré. Il donna l’alerte au village qui fit des obsèques correctes.
Cette mort violente émut profondément la pauvre femme qui s’en rendit responsable.
Elle avait bien attendu sept longues années: pourquoi n’avait-elle pas patienté quelques mois de plus ? Le lendemain, elle alla se noyer dans la grande mare, située derrière la maison commune, afin de rejoindre dans l’au-delà celui qu’elle n’avait cessé d’aimer. Le vieillard fit à sa femme des funérailles dignes d’elle; mais il devint inconsolable, car il s’attribuait la cause de ces deux suicides; n’avait-il pas enlevé la femme d’un autre ? Alors, ayant pris ses dispositions pour que ses rizières fussent réparties entre la pagode et les pauvres, il but une tasse de poison et se coucha pour ne plus se relever… »» Arrivé dans l’autre monde, il s’empressa de rejoindre le couple, et tous trois se présentèrent devant le souverain du Royaume des Morts ( Diêm Duong ) afin de subir le Jugement dernier. Le mari, comparaissant le premier, dit qu’il n’avait jamais cessé d’aimer sa femme. Le vieillard déclara à son tour qu’il s’était pris d’une profonde affection pour sa nouvelle compagne. La femme affirma que son amour pour son premier mari avait constamment occupé une grande place dans son coeur, où voisinait également une infinie tendresse pour son second époux, si bon et si bienveillant.
Le souverain du Royaume des Morts, touché de leurs explications, prit la décision suivante:
pour que tous les trois puissent continuer à vivre ensemble, il les métamorphosa en trois briques destinées au foyer des cuisines viêtnamiennes, afin que le même feu ardent continuât toujours à souffler sur eux. En même temps, il décréta qu’ils constitueraient « la Trinité du Foyer ». »
C’est pourquoi aujourd’hui encore, dans toutes les cuisines du Viêtnam, ces briques disposées en trépied, ne sont qu’au nombre de trois: et c’est aussi pourquoi, au 23 ème jour du 12 ème mois, toute maitresse de maison doit acheter trois chapeaux emboités les uns dans les autres..
(par VAN-HAC – n° 68 de France-Asie -janvier 1952 )
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21 janvier 2006 à 13h32 #16330
Merci Robin des bois de nous faire partager vos informations sur le us et coutumes du Viêtnam, continuer a nous faire découvrir vos trésors, c’est régale de lire vos communications Cordialement
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21 janvier 2006 à 16h22 #16337
Merci robin pour cette 2ème partie
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23 janvier 2006 à 22h48 #16399
Têt : Les personnes démunies ne sont pas oubliées
Les localités du pays s’attachent à organiser un joyeux Têt traditionnel pour les personnes démunies et les foyers nécessiteux dans l’ensemble du pays.
À l’occasion du Têt traditionnel, Nguyên Minh Triêt, membre du politburo et secrétaire de l’organisation du Parti de Hô Chi Minh-Ville, s’est rendu le 20 janvier pour offrir des présents du Têt à l’hôpital Cho Rây et au Centre anti-cancer de Hô Chi Minh-Ville. Le même jour, les autres autorités municipales ont rendu visite à des familles démunies des districts de Cân Gio et Binh Chanh, ainsi que dans des foyers d’origine chinoise dans le 8e arrondissement.
Le Fonds des c½urs d’or du journal Lao dông a accordé 360 millions de dôngs pour offrir des cadeaux aux ouvriers victimes d’accidents du travail ou dans une situation difficile. Il a également fait des dons aux malades hospitalisés à Hanoi, à Hô Chi Minh-Ville et dans certaines localités du pays.
Le Comité populaire de la province de Khanh Hoà (Centre) a prélevé 4,6 milliards de dôngs et 964 tonnes de riz pour stabiliser la vie de 96.000 personnes vivant dans les régions ravagées par les inondations. La province a en outre aider les familles pauvres à déployer la campagne rizicole d’hiver-printemps. Depuis le début de l’année, Khanh Hoà a accordé des aides d’urgences aux victimes des crues pour 4,6 milliards de dôngs et de 1.000 tonnes de riz.
