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8 mai 2006 à 23h26 #20238
:help: Sauver la Porte marocaine de Son Tay
Cette Porte marocaine, a été construite par les ralliés marocains qui se trouvaient au Nord Vietnam à la fin de la guerre d’Indochine, sur ce qui était à l’époque une coopérative agricole. Ils y ont vécu une dixaine d’années après la fin de la première guérre d’indépendance avant d’être repliés vers la frontière chinoise, à cause des bombardements américains. Cette porte est une fidèle reproduction du style marocain, celui des portes qui couvrent les remparts des villes fortifiées, avec arcs, piliers et frises scultées. Elle est un cadeau des Marocains au pays qui les a protégés et adoptés. Elle est témoignage de leur reconnaissance et leur histoire extraordinaire. Elle a survécu à la guerre, aux bombardements et aux besoins de terre de la population. Elle est devenue un monument historique exceptionnel, qui porte au ciel (cette porte fait 10 mètres de haut) les marques sculturales de la solidarité anti-coloniale et intercontinentale…
Elle porte dans la pièrre de la mémoire de plusieurs pays-Maroc, France et Vietnam- en une réalisation artistique unique au monde. Nous demandons donc aux autorités compétentes de faire le nécessaire pour préserver ce témoin du passé-contactées, les autorités marocains se sont déclarées prêtes à participer à des travaux de sauvegarde. Avec la co-opération des services du patrimoine français, il ne serait peut-être pas impossible alors d’envisager une opération conjointe pour mettre en valeur ce monument historique, que les visiteurs et les touristes découvriraient avec curiosité admirative qu’on peut imaginer.
Un certain nombre de chercheurs, écrivains, journalistes, cinéastes ont adressé cette pétition au Ministère des Affaires étrandères du Vietnam. L’affaire suit son cours.
Pour tout soutien, envoyer votre signature aux Carnets du Vietnam, qui feront suivre.
Premiers signataires : Nelcya DELANOË, Professeur émérite Université Paris-X Christan Pédelahore de Loddis, Architecte Urbaniste Paris, Heinz SCHÜTTE chercheur indépendant Paris, Alain RUSCIO, historien Paris, Mohammed EL AYADI, Professeur à la faculté Casablanca, Mohammed Ezroura, Professeur à la faculté Rabat, Jamaâ BAIDA, Professeur d’histoire Comtemporaine Secrétaire général de l’Association Marocaine Pour la Recherche Historique, Zakia DAOUD, journaliste écrivain Paris, CHEF Fayçal, Enseignant chercheur Tunisie, Hà Vinh Phuong, de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer(Paris)
Carnets du Vietnam Février 2006
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26 septembre 2006 à 10h01 #26101Quote:Vietnam : la porte du Maroc recherche reconnaissance
L’inauguration de l’ambassade du Maroc au Vietnam en août dernier permet de revenir sur une histoire commune. Les soldats marocains étaient présents pendant la guerre du Vietnam. Ils ont laissé une trace : la porte du Maroc.HANOI – Deux évènements fortement symboliques ont levé le voile sur un pan négligé de l’histoire des Marocains du Vietnam. Avec la célébration de la Fête du Trône cinq jours auparavant et l’inauguration de l’ambassade du Maroc à Hanoi, ceux qui ont combattu aux côtés de l’armée française pendant la guerre d’Indochine entre 1946 et 1954 ont désormais droit de cité.
Ces deux manifestations viennent rappeler, en effet, que les Marocains ont joué un rôle important dans l’histoire de la région. Les Goumiers, ces supplétifs marocains de l’armée française étaient près de deux milliers à participer à la guerre opposant la France au Viêt Minh, le front d’indépendance du Vietnam. Rappel historique : à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, le Vietnam proclame son indépendance. Le gouvernement français refuse cet état de fait. Elle entend à tout prix rétablir son autorité sur l’Indochine française pour maintenir son empire. Mais les négociations entre le Viêt Minh et la France n’aboutissent pas pour des raisons de politique intérieure. C’est ainsi que des incidents de plus en plus sérieux opposent le Viêt Minh aux forces militaires françaises. Le bombardement du port de Haiphong en 1946 complique la situation. C’est le fait déclencheur de l’insurrection contrôlée par le Viêt Minh qui éclate le 19 décembre 1946. Celle-ci se transforme, par la suite, en une longue et dure guérilla contre l’armée française puis en véritable conflit opposant les deux armées. Au cours de ces batailles, les goums étaient encadrés par une dizaine de capitaines français.
