› Discussions générales sur le Vietnam › La Culture au Vietnam › Roman CHINATOWN de Thûan – Editions du Seuil
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12 février 2009 à 11h36 #86473
oui j’ai recu l’email de la traductrice à l’instant …
je rajoute ce lien
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13 février 2009 à 17h53 #86596
Merci pour les infos…
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20 février 2009 à 7h14 #87228
J’ai trouvé sur l’internet l’article « Les écrivains vietnamiens s’attaquent aux tabous » de Jean-Claude Pomonti, journaliste au Monde et spécialiste de l’Asie du Sud-Est. Cet article publié en 2007, dans Le Monde Diplomatique, a parlé du roman Chinatown:
… Chinatown, un roman de Thuân, jeune écrivaine de la diaspora vietnamienne en France, a été publié au Vietnam, où ses exemplaires se sont vendus comme des petits pains. L’initiative est d’autant plus intéressante que l’ouvrage aborde le sujet sensible de l’humiliation subie par la communauté chinoise après l’éclatement de la guerre frontalière entre la Chine et le Vietnam, en 1979. Le thème semblait auparavant tabou… -
25 février 2009 à 13h50 #87656
Je viens de recevoir une invitation concernant la rencontre – signature avec THUAN autour de son roman Chinatown à l’INALCO (Langues O), le 04 mars 2009 à 18h30.
Il y aura aussi un débat sur la littérature vietnamienne contemporaine en présence de DOAN CAM THI, traductrice de Chinatown et maître de conférences à l’INALCO.L’adresse extacte est suivante:
Bibliothèque interuniversitaire des Langues Orientales
Centre universitaire Dauphine
Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, Paris 16è
Salle C101 (1er étage, à droite en sortant de l’escalier)
Tel. 01 44 05 41 12
M° Porte Dauphine ou RER C Avenue Foch -
25 mars 2009 à 14h33 #89490Quote:Chinatown , est un roman jeune et vigoureux, avec une voix originale et neuve…. Une voix inquiète, têtue, lancinante. Tendre et violente à la fois. Dérangeante. Une voix avec des fêlures… Le livre refermé, la petite musique raboteuse de cette voix nous poursuit…
Chinatown est un vrai roman, ni une autobiographie, ni une auto-fiction. Malgré les apparences. Car Thuan, précisément, se joue des apparences et mystifie son lecteur avec une habileté diabolique, en insérant par exemple dans son roman, un autre roman qui serait écrit par la narratrice.La narratrice donc, une jeune viet kieu vivant en France, que nous appellerons T., est dans le métro à Paris, son fils de douze ans endormi contre son épaule. Le métro s’immobilise : objet suspect dit-on. Il est dix heures. Commence alors le long monologue de T. qui finira à midi, dans ce même métro toujours immobile. Pendant ces deux heures d’enfermement, T. fait le tour de sa vie : enfance et adolescence à Hanoi, études supérieures à Leningrad, d’autres études à Paris et finalement, vie à Paris, de prof d’anglais dans un collège de banlieue. Elle évoque également ses parents, son amour d’enfance, son mari, ses copains de lycée, ses élèves, son fils et ses copains… tout un monde qui gravite autour d’elle, personnages énigmatiques, déroutants, vus à travers son seul regard, un regard dur et sans pitié. Mais les souvenirs, tendres ou cruels ne sont pas égrenés dans un ordre chronologique. Ni dans aucun ordre d’ailleurs. C’est en effet, dans un désordre absolu, que la vie de T. nous est livrée par Thuan pendant deux heures. Évocations, rappels brusques, rêves anciens, vide sidéral parfois, déceptions, solitude, amours perdues, haines, indifférences glacées, détestations, regrets ou illusions volées, envolées… Thuan donne au lecteur, dans un chaos apparent, mais remarquablement maîtrisé et savamment « organisé », toutes les pièces d’un puzzle que T. serait sans doute incapable de rassembler elle-même… Au lecteur de le faire ! Et il le fait avec d’autant plus de jubilation que le regard que porte Thuan sur T. et sur le monde, est pétri d’un humour corrosif, vraiment tonique !