Pour sa part, le Front de la Patrie du Vietnam a mis sur pied des missions de visite aux invalides de guerre soignés dans les centres de traitement et aux personnes âgées sans appuis. Il a offert des dons d’une valeur unitaire de 200.000 dôngs à 1.000 familles nécessiteuses, démunies et de minorités ethniques.
L’École polytechnique de Hanoi, l’Association de patronage des handicapés et des enfants orphelins ainsi que le Bureau du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales du district de Dông Anh (banlieue de Hanoi), viennent de remettre 15 fauteuils roulants d’une valeur unitaire de 1,2 million de dôngs aux personnes handicapées du district. Il s’agit des présents offerts par les étudiants, les enseignants et les cadres de l’École polytechnique de Hanoi.Les victimes de la dioxine au c½ur des préoccupations
L’Association des victimes de l’agent orange du Vietnam, conduite par son président Dang Vu Hiêp, a offert la semaine dernière des présents du Têt aux enfants victimes de la dioxine des villages Hoà Binh et Huu Nghi. Pour le Têt traditionnel, l’association a accordé 425 millions de dôngs à des familles pauvres de 30 localités, victimes de l’agent orange, pour les aider à construire de nouvelles maisons.
Toujours dans le sens de ne laisser aucune famille pauvre privée de Têt, le Comité populaire et le Comité du Font de la Patrie de la province de Bac Giang (Nord) a offert 4 milliards de dons aux foyers démunis des régions lointaines et montagneuses de la province.
La province de Nam Dinh (Nord) a fait don de 2,2 milliards de dôngs à 21.470 personnes en situation difficile, dont 8.400 vivent sous le seuil de pauvreté. Quant à la province du Quang Nam (Centre), elle a accordé quelque 10 milliards de dôngs pour seconder 200.000 personnes nécessiteuses. Quang Nam s’attache à organiser précocement un Têt pour les districts montagneux et les régions littorales ravagées par les derniers typhons et inondations.
Le Fonds de protection des enfants de la province de Thua Thiên-Huê (Centre) s’est mobilisé pour plus de 1.140 enfants pauvres et pour un millier d’autres en difficulté, actuellement soignés par les Associations des enfants mal-voyants, des enfants sans appui et de ceux qui sont atteints d’oligophrénie. Ces aides ont été portées à quelque 60,8 millions de dôngs.
À l’approche du Têt de l’Année du Chien, les provinces du Tây Nguyên (hauts-plateaux du Centre) se sentent concernées par la vie de leurs habitants. La province de Dac Lac a décidé de décaisser 650 millions de dôngs aux activités d’aide aux ethnies minoritaires des régions reculées. Kon Tum a également déboursé plus de 1,1 milliard de dôngs pour aider les personnes âgées, les enfants démunis et les familles nécessiteuses. Gia Lai a aussi achevé son plan de construction et de rénovation d’habitations pour 2.000 familles se trouvant dans le besoin.Giang Ngân/CVN
( 23/01/06 )Source : le Courrier du Vietnam
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25 janvier 2006 à 7h28 #16439
dernière ligne droite avant le Têt:
Le Têt et 2 anecdotes historiques
-1°: Un bành-chung historique
» Sait-on comment le grand chef Nguyên Hué, devenu roi sous le nom de Quang-Trung, battit les Chinois de la dynastie des Thanh, dans la plaine de Hanoï, dans les premiers jours du Têt de l’année Ky-dâu (1789) ?
Le « Dào khê nhàn toai » rapporte que si le futur roi Quang-Trung put entrer aussi facilement dans Thang-Long ( Hanoï), ce fut grâce à un… « bành -chung« …
Les Chinois, pour gagner la confiance de la population viêtnamienne, avaient accordé divers emplois assez importants à des Viêtnamiens qui leur étaient dévoués, ou du moins qui paraissaient l’être. Ainsi un important dépôt de l’intendance chinoise, dans la capitale Thang-Long, avait été confié à un Viêtnamien nommé Dinh qui, en réalité, était un résistant irréductible.
