La danse de la licorne de l’école Thai Nghi

La troupe de danse de la licorne de l’école Thai Nghi, formée par le feu maître de boxe orientale Hô Van Nghi, alias Thai Nghi, était très connue à Huê dans les années 1930.

Selon le maître Thai Nghi, les troupes de danse de la licorne de Huê sont classées en trois catégories selon leur ancienneté: Licorne à barbe blanche (25 ans d’ancienneté), licorne à barbe rouge (10 ans) ou licorne à barbe noire (5 ans). Chaque scène de danse est exécutée par deux licornes (le mâle et la femelle) et par le génie du sol qui agite son éventail pour chasser les esprits malfaisants. C’est pourquoi, les gens ouvrent largement leurs portes pour les recevoir, considérant leur visite comme un événement heureux de bonne augure , surtout à l’occasion du Nouvel An. Les danseurs doivent être exercés, tantôt avançant ou reculant lestement, ou bien se tenant fermement sur leurs jambes, à la fois énergiques et souples dans leurs mouvements.

Le renommée de la troupe de l’école Thai Nghi lu a valu d’aller se produire à la Cour des Nguyên à l’occasion de l’anniversaire du roi, de la reine-mère ou de la réception d’une délégation diplomatique. A chacune de ses représentations en public entrent en scène deux licornes, l’une de couleur jaune symbolisant le souverain et l’autre de couleur verte signifiant paix et prospérité. La danse de la licorne de Huê et celle de Chine ont plusieurs similitudes, cependant les danseurs huéens évoluent à une faible hauteur, se déplaçant posément pour traduire le luxe et l’autorité des souverains. De même, le rythme des tambours porte l’empreinte de la Cour royale.

Après la mort du maître Thai Nghi, son fils cadet, le maître Hô Van Thai Son, lui succéda. En 1992, au Festival culturel Vietnam-France, la troupe de Hô Van Thai Son fut invitée à se produire dans le palais impérial de Huê. Elle est depuis présente à chaque fête culturelle de l’ancienne capitale impériale. Sa réputation a même franchit les frontières nationales. Aux festivals asiatiques de danse de la licorne, organisés au Japon en 2000, 2002 et 2004, elle fut invitée. En l’an 2000, au Festival asiatique des licornes d’Okinawa, au milieu de la danse exécutée par la troupe, du haut d’un bambou de 6 mètres jaillirent devant le regard admiratif des spectateurs deux sentences parallèles de congratulations ainsi que des grains multicolores. De nombreuses personnes ramassèrent ces grains, les considérant comme des porte-bonheur.

La résurrection de la danse de la licorne de l’école Thai Nghi n’est pas simplement une activité culturelle des Huéens, elle signifie encore le retour d’un genre unique de danse de Cour plein de vitalité.

VIETI