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L’éducation des enfants

Divers Discussion Libre L’éducation des enfants

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Vous lisez 13 fils de discussion
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    Messages
    • #98077

      Je ne sais plus qui disait :

      « Lorsque j’avais 20 ans et pas d’enfants, j’avais beaucoup de théories sur l’éducation. Maintenant j’ai 30 ans et 3 enfants et plus de théorie du tout ».

    • #98084

      :bye:Ce n’est pas de théorie, mais un enfant possède 2 fois plus de neurones qu’un adulte (200 milliards au lieu de 100) et au cours de son apprentissage de la vie : marcher, jouer, s’amuser, etc. l’enfant élimine au fur et à mesure les neurones et ne garde que la moitié ! Les connexions d’un neurone à l’autre se fait (plus ou moins riche, souple ou rigide ou absence de connexion ?) selon l’apprentissage …

    • #98088
      Nem Chua
      Participant

        Dokuan, je crois que toutes les théories et connaissances sur la pérennité des neurones sont en cours de réforme rapide: on a trouvé que le corps continuait à produire des neurones et à les mettre au travail pendant toute la vie.

        Pour ma part, mes filles étaient jusqu’aujourd’hui à l’école vietnamienne, ce qui convenait très bien à mes idées d’intégration, mais moins à leur espoir d’avenir. Elles sont aujourd’hui à une école internationale de qualité qui vient d’ouvrir à Cần Thơ. Elles y fréquenteront les enfants de gens de pouvoir plus que d’intellectuels, et donc probablement plus matérialistes, mais elles y recevront une formation solide en anglais comme en vietnamien, et de toutes les manières étaient déjà probablement plus fortes en français que les profs à l’école Viet.

        Comme quoi je rejoins celui que citait Abgech, à 10 ans près.

      • #98092
        Nem Chua;89899 wrote:
        Dokuan, je crois que toutes les théories et connaissances sur la pérennité des neurones sont en cours de réforme rapide: on a trouvé que le corps continuait à produire des neurones et à les mettre au travail pendant toute la vie.

        Je crois que tu te trompes … il s’agit de la plasticité, la capacité d’un neuronne de croître. Ce qui fait qu’avec l’effort, la volonté certains neuronnes sont capable de réparer :bye:

      • #98097

        Brièvement, parce que je suis attendu sur le pont d’un bateau, plus que le nombre de neurones, c’est le nombre des connexions (synapses) qui font la richesse d’un cerveau. Je ne suis pas un spécialiste de la chose. Je viens peut-être de dire une grosse ânerie.

      • #98099
        Nem Chua
        Participant

          Un neurone n’a pas de volonté. C’est un transistor dont le collecteur s’appelle synapse. Peut-être sont-ils capables de se réparer, je ne sais pas.

          Mais je ne parlais pas de ça, si tu lis juste.

        • #98101
          dokuan;89903 wrote:
          Je crois que tu te trompes … il s’agit de la plasticité, la capacité d’un neuronne de croître. Ce qui fait qu’avec l’effort, la volonté certains neuronnes sont capable de réparer :bye:

          Il me semblait que la plasticité concernait plutôt le cerveau en lui-même, c’est sa capacité à s’adapter et à réorganiser les connexions entre les neurones ?

        • #98105
          Nca78;89913 wrote:
          Il me semblait que la plasticité concernait plutôt le cerveau en lui-même, c’est sa capacité à s’adapter et à réorganiser les connexions entre les neurones ?

          Les neuronnes peuvent s’allonger (c’est la plasticité) permettant de rejoindre d’autres neuronnes, c’est la raison pourquoi certains paralysés remarchent apres de long mois dans une chaise roulante. Pour cela la volonté, l’envie, la joie de vivre et surtout l’entourage familial qui joue un rôle important dans la guérison ! C’est exceptionnel mais ça existe … Un accident peut entrainer la rupture d’un certain nombre de connexions entre neuronnes, la plasticité c’est la capacité de rétablir ces connexions.

        • #98113

          sur le lien cité par Dokuan:

          « questions sur l’éducation des enfants »

          La psychologue Sylviane Giampino et la neurobiologiste Catherine Vidal sortent ces jours un ouvrage intitulé «Nos enfants sous haute surveillance» (éd. Albin Michel) afin de dénoncer l’idée «saugrenue» selon laquelle «chez un tout petit enfant, ou un bébé, et même avant la naissance, on pourrait prédire qu’un enfant sera un fauteur de troubles».

