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Le rituel de possession (Hâu-bong)

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    • #1464

      http://www.ann.fr/Music/projthese.htm

      Le rituel de possession (Hâu-bong) au Viêtnam & sa musique (Hat-van)

      PROJET PREVISIONNEL DE THESE.
      Lê Ylinh

      RESUME
      Le rituel de possession au Viêt-nam a plusieurs appellations : le culte des quatre mondes (tho Tu-phu) ; le culte de la (Sainte) Mère (Dao Mâu), le service des âmes (Hâu-bong),  » la montée sur le médium  » (Lên-dông) ou encore  » l’entrée en transe « …
      Faisant partie des pratiques religieuses des vietnamiens, issue du Viêt-nam du Nord, toujours vivace à nos jours, ce rituel se dote d’un répertoire musical très riche, indispensable et indissociable du culte.
      Dans notre thèse, en nous basant sur les enregistrements réalisés pendant 3 ans de 1986 à 1989 à Hànôi et à Namdinh (Nord Viêt-nam) auprès des maîtres encore vivants à l’époque, nous essayons d’atteindre les objectifs suivants :
      * Décrire et expliquer le rituel dans ses détails afin d’avoir une vue complète sur le rituel, le situer dans le contexte des autres pratiques proches ou similaires en Asie.
      * Répertorier l’ensemble des morceaux musicaux joués pendant différentes occasions et pendant le rite.
      * Analyser les caractéristiques de cette musique afin de codifier la partie  » immuable  » et  » variable  » des airs, afin de faciliter l’apprentissage de cette musique.
      Plusieurs étapes d’observation nous permettent désormais de comprendre peut être le pourquoi et le comment pour un pratiquant le fait qu’ils entrent en transe de possession, or lors de notre dernier mémoire DEA consacré à la musique de Hâu-bong, nous l’avions décrit en partie, mais n’avions pas une très grande connaissance sur le phénomène. C’est pourquoi nous avons repris les travaux après une période de pause et de réflexion.
      La question de croyances et de religions est toujours un sujet délicat pour un Viêt-namien, la majorité déclare qu’ils sont bouddhistes sans pour autant pouvoir dire qu’ils sont pratiquants, d’autres sont christianistes ou chrétiens, il y a également des communautés de protestants, des hindous, des caodaïstes, des  » Hoa-hao « , … Parmi ces différents courants, subsiste le culte  » Hâu-bong « , pratiqué par une communauté dont le nombre est difficilement chiffrable (on connaît pas exactement pour les raisons ci-dessous mentionnées). Ils (ou elles, car la majorité presqu’absolue est des femmes) ne le disent jamais à haute voix, ils se tranchent derrière le bouddhisme, car cette pratique de Hâu-bong a été toujours d’abord méconnue, puis redoutée, marginalisée, méprise parfois par la population, et dernièrement elle est tout simplement interdite par les autorités.
      Qu’est-ce que c’est le rituel de possession au Viêt-nam, le Hâu-bong ?
      Le panthéon des divinités s’organise sur deux axes: le premier est une hiérarchie : seigneurs, princes, princesses…, le tout est trôné par un Génie suprême, la Mère du Ciel; le deuxième, dans chaque hiérarchie, il y a la représentation des quatre mondes: Ciel, Terre, Forêt, Eau. A ce deuxième axe s’ajoutent les divinités d’une région particulière ou un héros (national et/ou régional). