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16 juin 2006 à 17h11 #1039
Dans « Le Monde.fr » du 16/06, cette dépêche AFP et cet article:
« Nouvelles restrictions sur la presse au Vietnam »
Le Premier Ministre Vietnamien a décidé d’imposer de fortes amendes aux journalistes qui critiquent les « Héros » du pays ou ses institutions, a indiqué la presse d’Etat … … »
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-27507436@7-37,0.html
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16 juin 2006 à 17h13 #21524
Je remet l’article en entier :
Nouvelles restrictions sur la presse au Vietnam
Le Premier ministre vietnamien a décidé d’imposer de fortes amendes aux journalistes qui critiquent les « héros » du pays ou ses institutions, a indiqué vendredi la presse d’Etat, signalant un nouveau renforcement du contrôle de la presse par les autorités politiques.
Le quotidien anglophone Vietnam News a indiqué qu’une amende de 30 millions de dongs (environ 1.500 euros) pourrait être infligée à « ceux qui violent les règlements de la culture et de l’information ».
« Des crimes tels que nier les réussites de la révolution, diffamer la nation, les grandes figures et les héros du pays, calomnier et salir le prestige des agences et organisations » du pays seront désormais sanctionnés.
La décision de Phan Van Khai entrera en vigueur le 1er juillet. Le ministère de la Culture et de l’Information et le bureau du Premier ministre ont refusé tout commentaire.
« La décision va contribuer à maintenir l’ordre et bâtir un environnement culturel propre », estimait vendredi le quotidien Lao Dong, citant le vice-ministre de la Culture et de l’Information, Do Quy Doan.
Le régime communiste maintient une main de fer sur les médias du pays, dont aucun n’est indépendant.
Khai avait déjà rappelé les médias à l’ordre le mois dernier, en demandant que soient pénalement sanctionnés les auteurs de « fausses » nouvelles relatives à un vaste scandale de corruption qui a secoué depuis plusieurs mois le sommet du pouvoir.
Source : le monde
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17 juin 2006 à 6h28 #21572
Le Premier ministre Phan Van Khai donne sa démission
06/16/2006 — 22:53(GMT+7)Hanoi, 16 juin (AVI) – Lors de la dernière séance d’interpellations à la 9e session de l’Assemblée nationale (11e législature), le Premier ministre Phan Van Khai a présenté une allocution citant les travaux réalisés ainsi que ceux qui ne sont pas accomplis ces derniers temps, et a donné sa démission.
Parmi les tâches accomplies, il a cité le renouvellement du mode d’organisation et des activités du gouvernement conformément à sa fonction de gestion d’Etat dans l’économie de marché à orientation socialiste, le réaménagement et le renouvelement du secteur des entreprises étatiques et l’attraction des capitaux étrangers, la réalisation de politiques d’investissement et d’assistance pour que les régions deshéritées et les personnes démunies aient de meilleures conditions pour développer leur production et améliorer leur niveau de vie, sans oublier les avancées dans les activités extérieures, qui ont profité à la coopération des entreprises et favorisé les échanges avec d’autres nations.
Cependant, le chef du gouvernement a aussi indiqué certaines faiblesses dans le domaine socio-économique et l’appareil d’Etat, lesquelles sont à l’origine de la lenteur du développement économique, de la gabegie, du détournement de fonds publics, surtout dans les projets financés par l’Etat. Il a aussi pointé du doigt la basse qualité et plusieurs manifestations négatives dans l’éducation et la formation, le recul des sciences et technologies, la dégradation de certains domaines socio-culturels et de l’environnement écologique, la hausse du nombre des accidents de la route, des maux sociaux, la lenteur dans l’édification d’un Etat de droit, dans la réforme administrative et la valorisation de la démocratie…
Selon le Premier ministre, la tâche majeure du prochain quinquennat sera de sortir au plus tôt le Vietnam du sous-développement. Pour y parvenir, selon lui, il faudra valoriser les atouts du pays et remédier à certaines faiblesses des Vietnamiens en terme de force physique, de connaissances et de qualification professionnelle.
Concernant les séances d’interpellations et d’explications au sein de l’AN, le Premier ministre a estimé que ce rendez-vous entre députés et membres du gouvernement devrait devenir régulier en vue de permettre de régler à temps les problèmes nouvellement apparus.
