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Edward Lansdale, l’espion qui savait se faire oublier

Discussions générales sur le Vietnam Le Vietnam, son passé, son histoire Edward Lansdale, l’espion qui savait se faire oublier

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    • #7985

      Edward Lansdale, l’espion qui savait se faire oublier
      Si vous vous intéressez à l’histoire du Vietnam et à la période 1953-1968 vous avez entendu parler de lui mais peut-être n’avez- vous pas retenu son nom. En réalité il est l’un des personnages les plus important de l’Asie du Sud-Est de 1948 à 1968.
      Je découvre que son wikipedia anglais est impressionnant ; on a écrit des 10zaines de livres sur lui. Curieusement son wikipédia français n’existe pas. il a trempé 10zaines d’affaires du siècle. Pourtant même dans les wiki des affaires concernant directement les Français ou les Vietnamiens, son nom n’apparait pas (dans la version française bien sûr)

      je me demande bien quelle est la cause de cette étrange amnésie ?

      je réaliste qu’il est l’un des hommes qui a le plus influencé la politique du 20ème siècle.

      Edward Lansdale – Wikipedia, the free encyclopedia

      Je vous fais un petit résumé :

      Edward Lansdale Geary (6 Février 1908 – 23 Février 1987) était un officier de l’USA
      Air Force ayant servi dans l’ Office of Strategic Services (OSS) et de la Central
      Intelligence Agency
      (CIA).

      Les débuts :
      Après ses études à Université de Californie à Los Angeles (UCLA) il écrit pour des journaux
      et magazines. Il trouve un boulot mieux rémunéré en travaillent dans la publicité à Los Angeles et San Francisco pour des banques et les jeans Lewi Straus.

      Seconde Guerre mondiale

      Dans la Seconde Guerre mondiale, il servit dans l’Office of Strategic Services et en 1943
      il fut nommé lieutenant dans l’ armée américaine , travail à diverses missions de renseignement militaire pendant la guerre. En 1945, après plusieurs promotions en temps de guerre, il a été transféré au quartier général des forces aériennes du Pacifique occidental au grade de major, où il est devenu le chef de la Division du renseignement.

      Philippines

      De 1948 à 1951 il met en place une dictature militaire aux Philippines pour contrer la révolution communiste Hukbalahap. il forme l’armé au renseignement et à la guerre psychologique et retourne les opposants communistes. C’est son « exploit » ; il reçoit un tas
      de médailles. Le président Ramon Magsaysay – Wikipedia, the free encyclopedia Ramón Magsaysay doit tout aux « méthodes non-conventionnelles » développées par son « Conseillé Américain », le Général Edward Lansdale. Les Philippins ont tendance à l’oublier aussi mais c’est aussi la technique de l’espion : Faire croire aux gens du pays que l’idée vient d’un de leur compatriote. La dictature durera jusqu’en 1986, quand le dictateur Ferdinand Marcos qui gouvernait depuis 1965 est obligé de s’exiler à Hawaï.

      Une histoire raconte qu’il aurait trouvé un galion espagnol rempli d’or et aurait fait piller l’épave. Le butin une fois fondu aurait alimenté longtemps les fonds secrets de la CIA pour le bonheur des contribuables américains 😆

      Vietnam
      Le mandarin catholique Jean Baptiste Ngô Đình Diệm est exilé aux USA de 1950 à 1953.
      Après les accords de Genève (21 juillet 1954) Diệm est appelé comme 1er ministre par Bao Daï et arrive à l’aéroport Tan Son Nhut à Saïgon le 26 juin 1954 (?)

      Lansdale arrive à Saïgon en 1953 pour aider les Français a luter contre le Viêt Minh suivit
      de 12 espions l’année suivante. Son chef lui aurait dit : « Faites-nous au Vietnam ce que vous avez fait aux Philippines« 

      L’installation de Ngô Đình Diệm, 1er ministre de Bao Daï puis président, c’est « du » Lansdale

      L’Operation Passage to Freedom – Wikipedia, the free encyclopedia 1954-55 consistant à déplacer 1 million de Viêtnamiens anti-communistes du Nord vers le Sud, c’est lui aussi.

      En 1954, Edward Lansdale négocie avec Trình Minh Thế pour utiliser ses milices Lien Minh pour sauver Diem et l’ARVN. Le 13 Février, 1955, les troupes Lien Minh ont été officiellement intégrées dans l’armée sud-vietnamienne, où Thế occupe le grade de général. Les troupes Lien Minh font une entré triomphale à Saigon.
      L’affaire n’est pas claire mais il semblerait que l’entré des troupes Lien Minh à Saigon soit sur l’appel urgent de Lansdale pour protéger Diem.

      Ces milices Cao Đài sont de sinistre réputation. On dirait que Lansdale a copié le personnage Alden Pyle du roman Un Américain bien tranquille. Le jeune agent de la CIA apportant un soutien logistique au Général Thé qui commettra des attentats attribués au Viet Minh contre les Français. Lansdale arrive après le roman de Graham Greene qui se déroule en 1952 et contrairement à Pyle, Lansdale est très expérimenté et a réussi.
      Il avait aussi un chien qui s’appelait Pierre mais ils n’ont malheureusement pas fini dans les marais de la rivière Saigon !

