› Discussions générales sur le Vietnam › La Culture au Vietnam › [livre] Terre des oublis de Duong Thu Huong
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4 février 2006 à 0h22 #562
lu sur le site de Télérama
Critique de Terre des oublis de Duong Thu Huong
Duong Thu Huong est une dissidente, une pasionaria qui a connu la prison au Vietnam, où elle continue de vivre en résidence surveillée. Elle a écrit des romans qui dénonçaient la compromission des intellectuels, la misère du peuple et la condition des femmes. Si Terre des oublis reste une fiction de contestation, c’est surtout un grand roman social, une histoire déchirante dans un pays marqué par la guerre. L’héroïne, Mien, fait partie des femmes qui se sont mariées très jeunes, ont vu aussitôt leur époux partir pour se battre et ne pas revenir. Après des années de veuvage, Mien s’est remariée avec Hoan, riche commerçant qui représente le Vietnam ouvert sur la modernité. Ils ont un fils de 7 ans, mènent une existence heureuse et confortable, jusqu’au jour où réapparaît le premier mari : Bôn, le vétéran communiste, le héros, le martyr. Mien fait ce qu’elle pense être son devoir ; elle abandonne sa vie bourgeoise, l’homme et l’enfant qu’elle aime, pour suivre Bôn. Si le thème n’est pas nouveau, la romancière lui donne une violence mais aussi une sensualité troublantes. Bôn, marqué par les combats, est la figure tragique du soldat qui rêve de retrouver son passé tel qu’il l’a idéalisé. L’auteur tourne autour des trois personnages, traquant leur désespoir, leur indécision, leurs métamorphoses. C’est à travers eux qu’elle brosse le portrait d’un pays qui vit encore dans la douleur de la guerre, d’un monde où les femmes les plus courageuses se heurtent à l’hypocrisie de la communauté. Duong Thu Huong décrit aussi le quotidien des riches et des pauvres, la promiscuité familiale, la saleté, mais aussi la gourmandise. Car, dans Terre des oublis, on ne cesse de manger… ou de mourir de faim.
Terre des oublis, de Duong Thu Huong, traduit du vietnamien par Phan Huy Duong, éd. Sabine Wespieser, 796 p., 29 ¤.
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4 février 2006 à 8h01 #16693
Je suis à peu près sûr que c’est ce bouquin que j’ai vu et feuilleté longuement dans un « Espace culturel Leclerc « , il ya une quinzaine de joursd à peine.
Beau livre .. très bien présenté.. avec un texte assez long. D’où mon hésitation à l’acheter avant d’avoir lu quelques critiques sur l’auteur et le bouquin que je ne connais absolument pas .
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4 février 2006 à 8h10 #16694
Ce qui m’intrigue un peu et même beaucoup:
c’est qu ‘à première vue, dans le scénario du début, il y a un peu de la légende que je vous ai racontée sur le Têt: « Tao-Quan, le Génie du Foyer et les 3 briques »
» le mari qui s’en va pour fuir la misère, laisse sa femme trop longtemps .. et reapparait une fois que celle-ci s’est remarié en tout bien, tout honneur. »
Il semble que cela diffère ensuite!!! -
5 février 2006 à 20h52 #16731
Bonsoir Tiger et à tous
Dương Thu Hương et Nguyến Huy Thiệp, tous deux sont actuellement écrivains contemporains Vietnamiens le plus connus en occident.
J’ai eu l’occasion de faire la connaissance l’un de leurs amis, un habitant de Hà Nội, peintre et calligraphe. Il m’a dit que grace à la publication de leurs oeuvres à l’étranger, ces deux-là sont devenus riches et comment peut-on continuer à critiquer encore le milieu dont on fait désormais partie?
Je n’ai jamais lu Dương Thu Hương, mais en revanche, je connais le général en retraite de Nguyến Huy Thiệp que je trouve passionnant, alors cette fois-ci c’est l’occasion de découvrir la très controversée Dương Thu Hương .
