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Au Vietnam, crise et inflation renvoient les travailleurs migrants chez eux –

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    • #5125

      Par Peter STEBBINGS

      QUANG NGAI, 8 mars 2009 – Nguyen Van Ha gagne peut être moins d’argent à Quang Ngai, province pauvre du centre du Vietnam, mais il a préféré quitter le coeur économique du pays, Ho Chi Minh-Ville. Là-bas, l’inflation avait rendu la vie de ce travailleur migrant bien trop chère.
      Comme lui, potentiellement des millions d’autres Vietnamiens, estiment des analystes, ont déserté l’ex-Saïgon (sud) et même la capitale Hanoï au nord, pour revenir dans les campagnes. Parce que la vie y est plus abordable ou parce que la crise économique a, ici aussi déjà, raréfié les emplois.
      « Beaucoup de mes amis ont perdu leur travail à Ho Chi Minh-Ville », raconte ce père de famille de 28 ans. « Ils sont revenus à la maison et cherchent encore un travail correct ici ».
      Depuis plusieurs mois, l’inflation a entamé une décrue au Vietnam. Mais elle était encore de 14,78% en février sur un an. La hausse des seuls prix alimentaires restait de 22,16%.
      En 2008, le pays communiste a affiché une croissance qu’ont de quoi envier nombres d’économies (+6,2%). Mais cette performance du Produit intérieur brut (PIB) était la plus mauvaise en près de 10 ans.
      Les économistes avaient prédit que le Vietnam, où le système bancaire est encore peu développé, ne risquait que des répercussions indirectes de la débâcle qui secoue le monde. Mais ces effets secondaires se font déjà sentir depuis des mois, via les emplois et en particulier dans le secteur clé des exportations.
      Le propriétaire de Nguyen Van Ha, Nguyen Van Minh, loue des cabanes pour 200.000 dongs (environ 9 euros) par mois. Il voit tous les ans des travailleurs migrants revenir à Quang Ngai avant le Têt, le nouvel an lunaire, tombé fin janvier cette année. Mais cette fois, le flux est particulièrement élevé.
      « Je fais ce travail depuis six ou sept ans mais je n’ai jamais vu autant de travailleurs revenir », affirme ce quadragénaire. « Ils sont revenus parce qu’à Ho Chi Minh-Ville, leurs entreprises ont fait faillite, ou parce qu’ils ne pouvaient plus supporter le coût de la ville là-bas ».
      « Gagner deux millions de dongs par mois à Ho Chi Minh-Ville revient à gagner un peu plus d’un million ici parce que le coût de la vie est moins chère. »
      Dans ce pays de 86 millions d’habitants, aucun chiffre officiel n’a été publié sur le nombre de travailleurs migrants qui ont quitté les grandes zones urbaines. Mais pour la communauté des affaires aussi, la tendance est évidente à Hanoï et dans l’ex-Saïgon.
      Le nombre d’ouvriers concernés est impossible à évaluer précisément car les statistiques « varient de quelques milliers à des millions en fonction des gens à qui l’on demande », explique Jonathan Pincus, du Fulbright Economics Teaching program, un programme universitaire américain à Ho Chi Minh-Ville.
      « Les pertes d’emploi dans le secteur des chaussures et de l’habillement sont certainement déjà importantes », poursuit-il. « Nous avons entendu que certaines grandes compagnies de chaussures ont divisé l’emploi par deux. Mais est-ce que ces personnes sont rentrées chez elles ou cherchent du travail à Ho Chi Minh-Ville et sa banlieue, cela reste peu clair ».
      En 2009, le ministère du Travail craint que jusqu’à 400.000 personnes ne perdent leur emploi.
      Les experts internationaux redoutent eux que le taux de pauvreté — passé de quelque 60% de la population au début des années 90 à environ 13% selon Hanoï en 2008 — ne reparte à la hausse avec la crise.
      « Comme les autres économies en développement et ouvertes, le Vietnam est touché par une baisse de la demande aux Etats-Unis, au Japon, dans l’Union européenne, qui ensemble représentent 60% de ses exportations », relève John Hendra, à la tête des équipes de l’ONU à Hanoï.

    • #88431

      FIRE_PHAP;79108 wrote:
      QUANG NGAI, 8 mars 2009 – Nguyen Van Ha gagne peut être moins d’argent à Quang Ngai, province pauvre du centre du Vietnam, mais il a préféré quitter le coeur économique du pays, Ho Chi Minh-Ville. Là-bas, l’inflation avait rendu la vie de ce travailleur migrant bien trop chère.

      Quang Ngai, c’est peut-etre la campagne, mais la raffinerie de Dung Quat vient juste d’etre terminee.
      Beaucoup d’entreprises interessees par la petrochimie vont venir s’intaller autour pour beneficier des differents produits issus du « cracking ».
      Plein de nouveaux emplois vont etre bientot crees dans la region de Quang Ngai.
      Le retour au pays n’est peut-etre pas un pari idiot quand on habite sur Quang Ngai.

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