      Nguyễn Văn Hinh, le chef de l’armé de Bao Daï ; il a aussi la nationalité française ; n’est pas content de la politique anti-Français des Lansdale – Ngô Đình Diệm et songe à renverser le régime Diệm. Pour éviter un coup d’état Lansdale « achète » les principaux officiers francophiles de l’Armé National de Bao Daï et leur paye des billets d’avion pour l’exil.
      Bien sûr pour cette affaire, la diaspora est frappé d’amnésie.

      Il a encadré et formé Pham Xuan An, journaliste pour le magazine Time qui était en fait le super espion du Nord-Vietnam, Phạm Xuân Ẩn dont nous avons déjà parlé.
      http://www.forumvietnam.fr/forum-vietnam/le-vietnam-son-passe-son-histoire-vi-t-nam-qua-kh-va-l-ch-s/675-un-vietnamien-bien-tranquille-ou-lespion-qui-defia-lamerique.html

      Lansdale quitte le Vietnam in 1957, il est rappelé à Washington pour s’occuper de Cuba.
      Privé de son soutien, Ngô Đình Diệm se fera assassiné le 2 novembre 1963.
      Selon Daniel Ellsberg, qui fut à un moment un subordonné de Lansdale, Lansdale a affirmé qu’il a été congédié par Robert McNamara le secrétaire à la Défense du président Kennedy après avoir refusé l’offre de Kennedy de jouer un rôle dans le renversement du régime de Diem.

      Daniel Ellsberg, le subordonné de Lansdale qui s’est révolté :
      http://www.forumvietnam.fr/forum-vietnam/discussion-libre-th-o-lu-n-t-do/8010-reportage-lhomme-qui-fait-tomber-nixon.html

      De 1965 à 1968 il est retourné au Vietnam pour travailler à l’ambassade des États-Unis

      La campagne pour renverser Castro

      De 1957 à 1963 Lansdale travaille pour le ministère de la Défense à Washington, siégeant en tant que Sous-secrétaire Adjoint pour les Opérations Spéciales, membre du personnel de la Commission Présidentielle sur l’Assistance Militaire, et Secrétaire Adjoint de la Défense pour les Opérations Spéciales. Pendant les années 1960, il était surtout impliqué dans les efforts clandestins pour renverser le gouvernement de Cuba, y compris des propositions visant à assassiner Fidel Castro. Une grande partie de ce travail a été sous l’égide de «l’Opération Mangouste», qui était le nom opérationnel pour le plan de la CIA pour renverser le gouvernement de Castro.

      Voir le wiki français pour un fois : Opération Mongoose – Wikipédia

      L’opération Mongoose (terme anglais désignant une mangouste), aussi appelée « Projet Cubain »

      (The Cuban Project), est le nom donné aux actions initiées le 30 novembre 1961 par le président américain John F. Kennedy et menées par la CIA.

      Le projet, dirigé par le général Edward Lansdale de l’US Air Force, fait suite à l’échec du débarquement de la Baie des Cochons le 14 avril 1961.

      Le but de «l’Opération Mangouste» est de renverser le régime communiste et son dirigeant pour déboucher sur un soulèvement en octobre 1962.

      Lansdale en bon publicitaire, avait même prévu 4 sous-marins qui devaient encercler La Havane et tirer un feu d’artifice pour insister la population a fêter l’assassinat de Castro. Un truc qui aurait probablement déclenché une guerre nucléaire 😆

    • #123087

      Sincèrement, si Lansdale n’est pas Alden Pyle, c’est son grand frère (jumeau).

      Il est vrai que Greene a toujours nié un lien quelconque entre Pyle et Lansdale.
      Il n’empêche que Greene (ancien du renseignement Anglais) ne pouvait ignorer le personnage Lansdale.
      Greene a d’ailleurs dit qu’il n’avait jamais eu le « déplaisir » de rencontrer Edward G. Lansdale.

      But Greene vehemently denied any link with Lansdale; his Alden Pyle, he said, was based on another, lesser-known American operative. That didn’t stop Lansdale from using the book (which he disparaged as anti-American) to his advantage.
      http://www.nytimes.com/2006/01/15/books/review/15gibney.html?_r=2&oref=slogin

      Who was Lansdale?
      To Graham Greene, he was Alden Pyle, « The Quiet American, » a classic American innocent, not in Paris but in the poisoned, unfinished trouble spots of the world, nothing more than a CIA CIA: see Central Intelligence Agency.

      To Jean Larteguy, he was Colonel Lionel Teryman, « Le Male Jaune, » a tough, brutal new American midwest version of Lawrence of Arabia Lawrence of Arabia

      To the American writers Lists of American writers William Lederer William Julius Lederer « The Ugly American« , practically the only American who understood how to mold with original hands the real and fractious world of new decolonized countries.
      To his brother, Benjamin Carroll Lansdale, he was always a « revolutionary. »

      Quixotically, and finally, Oliver North Oliver Laurence North totally unlike Lansdale in any sense of realism or proportion looked upon himself as « Lansdalian. »

      But perhaps former CIA Director William Colby characterized Lansdale best, if uncritically: « Lansdale helped and perhaps created the best president the Philippines ever had…turned American policy away from support of French colonial French Colonial rule in Vietnam to support of a non-Communist nationalist leader….he preached for Americans to support those willing to fight for themselves…. » He was « one of the greatest spies in history…the stuff of legends. »

