Aller au contenu

L’ogre chinois n’est pas le bienvenu (article Courrier International)

Actualités Vietnam L’actualité générale du Vietnam L’ogre chinois n’est pas le bienvenu (article Courrier International)

  • Ce sujet est vide.
Vous lisez 8 fils de discussion
  • Auteur
    Messages
    • #5744
      Bonjour à tous,
      voilà déjà plusieurs mois que je ne suis pas venu sur le forum. Je suis ravi de voir que les discussions sont toujours animées.
      Je voudrais vous montrer un article intéressant paru dans le Courrier International n°975 (p.27) sur l’influence de la Chine au Vietnam. Avez-vous entendu parlé de ce projet de mines de bauxite ?
      Même si la situation est très différente, l’influence de la Chine se fait aussi sentir ici en Corée du Nord, et la situation politique est grandement influencée par les intérêts du voisin chinois.
      Noël
      L’ogre chinois n’est pas le bienvenu
      La défiance des Vietnamiens à l’égard du voisin du nord est ancienne. Mais les récentes tentatives de celui-ci pour étendre sa sphère d’influence attisent les inquiétudes.
      ASIA TIMES ONLINE
      Bangkok, Hong Kong

      S’il existe un sentiment commun aux Vietnamiens de tous horizons, qu’ils vivent au pays ou à l’étranger, c’est sans aucun doute la méfiance envers la Chine. Depuis des temps immémoriaux, pour tout ce qui touche à la sécurité nationale, ils observent avec attention le grand voisin du nord. Même s’ils sont extrêmement fiers de leurs victoires contre les envahisseurs étrangers tout au long de leur histoire, le souvenir de mille ans de domination chinoise demeure suffisamment douloureux pour qu’ils restent constamment sur leurs gardes. Et, sur trois points, l’évolution récente de la situation les incite à redoubler de vigilance.

      En premier lieu, la participation chinoise au projet d’exploitation de mines de bauxite [servant à la fabrication d’aluminium] dans les provinces de Lam Dong et de Dak Nong [cette dernière abritant à elle seule 3,4 des 5,5 milliards de tonnes des réserves du pays], sur les hauts plateaux du centre, provoque une levée de boucliers depuis quelques mois. La liste des intentions cachées des Chinois est longue, allant de la dégradation de l’environnement à la mise en péril de la sécurité nationale. Le phénomène est sans précédent et montre le fossé qui se creuse entre la population et le gouvernement sur la question des investissements chinois. Un simple coup d’oeil sur la manière dont les entreprises chinoises réalisent leurs grands projets au Vietnam permet de comprendre cette réaction. Pour construire les énormes centrales électriques, cimenteries, sites miniers et usines chimiques au Vietnam, ces sociétés font venir leur propre personnel au lieu de procéder à des embauches locales. Il s’agit pour la plupart d’ouvriers non qualifiés, interdits de travail au Vietnam en vertu de la législation en vigueur. Les médias populaires ont récemment fait état d’un afflux de main-d’oeuvre chinoise dans les projets à capitaux chinois, certains sites accueillant plus de 2 000 travailleurs. Pour l’opinion, une telle politique se fait non seulement au détriment de l’emploi local, mais elle met également en danger la sécurité du pays et de la population. Qui plus est, comme le soulignent des observateurs vietnamiens, le transfert de technologies déjà anciennes et peu respectueuses de l’environnement dans beaucoup de ces projets fait craindre que leur pays ne devienne une poubelle pour déchets industriels. A cet égard, le fait que les firmes chinoises remportent un nombre croissant d’appels d’offres portant sur de gros projets dans des secteurs clés et sur l’ensemble du territoire national n’est pas de nature à dissiper les craintes.
      CHINE ET VIETNAM RENFORCENT LEURS CAPACITÉS MILITAIRES
      En second lieu, les relations économiques avec la Chine en général tournent par certains aspects au désavantage de l’économie locale. Depuis 2001, les échanges commerciaux avec la Chine sont constamment dans le rouge. En 2008, le déficit commercial annuel avec ce pays a atteint un niveau ahurissant, soit 11 milliards de dollars [7,8 milliards d’euros], environ 12 % du produit intérieur brut. Ce chiffre colossal pèse non seulement sur la balance des paiements courants, mais il met aussi les entreprises vietnamiennes compétitives en difficulté, car nombre de biens importés de Chine pourraient être fabriqués sur place. Les articles chinois à prix cassé inondent le marché vietnamien. Dans des pays comme les Etats-Unis ou l’Inde, une telle invasion aurait donné lieu à une myriade d’enquêtes sur des pratiques comme le dumping. Mais le gouvernement vietnamien, pour des raisons politiques et de moyens légaux, ne s’est pas risqué à répondre aux préoccupations grandissantes des milieux d’affaires locaux.

