Envoyé par
robin des bois
Désolé mais je ne comprends pas bien votre interrogation svp..
- à moins que vous ne fassiez allusion à ce qui est contenu dans cette autre critique parue dans Télérama sur le même sujet et la même émission
(voir les passages en gras qui m'ont sidéré !!)
Reportage de Paul Moreira (France, 2008).
85 mn
Inédit.
Le phénomène n'est pas nouveau : comme d'autres destinations, le Cambodge est devenu un véritable supermarché du sexe, un terrain de jeu privilégié pour les pédophiles. Dans ce pays où le trafic de mineurs fait l'objet d'une « tolérance » officieuse, certaines ONG tentent de pallier les carences des pouvoirs publics. Paul Moreira a suivi sur le terrain Action pour les enfants, une organisation dont les cinquante-cinq enquêteurs locaux effectuent des missions de surveillance, accumulent des preuves, aident les victimes à porter plainte. De véritables « détectives privés humanitaires », qui se substituent à l'Etat et à une police gangrenée par la corruption.
En s'attachant à des filatures précises, en suivant le travail des hommes sur le terrain, son film dévoile la réalité d'un pays où les faux certificats d'adoption servent d'alibi facile aux prédateurs sexuels, où la pauvreté conduit les parents les plus pauvres à vendre leurs enfants sous prétexte de leur assurer un avenir meilleur. Dans le sillage des enquêteurs, Moreira intervient dans le processus, aborde au culot l'un des suspects pour l'interviewer, donne la parole à des petites victimes, filme des séquences surréalistes et parlantes : comme cette scène où la police - prévenue depuis la veille de la présence d'un pédophile présumé dans un hôtel - débarque mollement après la bataille. Finalement rattrapé, le fuyard sera interrogé, puis relâché grâce aux protections dont il bénéficie... Si elle rend hommage à l'acharnement d'un organisme qui a déjà permis l'arrestation d'une soixantaine de personnes depuis 2003, cette mise en situation glaçante traduit surtout les dysfonctionnements de tout un système et l'impossibilité d'y remédier sans volonté étatique.
Hélène Marzolf
Télérama, Samedi 8 novembre 2008