      Edward Geary Lansdale was born in 1908 in Dayton, Ohio, emerging out of all the parts of America he was to fight to make understand. The American century was at the heady height of its beginning. The American mission was clarion clear, and the prototypical American military men of the time were rough-riding, hard-drinking men of utter assurance about America, men like Teddy Roosevelt. By the time Lansdale died in 1987, everything had changed. America’s dynamic assurance had been savaged by wars that Americans just couldn’t understand–different wars in unfinished countries like Cuba, Vietnam, Cambodia, Lebanon, Iran, Nicaragua, El Salvador

      Lansdale’s saga is that he, almost alone in this period of tragedies for American president after American president, did understand. The lanky American kid from Dayton with the big nose and the advertising executive’s mind saw that the weapons and techniques that American was using simply did not match the demands of these new and bedeviling worlds. Lansdale himself, when he was in Vietnam in the formative 1950s, said that he had the terrible feeling that he was seeing the beginnings of World War III in these Third World conflicts. Actually, he was right. While traditional American military thinkers were out scanning the horizons for nuclear subs and missiles, the real war of out times was the one that Lansdale understood.
      Edward Lansdale: The Unquiet American. – Free Online Library

      Ed Lansdale’s Black Warfare in 1950s Vietnam » HistoryNet

      [FONT=&quot]Edward Lansdale : Biography
      [/FONT]

      Le vrai Edward G. Lansdale:
      [FONT=&quot]
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      Et au cinema (Brandon & Fraser)

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    • #123105

      « Graham Greene a d’ailleurs dit qu’il n’avait jamais eu le « déplaisir » de rencontrer Edward G. Lansdale. » En fait ils se sont croisés et se détestaient cordialement. Bien sûr Greene ne peut pas ignorer les exploits de Lansdale aux Philippines de 1948 à 1951.

      Greene est à Saïgon de 1951 à 1954 période à la quelle il écrit son roman. Lansdale arrive en 53. ils se sont même trouver au même restaurant, le Continental en 1954. Lansdale raconte que Greene s’était moqué de lui. Lansdale était persuadé que Pyle était basé sur lui à cause de ses magouille avec Trình Minh Thế et son caniche qu’il promène partout.

      Lansdale a fait modifier le scenario de l’adaptation du roman en 1958 pour en faire un film pro américain 😆 Greene était furieux. Trình Minh Thế n’est plus le terroriste, c’est le Viet Minh. Et « l’Américain  » est joué par Audie Murphy – Wikipédia un héros de la bataille de France (2eme GM)
      La 1ere foto de HP, je pense :
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      Je me suis endormis en regardant ce film. Je me demande même s’il meurt à la fin 😆 A si, en fait il meurt au début.
      Phuong est jouée par la belle italienne Giorgia Moll ; un vrai film de guerre froide

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      © Collection AlloCiné / Digital Asset Management / Gestion de documents multimédia, DAM, Content management

      La 2eme adaptation, tournée en 2001 est bien mieux avec
      # Michael Caine (Thomas Fowler)
      # Brendan Fraser (Alden Pyle)
      # Do Thi Hai Yen (Phuong)

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      Le fantôme de Lansdale a fait raté sa sortie qui tombait après le 11 septembre ; pas une période propice à un film anti américain.

      Mais la grosse différence est que Pyle est un jeune con boutonneux alors que Lansdale est très expérimenté. De plus Lansdale a réussi sa mission : Éliminer les Français et mettre Diem à la tête d’une république au Sud Vietnam. Puis il est parti semer le désordre à Cuba.

      Par contre on peut dire que les 2 personnages essayent d’établir la démocratie par le terrorisme et la guerre psychologique. Bien sûr que ça ne donne que des petites dictatures.
      Mais il faut quand même reconnaitre qu’il s’oppose à un autre courant : établir la démocratie par la guerre et les bombardement et c’est pourtant ce courant qui va l’emporter au sein du gouvernement américain en 1963. Le virage est amorcé sous Kennedy et accentué de manière délirante sous Lyndon Johnson.

    • #123174

      Le Colonel Lansdale et le Capitaine Antoine Savani se font une guerre à 500 morts

      Une histoire rocambolesque est l’élimination des Services Secrets français par Lansdale dans une guerre ouverte de 6 jours qui a fait 500 morts en avril 1955. Un cas unique dans l’histoire du 20ème siècle ; il n’y a jamais eu d’autre guerre ouverte entre 2 services secrets de l’Ouest :

      Il est vrai que les Services Secrets français faisait dans le culturel : Schnouf + jeux + prostitution. Ça devait être approuvé par les différents ministres de la culture de la 4ème république ! Le général Maurice Belleux, patron du Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage (SDECE) à l’époque raconte l’Opération X qui a durée de 1946 à 1955 :

      source : Les triades, un crime organisé

      Le 19 juillet 1984, un entretient du journaliste Roget Faligot et du général Maurice Belleux, patron du Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage (SDECE) à Saïgon pendant la guerre d’Indochine, a pu confirmer le rôle de ce service dans l’affaire de l’opium des Méos (les Méos, appelés également montagnards ou Hmong, sont un peuple de la région du Guizhou, au nord du Viêt Nam et du Laos), ralliés aux Français dans la lutte contre le Viêtminh :

      « Le général Salan nous l’a assez reproché : mais il fallait bien que nous achetions l’opium de Touby Lifong, chef des Méos. Ceux-ci le produisaient, quelqu’un l’aurait acheté de toute façon. Que le SDECE s’abstienne de le faire n’aurait eu qu’une conséquence : le Viêtminh aurait conquis l’ allégeance des montagnards. Une fois acquis, nous l’acheminions avec l’aide du lobby chinois dans le Triangle d’ Or. En cas de pépin, on mouillait les Américains. La CIA se serait retrouvée impliquée et pas le SDECE… »

      Le SDECE du colonel Belleux, a donc acheté le pavot des peuples Méos afin d’obtenir un ralliement contre l’ennemi communiste. Pendant ce temps, à Saïgon, dans le quartier chinois de Cholon, la secte caodaïste Binh-Xuyen animait deux usines de préparation de l’opium, manipulée par le colonel Antoine Savani, le chef du 2e bureau au Sud du Viêt Nam.