          Conséquence de ce «retour en force de ces idées déterministes qui prétendant que le devenir d’un enfant serait inscrit dans son cerveau ou dans ses gènes», particulièrement dans le débat sur la prévention de la délinquance, on se tourne de plus en plus tôt vers la médicamentalisation (ritaline) ou les techniques d’imagerie cérébrale. Une tendance que Sylviane Giampino et Catherine Vidal jugent alarmante. Pour elles, «un enfant grandit et construit sa personnalité à partir de ce qu’il est et de ceux (et ce) qui l’entourent».

          je vous fais parvenir quelques textes en réponse la proposition de loi sur la prévention de la délinquance chez les enfants.

          Texte de la pétitionSigner la pétitionListe des signatairesNombre de signataires : 195958
          veilleetproposeR.jpg

          Le collectif Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans

           Des professionnels de l’enfance et de la famille, des citoyens se sont levés pour défendre ensemble une conception globale de la prévention dans le domaine psychologique : non prédictive, prévenante, humanisante et efficace.

           Ils mettent en question les concepts, les méthodes et les conclusions de l’expertise de l’Inserm sur « le trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent » (septembre 2005) et leur traduction dans la loi de mars 2007 sur la prévention de la délinquance.

           Ils s’opposent aux tentatives de stigmatisation et de fichage qui menacent gravement la liberté des enfants et des familles et les espaces de soin et de prévention.

           Au printemps 2006, le gouvernement recule : avec ses 200 000 signataires, Pasde0deconduite obtient le retrait de l’article de la loi sur la prévention de la délinquance, qui préconisait le dépistage des enfants turbulents dès l’âge de 36 mois.

           Le 14 novembre 2006, suite au débat soutenu par Pasde0deconduite, l’Inserm s’engage à reconsidérer les méthodes de ses expertises en santé mentale.

           Malgré tout, les approches réductrices et déterministes de la vie psychique des enfants restent actives dans les pratiques, les recherches et les politiques.

          (…)
          Cliquez sur ce lien pour accéder au curriculum vitae complet de
          Pasde0deconduite

          « Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans » : le débat scientifique et de société porte ses fruits .

          Fin 2005, l’Inserm publie une expertise sur le « trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent ». Etablissant une corrélation entre des difficultés psychiques de l’enfant et une évolution vers la délinquance, elle préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge. Au même moment, un plan gouvernemental de prévention de la délinquance prône une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance.

          Janvier 2006, l’appel « Pas de conduite pour les enfants de trois ans » est lancé. Il dénonce une déviation prédictive de la prévention et s’élève contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social. Il appelle à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants.

          Très vite porté par près de 200 000 signataires, l’appel suscite un débat scientifique et de société d’une ampleur sans précédent, témoignant massivement d’un double refus : refus d’une prévention prédictive, du déterminisme biologique et du conditionnement car à trois ans, tout n’est pas joué ; refus ensuite, que la politique de sécurité s’empare des domaines qui relèvent de la politique de santé, notamment du dépistage précoce de problèmes psychologiques.

          Juin 2006, « Pas de 0 de conduite » publie un premier ouvrage[1], tient colloque[2] et organise un débat national poursuivant la critique du rapport Inserm et dénonçant sa récupération politique. Le gouvernement annonce alors le retrait de l’article sur le dépistage précoce du projet de loi prévention de la délinquance et renonce à l’idée d’un carnet de comportement dès la maternelle. Dans le même temps, la validité scientifique de l’expertise de l’Inserm est de plus en plus contestée par l’immense majorité des professionnels concernés, par de très nombreux chercheurs et par de larges secteurs de l’opinion publique et des familles. Notamment, la pertinence de la notion même de « trouble des conduites ».

          A la demande du ministre de la santé, saisi par Pasde0deconduite, l’Inserm organise un colloque le 14 novembre 2006. C’est quasiment à une contre-expertise collective sur la question du dépistage des « troubles des conduites » de l’enfant que se livrent tous les grands noms de la pédopsychiatrie française, et des pédiatres, psychologues, sociologues, épidémiologistes… Ce colloque dégage un rejet quasi unanime à l’égard des préconisations de dépistage précoce de la délinquance, d’un dépistage centré sur les seuls symptômes visibles, d’une approche sécuritaire des difficultés de santé.