A+
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10 février 2006 à 12h14 #17010
bonjour, à propos de « terre des oublis » écouter l’émission sur France Culture du 7 fevrier « les mardis littéraires » à 10 heures « Viet nam, Corée ».mai
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10 février 2006 à 12h21 #17011
Critique
Duong Thu Huong l’inflexibleJusqu’à la dernière minute, Duong Thu Huong aura manqué ne pas pouvoir venir à Paris. Ses papiers, son visa, son autorisation de sortie, tout semblait en règle pour qu’elle puisse séjourner en France à l’invitation de son éditeur, vendredi 27 janvier, quand soudain : patatras ! Le jour même de son départ de Hanoï, la police a tenté d’intercepter cette romancière de 59 ans dans les couloirs de l’aéroport, l’accusant de vouloir faire usage d’un passeport volé. Un document qu’elle venait pourtant de récupérer après dix ans de confiscation pour délit d’opposition. Le danger a été écarté grâce à sa détermination et à l’appui de l’ambassade de France. Mais l’affaire montre à quel point Duong Thu Huong est considérée comme une sorte de bombe par le régime de Hanoï.
Le crime de cette petite femme svelte et coquette, qui vit en résidence surveillée dans la capitale vietnamienne depuis plus de dix ans ? Refuser de s’incliner devant la force ; ne pas vouloir mettre sa langue ni sa plume au fond d’un tiroir. Romancière, nouvelliste, auteur de nombreux articles politiques et jouissant d’une grande notoriété dans son pays, Duong Thu Huong est la hantise des gouvernements qui se succèdent au Vietnam, depuis les années 1970.
D’une manière ou d’une autre, tous ont essayé de la faire taire, sans succès : Duong Thu Huong ressemble à une sorte de liquide particulièrement corrosif, qui ne se laisserait enfermer dans aucune bouteille, aussi grande, aussi flatteuse soit-elle (certains ont essayé de lui proposer honneurs et appartement ministériel). Ce que d’autres appellent « destin », elle pourrait le nommer adversité, ou seulement réalité — non pas une force irrévocable, fixée pour l’éternité, mais un flux légèrement plus plastique, plus malléable et parfois inversable. Née au nord du Vietnam et confrontée aux délires de la guerre, puis de la dictature, elle n’a jamais laissé le mot « fatalité » faire son nid dans sa vie. Toujours prête à prendre la parole pour dire la « vérité », elle a aussi mis en scène des personnages en lutte avec le destin. Sous son regard lyrique et cruel, des êtres se contorsionnent pour faire face à leur existence.
TENIR DEBOUT
Même quand le destin semble s’être refermé sur eux, certains parviennent encore à tenir debout. Ainsi des individus qui, dans Terre des oublis, voient leur existence basculer dans une sorte d’enfer moral, un beau jour du mois de juin. La catastrophe se présente sous les traits de Bôn, un ancien combattant ravagé par le « paludisme chronique », les effets de l’agent orange utilisé par l’armée américaine, et surtout, par les souvenirs de la guerre. Revenant dans son village d’origine quelques années après avoir été déclaré mort, Bôn y trouve Miên, son épouse, remariée avec un homme prospère qu’elle aime passionnément. A partir de cette trame qui, comme toutes celles dont elle a fait l’armature de ses six romans, est née d’une histoire vraie, Duong Thu Huong forge une longue tragédie placée sous le signe du dilemme moral.
A la différence du drame antique, dont l’ombre surgit ici et là, tout ne relève cependant pas de la fatalité. Car le sort, suggère l’auteur, n’est pas seulement une force venue d’en haut. Il est l’oeuvre des préjugés et des illusions, des brides que les hommes ont inventées pour contenir leurs pulsions. Très descriptif sans jamais être lassant, le roman offre un aperçu saisissant des coutumes qui donnent corps à ces « préjugés », notamment à travers quantité d’anecdotes et de personnages secondaires particulièrement savoureux. A l’opposé, il fait la part belle aux rêves, aux désirs et à l’évocation de la nature, dont l’ampleur, la luxuriance et parfois la dureté répondent aux états d’âme des êtres humains et reflètent leur part de liberté.
Que peut le destin ? Beaucoup, puisqu’il parvient à briser Bôn — la guerre fait l’objet de passages splendides —, mais pas tout, naturellement : Miên et son deuxième mari pourront trouver une issue à leur amour, prouvant ainsi que l’individu peut faire valoir des droits singuliers face aux diktats de la collectivité. Quitte à payer cette indépendance au prix fort — Duong Thu Huong en sait quelque chose
Texte recueilli sur le Monde des livres – le 10/02/2006
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10 février 2006 à 12h24 #17012
La romancière vietnamienne Duong Thu Huong sur le plateau de l’émission littéraire de TF1, « Vol de Nuit », le 31 janvier 2006.
