› Discussions générales sur le Vietnam › La Culture au Vietnam › La culture de Champa, pouvez vous m’aider svp ?
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16 avril 2007 à 21h58 #1909
Bonjour
Je suis à la pleine recherche des docs pour mon projet humanitaire. Mon sujet est sur la culture de la communauté Champa, surtout son intégration dans le culture générale du Viet Nam. Alors pourquoi ce sujet ? Simplement parce que je connais mal cette culture sauf les architectures Champa. Le contrat de mon projet est signé, et je n’ai pas encore tous les docs.
Si vous pouvez m’aider ( sous la forme des idées, les images, ou les textes, expériences perso…) je serais très content.Voilà, voilà, bonne journée à vous tous.
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17 avril 2007 à 13h41 #34355
:icon40: Tiens un lien interessant parmis d’autres :
http://www.insecula.com/salle/MS03164.html
un autre avec de jolies photos :
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17 avril 2007 à 20h41 #34381hbnguyen;23740 wrote:Bonjour
Je suis à la pleine recherche des docs pour mon projet humanitaire. Mon sujet est sur la culture de la communauté Champa, surtout son intégration dans le culture générale du Viet Nam. Alors pourquoi ce sujet ? Simplement parce que je connais mal cette culture sauf les architectures Champa. Le contrat de mon projet est signé, et je n’ai pas encore tous les docs.
Si vous pouvez m’aider ( sous la forme des idées, les images, ou les textes, expériences perso…) je serais très content.Voilà, voilà, bonne journée à vous tous.
Ben vous avez aussi ce lien sur les Chams d’aujourd’hui,
qu’ils soient d’ailleurs Vietnamiens, Cambodgiens ou Malais…
car le Champa de papa .. c’est toute une grande et belle Histoirehttp://agnesreportages.free.fr/
(ps et si vous êtes parisien .. un petit tour au musée Guimet..
voir ausi leur lien Internet :
http://www.museeguimet.fr/Tresors-d-art-du-Vietnam-la,483
çà me parait ressembler quelque peu au lien insecula de Hélios 75 )
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18 avril 2007 à 10h36 #34406
Tu peux également t’informer sur [wikipedia]champa[/wikipedia]
Extrait :
« Le royaume de Champâ est un État de culture hindouiste qui exista dans la zone centrale du Viêt Nam moderne entre les IIe et XVIIe siècles. Le nom de Champâ provient d’une partie de l’ancien Bengale, aujourd’hui au Bihar, dont la capitale était Champâpuri. À Chau Doc, dans la province de An Giang frontalière avec le Cambodge prospère une minorité Cham musulmane avec ses traditions. »
Au début du Ve siècle, le voyageur chinois Faxian, sur le chemin du retour d’Inde en Chine, y fait escale et décrit le fort nez droit et les cheveux noirs et bouclés de ses habitants ainsi que leurs pratiques funéraires de la crémation au son des tambours. Les Chams suivaient un système de castes assez semblable à celui en vigueur en Inde, mais offraient aux femmes une position plus importante dans les affaires concernant la famille et le mariage. Ils avaient cependant adopté la coutume de la satî. Ils bannissaient aussi le bœuf de leur table, une pratique toujours observée dans certaines régions du Viêt Nam. Leur langage écrit était basé sur le sanskrit. Les Chams étaient constitués en deux clans : Narikel Vamsa, le clan de la noix de coco, et Kramuk Vamsa, le clan de la noix de bétel, les premiers contrôlant la partie nord du royaume, tandis que les seconds règnaient sur le sud.
Actuellement, réduite à une population de moins de 80 000 membres, l’ethnie cham a conservé ses croyances religieuses, sa culture et sa langue. Il existe aussi hors du Viêt Nam, une diaspora cham, en particulier au Cambodge et en Malaisie. Paul Mus a fait de très intéressantes études sur cette région et cette population.
