Catastrophe ferroviaire en Chine: le rapport officiel confirme la thèse de l’erreur humaine
Posted on 19 septembre 2011
Le rapport soumis ce vendredi 16 septembre 2011 à l’approbation du Conseil d’Etat à Pékin insiste notamment sur une erreur de management des responsables du bureau du rail de Shanghai. L’accident du 23 juillet dernier, près de la gare de Wenzhou, a fait officiellement quarante morts et près de 200 blessés. Depuis l’accident, les autorités affirment que les équipements et la technologie des trains chinois ne sont pas en cause, c’est à nouveau le cas aujourd’hui.
Le Conseil d’Etat a jusqu’à fin septembre pour donner son accord. Mais la thèse officielle a peu de chance d’évoluer d’ici là. Ces 100 pages de rapport viennent confirmer ce qui a été dit depuis le début. Le premier responsable de la catastrophe serait bien la foudre, particulièrement violente ce jour là dans le ciel de Wenzhou. Les éclairs ont frappé à 100 reprises et en moins de sept minutes le système de signalisation, affirme le document.
Ce système est encore utilisé dans cinquante-huit stations. Il ne serait donc pas responsable, estiment les enquêteurs, qui privilégient la météo et l’erreur humaine souvent mises en avant dans les accidents d’avions mais plus rarement lors de collisions ferroviaires. Les équipes de la gare de Wenzhou située près du lieu du drame et mises en cause dans un premier temps, seraient désormais hors de cause.
« Trou noir » dans la prise de décision
L’erreur a été commise un échelon au-dessus, au niveau du bureau du rail de Shanghai qui aurait laissé le service continuer tout en étant au courant du dysfonctionnement. Trois dirigeants du bureau ont d’ailleurs été contraints de démissionner au lendemain de l’accident. Manque de coordination entre la régulation, les pilotes et les équipes de maintenance, jeunes recrues ne disposant pas de l’expérience nécessaire, il y a eu un « trou noir » dans la prise de décision notent les rédacteurs.
« Notre technologie est bonne. Nos machines sont saines. Nos employés travaillent dur. Mais tout cela n’a pas permis d’éviter la tragédie liée à un mauvais management », poursuit Wang Mengshu, le responsable de l’enquête. Cinquante-quatre trains de la série CRH380BL ont été rappelés au garage le 12 août dernier pour un check-up complet.
Selon le rapport présenté ce vendredi, les équipements du nouveau train rapide Pékin-Shanghai sont donc hors de cause. Cette erreur humaine circonscrite au bureau de Shanghai permet aussi d’éviter que de nouvelles têtes tombent en plus haut lieu, indiquaient ce matin des internautes en colère.
Par RFI