          Tous les professionnels s’accordent sur la nécessité d’une prévention globale des troubles, dans le respect de l’humanité et de la singularité de l’enfant comme de sa famille.
          L’Inserm fait son « mea culpa » : dans sa conclusion, son porte parole annonce que les méthodes de travail des expertises Inserm dans le domaine psychique seront revues. Il y aura notamment prise en compte de la diversité des approches épistémologiques et pratiques, comme de l’expérience des acteurs de terrain et de l’apport des sciences humaines et sociales concernées par les problématiques considérées.

          Février 2007, le Comité consultatif national d’éthique rend un avis[3] qui confirme les problèmes éthiques posés par le rapport Inserm. Le CCNE estime notamment qu’ « une approche visant à prédire une évolution vers des formes violentes de délinquance à partir de troubles précoces du comportement n’est pas pertinente sur le fond en l’état actuel des connaissances et doit donc être proscrite (…) Le développement d’une réflexion sur la différence entre prédiction, accompagnement, et prévention devrait être encouragé dans tous les secteurs de la société, en particulier ceux qui sont impliqués dans la prise en charge de l’enfance ».

          2007-2008, les questions de politiques et de recherche en prévention psychologique, soin et éducation, restent plus que jamais d’actualité : la publication en février 2007 d’une nouvelle expertise de l’Inserm sur les troubles de l’apprentissage chez l’enfant est loin de correspondre aux engagements pris.

          Par ailleurs, sur le terrain, apparaissent des questionnaires de comportement lors de bilans de santé en école maternelle, des projets de recherche intrusifs et stigmatisants sur des difficultés des enfants ou encore des programmes de formation des personnels de crèche au conditionnement des tous-petits par un « développement des habiletés éducatives » qui s’apparente au formatage de comportements. Ils ont provoqué de vives réactions des associations de parents ou de professionnels. L’instrumentalisation de la recherche s’est à nouveau manifestée avec la mise en avant par des responsables politiques d’approches exclusivement neuro-biologiques des difficultés en lecture ; la promotion de thèses favorables à l’origine biologique des comportements humains s’est exprimée dans le débat public quant à la détermination prétendument génétique de la pédophilie.
          Enfin, la loi votée sur la prévention de la délinquance épingle toujours plus les enfants et les familles en difficulté psychologique ou sociale. Elle fragilise encore le travail des professionnels chargés de les aider en remettant en question le secret professionnel.

          C’est pourquoi, Pasde0deconduite persiste et signe. Depuis 3 ans, le collectif poursuit son travail et ses actions. Le débat scientifique s’approfondit : tenue d’un 2ème colloque en novembre 2007 et publication de l’ouvrage « Enfants turbulents : l’enfer est-il pavé de bonnes préventions ? »[4] . Le collectif inscrit aussi son action dans les enjeux de société où une prévention éthique et humanisante envers les enfants risque d’être mise à mal : défense du secret professionnel dans la sphère de la santé et de l’action sociale (lettre ouverte aux candidats à ce sujet lors des présidentielles 2007), refus de mesures préjudiciables au développement psychique des enfants (assimilation de la difficulté scolaire au handicap, fichage du recours aux structures d’aide pour les enfants dans « Base-élèves », droit de vivre en famille remis en cause pour les enfants de sans papiers, tentations de privilégier la réponse répressive plutôt qu’éducative dans la protection judiciaire de la jeunesse…).
          Face au tentatives toujours actives d’approches prédictives et normatives des difficultés des enfants, Pasde0deconduite poursuit son action pour promouvoir une prévention et des soins psychologiques sur la base d’une approche globale, prévenante, humanisante et éthique.

          [1] Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans ! Ouvrage collectif. Toulouse, Erès. 2006, 240p

          [2] Prévention, dépistage des troubles du comportement chez l’enfant ? Actes du colloque Pasde0deconduite du 17/6/2006, Société française de santé publique, Collection Santé & Société, n°11 novembre 2006

          [3] [URL= »http://www.pasde0deconduite.ras.eu…. »]http://www.pasde0deconduite.ras.eu….[/URL]

          [4] Enfants turbulents : l’enfer est-il pavé de bonnes préventions ? Ouvrage collectif, Actes du 2ème colloque Pasde0deconduite du 10 novembre 2007. Toulouse, Erès, 2008, 300p.

