Envoyé par
Nem Chua
Tu es mieux à apprendre le mandarin. C'est en mandarin qu'il y a une parenté claire à la prononciation.
Je trouve au contraire que les mots sinovietnamiens ont une prononciation souvent plus proche du cantonnais que du mandarin. Le mandarin ayant beaucoup plus évolué au cours du temps (à cause de son expansion), perdant notamment les consonnes finales qui persistent en vietnamien, en cantonnais, ainsi qu'en coréen...
C'est d'ailleurs le mandarin que les riches Chinois et les Vietnamiens lettrés font apprendre à leurs enfants, même s'ils parlent cantonnais à la maison.
Tu parles des lettrés de quelle époque? Car aux temps féodaux du Vietnam, les lettrés parlaient probablement un chinois du Sud, et non pas le mandarin (dialecte très très récent, et pas moins oral que les autres). A l'époque l'expansion du chinois était surtout une affaire d'écriture (pas d'école obligatoire comme au XXème siècle) or l'écriture chinoise est utilisée dans de nombreuses langues différentes de la Chine (et ailleurs).
Toutes les preuves, sauf (tu le mentionnes toi-même) les tambours de Bronze, mais aussi les vestiges Chàm (partout au Centre et au Sud), et encore Óc Eo, dans le delta.
Pour oblitérer complètement le passage d'une civilisation, il aurait fallu plus de présence Chinoise.
Quant à la grammaire d'origine Khmère, je pense que c'est un peu abusif. D'une part c'est plus une syntaxe qu'une grammaire, vu sa simplicité, et puis à part quelques choix c'est vrai fondamentaux (l'ordre déterminé-déterminant, à l'inverse du Chinois), on est quand-même très proches du Chinois, par exemple dans la conception du temps, ou dans l'expression de la proximité sociale.
Je crois qu'il y a un petit amalgame dans ce paragraphe. La grammaire, c'est un ensemble de règles, ou plutôt de régularités observables dans une langue. Et parmi ces règles on trouve des règles de syntaxe, c'est à dire des constat de régularités observables quant à la valeur du positionnement des mots dans les énoncés. Et la grammaire du vietnamien est loin d'être simple, et encore moins inexistante comme beaucoup aiment le dire. C'est juste qu'une grammaire minimale est suffisante pour être compris. Mais c'est très insuffisant pour être précis.
Quant aux emprunts grammaticaux du vietnamien au chinois, il sont quand-même assez anecdotiques, et parfois de simples coïncidences (après tout, il n'y a pas 36 manières possibles d'exprimer le temps, et on peut aussi faire plein d'autres rapprochements entre le vietnamien et l'anglais... sans aller dire que ce sont des langues soeur!).
Le vietnamien est proche du chinois comme l'anglais est proche du français : ils partagent une quantité importante de leur vocabulaire évolué (souvent des mots de plusieurs syllabes), mais divergent énormément dans leurs fondements (le vietnamien populaire présente très peu de rapport avec le chinois, de même que le français populaire est bien moins perceptible pour un anglais qu'un texte parlant d'économie). Par contre, le vietnamien partage probablement plus de mécanismes linguistiques avec le khmer (mais là, je ne peux pas en juger par moi-même, je ne connais encore rien du khmer), de même que le français partage beaucoup plus de mécanismes avec l'italien qu'avec l'anglais.
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