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    • #1205
      Nem Chua
      Participant

        …quand tu nous tiens.
        [img]http://tuoitre.com.vn/Tianyon/ImageView.aspx?ThumbnailID=148095[/img]
        Tuổi Trẻ, un journal très lu dans le Sud, ne manque pas une occasion de mettre le doigt sur les services publics qui déraillent.

        Aujourd’hui, ils publient le Pr. Lê Huy Bá, à propos de l’échec de la politique de ramassage et surtout de traitement des ordures.

        Le professeur ne mâche pas ses mots. Les raisons qu’il cite sont, dans l’ordre:

        – Le manque d’intérêt pour la planification de l’environnement
        – l’état a abandonné l’urbanisation au secteur privé « naturel »
        – des présidents de provinces qui s’y croient sacrifient l’environnement à la croissance
        – la gestion molle liée au bas niveau et manque de structure
        – on n’a pas éradiqué les sources de pollution.

        Voilà un visionnaire. Il met le doigt sur la croissance à tout crin. Rare. Espérons que ca porte des fruits, cette montée au créneau.

        Pour anticiper la réponse des croissancistes (ou « abrutistes », malheureusement « économistes » était déjà pris), la protection de l’environnement, à partir du moment òu ca bride des choix d’orientation, ca veut évidemment toujours dire moins de croissance, que ce soit parce qu’on n’investit pas dans des industries polluantes, parce qu’on consomme moins quand on limite la pollution (un clin d’oeil à chị Hương, qui était attentive à la clim sur un autre fil), ou parce qu’il y a moins de travaux de réparation quand il y a moins de dégâts.

        Ne pas polluer du tout, c’est possible. Quand on est mort. Il faut arriver à trouver le juste équilibre. Alors oui, c’est un trade-off: il faut vivre et conserver; jouir de la vie et garder du gâteau pour les enfants.

        En fait on se souvient de notre jeunesse, ou on pouvait boire l’eau d’une source ou d’un torrent, òu l’air était pur etc., et on regrette ce temps. Mais nos enfants, eux, fixent leur référence sur ce qu’ils connaissent: moins d’air, les masques dans les rues des grandes villes (Saigon…), la pollution de l’eau, partout dans le monde… Leur standard de référence est déjà différent du nôtre.

        C’est le phénomène de la grenouille dans une casserole. Si on allume le feu très fort, elle saute et s’enfuit. Si par contre on allume le feu en tout petit, elle va être au confort, s’assoupir, et quand elle se réveillera, elle sera déjà cuite. Nous sommes, avec nos références « glissant » de génération en génération, en danger d’être cette fameuse grenouille. La notion même de pollution n’est définissable que par rapport à une expérience, ce qui en fait, malheureusement, une notion éminement subjective.

        Ce qu’il nous manque, c’est des références claires, mesurables, en termes d’effluants, de consommation, de normes (atmosphère standard, eau de mer, de rivière, que sais-je?), auxquelles on puisse comparer nos pratiques, l’état de notre monde à un moment donné, pour réguler notre mode de vie à tous vers des objectifs communément admis.

        Bloum, on y est, c’est des questions de l’ordre du droit de la société et non de l’individu.

        Je crois qu’il est temps de réviser ces Droits de l’Homme qui ne peuvent plus faire l’unanimité tant qu’ils seront des droits de l’individu. Il est temps de travailler à réintégrer dans le droit de principe la préséance de la société sur les individus qui la composent.

        Tant que les intérêts individuels des gens seront différents des intérêts communs, on ne pourra garantir les droits de tous et des générations futures qu’en régulant les libertés des individus. C’est la tragédie des communs.

        C’est en ce sens que j’adhère à la notion de république socialiste. (je ne suis pas un communiste). Le laisser-faire, le moindre gouvernement, le libéralisme à tout crin, imposé par ceux qui en profitent, cette alliance malsaine entre la grande industrie et le pouvoir*, notamment aux USA, c’est aller droit à l’apocalypse écologique.

        * Vous avez reconnu? C’est une définition du fascisme.
        ** C’est fou ce qu’on peut dire de conneries en rêvant sur une photo de camion poubelle! :bigsmile:

      • #24642

        Tu fais bien de m’interpeler parce que je suis complètement d’accord avec toi ; c’est réellement une malédiction de voir les « pays émergents » refuser de ne pas passer par les travers des pays « riches » c’est-à-dire vouloir à tout prix les imiter dans leur mépris de l’écologie.

        Pourquoi ne pas éviter les dégâts irrémédiables de la pollution industrielle quand c’est possible ? Pourquoi ne pas tirer les leçons des erreurs des autres ?