Sur sa démission, le Premier ministre Phan Van Khai a dit : Au 10e Congrès du PCV, ma demande de ne plus me présenter au CC à cause de ma vieillesse a été approuvée par le nouveau BP du PCV (11e exercice). Ma demande de me retirer un an avant le terme du mandat de mes fonctions de Premier ministre a aussi approuvée par le CC du PCV (10e exercice). Je souhaite que l’AN approuve ma demande. –
Source : AVI
http://www.vnanet.vn/NewsP.asp?LANGUAGE_ID=3&CATEGORY_ID=35&NEWS_ID=203711AVI
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27 juin 2006 à 8h10 #22038
Voilà, j’ai trouvé sur le net, un article concernant la nouvelle arrêté sur la liberté d’expression publiée ce matin par VNA
L’Arrêté 56/2006 – nouvelle progression dans l’élargissement de la liberté de la presse
Hanoi, 27 juin (AVI) – La promulgation de l’Arrêté 56/2006 ND-CP sur les sanctions administratives dans les activités culturelles et de l’information permet d’assurer que ces activités sont conformes à la Loi, a affirmé le vice-ministre de la Culture et de l’Information, Do Quy Doan.
L’Arrêté 56/2006 du 6 juin 2006 pris par le gouvernement afin de remplacer le précédent arrêté 31/2001/ND-CP qui entrera en vigueur le 1er juillet prochain instaure un statut juridique nécessaire et ouvert, contribuant à l’amélioration de la qualité de la gestion publique dans le domaine culturel et de l’information.
Cet arrêté revient sur les droits fondamentaux que sont la liberté d’expression et la liberté de la presse pour mieux les appliquer. Il s’agit d’une nouvelle progression du système juridique du Vietnam, conformément à la Déclaration universelle sur les Droits de l’homme de l’ONU de 1948 et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966.
Depuis 2001, plusieurs textes ont été promulgués, tels que la Loi sur le Patrimoine culturel, le Code civil, la Loi amendant et complétant la Loi sur la presse, la Loi d’organisation du gouvernement, la Loi sur les éditions, la Loi sur la propriété intellectuelle, l’Ordonnance sur les bibliothèques, l’Ordonnance sur la publicité et l’Ordonnance sur les sanctions administratives.
L’arrêté 56/2006 ND-CP (arrêté 56) a fixé des sanctions daministratives précises pour les infractions dans les activités culturelles et de l’information qui ne sont pas susceptibles de poursuites pénales.
La promulgation de l’arrêté 56 ne vise pas à manifester n’importe quelle position sur la limitation des activités d’information et de presse, mais assure seulement qu’elles sont conformes à la Loi.
Les affirmations de certains particuliers et journaux étrangers, qui ont étayé leurs noirs desseins à l’aide d’un extrait de l’arrêté 56, déclarant que « les autorités vietnamiennes ont donné le 6 juin les nouvelles réglementations sur la communication » sont tout à fait infondées.
Les règles de l’arrêté 56 constituent simplement une application concrète des dispositions des Lois en vigueur, a souligné le vice-ministre Do Quy Doan.
Avec cinq chapitres comprenant 77 articles, l’arrêté 56 régit près de 2.200 infractions à la Loi dans les activités culturelles et de l’information, avec des amendes allant de 30.000 à 70 millions de dongs.
Point essentiel de ce texte, par rapport son prédécesseur coté 31, réside dans plusieurs sanctions relatives aux actes de limitation de l’information et d’obstruction des activités menées conformément à la loi par les journalistes. En particulier, l’article 11.1 dispose que « les violations à la loi des organisations et des citoyens dans la communication d’informations à la presse seront punies d’une amende pouvant aller de un à deux millions de dongs ». De même, l’article 12.3 indique que « les actes portant atteinte à l’honneur et à la dignité des journalistes, en les empêchant de mener leurs activités dans le cadre autorisé par la Loi ou en détruisant leurs moyens de travail, seront sanctionnés d’une peine pécuniaire d’un montant de 3 à 7 millions de dongs » ; « les menaces, intimidations et actes intentant à la vie des journalistes seront condamnés par une amende d’un montant compris entre 5 et 10 millions de dongs ». Tout cela montre que les journalistes non seulement sont libres de mener leurs activités professionnelles au Vietnam, mais encore sont protégés, soutenus et défendus dans leur quête de sources d’information.