      Enfin, les revendications territoriales des deux pays à propos des îles Paracel et Spratly, en mer de Chine méridionale (que les Vietnamiens appellent mer de l’Est), se sont intensifiées /FONT][/SIZE][/FONT][/SIZE][I][FONT=PlantinStd-Italic][SIZE=1][FONT=PlantinStd-Italic][SIZE=1]voir [/SIZE][/FONT][/SIZE][/FONT][/I][FONT=PlantinStd][SIZE=1][FONT=PlantinStd][SIZE=1]CI [/SIZE][/FONT][/SIZE][/FONT][I][FONT=PlantinStd-Italic][SIZE=1][FONT=PlantinStd-Italic][SIZE=1]n° 961, du 1[/SIZE][/FONT][/SIZE][/FONT][FONT=PlantinStd-Italic][SIZE=1][FONT=PlantinStd-Italic][SIZE=1]er [/SIZE][/FONT][/SIZE][/FONT][FONT=PlantinStd-Italic][SIZE=1][FONT=PlantinStd-Italic][SIZE=1]avril 2009[/SIZE][/FONT][/SIZE][/FONT][/I][FONT=PlantinStd][SIZE=1][FONT=PlantinStd][SIZE=1. Fin 2007 et début 2008, le gouvernement vietnamien, soucieux d’éviter toute crise diplomatique avec Pékin, s’est efforcé d’étouffer la colère de la population face aux prétentions chinoises sur ces territoires. Mais, les Chinois se montrant de plus en plus résolus, il encourage désormais la recherche de preuves historiques et juridiques propres à étayer ses revendications. Dans ce contexte de litige territorial, le renforcement des capacités militaires chinoises dans la mer de Chine méridionale, avec par exemple la construction présumée d’une base secrète de sous-marins nucléaires sur l’île de Hainan, suscite de vives inquiétudes chez de nombreux Vietnamiens. Ce pourrait être en réaction à ces projets chinois que Hanoi s’est récemment porté acquéreur, paraît-il, de six sous-marins russes pour un montant de 1,8 milliard de dollars. Mais, compte tenu de ses ressources économiques limitées, le Vietnam n’entend certainement pas s’engager dans une course aux armements avec la Chine. Il ne peut cependant pas non plus rester les bras croisés et regarder la marine chinoise continuer de prendre ses aises dans la région.

      Anh Le Tran (Professeur d’économie au Lasell College – Massachusetts).
    • #95959

      Un jour, Giap avait dit à mon père (circa 1990) »monsieur Chapon, vous devez savoir que les problèmes avec les USa ont duré 10 ans, ceux avec la France 100 ans. La Chine, cela fait depuis 1000 ans que ça dure et ce n’est peut-être pas terminée. »

      Cela veut tout dire, si le Vietnam a été influencé culturellement par la Chine, toute domination politique ou même économique de celle-ci se heurterait à des réactions nationales.

    • #95960
      clems;87521 wrote:
      le Vietnam a été influencé culturellement par la Chine.

      Mais les traits culturelles que ce soit chinoises, françaises ou américaines dans la culture vietnamienne sont les trophées de guerre non les influences.

      BN

    • #95961

      De toute façon, quand on a des pays aussi proches, il est normal d’avoir des acculturations. Le Japon, la Corée voire la mongolie ont aussi subi cette inflluence, et pareil plus loin pour toute l’Asie du Sud-Est.

    • #98521

      bonjour,

      La il y a de gros enjeux economiques et apparemment il ne fait pas bon s’opposer aux interets du grand voisins.
      Voir l’article de Courrier international du 8/10/2009
      ou il est dit que certains blogueurs ont été arretés suite à leur trop grande opposition à ce projet.
      VIETNAM ? Tu ne critiqueras point La Chine | Courrier international

      Tu ne critiqueras point La Chine

      Depuis plusieurs mois, les autorités mènent une intense campagne contre la propagande antichinoise. Résultat de l’influence grandissante de Pékin dans un pays en difficulté économique.