La langue cham fait partie du groupe malayo-polynésien de la famille des langues austronésiennes. »Côté livres :
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif]Des Montagnards aux Minorités ethniques. Quelle intégration nationale pour les habitants des hautes terres du Vietnam et du Cambodge ? (avec Mathieu Guérin, Nguyen Van Chinh & Stan B-H Tan), Paris/Bangkok, L’Harmattan/IRASEC. [/FONT][FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif]2003 [/FONT]
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif]
[/FONT][FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif]Perégrinations culturelles au Champa, Hanoi: EFEO, 2005 (en français, anglais et vietnamien)[/FONT][FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif] en collaboration avec Nguyen Van Ku et Ngo Van Doanh),[/FONT][FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif].[/FONT][FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif] 2005Tu peux également consulter ce site : http://briag.club.fr/champa/index.html
[/FONT]
extrait du site wrote:Malgré leur intégration dans la communauté viêtnamienne, les Cham vivent toujours dans la tradition du régime matrilinéaire.Grâce à une stèle retrouvée dans un temple du 11ème siècle, à My Son, on sait que la société Cham était divisée en quatre castes, comme en Inde :
– les prêtres brahmans qui étaient considérés comme la principale lignée,
– les guerriers et les nobles considérés comme d’origine royale,
– la plèbe et le peuple, formés de cultivateurs,
– et les personnes dénuées de tout, notamment les serfs et les domestiques, considérés comme des serviteurs.Par ailleurs, la société était également divisée en deux clans : le clan de l’aréquier et celui du cocotier.
Au-dessous des clans sont des lignées familiales, chacune s’identifie par le culte d’un kut dans le cimetière. Le kut est une pierre tombale placée devant la tombe de l’ancêtre de sang maternel. En tête de chaque lignée est une mu raya, une femme de la branche cadette, qui a charge tous les 2 à 3 ans, à l’occasion des grandes fêtes de l’ethnie, de célébrer le culte des ancêtres au cimetière. Chaque lignée se divise elle-même en plusieurs branches placées chacune sous l’autorité d’une femme appelée mua parô et comprenant de 10 à 15 familles suivant la lignée matrilinéaire. Cette centaine de familles d’une lignée vit souvent groupée dans un endroit déterminé à l’intérieur de l’aire d’habitat du village.
Chez les Cham des provinces de Ninh Thuân et de Binh Thuân, la cellule sociale est la petite famille matrilinéaire. Par contre, dans la société cham de Châu Ðôc (province d’An Giang, dans le delta du Mékong), sous l’influence de l’islamisme orthodoxe, a eu lieu un processus de glissement vers la famille patrilinéaire, bien que des influences matriarcales soient encore visibles.
Toutefois, au Centre comme au Sud, le matrilocat est toujours de rigueur chez les Cham.
Ils pratiquent deux modes d’inhumation : l’enterrement et l’incinération. Le groupe brahmaniste incinère les morts sauf s’il s’agit des enfants de moins de 15 ans et des gens de la dernière caste. Les rites funéraires qui varient selon l’âge, les castes, la religion et la richesse du défunt, sont très compliqués et se prolongent parfois jusqu’à une quinzaine de jours, entraînant des dépenses importantes en étoffes, vêtements, riz et viande.
D’après Les ethnies minoritaires du Vietnam
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif]
[/FONT]
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19 avril 2007 à 22h12 #34525
Merci pour vos aides, je vais bien exploiter ces infos. Et les autres infos sont bienvenues aussi.:icon40:
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20 avril 2007 à 6h04 #34536hbnguyen;23994 wrote:Merci pour vos aides, je vais bien exploiter ces infos. Et les autres infos sont bienvenues aussi.:icon40:
Oui mais pour mieux vous aider… vous résidez dans quel pays svp ?
– En France
– au Vietnam ..
– AilleursUn qui est très doué sur le sujet- et très sympa- a comme pseudo Virgule; il sévit habituellement sur les forums KN ou LJK (Mike doit connaitre)
ps: si vous avez des sous (49 euros quand même!!!).. achetez le Catalogue édité par la réunion des Musées nationaux, à l’ocasion de la grande expo qui a eu à GUIMET- Paris
http://www.museeguimet.fr/Les-catalogues-d-exposition
(ps: par la même occasion , jetez donc un petit coup d’oeil sur les autres catlogues de ce lien…j’en rêve tout éveillé!!!)
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20 avril 2007 à 18h27 #34569robin des bois;24005 wrote:Oui mais pour mieux vous aider… vous résidez dans quel pays svp ?
Je suis en France, sur Lyon.
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20 avril 2007 à 19h48 #34574hbnguyen;24040 wrote:Je suis en France, sur Lyon.