La plus haute exigence qui porte sur n’importe quel journaliste et n’importe quel journal dans toutes les nations est d’assurer l’exactitude et la vérité de ses informations. C’est pourquoi, l’article 11.2 du présent arrêté indique que « L’organe de presse et le journaliste qui refusent de revoir avec l’interviewé le contenu d’une interview avant publication sont condamnés à verser une amende allant de 3 à 7 millions de dongs ».
Selon le vice-ministre Do Quy Doan, jusqu’à présent, certains journalistes ont exploité injustement certaines informations, ont violé les principes de la profession et n’ont pas pris en considération l’authenticité de la presse en écrivant des interviews de toutes pièces, en exploitant des rencontres privées et des échanges téléphoniques pour rédiger des interviews sans l’accord de l’interviewé.
En réalité, l’inspection du ministère de la Culture et de l’Information a récemment sanctionné certains correspondants et journaux violant les principes de l’interview. Par exemple, l’affaire d’un corrrespondant du journal Kinh te & Do thi qui a écrit une interview du chef du Département cinématographique du Vietnam, sans l’avoir rencontré (en 2005), ou encore d’un correspondant du journal Doi song va Phap luat publiant avec inexactitude l’interview du ministre de la Justice Uong Chu Luu. Ces deux correspondants se sont vus retirer leur carte de presse et l’un d’eux a été même licencié.
Si les journalistes s’étaient comportés conformément aux stipulations de l’article 11.2b, il n’y aurait pas eu d’erreurs susmentionnées, des millions de lecteurs n’auraient pas perdu leur temps à lire des informations inexactes et les interviewés se seraient sentis plus rassurés par la presse.
En fin de compte, cet article constitue un comportement équitable et culturel des journalistes vis-à-vis de leurs interviewés. Si cela perd un peu de temps, il permet aux journalistes de cultiver leur caractère sérieux et soigneux, qui est un profil indispensable pour tout journaliste, et dans n’importe quel pays.
Il est tort de considérer « la demande de l’interviewé de revoir le contenu de sa conversation avant publication » comme marque de censure. Une telle stipulation qui est bénéfique aux journalistes comme aux lecteurs, et qui permet d’édifier une presse digne de confiance, ne doit pas être considérée comme un recul, contrairement à ce qu’indiquent certains particuliers.
Etant chargé de traiter les violations à l’Arrêté 56/2006, Vo Xuan Thanh, inspecteur en chef auprès du ministère de la Culture et de l’Information, a affirmé qu’il ne pouvait pas être question de vagues interprétations sur les notions mentionnées dans ledit document. En effet, ce dernier, qui concerne le domaine culturel, comporte des notions de nature qualificative et non quantitative.
Mais si à l’étranger, par exemple, on indique clairement, par un certain pourcentage, la taille du décolleté. Une telle stipulation n’existant pas au Vietnam, nous ne pouvons pas conclure de manière arbitraire si un produit culturel transgresse les moeurs et les coutumes.
En réalité, pour conclure si un produit culturel commet ou non une telle faute, ou contient des contenus nuisifs, superstitueux, violents, pouvant choquer les enfants et défigurant la réalité historique,… nous devons nous baser sur la conclusion du Conseil national d’évaluation dans chaque domaine concret. Cet organisme regroupe des spécialistes et experts de premier rang dans chacun des domaines incriminés. Il n’existe pas donc d’interprétation et d’application arbitraires.
Le procédé d’une sanction est également démocratique. Une sanction n’est appliquée qu’une fois que le coupable a reconnu lui-même ses fautes après confrontation. Les déductions affirmant qu’il s’agit d’une notion vague, conduisant facilement à une décision arbitraire ne démontrent qu’un comportement hostile et autoritaire.
En comparaison avec l’Arrêté 31, le présent document présente de nettes avancées. Avant, pour plusieurs violations, l’écart entre les peines minimale et maximale était très important, ce qui a été révisé convenablement. Cet arrêté assure donc un environnement juridique plus ouvert et plus convenable permettant à la presse de se développer vigoureusement et de faire son intégration internationale. –
Source : AVI
http://www.vnanet.vn/Vnanetvn/FR/tabid/145/itemid/151600/Default.aspx
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28 juin 2006 à 6h17 #22075
Les choses sont-elles vraiment différentes en Europe ?
