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La Franc-Maçonnerie mère du colonialisme

Discussions générales sur le Vietnam Le Vietnam, son passé, son histoire La Franc-Maçonnerie mère du colonialisme

  • Ce sujet est vide.
Vous lisez 89 fils de discussion
  • Auteur
    Messages
    • #10503

      Chers ami(e)s,
      Voici encore un ouvrage qu’il serait intéressant de lire.
      Bien cordialement.
      Dông Phong

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      La Franc-Maçonnerie
      mère du colonialisme.
      Le cas du Vietnam
      Claude Gendre
      Édition l’Harmattan
      161 p.
      ISBN-13: 978-2296565005

      [h=3]Biographie de l’auteur[/h]Claude Gendre est à la fois ingénieur et maître ès lettres. Engagé de longue date dans la défense des langues et cultures identitaires, il est coauteur de « Ecole, histoire de France et minorités nationales » (Edition Fédérop 1979). Concernant l’histoire du Vietnam, il a déjà publié Le combat de Dong-Dang (Edition Trabucaire 2004) et Le Dé Thàm (1846-1913). Un résistant vietnamien à la colonisation française (Edition L’Harmattan).

      Critique :
      L’ouvrage de Claude Gendre met en exergue, dès son titre, le paradoxe
      dont il veut traiter.
      Comment la Franc-Maçonnerie, associée à des idéaux de libération
      des peuples et des esprits, création des Lumières, serait-
      elle devenue au XIXe siècle, et surtout sous la IIIe République,
      le plus sûr soutien du colonialisme ?
      L’auteur entend traiter de cette question principalement
      à partir de l’exemple du Vietnam.
      La thèse soutenue est clairement résumée dans sa
      conclusion :
      Les Francs-Maçons du XVIIIe siècle justifiaient la
      Colonisation pour des raisons idéologiques libératrices,
      à la différence de l’État qui y trouvait un intérêt
      géopolitique et économique.
      À la fin du XIXe siècle, on assiste à l’accession au
      pouvoir des élus républicains modérés, presque tous
      Francs-Maçons. À la différence des Maçons républicains
      « radicaux » comme Clémenceau, ou Camille
      Pelletan qui ironisait sur le « droit » de « civiliser les
      barbares à coups de canon », les modérés majoritaires
      sont sensibles aux théories pseudo-scientifiques d’un
      Paul Bert « justifiant » la colonisation par un racisme
      avéré. Ces républicains « opportunistes » et Francs-
      Maçons, d’ailleurs unis par une étrange alliance objective
      avec les milieux de la droite cléricale « missionnaire »,
      fourniront aux intérêts économiques des
      colons un voile commode, un artifice idéologique
      pour rendre le colonialisme prétendument soluble
      dans les Valeurs de la République.
      Tout ceci est exposé par l’auteur dans une alternance
      des chapitres historiques qui précisent la situation des
      Francs-Maçons en France et dans les Colonies, spécifiquement
      au Vietnam, (la fin de l’ouvrage s’ouvrant
      rapidement au reste de l’Empire), et des chapitres qui
      déclinent la biographie des principaux acteurs Francs-
      Maçons dans l’histoire de la colonisation de ce pays,
      gouverneurs, militaires, ou résistants comme Ho Chi
      Minh.
      Françoise Paradis
      (In : Perspectives France-Vietnam, avril 2012, p. 26)

    • #148816

      Bonjour monsieur,

      Merci de signaler cet ouvrage , effectivement la devise de la France est bien : « Liberté,Égalité,Fraternité » mais le livre que vous proposez semble montrer quelques failles historiquement prouvées concernant cette devise !

      Je constate que ce livre est aussi mentionné ici : La Franc-maçonnerie mère du colonialisme – Claude Gendre | GADLU.INFO – Franc-Maçonnerie

      Bien amicalement,

      Dominique Giraudet

    • #148820

      @Dogiraudet 146270 wrote:

      Bonjour monsieur,

      Merci de signaler cet ouvrage , effectivement la devise de la France est bien : « Liberté,Égalité,Fraternité » mais le livre que vous proposez semble montrer quelques failles historiquement prouvées concernant cette devise !

      Je constate que ce livre est aussi mentionné ici : La Franc-maçonnerie mère du colonialisme – Claude Gendre | GADLU.INFO – Franc-Maçonnerie

      Bien amicalement,

      Dominique Giraudet


      Re-bonjour Dominique,
      Merci à vous aussi pour le lien vers GADLU.
      Sur ForumVietnam, nous essayons de partager les infos en toute « Liberté, Egalité, Fraternité » (la plupart du temps).
      Cordialement.
      Dông Phong

    • #148821

      Mais à cette époque, tout le monde est colonialiste ! Anglais, Espagnols, Français, Portugais se partagent le monde pour aporter leur culture et leurs religions aux peuples « sauvages ». Chinois et Arabes étaient alors en déclin et se font piquer leur colonies.
      Il faut attendre 1960 et la fin de la guerre d’Algérie pour que les Français commencent à reconnaitre que « Les colonies, c’est fini« 

      Curieusement, la république aime mieux avoir affaire à une monarchie ; c’est plus confortable à coloniser. C’est pourquoi les Français soutiennent à bout de bras la dynastie Nguyen. Quand ya plus de rois ou quand il a abdiquer 2 fois, ils en trouvent un autre.

    • #148822

      @DédéHeo 146277 wrote:

      Mais à cette époque, tout le monde est colonialiste ! Anglais, Espagnols, Français, Portugais se partagent le monde pour aporter leur culture et leurs religions aux peuples « sauvages ». Chinois et Arabes étaient alors en déclin et se font piquer leur colonies.
      Il faut attendre 1960 et la fin de la guerre d’Algérie pour que les Français commencent à reconnaitre que « Les colonies, c’est fini« 

      .

      Bonjour TLM

      Je ne crois pas du tout que le « Colonialisme soit fini » dans son principe ; il a pris de nouvelles formes c’est tout !!

      La « Franc-Maçonnerie » bien sûr … mais c’est avant-tout un « état d’esprit, d’agir « , un  » réseau d’influences » essentiellement macho

      – qui a besoin de s’incarner humainement ,
      – et qui pour celà s’intéresse tout particulièrement aux « hommes » formant les centres de pouvoir , de décision et d’argent . ( « par cooptation », ai-je cru entendre, vu qu’ils ne se reproduisent pas entre eux !!!)

      En matière de « colonialisme indochinois », je crois beaucoup plus à la conjonction durable du « sabre, du goupillon et de la finance « , derrière « un pouvoir politique qui lui peut être changeant « 

      Sur la conquête de l’Annam, du Tonkin et de la Cochinchine, j’ai quelques « morceaux de bravoure littéraire »‘ de certains « esprits missionnaires » soi-disant très éclairés .. qui valent bien  » la pensée maçonnique » tous les jours !!! Ils ont un point commun : y a pas de femmes là-dedans !!!

    • #148826

      @robin des bois 146278 wrote:

      Bonjour TLM

      Je ne crois pas du tout que le « Colonialisme soit fini » dans son principe ; il a pris de nouvelles formes c’est tout !!


      Bonjour Sir Robin,
      Vous avez mille fois raison !
      En fin de compte, le principe du colonialisme pourrait se résumer, vulgairement, à : s’approvisionner en matières premières bon marché qu’on n’a pas (ou peu) et revendre des produits manufacturés, en s’emplissant plein les poches tout en satisfaisant son désir (de macho, comme vous dites) de dominer autrui. Et au passage, développer et imposer ailleurs ses propres fantasmes (religion, idéologie, culture,…).
      A l’aune de ce principe qui n’a point vieilli avec le temps, les Chinois sont en train de conquérir le monde entier, sans faire tonner leurs canons (pas encore pour le moment, sauf dans les archipels au large du Viêt Nam).
      Une histoire sans fin… »tant qu’il y aura des hommes » (Excusez-moi, Monsieur Hemingway de vous emprunter ce titre d’un de vos livres).
      Dông Phong

    • #148827

      @robin des bois 146278 wrote:

      Bonjour TLM

      La « Franc-Maçonnerie » bien sûr … mais c’est avant-tout un « état d’esprit, d’agir « , un  » réseau d’influences » essentiellement macho

      – qui a besoin de s’incarner humainement ,
      – et qui pour celà s’intéresse tout particulièrement aux « hommes » formant les centres de pouvoir , de décision et d’argent . ( « par cooptation », ai-je cru entendre, vu qu’ils ne se reproduisent pas entre eux !

      Bonjour Robin et compagnie!!
      Robin,Vous y allez un peu fort!!! il n’ y a pas que des réseaux d’ influences, je crois que l’ esprit maçonnique est tout autre.
      Il n’ y a pas que des obédiences masculines, il existe : la Grande Loge Féminine essentiellement féminine et le Droit Humain qui est mixte.
      Il y avait à l’ époque , une loge du Droit Humain à Hanoi, ainsi qu’ une loge du Grand Orient de France. Il en existait aussi à Saigon, mais essentiellement masculine
      Bonne journée YEN

    • #148830

      @Dông Phong 146282 wrote:



      Une histoire sans fin… »tant qu’il y aura des hommes » (Excusez-moi, Monsieur Hemingway de vous emprunter ce titre d’un de vos livres).
      Dông Phong


      Bonjour TLM,
      Avec mes plates excuses, « Tant qu’il y aura des hommes » n’est pas un livre de Hemingway, mais un film du même nom de Fred Zinnemann
      (1953) inspiré par le livre de James Jones.
      Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie…qui me provoque des trous de mémoire et des confusions.
      Pour me faire pardonner, ci-après un de mes haïsha.
      Dông Phong

      026trousdemmoire.jpg

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    • #148838

      @quangyen 146283 wrote:

      Il y avait à l’ époque , une loge du Droit Humain à Hanoi, ainsi qu’ une loge du Grand Orient de France. Il en existait aussi à Saigon, mais essentiellement masculine
      Bonne journée YEN


      Bonjour Yen et TLM,
      Il semble que même l’Oncle Hồ était un « frère ».
      Mais je ne sais pas quand et où il a rejoint la franc-maçonnerie, déjà au Viêt Nam colonisé ou lors de son séjour en Europe, et dans quelle loge ?
      Est-ce que ses « frères » (européens et/ou américains) l’ont aidé pendant la guerre d’indépendance ?
      Qui peut me donner ces précisions ? (je n’ai pas lu le livre de Claude Gendre qui aurait pu donner les réponses).
      Merci d’avance,
      Bien cordialement.
      Dông Phong

    • #148839

      @Dông Phong 146297 wrote:


      Bonjour Yen et TLM,
      Il semble que même l’Oncle Hồ était un « frère ».
      Mais je ne sais pas quand et où il a rejoint la franc-maçonnerie, déjà au Viêt Nam colonisé ou lors de son séjour en Europe, et dans quelle loge ?
      Est-ce que ses « frères » (européens et/ou américains) l’ont aidé pendant la guerre d’indépendance ?
      Qui peut me donner ces précisions ? (je n’ai pas lu le livre de Claude Gendre qui aurait pu donner les réponses).
      Merci d’avance,
      Bien cordialement.
      Dông Phong

      C’est possible , mais alors « un petit tour et puis s’en va » .. et je « demande à voir » !

      Car s’il est exact :
      – que NGUYEN Ai Quoc a été regardé à gauche, à droite, qui pouvait le  » soutenir idéologiquement » dans les années 1920 dans sa lutte anticoloniale,
      – qu’il a créé un certain nombre de « fraternités « et autres « assocations discrètes »..
      – qu’il a toujours eu un esprit curieux et ouvert et qu’il savait déjà se faire de nombreuses relations..

      voici un petit extrait d’un document pdf que j’ai déjà cité au sujet des « Vietnamiens à Bordeaux « .. qui irait plutôt très clairement dans le sens contraire …

      – sur ce lien en pdf :

      http://www.hommes-et-migrations.fr/docannexe/file/1307/dossier_1253_dossier_1253_26_38.pdf

      – cet extrait figurant à la page 30 du doc

      [ Le soutien français aux indépendantistes indochinois
      se déplace vers l’extrême gauche. Certes, l’anticolonialisme libéral et humaniste continue d’agir :
      la
      Ligue des droits de l’homme et du citoyen
      crée une section qui s’occupe des “abus de
      la colonisation”, termes qui dénotent l’absence
      de mise en cause fondamentale du
      régime colonial.
      Mais, la même année 1921,

      le Parti communiste français (PCF) crée
      une commission coloniale dont font partie
      Nguyên Ai Quôc et Nguyên Thê Truyên,
      ainsi qu’un cercle extérieur : l’Union intercoloniale,
      où les deux Indochinois se
      retrouvent aux côtés des Malgaches
      Ralaimongo et Stephany, des Antillais Max
      Clainville-Bloncourt et Sarrotte, de l’Algérien
      Hadj Ali, et d’autres. En 1923, il y a dix-huit Annamites sur les cent
      vingt et un membres de l’Union intercoloniale.
      En décembre 1922, dans

      une réunion à la dix-septième section de la fédération de la Seine du
      PCF, Quôc fait une déclaration significative.
      Il estime que
      “les francsmaçons et les membres de la Ligue des droits de l’homme
      font de la c
      ollaboration de classe et non de la lutte de classes”
      (8),
      et il approuve
      les résolutions du quatrième congrès de l’Internationale
      qui interdit
      aux communistes d’adhérer à la franc-maçonnerie, à la LDHC et aux
      organisations anarchistes.


    • #148840

      Il semble que même l’Oncle Hồ était un « frère ».

      Bonjour Phong, et TLM.
      Je ne pourrais pas vous dire si l’ Oncle était franc-maçon.
      S ‘ il avait été initié dans une loge maçonnique française, il aurait du en premiére chose: etre français, ce qui n’ est pas la cas.
      En  » Indochine , il y avait des  » Freres Indigénes  » mais qui ne pouvaient pas acceder à des postes de responsabilité dans la loge. Les  » Blancs » avaient trop peur de se retrouver en minorité!!!
      Peut etre l’ Oncle a t’ il été initié dans une loge anglaise, mais je ne sais pas s’ il y avait des loges anglaises à Hanoi et Saigon, et je ne sais même pas si la Grande Loge de France était présente à Hanoi et Saigon
      Bonne journée yen
      Je n’ ai pas lu comme vous le livre de Claude Gendre

    • #148841

      Nguyen Ai Quoc n’aurait fait qu’un tour dans la Franc Maçonnerie avant de s’apercevoir que celle ci ne pouvait pas lui être utile pour le combat pour l’indépendance.

      Les trois obédiences GO, GLDF et Droit Humain était présentes au Vietnam dans les années 1920. Mais les initiés Vietnamiens l’avaient été en France et étaient difficilement admis dans les loges locales. L’ouverture se fit petit à petit, avec l’admission de ces Frères , puis des initiations sur place des « indigènes » qui étaient des fonctionnaires, des professionnels, des noms connus. J’ai quelques documents qui prouvent que Trinh Dinh Thao et autres Vietnamiens faisaient partie de la Franc Maçonnerie dans le pays.

    • #148844

      @Yakirichau 146300 wrote:

      Nguyen Ai Quoc n’aurait fait qu’un tour dans la Franc Maçonnerie avant de s’apercevoir que celle ci ne pouvait pas lui être utile pour le combat pour l’indépendance.

      Les trois obédiences GO, GLDF et Droit Humain était présentes au Vietnam dans les années 1920. Mais les initiés Vietnamiens l’avaient été en France et étaient difficilement admis dans les loges locales. L’ouverture se fit petit à petit, avec l’admission de ces Frères , puis des initiations sur place des « indigènes » qui étaient des fonctionnaires, des professionnels, des noms connus. J’ai quelques documents qui prouvent que Trinh Dinh Thao et autres Vietnamiens faisaient partie de la Franc Maçonnerie dans le pays.