Article paru dans l’édition du 10.02.06 LE MONDE DES LIVRES
Entretien
« C’est la douleur qui me fait écrire »
Quand elle parle des barres parallèles, du cheval d’arçon ou des heures qu’elle passait à jouer au ping-pong dans sa jeunesse, il faut voir le plaisir qui fait briller les yeux de Duong Thu Huong. Rien de commun avec la lueur sérieuse qui surgit quand elle parle de ses livres. C’est qu’à l’origine, cette jeune fille issue d’une « bonne famille révolutionnaire » de la région du delta du Fleuve rouge, dans la province de Thai Binh, n’avait pas prévu de devenir écrivain mais championne de gymnastique. Et puis la dictature, la guerre et encore la dictature sont passées par-dessus ces rêves d’enfance. « C’est la douleur qui m’a fait écrire, explique-t-elle. Mon oeuvre est inséparable de la société où j’ai vécu. » Deux événements, notamment, ont constitué des « virages » dans la vie de cet écrivain réputé pour sa lucidité.
Le premier s’est produit pendant la guerre. A l’époque, la toute jeune Duong Thu Huong avait été engagée pour diriger une troupe de théâtre ambulant, qui se déplaçait le long de la ligne de feu, au 17e parallèle (la région la plus bombardée du Vietnam). Mot d’ordre : « Chanter plus haut que les bombes » pour distraire les soldats et les blessés. Accaparée par « la nécessité de survivre, qui ne laisse pas beaucoup de temps à la poésie, ni à la politique », Duong Thu Huong croise un jour une colonne de prisonniers sud-vietnamiens, « tout petits et complètement vietnamiens, eux aussi ». Pour la jeune patriote qui croyait se battre contre l’ennemi américain, c’est un choc terrible. « J’ai pensé : nous sommes prisonniers d’une vallée obscure et tout ce qu’on nous raconte est faux. »
Le deuxième grand chamboulement a eu lieu lors d’un congrès d’écrivains, en 1985. Déjà reconnue pour ses nouvelles et son roman Au-delà des illusions (éd. Philippe Picquier, 1996), Duong Thu Huong est invitée à parler en public. Et que dit-elle ? Pas les flatteries auxquelles tout le monde s’attend, loin de là : les écrivains vietnamiens sont des fonctionnaires déguisés en écrivains, affirme-t-elle, des salariés aux ordres du régime, des propagandistes qui écrivent sous la férule du parti. Suit un silence glacial, avant qu’un ministre ne vienne à la tribune pour la menacer, l’accuser de traîtrise et finalement conseiller aux autres de la mettre à l’écart.
Ce qu’ils s’empressent de faire : « A l’heure du déjeuner, dans le restaurant étatique, je me suis retrouvée toute seule à une table de six, avec cinq soupes fumantes, cinq assiettes de gâteaux et cinq cafés en plus des miens. Les serveurs me regardaient comme un monstre. Alors, bien que les portions aient été énormes pour moi, je me suis forcée à finir, pour leur montrer à tous que je les méprisais, qu’ils ne me faisaient pas peur. Ce jour-là, j’ai découvert ce qu’était la lâcheté. »
Depuis Duong Thu Huong n’a jamais cessé d’écrire, de dire ce qu’elle avait à dire. Jusqu’à être jetée en prison, durant sept mois en 1991 (c’est d’ailleurs là qu’elle a appris le français). Ses livres, qui sont interdits au Vietnam depuis la fin des années 1980, continuent, vaille que vaille, de circuler sous le manteau. En France, ils ont été publiés pour la première fois par les Editions de l’Aube (Histoires d’amour avant l’aube, 1991), puis par les éditions des Femmes et les éditions Philippe Picquier.
Raphaëlle Rérolle
Lire » Critique » ci-dessous
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10 février 2006 à 12h28 #17013
J’ai pas encore acheté mon » Monde » quotidien…mais alors si y a çà d’écrit dans le « Monde des Livres » que je lis toujours très attentivement … j’achète tout de suite…( bien que j’ai vu que c’était un livre assez copieux!!!)