Voir:
http://www.liberation.fr/page.php?Article=393503Les choses sont simplement plus insidieuses.
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28 juin 2006 à 6h24 #22076abgech wrote:Les choses sont-elles vraiment différentes en Europe ?
Voir:
http://www.liberation.fr/page.php?Article=393503Les choses sont simplement plus insidieuses.
:-xan21-:
Veillons à garder un esprit critique face à l’information . D’où qu’elle vienne. Chose pour laquelle abgech est passé maître.
:thanks:
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28 juin 2006 à 7h10 #22078abgech wrote:Les choses sont-elles vraiment différentes en Europe ?
Voir:
http://www.liberation.fr/page.php?Article=393503.
Oui, il suffit de lire 2 ou 3 quotidiens de tous bords , sans oublier d’acheter « Le journal Officiel » et » le J.O Bis, soit le Canard enchainé » ….(*)
(PS: éventuellemnt , vous pouvez faire: le « Total des Infos » divisé par le nombre de journaux lus…pour obtenir une « moyenne pondérée » , qui se rapproche de la Vérité non-Sarkozienne!!!)
(*): et Libé bien sûr pour ceux qui aiment !!!!
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28 juin 2006 à 8h42 #22081robin des bois wrote:Oui, il suffit de lire 2 ou 3 quotidiens de tous bords , sans oublier d’acheter « Le journal Officiel » et » le J.O Bis, soit le Canard enchainé » ….(*)
Plus pour longtemps :
Patrick Le Hyaric wrote:» La pluralité de la presse est en danger » Patrick Le HyaricLe directeur de l’Humanité a dénoncé les dérives et menaces qui pèsent sur l’ensemble de la presse, et donc sur le pluralisme et la démocratie, qui n’épargnent pas notre quotidien. Prenant la parole dimanche à Tours, Patrick Le Hyaric a notamment déclaré :
» La maladie de la presse en général est extrêmement grave. Les treize quotidiens nationaux se trouvent dans une situation dramatique. Mais il y a encore plus : la presse régionale est à présent touchée également. Pour tous, la difficulté vient de la pression permanente des coûts de fabrication et de distribution. Il faut savoir qu’au cours des cinq dernières années, le coût de la distribution postale a augmenté de 75 %. Quant à la distribution coopérative des NMPP, elle est en crise. Sa réforme a pour conséquence de contribuer à la concentration des points de vente. Mille d’entre eux vont être supprimés en France. Autre facteur de crise : la baisse des recettes publicitaires dans la presse quotidienne nationale. Le Figaro a enregistré une réduction de 40 % de ses recettes, le Monde et Libération 30 %. Depuis dix-huit mois, l’arrivée de la presse gratuite dans certaines villes aggrave le tableau, car elle capte une part importante des investissements publicitaires. Or ces journaux prennent des lecteurs à la presse payante au profit d’une information sans valeur ajoutée.
Que font les grands journaux ? Ils se regroupent pour lancer leurs propres gratuits. La conséquence n’est autre que le formatage et la marchandisation de l’information, l’uniformisation de la presse. Avec une diffusion d’environ 400 000 exemplaires, un journal comme le Monde a dégagé 6 millions d’euros de perte. Les journaux ne peuvent plus équilibrer leurs comptes aujourd’hui. Cela engage une véritable course à la concentration des groupes de presse, suivant en cela l’exemple de l’empire d’un Rupert Murdoch, qui détient à lui seul 175 titres. Le but devient avant tout pour ces groupes de vendre du papier, quitte à favoriser les tabloïds populistes. C’est un problème non seulement pour toute entreprise de presse, mais aussi un danger pour l’information et la démocratie. L’enjeu n’est pas seulement celui de la pluralité des titres, mais bien celui de la pluralité des idées.