      Bonjour,
      Auriez-vous des informations sur la loge Fédération universelle du GO. Pouvez-vous nous faire partager vos documents sur Trinh Dinh Tha et des autres Vietnamiens faisant partie de la FM dans le pays
      Pour mon terme Indigénes » j’ ai voulu dire: habitants du pays.
      Bonne journée yen

    • #148847

      @quangyen 146304 wrote:

      Bonjour,
      Auriez-vous des informations sur la loge Fédération universelle du GO. Pouvez-vous nous faire partager vos documents sur Trinh Dinh Tha et des autres Vietnamiens faisant partie de la FM dans le pays
      Pour mon terme Indigénes » j’ ai voulu dire: habitants du pays.
      Bonne journée yen

      Petit essai de prélevement et transfert …d’une étude sur les Vietnamiens franc-maçons

      prélevé sur ce lien :

      http://aejjrsite.free.fr/lettrejjr/bul16_0112.pdf

      Les Vietnamiens francs-maçons

      Nguyên Ngoc Châu
      (62)

      O
      n sait que certains hommes célèbres faisaient
      partie de la Franc-Maçonnerie, cette société
      initiatique d’une dizaine de millions de membres qui
      a pour but le perfectionnement moral et spirituel de
      l’homme et qui suscite bon nombre de curiosités du
      fait de la discrétion de ceux-ci sur leur
      appartenance. Parmi les maçons les plus connus, on
      peut citer Georges Washington et la quasi-totalité
      des présidents des USA (dont R. Nixon, L.B.
      Johnson…), Lafayette, Winston Churchill,
      Benjamin Franklin, Gustave Eiffel, Auguste
      Bartholdi, Abd El Kader, Rudyard Kipling,
      Voltaire, Mozart, Casanova, Hugo Pratt, Salvador
      Allende, John Wayne, Tchang Kai Tchek, Aristide
      Briand, Littré, G. Monge, J.M. Montgolfier, Rouget
      de l’Isle, Talleyrand, Davy Crockett, C. Lindbergh,
      Gambetta, Charles X, Edouard VI et Edouard VII
      d’Angleterre, Guillaume 1
      er d’Allemagne, Joseph
      Bonaparte, Aristide Briand, Mark Twain, Joséphine
      Baker, André Citroën, Henry Ford, Montesquieu,
      Alexander Fleming, Oscar Wilde, Beethoven,
      Goethe, Alexandra David-Neel…
      Ce que l’on sait moins, c’est qu’un certain
      nombre de Vietnamiens étaient aussi maçons,
      comme l’évoquent deux documents que j’ai
      découverts dans mes « farfouilles »:
      Chroniques secrètes d’Indochine
      (1928-1946), Tome 1, Le Gabaon, de Gilbert David aux éditions de l’Harmattan
      et « Les Vietnamiens dans la franc-maçonnerie
      coloniale », un article dans la
      Revue Française de l’Histoire d’Outre-Mer
      de Jacques Dalloz, maître de conférences à l’Institut d’études politiques à Paris,
      écrit sur la base des archives de trois obédiences
      maçonniques françaises
      1.
      De nombreux Vietnamiens furent initiés en
      France comme l’avocat Dô Huu Tri, un des fondateurs
      de « la Ruche », première loge de la GLDF au
      Viêt Nam, le caodaiste Cao Triêu Phat qui rejoignit
      les rangs des communistes (initié au GODF à
      Bordeaux en 1917), Bui Quang Chiêu
      2,
      fondateur du Parti Constitutionaliste avec Nguyên Phan Long,
      qui préconisait la lutte pour l’indépendance par la
      voie pacifique (initié au GODF à Paris en 1925),
      Hô Chi Minh, sous le nom de Nguyên Ai Quoc, qui
      a dû faire un petit tour pour « voir » avant de trouver
      son vrai bonheur dans le communisme (initié à la
      loge « la Fédération Universelle » du GODF à Paris
      en 1922), Nguyên Van Thinh, Dô Huu Buu, etc.
      Au Viêt Nam, les loges en place ne
      commencèrent vraiment à ouvrir leur porte aux
      Vietnamiens que vers la fin des années vingt. La
      peur ou plutôt la hantise d’avoir à côtoyer à niveau
      égal des « indigènes » aussi évolués – et certains
      même plus cultivés – que des Français de bon teint
      issus de la métropole, l’emportait sur la « fraternité »
      qui devait exister entre maçons.
      A cette époque, le Grand Orient de France
      disposait d’une loge à Saigon (« le Réveil de l’Orient
      et les Fidèles du progrès réunis »), d’une loge à Ha
      Nôi (« La Fraternité Tonkinoise ») et d’une loge à Hai
      Phong (« l’Etoile du Tonkin »), la GLDF d’une loge à
      Saigon (« la Ruche ») et d’une loge à Ha Nôi (« les
      Ecossais au Tonkin »), et le Droit Humain (DH),
      obédience mixte, d’une loge à Ha Nôi (« Confucius »)
      fondée en 1925. Celle-ci accueillit les trois
      journalistes Nguyên Van Vinh, Pham Huy Luc et
      Pham Quynh
      3.
      En 1930 naquit la loge « Khong Phu Tseu »
      (GLDF) dont les membres fondateurs comprenaient,
      entre autres, le dentiste Nguyên Xuân Dai , le
      médecin Cao Si Tân (tous les deux initiés à Paris),
      et l’avocat Duong Van Giao (initié en 1924 à Paris à
      « Jean Jaurès » de la GLDF). Les deux avocats
      formés en France, Trinh Dinh Thao
      4
      (initié à « la Ruche ») et Vuong Quang Nhuong, devinrent aussi
      membres de cette loge. Un rapport rédigé par
      Vuong Quang Nhuong fut même lu au convent
      5

      de la GLDF en France en 1936 consacré au « problème
      colonial dans les sociétés modernes ».
      Il faut souligner que certains Vénérables
      6
      français de loges du GODF comme Jean Lan de la
      « Fraternité tonkinoise », Paquin de « l’Etoile du
      Tonkin » et Bouault du « Réveil de l’Orient » étaient
      hostiles à la création de loges dominées par des
      Vietnamiens, celles-ci risquant, d’après eux, de se
      transformer en « foyers de combat contre la
      domination française ». Dans une lettre datée du 10
      janvier 1934 adressée au Grand Maître du GODF en
      France, Jean Lan dénonçait la loge « Confucius » où
      Pham Huy Luc était élu Vénérable avec cinq
      Vietnamiens parmi les huit officiers : « L’Adminis-
      tration ne voit pas sans appréhension l’élévation
      d’un Annamite à la présidence d’une loge presque
      entièrement composée d’indigènes. Tant que ceux-ci
      conservaient à leur tête un Français, le gouvernement
      pouvait compter sur le patriotisme de ce
      dernier pour éviter toute discussion politique
      antifrançaise au cours des réunions et pour être
      avisé de tout complot qui s’y formerait ».
      Parmi les Vietnamiens maçons de l’époque,
      citons encore Ta Thu Thâu (dirigeant du Parti
      Trotskiste Indochinois), l’historien Trân Trong Kim
      (membre des « Ecossais du Tonkin » de la GLDF), le
      président de la Chambre des représentants du
      peuple de l’Annam Pham Van Quang, le
      pharmacien Tham Hoang Tin qui devint maire de
      Ha Nôi à la fin de la guerre d’Indochine, le docteur
      Pham Ngoc Thach (initié en 1937) qui devint
      ministre de Hô Chi Minh, Vu Dinh Mân qui donna
      une conférence prouvant qu’il n’y avait pas de
      contradiction entre l’esprit maçonnique issu des
      Lumières et l’idéologie extrême-orientale façonnée
      par un confucianisme qui était « loin d’être
      aveuglément traditionaliste, [mais] de beaucoup une
      doctrine d’évolution, donc de progrès ». Il y avait
      aussi de nombreux caodaistes comme Ngô Van
      Chiêu (qui aurait été initié en 1919), Lê Van Trung,
      Cao Triêu Phat, Nguyên Phan Long, Trân Quang
      Nghiêm, Truong Kê An.
      Un « Carrefour International de Fraternité » fut
      créé en décembre 1935 aux environs de Tây Ninh
      par un groupe de francs-maçons de diverses
      obédiences et de divers pays : des Français, des
      Vietnamiens (Trân Trong Kim et Ta Thu Thâu), des
      Américains (dont les généraux américains
      Chennault et Stilwell), des Anglais, un Japonais, un
      Chinois et un Philippin (un certain Osmeña
      7),avec pour but de combattre « l’impérialisme d’un Japon à
      l’humeur belliqueuse ». D’autres maçons les
      rejoignirent, dont les Vietnamiens Bui Quang
      Chiêu, Trân Quang Nghiem, Cao Triêu Phat, Dang
      Trung Chu, mais certains n’y resteraient pas
      longtemps (Bui Quang Chiêu, Ta Thu Thâu, Trân
      Trong Kim…).. Il fut décidé de créer des réseaux
      nationaux secrets dans toute l’Asie appelés FB3
      (pour Free Brothers 3) coordonnés par ce « Carrefour »
      dirigé jusqu’en 1946 par l’avocat américain
      William Donavan. C’est ainsi qu’en 1936 naquit
      FB3-Indochine qui choisit de s’ouvrir largement aux
      profanes (non-maçons) et qui s’assigna le double
      objectif de « lutter contre l’impérialisme nippon de
      plus en plus menaçant […] et (de) favoriser la
      décolonisation de l’Indochine », déclenchant le
      désaccord de certains maçons français qui se
      retirèrent du réseau, comme le lieutenant-colonel
      Tutenges et le futur général Raoul Salan.
      Après les grands événements de l’époque (le
      régime de Vichy interdisant la maçonnerie au Viêt
      Nam par la voix du Gouverneur Général Decoux,
      coup de force des Japonais du 9 mars 1945,
      épuration antivichyste), il ne comptait plus en 1947
      qu’un Vietnamien dans les loges qui renaissaient.
      Certains étaient morts, comme Bui Quang Chiêu et
      Pham Quynh, tués par le Viêt Minh en 1945;
      d’autres étaient passés au combat nationaliste. Ainsi
      ‘la Fraternité tonkinoise » déplora dans un texte que
      tant de frères Vietnamiens aient eu une conduite
      « antimaçonnique et inhumaine à l’égard des
      Français de mars 1945 jusqu’au 19 décembre 1946″.
      Après 1954, des loges maçonniques sous influence
      anglo-saxonne remplacèrent peu à peu les
      loges d’influence française, dont la dernière à
      s’éteindre fut « le Réveil de l’Orient » (au début des
      années soixante). A la chute de Saigon en 1975,
      leurs membres ayant quitté le pays, ces loges se
      replièrent aux Philippines et depuis, la Franc-
      Maçonnerie n’existe plus au Viêt Nam en tant
      qu’organisation structurée.

      N.N.C.
      ======================================

      1
      Les trois obédiences présentes au Viêt Nam étaient la
      Grande Loge de France (GLDF), le Grand Orient de
      France (GODF) et le Droit Humain (DH)

      2
      Fit deux conférences devant des loges françaises sur les
      sujets « La France a-t-elle perdu l’Indochine? » et « Le
      problème de la colonisation devant les colonies ».


      3
      En janvier 1926, Pham Quynh fit une conférence sur
      « l’idéal du sage dans la philosophie confucéenne ».

      4
      En 1939, Trinh Dinh Thao est au 31è degré. Il y a 33
      degrés au rite pratiqué par la GLDF (Rite Ecossais
      Ancien et Accepté).

      5
      Assemblée Générale.

      6
      Responsable dirigeant d’une loge élu par celle-ci pour
      un an.

      7
      Sergio Osmeña Sr qui devint Président des Philippines
      en 1944 était aussi maçon. Etait-il cet Osmeña


    • #148848

      Robin,
      ça , c’ est une réponse!!!.
      Cherche et tu trouveras. Bonne soirée yen

    • #148849

      @quangyen 146309 wrote:

      Robin,
      ça , c’ est une réponse!!!.
      Cherche et tu trouveras. Bonne soirée yen

      et j’ai déjà trouvé aussi .. « l’autre réponse du jour  » … et elle est bonne pour moi !!!!!!!

    • #148851

      Bonjour, je suis l’auteur de l’article dans le site de l’AEJJR ( Amicale des Anciens Elèves du Lycée Jean-Jacques Rousseau/Chasseloup Laubat). Pour la Loge Fédération Universelle, il faut vous adresser au Grand Orient. Il est impossible de joindre des documents en fichiers attachés ( trop lourds). Il faudrait que le forum les reçoive directement et les fasse apparaitre en clair. Chau

    • #148852

      @Yakirichau 146312 wrote:

      Bonjour, je suis l’auteur de l’article dans le site de l’AEJJR ( Amicale des Anciens Elèves du Lycée Jean-Jacques Rousseau/Chasseloup Laubat). Pour la Loge Fédération Universelle, il faut vous adresser au Grand Orient. Il est impossible de joindre des documents en fichiers attachés ( trop lourds). Il faudrait que le forum les reçoive directement et les fasse apparaitre en clair. Chau

      Grand merci a vous

      et très bonne synthèse pour moi .

      Mon amie Quangyen va pouvoir vous » mettre sur le gril », vu toutes les questions qu’elle a en réserve sur la Franc-Maçonnerie !!

      ( heureusement que je cite toujours les sources de mes documents , surtout lorsqu’ils sont préleves sur Internet -dont je me méfie :
      c’est normal me direz-vous
      !!)

    • #148854


      Bonjour RdB et Châu,
      MERCI pour ces informations très intéressantes.
      Du bon boulot !
      Cordialement.
      Dông Phong

    • #148855

      Le titre du bouquin « La Franc-Maçonnerie mère du colonialisme » est un peu tape à l’oeil ; ce qui est habituel pour un titre.
      La France avait perdue un Premier Empire Colonial à la chute de Napoléon.
      Dans mon esprit, c’est le très réactionnaire Charles X, Rois de France (1824-1830) qui succède à son frère Louis XVIII (1814-1824) dans la Restauration qui tente de remettent en question une partie des acquis de la Révolution et relance les conquêtes coloniales.

      Le dey d’Alger, aurait offensé par un coup d’éventail le consul de France en 1927, Charles X envoi une expédition qui conduit à la prise d’Alger (6 juillet 1830).
      Quelques semaines après avoir conquis Alger, Charles X est renversé en 1830 par les Trois Glorieuses, un mouvement révolutionnaire qui amène sur le trône Louis-Philippe. Puis il y aura l’éphémère Seconde République qui instaure le suffrage universel masculin, abolit l’esclavage dans les colonies mais est renversée par Napoléon III qui relance la colonisation.

      Bien sûr la 3eme république et Jules Ferry colonise à une époque où tout le monde est Franc Maçon mais de là à parler de « mère du colonialisme » ?

      Quels sont les éléments apportés dans le bouquin ?

      Charles X veut renouer avec le prestige monarchique. Un blocus maritime est mis en place. L’invasion est conseillée par Polignac, afin de sauver la situation intérieure française. Charles X avoue vouloir retrouver l’esprit des victoires de Cortès, [réf. nécessaire] avec l’espoir de conquérir l’Afrique. La France compte mettre fin à la piraterie des barbaresques et à l’esclavage des chrétiens par eux.

      Charles X était à court de trésorerie et la colère du peuple parisien menaçait, dès lors, l’immense pactole que constituait la fortune du Dey d’Alger attirait sa convoitise et celle de quelques aventuriers. S’emparer de ce trésor pouvait ainsi représenter un objectif majeur de cette expédition.

      Charles X saisit alors l’occasion pour monter une expédition punitive sur les côtes algériennes. Cette opération militaire doit lui permettre de détourner l’attention de l’opinion publique face aux difficultés intérieures, ainsi que de se débarrasser des pirates barbaresques qui infestaient la mer Méditerranée depuis trois siècles, et dont un des repaires était justement le port d’Alger.
      Il faut rappeler que la côte barbaresque (nom donné jadis au Maghreb et à la Libye) était particulièrement riche en corail, que l’arrière-pays exportait de la cire, des cuirs, de la laine et surtout des grains, lesquels sont souvent présentés comme origine première du conflit.

      C’est assez drôle, le Wiki sur l’Algérie a une version légèrement différente :
      c’est l’affaire des fortifications du bastion de La Calle et non simplement la dette restée impayée qui était à l’origine de la colère du dey d’Alger.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Conqu%C3%AAte_de_l%27Alg%C3%A9rie_par_la_France
      Conquête_de_l’Algérie_par_la_France

      En 1798, lors de la campagne d’Égypte de Bonaparte, deux négociants algériens, Busnach et Bacri, proposent au directoire de ravitailler en blé l’armée française. Le contrat est signé et le dey d’Alger, avance l’argent pour toute l’opération. Les caisses du directoire sont vides et le paiement est ajourné. Une fois au pouvoir, Napoléon repousse à la fin de la guerre le paiement de ses créances. Sous la restauration, le gouvernement de Louis XVIII refuse de reconnaître une dette contractée par la république. Trente ans après l’emprunt, en 1827, le dey d’Alger n’a toujours pas été payé.

      Légere variante sur le wiki http://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A9rieAlgérie
      Et la dette, commence à la Convention, pas seulement lors de la campagne de Napoléon 1 en Égypte.

      Tout d’abord, les relations entre la France et la Régence d’Alger étaient bonnes, puisque on peut lire en juin 1793 que « tandis que l’Europe se coalise contre la France libre, une puissance africaine (Alger) plus loyale et fidèle reconnaît la république et lui jure amitié ». De plus il y avait aussi le Bastion de France qui exploitait le corail à El Kala.

      En 1794, la France révolutionnaire est attaquée par les puissances européennes coalisées, et éprouve des difficultés à nourrir sa population et ses soldats. Le dey d’Alger Hussein offre alors à la Convention toutes facilités pour faire ses achats de blé, consentant aussi par la suite sous le Directoire un prêt d’argent sans intérêts. Une fois la guerre terminée, les régimes qui se succèdent n’honorent pas la dette et, quand la France redevient royaliste, la dette est revue à la baisse. Elle est pourtant payée, mais seulement à Paris, à la Caisse des Dépôts et Consignations. Cependant, un nombre important de créanciers vrais ou supposés, des commerçants livournais qui avaient servi d’intermédiaires se manifestent alors. Ainsi, sous couvert de satisfaire leurs réclamations, on avait « rendu légale sa spoliation »104. Le dey est donc en froid avec le consul de France, car il comprend qu’il ne récupèrera pas son argent et que les livraisons de blé ne lui seront jamais payées.