(j’avais peur que ce soit une « bluette », comme la série Harlequin : quelle erreur!!!)
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10 février 2006 à 12h31 #17015
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10 février 2006 à 13h06 #17016
cf ce lien internet du » Monde des Livres « , en pdf ,.. pages 1 et 5:
http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20060209/739433_sup_livres_060209.pdf
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1 mars 2006 à 19h46 #17592
mercredi 8 mars 2006 à 19 h
Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne vous invite à rencontrer Duong Thu Huong, écrivain engagé
dans le cadre de la journée internationale de la femme
Soirée organisée par la ville de Villeurbanne avec la participation du journal Carnets du
Viêt Nam » et Sabine Wespieser éditeur.
Introduction à l’œuvre littéraire de Duong Thu Huong par Philippe Dumont, rédacteur en chef de la revue Carnets du Viêt Nam.
Dédicace de ses ouvrages par l’auteur dans les salons de l’hôtel de ville deuxième étage -
2 mars 2006 à 20h00 #17612
merci pour l’info mai
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4 juin 2007 à 12h56 #36814
Duong Thu Hong participera au « marathon des mots » à Toulouse et liera en public le 14 juin vers 21H30, « Terre des oublis » ou des passages du livre étant donné l’ épiasseur du livre!
Maya -
5 juin 2007 à 20h59 #36973
Je suis en train lire le livre et j’adore ….
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6 juin 2007 à 9h43 #37018
Tu as bien fait..:bigsmile:
car Terre des oublis de Duong Thu Huong a remporté mardi 29 mai 2007 le Grand Prix littéraire des lectrices ELLE 2007
Félicitation à Duong Thu Huong car c’est bien mérité..
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14 juin 2007 à 21h29 #37754
Rithy Panh – Duong Thu Huong
Le cinéaste cambodgien poursuit son travail demémoire sur son pays d’origine. La romancière vietnamienne est enfin reconnue en France, où elle s’est exilée. Rencontre entre deux artistes qui croient au pouvoir des mots.Ce jour-là, Duong Thu Huong vient de recevoir le prix des lectrices de Elle 2007 pour son merveilleux roman Terre des oublis, paru l’année dernière. C’est son sixième livre publié en français, mais le premier à connaître un tel succès: 40 000 exemplaires vendus, avant même que l’ouvrage ait été primé. Thu Huong, de son prénom (en vietnamien, on place le patronyme devant), n’a pas l’air de réaliser. «Ecrivain, c’est un métier minable! Il faut au moins être un auteur de best-sellers pour s’en sortir», s’esclaffe ce petit bout de femme au caractère bien trempé, qui paraît tellement moins que ses 60 ans. «Justement, renchérit Rithy Panh, amusé, ce prix va relancer les ventes de votre roman, mais aussi de vos livres plus anciens.» Sans oublier cet Itinéraire d’enfance, beau récit d’initiation, en librairie depuis peu, plus de vingt ans après sa parution au Vietnam. Rithy Panh, lui, vient de sortir son nouveau documentaire sur les prostituées de Phnom Penh, Le papier ne peut pas envelopper la braise, qu’il a également décliné en livre, un témoignage extrêmement poignant.
Le courant passe tout de suite entre la romancière vietnamienne et le cinéaste cambodgien de 43 ans. Notre proposition de rencontre, dans un bistrot parisien de la place de la République, non loin des bureaux de Rithy Panh, ne les a pas surpris. Outre la proximité géographique de leurs pays d’origine et leur actualité éditoriale respective, Duong Thu Huong et Rithy Panh ont en commun des parents instituteurs, sa mère à elle et son père à lui – autrement dit des intellectuels. Ils ont surtout en commun l’expérience de la guerre: contre les Américains puis le Parti communiste vietnamien pour Duong Thu Huong; contre les Khmers rouges pour Rithy Panh. Son célèbre documentaire sorti en 2004, S-21, la machine de mort khmère rouge, rappelait l’ampleur de cette folie meurtrière qui, de 1975 à 1979, a provoqué l’extermination du quart de la population cambodgienne, environ 1,8 million de personnes.