Hein à Lyon…. mais y a toute une histoire sur des pierres sculptées du Champa:
– prélevées je ne sais trop où au champa, transportées par bateau
– recensées , numérotées, cataloguées… et perdues
– à un moment, elles ont même donné lieu à une sorte de chasse au trésor, le bateau étant supposé avoir coulé…!!!
jusqu’au jour où on les a retrouvées bien en evidence, à la vue de tous, carrément sur le palier d’un escalier monumental à Lyon.. ( je crois que c’est là où se trouvait le Musée Guimet initial !!!)
Tout le mond s’en foutait!! -
21 avril 2007 à 2h32 #34604
En me » tuyautant » sur les régimes patrilinéaires et matrilinéaires au Vietnam , je suis tombé tout à fait par hasard sur ce site traitant du Champa et des Chams.
Autant que vous en profitiez !!!http://briag.club.fr/champa/cham/index.html
[Ps:
– les Chams auraient les 2 systèmes de transmission de patrimoine, semble-t-il: patri et matrilinéaire..
– le site me semble un peu abandonné depuis 2005 (par ex: chapitre Musées Chams =vide).. mais il y a quand même plein de choses à lire]Notamment avec cette page ci-dessous, vous avez plein de liens de renvoi vers d’autres sites consacrés aux Chams et au Champa:
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21 avril 2007 à 4h47 #34605
Merci Robin. J’y étais jeter un coup d’oeil, ça a l’air interessant. Mais à propos du nombre de gens d’origine champ qu’indique le site n’est, à mon avis, pas du tout fiable . Sachez que le recensement à la vietnamienne n’a jamais été réellement effectué d’une manière sérieuse, c-ç-d, les Champs déracinés n’y sont pas inclus. Or, le nombre réel doit être beaucoup plus élevé. Mais enfin, ça n’engage que moi seul.
Bon journée :kimouss:
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21 avril 2007 à 22h57 #34641
Concernant l’histoire du Champa, j’ai lu un livre qui en parle pas mal : « Le Vietnam Ancien », de Anne-Valérie Schweyer, aux « Editions les belles lettres ». Il compare les 2 civilisations Viet et Cham, sur tous les plans imaginables :
– mode de vie,
– politique,
– religieux,
– architecture,
– militaires,
– etc.J’ai vraiment trouvé ce bouquin intéressant, qui permet de mieux comprendre l’histoire « moderne ».
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22 avril 2007 à 21h56 #34663
:bienv: Vipi,
merci à toi pour les références du livre..
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24 avril 2007 à 16h01 #34745
Bonjour
Quelques nouvels de ma part :
+ J’ai trouvé un livre ( en anglais, dommage :heat:) qui parle de l’évolution de cette culture : [SIZE=-1]www.seacrc.org/media/pdfiles/ChamBook.pdf+ Il existe quelques articles écrits par Phan Khoi, un grand intellectuel vietnamien dans la période de transition : http://www.viet-studies.org/Phankhoi/index.htm
( les autres articles sont intéressants à lire aussi)A+
[/SIZE] -
24 avril 2007 à 21h08 #34758
merci hbnguyen pour les infos
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24 juillet 2007 à 10h16 #40722
http://www33.websamba.com/nguyensinguyen/champavadisan.htm
Voici un lien en vietnamien
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24 juillet 2007 à 10h19 #40723
http://www33.websamba.com/nguyensinguyen/champavadisan.htm
Sur le Champa:
Voici un lien , en vietnamien,
mais avec beaucoup de références bibliographiques à la fin de l’article. -
24 juillet 2007 à 12h36 #40726
Merci pour les liens, la culture du champa m’a toujours fasciné. J’ai vu de très belles reliques au musée de Tokyo.
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24 juillet 2007 à 21h37 #40754Kimlan;30603 wrote:Merci pour les liens, la culture du champa m’a toujours fasciné. J’ai vu de très belles reliques au musée de Tokyo.
peux tu en dire plus sur le musée car je suis non fascinée mais très interessée -au niveau musical-au moinsmais aussi la culture
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26 juillet 2007 à 10h35 #40912
En parlant de musée, celui de des arts asiatiques Guimet à Paris avait exposé l’art du Champa en octobre 2005
L’exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux et le musée national des arts asiatiques Guimet, avec le mécénat de Crédit Agricole S.A. Elle a bénéficié des partenariats de Vietnam Airlines et de la Maison de l’Indochine.