      En 1827, le dey d’Alger découvre que la France avait fortifié, à l’extrémité de la Régence à la Calle, un entrepôt dont elle avait la concession pour faire du commerce, et qu’elle s’était engagée à ne pas fortifier. N’obtenant pas d’explications de la part du gouvernement français, le 30 avril 1827, le dey décide d’en référer verbalement au consul de France. Le consul ignorant ouvertement sa demande, le dey s’emporta alors, l’injuria, et finalement donna au « représentant de la France » un coup de son éventail. Si l’on s’en réfère à Robert Louzon, militant anticolonialiste engagé, c’est donc bien l’affaire des fortifications de La Calle et non simplement la dette restée impayée qui était à l’origine de la colère du dey d’Alger. Le gouvernement de la Restauration et Charles X, soucieux de redorer l’image de la France à l’étranger et de renforcer l’autorité royale en France, trouvèrent alors dans cet incident — un outrage à la France par le biais de son « représentant », le consul — un prétexte pour intervenir militairement

    • #148878

      Chère Yen,
      Oui, cherches et tu trouveras, frappes et on t’ouvrira.
      Appelles moi au 06 4891 9941, on se transmettra nos adresses e-mail respectives et je te donnerai plein d’info sur les franc Maçons Vietnamiens. Intéressé par le sujet, je suis allé consulter les archives du GO et de la GLDF. Chau

    • #148880

      Merci pour cet intéressant exposé sur un pan de l’histoire de France.

      Maintenant complétant le en revenant au Vietnam.

      Voilà comment et pourquoi les Français sont intervenus dans ce pays.

      Chau

      http://aejjrsite.free.fr/lettrejjr/bul07_9806.pdf

      Un peu d’histoire…
      CHASSELOUP-LAUBAT
      et la perte des trois provinces orientales
      du Sud Viet Nam
      Nguyên Ngoc Châu (62)

      Qui est ce Chasseloup-Laubat totalement inconnu du public français d’aujourd’hui, mais dont le nom est encore évoqué par certains de nos camarades en référence à leur lycée ?

      Le comte Prosper de Chasseloup-Laubat fut un Ministre de la Marine sous Napoléon III. Il faisait partie de ceux qui appuyaient avec ferveur l’intervention française en Cochinchine. Il ne voulait pas en faire seulement une colonie «réglementée» comme l’Algérie ou la Réunion, mais un empire. Son nom est étroitement associé à la perte des trois provinces orientales du Sud Viet Nam.

      C’était sous son ministère que l’Amiral Charner, comman*dant en chef des forces navales françaises d’Orient, avec une partie du corps expéditionnaire de Chine (68 navires de guerre) vint le 7 février 1861 renforcer la garnison de Saigon éprouvée par les assauts incessants menés par Tôn Thât Hiêp, puis le maréchal Nguyen Tri Phuong et ses troupes. Charner prit Chi Hoà après de violents combats durant lesquels Nguyen Tri Phuong fut blessé, puis Thu Dâu Môt et Tây Ninh (février-mars 1861) et My Tho (avril 1861).

      Saigon était tombée dans les mains de l’Amiral Rigault de Genouilly le 18 février 1859. La flotte de celui-ci, après avoir, avec les Anglais, pris Canton puis Tientsin, sur ordre signé de Hamelin, le prédécesseur de Chasseloup-Laubat, descendit vers le Viet Nam s’emparer de Da Nang (Tourane) le 31 août 1858. Assiégé par les Vietnamiens et incapable de percer vers l’intérieur, R. de Genouilly, avec l’accord de Paris, alla attaquer Saigon.

      Désireuse d’accéder à bon marché aux produits importants de la *Cochinchine* que sont le coton, la soie, le sucre, le riz et les bois de construction, et de trouver des débouchés intéressants pour son industrie, La France lorgnait depuis longtemps sur Tourane,*«la plus belle baie du monde» et qui se trouvait aussi sur la route de la Chine. Mgr. Pellerin, vicaire apostolique de la Cochinchine septentrionale et évêque de Huê depuis 1846, tout en demandant à Napoléon III de «sauvegarder les intérêts des chrétiens» et de ne pas les abandonner à la persécution de l’empereur Tu Duc, expliquait que «le *peuple s’habituerait promptement à nos vins, à nos draps, à nos velours, cotonnades, quincaillerie et articles de Paris qu’il ignore». Dans sa note de janvier 1857 à l’empereur des Français, le Père Huc , un missionnaire connu pour ses expéditions en Chine et au Tibet, soulignait:* «La population, douce, laborieuse, très accessible à la propagande de la foi chrétienne, gémit sous la plus abominable tyrannie. Elle nous accueillerait comme des libérateurs et des bienfaiteurs. Il faudrait peu de temps pour la rendre entièrement catholique et dévouée à la France…».

      Chasseloup-Laubat joua aussi un grand rôle dans la perte définitive des trois provinces orientales du Sud. Le 4 novembre 1864, il remit à Napoléon III un grand mémoire sur la Cochinchine demandé par celui-ci un an avant.

      Phan Thanh Gian, assisté par Pham Phu Tu et Nghe Khac Dong et accompagné de 65 conseillers dignitaires, était venu en France le 10 septembre 1863 négocier le rachat des trois provinces de Gia Dinh (Saigon), Biên Hoà et Dinh Tuong (My Tho), avec la garantie de droit de résidence dans trois ports de la côte d’Annam, de liberté de commerce dans l’intérieur, et de possession de Saigon. Il en était parti sans avoir de réponse ferme, mais avec des paroles encourageantes. En effet, l’opinion française, émue par les revers du Mexique, était très divisée et n’était pas très favorable aux expéditions lointaines. L’abandon de la Cochinchine était pratiquement accepté par la plupart des membres du gouvernement malgré l’opposition de Chasseloup-Laubat.

      Le mémoire de Chasseloup Laubat soulignait l’importance de la Cochinchine pour l’expansion française en Asie. Ses arguments décidèrent Napoléon III à choisir de ne pas répondre à la demande de l’Empereur Tu Duc et d’en rester au traité de 1862.
      Par ce traité, signé le 5 juin 1862 à Saigon, l’empereur Tu Duc accordait à tous, Vietnamiens et Français, la liberté du culte chrétien, ouvrait au commerce français et espagnol les ports de Tourane, Balat et Quang An, acceptait de payer en dix ans une indemnité de guerre de 4 millions de dollars, et cédait à la France les trois provinces orientales du Sud conquises par Charner en 1861 et Bonard, son successeur (Bien Hoà en décembre 1861, Bà Ria et le Cap Saint-Jacques en janvier 1862).

      Chasseloup-Laubat fut remplacé au poste de ministre de la Marine par Rigault de Genouilly le 19 Janvier 1867. Par la suite, à Saigon, un décret du 17 novembre 1874 créait un collège d’un niveau «primaire supérieur» plutôt que secondaire, qui allait devenir en 1875 le collège Chasseloup-Laubat. 100 élèves indigènes, sélectionnés à partir des écoles provinciales, y entreraient chaque année et y feraient trois ans d’études en français, aux frais de l’administration.
      N.N.C. (62)

      Bibliographie: Ph. Devillers Français et Annamites, partenaires ou ennemis? 1856-1902, Ed. Denoël.

    • #148882

      @Yakirichau 146352 wrote:

      Merci pour cet intéressant exposé sur un pan de l’histoire de France.

      Maintenant complétant le en revenant au Vietnam.

      Voilà comment et pourquoi les Français sont intervenus dans ce pays.

      Chau

      Qui est ce Chasseloup-Laubat totalement inconnu du public français d’aujourd’hui, mais dont le nom est encore évoqué par certains de nos camarades en référence à leur lycée ?


      Bonjour Châu et TLM,
      Après le départ des Français en 1956, le nom du lycée fut, diplomatiquement, changé en Jean-Jacques Rousseau.
      Bien cordialement.
      Dông Phong (JJR60)

    • #148883

      Merci beaucoup, je t’ appelle. yen

    • #148885

      @Yakirichau 146352 wrote:

      Voilà comment et pourquoi les Français sont intervenus dans ce pays.
      http://aejjrsite.free.fr/lettrejjr/bul07_9806.pdf Mgr. Pellerin, vicaire apostolique de la Cochinchine septentrionale et évêque de Huê depuis 1846, tout en demandant à Napoléon III de «sauvegarder les intérêts des chrétiens» et de ne pas les abandonner à la persécution de l’empereur Tu Duc, expliquait que «le *peuple s’habituerait promptement à nos vins, à nos draps, à nos velours, cotonnades, quincaillerie et articles de Paris qu’il ignore». Dans sa note de janvier 1857 à l’empereur des Français, le Père Huc , un missionnaire connu pour ses expéditions en Chine et au Tibet, soulignait:* «La population, douce, laborieuse, très accessible à la propagande de la foi chrétienne, gémit sous la plus abominable tyrannie. Elle nous accueillerait comme des libérateurs et des bienfaiteurs. Il faudrait peu de temps pour la rendre entièrement catholique et dévouée à la France…».

      _ les principaux pousse au crime de la colonisation sont les capitalistes comme Dupuis et les catholiques , beaucoup plus que les francs maçons . Comme l’écrivait Ng manh Châu , cité dans un autre topic de FV , ils guettaient le VN depuis des siècles , ils voulaient rééditer leur succès précédent , la  » conquête « des Philippines . Ils ont eu une impulsion primordiale à l’avènement de Napoléon III dont la femme est d’origine espagnole ; on oublie que l’expédition de Rigault de G. comportait une participation espagnole .
      _ j’ai entendu dire que la Révolution française a été déclenchée par les francs maçons , n’est ce pas ?
      _ Phan châu Trinh avait été condamné à mort ; il a été gracié grâce à l’intervention des francs maçons de la LDH de l’époque , je crois .
      _ par idéologie ,la majorité des francs maçons sont plutôt anticolonialistes à mon avis

    • #148886

      Han Viêt et TLM bonjour.
      Je crois que tout fait historique doit etre replacé dans son contexte, et de ce fait se montrer prudent dans nos affirmations et infirmations.
      Ce qui était « acceptable », il y a plus de 100ans , nous révulse maintenant.
      Les francs-maçons ont pour principe: Liberté- Egalité Fraternité.
      mais comment celà, c’ est il traduit des 1865, dans des contrées lointaines, où l’ on venait apporter, l’  » oeuvre civilisatrice » de la France, c’ est toute l’ histoire du colonialisme. Je crois qu’ il y a eu des hommes sincéres, et des pires crapules!
      bonne journée yen

    • #148887

      Merci à tous pour tout ces éclairages forts intéressants ! Et aussi merci à Quangyen pour sa dernière intervention , en effet il faut souvent se méfier des différentes grilles de lecture de l ‘Histoire,des faits historiques , tout cela me semble rarement tout blanc ou tout noir mais le plus souvent gris , oui il y eut bien des hommes sincères et aussi des pires crapules ! Pour l’histoire plus récente il est possible de signaler aussi dans ce contexte historique concernant le Vietnam et la France le parcours tourmenté d’ Hélie de St Marc , j’ai connu la destinée de cet homme grâce au beau livre de Laurent Beccaria : Les champs de braises . Lien :Hélie de Saint Marc – Wikipédia

      Bien à vous,
      Dominique Giraudet

    • #148890

      @quangyen 146359 wrote:

      Han Viêt et TLM bonjour.
      Je crois que tout fait historique doit etre replacé dans son contexte, et de ce fait se montrer prudent dans nos affirmations et infirmations.
      Ce qui était « acceptable », il y a plus de 100ans , nous révulse maintenant.
      Les francs-maçons ont pour principe: Liberté- Egalité Fraternité.
      mais comment celà, c’ est il traduit des 1865, dans des contrées lointaines, où l’ on venait apporter, l’  » oeuvre civilisatrice » de la France, c’ est toute l’ histoire du colonialisme. Je crois qu’ il y a eu des hommes sincéres, et des pires crapules!
      bonne journée yen

      Bonjour Mme Q.Y

      Cà phosphore dur chez vous , même parmi vos fleurs et plantes ..

      Mais vous avez raison ; personnellement l’influence de la Franc-maçonnerie dans la colonisation et le colonialisme n’est pas directe ; mais elle influence certainement plus ou moins le comportement de ceux qui s’en revendiquent : certains gouverneurs de l’Indochine- et non des moindres- ne se cachaient pas de leur appartenance à cette obédience ..

      Pour ma part je focalise dur sur la  » sainte trinité permanente », constituée par « l’Armée, l’Eglise et la Finance des Banques », surtout qu’à côté le monde politique était plutôt très changeant et instable .

      Petit exercice de démonstration :

      J’ai un « bouquin original  » (très vieux et déglingué .. comme moi ) qui commence comme suit :

      [ La première édition de ce livre a paru en janvier 1859 .
      Au moment où je le terminais, une expédition franco-espagnole, que commandait en chef le vice-amiral Rigault de Genouilly, occupait Tourane et menaçait Hué, capitale de l’empire annamite……
       
      ….Aussi avions-nous le droit de dire, à propos de ce programme :
      « le motif déterminant de notre entrepris est généreux et chrétien ; il prévaudra contre les conseils contraires que l’esrit du temps pourrait donner.
      Tout fait espérer que l’homme de guerre chargé de cette belle expédition terminera l’oeuvre de la conquête et préparera l’oeuvre de la colonisation , avec ce bon sens vigoureux et cette largeur d’esprit chrétien, qui, dans la race française , accompagne souvent les hommes de l’épée, comme la magnanimité du courage miltaire accompagne les Hommes de la Croix ]

       
      Là dedans pas de trace de francmaçonnerie, mais du Sabre et du Goupillon…en veux-tu en voilà !.


      le petit curé détaille même les « six avantages retirés en paix et en guerre« ( sic) de l’établissment de la France en Cochinchine

      si vous en voulez d’autres échantillons …

    • #148892

      @robin des bois 146364 wrote:

      Bonjour Mme Q.Y

      Cà phosphore dur chez vous , même parmi vos fleurs et plantes ..
      Bonjour Robin,
      Que voulez-vous , nous avons voulu le changement!!! donc ça phospore dur, même parmi mes fleurs et mes plantes! je ne connaissais pas ce nouveau verbe, même si le verbe s’ est fait chair. Le sabre et le goupillon que nous avons bien trainés , accroches à nos basques durant 14/18. Là aussi , l’ appartenance maçonnique n’ etait pas d’ actualité dans les régiments!!!il valait mieux etre discret!! je m’ éloigne du sujet!
      Pour l’ application des lois de 1905, en Indochine ( je n’ ai pas les references exactes) il me semble que le gouverneur général de l’ Indochine,Paul Doumer, avait adapté la mise en vigueur de ces lois, et avait laissé à l’ Eglise en particuliers aux religieuses de st Paul de Chartres l’ éducation d’ une grande partie des enfants qui leur avait été confiée, aux garçons les Freres de la doctrine chretienne .
      Il serait interessant de pouvoir acceder aux archives plus ressantes 1930/1940 pour se faire une idée, de la vie des loges à Hanoi et Saigon, Haifong
      Bonne soirée yen

       

    • #148893

      @DédéHeo 146317 wrote:

      Le titre du bouquin « La Franc-Maçonnerie mère du colonialisme » est un peu tape à l’oeil ; ce qui est habituel pour un titre.C’est assez drôle, le Wiki sur l’Algérie a une version légèrement différente :
      c’est l’affaire des fortifications du bastion de La Calle et non simplement la dette restée impayée qui était à l’origine de la colère du dey d’Alger.

      _ Vous n’avez pas remarqué la ressemblance entre l’histoire des relations du Dey avec les dirigeants français de l’époque : d’abord liens d’amitié puis mésentente ; ça rappelle furieusement Sarkozy et Kadhafi .
      _ à propos de la pacification de l’Algérie , en lisant l’histoire de France , on aurait cru que ça s’est calmé assez vite mais voilà la réalité :
      Algérie : Le passé génocidaire de la France en Algérie – Youssef Girard
      vérités et mensonges des crimes de la colonisation (Claude Liauzu et Gilbert Meynier, 2005) – études-coloniales
      _ il faut se rappeler la guerre civile qui a suivi la chute de Louis XVI . Les francs maçons révolutionnaires se lancent dans la chasse aux aristocrates et aux prêtres et dans l’expropriation des biens de l’église . Après des années de massacres , il y a trêve grâce à Napoléon : les nobles et l’église gardent les biens qui ne leur ont pas été pris . Un point de détail , la Marine leur est concédée ; c’est pourquoi elle a le surnom de Royale , le corps des officiers était réservé majoritairement aux nobles royalistes et ça explique un peu le fait que les premiers agresseurs colonialistes étaient des amiraux . Cette colonisation a été poussée beaucoup par les catholiques secondés par les officiers de la Marine . Au début,la colonie indochinoise était sous une emprise privée,gouvernée par des amiraux et les évêques ; puis après la chute de Napoléon III,les francs maçons républicains ont repris le pouvoir , ils ont imposé une administration civile sur l’Indochine Comme en France où ils s’opposaient furieusement à l’éducation privée catholique , ils se sont opposés à la conversion forcée des VN ; c’est un peu pour cela que le VN n ‘est pas devenu un deuxième Philippines

    • #148898

      @quangyen 146359 wrote:

      Je crois que tout fait historique doit etre replacé dans son contexte, et de ce fait se montrer prudent dans nos affirmations et infirmations.
      Ce qui était « acceptable », il y a plus de 100ans , nous révulse maintenant.

