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Courrier du Vietnam
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Opinion Les salaires en adéquation avec les compétences des travailleurs - 11/05/2011
Le salaire de base a récemment fait l'objet d'un rajustement, passant de 730.000 à 830.000 dôngs par mois. Mais dans le contexte actuel où l'inflation est élevée, les salariés ont de plus en plus de difficultés à s'en sortir.
Que font les services compétents pour que les salaires puissent garantir les besoins vitaux des travailleurs ? Tông Thi Minh, directrice du Département du travail et du salaire, relevant du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, a accordé au journal Thoi bao Kinh tê Viêt Nam une interview sur ce sujet sensible.
* En conséquence de la forte inflation, le salaire de base a été récemment revu à la hausse. Pourriez-vous faire part des mesures prises par le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales pour concilier salaire "réel" et salaire "reçu" ?
Selon les arrêtés 107 et 108 du gouvernement, le salaire de base dans les entreprises a été rajusté depuis 1er janvier dernier en fonction de chaque région. Et depuis le 1er mai, le salaire de base à l'échelle nationale a été porté de 730.000 dôngs à 830.000 dôngs par mois. Le nouveau seuil de 830.000 dôngs ne fera peser aucune menace sur le budget de l'État, tout en garantissant la pérennité des emplois.
Selon le projet de réforme des politiques salariales et des assurances sociales période 2008-2012, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales se base sur le Produit intérieur brut, l'indice des prix à la consommation et l'augmentation de la rémunération sur le marché pour élaborer les plans du rajustement du salaire minimum échelonnés selon chaque modèle d'entreprise. Ces plans seront soumis au gouvernement de sorte qu'ils entrent en vigueur en 2012.
Récemment, le ministère a réalisé une enquête sur le travail, le salaire et les assurances sociales pour rajuster annuellement le salaire de base et l'uniformiser quel que soit le type d'entreprise. Cette enquête a aussi été lancée pour déterminer les politiques du travail, du salaire et des assurances sociales, mais aussi pour publier des données sur le salaire moyen versé en fonction de certains métiers afin que les travailleurs puissent les consulter.
En 2011 et dans les années qui viennent, le ministère continuera à réaliser des enquêtes à une échelle et une fréquence plus élevées.
* Quels sont les résultats de la récente enquête ?
Nous avons mené cette enquête dans plus 1.500 entreprises (publiques, privées, par actions à participation étatique, d'investissement direct étranger) qui embauchent de 10 à plus de 14.400 travailleurs, ce dans 15 provinces et villes représentatives de huit zones du pays.
Les résultats montrent que le salaire moyen des travailleurs en 2010 a eu tendance à s'accroître, mais de manière hétérogène.
Exemple : le salaire moyen des travailleurs dans les entreprises était de 3,2 millions de dôngs/mois, soit une hausse de 10,3% par rapport à 2009.
Il était de 3,8 millions de dôngs dans les entreprises étatiques (+ 8,6%) et de 3,3 millions de dôngs dans les entreprises par actions détenues par l'État (+ 10%). Tandis que le salaire des employés des entreprises étrangères était de 3 millions (+ 11,1%) et de 2,8 millions de dôngs dans les entreprises privées (+12,5%).
Le salaire moyen dans certains secteurs était assez élevé : 9,2 millions de dôngs dans l'industrie minière et la métallurgie ; 7,6 millions de dôngs dans le secteur bancaire ; 7 millions de dôngs dans le secteur pharmaceutique. Tandis que dans d'autres secteurs de sous-traitance comme textile-habillement, chaussures-sandales, transformation alimentaire..., la moyenne oscillait entre 2,1 et 2,3 millions de dôngs par mois.
* Ce sont les qualifications des travailleurs qui doivent justifier les différences en terme de salaire. Par conséquent, que font les services de gestion y parvenir ?
Comme je l'ai dit précédemment, 2010 a été une année marquée par la forte hausse de l'indice des prix à la consommation (11,75%). L'augmentation salariale ne faisait que pallier ce que gagnait réellement le travailleur en comparaison avec 2009, sans pour autant accroître son pouvoir d'achat. En outre, il faut aussi souligner que l'écart de revenu observé en fonction de la profession, du secteur, du niveau... a tendance à s'agrandir. Cela montre que les entreprises s'intéressent davantage à attirer le personnel qualifié à travers de leurs politiques salariales. Cependant, cet écart est au seuil bas dans les entreprises publiques. Ainsi les services compétents d'État doivent-ils continuer à examiner, revoir et perfectionner le mécanisme de gestion des travailleurs en général et les politiques salariales en particulier pour ces entreprises, afin de s'assurer que les salaires sont en adéquation avec les compétences et les qualifications des personnes qu'elles emploient.
Tùng Chi/CVN
11/5/2011