Ganesha,Photo 8 My Son, tour E 5 (province de Quang Nam, Vietnam) VIIe siècle – Grès H. 96 cm Musée de Da Nang, Vietnam cat.11 © Thierry OllivierCette exposition réunit pour la première fois les chefs d’œuvre des deux plus importantes collections vietnamiennes d’art cham : celles des musées de Da Nang (48 pièces) et de Ho Chi Minh Ville (15 pièces). A ces œuvres s’ajoutent 7 sculptures conservées sur le site de My Son (province de Quang Nam), une sélection de 23 pièces appartenant au musée Guimet, 2 sculptures du Musée Rietberg de Zürich et une œuvre du musée Guimet de Lyon. L’événement que représente cette exposition s’inscrit dans un esprit de collaboration entre le Vietnam et la France, plus particulièrement entre le musée de Da Nang et le musée Guimet.
Devi,Photo 22, Huong Que (province de Quang Nam, Vietnam) Xe siècle, Grès. H. 40 cm Inv.Musée d’Histoire du Vietnam de Ho Chi Minh-Ville, Vietnam cat.35 © Thierry OllivierEn 2002, la mise en place d’un atelier de restauration de sculpture au musée de Da Nang, à l’instigation du musée Guimet, a permis de renforcer les liens culturels anciens entre le Vietnam et la France. Cette exposition en est la concrétisation. Au total, 96 sculptures en grès, bronze et métal précieux jalonnent l’histoire et illustrent les religions de l’ancien Champa, royaume aujourd’hui disparu, jadis situé dans le centre et le Sud du Vietnam actuel. La présentation chronologique des œuvres elles-mêmes permet de suivre l’évolution de la statuaire cham des plus anciennes pièces connues à ce jour – Ve siècle environ – au chant du cygne – XVe siècle environ – avant le déclin progressif du Champa jusqu’à sa disparition au XIXe siècle.
Aperçu historique
Buddha (détail) photo 11 Dong Duong (province de Quang Nam, Vietnam) VIIIe-IX siècle, Bronze. H. 108 cm Musée d’Histoire du Vietnam de Ho Chi Minh-Ville, Vietnam Cat.17 © Thierry OllivierDès la fin du IIe siècle, un royaume dénommé Linyi, naguère considéré comme l’ancêtre du Champa, est mentionné dans les sources chinoises. Les recherches récentes montrent que ce Linyi, frontalier des territoires placés sous la domination de l’Empire du milieu dans le nord de l’actuel Vietnam, était en fait un État indépendant du Champa que la Chine connaissait par ailleurs sous le nom de Zhanpo. Vers les VIe-VIIe siècles, l’architecture et la sculpture témoignent pleinement de l’existence d’un ensemble d’États indianisés, le long des côtes du centre du Vietnam.
Tympan : Vishnu trônant sur le serpent Ananta (détail) photo 25 Tra Kieu (province de Quang Nam, Vietnam) Xe siècle Grès. H. 125 cm, Musée de Da Nang, Vietnam cat. 53 © Thierry OllivierLe Vietnam fit fructifier à sa manière les religions et les langues de l’Inde classique : hindouisme et bouddhisme, d’une part, sanskrit, d’autre part. L’histoire ancienne de ce pays demeure mal connue malgré les importantes études menées à partir des inscriptions retrouvées dans les temples, rédigées à la fois en sanskrit et en vieux Cham. L’art du Champa apparaît alors, comme l’une des expressions majeures des arts anciens de l’Asie du Sud-Est. Il donna naissance à des créations originales et d’une grande sensibilité dans lesquelles l’héritage culturel de l’Inde ancienne est parfaitement assimilé.
Les Cham
Décor de soubassement : Danseur à l’écharpe photo 24 Tra Kieu (province de Quang Nam, Vietnam) Xe siècle,Grès. H. 78 cm Musée d’Histoire du Vietnam de Ho Chi Minh-Ville, Vietnam Cat.49,© Thierry OllivierD’origine austronésienne, les Cham se sont établis le long des côtes et des vallées fluviales du centre et du sud du Vietnam actuel dans le courant du premier millénaire avant notre ère. Les archéologues s’accordent aujourd’hui à considérer les vestiges de la culture de Sa Huynh (500 av. J.C. – 200) comme les plus anciennes traces de leur présence dans cette région ; les contacts commerciaux avec l’Inde et la Chine sont alors déjà bien attestés. Ils s’intensifient dans le courant des premiers siècles de notre ère quand les Cham adoptent les fondements de la civilisation indienne : l’écriture et les religions qu’elle véhicule.