      Ce qui était acceptable par des Français colonialistes il y a 100 ans, était déjà tout à fait inacceptable par les viets il y a 100 ans également. Tout comme l’invasion allemade en 1940 était aussi acceptable par la majorité des Allemands de l’époque. Est-ce une raison pour « se montrer prudent » dans les critiques du nazisme ?

      Il ne faut pas sous estimer la capacité de raisonnement et le sens de justice de nos ancêtres. Les déclarations des droits de l’homme ont été écrites bien avant la colonisation d’Indochine.

      @quangyen 146359 wrote:

      Les francs-maçons ont pour principe: Liberté- Egalité Fraternité.
      mais comment celà, c’ est il traduit des 1865, dans des contrées lointaines, où l’ on venait apporter, l’  » oeuvre civilisatrice » de la France, c’ est toute l’ histoire du colonialisme. Je crois qu’il y a eu des hommes sincéres, et des pires crapules!

      Oui, mais il y a combien d’hommes sincères et combien de crapules ? Quand un fonctionnaire français débarque en Indochine dans les bagages de l’armée coloniale, qu’il a assisté à l’invasion d’Indochine et à la résistance armée de ce peuple, et si tout cela restait « acceptable » pour lui malgré les discours des droits de l’homme qu’il a eu l’occasion d’étudier en France, peut on encore qualifier ce fonctionnaire de « homme sincère » ou c’est plutôt un pervers ou un malade mental ?

      J’ai vu à la télé d’aujourd’hui la commémoration d’Auschwitz. Pourquoi personne ne parle des « hommes sincères » parmi les Allemands qui ont débarqué en France en 1940 ?

    • #148902

      @HAN VIËT 146367 wrote:

      _ il faut se rappeler la guerre civile qui a suivi la chute de Louis XVI . Les francs maçons révolutionnaires se lancent dans la chasse aux aristocrates et aux prêtres et dans l’expropriation des biens de l’église . Après des années de massacres , il y a trêve grâce à Napoléon : les nobles et l’église gardent les biens qui ne leur ont pas été pris .

      Heu je suis Vendéen d’origine .. et j’ai tout un rayon de ma bibliothèque sur les guerres de Vendée (dans une autre pièce que les bouquins Vietnam , Cambodge et autres.).;)
      guerres de Vendée … qui soit dit en passant pour DP, n’ont rien à voir avec la Chouannerie des Bretons (…… de simples brigands de grands chemins !!!)

      – Francs-maçons … ah bon !
      – d’autres parlent de « Génocide vendéen « … alors que ce mot a été créé seulement en 1946
      (un dénommé Reynald Secher fait même son beurre littéraire sur ce thème …)

      -les 2 parties adverses d’alors étant « armées » , pour moi, il s’agit d’une » guerre civile » , voire religieuse ..avec des dommages collatéraux ,çà c’est sûr !!!
      ces « couillons de Vendéens « (mes ancêtres) s’étant bien fait manipuler par les « Aristocrates exilés » et bien abrités chez la Queen ..

      Mais si vous sortez de votre « Histoire nationale » pour nous parler de l’Algérie et du Colonialisme à la Papa .. moi je sors de ma « réserve d’Indiens vendéens » pour vous parler du Cambodge et du Laos … et du » Colonialisme à la façon de l’Oncle Hô….!!!

    • #148876

      @robin des bois 146376 wrote:

      Heu je suis Vendéen d’origine .. et j’ai tout un rayon de ma bibliothèque sur les guerres de Vendée (dans une autre pièce que les bouquins Vietnam , Cambodge et autres.).;)
      guerres de Vendée … qui soit dit en passant pour DP, n’ont rien à voir avec la Chouannerie des Bretons (…… de simples brigands de grands chemins !!!)

      – ….

      Gast, il nous insulte, ce Vendéen chauvin !
      Breizh atao !

      Dông Phong (qui habite au coin de la rue Georges Cadoudal, et à 800 m à vol d’oiseau du château de Beauregard où GC signa sa reddition !)

    • #148905

      @Dông Phong 146378 wrote:

      Gast, il nous insulte, ce Vendéen chauvin !
      Breizh atao !
      Dông Phong (qui habite au coin de la rue Georges Cadoudal, et à 800 m à vol d’oiseau du château de Beauregard où GC signa sa reddition !)

      La « grande armée vendéenne «  et les « Chouans « (région de Fougères) se sont retrouvés une ou deux fois seulement, lorsque les Vendéens ont fait leur fameuse et dramatique « virée de Galerne » (voir GOOGLE svp)
      pour aller chercher du secours promis justement par ces fameux aristos planqués chez la Queen .

      Cholet- Le Mans -Granville- la presqu’ile de Quiberon – Savenay : un pitoyable jeu de massacres à répétition

      CADOUDAL : autant que je me souvienne, c’est la phase finale des Chouans… du temps de Bonaparte 1er Consul

    • #148906

      @robin des bois 146380 wrote:


      CADOUDAL : autant que je me souvienne, c’est la phase finale des Chouans… du temps de Bonaparte 1er Consul


      Re-bonjour RdB,
      Georges Cadoudal participait à la chouannerie vendéenne dès 1793 :

      « En juin 1793, Georges Cadoudal rejoint l’armée vendéenne à Chalonnes-sur-Loire, peu de temps après la bataille de Saumur. Il se place sous les ordres du général Charles de Bonchamps et sert au sein des compagnies bretonnes qui rassemblent les insurgés du nord de la Loire. Le 29 juin, les Vendéens attaquent Nantes afin d’insurger la Bretagne. Cadoudal participe à la bataille de Nantes mais l’offensive échoue, les 30 000 Vendéens sont repoussés par 12 000 Républicains et le général en chef Jacques Cathelineau est mortellement blessé au cours du combat. ».

      Voir le détail de sa vie et de ses actions sur ce bon résumé : Georges Cadoudal – Wikipédia

      Bien cordialement.
      DP

    • #148910

      @Dông Phong 146381 wrote:


      Re-bonjour RdB,
      Georges Cadoudal participait à la chouannerie vendéenne dès 1793 :

      « En juin 1793, Georges Cadoudal rejoint l’armée vendéenne à Chalonnes-sur-Loire, peu de temps après la bataille de Saumur. Il se place sous les ordres du général Charles de Bonchamps et sert au sein des compagnies bretonnes qui rassemblent les insurgés du nord de la Loire. Le 29 juin, les Vendéens attaquent Nantes afin d’insurger la Bretagne. Cadoudal participe à la bataille de Nantes mais l’offensive échoue, les 30 000 Vendéens sont repoussés par 12 000 Républicains et le général en chef Jacques Cathelineau est mortellement blessé au cours du combat. ».

      Voir le détail de sa vie et de ses actions sur ce bon résumé : Georges Cadoudal – Wikipédia

      Bien cordialement.
      DP

      Oui exact , il a du même recruter et rameuter des troupes bretonnes pou aider les Vendéens …
      mais il me semble qu’après la  » pâtée finale » de la « grande armée vendéenne  » à SAVENAY (tout près du pays de ma femme briéronne), il a du reprendre du service beaucoup plus tard … (y a pas une histoire de  » duchesse de qqe chose » qui voulait refoutre le b***dans le coin ?)

      petit « quizz de culture vendéenne » :

      2 grands chefs vendéens ont  » perdu la vie » sur la même place nantaise ?
      ° quelle place SVP ?
      ° qui étaient ces 2 chefs vendéens
      ?

    • #148911

      @robin des bois 146385 wrote:

      Oui exact , il a du même recruter et rameuter des troupes bretonnes pou aider les Vendéens …
      mais il me semble qu’après la  » pâtée finale » de la « grande armée vendéenne  » à SAVENAY (tout près du pays de ma femme briéronne), il a du reprendre du service beaucoup plus tard … (y a pas une histoire de  » duchesse de qqe chose » qui voulait refoutre le b***dans le coin ?)

      petit « quizz de culture vendéenne » :

      2 grands chefs vendéens ont  » perdu la vie » sur la même place nantaise ?
      ° quelle place SVP ?
      ° qui étaient ces 2 chefs vendéens
      ?

      Cher aotrou* Robin,

      Je ne sais pas répondre à votre quizz, mais je me permets de vous dire que votre « duchesse de qqe chose » était Marie Caroline Ferdinande Louise de Bourbon, princesse des Deux-Siciles, duchesse de Berry.

      «À la suite des Trois Glorieuses, elle suivit Charles X et la cour en exil, mais elle cherchait à se faire proclamer régente pour son fils, sous le nom de Henri V. Elle retourna donc clandestinement en France en 1832, où elle débarqua dans la nuit du 28 au 29 avril. Elle tenta de relancer les guerres de Vendée et de rallier la population à sa cause.
      La mobilisation locale fut assez faible, et l’opération échoua rapidement.
      La duchesse chercha refuge dans une maison de Nantes mais trahie par Simon Deutz, après s’être cachée toute une nuit dans un réduit situé derrière une cheminée dont l’âtre était allumé, elle fut arrêtée le 8 novembre 1832 par la gendarmerie, dirigée par Adolphe Thiers qui, depuis le 11 octobre, venait de remplacer Montalivet au ministère de l’Intérieur. »

      (À lire la source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Caroline_de_Bourbon-Siciles_(1798-1870)).

      Mais ses projets relancèrent la chouannerie dans le Morbihan (1830-1850), bien longtemps après l’exécution de Georges Cadoudal.
      À lire le livre très bien documenté de Jean-Guillot, un ci-devant commissaire divisionnaire de la Police Nationale, qui l’a écrit à partir « des procédures judiciaires et des rapports des autorités civiles et militaires de l’époque » (ci-dessous).

      Bien cordialement.
      DP

      * Monsieur en breton

      lesdernierschouansdumor.jpg

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    • #148915

      Évidemment il est toujours possible de résumer le drame vendéen par cette pensée du professeur Henri Laborit : La Vendée est ce pays auquel on a imposé la liberté l’égalité et la fraternité, la fraternité surtout, en y faisant 500 000 morts. ( Lien : (Philosophe – Titre) )

      Naturellement c’est un peu court comme récit historique mais hélas probablement vrai .

    • #148916

      @robin des bois 146385 wrote:

      2 grands chefs vendéens ont  » perdu la vie » sur la même place nantaise ?
      ° quelle place SVP ?
      ° qui étaient ces 2 chefs vendéens
      ?

      Tentative de réponse de la la part d’un Vendéen d’adoption (Tranche-sur-Mer)
      Place Viarmes.
      Cathelineau et Charette.

    • #148917

      Et, les Cathares, dans l’ histoire!
      Bonne journée yen

    • #148918

      Bonjour Yen , Merci de mentionner l’épisode Cathare , en fait il faudrait carrément faire un sujet à part pour ce thème historique si tragique de notre histoire . La spécialiste Anne Brenon estime qu’il s’agissait bien d’un christianisme originel ,bien plus prés de l’enseignement de Jésus que l ‘ Église catholique elle-même , grâce aux nombreuses recherches contemporaines de qualité nous connaissons de mieux en mieux le christianisme cathare . C’est un très vaste et passionnant sujet de réflexion !

      Bien amicalement,
      Dominique Giraudet

    • #148919

      @Dogiraudet 146393 wrote:

      Bonjour Yen , Merci de mentionner l’épisode Cathare , en fait il faudrait carrément faire un sujet à part pour ce thème historique si tragique de notre histoire . La spécialiste Anne Brenon estime qu’il s’agissait bien d’un christianisme originel ,bien plus prés de l’enseignement de Jésus que l ‘ Église catholique elle-même , grâce aux nombreuses recherches contemporaines de qualité nous connaissons de mieux en mieux le christianisme cathare . C’est un très vaste et passionnant sujet de réflexion !

      Bien amicalement,
      Dominique Giraudet

      Dominique bonjour,
      Mon clin d’ oeil sur les Cathares était une boutade adressée à Robin et Phong!!! Je ne connais pas les écrits de Anne Breton, j’ étais restée :  » au bucher de Montségur de Zoé Oldenbourg, et des cahiers cathares édités à une certaine époque, et repris par Sebe. Celà doit bien dater d’ une quinzaine d’ années!!
      Bonne soirée yen

    • #148920

      @quangyen 146394 wrote:

      Dominique bonjour,
      Mon clin d’ oeil sur les Cathares était une boutade adressée à Robin et Phong!!! Je ne connais pas les écrits de Anne Breton, j’ étais restée :  » au bucher de Montségur de Zoé Oldenbourg, et des cahiers cathares édités à une certaine époque, et repris par Sebe. Celà doit bien dater d’ une quinzaine d’ années!!
      Bonne soirée yen

      Oui oui ben je suis allé à Monségur au moins 2 fois ..(j’aime bien la véritable histoire des cathares)

      A la première montée .. un brouillard magnifique et une vue superbe donc !!!

      A l’autre montée », discuté avec 2 groupes de personnes un peu » bizarres sur les bords » , des  » purs « … ou des .. »illuminés attendant la fin du Monde « ???
      Je me suis donc retiré discrètement de la conversation ….sur la pointe des pieds , en gardant pour moi mes « réflexions tordues »

      D’après un de mes bouquins, le « circuit cathare pédestre » commence assez près de SIJEAN

    • #148921

      @Dogiraudet 146390 wrote:

      Évidemment il est toujours possible de résumer le drame vendéen par cette pensée du professeur Henri Laborit : La Vendée est ce pays auquel on a imposé la liberté l’égalité et la fraternité, la fraternité surtout, en y faisant 500 000 morts. ( Lien : (Philosophe – Titre) )

      Naturellement c’est un peu court comme récit historique mais hélas probablement vrai .

      @quangyen 146394 wrote:

      Dominique bonjour,
      Mon clin d’ oeil sur les Cathares était une boutade adressée à Robin et Phong!!! Je ne connais pas les écrits de Anne Breton [sic !], j’ étais restée :  » au bucher de Montségur de Zoé Oldenbourg, et des cahiers cathares édités à une certaine époque, et repris par Sebe. Celà doit bien dater d’ une quinzaine d’ années!!
      Bonne soirée yen

      Bonsoir Dominique, Yen et TLM,

      @ Dominique,
      Oui la réalité historique est parfois dure à … avaler !

      @ ma chère Yen,
      Robin et moi ne sommes que deux pauvres « régionaux » assez chauvins, l’un avec sa Vendée et l’autre avec « sa » Bretagne !

      Enfin, pour vous le prouver, et aussi pour vous distraire sans nous éloigner du sujet lugubre de ce topic, je vous offre ci-après une de mes élucubrations encore inédite.

      Dông Phong

      Dure vérité

      Le château de Beauregard n’est pas loin
      Et la rue Cadoudal est juste au coin,
      J’entends les oiseaux qui, en turlutant,
      Me racontent l’épopée des Chouans.

      Dans notre lande, au fond de mon recoin,
      Je potasse des livres avec soin,
      Pour appréhender plus profondément
      Le Vive le Roi de ces résistants.

      Là-bas, on m’a appris la République,
      Source d’égalité et de progrès,
      Qui nous sortira du joug monarchique.

      Mais ici, les beaux merles me révèlent
      Que les discours ne sont pas toujours vrais.
      – Ô rage, ô désespoir, fin d’un grand rêve !

    • #148922

      @ngjm95 146391 wrote:

      Tentative de réponse de la la part d’un Vendéen d’adoption (Tranche-sur-Mer)
      Place Viarmes.
      Cathelineau et Charette.


      C’est tout bon : félicitations

      Cathelineau, blessé mortellement en débouchant sur la place Viarme à la bataille de NNantes , bataille perdue par la faute de Charette arrivé en retard volontairement et en désobéissant
      – Charette, fusillé publiquement sur cette place après sa capture

      Cathelineau , surnommé le « Saint d’Anjou », était un type très bien (Bonchamps : idem)
      et CHARETTE un véritable DSK avant l’heure !!!

    • #148923

      @Dogiraudet 146390 wrote:

      Évidemment il est toujours possible de résumer le drame vendéen par cette pensée du professeur Henri Laborit : La Vendée est ce pays auquel on a imposé la liberté l’égalité et la fraternité, la fraternité surtout, en y faisant 500 000 morts. ( Lien : (Philosophe – Titre) )

      Naturellement c’est un peu court comme récit historique mais hélas probablement vrai .