L’Humanité : http://www.humanite.fr/journal/2003-12-09/2003-12-09-384208
Comité intersyndical de France Soir wrote:La pluralité de la presse est garante d’une démocratie en bonne santé
Communiqué intersyndical de France SoirCeci n’est pas un gratuit de plus ! Bien au contraire. L’idée de ce « 4 pages » que vous avez entre les mains est née un soir où France Soir s’enfonçait un peu plus dans l’absurde. Il y a quelques jours, la direction italienne de France Soir, le groupe bolognais Poligrafici Editoriale, estimait qu’il avait assez perdu d’argent dans l’ »aventura » France Soir et qu’il fallait continuer à faire des « économies » dans tous les secteurs du journal, à commencer par la rédaction, déjà rendue exsangue par de multiples vagues de départ. Le journal a alors connu la plus longue grève de son histoire. Sans grand résultat : les actuels propriétaires du titre ne semblent toujours pas avoir compris qu’il fallait sortir de l’engrenage dans lequel le journal se retrouve coincé, broyé, perdu depuis des mois.
Certes, nous connaissons la conjoncture économique, qui rend tout le monde frileux, annonceurs et propriétaires de journaux. Mais il est aisé de comprendre qu’appauvrir sans cesse un titre, (et, pour cela, les « Italiens » de Poligrafici ont été les champions du monde !), ne fait qu’accélérer la catastrophe. Un journal plus pauvre, c’est un journal moins bon, donc moins lu. Plus le tirage descend, plus la publicité se fait rare, et le journal plus pauvre encore, donc moins bon, et encore moins lu. Et, un jour, on touche le fond …
Ce jour-là n’est pas arrivé ! Dans quelques jours, le 23 octobre, les « Italiens » diront, lors d’un comité d’entreprise, s’ils déposent le bilan, s’ils maintiennent leur politique actuelle, insensée, où s’ils ont réussi à trouver un groupe qui accepte de rentrer dans le capital à leur côté. Il disent avoir un projet (qui sera annoncé ce jour-là). Mais que vaut un projet sans argent, sans lancement, sans équipe, sans un directeur de la rédaction fédérateur ?
Nous, Société des journalistes de France Soir et l’intersyndicale de France Soir, pensons sincèrement que le titre à encore un avenir. Mais à certaines conditions :
– que l’on cesse de paupériser cette rédaction, capable de bien mieux que de digérer des dépêches AFP, ce que font très bien les gratuits !
– que l’on sorte de cet engrenage absurde, avec un vrai projet éditorial, un directeur de la rédaction fédérateur, une équipe cohérente, et de l’argent, donc.
– que l’on redonne l’envie d’acheter ce journal. La pluralité de la presse est garante d’une démocratie en bonne santé.
Ce « 4 pages » est aussi l’occasion d’examiner l’actuelle concentration de la presse française et la précarisation du métier de journaliste, de faire l’éloge de la presse populaire, vous expliquer pourquoi il ne faut pas « acheter » les journaux gratuits, et quelques appels du pied coquins à d’éventuels investisseurs … Bonne lecture, en attendant, un « vrai » France Soir …
SIGNATURE : la SDJ, l’intersyndicale des journalistes de France Soir et le livre CGT.
article du monde du 26/06/2006 wrote:Un monde sans « Libé », est-ce possible ?Combien de matins j’ai ouvert Libération et l’ai refermé presque aussi vite, en colère, me jurant, cette fois, de leur écrire cette lettre que je tiens au bout de ma plume depuis des années. Une vraie lettre de rupture, un « Je t’aime, moi non plus », sec et définitif. Et puis je ne l’ai pas écrite, cette lettre, soulagé de le retrouver, ce Libé, le lendemain, à l’heure du premier expresso.
Parmi les lecteurs de Libé, qui n’a pas eu cette réaction furieuse, toute de passion, d’irritation et d’affection ? Sacré journal ! On peut ne pas partager ses idées, s’agacer de ses ironies, contester ses partis pris, ou au contraire saluer son insolence, mais comment rester indifférent à ce qui lui arrive aujourd’hui ?
L’ensemble de la presse française connaît des difficultés économiques et financières. La crise que traverse aujourd’hui le quotidien fondé par Serge July en est l’un des symptômes. Mais cette crise va au-delà. Il ne nous appartient pas de porter un jugement sur l’épreuve de force qui s’est engagée entre Edouard de Rothschild, actionnaire principal, et le directeur de la publication de Libération. Nous n’évoquerons pas davantage le sort de Libération, en termes d’histoire, de mémoire, ou de dette au père fondateur : il s’agit là d’un registre affectif qui appartient à son équipe.