«Notre génération a été victime d’une immense tromperie»
«La guerre laisse des traces sur des générations entières», souligne le cinéaste, qui a franchi la frontière thaïlandaise à l’âge de 14 ans avant de se réfugier en France et de s’installer à Paris. Il y a déjà rencontré Duong Thu Huong en 1994. Cette année-là, elle avait pu se rendre dans la capitale après l’intervention de Danielle Mitterrand, pour recevoir la médaille des Arts et des Lettres. C’est que l’enfant chérie du Parti communiste vietnamien était devenue la bête noire du régime depuis qu’elle avait osé réclamer publiquement la démocratie et la liberté pour son pays, en 1985. «Notre génération a été victime d’une immense tromperie. Toute une jeunesse a été inutilement brisée», regrette-t-elle.Licenciée de son poste de scénariste au Studio Films Fiction, une entreprise d’Etat, elle fut mise d’office à la retraite en 1990 et, l’année suivante, passa onze mois en prison, avec pour seule compagnie le vieux dictionnaire français-vietnamien de son père. «Mes livres sont toujours interdits au Vietnam», raconte Thu Huong, que sa nouvelle éditrice, Sabine Wespieser, a fini par faire venir définitivement à Paris en 2005, avec le concours des ambassades de France et d’Italie à Hanoi. «Mais beaucoup de gens peuvent lire vos livres sous le manteau, lance Rithy Panh, c’est une forme de résistance.» Ses films à lui sont diffusés au Cambodge. «Non pas dans des salles commerciales, mais auprès d’associations, avec toujours une démarche d’accompagnement, d’explication. Pour faire un travail de mémoire, il faut y aller étape par étape. Le Cambodge est en train de reconstruire son histoire. Le procès des Khmers rouges va avoir lieu, il n’est même pas question de les mettre en prison, mais il faut qu’ils reconnaissent leurs fautes et que la justice puisse fonctionner. C’est important pour bâtir l’avenir.» Duong Thu Huong enchaîne: «De même que le Vietnam doit cesser d’emprisonner tous ceux qui s’expriment à contre-courant, comme ce fut le cas récemment pour deux avocats et un prêtre.»
En quoi un écrivain et un cinéaste peuvent-ils participer de cette ouverture nécessaire? «Les artistes n’ont pas vocation à faire la guerre, mais à améliorer notre vision des choses, comme un éclairage, répond Rithy Panh. L’artiste n’est pas un magicien qui transforme le monde, ce n’est qu’un regard. Si je donne la parole à quelqu’un, j’assume cette parole, ce regard. En cela, il est plus facile d’être écrivain, car le cinéaste, lui, risque davantage de verser dans le voyeurisme.»
Duong Thu Huong ne veut plus entendre parler du 7e art depuis que les autorités ont versé de l’acide sulfurique sur les pellicules du film qu’elle a fini par réaliser, Le Temple des espoirs, pour lequel elle avait investi toute sa fortune. «C’était mon rêve, maintenant je hais le cinéma.» Rithy la coupe: «Mais non! Vous êtes trop têtue pour renoncer. Et puis vous pouvez écrire votre film et le faire réaliser par quelqu’un d’autre.» Il reconnaît toutefois: «Faire un film prend beaucoup de temps. Si on a envie de se rebeller, avec un crayon et une feuille de papier c’est plus facile!» Mais, pour lui, l’exercice reste ardu. Et, s’il s’est décidé à publier Le papier ne peut pas envelopper la braise, «c’est parce que ces prostituées s’exprimaient avec beaucoup d’éloquence. C’est d’ailleurs l’une d’elles qui a trouvé le titre du livre». Finalement, qu’importent les moyens, pourvu que la culture ait le dernier mot, résume le cinéaste: «La culture est là pour empêcher le mal de gagner du terrain. On devient un assassin quand la barbarie prend la place de la culture. C’est un véritable enjeu.»
Source : [FONT="]Delphine Peras[/FONT]
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11 juillet 2007 à 22h53 #40133
j’ai lu le livre il y a quelques mois et je le conseille, meme pour ceux qui comme moi ne sont a priori pas specialement attire par de la litterature « romantique ». c’est plus profond que ca, et malgré l’epaisseur du livre, ca se lit assez vite, le style d’ecriture est simple mais j’ai trouvé qu’il était assez prenant et rendait bien compte d’une certaine atmosphère & ambiance vn.