Le roi Quan-Trung voulut que la libération de Thang-Long se fit autant par ses troupes venant de l’extérieur que par un puissant soulèvement de résistants à l’intérieur même de la ville. Mais comment prévenir Dinh et ses hommes du jour de l’attaque de Hanoï ?
C’était dans les tous premiers jours du Têt. Le roi Quang-Trung imagina alors de confier à un vieil » ông dô » (instituteur), du nom de Nguyên-Thiêp, quelques « bânh-chung »: dans l’un d’eux se trouvait caché un mot du roi marqué de son sceau, adressé au chef des résistants , Dinh.
Au moment où les troupes du roi Quang-Trung parvinrent aux portes de Thang-Long et engagèrent le combat avec la garnison chinoise du maréchal chinois Tôn-Si-Nghi, un immense incendie éclata dans les dépôts de l’intendance chinoise, allumé par Dinh et ses résistants.
Tôn-Si- Nghi, sur la foi d’un renseignement erroné, crut que les troupes de Quang-Trung avaient déjà pénétré dans la capitale. Affolé , il donna l’ordre à ses troupes de sortir de la ville et de gagner l’autre rive du Fleuve rouge pour ne pas se voir couper une retraite éventuelle: il en oublia même ses papiers et son sceau de commandement, qui, peu après, tombèrent entre les mains du futur Quang-Trung. »
– 2°: « Têt cùng ou le Têt retardé «
» D’une façon générale, le Têt débute au Viêt-Nam le 1er jour du premier mois de l’Anné Nouvelle. Mais il y a des exceptions pour certaines provinces du Nord-Viêtnam où le Têt se célèbre dans le courant du premier mois. Cette coutume, qui se pratique dans les provinces de Hadong, Sontay, Thai-Nguyên, etc, ne date d’ailleurs que depuis le règne de l’empereur Tu-Duc, c’est à dire depuis 80 ans environ. L’explication de cette coutume nous a été donnée par quelques anciens, survivants de cette époque héroïque.
Le règne de l’empereur Tu-Duc avait été marqué par de nombreux soulèvements, et surtout par de fréquentes incursions de pirates chinois, appelés »les Pavillons Noirs ». Ceux-ci savaient que les Viêtnamiens, tout comme les Chinois, fêtaient toujours le Têt de façon somptueuse. C’est pourquoi, dans certaines provinces du Haut-Delta où les pirates opéraient le plus souvent, les trois ou quatre premiers jours du Têt se soldaient toujours pour les habitants par des pillages, des incendies , des viols et des massacres.
Après plusieurs années de cette expérience douloureuse, les habitants se concertèrent et adoptèrent la pratique du « Têt cùng ».. ou « Têt retardé ». Ainsi, tandis que, pendant les jours du Têt proprement dit, tous les autres Viêtnamiens, de Hanoï à Hué et Saïgon, célébraient solennellement et joyeusement l’Année Nouvelle, les Viêtnamiens du Nord abandonnaient leur village pour aller se cacher dans les bois ou les montagnes les plus proches. Les pirates faisaient bien des incursions dans les villages, mais ce qui avait quelque valeur avait été soigneusement caché. Les Chinois, ne trouvant rien, finirent par croire que la région était devenue tellement misérable que les gens n’avaient même pas de quoi célébrer le Têt.
En réalité, quelques jours plus tard, nos villageois revenaient et, à l’improviste, fêtaient le Têt en toute tranquillité… Ils s’habituèrent si bien à ce « Têt retardé », qu’aujourd’hui encore ils observent fidèlement cette coutume… »(d’après CHUONG-DAC-LONG, France-Asie n° 68/janvier 1952)
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26 janvier 2006 à 8h16 #16474
Et pour que je termine en beauté ma semaine sur le Têt .. en vous laissant tranquilles pour le fêter avec vos familles et vos amis.
