Au fait, entre parenthèse, Dominique était membre du forumvietnam.
Etant très malade, je n'ai pas pu aller les renconter lors de leur venue à Bordeaux de toute la bande d'écrivains ... C'était en 2008 il me semble. Il y avait avec Dominique Rolland, Kim Lefèvre, & Phan Huy Duong etc...
Etaient présent cette année là aussi pendant que j'y suis :
Kim Lefèvre
Ecrivain et traductrice, auteur de "Métisse blanche"
Dominique Rolland
Ecrivain et ethnologue, auteur de "De sang mêlé"
Doan Cam Thi Poisson
Traductrice et critique littéraire
Minh Tran Huy
Rédactrice au Magazine Littéraire, auteur de "La princesse et le pêcheur"
Phan Huy Duong
Ecrivain, philosophe et traducteur
Pascal Bourdeaux
Historien des religions - Ecole Pratique des Hautes Etudes
Place de la Bourse - Bordeaux : Dominique Rolland - Kim Lefèvre & Phan Huy Duong
A mon avis, elle a sauté sur l'occasion pour écrire le livre en profitant du projet de la destruction du centre de Ste Livrade. Je pense qu'il faut comprendre dans ce sens et qu'il faut que quelqu'un en parle.
Je ne suis plus ds la course mais ce projet est devenu une réalité aujourd'hui car il me semble avoir vu des destructions sur youtube de maisons - je crois même que c'était le magasin de Gontran . Sous réserve because my memory ist ein wenig kaputt ! Quel bazar !
Nous avions tous vécu ces évennements différemment. Il est difficile de trouver le juste milieu, de relater de façon que tout le monde soit d'accord.
J'ai lu les livres de Kim, je n'ai pas été d'accord sur certains écrits de Kim mais il faut comprendre que nous n'avions pas vécu les mêmes problèmes. Elle n'a pas eu non plus une belle vie étant gamine aussi. Nous avions tous des moments de bonheur mais aussi de tristesse.
En 1956 (& même bien avant), je haïssais les français métropolitains parce que dix ans auparavant, mon père, français d'Indo, est mort par leur faute. Maintenant l'esprit s'est un peu calmé. Et puis, le métropolitain dans le temps et celui de maintenant n'est plus aussi le même mais il y a des choses qu'on ne peut oublier.
Des français qui laissaient souffrir et crever un autre français était inadmissible. Les français métropolitains nous considéraient, les français d'Indo comme des traites, comme si on était responsable de la politique de Catroux, de Decoux & même du Maréchal. Si vous avez en ce temps là, le malheur de tomber malade, ils se chargeaient de vous achever en vous privant les médicaments pour vous soigner avec pour excuse de réserver, soi-disant la priorité aux troupes de débarquement ( il faut bien soigner leurs maladies vénériennes). Les français d'Indo, vous pouviez crever faute de soins, ils s'en foutent littérallement. Il suffisait en ce temps une ou deux piqures de pénicilline, mon père avait un abcès au fesse suite à une piqure mal désinfectée. C'est comme cela que mon père est décédé un mois de mars 1946 à l'hôpital Grall à Saigon. Ma haine vis à vis de ces gens sont indélibiles - la génération suivante oubliera tout mais moi, jamais de ma vie.
Cette haine a été multiplié par deux le jour où un métro m'avait traité de bougnoule de nha quê, je n'avais que 12 ans environs... Il faut savoir que j'ai été enfermé par les troupes françaises d'occupation, dans un poste du côté de Bien Hoa pendant une journée. J'avais vers les 11 ans.
Bouddha a dit que rien ne sortirait de bon si on persiste dans la haine. Dur, dur la vie !
En résumé :
C'est la raison pour laquelle que j'ai dit que nous ressentons pas tous la même chose, c'est suivant notre vécu.
Mon père, le pauvre, avait fait le projet de se replier dans le midi de la France d'où ses parents étaient originaires - la belle ville de Marseille mais hélas! Il n'a jamaais pu revoir la terre de ses ancêtres. Maintenant avec tout le chamboulement des cimetières à Tân So Nhut, je ne sais même pas où il se repose. Ils ont fait des arrangements du temps de Chirac avec le cimetière militaire mais pour les civils rien. Quantité négligeable !
J'ai toujours depuis tout gamin, eu cette mentalite, cette façon de penser et de raisonner mais pour les autres membres de ma famille, c'est une autre histoire. C'est la raison pour laquelle que nous ne discutons jamais sur ces sujets. De plus, je suis (ou plutôt j'étais) de tempérament très susceptible. Le Viêt Nam est tout pour moi. Personne ne me fera dévier de ma façon de penser.
Elle est belle cette citation :
"[...] Il y a des mots qui ne sont pas comme les autres, des mots qui possèdent une valeur particulière connue des seuls initiés."
- Milan Kundera