      Après la défaite des Français à Diên Biên Phu, et à l’issue de la guerre du Viêtnam menée par les Américains, nombreux sont les chinois de Saïgon qui fuient au-delà des océans. La guerre, les cataclysmes, la misère poussent les hommes à fuir leur pays.

      Whiteout: The CIA, Drugs and the Press by Alexander Cockburn, 1998, page 241 :
      C’est le colonel Roger Trinquier, confronté à une crise budgétaire de la 4ème République qui avait eu cette idée géniale : « L’argent de l’opium finançait le maquis au Laos. [Il parle des mercenaires Hmong, « Meo » de l’époque] On l’envoyait à Cp. St. Jacques [actuel Vung Tau] par un DC-3 et le vendait. » On parle aussi de « Air Opium« 

      Le capitaine Antoine Savani, un Corse chef du Deuxième Bureau (Renseignement militaire) dirige la transformation de l’opium en héroïne et une partie est écoulé par le milieu Corse marseillais.

      On appelle ça, l’Operation X – WikiMir

      Le Colonel Lansdale découvre ce trafic et demande qu’on y mette fin. Mais les gens de la CIA lui font remarquer que l’idée des Français est excellente. Il suffit de mettre fin provisoirement à l’Opération X. Plus tard Air América remplacera efficacement «Air Opium »

      L’histoire en anglais, puis en français :
      source : It was the first-and last time that two Western intelligence

      Although the French signed a 1954 armistice, they merely agreed to withdraw from the northern half of the country and hold a nationwide referendum in 1956. The SDECE maintained its partnership with the Saigon river pirates, ensuring immense profits from the opium dens, gambling casinos, and prostitution houses, including the Hall of Mirrors, the largest whorehouse on the globe. The CIA wanted to cancel the referendum since the Communists were likely to win a popular election. The CIA asked French intelligence to abandon its underworld ventures and turn them over to the Americans. The SDECE refused.

      By early 1955 the French mobilized the river pirates and some Corsican mercenaries into a wartime battalion. In April the CIA, together with the South Vietnamese Army, fought a pitched battle with the SDECE forces. It was the first-and last time that two Western intelligence -agencies entered open combat. Colonel Lansdale, the CIA chief, directed operations from the presidential palace, while Captain Antoine Savani, the SDECE chief, moved into the river pirates’ headquarters. For six days a savage house-to-house battle raged for Saigon.

      The river pirates offered a reward to anyone who brought Colonel Lansdale to their headquarters, where they promised to cut open his stomach and stuff him with dirt. There were no takers. The river pirates had grown soft through a decade of vice and corruption, and the CIA forces pushed them back into the Run Sat swamp. The outnumbered Corsicans withdrew. At the batde’s end more than 500 were dead, 2,000 wounded’, and 20,000 homeless. Ngo Dinh Diem, the Americans’ handpicked choice, was in firm control of Saigon’s political machinery and its extensive underworld.

      Asian Gazette LE RECIT par Joel J. Legendre

      Le Colonel Lansdale est le chef local de la CIA et il va diriger les opérations de prise en main du trafic de drogue à partir du Palais Présidentiel! Tandis que face à lui, son adversaire, le Capitaine français Antoine Savani, patron du Sdece de Saïgon, prend refuge dans le quartier général du Gang des Rivières. On ne pourrait être plus « engagé » face à face! Durant 6 jours et 6 nuits, Saïgon ne sait à quel diable se vouer, une bataille rangée et féroce, un véritable combat de rues et de canaux où les ennemis s’affrontent maison après maison, quartier après quartier, dans un torrent de feu et le crépitements des fusils mitrailleurs. Bien sûr, le sang coule, et les victimes sont achevées. Dans chaque camp, Français ou en face, Américain, la Mafia et l’Etat oublient pour une semaine leur différence, et s’unissent bizarrement afin de contrôler les gains venant de la drogue. Des scènes cruelles qui mériteraient quelques Oscars se produisent devant les populations dont les plus fortunées iront en fuite vers les montagnes à Da Lat, ou sur la côte. Au registre des « contrats », on voit le Gang des Rivières promettre une forte somme à qui ramènera la tête du Colonel Lansdale. Il lui est annoncé un supplice à faire frémir ses gardes du corps chargés de le protéger car des meurtriers sont lancés à sa poursuite. Au point qu’un message passe alors entre les belligérants: Pas de survivant! Les malheureux perdants des batailles de rues seront tués,éventrés et leurs corps déchirés à la hache, la panse emplie de boue avant d’être retournés à leurs armées respectives. Asie bienveillante.
      Mais les pirates de Saïgon s’avèrent être de mauvais alliés pour les français, en raison d’une vie trop facilement menée durant des années à boire le pastis avec les barbouzes françaises tout en tordant le coup aux petits marchands, et, en séduisant de jeunes vietnamiennes vendues au marché des prostituées. Dur labeur pour les pirates des Rivières car cette fois l’opposant est américain et il est motivé. Après une offensive éclair des forces du Colonel Lansdale, la CIA et les soldats sud-vietnamiens viennent à bout des français. les Corses se rendant parfaitement compte de l’inégalité du combat ne tardent pas à se replier.