Mohamed Benacer, un ancien combattant, raconte cette époque. Il s’en rappelle, comme si c’était hier. «Je faisais partie d’un bataillon de huit cents goumiers marocains qui ont été acheminés en 1947 par bateau jusqu’à Saïgon (rebaptisée Hö Chi Minh) en 1976». Une fois sur place, ils devaient affronter la réalité du terrain. Ils savaient qu’ils n’étaient pas là pour passer du bon temps, mais pour défendre le drapeau français. Ils avaient devant eux un ennemi, qu’ils devaient combattre. «Chacun agissait comme il pouvait avec comme armes, des mitrailleuses et des mortiers», raconte Mohamed Benacer qui est âgé, aujourd’hui, de 85 ans. Mais leur véritable force, ces goumiers la tiraient de leur courage. Ceux qui étaient assaillis par la peur avaient du mal à se servir de leurs armes. Et, par conséquent, ils abandonnaient vite la partie. «La peur au ventre, certains des soldats qui nous accompagnaient ne savaient pas où l’ennemi pouvait se cacher et oubliaient toutes les stratégies présentées la veille par leurs supérieurs», relate le même Benacer récompensé par trois médailles de la République française en 1950. «J’avais amené, sur mon dos, jusqu’au front, un vietnamien blessé, ce qui m’a valu plusieurs décorations», a-t-il affirmé. Deux ans après avoir servi la France, en 1950, Mohamed Benacer reprend le bateau et rentre chez lui. Pour ses loyaux services, il perçoit une retraite qui se monte, à l’heure actuelle, à 1000 DH versés par la République française en plus de 50 DH pour ses médailles. Si M. Benacer est demeuré fidèle à l’armée française, d’autres ne le furent pas. Ils sont restés au Vietnam.
Entre 1947 et 1954, ils avaient déserté l’armée française pour rallier le Viêt Minh par solidarité anti-colonialiste, par refus de servir une cause qui n’était pas la leur. C’est l’exemple de Miloud Salhi, un ancien combattant qui a rallié le Viêt Minh. «En 1952, après la déportation de Mohammed V à Madagascar, je ne pouvais pas être du côté du colonisateur, j’ai donc rallié le front de libération et je suis resté au Vietnam jusqu’en 1972, date de mon retour au Maroc», témoigne Miloud Salhi. Pendant son séjour au Vietnam, il a lutté aux côtés de l’armée de libération du Vietnam contre l’occupant français. Il résidait, aux côtés d’autres maghrébins, dans un lieu de repos français. «Cet endroit est appelé Babi. C’est un terrain de 3000 hectares», souligne-t-il. Ce lieu réunissait tous les soldats maghrébins qui vivaient en parfaite harmonie. «A la fin de la guerre en 1954, le gouvernement vietnamien les a réuni dans des fermes pour qu’ils soient à l’abri puisque la guerre contre les Etats-Unis allait éclater sous peu», explique Le Duc Thien, consul du Vietnam au Maroc. Il précise à ce propos que les Maghrébins arrêtés par l’armée vietnamienne avaient été rendus à l’armée française et ceux qui s’étaient ralliés aux communistes n’étaient pas des prisonniers. «Ils étaient considérés comme des volontaires qui voulaient quitter l’armée française de plein gré», souligne le consul.