      Ces dernières semaines, les autorités vietnamiennes ont jeté en prison plusieurs journalistes et blogueurs. On leur reproche d’avoir critiqué la Chine dans leurs écrits, notamment dans des articles dénonçant les investissements de Pékin dans un projet d’exploitation de la bauxite dans la région géographiquement stratégique des hauts plateaux du centre [voir CI n° 975, du 9 juillet 2009]. On les accuse aussi d’avoir abordé le vieux litige portant sur les îles Paracel et Spratly, en mer de Chine méridionale [ou mer de l’Est, pour les Vietnamiens], revendiquées par les deux pays. Cette répression reflète une tendance grandissante à museler les militants et les commentateurs qui en appellent au nationalisme vietnamien face au puissant voisin. Le gouvernement a ainsi mis derrière les barreaux, en 2008, le blogueur Dieu Cay, qui avait organisé sur Internet un mouvement de protestation contre le passage de la torche olympique en prélude aux Jeux de Pékin. Plus récemment, la journaliste Pham Doan Trang a été arrêtée pour son reportage sur les conflits territoriaux sino-vietnamiens. Peu après, l’accès en ligne à ses articles a été bloqué [elle a été relâchée début septembre, ainsi que deux autres *blogueurs]. D’autres blogueurs ont subi le même sort, simplement pour avoir diffusé sur Internet des photos d’eux-mêmes revêtus de tee-shirts proclamant la souveraineté du Vietnam sur les archipels contestés.

      Diverses thèses circulent sur les raisons pour lesquelles Hanoi prend avec autant de zèle la défense des Chinois. Sous couvert de l’anonymat, un analyste politique explique que le *Vietnam était début 2009 au bord de la faillite, en raison d’une crise de liquidités provoquée par une baisse inquiétante de ses réserves de devises étrangères. En désespoir de cause, il s’est tourné vers la Chine, qui, elle, en dispose à profusion, pour un sauvetage financier secret. En contrepartie, toujours selon cette hypothèse, la Chine s’est vu accorder un traitement préférentiel dans le grand projet d’extraction de la bauxite. D’autres voient dans le durcissement du pouvoir la traduction de profondes dissensions internes opposant les factions conservatrice et réformiste à l’approche du Xe Congrès national du Parti communiste, prévu au début de 2011.

      Pékin aide Hanoi à améliorer la surveillance d’Internet

      Le Premier ministre Nguyen Tan Dung, champion des réformes économiques et chef de file des progressistes, a mécontenté certains éléments conservateurs, qui aujourd’hui cherchent à tirer un avantage politique de leurs liens avec Pékin. Selon certains observateurs, Dung risque de se voir marginalisé par les conservateurs avant le prochain Congrès, notamment à cause de ses réformes libérales (influencées par les Américains), qui sont jugées excessives et ont rendu le pays vulnérable face aux actuelles turbulences de l’économie et de la finance mondiales. Il lui est également reproché son style trop personnel, qui va à l’encontre d’une tradition de gouvernement collectif et anonyme.

      Mais, les débats idéologiques sur l’orientation économique du pays étant clos pour l’essentiel, les rivalités au sein du Parti sont désormais nourries par la soif de pouvoir et l’âpreté au gain. Parallèlement, la lutte d’influence entre Chinois et Américains dans la région a accentué les clivages entre les différentes factions du Parti. Le Vietnam entretient des relations complexes avec la Chine voisine, d’autant plus que le souvenir de la brève mais sanglante guerre frontalière de 1979 est resté vivace. Les militants prodémocratie voient la main de la Chine – qui a considérablement accru ces derniers temps ses intérêts commerciaux au Vietnam – dans les efforts des autorités pour empêcher l’expression de tout sentiment antichinois. Ils mettent en avant le rôle du Tong Cuc 2 (ou Département général n° 2 du renseignement militaire), le service de renseignements, partisan de la manière forte, qui a été modernisé dans les années 1990 avec l’assistance technique des Chinois. Le Tong Cuc 2 a mené des opérations de surveillance à *l’intérieur du pays sur des membres importants du Parti communiste. Il a pris une part active dans les *campagnes de répression contre les *militants démocrates. De l’avis de nombreux observateurs, la Chine a récemment aidé le Tong Cuc 2 à améliorer la surveillance d’Internet grâce à de nouvelles technologies [le Vietnam compterait 21 millions d’internautes et entre 1 million et 4 millions de blogs]. “Il est de notoriété publique que le Tong Cuc 2 est l’un des principaux canaux par lesquels Pékin exerce son influence au Vietnam”, affirme Duy Hoang, un responsable en exil du parti politique Viet Tan.

      Dans le contexte de sa rivalité avec les Etats-Unis dans la région, la Chine a un intérêt stratégique capital à monter les diverses factions au sein du Parti communiste les unes contre les autres, soutiennent des analystes. Cette thèse s’appuie sur le fait que Pékin redoute qu’une direction du Parti unie et stable ne noue une alliance stratégique avec Washington qui permettrait aux forces armées américaines d’accéder au très convoité port en eaux profondes de la baie de Cam Ranh [dans le sud du pays]. Pour leur part, les responsables du Parti s’évertuent visiblement à pratiquer une diplomatie équilibrée entre Pékin et Washington. Par exemple, chaque fois qu’un navire de la marine américaine est attendu dans un port vietnamien, Hanoi s’assure que les Chinois sont également invités à venir jeter l’ancre. Mais, compte tenu du poids économique grandissant de la Chine et du soutien de plus en plus actif dont elle bénéficie au sein du Parti, les manifestations d’hostilité envers les Chinois continueront probablement de se heurter à l’avenir à une réaction prochinoise tout aussi énergique.