        • #98114

          Appel en réponse à l’expertise INSERM sur le trouble des conduites chez l’enfant

          Retour au site
          Signer la pétitionVoir les signataires

          Appel à l’initiative des premiers signataires suivants : Dr Christine Bellas-Cabane (pédiatre, présidente du syndicat national des médecins de PMI), Dr François Bourdillon (président de la société française de santé publique), Dr Marie-Laure Cadart (médecin, anthropologue, syndicat national des médecins de PMI), Michèle Clément (secrétaire générale du syndicat national des psychologues), Dr Yvonne Coinçon (pédopsychiatre, association des psychiatres de secteur infanto-juvénile), Jean-François Cottes (psychologue clinicien, psychanalyste, InterCoPsychos, Institut de Jeunes Sourds de Clermont-Ferrand), Pr Boris Cyrulnik (neuropsychiatre et éthologue), Pr Pierre Delion (chef de service de pédopsychiatrie au CHU de Lille), Danièle Delouvin (psychologue, présidente d’A.NA.PSY.p.e. – association nationale des psychologues pour la petite enfance), Dr Michel Dugnat (pédopsychiatre, unité parents-bébés hôpital de Montfavet), Dr Marie-Thérèse Fritz (pédiatre, syndicat national des médecins de PMI), Sylviane Giampino (psychanalyste, psychologue petite enfance, fondatrice d’A.NA.PSY.p.e.), Pr Bernard Golse (chef de service de pédopsychiatrie CHU Necker-enfants malades, professeur Université Paris V), Pr Roland Gori (psychanalyste, professeur d’université), Pr Catherine Graindorge (chef de service de pédopsychiatrie Fondation Vallée, professeur Université Paris XI), Pr Philippe Gutton (pédopsychiatre, professeur des universités), Alberto Konicheckis (maître de conférences en psychologie clinique, Université de Provence), Dr Sophie Lemerle (pédiatre hospitalière, présidente de la société française de santé de l’adolescent), Dr Evelyne Lenoble (pédopsychiatre, hôpital Sainte-Anne), Pr Roger Misès (professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université Paris XI), Pr Martine Myquel (présidente de la société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et des disciplines associées), Gérard Neyrand (professeur de sociologie Université Toulouse III), Dr Pierre Paresys (Union syndicale de la psychiatrie), Danielle Rapoport (psychologue clinicienne, association Bien-traitance formation), Elisabeth Roudinesco (historienne, directrice de recherches Université Paris VII), Dr Pierre Staël (président du syndicat des psychiatres français), Dr Pierre Suesser (pédiatre, syndicat national des médecins de PMI).

          Le gouvernement prépare actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prône notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance. Dans ce contexte la récente expertise de l’INSERM, qui préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge, prend un relief tout particulier.

          Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité. Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme » et la notion « d’héritabilité (génétique) du trouble des conduites ». Le rapport insiste sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéroagressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc. Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ?

          Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de neuropsychologie comportementaliste qui permettent de repérer toute déviance à une norme établie selon les critères de la littérature scientifique anglo-saxonne. Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d’enfant risquent d’être interprétés comme l’expression d’une personnalité pathologique qu’il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie. A partir de six ans, l’administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs devrait permettre de venir à bout des plus récalcitrants. L’application de ces recommandations n’engendrera-t-elle pas un formatage des comportements des enfants, n’induira-t-elle pas une forme de toxicomanie infantile, sans parler de l’encombrement des structures de soin chargées de traiter toutes les sociopathies ? L’expertise de l’INSERM, en médicalisant à l’extrême des phénomènes d’ordre éducatif, psychologique et social, entretient la confusion entre malaise social et souffrance psychique, voire maladie héréditaire.

          En stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme facteurs prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est nié et la pensée soignante robotisée.
          Au contraire, plutôt que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaître la souffrance psychique de certains enfants à travers leur subjectivité naissante et de leur permettre de bénéficier d’une palette thérapeutique la plus variée.
          Pour autant, tous les enfants n’en relèvent pas et les réponses aux problèmes de comportement se situent bien souvent dans le domaine éducatif, pédagogique ou social.

          Cette expertise INSERM intervient précisément au moment où plusieurs rapports sont rendus publics au sujet de la prévention de la délinquance. On y lit notamment des propositions visant à dépister dès les trois premières années de leur vie les enfants dont l’« instabilité émotionnelle (impulsivité, intolérance aux frustrations, non maîtrise de notre langue) (va) engendrer cette violence et venir alimenter les faits de délinquance ». On assiste dès lors, sous couvert de « caution scientifique », à la tentative d’instrumentalisation des pratiques de soins dans le champ pédopsychiatrique à des fins de sécurité et d’ordre public. Le risque de dérive est patent : la détection systématique d’enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, au prétexte d’endiguer leur délinquance future, pourrait transformer ces établissements de lieux d’accueil ou d’éducation en lieux de traque aux yeux des parents, mettant en péril leur vocation sociale et le concept-même de prévention.