      D’une part, les Vendéens ont commis aussi des atrocités, certaines pas piquées des vers

      D’autre part, la « petite noblesse vendéenne » était restée tès proche de leurs paysans

      Par ailleurs, au-delà des motifs liés à la royauté et à la « pratique religieuse », c’est surtout la « levée des troupes » (la conscription) pour aller se battre aux frontières qui a mis directement le feu aux poudres (Valmy c’est à ce moment là)

      De cette époque, il est resté un phénomène persistant : la Vendée est profondement antijacobine et « anti-centralisation parisienne  » (et moi aussi !!!

      petit aparté : les Vendéens ont été profondement  » pétainistes » à cause de 14-18, de la bataille de Verdun et du rôle de Petain par rapport à Mangin ou Nivelle ..

      ( heu au fait, Pétain était franc-maçon je crois )

      faut voir aussi le nombre de morts dans ces régiments d’infanterie d ela région !!

      2eme quesrtion de mon « quizz vendéen » :

      Quel est l’Homme très célèbre qui aurait dit : » Les guerres de Vendée ont été les premières guerres révolutionnaires de toute l’Histoire ?

      petit indice : et il s’y connaissait en « guerres révolutionnaires « !!

    • #148924

      Merci Robin des bois pour ces précisions historiques intéressantes, pour le quiz je tente : Victor Hugo ? . En effet l’histoire des contre -révolutionnaires est riche et complexe et je la connais peu, je viens de trouver ce dossier très fourni sur ce sujet : Guerre de Vendée – Wikipédia

      @ Dông Phong
      Merci pour ce beau poème inspiré ! Oui notre Histoire de France est mouvementée et souvent sanglante , souhaitons qu’enfin elle réalise dans les faits cette grande espérance : Liberté,Égalité,Fraternité ..

      @ Yen
      Merci pour ces précisions , je comprend mieux , le catharisme et beaucoup d’autres branches du christianisme ,pensons entre autres aux quakers, aux amish, ..etc sont des « envolées » en direction d’une vie réellement chrétienne en accord avec les paroles du Christ , bien savant sera celui qui estimera que telle ou telle église est plus vraie ou plus « sainte » qu’une autre !

      Avec toute mon amitié,
      Dominique

    • #148925

      @Dogiraudet 146399 wrote:

      Merci Robin des bois pour ces précisions historiques intéressantes, pour le quiz je tente : Victor Hugo ? . En effet l’histoire des contre -révolutionnaires est riche et complexe et je la connais peu, je viens de trouver ce dossier très fourni sur ce sujet : Guerre de Vendée – Wikipédia

      @

      Non : autre indice : il a lui-même écrit des bouqins sur la « conduite des guerres révolutionnaires »

    • #148926

      A vous tous!
      Je phosphore complétement, les chouans, les bretons et non les brenons!!!, les cathares, un point positif, j’ arriverai à connaitre la géographie..en suivant les chemins du pays cathare;du Languedoc qui m’ a vu naitre!!!, plus difficile avec le Quang Nam, Gia Dinh, Thua Thien, Ha Noi le pays de mes amours.
      ô rage au desespoir , au vieillesse ennemie,
      n’ ai je dont tant vécu , que pour cette infamie
      bonne soirée yen

    • #148927

      ( heu au fait, Pétain était franc-maçon je crois )

      Robin bonsoir, et TLM,
      Robin je phosphore, n’ oubliez pas les lois anti-maçonniques éditées par ce personnage, entre autre les nombreux instituteurs révoques de l’ enseignement , parcequ’ ils etaient francs-maçons.
      A Narbonne , dans l’ école devant les enfants,le meilleur ami de mon pére, instituteur comme lui, fut traité de mauvais français, parcequ’ il était franc-maçon!!
      bonne soirée yen

    • #148928

      @quangyen 146403 wrote:

      ( heu au fait, Pétain était franc-maçon je crois )

      Robin bonsoir, et TLM,
      Robin je phosphore, n’ oubliez pas les lois anti-maçonniques éditées par ce personnage, entre autre les nombreux instituteurs révoques de l’ enseignement , parcequ’ ils etaient francs-maçons.
      A Narbonne , dans l’ école devant les enfants,le meilleur ami de mon pére, instituteur comme lui, fut traité de mauvais français, parcequ’ il était franc-maçon!!
      bonne soirée yen

      Ok mais c’est la 2eme vie de Petain… sous VICHY, il a décapité la Franc-maçonnerie en 4 ans

      mais je pensais plutôt à sa 1ere carrière miltaire de 14-18 et avant :( je ne trouve rien , j’ai du me tromper )

    • #148929

      mais je pensais plutôt à sa 1ere carrière miltaire de 14-18 et avant

      Robin rebonsoir,
      Je crois qu’ il n’ y avait pas beaucoup de militaire franc-maçon début XXéme, chez les gradés?, les loges militaires sont beaucoup plus anciennes , sous Napoléon, oui.
      Suite, au prochain épisode!! yen

    • #148930

      @quangyen 146405 wrote:

      mais je pensais plutôt à sa 1ere carrière miltaire de 14-18 et avant

      Robin rebonsoir,
      Je crois qu’ il n’ y avait pas beaucoup de militaire franc-maçon début XXéme, chez les gradés?, les loges militaires sont beaucoup plus anciennes , sous Napoléon, oui.
      Suite, au prochain épisode!! yen

      Je dois confondre avec « ses sympathies pour l’Action française » (je vieillis mal !!!!) ..

    • #148931

      faire la fête le dimanche tres tardivement, laisse parfois des séquelles!!
      Je sors!!! yen

    • #148933

      @HAN VIËT 146367 wrote:

      Le titre du bouquin « La Franc-Maçonnerie mère du colonialisme » est un peu tape à l’oeil ; ce qui est habituel pour un titre.C’est assez drôle, le Wiki sur l’Algérie a une version légèrement différente :
      c’est l’affaire des fortifications du bastion de La Calle et non simplement la dette restée impayée qui était à l’origine de la colère du dey d’Alger.

      _ Vous n’avez pas remarqué la ressemblance entre l’histoire des relations du Dey avec les dirigeants français de l’époque : d’abord liens d’amitié puis mésentente ; ça rappelle furieusement Sarkozy et Kadhafi .
      (***)
      _ il faut se rappeler la guerre civile qui a suivi la chute de Louis XVI . Les francs maçons révolutionnaires se lancent dans la chasse aux aristocrates et aux prêtres et dans l’expropriation des biens de l’église . Après des années de massacres , il y a trêve grâce à Napoléon : les nobles et l’église gardent les biens qui ne leur ont pas été pris . Un point de détail , la Marine leur est concédée ; c’est pourquoi elle a le surnom de Royale , le corps des officiers était réservé majoritairement aux nobles royalistes et ça explique un peu le fait que les premiers agresseurs colonialistes étaient des amiraux . Cette colonisation a été poussée beaucoup par les catholiques secondés par les officiers de la Marine . Au début,la colonie indochinoise était sous une emprise privée,gouvernée par des amiraux et les évêques ; puis après la chute de Napoléon III, les francs maçons républicains ont repris le pouvoir, ils ont imposé une administration civile sur l’Indochine Comme en France où ils s’opposaient furieusement à l’éducation privée catholique , ils se sont opposés à la conversion forcée des VN ; c’est un peu pour cela que le VN n ‘est pas devenu un deuxième Philippines

      Non, ca ne ressemble pas ; Kadhafi s’était apparemment calmé et était devenu fréquentable. Voila qu’une guerre civil éclate chez lui et il redevient un tyran sanguinaire…
      Le Dey d’Alger n’a pas changer. Les régimes français se suivent et ne rembourse pas la dette en plus ils fortifient illégalement leur bastion de La Calle. Bref Napoléon III cherche un prétexte et lance la colonisation de l’Algérie. De même c’est sous son reigne que la colonisation du Vietnam commence et je voudrais bien savoir si les Franc-maçons ont eu une influence là de dans ? Pas sûr !

      Avant la Révolution Française, les Franc-maçons sont des aristocrates dirigé par Franc-maçons Louis Philippe d’Orléans (1747-1793) ayant changé son nom en Philippe Égalité après 1792 – Wikipédia
      200px-Philippe_d%27Orl%C3%A9ans_en_grand-maitre_du_GOF.jpg
      Philippe d’Orléans en grand maître du Grand Orient de France.
      Il est en conflit avec son cousin Louis XVI qui se moque de lui.
      Il veut seulement remplacer la monarchie absolue française par une monarchie parlementaire à l’anglaise. Donc afirmer que les Franc-maçons ont comploté la Révolution est inexacte.
      Il est élu député de la noblesse aux États généraux de 1789. Puis il devient républicain.
      Il est élu à la Convention nationale en 1792 par le département de la Seine sous le nom de Philippe Égalité, les titres princiers étant proscrits.

      Une lettre écrite en 1793 de prison à son avoué Jean-Baptiste Lemaire, montre qu’il n’a jamais signé autrement :

      « Pourquoi m’appelez vous « Orléans » nom que vous savez que je n’ai pas signé depuis le début de l’assemblée constituante qui défendait de porter aucun titre ni nom de terre ? Est-ce qu’il y a un décret qui m’ordonne de m’appeler « Orléans » ? J’ai déjà fait cette question aux citoyens Gérard10 et Voidel, mais je n’y ai reçu aucune réponse ; peut-être serai-je plus heureux en m’adressant à vous. Je désire le savoir car s’il y en a un, il est trop ridicule à moi de continuer à signer « Égalité ». Cependant ce ridicule serait bien involontaire puisque je n’ai aucune connaissance que je doive signer autrement ».

      Mais à ce moment, il quitte publiquement la Franc-maçonnerie en la déclarant non compatible avec la République.

      Il vota la mort du roi Louis XVI, et sans appel.

      Quand son fils aîné le duc de Chartres suit le général Charles-François Dumouriez dans son aventure personnelle, il devient suspect aux yeux des Montagnards.

      Philippe-Égalité est ramené à Paris et envoyé à la Conciergerie le 2 novembre. Il est jugé par le Tribunal révolutionnaire, le 6 novembre 1793. Il n’y a pas de preuves contre lui, mais durant cette période, la simple suspicion suffit. Malgré la plaidoirie de Voidel, il est condamné à mort et guillotiné le jour même, avec pour compagnons d’infortune Pierre Coustard de Massi, représentant de la Loire-Inférieure à la Convention et chef de la Garde nationale de Nantes, et trois inconnus.

      PS) Son fils aîné le duc de Chartres deviendra Louis-Philippe Ier, dernier Rois de France – Wikipédia

      Charles-François Dumouriez – Wikipédia est un sacré personnage aussi

      PS2) Une idée fausse qui bénéficie aux 2 camps ! 😆 Les francs-maçons avaient activement préparé la révolution de 1789
      Franc-maçonnerie en France – Wikipédia
      « Après la Révolution française, le jésuite Augustin Barruel écrivit que les francs-maçons avaient activement préparé la révolution de 1789, ce qui accrédita parfois l’idée d’un complot maçonnique dans la révolution française. Cette thèse fut ensuite souvent reprise, notamment sous la Troisième République, par quelques auteurs catholiques qui y voyaient un argument anti-maçonnique et anti-républicain, ainsi que par différents francs-maçons qui y voyaient un argument de nature à renforcer leur image auprès du gouvernement.

      Il y eut en réalité des francs-maçons dans tous les camps. Ainsi le Duc de Luxembourg, bras droit du Grand Maître et initiateur de la fondation du Grand Orient de France, émigre dès juillet 1789. Une loge aristocratique comme « La Concorde », de Dijon se saborde dès août 1789. Le Grand Maître du Grand Orient lui-même, devenu « Philippe-Égalité » renie publiquement la maçonnerie en 1793, peu de temps avant de finir sur l’échafaud. Et si le Grand Orient proclame son attachement à la forme démocratique de gouvernement dès janvier 1789, il est contraint de cesser ses activités par la Terreur de 1793 à 1796. Alors qu’on dénombrait près de 1000 loges à la veille de la Révolution, 75 loges seulement seront en mesure de reprendre leurs travaux en 1800.

      Cependant les loges avaient, par leur fonctionnement dans les années antérieures, pris une certaine indépendance vis-à vis de l’État et de l’Église, ce qui avait vraisemblablement contribué à l’éclosion d’aspirations nouvelles. Parmi les francs-maçons actifs de l’époque révolutionnaire, citons Mirabeau, Desmoulins, Couthon, La Fayette, La Rouërie, Choderlos de Laclos, David et Rouget de l’Isle, créateur de l’hymne national « La Marseillaise ».

      PS3) Philippe Égalité, Grand Maître du Grand Orient renie publiquement la maçonnerie en 1793
      Pour couper court à toutes les spéculations entretenues sur ses intentions, il fit publier cette lettre importante dans le Journal de Paris du 22 février 1793 :
      « Dans un temps où personne, assurément, ne prévoyait notre Révolution, je m’étais attaché à la franc-maçonnerie qui offrait une image d’égalité, comme je m’étais attaché au parlement qui offrait une image de la liberté. J’ai, depuis, quitté ce fantôme pour la réalité. Au mois de décembre dernier, le secrétaire du Grand Orient s’étant adressé à la personne qui remplissait auprès de moi les fonctions de secrétaire du Grand Maître, pour me faire parvenir une demande relative aux travaux de cette société, je répondis à celui-ci, sous la date du 5 janvier : « Comme je ne connais pas la manière dont le Grand Orient est composé, et que, d’ailleurs, je pense qu’il ne doit y avoir aucun mystère ni aucune assemblée secrète dans une République, surtout au commencement de son établissement, je ne veux me mêler en rien du Grand-Orient ni des assemblées de francs-maçons ».
      « Un froid glacial accueillit cette déclaration puis on procéda à « la dégradation maçonnique du citoyen Égalité en le faisant démissionnaire, et on le dépouilla de son titre de Grand maître ».

    • #148937


      Bonjour TLM,
      Dans le volet des « bienfaits/méfaits » du colonialisme, il faut citer l’ouverture du Viêt Nam à la culture occidentale.
      A ce sujet, j’ai publié sur un autre topic « la première création de nouvelle musique (tân nhạc) du Viêt Nam » qui est aussi un vibrant chant révolutionnaire.
      Voir : http://www.forumvietnam.fr/forum-vietnam/discussion-libre-th-o-lu-n-t-do/10867-videos-que-jaime-4.html#post146411
      Dông Phong

    • #148941

      @robin des bois 146398 wrote:


      Quel est l’Homme très célèbre qui aurait dit : » Les guerres de Vendée ont été les premières guerres révolutionnaires de toute l’Histoire ?

      petit indice : et il s’y connaissait en « guerres révolutionnaires « !!

      je serais tenté de dire que c’était l’ancien professeur d’histoire Giap.

    • #148943

      @ngjm95 146417 wrote:

      je serais tenté de dire que c’était l’ancien professeur d’histoire Giap.

      Ca se rapproche .. mais ce ne’est pas lui

      C’est quelqu’un qui avait été très impressionné par la technique employée par les armées de Cathelineau et bonchamps :

      – des paysans aux champs qui, sur une sonnerie de cloches, se transformaient en soldats avec armes (à portée de mains dans les champs ) ou faux, sans uniforme, et se rassemblaient à des points précis .

      – et après l’action, s’éparpillaient et cachaient leurs armes en pleine campagne, redevenant aussitôt dest paysans, l les troupes se volatilisant littéralement aux yeux des adversaires

      – tactiques de guérillas et escarmouches , pas de batailles frontales dans les premiers temps , sauf si on est sûr de gagner

      d’où sa célébre maxime venue de là parait-il :
      « une armée révolutionnaire est une armée qui se trouve comme un « poisson dans l’eau » au milieu de la population locale »

      si vous ne trouvez pas .. c’est désespérant

    • #148944

      @robin des bois 146419 wrote:

      Ca se rapproche .. mais ce ne’est pas lui

      C’est quelqu’un qui avait été très impressionné par la technique employée par les armées de Cathelineau et bonchamps :

      – des paysans aux champs qui, sur une sonnerie de cloches, se transformaient en soldats avec armes (à portée de mains dans les champs ) ou faux, sans uniforme, et se rassemblaient à des points précis .

      – et après l’action, s’éparpillaient et cachaient leurs armes en pleine campagne, redevenant aussitôt dest paysans, l les troupes se volatilisant littéralement aux yeux des adversaires

      – tactiques de guérillas et escarmouches , pas de batailles frontales dans les premiers temps , sauf si on est sûr de gagner

      d’où sa célébre maxime venue de là parait-il :
      « une armée révolutionnaire est une armée qui se trouve comme un « poisson dans l’eau » au milieu de la population locale »

      si vous ne trouvez pas .. c’est désespérant


      Bonjour RdB,
      Alors, était-ce Mao Tsé Toung (un Vendéen chinois
      :biggthumpup:) ?
      Dông Phong

    • #148945

      @Dông Phong 146420 wrote:


      Bonjour RdB,
      Alors, était-ce Mao Tsé Toung (un Vendéen chinois
      :biggthumpup:) ?
      Dông Phong

      Oui Monsieur , c’est bien lui

      ( malheureusement je n’arrive pas à retrouver le texte de référence ; ceci dit je suis convaincu que c’est vrai .).

    • #148955

      @robin des bois 146421 wrote:

      Oui Monsieur , c’est bien lui

      ( malheureusement je n’arrive pas à retrouver le texte de référence ; ceci dit je suis convaincu que c’est vrai .).

      J’avais hésité entre Mao et Giap. L’argument qui me faisait pencher vers Giap était qu’il fut un moment de sa vie professeur d’histoire .
      Merci à vous tous de nous faire connaître les guerres vendéennes.Je recommande le spectacle du Puy du Fou.
      Madame a lu vos posts avec beaucoup d’intérêts car son arbre généalogique s’est arrêté brusquement vers cette époque en Vendée, avant le départ en Angleterre et puis au Canada et après la 2ème guerre mondiale aux Etats_Unis.
      On constate que l’histoire bégaye à chaque révolution avec tous ces massacres.

    • #148956

      @ngjm95 146433 wrote:

      .
      On constate que l’histoire bégaye à chaque révolution avec tous ces massacres.

      Sur les guerres de Vendée , toutes les âmes bien pensantes -cad « catholiques et royaliste de coeur  » -s’attardent volontiers sur les massacres républicains et les « colonnes infernales  » , dont celui des enfants des Lucs sur Boulogne .

      Toutçà mis en valeur dans les vitraux des églises rebâties du temps de la Restauration

      ..En oubliant allègrement la phase n°1 de ces guerres de Vnedée – effectivement prototype des guerres révolutionnaires futures ..

      Dans cette phase n°1, que croyez-vous que « les maquisards révolutionnaires vendéens » (royalists et cathos pourtant) faisaient de leurs prisonniers républicains ?
      Et bien tout comme les bons maquisards d’Asie ou d’ailleurs , ils n’avaient pas les moyens de les garder .. et donc ils les tuaient …

      (sauf une fois … Bonchamps, mourant et passant la Loire, a demandé la grâce des prisonniers républicains :
      on en a fait toute une histoire .. et raconté moultes fois ce haut fait d’armes…notamment sur les vitraux des églises : c’est quasi un saint !!!)

    • #148959

      «* Voici nos colons qui t’initieront à tous les secrets de la science occidentale*», disait le Gouverneur Général Beau dans une allocation au peuple «*annamite*», «*Par eux, tu connaîtras le travail de la machine et tu apprendras comment les forces de la nature peuvent être asservies à l’homme pour alléger son travail*».

      ref: « L’Indochine au travail dans la paix française » ( J.Gauthier, Editions Eyrolles, 1949)

      Remarquez le tutoiement affectueux. C’est ça le colonialisme.

      Autre chose, il est connu que Paul Doumer était Franc Maçon.

    • #148961

      @robin des bois 146404 wrote:

      Ok mais c’est la 2eme vie de Petain… sous VICHY, il a décapité la Franc-maçonnerie en 4 ans

      Le PETAIN indochinois de 1940 à 1945 _ Decoux , les francs maçons , l’église catholique
      Les Japonais avaient occupé militairement l’Indochine avant la Seconde Guerre mondiale, mais ont permis aux Français de continuer à gouverner la colonie. Le Vietnam, comme l’Indochine est appelée maintenant, est donc devenu l’objet d’intenses bombardements américains après Pearl Harbor. A mission of vengeance: vichy French in Indochina in World War II – page 3 | Air Power History
      Les Japonais au Vietnam ont été aidés dans leur occupation de la colonie française par un gouvernement fantoche dirigé par le vice-amiral Decoux Jean, un marin froid , hautain . Decoux avait été nommé au poste de gouverneur général du Vietnam par le gouvernement du maréchal Philippe Pétain, situé à Vichy .L’amiral a dirigé le pays comme s’il s’agissait d’un navire de la marine française, et a utilisé ses officiers de marine pour imposer des politiques anti-démocratiques, anti-sémites et anti-alliés sur la colonie. Decoux dit plus tard dans sa propre défense qu’il a pris les commandes d’un gouvernement légal de la France et celui-ci n’était pas en guerre avec le Japon. La politique de l’amiral : « pas d’ incidents = ne rien faire qui donnerait aux occupants japonais une excuse pour renverser son régime, désarmer ou écraser les forces militaires du pays « . Les forces de police de Decoux et une organisation paramilitaire qu’il a créée, la Légion française des anciens combattants et des bénévoles de la Révolution nationale mettent en oeuvre pendant 4 ans les politiques de Vichy sur le Vietnam et persécutent vigoureusement les opposants au régime de Decoux. Les victimes étaient principalement des francs-maçons, les soldats et les fonctionnaires soupçonnés d’être pro-britanniques ou sympathisants de de Gaulle ainsi que les socialistes, les communistes, les juifs, et toute personne soupçonnée de «résistance»
      L’amiral mène la belle vie http://aejjrsite.free.fr/goodmorning/gm99/gm99_AmiralDecoux.pdf »
      Le faste de l’Amiral Decoux ne se déployait pas seulement pendant ses tournées. Dans ses diverses résidences, il tenait beaucoup au décorum, à la cérémonie des couleurs à laquelle prenaient part quotidiennement 25 marins de sa garde personnelle. Il fit restaurer et aménager les palais de Hanoi et de Saigon ainsi que la belle villa (25 pièces principales…) du Gouverneur Général à Dalat ».[Claude de Boisanger]. » Son point faible était un goût pour les potins et les ragots, nombreux dans les cercles étroits des Français de Hanoi et de Saigon. Ses photos font apparaître le visage d’un homme déterminé, quelque peu guindé, avec un long nez et des lèvres minces. L’Amiral était presque toujours en uniforme. Un marin, hallebarde au poing, se tenait à la porte de ses appartements et sa garde personnelle était exclusivement composée de marins (Jacques de Folin, Ambassadeur). Son pouvoir était absolu, le faste dont il s’entourait était impérial et probablement nécessaire ».[Jean-Baptiste Duroselle (1917-1994), Historien, agrégé d’Histoire, Professeur à la Sorbonne.]
      Decoux pendant toutes ces années est très occupé ;comme on peut le voir dans http://aejjrsite.free.fr/goodmorning/gm99/gm99_AmiralDecoux.pdf , il rend beaucoup visite aux églises dont il a le soutien fort .
      Derrière les lignes , on croit savoir que cette période fut pour l’église catholique vietnamienne une période de grand espoir ; grâce à Decoux, ils s’étaient débarrassé des républicains et des francs-maçons qui les avaient empêché de convertir les VN pendant des dizaines d’années . Ils avaient rongé leur frein si longtemps ,ils allaient pouvoir gouverner l’Indochine comme du temps du début , le gouvernement de l’Indochine des amiraux .

    • #148964

      Chers ami(e)s,
      Sir Robin et moi-même, dans notre passion régionaliste, vous avons entraîné(e)s dans le colonialisme intérieur français en Vendée et en Bretagne.
      Mais revenons au sujet de ce topic : franc-maçonnerie et colonialisme, et particulièrement au Viêt Nam (nous sommes sur ForumVietnam, ma doué !).
      Permettez-moi donc, si j’ose dire, de jeter un pont entre nos digressions et le sujet initial, en vous citant un franc-maçon célèbre qui a laissé sa marque indélébile au Viêt Nam, Paul Doumer (« Paul Doumer était franc-maçon …»). Voir sa biographie et ses actions sur : Paul Doumer – Wikipédia.
      S’il a (fortement) contribué au développement des infrastructures du Viêt Nam, il y était aussi (un peu) à l’origine de « l’enseignement colonial » qui a abouti à l’acculturation des « indigènes ». Voir : VIETNAM UNE LONGUE HISTOIRE – Khá̆c Viện Nguyẽ̂n – Google Livres (pp. 174-175).

      Dông Phong

    • #148966


      PS : le fameux pont Doumer (Long Biên) de Hanoi :

      [IMG]https://encrypted-tbn1.google.com/images?q=tbn:ANd9GcS2xNIIZ_gWfY8b1fr4zwWV5XNQkOjN9ZndMtRV1dID-JQqfU-XAw[/IMG]

      Source : Résultats Google Recherche d'images correspondant à http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/78/Long_bien_bridge.jpg/250px-Long_bien_bridge.jpg

    • #148968

      @Yakirichau 146437 wrote:

      Remarquez le tutoiement affectueux. C’est ça le colonialisme.

      « C’est notre Raïs à nous : c’est Mr René Coty. Un grand homme. Il marquera l’Histoire. Il aime les Cochinchinois, les Malgaches, les Marocains, les Sénégalais… c’est donc ton ami. Ce sera ton porte-bonheur. »

      « On est en 1955 les gars, faut se réveiller. Les ânes partout, les djellabas, l’écriture illisible, ça va hein ! S’agirait de grandir ! S’agirait de grandir…Moi j’suis dans le poulet, eh ben j’vois rien que dans le poulet c’est un bordel ! »

    • #148970

      Voici deux personnages qui appartiennent désormais à l’histoire: ma bellle mère Dr Henriette Bui Quang Chieu, première femme Vietnamienne à devenir médecin et mon père Nguyen Ngoc Bich qui fut sauvé par ses ennemis de combat mais camarades de l’Ecole dont il était issu. Il faut signaler que M. Bui Quang Chieu, le père du Dr Henriette Bui Quang Chieu, et M. Vuong Quang Nhuong, son mari, étaient tous les deux franc maçons .

      C’est un extrait du discours que j’ai prononcé hier aux funérailles de ma belle mère.

       » Née à Hanoi le 8 septembre 1906, Henriette Bui Quang Chieu est issue d’une famille prospère du Sud Vietnam.

      Son père, Bui Quang Chieu, fut parmi les premiers à obtenir une bourse d’études en France. Diplômé de l’Institut national d’Agronomie en 1887, il fut nommé Ingénieur agronome dans les services agricoles de l’administration française en Indochine. Fondateur du Parti Constitutionnaliste et d’un journal, La Tribune Indochinoise, il militait pour une voie réformiste excluant tout recours à la violence armée. Son activisme politique fut cependant regardée d’un mauvais oeil par l’administration coloniale qui le considérait comme un dangereux nationaliste et même un révolutionnaire. Pourtant, aux yeux des communistes vietnamiens, il restait un fervent partisan de la collaboration avec le Français. Il finira par être assassiné par le Viêt-Minh avec ses enfants males.

      Henriette Bui Quang Chieu commença ses études primaires et secondaires à l’Ecole Primaire Supérieure des Jeunes Filles de Saigon puis au lycée Marie-Curie. Dotée d’une intelligence vive mais de caractère très dissipée – elle avoue avoir constamment zéro en conduite – elle finit par se faire renvoyer du lycée. En désespoir de cause, son père l’envoya à 15 ans continuer ses études en France. Henriette débarqua en France en 1921, terminait ses études secondaires au lycée de Bordeaux puis commença des études de médecine à Paris en 1926. En ce temps-là, même en France, les femmes qui accédaient à l’enseignement supérieur étaient encore très peu nombreuses,
      plus rares encore étaient celles qui poursuivaient des études de médecine.

      Ses dix ans d’études supérieures et d’internat dans les hôpitaux de Paris lui ont permis d’acquérir une précieuse compétence professionnelle ainsi qu’un fort esprit d’indépendance et une grande faculté d’adaptation. Elle revint au Vietnam en juin 1935, accueillie comme une héroïne, étant la première femme vietnamienne à être médecin, formée de surcroît dans une prestigieuse université de la puissance coloniale.

      Néanmoins, nommée médecin-chef à la maternité régionale de Cholon, elle fut bientôt confrontée à une sournoise discrimination raciale de la part de ses supérieurs et collègues. La plupart des Français servant dans les colonies, se souvient-elle, avaient une mentalité très colonialiste, pour ne pas dire raciste. Ils ne se mélangeaient pas avec les « indigènes », même si ceux-ci possédaient la nationalité française, même si certains faisaient partie d’une élite hautement qualifiée, formée dans les meilleures écoles supérieures françaises.

      Sa première conversation avec son chef de service à l’hôpital fut surréaliste. « Vous vous habillerez à la française », lui dit-il. Elle lui demanda pourquoi.
      -« Pour qu’on vous respecte ».
      Elle répondit : -« Non, je m’habillerai justement à la vietnamienne pour que les gens sachent me
      respecter ».
      – On va vous prendre pour une sage-femme, lâcha-t-il en conclusion. Alors que jusque-là elle
      s’habillait toujours à la française, elle commença, par défi, à s’habiller désormais à la vietnamienne
      à son travail.

      Malgré la discrimination criante qui sévissait à l’hôpital, comme partout d’ailleurs, Henriette Bui se consacrait entièrement à son travail, trouvait même le temps pour ouvrir un cabinet privé et s’attirait une clientèle nombreuse. Dans une société encore fortement imprégnée de traditions confucianistes, Henriette Bui faisait vraiment figure d’exception.

      A son retour au pays, obéissant à son père, elle s’était mariée avec Me Vuong Quang Nhuong, un avocat célèbre à la Cour d’Appel de Saigon. Son emploi du temps effréné ne tarda pas à mettre à mal leur ménage et bientôt, ils se séparèrent. Leur divorce en 1937 eut le même retentissement que leur mariage deux ans plus tôt, avec en plus un parfum de scandale.

      Peu après l’assassinat de son père par les Viêt-Minh en septembre 1945, Henriette Bui accompagna en France Nguyen Ngoc Bich, expulsé du Vietnam en raison de ses activités poiur l’indépendance du pays.

      Rentré au Vietnam après avoir obtenu ses diplômes d’ingénieur à Polytechnique et à l’Ecole des Ponts et Chaussées, Nguyen Ngoc Bich entra en résistance aux côtés du Viêt-Minh et dirigeait un maquis dans le delta du Mékong. Il voulait lutter pour l’indépendance du Vietnam mais ne partageait pas les convictions communistes de ses partenaires du Viêt-Minh. Son prestige énorme et sa popularité auprès de la population du Sud Vietnam provoquaient la suspiscion du Parti. Capturé après son refus d’en devenir membre et condamné par les autorités françaises à être exécuté, Nguyen Ngoc Bich n’échappa à la mort que grâce à l’intervention des camarades de l’Ecole Polytechnique, officiers dans l’armée, alertés par Henriette Bui. Ceux-ci inscrivirent son nom sur une liste de prisonniers Viet Minh à échanger et organisèrent son départ en exil vers la France .

      A Paris, Henriette Bui s’installa avec celui qu’elle considérait comme son mari. Ayant depuis longtemps rêvé d’étudier la médecine traditionnelle chinoise, elle partit faire des études d’acupuncture au Japon en 1957-1958 et fit partie des tout premiers médecins à introduire en France l’acupuncture dans la pratique de la médecine occidentale. Entretemps, Nguyen Ngoc Bich se lança dans une nouvelle carrière à Paris, fonda avec des amis les Editions Minh Tan pour promouvoir la connaissance aux Vietnamiens et entreprit, à près de 40 ans, des études de médecine. Après avoir été diplômé, Il enseigna en physique médicale à l’Université de Paris. En 1964, atteint d’un cancer, il partit, accompagné par Henriette Bui, se faire soigner au Japon et aux USA. Ils revinrent au Vietnam où Nguyen Ngoc Bich mourut en 1966.

      Henriette Bui reprit ses activités de médecin au Vietnam avant de quitter définitivement le pays en 1975. Elle pratiqua la médecine à Paris où elle prit sa retraite en 1978.

      Cette grande figure féminine, pionnière en bien des domaines, qui eut un destin exceptionnel, avait fêté ses 105 ans en Septembre de l’an dernier.

      Désormais, elle fait partie de l’histoire du Vietnam.

      Elle reposera en paix à côté de Nguyen Ngoc Bich à Ben Tre le berceau de la famille de celui ci, comme elle l’a désiré.

      Paris le 10 Mai 2012 « 

    • #148971

      @Yakirichau 146451 wrote:

      Voici deux personnages qui appartiennent désormais à l’histoire: ma bellle mère Dr Henriette Bui Quang Chieu, première femme Vietnamienne à devenir médecin et mon père Nguyen Ngoc Bich qui fut sauvé par ses ennemis de combat mais camarades de l’Ecole dont il était issu. Il faut signaler que M. Bui Quang Chieu, le père du Dr Henriette Bui Quang Chieu, et M. Vuong Quang Nhuong, son mari, étaient tous les deux franc maçons .

      C’est un extrait du discours que j’ai prononcé hier aux funérailles de ma belle mère.

       » Née à Hanoi le 8 septembre 1906, Henriette Bui Quang Chieu est issue d’une famille prospère du Sud Vietnam.