      La France est alors défaite pour la seconde fois sur cette terre d’Indochine, avec 500 morts durant cette guerre des 6 jours de Saïgon, 2 000 blessés, et 20.000 sans abris, un bilan qui renforce le pouvoir de Ngo Dinh Diem.

      « À ce stade, la CIA fit sa propre alliance avec la pègre corse dans le but de neutraliser l’influence des syndicats communistes français. »

      Mais le but personnel de Lansdale était d’installer Diem au pouvoir, d’ailleurs il a commandé l’opération « Tuer Opération X » depuis le palais présidentiel 😆

      Note : Je crois que quelqu’un a déjà parlé du Gang des Rivières, du Chef Lê Van Viên, dit Bảy Viễn chef des Binh Xuyên

      chimviet.free.fr/lichsu/ngcaoduc/Bay_Vien.pdf

      (4): Bão Đại se voyant perdre progressivement le pouvoir songe à remplacer Ngô Đình Diệm en Mars 1955 par Bay Viên ; l’armée – alors loyale à Bao Daï – ayant été matée déjà en Octobre 1954 par Diệm avec l’aide de la CIA représentée par le colonel Lansdale

    • #123213

      Au sujet du roman de Graham Greene, Un Américain bien tranquille – The Quiet American
      @HUYARD Pierre 117002 wrote:

      Sincèrement, si Lansdale n’est pas Alden Pyle, c’est son grand frère (jumeau).

      Il est vrai que Greene a toujours nié un lien quelconque entre Pyle et Lansdale.
      Il n’empêche que Greene (ancien du renseignement Anglais) ne pouvait ignorer le personnage Lansdale.
      Greene a d’ailleurs dit qu’il n’avait jamais eu le « déplaisir » de rencontrer Edward G. Lansdale.(***)

      Et au cinema (Brandon Fraser)

      993601212x212.jpg

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      La 2eme adaptation, tournée en 2001 est bien mieux avec
      # Michael Caine (Thomas Fowler)
      # Brendan Fraser (Alden Pyle)
      # Do Thi Hai Yen (Phuong)

      madame DD m’avait offert les places de ciné à 75 000 dong quand il est passé à Hanoi.
      groing, groing, il est gâté ce cochon !

      C’est un film américain mais par le réalisateur Australien Phillip Noyce. Il est le 1er film américain tourné au Vietnam depuis la guerre. Assez fidèle au roman, il est assez anti américain, contrairement à l’adaptation de 1958 de Joseph L. Mankiewicz (mais dont le scénario et les acteurs ont été modifié par le Colonel Lansdale). Malheureusement, il est sorti aux USA après le 11 septembre…

      La musique est excellente et interprété par la chanteuse Hong Nhung

      J’ai aussi le DVD pirate chinois en VO; gag l’éditeur s’est trompé de foto :
      C’est bien Brendan Fraser avec une jolie asiatique mais pas celle-là et la coupe de cheveux n’est pas « 1952 » 😆

      Il y a aussi beaucoup de gag « chineglish » dans le soutitrage VO sous titré anglais fait par les Chinois
      « J’ai envoyer un câble » (un telex dans le langage de l’époque) devient « j’ai une table« 
      Et les Chinois ne peuvent pas écrire le mot « Communist », ça semble tabou
      Bon, je critique, mais merçi pour la version pirate !

      thequietamericandvdchin.jpg

    • #125000

      kill Opération X si j’en crois le roman historique « le mal jaune » de Jean Larteguy n’existe pas
      Je viens d’aquerir ce livre dans une broquante et je l’ai lu la nuit dernière
      traduction des noms :
      Lionel Teryman = Edward Lansdale
      Colonel Broussaille dirige les Service Secret Fr
      l’homme au tigre c’est ect

      aucune trace de de ce Corse de Capitaine Antoine Savani
      bien sûr, ca fume de l’opium a « tire la rigau » mais aucune trace des « chimistes pro » ceux la même qui ont faient les grandes heures de la « French Connexion »
      sinon, il y a beaucoup de détaille pitoressque dans ce roman historique
      mais c’est la loie du genre, : les noms vina, c’est du grand n’importe quoi

    • #127043

      Et bien l’ORTF avait un reportage de la fin de la guerre « pour Saigon » entre l’équipe
      Edward Lansdale et Ngô Đình Diệm d’une part et
      Le Capitaine Antoine Savani et le « général » Lê Van Viên, dit « Bảy Viễn », (l’homme au tigre chef de la mafia Bình Xuyên
      Vidéo Ina – INDOCHINE : SAIGON APRES LES COMBATS, vidéo INDOCHINE : SAIGON APRES LES COMBATS, vidéo Histoire et conflits Décolonisation – Archives vidéos Histoire et conflits Décolonisation : Ina.fr

      Ya pas le son, je me demande ce qu’ils racontent et si on parle des services secrets français 😆

      INDOCHINE : SAIGON APRES LES COMBATS
      Journal Télévisé 20H – 10/05/1955 – 01min35s

      Reportage à SAÏGON après les violents affrontements qui opposèrent l’armée nationale vietnamienne du président Ngo Dinh Diem aux troupes du groupe ultra-nationaliste et anti-communiste BINH XUYEN, qui contrôlait plusieurs quartiers de la ville.