        A quoi sert d’avoir choisi une orientation non capitaliste si c’est pour arriver aux mêmes résultats négatifs, comme l’inégalité des classes sociales (d’après ce que j’ai lu sur l’écart qui se creuse entre les revenus) ?

        :no: J’espère moi aussi que les voix de raison qui s’élèvent trouveront des oreilles bienveillantes au plus haut niveau du pouvoir

        Thu Huong

      • #24645

        :petard:

        Thu Huong wrote:
        J’espère moi aussi que les voix de raison qui s’élèvent trouveront des oreilles bienveillantes au plus haut niveau du pouvoir

        Thu Huong

        Nous pouvons réver :bigthumbup:, où je me trouve, je trouve encore de sarcré bestioles…pour combien de temps :icon_eek:

      • #24652
        Thu Huong wrote:
        A quoi sert d’avoir choisi une orientation non capitaliste si c’est pour arriver aux mêmes résultats négatifs, comme l’inégalité des classes sociales (d’après ce que j’ai lu sur l’écart qui se creuse entre les revenus) ?

        Je me pose encore cette question laissée sans réponse.

      • #24659
        Nem Chua
        Participant

          Oui, les pays émergents arrivent après, et pourraient avoir vu les erreurs des autres.

          Mais ce n’est malheureusement pas comme ca qu’on voit les choses: « Pourquoi », disent les Chinois, « devrions-nous réduire notre consommation de pétrole (et donc notre croissance), quand vous-mêmes poussez votre croissance au-delà du raisonnable et êtes prêts à mentir pour attaquer et vous emparer des puits de pétrole ».

          Au fond des choses, au niveau des gouvernements des grandes puissances, le seul vrai enjeu est la course à l’hégémonie, en espérant (au mieux) qu’une fois qu’on est le plus fort, on pourra régler les « petits » problèmes d’environnement.

          Les écolo, c’est des tree-huggers, des nhan-nhan qui aiment les zanimaux et les fleurs, c’est des loosers. Allons taper sur Saddam se faire quelques champs pétrolifères, ou chauffons à blanc la croissance.

          What gets measured gets treasured, disent-ils: on chérit ce qu’on mesure. Le PIB, la balance commerciale, le chômage, le taux d’intérêt ou le taux de change, tout ca se mesure, et c’est bien à ca qu’on évalue la santé d’un pays. Le Vietnam: bieeennnnn! 10% de croissance annuelle depuis 5 ans.

          Mais la fracture sociale, l’éclatement des familles, l’exode rural, le malaise des banlieues, la pollution atmosphérique, tout ca, ca ne se mesure pas simplement. Et puis, comme on disait, c’est des biens communs.

          Garrett Hardin — mettent en scène la Tragédie des Communs wrote:
          Qui se soucie que tout le monde doive supporter 1ppm de plus de monoxyde de carbone dans l’air si moi, MOI 👿 , je peux shooter mon concurrent en fabriquant mon produit 3% moins cher au mépris de l’environnement?

          Qui s’en soucie, hein, quand c’est MOI qui prends la décision? :MdrDevil:

          Aux USA, 80% de la population (si j’en crois Michael Moore) partage mon indignation. Mais ca fait bien longtemps que les « powers that be » républicains ont écrasé la voix des démocrates (boooo, loosers!). Mais est-ce possible de se donners des leaders non compromis avec nos systèmes « démocratiques », òu il faut savoir être élu avant même de savoir gouverner?

          Le Vietnam, une fois de plus, a des cartes dans la manche que nous n’avons pas.

        • #24661
          Nem Chua
          Participant
            Thu Huong wrote:
            Tu fais bien de m’interpeler

            En relisant le fil, je suis choqué de voir ta réponse en-dessous de mon titre! 😳 Ce n’est pas ce que je voulais dire, bien sur! :bigsmile:

            :friends:

          • #24683
            Nem Chua wrote:
            Ne pas polluer du tout, c’est possible. Quand on est mort. Il faut arriver à trouver le juste équilibre.

            Les morts vietnamiens sont assez polluant ; je le dis parfois aux membres de ma famille, ce qui les met en colère. Mais j’ai lu l’article d’un journaliste vietnamien qui pense comme moi :
            « Il y a 20 ans le cimetière de mon village était une étendue d’herbe où paissaient des buffles entre les petite buttes en briques. Aujourd’hui, c’est une étendue de bétonnerie, qu’on appelle la ville fantôme ; inutilisable »
            Ce qui est possible avec un pays de 30 millions de personnes pauvres risque d’être difficile avec 100 millions de bientôt riches ?

          • #24686
            Nem Chua
            Participant

              Tout à fait d’accord. Ca a un côut énorme.

              D’ailleurs, je disais « possible ». Je pensais à la tombe de « Old Jack »: un linceul et un trou dans un coin du champ.

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