      Son père, Bui Quang Chieu, fut parmi les premiers à obtenir une bourse d’études en France. Diplômé de l’Institut national d’Agronomie en 1887, il fut nommé Ingénieur agronome dans les services agricoles de l’administration française en Indochine. Fondateur du Parti Constitutionnaliste et d’un journal, La Tribune Indochinoise, il militait pour une voie réformiste excluant tout recours à la violence armée. Son activisme politique fut cependant regardée d’un mauvais oeil par l’administration coloniale qui le considérait comme un dangereux nationaliste et même un révolutionnaire. Pourtant, aux yeux des communistes vietnamiens, il restait un fervent partisan de la collaboration avec le Français. Il finira par être assassiné par le Viêt-Minh avec ses enfants males.

      ….

      Paris le 10 Mai 2012 « 


      Bonjour Châu,
      Avec mes condoléances à ton épouse, à toi et à ta famille, je te remercie de nous avoir partagé ce pan de l’histoire du Viêt Nam.
      Bien amicalement.
      Dông Phong

    • #148972

      Châu, bonjour.
      L’ amour est plus fort que la mort.
      Yen

    • #148977

      @Dông Phong 146446 wrote:


      PS : le fameux pont Doumer (Long Biên) de Hanoi :
      [IMG][/url]

      Ah ! ce fameux pont que Doumer a construit pour les VN dans sa grande sollicitude pour notre bien , qu’on voulait rebaptiser à son nom
      Autres preuves de la sollicitude du noble homme : il a consolidé les régies de l’alcool et de l’opium[/img]Quand l’opium finanait la colonisation en Indochine sur le forum « Livres de guerre »
      Le trafic de drogue en Indochine voit son aboutissement avec la création de la régie générale de l’opium, ce livre en retrace la genèse et ce jusqu’en 1914.
      Dès le début de la conquête, l’extension successive de la colonie met en péril le budget local; aucun crédit pour la Cochinchine en 1865, 20 millions venant de métropole contre 14,5 millions de recettes en 1873. Et c’est tout naturellement que les autorités locales se tournent vers la taxation du commerce de l’opium qui dès 1861 représente déjà la moitié du budget.
      Après l’échec de la ferme de l’opium au début des années 60, la régie voit le jour en Cochinchine dès 1881. Mais ne nous y trompons pas et comme le dit si bien l’auteur en titre d’un de ses chapitres page 38: » le monopole de l’opium, une ressource budgétairement indispensable et moralement justifiée « allant jusqu’à représenter 25% du budget global de la colonie; et ce n’est pas Paul Doumer qui fut gouverneur de l’Indochine et qui créa le budget général indochinois en s’appuyant sur les trois régies dont celle de l’opium qui la contredira: »…avec l’affermissement de la présence française, deux faits nouveaux se firent jour: d’une part, la monopolisation par l’Etat de tout le circuit de l’opium( l’importation, la fabrication, la vente en gros et au détail), et non plus seulement de l’importation ou de la vente, avec, au corollaire de la stabilisation des institutions coloniales, passage de la ferme à la régie. Le perfectionnement et l’unification des institutions coloniales en Indochine seront toujours accompagnés de réformes comparables dans le domaine de l’exploitation de l’opium.
      Par ailleurs, et c’est la deuxième nouveauté apportée par le régime français, de ressource exceptionnelle permettant la survie d’un budget en sursis, l’opium devint l’aliment permanent et nécessaire du budget d’équipement de la colonie. Ultime recours des temps difficiles, l’opium se mua en un des fondements du développement de l’Indochine. C’est dans cet aspect que réside l’apport essentiel de Doumer qui, conscient qu’en 1897-1898 commençait une nouvelle phase de la colonisation française en Indochine, rechercha pour financer les grands travaux projetés un moyen sûr et surtout aux possibilités élastiques, pour reprendre la formule du gouverneur général de l’Indochine. Le monopole de deux produits de consommation courante dans la société vietnamienne traditionnelle, le sel et l’alcool de riz, ajouté à celui d’une drogue qui prouvait depuis près de quarante ans qu’elle pouvait rapporter beaucoup, constituèrent la base d’un système financier paradoxal. La principale force du budget de Doumer fut qu’il ne reposait pas sur une seule ressource, mais sur un ensemble de contributions indirectes au sein desquelles les trois grandes régies occupèrent un rôle prépondérant. En cela, et parce qu’il permit le financement de grands travaux qui étaient sans doute impossible à réaliser sans ses ressources, le budget général apparait comme novateur… » En effet, l’ensemble du système repose sur une lourde fiscalité, et au bout du compte sur le paysan indochinois. Les impôts directs s’élèvent au fil des ans, reposant, on l’a vu, sur le recensement. Mais la population que l’on estimait autour de vingt millions d’habitants en 1897 se situe en fait à dix-neuf millions au recensement de 1921, plus de vingt ans après. La surévaluation du nombre des contribuables accroît la part à verser par chacun d’eux entre 1900 et 1920. La fiscalité la plus lourde semble par ailleurs avoir été la fiscalité indirecte : la plupart des revenus proviennent des douanes, ainsi que des « trois régies », du sel (1897), de l’opium (1899), et de l’alcool de riz (1902). Ce système des régies, attaqué par certains contemporains comme le colonel Bernard, contribue à générer l’inflation et à dégrader la santé publique. Toutefois, la fiscalité est si lourde qu’après 1900 l’Indochine cesse de peser sur le budget national ; des excédents commencent même à se dégager si bien qu’il est possible à partir de 1898 d’émettre sur le marché français des emprunts de chemins de fer et de travaux publics. Ces emprunts sont gagés sur le budget indochinois.
      ET DIRE QU’IL ETAIT SUPPOSE ËTRE FRANC MACON . Il fut aussi PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

      VUE GLOBALE DE LA COLONISATION
      Jean-Pierre Duteil, Les Franais en Indochine, des annes 1830 la fin de la deuxime guerre mondiale – Clio – Voyage Culturel

    • #148984

      @Yakirichau 146437 wrote:

      «* Voici nos colons qui t’initieront à tous les secrets de la science occidentale*», disait le Gouverneur Général Beau dans une allocation au peuple «*annamite*», «*Par eux, tu connaîtras le travail de la machine et tu apprendras comment les forces de la nature peuvent être asservies à l’homme pour alléger son travail*».

      .

      Première question : Est-il nécessaire d’être colon pour pouvoir “initier les annamites à tous les secrets de la science occidentale » ?
      Réponse : On a moins un exemple prouvant le contraire Pigneau de Behaine – Wikipedia, the free encyclopedia

      C’était un simple « immigré », venu, avec une petite armée, non pas pour prendre les commandes du pays mais pour se mettre au service d’un prince viet. Ses experts militaires n’utilisent pas leur talent pour massacrer la population mais surtout pour former les soldats viets à se défendre.


      Pigneau’s expedition left for Vietnam on June 19, 1789 and arrived at Vung Tau on 24 July 1789.[36] The foreign contingent helped to consolidate southern Vietnam and modernized its army, navy and fortifications. Olivier de Puymanel, a former officer of the Dryade who has deserted in Poulo Condor, built in 1790 the Citadel of Saigon and in 1793 the Citadel of Dien Khanh according to the principles of Vauban. He also instructed Vietnamese troops in the modern use of artillery, and implemented European infantry methods in the Vietnamese army of Nguyễn Phúc Ánh.[38] In 1792, Olivier de Puymanel was commanding an army of 600 men who had been trained with European techniques.[39] Puymanel is said to have trained the 50,000 men of Nguyen’s army.[40] French bombs were used at the siege of Qui Nhơn in 1793.[41]


      Deuxième question : Les viets en 1855 avaient ils besoin d’être colonisés pour être « initiés à tous les secrets de la science occidentale » ?
      Réponse : Là aussi, on a des indices pour penser que ce n’est pas le cas. Nguyen Truong To – Wikipedia, the free encyclopedia

      Tous ceux qui ont fait leur scolarité au VN connaissent les projets de modernisation du pays mis en œuvre par cet homme. Projets qui tombaient à l’eau justement à cause de la conquête coloniale française.


      The petitions from Tộ were well received by Tự Đức, who invited him to court on several occasions. Tự Đức was sufficiently confident of To’s good intentions that he called on him for state service, notably in January 1867. To, Gauthier, and a number of Nguyên officials were sent to France to procure modern machinery and textbooks and to hire French experts to travel to Vietnam as instructors. Tự Đức planned to open a school for studying Western technology, which would have represented a victory for the reforms that Tộ had advocated. However, the project never materialised due to rising tensions between the two countries.


    • #149036

      220px-Jules_Ferry_by_Georges_Lafosse.jpg

      Caricature de Jules Ferry
      parue dans Le Trombinoscope deTouchatout en 1872.

      Chers ami(e)s,

      Le nouveau président François Hollande va rendre hommage à ce franc-maçon colonialiste et raciste qui voulait « apporter la civilisation aux races inférieures » :

      « Le nouveau président rendra hommage au fondateur de l’école publique ce mardi. Or Luc Ferry rappelle qu’il était aussi un fervent défenseur des thèses coloniales … »

      Voir la suite sur :
      Jules Ferry : première polémique de la présidence Hollande ? – Le Nouvel Observateur


      Voir aussi la biographie de Jules Ferry sur : Jules Ferry – Wikipédia

      Dông Phong

    • #149041

      En effet ! Je trouve aussi qu’il y a dans notre Histoire de France des êtres bien plus intéressants et plus sympathiques que Jules Ferry ou Clémenceau , je serais tenté de citer Gracchus Babeuf par exemple dont la vie et les pensées ont au moins le méritent de nous faire réfléchir et aussi le curé Meslier :

      – Gracchus Babeuf : FEMMES :

      Ne voit-on pas tous les jours des femmes mener à bien des négociations dans lesquelles les hommes les plus retors auraient échoués? Elles excellent donc dans la diplomatie – bon nombre d’établissements de commerce ont prospéré sous la direction de femmes, plus d’un mari n’a rétabli sa fortune et ses affaires délabrées qu’après en avoir confié la gestion à sa compagne plus intelligente et plus énergique que lui-même… Les ménages ainsi gouvernés ne sont pas rares. Combien de femmes sont les oracles de leurs maris qui n’entreprendraient rien, ne s’arrêteraient à aucune décision sans les avoir consultées?

      …Vieille conjuration d’une moitié du genre humain pour retenir l’autre sous le joug…

      Cit. par Daline.

      SACRIFICE :

      Ce sera lorsqu’on m’aura coupé la main, lorsque les bourreaux m’auront arraché la langue, mais ce ne sera qu’alors, que je cesserai de tracer, d’articuler et d’embrasser la défense des citoyens opprimés.

      Lettre, 1792.

      Gracchus Babeuf est mort il y a plus de deux cents ans. Il nous touche pourtant par sa pensée, tout entière orientée vers la réduction des inégalités. Son exemple devrait nous inspirer. C’est celui d’un militant. Il n’agit pas pour améliorer son sort, ni celui d’une catégorie de citoyens : il veut changer le monde. Enfin, le prix qu’il a payé mérite notre respect : à partir du moment où il a commencé à militer, à la fin de 1789, il a passé la moitié de sa vie en prison. Et on l’a guillotiné en 1797.

      LIEN : Accueil

      – Le curé Meslier :
      Il va, par exemple, s’opposer à Descartes et à sa théorie de l’animal machine, à travers Malebranche qui écrit : « Dans les animaux il n’y a ni intelligence ni âme, comme on l’entend ordinairement, ils mangent sans plaisir, ils crient sans douleur, ils croissent sans le savoir ; ils ne désirent rien, ils ne craignent rien, ils ne connaissent rien… ». Meslier réagit avec force : « Quoi ! Mrs. les Cartésiens, parce que les bêtes ne sauraient parler comme vous, et qu’elles ne sauraient s’exprimer en votre langage pour vous dire leurs pensées et pour vous faire connaître leur douleur, leur déplaisir et leurs maux, non plus que leurs plaisirs et leurs joies, vous les regardez comme de pures machines inanimées, privées de connaissances et de sentiments ? […] Ne voyez-vous pas assez clairement que les bêtes ont un langage naturel… Ne voyez-vous pas assez clairement qu’elles sont bien aise quand on les caresse ?… Ne voyez-vous pas aussi qu’elles crient quand on les menace et qu’on les frappe trop rudement ? »

      La cause de tous les malheurs, Meslier la voit dans la violence des puissants qui s’appuient grandement sur les saintes et inviolables lois que l’on veut, sous prétexte de piété et de religion, vous faire si étroitement observer, comme des lois qui viennent de Dieu lui-même. Meslier dénonce avec force la collusion des institutions Eglise et Etat au préjudice du peuple : « On pourrait dire qu’elles s’entendent pour lors, comme deux coupeurs de bourses ; car pour lors elles se défendent et se soutiennent mutuellement l’une l’autre ».

      La critique acerbe de Meslier vise au sommet Louis XIV lui-même, « surnommé le Grand, non véritablement pour les grandes et louables actions qu’il a fait, puisqu’il n’en a point fait qui soient dignes de ce nom, mais bien véritablement pour les grandes injustices, pour les voleries, pour les grandes usurpations, pour les grandes désolations et pour les grands ravages et carnages d’hommes, qu’il a fait faire de tous côtés, tant sur mer que sur terre ».

      Le Grand Règne, c’est aux yeux de Meslier le règne de l’argent – cet argent dont le Roi, les princes, les grands ont toujours plus besoin pour entretenir leurs armées et soutenir leur train de vie – qu’ils vont chercher dans la poche des pauvres, toujours plus pressurisés. « Ils s’en font payer pour les amortissements, pour les aisances, et pour le cours des eaux, peu s’en faut qu’ils n’en fassent payer pour le cours des vents et des nuées ». « Et pour toute raison de leur conduite, de leurs lois et de leurs ordonnances, ils n’en allèguent point d’autre, que celle de leur volonté et de leur plaisir, parce que, disent-ils, tel est notre plaisir ».

      LIEN : C ‘ ETAIT LE CURE MESLIER [ TEXTE PROVENANT DU BLOG  » VOILACESTDIT  » – le blog penser

    • #149042

      En tant que vietkiêu, cela ne me dérange absolument pas de voir FH rendre hommage à Jules Ferry qui a indéniablement rendu de grand services à la France.

      Les viets eux même ont souvent rendu hommage aux empereurs Nguyên pour avoir rendu possible « la marche vers le sud » (en effaçant complètement le royaume Champa de la carte du monde). Tous les enfants viets peuvent trouver les « mérites » de ces empereurs dans leurs livres scolaires. Par contre, à aucun moment, ces vietnamiens ont affirmé que ces conquêtes ont quoi que ce soit de « positif » pour le peuple Chàm. Pourtant, en cherchant bien, ils pourraient très bien en trouver « ces petites choses positives ». Comme dirait l’autre : « Hitler avait aussi construit des autoroutes. C’était positif. Mais par décence, on ne peut en parler».

    • #149043

      Certes ! Je conçois et respecte ce point de vue , je souhaitais surtout faire connaitre d’autres personnalités historiques moins connues peut-être et même historiquement plus anciennes mais dont la pensée n ‘a pas vieilli finalement en cela qu’elles représentent des consciences pleine d’humanité et une soif de justice et de vérité qui les honorent , je ne dis pas que Clémenceau ou Jules Ferry n’en avaient pas non plus au sein de leurs consciences mais je perçois moins cela dans leurs pensées et dans leurs actes,je ressens moins cette intensité,cette intégrité oserai-je dire morale .

    • #149044

      @Dông Phong 146532 wrote:

      220px-Jules_Ferry_by_Georges_Lafosse.jpg

      Caricature de Jules Ferry
      parue dans Le Trombinoscope deTouchatout en 1872.

      Chers ami(e)s,

      « Le nouveau président rendra hommage au fondateur de l’école publique ce mardi. Or Luc Ferry rappelle qu’il était aussi un fervent défenseur des thèses coloniales … »

      Dông Phong

      Je constate simplement que Jules FERRY serait le fondateur de l’école pulique : ce n’est pas rien

      demandez donc aux Bretons et aux Bigoudens ce qu’ils doivent à « l’école publique », par exemple à feuPierre-Jakez Hélias !!!

      ps : quant aux « colonialistes « , y en a partout ….même en Asie du sud-Est (je vais finir par ressortir mes fiches)

      … Par exemple pour les  » intellos de F-V » : connaissez-vous- en dehors de Jules FERRY– une certaine Marie- Alexandrine MARTIN, ethno-botanniste de formation au CNRS ?
      Elle a écrit des choses fort intéressantes sur les pays du coin ( cf ses publications à l’AEFEK, par exemple !!!) : quelques-unes ne sont pas tristes !!

    • #149045

      @dannyboy 146539 wrote:

      Comme dirait l’autre : « Hitler avait aussi construit des autoroutes. C’était positif. Mais par décence, on ne peut en parler».

      Et un point Goldwin de plus pour dannyboy :wink2:

      Sinon pour votre culture historique sachez que la planification et le début de la construction des autoroutes allemandes on ne les doit pas à adolf mais à la République de Weimar. C’est en 29 que le mot apparaît, « autobahn » en allemand.