      Production
      producteur ou co-producteur: United Press

      Générique
      journaliste: Corval, Pierre

      « …aux troupes du groupe ultra-nationaliste et anti-communiste BINH XUYEN » 😆
      on voit bien le genre du commentaire : « ultra-nationaliste » le programme BINH XUYEN c’était casinos, bordels, racket, chimie fine (transformation de l’opium en héroïne)

      pour le détail voir « Kill Opération X« :
      @DédéHeo 117101 wrote:

      Le Colonel Lansdale et le Capitaine Antoine Savani se font une guerre à 500 morts

      Une histoire rocambolesque est l’élimination des Services Secrets français par Lansdale dans une guerre ouverte de 6 jours qui a fait 500 morts en avril 1955. Un cas unique dans l’histoire du 20ème siècle ; il n’y a jamais eu d’autre guerre ouverte entre 2 services secrets de l’Ouest :

      Il est vrai que les Services Secrets français faisait dans le culturel : Schnouf + jeux + prostitution. Ça devait être approuvé par les différents ministres de la culture de la 4ème république ! Le général Maurice Belleux, patron du Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage (SDECE) à l’époque raconte l’Opération X qui a durée de 1946 à 1955 :
      (****)
      Whiteout: The CIA, Drugs and the Press by Alexander Cockburn, 1998, page 241 :
      C’est le colonel Roger Trinquier, confronté à une crise budgétaire de la 4ème République qui avait eu cette idée géniale : « L’argent de l’opium finançait le maquis au Laos. [Il parle des mercenaires Hmong, « Meo » de l’époque] On l’envoyait à Cp. St. Jacques [actuel Vung Tau] par un DC-3 et le vendait. » On parle aussi de « Air Opium« 

      Le capitaine Antoine Savani, un Corse chef du Deuxième Bureau (Renseignement militaire) dirige la transformation de l’opium en héroïne et une partie est écoulé par le milieu Corse marseillais.
      (***)
      Note : Je crois que quelqu’un a déjà parlé du Gang des Rivières, du Chef Lê Van Viên, dit Bảy Viễn chef des Binh Xuyên

      chimviet.free.fr/lichsu/ngcaoduc/Bay_Vien.pdf

    • #127050

      Lansdale avait de la chance parce que la majorité des peuples asiatiques de l’époque n’étaient encore que de naïfs nhà quê qui vénèrent ces occidentaux comme leurs dieux à tel point qu’ils se laissent volontairement manipuler par eux.

      PHT

    • #127086
      Bao Nhân;121379 wrote:
      Lansdale avait de la chance parce que la majorité des peuples asiatiques de l’époque n’étaient encore que de naïfs nhà quê qui vénèrent ces occidentaux comme leurs dieux à tel point qu’ils se laissent volontairement manipuler par eux.

      PHT

      Il savait certainement user de propositions qu’on ne peut pas refuser…heu,,, entre les $ et le colt 45.

    • #127085
      ngjm95;121418 wrote:
      Il savait certainement user de propositions qu’on ne refuse pas…heu,,, entre les $ et le colt 45.

      C’est une page d l’Histoire du Vietnam qui ne m’avait pas « passsionné » jusqu’ici ; avec ce topic je découvre …..!!!

      Trouvé, sur ce personnage, un passage dans ce bouquin sorti des 1969

      « VIETNAM : de la guerre française à la guerre américaine « 

      [ …Arrive à Saïgon un personnage un peu légendaire, le général William Donovan, ex-chef de l’O.S.S. pendant la guerre, et présentement ambassadeur à Bangkok.
      Il a été précédé, dans la capitale cochinchinoise, le 1er juin, par le colonel Edward G.Lansdale, de la Centale Intelligence Agency (C.I.A.).
      Lansdale, qui avait appartenu à l’O.S.S. du général Donovan, avait été mis à la disposition du gouvernement philippin(président Quirino) en 1951 pour l’aider à triompher de la rebellion Huk.
      Il avait été le conseiller efficace et écouté de Ramon Magsaysay, ministre de la Défense puis président des Philippines.
      Lansdale avait effectué une première visite en Indochine au cours de l’été 1953 et avait été plus ou moins attaché à la mission américaine auprès des autorités militaires françaises. Il s’était spécialement intéressé à la contre-guérilla et au renseignement, et avait noué des relations avec un certain nombre de politiciens vietnamiens, en particulier Phan Huy Quat du parti « Dai Viet ». C’est peu après son passage , d’autre part, que Ngo Dinh Nhu avait fondé son  » Mouvement d’union nationale pour l’indépendance et la paix ».

      En mai 1954, peu après la chute de Dien Bien Phu, Lansdale qui se trouvait encore aux Philippines, avait été convoqué à Washington pour faire un « exposé » devant un groupe spécial de fonctionnaires du Département d’Etat et de la C.I.A. que John Foster Dulles et son frère Allen, directeur de la C.I.A., venaient de créer pour s’occuper de l’Indochine. Dulles avait, selon D.Wise et T.B.Ross, participé à cette réunion.
      Lansdale avait alors quitté Washington pour Saïgon avec instruction de Dulles de se renseigner rapidement sur ce qu’on pouvait encore faire pour sauver le Viet Nam du communisme ….]