C’est en cela que Thuan se révèle démiurge : car c’est par la force de l’écriture qu’elle invente son héroïne et le monde qui l’entoure et l’enferme. À l’image de ce métro, où T. est prisonnière, immobile, l’épaule peut-être engourdie par l’enfant qui dort, mais dont pourtant elle pourrait s’échapper : à dix heures, quand la rame s’immobilise, T. se demande si elle va rester ou sortir pour tenter de prendre un bus… deux heures plus tard, le métro n’est toujours pas reparti, mais T. se demande encore si elle y reste ou si…
Et le roman de Thuan s’achève sur cette interrogation à laquelle T. ne répondra sans doute jamais… Cet enfermement certes, lui a été imposé, mais elle refuse (ou elle est incapable de trouver) la possibilité d’en sortir. C’est avec les ressassements de T. (ils agacent un peu au début, mais très vite, on en perçoit la nécessité et la signifiance) que le lecteur appréhende les enfermements de T. . Enfermement dans son amour, devenu obsessionnel, pour l’amoureux interdit puis le mari enfui, qui l’empêche de vivre, mais constitue par ailleurs sa raison de vivre. Enfermement dans son respect filial et dans son obéissance à des parents enfermés eux-mêmes dans l’obsession de la « réussite » de leur fille, (comment oublier le soja noir et les cervelles de porc dont ils l’ont gavée ? -obsession qu’elle reproduit en gavant son fils de pigeons laqués ?). Enfermement dans Hanoi où elle doit vivre, comme une faute, son mariage avec Thuy, Enfermement dans Léningrad, où il neige jusqu’en juin et où la soupe aux choux est tellement amère. Enfermement à Paris où pour elle, « la vie en France reste aussi abstraite qu’à son arrivée ». Enfermement, « trois heures par jour dans les transports en commun, quelle vie de chien ! »… sans compter les arrêts imprévus comme celui-ci ! Enfermée dans la prison qu’elle s’est construite et qu’elle entretient avec obstination, T. ne parvient pas même à donner un nom à l’homme si présent, qu’elle pourrait peut-être aimer, si… Il restera pour nous (et pour elle ?), « le français »… l’Innommable ?Pour Électre, il y avait une lumière au bout de sa longue nuit. Rappelez-vous, cela s’appelait l’aurore. Pour T., il semble qu’il n’y aura jamais d’aurore.
Mais il y a une chose dans le roman de Thuan, pour le plus grand bonheur du lecteur.
Cela s’appelle le talent…Cet article est également consacré aux deux autres livres vietnamiens:
« Itinéraire d’une Vietnamienne- L’étudiante insoumise » de Thi-Hien-Tran (Éditions Balland).
[FONT="] »Au zénith » de Duong Thu Huong (Editions [/FONT] [FONT="]Sabine Wespieser)
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25 mars 2009 à 15h43 #89492nguyetnga;80284 wrote:….
Cet article est également consacré aux deux autres livres vietnamiens:« Itinéraire d’une Vietnamienne- L’étudiante insoumise » de Thi-Hien-Tran (Éditions Balland).
[FONT="] »Au zénith » de Duong Thu Huong (Editions [/FONT] [FONT="]Sabine Wespieser)
[/FONT]Bonjour nguyetnga,
Merci pour le lien concernant l’article de Janine Gillon parue sur le site du C.I.D Vietnam
Je me suis permis de reformater ton post en mettant en évidence l’article reproduit.:bye: -
26 mars 2009 à 7h02 #89545
Hier à 23h Thuan a eu un très bel entretien avec Alain Veinstein dans l’émission « Du jour au lendemain » (France Culture). Elle a parlé du Vietnam, de son écriture, de son exil en France… Pour ceux qui veulent l’écouter, cliquez ici:
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31 mars 2009 à 20h55 #89831
I N V I T A T I O N
La librairie Le Phénix et les Éditions du Seuilvous convient à une conférence-débat«Exil et amour»autour du romanChinatown
de Thuân[IMG]file:///C:/DOCUME%7E1/ANHTHU%7E1/LOCALS%7E1/Temp/msoclip1/01/clip_image002.jpg[/IMG]avec la participation de :Thuân
l’auteureHélène Fieschi
agrégée de lettresNguyên Ngoc Giao
rédacteur en chef de la revue Dien Dan ForumDoan Cam Thi
traductrice et maître de conférences à l’Inalco.Le samedi 4 avril à 17h
Librairie le Phénix,72 boulevard de SébastopolParis 3eMerci de confirmer votre présence au01 42 72 70 31Le Magazine Littéraire, Avril 2009-03-31
« Un milliard de Chinois. Et moi. Et moi. Et moi. » Les mots de Jacques Dutronc prennent une saveur douce-amère dans cet audacieux monologue intérieur d’une jeune Vietnamienne de Belleville. Assise dans le métro, elle se souvient de Hanoi et de son unique amour sacrifié par la guerre frontalière sino-vietnamienne. Du temps où le mot Chinatown lui était inconnu, maintenant qu’il est devenu son destin. Auréolé d’un grand succès au Vietnam, le texte de Thuân, qui vit à Paris, brouille les pistes entre le réel et la fiction. Elle glisse ici et là quelques pages d’un autre roman savamment mis en abîme, construit ironiquement un vrai-faux lien de parenté avec l’œuvre de Duras, et nous livre, en toute modestie, une déchirante ritournelle de l’exil. (Augustin Trapenard)
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