      J’adore ce genre de petits pièges historiques qui sont nombreux et que l’on doit à la propagande, la plus terrible des armes.

      :bye:

    • #149047

      @Phúc_44 146542 wrote:

      Et un point Goldwin de plus pour dannyboy :wink2:

      Sinon pour votre culture historique sachez que la planification et le début de la construction des autoroutes allemandes on ne les doit pas à adolf mais à la République de Weimar. C’est en 29 que le mot apparaît, « autobahn » en allemand.

      J’adore ce genre de petits pièges historiques qui sont nombreux et que l’on doit à la propagande, la plus terrible des armes.

      :bye:

      Il faut suivre un peu mon cher Phuc44. Comme je l’ai déjà écrit, ce n’est pas moi qui affirme que Hitler a fait construire des autoroutes. C’est l’autre (dans son tweet). Et « l’autre » s’appelle Luc Ferry. C’est dans le lien donné par Dông Phong Jules Ferry : première polémique de la présidence Hollande ? – Le Nouvel Observateur
      Si vous n’êtes pas d’accord avec ce qu’affirme un ancien ministre français, ce n’est pas mon problème. Tout le monde sait qu’il suffit de fouiller un peu pour trouver des choses plus ou moins positives réalisées par Hitler. Exactement comme avec les colonialistes français en Indochine. Mais bon, par décence, je ne vais pas vous faire l’affront de les mentionner.

    • #149048

      @dannyboy 146544 wrote:

      Tout le monde sait…

      Oui, sur ce forum, tout le monde sait que dannyboy sait tout sur tout et même plus que tout…

      Cependant, après lui avoir attribué son point Goldwin, je ne m’adressais plus à dannyboy à titre personnel (un MP aurait été plus utile dans ce cas) mais à l’ensemble des participants à cette discussion : « pour votre culture… »
      Mais il est vrai que comme je vouvoie tout le monde et que dannyboy aime à penser être le centre de mes attentions il a cru que je lui faisais la leçon. Je laisse ça à « l’autre », j’ai déjà bien donné.

      Bonne soirée :bye:

    • #149055

      @robin des bois 146541 wrote:

      Je constate simplement que Jules FERRY serait le fondateur de l’école pulique : ce n’est pas rien

      demandez donc aux Bretons et aux Bigoudens ce qu’ils doivent à « l’école publique », par exemple à feuPierre-Jakez Hélias !!!

      Bonjour RdB,
      Oui, vous avez raison de citer Per Jakez Helias, qui a tellement parlé des bienfaits de l’école française en Bretagne et aussi de ses méthodes humiliantes (port de la « vache » au cou…) pour imposer le français aux Bretons et « assimiler les indigènes ».
      Je regrette de ne pas avoir « Le cheval d’orgueil » sous la main pour citer exactement ces passages, ayant prêté mon exemplaire à quelqu’un qui a oublié de me le rendre.
      Néanmoins, j’ai retrouvé la pratique de la « vache » (et d’autres symboles humiliants, et dans d’autres pays) dans cet article : Symbole (enseignement) – Wikipédia
      Bien cordialement.
      Dông Phong

    • #149056

      @Dông Phong 146552 wrote:

      Bonjour RdB,
      Oui, vous avez raison de citer Per Jakez Helias, qui a tellement parlé des bienfaits de l’école française en Bretagne et aussi de ses méthodes humiliantes (port de la « vache » au cou…) pour imposer le français aux Bretons et « assimiler les indigènes ».
      Je regrette de ne pas avoir « Le cheval d’orgueil » sous la main pour citer exactement ces passages, ayant prêté mon exemplaire à quelqu’un qui a oublié de me le rendre.
      Néanmoins, j’ai retrouvé la pratique de la « vache » (et d’autres symboles humiliants, et dans d’autres pays) dans cet article : Symbole (enseignement) – Wikipédia
      Bien cordialement.
      Dông Phong

      J’ai le Cheval d’orgueil collection  » Terre des hommes  » ; je m’attendais a votre réaction ….

      Héliaz ayant été un des « chantres de la renaissance de la Culture bretonne  » , je ne suis pas du tout choqué par ses écrits …

      Ceci dit M.P.J HELIAZ, grâce à l’intelligence de ses instits et à son sang bigouden,a fait une magnifique carrière universitaire .

      Et bon nombre de bigoudens , issus de milieux archi-pauvres mais ayant appris le français de gré ou de force et obtenu divers « dîplômes républicains « , ont pu faire de brillantes s carrières dans les administrations, la marine l’armée et que sais-je encore !.

      -J’ai un petit-fils bigouden 100% côté paternel ( Tréméoc, si çà vous dit ) : et comme les Bigoudens se disent « l’aristocratie de la race bretonne  » les autres Bretons ne les apprécient pas outre mesure sous cet aspect là !!!

      – y aussi la « statue d’une bigoudenne  » dressée fièrement à Pors Poulhan en PLOZEVET pour « marquer la frontière entre le pays bigouden et la pointe du Raz » : c’est important non !!

      [IMG]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ac/Statue_de_la_Bigoud%C3%A8ne.JPG/220px-Statue_de_la_Bigoud%C3%A8ne.JPG[/IMG]

      (chez moi j’ai les TRI YANN, et Gilles SERVAT !!!!)

      ps par réédition : j’apprécie beaucoup le Cheval d’Orgueil et PJ Héliaz, écrivain et conteur ;mais il y a eu depuis un magnifique bouquin que vous connaissez peut-être

      Mémoires d’un paysan Bas-Breton

      de Jean-Marie Déguignet (1834-1905)

      Ce sont ses propres mémoires , publiées seulement en1998 aux éditionws An Here . C’est superbement écrit

      http://www.deguignet.eu/index.php/editions/30-memoires-paysan-bas-breton-jean-marie-deguignet

    • #149065

      Je signale cet article intéressant : Traces francophones au Vietnam, par Dominique Rolland, ethnologue, maître de conférences, Inalco

      Histoire d’un petit livre rose oublié
      Auteur : Dominique Rolland
      Aire géographique culturelle : Vietnam

      Il peut apporter de bonnes réflexions ,utiles pour notre discussion :

      LIEN : Traces francophones au Vietnam, par Dominique Rolland, ethnologue, maître de…

      PS : Le livre « Mémoires d’un paysan Bas-Breton

      de Jean-Marie Déguignet (1834-1905) a l’air effectivement très intéressant , un témoignage d’une sincérité rare . Merci !

    • #149073

      @Dogiraudet 146564 wrote:

      Je signale cet article intéressant : Traces francophones au Vietnam, par Dominique Rolland, ethnologue, maître de conférences, Inalco

      Histoire d’un petit livre rose oublié
      Auteur : Dominique Rolland
      Aire géographique culturelle : Vietnam

      Il peut apporter de bonnes réflexions ,utiles pour notre discussion :

      LIEN : Traces francophones au Vietnam, par Dominique Rolland, ethnologue, maître de…

      Dominique Rolland est probablement un chercheur respectable et respecté de l’INALCO. Mais je crains que certaines conclusions de son texte ne soient à côté de la réalité. Son article dépeint une image Epinal de la situation en Indochine : Le peuple était opprimé, mais la langue et la littérature française leur ont donné la force de se révolter.

      Il se base sur une lettre d’un colon français résidant en Indochine en 1930 pour déduire que « la pensée universelle des Lumières» venant de France a donné aux vietnamiens le goût de la révolte.

      « … Cet arrière-grand-père qui aimait tant le français, qui savait par cœur et Victor Hugo et Kim Van Kieu, et qui a pris le maquis un jour parce qu’il avait lu un petit livre à couverture rose, où on lisait l’histoire des paysans de France. … »

      Il y a probablement un ou deux « grand pères » comme cela, mais la quasi-totalité de ceux qui ont pris le maquis n’ont pas eu besoin de lire « ce petit livre rose ». Il y a dans la littérature vietnamienne de l’époque suffisamment d’ouvrage pour les inciter à se révolter contre l’injustice et surtout contre l’humiliation subie par leur peuple.

      La totalité des paysans viets en 1930 ne lisent pas le français, Ils savaient pourtant, tout comme leurs ancêtres depuis des millénaires, comment réagir quand il y a oppression venant du pouvoir en place. Que ce pouvoir soit détenu par des vietnamiens ou des chinois, ils ont, dans leur tradition orale et écrite, des centaines d’exemples des révoltes paysans qui ont jalonné l’histoire de ce pays. L’oppression au VN existait bien avant l’arrivée des Français. Ces vietnamiens avaient-ils encore besoin de ce petit livre rose pour savoir comment s’y faire ?

    • #149077

      Bonjour Dannyboy , Après réflexion je dois reconnaitre que cette histoire du petit livre rose n’est pas ce que j’ai forcément trouvé de mieux comme article représentatif . Oui cette prise de conscience est universelle et n’a pas forcément besoin du support livresque pour se manifester . De plus j’avais cité auparavant Le Curé Meslier et Gracchus Babeuf , et Meslier a écrit ses textes bien avant la flambée révolutionnaire . Mon exemple du livre rose est donc plus limité et moins significatif je le reconnais .

    • #149078

      @Dogiraudet 146580 wrote:

      Bonjour Dannyboy , Après réflexion je dois reconnaitre que cette histoire du petit livre rose n’est pas ce que j’ai forcément trouvé de mieux comme article représentatif . Oui cette prise de conscience est universelle et n’a pas forcément besoin du support livresque pour se manifester . De plus j’avais cité auparavant Le Curé Meslier et Gracchus Babeuf , et Meslier a écrit ses textes bien avant la flambée révolutionnaire . Mon exemple du livre rose est donc plus limité et moins significatif je le reconnais .


      Bonjour Dominique,
      Dans son article, Madame Dominique Rolland n’a fait que raconter une (des) anecdote(e)s des rencontres qu’elle a eues lors de ses séjours au Viêt Nam, et des réflexions qu’elles ont suscité en elle.
      Il ne faut pas en tirer des conclusions « universelles’ et tirer des plans sur la comète, comme au café du commerce !
      Cordialement.
      Dông Phong

    • #149080

      Question «  Traces francophones en ASEAN « 

      sur ce lien :

      http://asie-info.fr/2012/04/15/labsence-de-la-france-52430.html

      – cet excellent article de J-C POMONTI , ex-« vieux de la vieille » du journal Le Monde en ASEAN

      L’absence de la France

      15 avril 2012 | | Rédigé par: Jean-Claude Pomonti
      asie_info_drapeau_français_dr-300x199.jpgLa France en Asie du sud-est ? Question déplacée, en pleine campagne électorale. C’est vrai. Ce qui l’est également : à quoi sert-il encore de la poser ?

      Les internautes français inscrits dans un consulat à l’étranger reçoivent une avalanche de courriels envoyés par les équipes des principaux candidats à l’élection présidentielle du 22 avril. A Singapour, à Bangkok ou à Hanoï, tant de sollicitude invite à la mélancolie… Jamais les résidents français, jamais les touristes français n’ont été si nombreux en Asie du sud-est. Et jamais leur pays – et ce qu’il représente à leurs yeux de culture, de foi et, pourquoi pas, d’intelligence – n’a été si absent.
      Certes, en 2012, Alain Juppé s’est rendu à Rangoon pour y saluer Aung San Suu Kyi et Ségolène Royal a assisté à l’ouverture du festival franco-vietnamien de Hué. Certes, les enjeux d’une campagne électorale – présidentielle, puis parlementaire – sont prioritaires et, de toute manière, l’Asie du sud-est ne l’est pas aux côtés, par exemple, de l’Extrême Orient. Certes, avec les contraintes de l’austérité, les budgets, notamment culturels, fondent.
      Toutefois, la préoccupation essentielle est autre : c’est la courbe régulièrement ascendante du désintérêt français pour des relations substantielless avec cette région qui compte 600 millions d’habitants, dont l’économie est l’une des plus dynamiques de la planète et avec laquelle la France entretient des liens non-négligeables, ceux qui survivent à la fin des empires et qui sont d’estime.

      La relance dans les années 90

      Quand il était chef de l’Etat et en dépit de son manque d’atomes crochus avec la région, François Mitterrand s’était rendu à deux reprises en Asie du sud-est. En 1986, il avait visité l’Indonésie. En 1993, en dépit de la maladie qui devait l’emporter deux ans plus tard, il s’était rendu au Viêtnam. Il avait fait saut à Diên Biên Phu («une erreur», avait-il dit), s’était promené dans les rues de Hanoi et avait qualifié d’ «anachronisme» un embargo économique américain encore vigueur (il sera levé en 1994). Dans la foulée, il avait visité le Cambodge. Surtout, c’est sous la présidence de Mitterrand que la coopération française avec les anciens États d’Indochine a été relancée.
      Cet effort a été poursuivi par Jacques Chirac qui, lui, était un mordu de l’Asie de l’est. Dès 1996, il s’est rendu à Singapour pour y dire son message à l’Asie et, à Bangkok, pour y créer l’Asem, le forum de dialogue entre l’Europe et l’Asie (également présent, le chancelier allemand Helmut Kohl lui a laissé la vedette). En 1997, Chirac est retourné à Hanoï, pour la énième fois, à l’occasion d’un sommet de la francophonie. Et Chirac s’est rendu une dernière fois à Bangkok, en 2006, à l’invitation du roi Bhumibol.
      Il reste que la volonté de rétablir des liens avec l’Asie du sud-est, sensible dans les années 90, s’est émiettée au tournant du siècle. Elle est devenue quasi-inexistante sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Des visites ministérielles ont lieu de temps à autre, rapides et sans passion. Et pourtant ! Quelque dix mille ressortissants français sont aujourd’hui installés à Singapour. Il y en a autant en Thaïlande.

      Une image floue

      L’Ecole française d’Extrême Orient, présente de Hanoï à Jakarta, de Chiang Mai à Angkor, de Bangkok à Phnom Penh – et demain, pour la première fois depuis 1975, à Hô-Chi-Minh-Ville –, conserve un rôle culturel important dans la région. La France demeure, à l’étranger, le principal centre de diffusion d’une littérature contemporaine vietnamienne de qualité. Les Français sont considérés, en Asie du sud-est, comme les meilleurs financiers, les meilleurs voyagistes. Les produits de luxe français connaissent, comme ailleurs, un franc succès auprès des élites enrichies de la région.

      Au lieu de stimuler ces efforts, les pouvoirs publics français semblent s’en désintéresser comme si l’Asie du sud-est ne figurait plus dans leur champ d’optique. Huit ans après la débâcle de Diên Biên Phu, de Gaulle avait renoué avec l’Asie en rétablissant le lien avec Pékin. Au lendemain de la chute du Mur de Berlin, Paris avait joué un rôle dans l’ouverture des ex-Etats indochinois. Qu’en reste-t-il ? C’est difficile à dire. Peut-être, une image floue. De plus en plus floue ?

      Jean-Claude Pomonti

    • #149081

      Bonjour Dông Phong ,

      Je respecte tout à fait la perception de Mme Roland et je la comprend . Mais Dannyboy m’ a montré une autre perspective plus générale , qui est correcte aussi . De fait j’en déduit que la conscience humaine quelque soit l’espace-temps au sein duquel elle évolue,quelque soit son environnement humain et son statut social (agriculteur,pécheur ,médecin,facteur…etc) , que ce soit en Chine au VII ème siècle ou au Galapagos au XXIIème siècle est capable d’une prise de conscience de sa condition et du contexte dans lequel il vit et d’agir en conséquence .

      Bien amicalement,
      Dominique

    • #159002

      Nguyen Ngoc Nhut fait aussi partie de l’histoire du Vietnam
      Son aide oh combien précieuse pour l’independance du Vietnam ainsi que son sacrifice pour la patrie ne doivent pas etre oubliés
      Aujourd’hui une bourse d’etudes et de vie portant le nom de l’ingenieur Nguyen Ngoc Nhut est accordée à un étudiant preparant un diplome d’ingenieur en electronique à Ho Chi Minh University of technologies
      Duong Van Trung
      Chau noi ba phu Lau

    • #159003

      Bonjour Duongtrung ,

      Merci pour ces dernières et intéressantes précisions ! Il y a longtemps que je n’avais pas participé à cette discussion , j’ai décidé de la reprendre à neuf tout en reconnaissant que je n’ai pas encore lu l’ouvrage de Claude Gendre et il me manque donc des éléments d’informations probablement importants pour pouvoir utilement apporter ma pierre à cette discussion finalement fort pointue aussi ai-je décidé d’en informer un autre groupe de discussion : « Franc-maçonnerie.fm – Espace d’échange autour de la franc-maçonnerie entre maçons et non-maçons « 

      Lien : Franc-maconnerie.fm • Page d dont je fais aussi partie .

      En élargissant ainsi les possibilités d’échanges sur cette question réellement intéressante historiquement et philosophiquement nous devrions pouvoir avoir de nouvelles réponses ,de nouvelles ouvertures , de nouveaux éclaircissements de qualité .

      Bien à vous,

      Dominique Giraudet

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