    • #127110

      marquee.jpg
      Colonel Edward Lansdale, chief of the CIA’s Saigon Military Mission, meets with Ngo Dinh Diem after the CIA entered Vietnam in 1954 to help the pro-Western Vietnamese wage political-psychological warfare. (Douglas Pike Photo Collection, The Vietnam Archive, Texas Tech Univ.)
      Le colonel Edward Lansdale, chef de la Mission militaire de la CIA à Saigon , rencontre Ngo Dinh Diem après que la CIA soit entrée au Vietnam en 1954 pour aider les Vietnamiens pro Ouest a organiser la guerre psychologique politiques. (Collection de photos Pike Douglas, Les Archives du Vietnam, Texas Tech Univ.)

      He was, for some, the genius cowboy who sometimes skirts the rules to achieve the just goals of Western democracy; for others, the embodiment of an arrogant foreign policy gone dangerously wrong.

      Il a été, pour certains, le cow-boy de génie qui bouscule parfois les règles pour atteindre les objectifs de la démocratie occidentale ; pour d’autres, l’incarnation d’une politique arrogante et étrangère devenue dangereusement erronée.

      Même au USA, on ne connait pas tout sur cette homme là…
      Certains le soupçonnait même d’avoir comploté dans l’assassinat de Kenedy pour venger l’assassinat de son « poulain » Ngo Dinh Diem :
      Edward Lansdale – Wikipedia, the free encyclopedia

      La controverse JFK

      Dans les années 1990 l’intérêt pour Lansdale a été relancé par l’inclusion d’un personnage nommé « général Y » (interprété par Dale Dye) dans le film JFK d’Oliver Stone en 1991. On laissait entendre que Lansdale était le « général Y », qui a envoyé le colonel Fletcher Prouty (Air Force), sur une fausse mission à l’étranger. Prouty était délégué à la sécurité présidentielle et la mort de Kennedy pendant son absence a éveillé les soupçons d’un complot. Cette hypothèse est inspirée par des questions sur la présence de Lansdale à Dealey Plaza soulevées par Prouty, qui prétendait avoir reconnu Lansdale dans une photo prise ce jour par un photographe du Dallas Morning News immédiatement après l’assassinat. La photo montre prétendument Lansdale s’éloignant à pied des «trois clochards» [1] qui ont été arrêtés par la police de Dallas. Prouty a travaillé à côté de Lansdale pendant 9 ans et a reconnu la forme de sa tête, sa class ring (c’est quoi?) et sa démarche. Du corps du 3emme clochard on ne voit que les pieds sur la photo. Bien de nombreuses identités ont été avancées pour le «clochard». L’identification de Lansdale par Prouty a été corroborée par le lieutenant-général Victor H. Krulak. Daniel Ellsberg, un consultant d’Oliver Stone pour le film JFK et ancien subordonné de Lansdale, affirme avoir dit à Stone de ne pas inclure ce passage dans le script, croyant Lansdale innocent de ces allégations.

      Daniel Ellsberg (celui qui a dénoncé les mensonges de la guerre sous Nixon) est quand même plus sympathique que les 2 autres mais c’est « parole d’espion » contre « parole d’espion »
      Ca serait rigolo que si Lansdale avait utilisé pour supprimer Kenedy la technique qui a été utilisé contre Ngo Dinh Diem (ne pas le prévenir d’un complot). Lansdale lui en voulait beaucoup d’avoir écouté les autres militaires qui prônaient une guerre directe et des bombardements massifs.

    • #142925

      Je viens de découvrir cette page… sait pas si ya du neuf :
      (attention, ya plein de fenêtres de pub sur ce site)
      Documents Relating to American Foreign Policy : Vietnam
      Documents Relating to the Vietnam War
      et celle là de Lansdale au President Diem :
      http://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/lansdale2.htm

      Source: U.S., Department of State, FOREIGN RELATIONS OF THE UNITED STATES, 1961-1963, Volume I
      Vietnam, 1961, Washington, DC
      Letter From the Secretary of Defense’s Deputy Assistant for Special Operations (Lansdale) to President Diem, 30 January 1961

      Washington, January 30, 1961.

      Source: Hoover Institution, Lansdale Papers, Chron File, D.

      Dear Friend: Your thoughtful kindness made the trip to Vietnam a most interesting and memorable one for me. I was happy to see you looking so well, despite the many problems you face every day, and it was a real pleasure to have had visits with you. So, thank you for all your help, for letting Nguyen Dinh Thuan go along on the 5th Military Region trip, and for the sandwiches you sent along! I know that Joe Redick would want to join me in expressing appreciation, too.

      On the way home, I stopped in Hawaii for a visit at CINCPAC. I had good talks with Admiral Felt and his staff. I called attention to the grave dangers of the current Viet Cong threat and the need for some extra attention by the U.S. He was extremely interested and, although understandably engaged with urgent duties concerning Laos, put some of his staff to work promptly on your problems. I understand that he sent General Thiemer out for a visit.