    • #98546

      Les chinois ne sont bienvenus nulle part mais sont inévitables, surtout dans les pays asiatiques. Comme l’a fait remarqué les posts précédents, la pression démographique, politique et économique de la Chine sur ses voisins a duré des millénaires et durera sans nulle doute encore pour longtemps. Il faut l’accepter et en tirer partie le plus possible.

    • #101833

      Je ne suis pas trop alarmiste par rapport à la Chine.

      Pour une raison assez simple,dans une vingtaine d’années, la Chine sera un pays de vieux, politique de l’enfant unique oblige (aggravée par le déséquilibre artificiel des sexes à la naissance). Ce qui n’ira pas sans poser de graves problèmes aux chinois : comment nourrir (au sens large) une population non productive croissante avec une population active décroissante ?
      Ce problème posé aux chinois sera infiniment plus grave que la problématique symétrique posée aux européens, parce que, dans le cas chinois, bien plus brutale. Il me semble d’ailleurs avoir lu, je ne sais plus trop où, que les autorités chinoises commençaient à prendre conscience du fait.
      Il faut dire aussi que les chinois n’ont pas vraiment le choix. La solution de l’enfant unique est indispensable : il fallait absolument stopper la croissance de la population chinoise, faute de quoi, loin de s’enrichir, la population s’appauvrit.

      A contrario, le Vietnam est une population jeune. À chacun de mes voyages, je suis frappé de voir le nombre de ventres féminins ronds que l’on croise dans la rue par rapport à ce que l’on peut observer en Europe.
      Mais il faut aussi que le Vietnam prenne ces considérations démographiques au sérieux. En effet à quoi sert un développement* économique de 6 % par année si la population s’accroit de 7 % ?

      * La nature de ce développement est un autre débat, mené ici, par exemple sous :
      http://www.forumvietnam.fr/forum-vietnam/discussion-libre-thao-luan-tu-do/955-derapages-ecolo-econo-technico-phreniques-controles.html
      ou :
      http://www.forumvietnam.fr/forum-vietnam/discussion-libre-thao-luan-tu-do/5951-que-faites-vous-si-lavenir-de-votre-planete-depend-de-votre-alimentation.html

    • #102012
      Nem Chua
      Participant

        Tu parles de croissance, là. Genre celle du PIB.

        Oui, en tout cas, le Vietnam a bien besoin de cadrer sa croissance démographique: en 1960, il y avait 31 millions de Vietnamiens. La population a presque triplé en 50 ans.

        Ce n’est pas la croissance du PIB qui compte, à ce jeu-là, même en monnaie constante. C’est la base des ressources que cette population s’approprie, et qui grandit non seulement avec la population mais surtout avec son mode de vie et de consommation.

        Mais voilà, c’est l’intérêt de tout le monde que ça grandisse, que ce soit les acteurs économiques qui veulent du profit et donc plus essentiellement de consommation ou les acteurs politiques qui veulent un peuple prêt à les réélir et donc rassasié de biens et rassuré sur son avenir.

        Qui veut d’un directeur marketing qui planifie la décroissance? Personne! Virez-le! Prenez donc un guignol qui promet la lune et est prêt à tout pour l’obtenir.

      • #102171

        Prenez donc un guignol qui promet la lune et est prêt à tout pour l’obtenir.

        ce guignol me rappelerait presque quelqu’un !!!!

        Je peux vous parler de nos amis chinois, car je baigne dedans tous les jours et croyez moi c’est pas de tout repos.La politique actuelle pour la chine s’oriente vers les investissements a l’étranger et le vietnam n’echappe pas a leur toile, malheureusement….
        J’éspère que le gouvernement saura malgrés tout se protéger car derrière les sourires de façade et les courbettes n’oublions pas qu’il se cache toujours quelquechose.
        J’etais a hanoi il y a deux semaines et je pensais trouver plus de produits chinois car la chine n’est vraiement pas loin, bon on en trouve toujours sur les marchés mais les commerces ne paraissent pas innondés des produits de basse qualité importés , ce qui dénote déja une certaine résistance aux produits chinois.

    Vous lisez 8 fils de discussion
    • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.