Lentement refoulés vers le Sud ou absorbés par les Vietnamiens dont les conquêtes s’amorcent dès le Xe siècle, les Cham ne constituent plus aujourd’hui qu’une des 54 minorités ethniques du pays, dont les 130 000 représentants sont essentiellement regroupés dans la région de Phan Rang. Le Champa disparaît définitivement de la carte géopolitique de l’Asie du Sud-Est en 1832, lorsque ses dernières possessions méridionales sont englobées dans les provinces du Vietnam. À cette époque, pourtant, la plupart des territoires qui constituaient jadis le Champa ont été abandonnés depuis des siècles aux Vietnamiens et les temples ornés de sculptures sont rasés, abandonnés ou transformés par les nouveaux occupants des lieux.L’art du Champa : quelques clefs
Avalokiteshvara photo 10 Hoai Nhon (province de Binh Dinh, Vietnam) VIIIe-IXe siècle,Bronze H. 64 cm Musée d’Histoire du Vietnam de Ho Chi Minh-Ville, Vietnam Cat. 16 © Thierry OllivierÀ la fin du XIXe siècle, les Français installés au Vietnam commencent à s’intéresser au patrimoine ancien dont les vestiges intriguent et émerveillent. Les premières collections sont réunies par des amateurs, notamment à Da Nang, avant que les scientifiques, sous l’égide de l’École française d’Extrême-Orient, ne prennent la direction des travaux d’inventaire, de dégagement et de restauration des monuments cham. Dans l’espace d’introduction, les clichés des premières fouilles des grands sites de My Son et de Dong Duong ainsi que diverses vues de sites cham majeurs témoignent de la qualité de ces travaux.
La statuaire Cham et les religions
Divinité masculine,photo 16,Dong Duong (province de Quang Nam, Vietnam) Fin IXe- début Xe siècle,Grès. H. 114 cm Musée de Da Nang, Vietnam Cat23 © Thierry OllivierLes monuments cham, édifiés en brique et enrichis de décors de grès, sont des tours-sanctuaires dont l’architecture dérive de modèles de l’Inde du Sud ; elles évoquent la « montagne », séjour des dieux. La statuaire présentée dans cette exposition leur était étroitement associée. Dès les plus anciennes études consacrées au Champa et à son art, l’influence indienne qui marque nombre de monuments et de sculptures fut mise en évidence. Le temple cham par excellence (le kalan) est une tour-sanctuaire, demeure sur terre de la divinité à laquelle il est consacré. Il consiste en un monument dérivant de modèles indiens : édifice de plan carré surmonté d’une toiture à faux-étages décroissants. La brique employée comme matériau de construction exclusif tout au long de l’histoire cham constitue une grande originalité. Aucun autre pays d’Asie du Sud-Est ne l’aura utilisée à une telle échelle et avec une telle maîtrise.
Buddha (détail),photo 12,Dong Duong c. VIIIe-IX siècle Bronze. H. 108 cm Musée d’Histoire du Vietnam de Ho Chi Minh-Ville, Vietnam Cat. 17 © Thierry OllivierLa statuaire, pour sa part, retient à la fois les iconographies des grandes religions indiennes, le bouddhisme et l’hindouisme, ainsi qu’une certaine manière d’aborder la représentation du divin, sous des traits toujours stylisés où transparaissent toutefois une certaine humanité. Au long de plus de mille ans d’histoire, la principale religion pratiquée au Champa fut le shivaïsme. Bien que l’hindouisme fut constamment privilégié par les souverains locaux, le bouddhisme fût aussi introduit au Champa. Les contacts que les Cham entretenaient avec l’Inde et la Chine depuis les premiers siècles de notre ère favorisèrent très tôt son arrivée.