      In Washington, Secretary Gates and Deputy Secretary Douglas of Defense were most receptive to my report./2/ Douglas in particular called it to the attention of our top people at the White House and State Department. When the new Administration took office, Douglas went to considerable lengths to make our new leaders aware of the situation. He is a very staunch friend. Allen Dulles, also, has been most helpful. General Lemnitzer and Admiral Burke had been instrumental in getting me out on the trip and have taken great interest in what I reported.

      /2/See Document 2.

      The new Defense leaders (Secretary McNamara, Deputy Secretary Gilpatric, and Paul Nitze the new Assistant Secretary for ISA) all had me in for talks with them about your problems. Then, last Saturday, President Kennedy had me in for a long talk on the subject./3/He was warmly interested and asked many questions. I am sure that you can count upon him as an understanding friend and that you will be hearing further about this. It would have « warmed your heart » to have heard this conversation. So, you see, you do have some sincere friends in Washington.

      /3/See Documents 3 and 4.

      However, there will be some here who will point out that much of the danger of your present situation comes about from your own actions. They say that you try to do too many things yourself, that you refuse to give real responsibility to others and keep interfering with what they do, that you feel you are infallible personally, and that too many of your organizations like the Republican Youth Corps and the Can Lao Party are actually formed by coercion–that is, people join because they are afraid not to–rather than being genuine organizations rooted in the hearts of the Vietnamese people. I believe there will be many of these criticisms voiced in private talks here as word gets around about favorable reactions to my report.

      The best answer to these criticisms would be actions by you in Vietnam. The critics would then have to close their mouths in the face of your actions. One action would be for you to announce your reorganization of the government very soon. Also, you could make your Security Council become alive and dynamic. Please remember my suggestion: call the military commanders and province chiefs in from the 1st and 5th Military Regions–to meet with the Security Council. You could make a talk to this group, and broadcast it all over Vietnam to all of the people of Vietnam. Your country needs you to rouse spirits right now, the way Winston Churchill did for Britain at a dark hour. Your countrymen need to be told that Vietnam is in grave danger from the Communists, that the help of every citizen is welcomed by the government, and that Vietnam must and will be kept free and independent.

      After your talk to this group, it would be smart to turn the meeting over to Vice President Tho or Secretary Thuan. The meeting should be a secret one. I believe that each province chief, each responsible military commander, and the regional delegues, should report openly and frankly on the problems they have in their own areas. You did this once before, in February 1955, and it was a very wise and healthy action. You will hear many things, not only bad problems but also good ideas. So will all of those at such a meeting.

      It would help you very much if you could include some of the Americans who are trying to help you–let them attend this meeting and take notes. You can invite those you believe to be sincere. They, too, would learn a lot and would become more realistic in their work in Vietnam. I would include McGarr and Colby.

      Now, the political opposition to you worries me greatly. I have thought about it for many hours and days since leaving Vietnam. There is much ugly talk and bad feeling among many people in Saigon. It is so ugly and bad that I am afraid it will prompt some thoughtless persons to attempt another coup. You are one of the great leaders of the Free World and a friend for whom I have deep affection. So, please take my words in the friendship with which they are offered.

      Simply suppressing this political feeling of opposition by arresting people or closing down newspapers will only turn the talk into deep emotions of hatred and generate the formation of more clandestine organizations and plots to oppose you. This is so far from your real nature and your gifted talents of leadership that I know you are seeking a better solution.

      An idea suggests itself for your consideration of this problem of the political opposition. If you could get most of the oppositionists working on a program of specific ideas to save the nation, and to work on this program freely among themselves outside of the government, you would turn the major share of their political energies into constructive work. They would argue among themselves over their ideas, trying to get each other to accept these ideas, rather than spend their political energies attacking you.

      How do you do this? Perhaps you yourself cannot. But, you are the only person who can set the proper political climate for such an action. It needs you to tell the people, including the oppositionists, that Vietnam is in grave danger. It needs you to remove the lurking fear of secret arrest at night as punishment for political activity; whether such fears are based on fact or falsehood, the point is that many people believe that special police under Dr. Tuyen make political arrests at night, with the knowledge of your brother Nhu.

      Perhaps the wisest move would be to call in the younger people among the opposition. It would be best if you talked to them personally. You might tell them that Vietnam stands to lose its freedom, that all Vietnamese must go to work now to save that freedom, that you know the oppositionists have not agreed with all your programs but that running a government which is under savage Communist attack is not as simple as critics apparently think. You want people not to merely criticize their government. If they believe they have good ideas, they should write these down and agree to a program they believe would save the country. Not a Communist program, but a program by Free Vietnamese. If they go to work to write and agree upon such a program, you can assure them that you won’t stand in their way–even if it means the formation of a strong, single opposition party.

      You might talk to them, too, the way you did to me in 1955 and 1956–that your dream for Vietnam was to have two strong political parties. You might point out that you called the younger people in from the opposition groups because they are the ones who have to build the future. They will live in it. Too many of the older politicians are living in the past or are selfishly looking for power for themselves.

      Well, this became a very long letter. My suggestions were prompted by the fact that many people in Washington, just like many people in Asia, are watching you right now to see what you will do next. I am sure that whatever you do, you will do it resolutely and with wisdom. I will help to the extent that an American official can.

      With warmest and best personal wishes, as always.

      Sincerely

      Edward G. Lansdale/4/

      Brigadier General, USAF

      /4/Printed from a copy that bears this typed signature.

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