Quelques poèmes sur le Têt
– I – : « Matin de Printemps »
» Au lever, ouvrant les volets, je regarde la cour
» Le printemps est revenu, et je ne le savais pas !
» Un couple de papillons blancs
» A coup d’ailes redoublés, dansent sur les fleurs.( Roi Ly-Nhan-Tôn – XI e siècle )
– II – : « Premier Jour de l’An «
» Midi passé .. Une paillotte dans la montagne … Solitude
» Contre l’air et le froid, la protection d’un store de bambou
» D’un vert plus jeune l’herbe s’imprègne et le ciel semble ivre !
» En nappes roses brillent les fleurs épanouies sur qui la rosée fine se dépose.
» Le nuage, comme moi, solitaire, m’a suivi ici, et ne sait plus s’en revenir !
» Du vieux puits l’eau qu’aucune vague ne trouble est l’image de mon coeur
» Le parfum du santal est à moitié dissipé, et tari l’arôme du thé,
» Un chant d’oiseau près de la source interrompt mon rêve printanier…( CHU-VAN-AN, dynastie des Trân – XIIIe siècle )
– III : » Soir de Printemps «
» Au ton du ciel printanier se marie la nuance de la fumée,
» L’eau verte et claire reflète la couleur du printemps
» L’ombre s’incline; à la crête du mur, un corbeau crie.
» Au nuage qui s’en va, le vol de l’hirondelle tient compagnie.
» Une flamme s’allume au large dans la barque du pêcheur.
» J’entends, sur la rive d’en face, un chant de bûcheron prolonger ses accents.
» En ce village étranger, le froid est plus triste à sentir.
» Alccol, viens me secourir ! … Et, lentement, vient l’ivresse. »( MAC-DINH-CHI, dynastie des Trân – IIIe siècle )
– IV – : « Premier jour de l’An «
» Loin du village natal se prolonge d’année en année mon séjour.
» Voici revenir encore ce même printemps de l’an passé !
» Quand donc reviendrai-je dans mon vieux village ?
» Ne reverrai-je que rabougri de vieillesse le vieil abricotier du jardin ? «(LE-CANH-TUAN, dynastie des Hô – XV e siècle)
– V – » Printemps «
» Dans la fleur épanouie, est couché le printemps qui montre son coeur !
» Le printemps rougeoie sur la rose fraiche !
» Le printemps, souple, s’étire et se penche et se renverse
» Sur le saule aux feuilles de soie rajeunies et gracieuses.
» Le printemps doucement dit à la brise de marcher à pas légers, légers …
» Le printemps conseille à la lune de voiler sa clarté.
» Le printemps, avec des mines gênées, ôte sa robe en silence,
» Le printemps expose sa nudité dans l’eau courante du ruisseau. «
( HUY- QUY, contemporain )( Poèmes traduits par Nguyen-Tiên- Lang – France-Asie n° 35 de février 49 )
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26 janvier 2006 à 17h35 #16486
Merci pour ces beaux poèmes..
les aurais tu en version vietnamienne ?
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27 janvier 2006 à 2h09 #16493
Le Têt fêté au pays natal est toujours synonyme « d’intense émotion »
01/26/2006 — 09:51(GMT+7)Ho Chi Minh-Ville, 26 janvier (AVI) – L’atmosphère de ces jours-ci à Ho Chi Minh-Ville est encore animée des préparatifs agités des habitants locaux pour le Têt, mais aussi de la présence d’un nombre important de Vietnamiens venus de l’étranger pour accueillir la plus grande fête traditionnelle de l’année.
Revenue plusieurs fois au Vietnam, Le Trinh, directrice de la compagnie Baby spécialisée dans l’organisation d’évènements et de manifestations culturelles, s’est toujours sentie joyeuse à l’approche du Têt dans son pays natal. Pour elle, les jours passés sur la terre de ses ancêtres sont une vague d’émotion indescriptible. C’est également l’impression de la plupart des Vietnamiens de l’étranger ayant participé à une rencontre récente avec le Comité populaire municipal. Certains vieillards y figurant ont également senti une certaine intimité proche de ce Nouvel An.