Les chroniques chinoises font état de la présence du bouddhisme au Champa dès le Ve siècle. Deux cents ans plus tard, un pèlerin chinois mentionnait le Champa parmi les pays tenant la doctrine du Buddha en haute estime. C’est à cette époque qu’est attestée la présence du bouddhisme du grand véhicule (mahayana), notamment grâce aux représentations d’Avalokiteshvara, image la plus populaire, symbolisant la vertu de compassion, un des fondements de la pensée bouddhique. Mais c’est aux VIIIe et IXe siècles qu’a lieu l’épanouissement du mahayana au Champa, à la faveur d’échanges internationaux entre le nord-est de l’Inde et l’ensemble de l’Asie du Sud-Est.Le classicisme Cham
Le Xe siècle constitue l’âge d’or artistique du Champa. De nombreux monuments datant de cette période nous sont parvenus en bon état de conservation ainsi qu’un nombre très important de sculptures provenant de sites comme Khuong My, My Son ou Tra Kieu. Les œuvres du début de la période (style de Khuong My, première moitié du Xe siècle) conservent certaines caractéristiques de l’art de Dong Duong : chevelure en pointe sur les tempes, traits des visages encore relativement accentués. Dans la deuxième phase du classicisme cham (style de Tra Kieu, seconde moitié du Xe siècle et début du XIe), la physionomie s’adoucit et les éléments décoratifs – bijoux, costumes, etc. – sont plus sobres. Le décor architectural et les monuments dans leur ensemble s’inscrivent dans la même perspective d’élégance et de pureté.Les sites
My SonMy Son, la « belle montagne », est l’un des principaux sites cham. Situés au cœur d’un cirque montagneux, les temples sont regroupés en ensembles cohérents centrés sur un sanctuaire principal. À l’écart des centres urbains et commerçants, My Son était le domaine privé du dieu Shiva. Lors des travaux de dégagement des monuments de My Son en 1903, Henri Parmentier avait mis au jour un ensemble de petites sculptures presque identiques les unes aux autres.
Gardien de l’espace : Ishana ? photo 30 My Son, groupe A (province de Quang Nam, Vietnam) Xe siècle, Grès. H. 78 cm Musée de Da Nang, Vietnam Cat. 72 © Thierry OllivierElles siégeaient très probablement à l’origine dans les tours-sanctuaires en réduction édifiées au pied du temple majeur de My Son, consacrée à Shiva sous la forme du linga. Diverses interprétations furent proposées concernant l’identification de ces petits personnages, avant que la découverte d’un piédestal sculpté de divinités de ce type ne permette de les caractériser. Il s’agit des gardiens de l’espace (dikpala) protégeant les huit points cardinaux et inter-cardinaux. Certains d’entre eux sont identifiables grâce aux animaux – leur monture – figurant sur le piédestal, ou aux attributs qu’ils peuvent tenir dans les mains. Aujourd’hui dispersés dans trois musées du Vietnam, ils sont réunis ici pour la première fois depuis 1903.
Le temple de Dong Duong
Tara ( ?) photo 14 Dong Duong (province de Quang Nam, Vietnam) Fin IXe- début Xe siècle Bronze incrusté d’or, d’argent et de pierres semi-précieuses. H. 115 cm Musée de Da Nang, Vietnam Cat. 18 © Thierry OllivierConsacré en 875 par le roi Indravarman IV, le sanctuaire bouddhique de Dong Duong fut édifié à quelques dizaines de kilomètres au sud du site shivaïte de My Son. Établi dans une vaste plaine, sans doute au centre de la grande cité d’Indrapura, ce très important ensemble de monuments réunissait des tours-sanctuaires et des salles d’assemblée régulièrement disposées le long d’un axe est-ouest. On accédait aux différentes enceintes par de grands pavillons d’entrée (gopura) où veillaient, de part et d’autre de la porte, des sculptures de gardiens à l’attitude menaçante (dvarapala). Dégagé et étudié par Henri Parmentier et Charles Carpeaux (automne 1902), le site fut presque totalement détruit lors du conflit américain. Témoignant du développement de la doctrine du bouddhisme du grand véhicule, les images vénérées dans le temple révèlent la part des influences indiennes et cinghalaises, mais aussi celle des sanctuaires bouddhiques de l’Asie centrale et de la Chine.