          Professionnels, parents, citoyens, dans le champ de la santé, de l’enfance, de l’éducation, etc. :
          – Nous nous élevons contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social.
          – Nous refusons la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social.
          – Nous nous engageons à préserver dans nos pratiques professionnelles et sociales la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif… vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement.
          Nous en appelons à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice…) et quant aux interrelations entre ces acteurs.

          Contact : [email protected]

        • #98120

          J’ai déjà signé il y a quelques années … et avais dénoncé à l’époque l’aberration d’une publication d’un labo INSERM sur la délinquance précoce. Récemment fin 2007, un autre « scientifique » sous couvert gouvernemental avait affirmé que « l’interdiction de fumer dans les lieux publics a pour conséquence l’abaissement des risques d’accidents cardio-vasculaires » sans aucune étude sérieuse !

        • #98127
          Ti Ngoc;89928 wrote:
          Le gouvernement prépare actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prône notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance. Dans ce contexte la récente expertise de l’INSERM, qui préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge, prend un relief tout particulier.

          Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité. Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme » et la notion « d’héritabilité (génétique) du trouble des conduites ». Le rapport insiste sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéroagressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc. Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ?

          Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de neuropsychologie comportementaliste qui permettent de repérer toute déviance à une norme établie selon les critères de la littérature scientifique anglo-saxonne. Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d’enfant risquent d’être interprétés comme l’expression d’une personnalité pathologique qu’il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie. A partir de six ans, l’administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs devrait permettre de venir à bout des plus récalcitrants. L’application de ces recommandations n’engendrera-t-elle pas un formatage des comportements des enfants, n’induira-t-elle pas une forme de toxicomanie infantile, sans parler de l’encombrement des structures de soin chargées de traiter toutes les sociopathies ? L’expertise de l’INSERM, en médicalisant à l’extrême des phénomènes d’ordre éducatif, psychologique et social, entretient la confusion entre malaise social et souffrance psychique, voire maladie héréditaire.

          En stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme facteurs prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est nié et la pensée soignante robotisée.
          Au contraire, plutôt que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaître la souffrance psychique de certains enfants à travers leur subjectivité naissante et de leur permettre de bénéficier d’une palette thérapeutique la plus variée.
          Pour autant, tous les enfants n’en relèvent pas et les réponses aux problèmes de comportement se situent bien souvent dans le domaine éducatif, pédagogique ou social.

          Cette expertise INSERM intervient précisément au moment où plusieurs rapports sont rendus publics au sujet de la prévention de la délinquance. On y lit notamment des propositions visant à dépister dès les trois premières années de leur vie les enfants dont l’« instabilité émotionnelle (impulsivité, intolérance aux frustrations, non maîtrise de notre langue) (va) engendrer cette violence et venir alimenter les faits de délinquance ». On assiste dès lors, sous couvert de « caution scientifique », à la tentative d’instrumentalisation des pratiques de soins dans le champ pédopsychiatrique à des fins de sécurité et d’ordre public. Le risque de dérive est patent : la détection systématique d’enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, au prétexte d’endiguer leur délinquance future, pourrait transformer ces établissements de lieux d’accueil ou d’éducation en lieux de traque aux yeux des parents, mettant en péril leur vocation sociale et le concept-même de prévention.

          Professionnels, parents, citoyens, dans le champ de la santé, de l’enfance, de l’éducation, etc. :
          – Nous nous élevons contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social.
          – Nous refusons la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social.
          – Nous nous engageons à préserver dans nos pratiques professionnelles et sociales la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif… vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement.
          Nous en appelons à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice…) et quant aux interrelations entre ces acteurs.

          Contact : [email protected]

          Cela rappelle un peu les programmes politiques eugénistes, mais beaucoup plus raisonnables. Car, ici on propose d’éradiquer prématurément les symptômes par le processus rééducationnel et psychothérapeutique. Ce qui marque en fait une grande différence à ceux que certains états d’Europe et d’Amérique du Nord ont essayé de mettre en pratique, mais ça s’est soldé par un désastre notamment sur le plan éthique.
          Noter que les eugénistes d’avant guerre voulaient régler les problèmes en amont en suggérant la stérilisation les couples jugés possédant insuffisamment de patrimoines génétiques pouvant donner naissance aux enfants aptes à devenir plutard bons citoyens et physiquement répondant au canon aryen.
          Mais, il faut dire que parmi les états séduits par l’eugénisme, seul l’Allemagne hitlérienne l’a appliqué d’une manière vraiment radicale et sans aucun garde-fou, la conduisant ainsi vers une dérive raciale et raciste et enfin ethnocide.

