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xuanvui,
Je crois que tu te poses un peu ,beaucoup de questions;)
NoiVongTayLon résume bien la situation, je te conseille aussi d’aller parler a ma belle mère en tête a tête, elle est passée par la a son époque a Ninh Binh, et comme tu as pu le constater a maintenant une vision beaucoup plus ouverte sur le couple mixte et la vie en générale au VN.
Moi pour t’avoir côtoyer et échanger au et sur le Vietnam, je n’ai aucun doutes sur ton adaptation , je crois même que tu pourras te développer culturellement sur des sujets que tu n’imagines pas encore
et pour les gens que tu laisse en France , un jours il faut faire un choix et avec tout les moyens de communications d’aujourd’hui la distance n’est plus la même.
a bientôt ,
bruno@Xuânvui 140941 wrote:
Merci à tous pour vos messages !
Pour le moment, c’est à croire que peu de femmes s’installent au Viet Nam, mais plutôt l’inverse…
Pour répondre à Dannyboy, c’est pas que mon mari ne veut pas venir…C’est juste que ça nous fait peur à tous les deux, parce que notre situation matériel en France sera assez précaire à tous les deux. Et qu’il devra abandonner son métier, qu’il a mis 10 ans et quelques sacrifices en plus, à pouvoir réaliser. Du coup, si on envisage la situation inverse, à savoir : imaginons que ce soit moi qui vienne et non pas lui.Quant aux situations que je vis assez mal, c’est la séparation hommes/femmes dans les activités. La gentrification des activités est très fortes et ça me pèse. Parce que j’ai du mal, de cette façon, à trouver ma satisfaction dans cette situation.
J’ai une envie de révolution quand des amis de mon mari ou des mêmes certaines de mes connaissances vietnamiennes tentent de me moraliser à la vietnamienne en me disant qu’ici, vợ theo chồng (la femme suit le mari), que je dois le servir, être à ses petits soins (même si mon mari lui-même est en désaccord avec ça aussi)…On m’a même dit que parce que j’étais une occidentale, je ne méritais pas mon mari vietnamien parce que je serais incapable de « l’aimer » (et tt ce que ça veut dire derrière) autant qu’une vietnamienne…. Il faut en rire, mais quand même, parfois ça fait mal. Je déteste me faire entendre dire que parce que j’ai épousé un vietnamien, alors je dois me comporter en vietnamienne. J’essaie de prendre sur moi, de laisser courrir, mais au bout d’un moment, je peux pas m’empêcher d’être un peu minée par tant d’insinuation et du fait que ça m’empêche de partager de vrais bons moments et d’être moi-même. Je vis mal aussi les spéculations régulières sur le devenir de mon utérus. Au bout d’un moment, ça me met la pression et même si je sais que c’est chose courante là bas, pour moi ça devient intrusif.
Je vis mal le fait que j’ai du mal à me faire des amis de mon âge…
Je vis mal aussi les regards des gens du quartier qui me dévisagent comme si j’étais une extra-terrestre lorsque je vais faire mes courses au marché, lorsque j’attends le bus etc…J’essaie de ne pas y faire attention, mais c’est pareil, au final, je me sens toujours touchée. Ces regards persistants, c’est me rappeler que je suis pas « d’ici », ce qui est certes vrai. Mais du coup, j’ai l’impression que ça me donne encore plus de mal pour m’intégrer. Je ne me sens pas à ma place, en tout cas, ou je ne trouve pas ma place quand je suis au VN. Et ça, je crois que c’est ce que je vis le plus mal, avec les sermons sur « la femme vietnamienne » que je ne suis pas mais qu’il faudrait que je devienne.
C’est pour ça que j’ai besoin d’avoir des témoignages de femmes françaises dans la même situation que moi ou presque…Parce qu’à mon avis, peu d’hommes français rencontrent ce genre de problème ! (même s’ils en ont d’autres, c’est vrai).Et puis, ce qui me fait peur, c’est laisser ma mère qui vit seule en France. Parce que pour le moment, ça va, mais après, quand elle sera plus vieille, qui pourra venir l’aider régulièrement, là sur sa colline, si ce n’est son unique fille ? Et si jamais il lui arrive quelque chose ? Et si jamais elle est atteinte d’une maladie, qui pourra lui rendre visite régulièrement ?
Et comment on fait, au Viet Nam, pour avoir accès à une offre culturelle importante ? Comment on a accès aux initiatives citoyennes qui fleurissent en France, même dans des petits bleds ? Il doit surement y avoir un moyen de trouver son bonheur, mais je connais pas tous les chemins qui y mènent. Et cela participe de mon angoisse.