Tra Kieu
Décor de soubassement : Éléphant passant,photo 23 Tra Kieu (province de Quang Nam, Vietnam) Xe siècle, H. 63 cm Musée d’Histoire du Vietnam de Ho Chi Minh-Ville, Vietnam Cat. 44 © Thierry OllivierDivers animaux, principalement des lions et des éléphants, ainsi que nombre de danseurs tenant une écharpe, figurent parmi les sculptures découvertes à Tra Kieu dès la fin du XIXe siècle et surtout au cours des deux campagnes de fouilles conduites par Jean-Yves Claeys en 1927 et 1928. L’alternance lions/éléphants dérive de schéma décoratifs et symboliques indiens. La présence des danseurs à l’écharpe – un thème probablement issu du monde chinois – se révèle plus originale et constitue l’une des spécificités des monuments du site.
Le XIème siècle
Dans un contexte historique très mouvementé durant lequel les royaumes du centre et du sud du Champa se disputent l’hégémonie, le XIe siècle est marqué par l’établissement de nouvelles fondations religieuses établies dans le Sud. Quelques sanctuaires sont encore édifiés à My Son et dans les environs, alors que les édifices les plus vastes sont désormais construits à cinq-cents kilomètres plus au Sud. En témoigne l’impressionnant groupe des « tours d’argent », sanctuaire shivaïte édifié sur une haute colline taillée à la manière d’une pyramide à gradins. C’est là qu’en 1889, Eugène Navelle allait découvrir le grand Shiva qui constitue aujourd’hui le chef-d’œuvre de la collection cham du musée Guimet.Thap Mam
Vishnu sur sa monture Garuda,photo 9 Ngu Hanh Son (Montagnes de Marbre, province de Quang Nam, Vietnam) ( ?) c. début IXe siècle, Grès. H. 58 cm, Musée Guimet, Paris Cat. 12 © Thierry OllivierC’est à l’extrémité de la trompe de l’impressionnant gajasimha (éléphant-lion) présenté au centre de la salle d’exposition, que l’on doit la mise au jour des vestiges de la tour-sanctuaire de Thap Mam. Le paysan qui découvrit cette œuvre voulait déplacer une borne rurale, en fait l’extrémité de la trompe de l’animal qui affleurait au niveau du sol. Après avoir un peu creusé, il réalisa qu’il s’agissait d’une sculpture…
Le crépuscule de l’art Cham
Élément de décor architectural : Garuda maîtrisant les naga photo 26,Thap Mam (province de Binh Dinh) c. XIIe-XIIIe siècles , Grès. H. 109 cm Ca.t 90 © Thierry OllivierSource : http://www.museeguimet.fr/Tresors-d-art-du-Vietnam-la,483
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2 septembre 2007 à 2h42 #43830
mardi, 28 août 2007 à 17:35
pas de rediffusionsTerres d’ailleurs (France, 2006, 52mn)
ARTE F
Réalisateur: Agnès FréoUn islam insolite
Dans le sud-est du Viêt-nam, rencontre avec les Cham, musulmans qui ne respectent aucun des cinq piliers de l’islam et chez qui l’héritage se transmet par la mère.
Si vous l’avez raté :
Les musulmans au vietnam (la communauté des Chams Bani) , qui pratiquent un islam rigolo ; mais ça n’a pas l’air de faire rire tout le monde !Les 4 parties:
http://www.dailymotion.com/video/x1u1ja_islam-orthodoxe-au-vietnam-14
http://www.dailymotion.com/video/x1u1qc_islam-orthodoxe-au-vietnam-partie-2
http://www.dailymotion.com/video/x1u1un_islam-orthodoxe-au-vietnam-partie34
http://www.dailymotion.com/video/x1u1zy_islam-orthodoxe-au-vietnam-partie-4 -
2 septembre 2007 à 4h59 #43838DédéHeo;33881 wrote:mardi, 28 août 2007 à 17:35
pas de rediffusionsTerres d’ailleurs (France, 2006, 52mn)
ARTE F
Réalisateur: Agnès FréoUn islam insolite
Dans le sud-est du Viêt-nam, rencontre avec les Cham, musulmans qui ne respectent aucun des cinq piliers de l’islam et chez qui l’héritage se transmet par la mère.