          BN

        • #98129

          Et ensuite mettre en prison des bébés de moins de 3 ans !

          Vos questions sur l’éducation des enfants sur 20minutes.fr

        • #98361

          La suppression du Défenseur des enfants passe mal

          Par Reuters, publié le 16/09/2009 à 19:36

            PARIS – Des associations s’alarment de la suppression du poste de Défenseur des enfants, dont la spécificité disparaîtra au profit d’un Défenseur des droits aux prérogatives plus larges.

          [IMG]http://www.lexpress.fr/reuters/une/2009-09-16T173643Z_01_APAE58F1CXB00_RTROPTP_3_OFRTP-FRANCE-ENFANTS-DROITS-20090916.JPG[/IMG] L’actuelle Défenseur des enfants, Dominique Versini, s’est élevée dans un communiqué contre la probable disparition de son poste. Des associations s’alarment également de sa suppression. Le poste de Défenseur des enfants, créé par la loi du 6 mars 2000, est une autorité indépendante dédiée à la protection de l’enfance et s’appuyant sur soixante correspondants territoriaux. Un poste de Défenseur des droits, aux prérogatives plus larges, devrait le remplacer. (Reuters/Charles Platiau)

          L’actuelle titulaire du poste, Dominique Versini, s’est élevée dans un communiqué contre la probable disparition de son poste, qu’elle affirme avoir découvert « avec stupeur« .
          Elle souligne n’avoir été à aucun moment « ni consultée, ni auditionnée » sur ce sujet malgré ses demandes de rendez-vous auprès de l’exécutif.
          Le poste de Défenseur des enfants, créé par la loi du 6 mars 2000, est une autorité indépendante dédiée à la protection de l’enfance et s’appuyant sur soixante correspondants territoriaux.
          Or, deux projets de loi examinés en Conseil des ministres le 9 septembre prévoient de dissoudre cette instance pour créer un poste plus large de Défenseur des droits.
          La création de cette nouvelle autorité administrative indépendante, inspirée par les « ombudsmen » d’Europe du Nord, vise à un meilleur respect des droits des citoyens.
          « Mais elle a pour conséquence de supprimer la fonction de défenseur des enfants« , déplore l’association France Terre d’Asile.
          « En cette année où nous fêtons le 20e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, la suppression de cette institution serait un mauvais signe adressé aux citoyens français et aux institutions en charge de cette question« , écrit-elle dans un communiqué.
          INSTITUTION EMBLÉMATIQUE
          Jean-Paul Bret, ancien député et rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les droits de l’enfant, juge la décision du gouvernement « consternante« .
          « A quelques semaines du vingtième anniversaire de la convention internationale des droits de l’enfant, le gouvernement porte un coup fatal aux droits des enfants en supprimant le « Défenseur des enfants », estime-t-il.
          Pour Jean-Paul Bret, cette institution était « la plus emblématique » des 40 propositions que contenait le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’état des droits de l’enfant en France.
          Il souligne qu’en presque dix ans d’existence, les deux défenseurs des enfants successifs, Claire Brisset, puis Dominique Versini, ont reçu et traité près de 20.000 réclamations individuelles et ont proposé des dizaines de réformes législatives.
          La FSU, principal syndicat d’enseignants du second degré. dénonce « le procédé cavalier et l’absence de toute concertation sur ce sujet » et dit s’inquiéter « de la menace qui pèse sur une instance indépendante dédiée spécifiquement aux enfants« .
          Pour Roland Muzeau, porte-parole des députés communistes, républicains et du Parti de gauche, « sous couvert de mettre en place un Défenseur des droits, les enfants vont se voir privés d’un interlocuteur particulier et de l’appui spécifique dont ils disposaient depuis l’adoption de la loi du 6 mars 2000« .
          Dominique Versini critique en outre le nouveau poste de Défenseur des droits qui sera créé, estimant qu’il aura des compétences trop limitées.
          Selon elle, il exclut ainsi « la protection de droits aussi fondamentaux pour nos concitoyens que ceux concernant les discriminations, le contrôle des lieux privatifs de liberté, la protection de la vie privée menacée par la multiplication des fichiers informatiques.« 
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