De sensibilités, de parcours et d’écoles de pensée différentes, nous tenons pourtant à dire notre inquiétude. Libération occupe une place essentielle dans l’animation du débat démocratique français, par sa liberté de ton, ses engagements, ses excès. Nos colères en font foi. Notre attachement, également. Ce quotidien a su manifester un esprit de résistance quand cela était nécessaire.
De tumultueux courants traversent les colonnes de Libé, tumulte qui n’a jamais été endigué par l’intervention des actionnaires qui ont accompagné ce journal et respecté son indépendance, historiquement garantie par son directeur, Serge July. Ce tumulte-là, il importe de le préserver.
Gobelinades
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-788240,0.html
Les exemples ne manquent pas, jusqu’à la disparition pure et simple du Figaro Lyon prévue cet été…
Il restera Sarko-Tv…
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28 juin 2006 à 10h04 #22084
et toujours .. « Le Canard Enchainé « … et le Journal officiel … pour faire court !!!
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28 juin 2006 à 11h39 #22086abgech wrote:Les choses sont-elles vraiment différentes en Europe ?
Voir:
http://www.liberation.fr/page.php?Article=393503Les choses sont simplement plus insidieuses.
Tu compares la liberté de la presse en Europe à celle du Vietnam.
Deux possibiltés :
1) tu n’ as jamais lu un journal au VN.
2) tu es de mauvaise foi et c’ est tellement gros que ça me fait bien rire. -
29 juin 2006 à 2h20 #22111
Rosco, pas d’accord. (nous qui sommes pourtant souvent d’accord!)
Oui, il y a de la censure officielle et des sanctions dans la presse vietnamienne, et même pas mal, mais ca a le mérite d’être fait au grand jour et de limiter la presse à sensations.
Oui aussi, il y a des tabous dans la presse vietnamienne, mais une partie est de l’autocensure.
Oui encore, il y a des extrémités de lèche-bottes dans la presse vietnamienne, mais je crois que c’est beaucoup dù à des journalistes fonctionnaires qui ne se foulent pas.
Je suis d’accord avec Abgech: en France en particulier, il y a des moyens insidieux mais puissants de contrôle de la presse, en particulier en maitrisant les subventions. Au temps pour les donneurs de lecon.
Et s’il y a un dérapage à craindre au Vietnam –et là, je ne rigole pas du tout– c’est l’engrenage de la pub dans le financement de la presse, qui va avoir les mêmes incitations éditoriales que la nôtre, de presse, à faire tout feu tout flamme le jeu du business.
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29 juin 2006 à 9h44 #22124
Ce ne sont pas les pressions de certains hommes politiques (pas que de Sarkozy bien sûr, rappelez-vous avec Mitterrand…) pour contrôler la presse que je remets en cause. Mais c’ est de comparer à l’ identique le niveau de liberté de la presse en Europe avec celle au VN. Où se trouvent l’ équivalent du Canard Enchainé, de l’ émission de Karl Zero…. ? De plus, ici, quelle que soit sa sensibilité politique on peut trouver un média proche de ses idées (de l’ extrême gauche à l’ ext. droite), ce qui n’ est pas encore le cas dans notre cher pays.
Par ailleurs, pour reprendre le cas de la France, même si un homme politique arrive à contrôler certains médias il ne pourra jamais contrôler tous les médias. Sarkozy, par exemple, ne pourra jamais contrôler Libération ou L’ Humanité. Ce n’ est pas le cas de la censure officielle qui contrôle tout.Plus généralement, j’ en profite pour dire que je suis déçu par certains de leur amour aveugle ou de leur mauvaise foi politique au sujet du VN : on ne trouve rien d’ anormal à de la censure de la presse, de la liberté de parole et de l’ obligation d’ aller déclarer à la police son souhait de séjourner dans sa famille (cf. une discussion plus ancienne). Alors qu’ on n’ accepterait pas le 1/4 de ces interdictions en France.
On peut très bien adorer le VN tout en constatant et en regrettant ce qui ne va pas encore bien et espérer fortement le comblement du retard sur certains points. -
29 juin 2006 à 11h17 #22135
Je n’ai rien à redire à ca.
En essayant de ne pas me laisser prendre à ma mauvaise foi, je ne crois pas avoir comparé à l’identique. Ni Abgech. En me relisant, je ne vois rien à redire non plus.