Si vous l’avez raté :
Les musulmans au vietnam (la communauté des Chams Bani) , qui pratiquent un islam rigolo ; mais ça n’a pas l’air de faire rire tout le monde !Les 4 parties:
http://www.dailymotion.com/video/x1u1ja_islam-orthodoxe-au-vietnam-14
http://www.dailymotion.com/video/x1u1qc_islam-orthodoxe-au-vietnam-partie-2
http://www.dailymotion.com/video/x1u1un_islam-orthodoxe-au-vietnam-partie34
http://www.dailymotion.com/video/x1u1zy_islam-orthodoxe-au-vietnam-partie-4Pour mémoire:
– Agnès De Féo a un site web , avec un beau reportage sur différentes communautés Chams de l’Asie du Sud-Est:
http://agnesreportages.free.fr/
– au Vietnam actuellement , il y aurait plus de Chams brahmanistes ( plus vers le Centre et les Hauts plateaux ) que musulmans (plus vers le Sud), contrairement aux autres communautés Cham du Cambodge ou de Malaisie (essentiellement musulmanes: cf de Féo).
– effectivement famille de type matrilinéaire..
Voici d’ailleurs ce qu’en dit la « brochure officielle » du musée d’Ethnographie du Vietnam, à Hanoï:
« Les CHAM »
[ Au nombre de 100 000, les CHAM sont principalement concentrés dans les provinces de Ninh Thuan et Binh Thuan avec de petits groupes dans les provinces de An Giang, Dong Naï,Tay Ninh et à Ho Chi Minh Ville.
Les CHAM Hroi, groupe de Cham montagnards, sont établis à proximité des Edë et des Bahnar.
Etablis dans les deltas du centre du pays, ils y fondèrent, à la fin du IIème siècle, le royaume du Lamp Ap Champa dont la civilisation fut très prestigieuse. Ils eurent une importante marine de guerre, de commerce et de pêche.
Ils pratiquent une riziculture irriguée aux techniques très anciennes de rigigoles, de digues et de retenues d’eau. Les produits artisanaux, textiles et céramique, la pêche et le commerce constituent leurs autres activités économiques essentielles.
La famille est traditionnellement matrilinéaire et la vie communautaire marquée par la religion. La société, fortement influencée par l’Inde, était très hiérarchisée. ] -
2 septembre 2007 à 5h07 #43839DédéHeo;33881 wrote:Un islam insolite
Dans le sud-est du Viêt-nam, rencontre avec les Cham, musulmans qui ne respectent aucun des cinq piliers de l’islam et chez qui l’héritage se transmet par la mère.
Si vous l’avez raté :
Les musulmans au vietnam (la communauté des Chams Bani) , qui pratiquent un islam rigolo ; mais ça n’a pas l’air de faire rire tout le monde !Oui, c’est hyper rigolo, surtout lorsqu’on voit le désert, un élément nécessaire pour raconter l’histoire de l’Islam, ça se rime vraiment ensemble. Pour moi, ce reportage montre un image de l’islam vraiment tolérant. Mais comment ça se fait qu’on puisse laisser des orthodox indonésiens et malaysiens venir perturber cette harmonie en essayant de leur inculquer un islam rigide. :heat:
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2 septembre 2007 à 5h20 #43841Bao Nhân;33890 wrote:Oui, c’est hyper rigolo, surtout lorsqu’on voit le désert, un élément nécessaire pour raconter l’histoire de l’Islam, ça se rime vraiment ensemble. Pour moi, ce reportage montre un image de l’islam vraiment tolérant. Mais comment ça se fait qu’on puisse laisser des orthodox indonésiens et malaysiens venir perturber cette harmonie en essayant de leur inculquer un islam rigide. :heat:
Oui ben, au Vietnam comme ailleurs, la faille se trouve probablement dans:
– les questions de richesse et de pauvreté (et écarts) existant dans le pays concerné
– les oeuvres caritatives qui pallient les défaillances (ONG ou autres appellations…)– et surtout l’origine de l’ARGENT finançant toutes ces » bonnes oeuvres »
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2 septembre 2007 à 5h52 #43842robin des bois;33892 wrote:Oui ben, au Vietnam comme ailleurs, la faille se trouve probablement dans:
– les questions de richesse et de pauvreté (et écarts) existant dans le pays concerné
– les oeuvres caritatives qui pallient les défaillances (ONG ou autres appellations…)– et surtout l’origine de l’ARGENT finançant toutes ces » bonnes oeuvres »
J’ai beaucoup peur que cela aille avoir une répercution négative dans leur vie communautaire d’antan.
L’essentiel dans la pratique d’une religion, c’est la foi pas la loi, car la foi crée le bonheure et l’équilibre. Mais contrairement, la loi, c’est l’oppression et discorde.
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