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13 juillet 2007 à 10h10 #40199
Je viens de lire » roman sans titre » de cette même romanciere, j ai été conquis. Bravo! Et puis, ca m a donné envie de me pencher sur ses autres livres et d autres romanciers aussi, Bao Ninh par exemple.
Cet été, c’est littérature viet! -
10 octobre 2007 à 20h17 #46972
bonsoir,
Quelqu’un a t’il lu « Terres des oublis » de Duong Thu Huong?
Il a apparemment eu beaucoup de succès (presse et lecteurs)
cf http://www.evene.fr/livres/livre/duong-thu-huong-terre-des-oublis-31249.phpJ’avoue que les 700 pages me font un peu peur :bigsmile: . J’aimerais savoir si le style est agréable …
a+ -
10 octobre 2007 à 20h31 #46975claudio;37210 wrote:bonsoir,
Quelqu’un a t’il lu « Terres des oublis » de Duong Thu Huong?
Il a apparemment eu beaucoup de succès (presse et lecteurs)
cf http://www.evene.fr/livres/livre/duong-thu-huong-terre-des-oublis-31249.phpJ’avoue que les 700 pages me font un peu peur :bigsmile: . J’aimerais savoir si le style est agréable …
a+Là aussi , on est plusieurs à avoir signalé le bouquin sur 2 ou 3 topics différents d’ailleurs, etnotamment ici
J’ai le livre et l’ai lu :
c’est un très grand roman et son auteur indiscutablement un grand écrivain et une femme à très forte pertsonnalité, qui je pense vit désormais en France après avoir eu quelques démêlées sur place avec les autorités vietnamiennes, compte tenu de sa liberté d’expression !! -
10 octobre 2007 à 22h16 #46978robin des bois;37213 wrote:une femme à très forte personnalité, qui je pense vit désormais en France après avoir eu quelques démêlées sur place avec les autorités vietnamiennes, compte tenu de sa liberté d’expression !!
j’ai également lu ce livre ; il dépeint très bien dans quelle situation se trouvait les épouses des soldats partis en guerre pour la libération, et qui parfois étaient obligées de rompre des habitudes dues à l’absence en reprenant la vie avec l’époux revenu de la guerre… très triste…
Thu Huong a également écrit entre autre « Au delà des illusions » et « Myosotis ».Tous ses livres sont des critiques de la société viêtnamienne actuelle encore empétrée dans les séquelles de la guerre.
Mais je crois Robin , qu’elle vit au Viêtnam mais est assignée à résidence.
Je te dirais la ville quand j’aurai vérifié. -
10 octobre 2007 à 23h08 #46979thuong19;37216 wrote:Mais je crois Robin , qu’elle vit au Viêtnam mais est assignée à résidence.
Je te dirais la ville quand j’aurai vérifié.Je confirme ce qu’a dit Robin. En effet, suite à l’invitation de son éditeur lors de la sortie de son livre il y a un peu plus d’un an : elle a reçu l’aurisation de sortir du pays pour venir en France, ensuite elle a décidé d’y rester mais sans avoir tout de même demandé l’asile politique.
Répondant à la question sur cette décision, elle a dit : c’est juste pour pouvoir travailler dans la tranquilité.
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11 octobre 2007 à 3h27 #46982
J’aimerai savoir si ses romans sont publiés en vietnamiens et où je peux me les procurer rapidement, ma soeur arrive au vietnam le 14 Octobre.
Merci -
11 octobre 2007 à 5h13 #46984claudio;37210 wrote:bonsoir,
Quelqu’un a t’il lu « Terres des oublis » de Duong Thu Huong?
J’avoue que les 700 pages me font un peu peur :bigsmile: . J’aimerais savoir si le style est agréable …
a+Au fait , ce livre a eu un prix en France et Duong Thu Huong avait fait l’objet de tout un article élogieux dans « Le mondes des Livres » de février 2006. , intitulé « Duong Thu Huong l’inflexible »
rebelote ici .. car le lien -déjà cité- marche touhours( en pdf page 5 )
http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20060209/739433_sup_livres_060209.pdf
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