Mais il y a des moyens de pression sur la presse en France aussi. Ils sont autres, parce qu’en France, la Liberté est un tabou. Il n’y a qu’à voir ta réaction :petard:.
Je n’ai pas dit que j’étais super-content de devoir déclarer ma résidence òu que je passe (cela dit, un visiteur étranger est censé se déclarer en France aussi ). Je me plie aux règles qu’on m’impose.
Mais ca ouvre un grand sujet. (Aaaah que j’aime ces grands sujets: on s’y perd complaisament et on déblatère des conneries sur le net)
En principe, je ne suis pas bien sur que pour la liberté comme pour la sono ou la vitesse ou encore la croissance (aaaah la croissance!), plus soit forcément synonyme de mieux.
shocking? :affraid: peut-être qu’il y a aussi des aspects qualitatifs? (Et, remarque, je ne dis pas que c’est mieux ici qu’en France) -
1 juillet 2006 à 5h37 #22187
Dans « Le Monde » du 01/07, cette dépêche AFP matinale:
« Le Vietnam intensifie son contrôle sur la presse »
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-27603999@7-37,0.html
Au fait, SVP, Le Monde est-il diffusé en kiosque au Vietnam (et autres journaux occidentaux) ?
J’avoue ne pas avoir pensé à regarder sur place cet aspect des choses . -
1 juillet 2006 à 5h46 #22188
Oui, on trouve Le Monde au Vietnam.
Dans la rue, il échappe au contrôle, puisqu’il est acheté directement au personnel naviguant des compagnies aériennes, mais on le trouve aussi au comptoir ou en salle de lecture de certains grand hôtels, et dans des boutiques tout ce qu’il y a de plus contrôlable.
Cela dit, comme il est en francais, il ne présente pas de risque majeur de contamination de la population vietnamienne.
On trouve l’essentiel des grands quotidiens et hebdomadaires en francais et en anglais. Les seuls qui soient réellement susceptibles de censure dure à mon sens sont les journaux de la diaspora vietnamienne à l’étranger.
Et là, c’est sur, ca rigole moins.
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1 juillet 2006 à 5h53 #22190
Ok merci beaucoup NemChua.
y a m^me un petit passage sur les cyber-cafés !!
Moi j’aimais bien fréquenté ces endroits (les plus simples) a la fin : c’était vachement sympa et convivial.. et pas cher… Y a pas çà en France… tout du moins aussi cool
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1 juillet 2006 à 6h06 #22192
C’est vrai que c’est pas aussi facile en France. Mais bon, au prix du local commercial…
Je lis attentivement l’article que tu cites, Robin, et je trouve deux choses qui attirent mon attention.
- Les cafés internet seraient responsables des sites visités par les surfers qui les fréquentent? Ce serait une grande nouveauté.
Le problème de « de facto » c’est que ce n’est pas écrit, et donc sujet à interprétation. Ce serait utile de creuser un peu plus les textes. Tout en sacahnt bien sur que l’on est aussi sujet à l’interprétation du fonctionnaire lors d’une action sur ces sujets.
- La présentation de l’article, et en particulier son dernier paragraphe:
Le Monde wrote:Le décret intervient après une participation active de la presse vietnamienne, au début de l’année, à la révélation d’un scandale de détournements de fonds au sein du ministère des Transports, qui avait ébranlé le sommet du pouvoir.
ce dernier paragraphe semble tirer des relations de cause à effet entre le scandale de PMU18 et la signature du cécret. Ce n’est pas impossible, mais ce n’est pas évident non plus.
Je vois aussi de très bonnes raisons de contrôler un peu la responsabilité des auteurs de publireportages (« advertorials »): la pratique se généralise de faire sa pub non pas sous forme de pub mais sous forme d’article dans les journaux, financés par les vendeurs d’un ou de plusieurs produits. C’est beaucoup plus lu, et comme c’est imprimé en colonnes, ca trompe les naifs et influence les crédules.
Suite à une campagne de vaccins récente supportée (pas spécifiquement) par la grande campagne de sensibilisation sur la santé que finance le secteur de la pharmacie, il y a eu des morts d’enfants. Mauvais produits? pas de chaine du froid? vaccins périmés? L’enquête court, mais tout le monde est refroidi quant à la communication sans conscience des secteurs industriels.
Que le décret inclue les écrits qui « déforme[nt] la vérité historique, dénie[nt] les acquis révolutionnaires, porte[nt] atteinte à la Nation, aux grands hommes et héros nationaux, calomnie[nt] et porte[nt] atteinte au prestige des services et organisations », c’est probablement central au décret, mais ca peut aussi être tout simplement par tradition! (bon, j’exagère un peu).
Une fois de plus, la presse francaise est elle aussi (et je ne prétends pas que ce soit identique) soumise à des contraintes quant à la responsabilité de l’auteur. Et pas pour 4500 dollars.
- Les cafés internet seraient responsables des sites visités par les surfers qui les fréquentent? Ce serait une grande nouveauté.
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1 juillet 2006 à 7h33 #22195Nem Chua wrote:Oui, on trouve Le Monde au Vietnam.
Dans la rue, il échappe au contrôle, puisqu’il est acheté directement au personnel naviguant des compagnies aériennes, mais on le trouve aussi au comptoir ou en salle de lecture de certains grand hôtels, et dans des boutiques tout ce qu’il y a de plus contrôlable.
On peut trouver presque tout à l’espace (Centre culturel français à Hà Nôi). Le jour où j’y suis passé, la bibliotèque était comble de monde.
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19 août 2006 à 13h01 #24507
Et sur la Toile viet, j’ai cru comprendre que l’Etat surveillait ce qui s’y raconte, non ? Je sais bien qu’il y a Big Brother et Echelon, mais il me semble que la liberté d’expression sur la Toile est encore plus limitée dans les pays communistes.
Thu Huong
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21 août 2006 à 8h49 #24593
Hello Thu Hương,
Échelon et compagnie, l’objectif est de te laisser dire ce que tu veux, puis aller te chercher des noises.
La mentalité derrière la censure de la presse vietnamienne (qui est essentiellement basée sur l’auto-censure), est d’éviter de soumettre les lecteurs, auditeurs et spectateurs à des influences perverses, et passer les messages du gouvernement. Essentiellement, c’est un vecteur de point de vue et de valeurs, ce qui en principe n’est pas mauvais. Ca s’appelle aussi la propagande.
En réalité, le contenu de ce qui passe au haut-parleur du marché le matin, comme aux infos télé, est composé un peu comme sur France Régions 3 d’une part d’infos nationales, d’autre part d’infos locales (voire très locales, et c’est souvent là que ca dérape, si dérapage il y a). Le prix du marché, la mission de tel ou tel organisme, etc. Parfois, « allez donc acheter vos médicament chez mon beau-frère », ce qui est évidemment un problème.
C’est parfois très intéressant.
Un matin, ma femme me réveille outrée (la propagande commence à 5h du matin sur les haut-parleurs des marchés de province), en me disant que les Vietnamiens (elle-même est vietnamienne) n’ont pas d’honneur, à emprunter de l’argent au FMI et à la Banque Mondiale, et à cracher dans la soupe. Effectivement, le haut-parleur disait en teneur que le FMI cherchait à violer le Vietnam. Shocking!
Mais vrai: le FMI impose en effet des règles de gestion qui induisent l’engrenage du pays récipiendaire avec l’économie internationale. Ces règles sont anciennes (1948) et peu révisées, et elles ont entrainé l’effondrement de plus d’une économie.
Quelle surprise d’entendre un jugement aussi honnête (on a emprunté) et aussi juste –bien que lapidaire– dans la bouche d’un (probablement) vieux combattant du Front de la Patrie au micro.Ca nous a fait un petit-déj très intéressant (ma femme, à la différence de l’immense majorité des Vietnamiens dont le gôut de débattre a été sectionné et cicatrisé il y a bien longtemps, me parle facilement de ses idées).
Pour en revenir au fond de la question, le sens de la censure est bel et bien de protéger les jeunes, fragiles, de l’influence d’une communication sans retenue. C’est un bon objectif en soi.
Je regrette simplement que là aussi, il manque d’une certaine souplesse qui permette au discours d’évoluer: Comme ca ne répond pas aux besoins de la jeunesse, ca encourage les jeunes à s’en désintéresser, et à s’affranchir de ces valeurs qu’ils ne respectent donc pas.
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