Pour certains jeunes encore peu familiarisés avec leur langue maternelle, une nouvelle impression du Têt organisé au Vietnam a été perçue. Leur joie de voir pour la première fois leur pays d’origine a été clairement manifestée par leur sourire et l’éclat de leur regard.
A l’approche du Têt, plusieurs rencontres avec des Viet Kieu ont été organisées et ont laissé de fortes impressions chez les participants. Tran Thi Xuan Anh, revenue du Japon, a exprimé sa joie d’avoir assisté à une réunion du Comité des Relations extérieures de l’Assemblée nationale, ce qui lui a permis de mieux comprendre les sentiments intimes des habitants municipaux ainsi que les préoccupations profondes du Parti et de l’Etat vis-à-vis des Vietnamiens éloignés de leur pays.
Le docteur Nguyen Dang Hung, de retour de Belgique, n’a pas caché son émotion à l’écoute des paroles sincères du vice-Président de l’Assemblée nationale, Truong Quang Duoc, qui a affirmé que les Vietnamiens de l’étranger restaient une partie inséparable du peuple vietnamien, et qui a appelé, par sa sincérité, les Vietnamiens dans et hors du pays à vivre et à travailler pour mériter d’être des descendants du Dragon et du Flamant sacré.
« Qu’importe mon lieu de vie, je suis toujours fière d’être Vietnamienne », a confié la sportive « Viet Kieu » Huynh Mai Huynh, plurichampionne de tennis du Vietnam. Huynh et ses amis se sont réjouis de participer à une rencontre printanière organisée le 20 janvier à la Maison de la culture des jeunes de Ho Chi Minh-Ville. Ils vivaient dans l’atsmosphère du Tet vietnamien avec des robes traditionnelles, des chansons folkloriques, des « banh chung », etc.
Comme Huynh, plusieurs sportifs étrangers de souche vietnamienne retournent en leur pays ancestral pour contribuer au développement du sport national. En affirmant le souhait d’apporter leur contribution à l’édification et au développement du pays, les Vietnamiens de l’étranger ont non seulement exprimé leur joie d’accueillir le Tet vietnamien mais aussi les sentiments et la responsabilité d’un Vietnamien vis-à-vis de leur pays ancestral, à travers les suggestions présentées au Parti et à l’Etat de faciliter leur retour au pays pour contribuer davantage au Vietnam.
Les résidents vietnamiens aspirent quant à eux à un bon développement, pour affirmer la position du pays sur la scène internationale. Ils ont en effet espoir dans le succès et la prospérité du Vietnam. – AVI
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28 janvier 2006 à 13h52 #16525
Pour ma contribution à une meilleure connaissance du » Têt traditionnel « , Mike m’a invité au resto à Paris !!! Chouette : non?
Mon choix se portera donc sur le menu » Spécial Têt « , concocté spécialement par Mme Chen, dans son « Soleil d’Est » – Paris XV :
» – Noix de foie mijoté
» – Farci de pâtes aux langoustines
» – Le mystérieux croustillant de langues au sel et poivre de Séchouan
» – Le canard pékinois, présenté avec:
. son croquant de peau à la pékinoise
. sa poêlée de chair de canard parfumé au gingembreVoilà, tout y est ; vous êtes cordialement invité(e) également … si vous acceptez de payer la modeste participation de 160 euros par menu !!!
Pt’… »TÊT » ben que oui… Pt’ « TÊT » »… ben que NON
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29 janvier 2006 à 23h32 #16545robin des bois wrote:Pour ma contribution à une meilleure connaissance du » Têt traditionnel « , Mike m’a invité au resto à Paris !!! Chouette : non?