Le gouvernement vietnamien avait beau contacter le Maroc pour les rapatrier, mais il n’avait reçu aucune réponse. «Il y avait une sorte de peur de la part du gouvernement marocain de voir ces soldats se transformer en espions du Viatnam», rappelle M. Thien. Ainsi, en attendant que le problème du rapatriement de ces soldats soit résolu, le gouvernement vietnamien a décidé de les mettre à l’abri dans cette aire de repos. Les soldats marocains seront les derniers à quitter le Vietnam. « Ce n’est qu’en 1972 que le gouvernement vietnamien a affrété quatre vols pour envoyer tous les soldats ralliés – près de 200 – à leur patrie», précise le consul. Mais avant ce dénouement vu par certains comme une véritable libération, «Babi» sera cloisonné avec l’aide du gouvernement vietnamien. «Nous avons demandé que cet espace soit totalement sauvegardé et aménagé», déclare Miloud Salhi. Une porte y sera érigée. Et c’est M. Salhi himself qui l’a construite avec l’aide des ses compatriotes. «Cette porte a été construite entièrement par les soldats marocains», témoigne le consul du Vietnam au Maroc. Elle prendra le nom de Porte du Maroc. «J’ai construit cette porte qui est aujourd’hui considérée comme un véritable patrimoine», ajoute M. Salhi. Ce dernier a une revendication : «Les Marocains qui ont fait la guerre du Vietnam veulent que cette porte soit reconnue comme patrimoine mondial de l’Unesco».
D’après le consul Le Duc Thien, le dossier de candidature a été déposé auprès de l’Unesco. «Ce patrimoine doit être mondialement reconnu, mais nous attendons toujours la réponse», tient-il à souligner. «Avec l’ouverture de l’ambassade du Maroc au Vietnam, nous espérons que notre ambassadeur pourra défendre le dossier pour que ce terrain soit préservé», ajoute Miloud Salhi. L’alarme mérite, en effet, d’être déclenchée. Cet endroit situé à 60 km de Hanoi sur l’axe routier Hanoi – Mai Chau et Dien Bien Phu, lieu de la cuisante défaite de l’armée française en 1954, est devenu, aujourd’hui, une véritable forêt tropicale. Les plantations y sont sauvages et les murs sont fragilisés. Quelques propos comme ceux du docteur Abdelilah El Hairy sont là pour en témoigner. Cet anesthésiste à l’hôpital français de Hanoi et gendre de Mohamed Benacer en témoigne. «Je suis allé visiter cet endroit et je suis triste de constater que la Porte du Maroc est dans un état de délabrement total». Des bruits courent quand au probable achat de ce terrain par des particuliers. L’information est, par ailleurs, démentie par le consul du Vietnam au Maroc. «Impossible, le terrain n’est pas à vendre, au contraire il doit être préservé». Interrogé sur ces rumeurs M. Salhi a promis de défendre bec et ongle la Porte du Maroc. «Nous allons faire tout ce qui est en notre possible pour préserver ce patrimoine, c’est quand même l’ultime trace de notre présence au Vietnam», lance-t-il.
Source : Par Qods Chabâa – Aujourd’hui le Maroc – 22 Septembre 2006
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27 septembre 2006 à 1h50 #26109
Merci Bao Nhân pour sortir cette file de l’ombre sur cette histoire oubliée et méconnue.
Cela apporte encore une preuve que le Vietnam a montré l’exemple pour les autres peuples colonisés.
Le Vietnam : Exemple pour tout les peuples victimes de l’impérialisme sous toutes ses formes (déclaré ou dissimulé). 10 siècles d’expérience, ça forge…
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27 septembre 2006 à 13h42 #26140
Merci Bao Nhân pour l’info..
Il est vrai que cette partie de l’histoire du Viêt Nam mérite qu’on s’y attache un peu plus..
(PS: sortie aujourd’hui au cinéma du film « Indigènes »..)
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27 septembre 2006 à 15h04 #26144Mike wrote:Merci Bao Nhân pour l’info..
Il est vrai que cette partie de l’histoire du Viêt Nam mérite qu’on s’y attache un peu plus..
(PS: sortie aujourd’hui au cinéma du film « Indigènes »..)
très interessant à lire, merci BN !!
pouaaa j’aurais bien aimé le voir ce film indigene, je vais attendre qu’il passe sur HCMV, à l’idecaf !!! :lol!: :lol!:
ça me fait penser quand rentrant de mon voyage en mars du vietnam, j’étais assis à coté d’un ancien légionnaire, un marocain qui avait fait toute les guerres, super interessant de discuter avec lui, on a du passer bien 5-6h à parler ensemble du coup pas vue les 12h du voyage passer !
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