:-xan21-: et en plus, je viens le chercher en jet privée..c’est pas beau la vie.. :lol!:……. :humour:
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30 janvier 2006 à 8h13 #16548
Ouais ben moi aujourd’hui c’est ma têt qui ne va pas tres bien a force de :kimouss:
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30 janvier 2006 à 12h50 #16551
Bon courage alors.. 😆
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1 février 2006 à 6h44 #16607
Offrir des étrennes au Têt, une coutume bien ancrée
01/30/2006 — 18:18(GMT+7)Hanoi, 30 janvier (AVI) – Personne ne sait exactement depuis quand cette tradition d’offrir des li xi (des étrennes) est apparue au Vietnam. Il semblerait néanmoins qu’elle soit originaire de Chine.
Selon une légende, un couple chinois quinquagénaire, qui souhaitait depuis longtemps avoir un enfant, mit au monde un fils. Au premier Têt, huit bons génies traversant la région où vivait la famille surent qu’un diable voulait faire du mal au petit. Ils se transformèrent alors en huit pièces de monnaie pour rester au plus près de l’enfant. Une fois celui-ci endormi, le couple enroula les pièces dans des papiers rouges puis les mit sous l’oreiller du bambin. Vers minuit, le diable apparu. Alors qu’il allait poser ses pattes sales sur la tête de l’enfant, les éclats dorés des pièces et du papier rouge lui firent tellement peur qu’il décampa sans demander son reste. Et le couple raconta l’histoire à ses voisins… qui l’imitèrent. Le temps passa, et la coutume de donner des étrennes au Nouvel An se généralisa en Chine. Puis elle fit son entrée au Vietnam.
Au Vietnam, tous les membres de la famille se réunissent lors du premier jour du Têt qui coïncide avec l’arrivée du printemps. Comme dans tous les pays du monde, on se souhaite bonne année, bonne santé, bonne chance, sans oublier d’offrir des étrennes à ses grands-parents, parents et enfants. Pour ces derniers notamment, le Têt est un moment très attendu. Ils peuvent jouer à volonté sans être réprimandés, porter des vêtements neufs, rendre visite aux grands parents et à de nombreuses personnes, recevoir de l’argent de poche, faire ripaille avec la famille. Bref, que du bonheur !
Quand on offre des li xi aux mômes, on leur recommande d’être sages pendant l’année, on leur souhaite aussi de bonnes notes à l’école. Souvent, les enfants glissent leur petit pécule du Têt dans leur tirelire en terre cuite ou porcelaine, parfois ils le redonnent à leurs parents qui seront chargés d’en prendre soin.
Si, autrefois, la somme contenue dans l’enveloppe n’avait guère d’importance – seul le geste comptait – on constate maintenant que cette coutume a été plus ou moins dévoyée. Certains glissent de gros billets, des dollars parfois. On oublie alors la valeur symbolique des li xi pour ne s’intéresser qu’à la somme que renferme l’enveloppe. C’est dommage! Dans certains cas, qui restent heureusement anecdotiques, on distribue aux enfants de son supérieur hiérarchique de grosses étrennes pour s’attirer ses bonnes grâces dans le travail ! Une sorte de pot-de-vin… par li xi interposés.
Il n’y a pas si longtemps, quand les conditions de vie étaient plus difficiles qu’actuellement, on offrait les li xi directement, sans enveloppe. Mais les temps ont changé. La manière de donner compte de plus en plus. La somme aussi. Les petites enveloppes li xi en papier glacé, sur lesquelles sont imprimés des idéogrammes chinois – exprimant les aspirations fondamentales de l’homme (bonheur, prospérité et longévité) – ou des images d’enfants dodus et de sages barbus hilares, sont devenus incontournables. Pour le plus grand bonheur des enfants…
En effet, comme dans toutes les familles vietnamiennes, parmi le tas de choses à préparer pour le Têt, on n’oublie pas ces précieuses enveloppes de couleur rouge. Un mois avant le Têt, la rue Hàng Ma – dans le vieux quartier de Hanoi -, spécialisée dans la vente d’objets votifs, a fait le plein de petites enveloppes rouges. – AVI
Agence d’information vietnamienne.
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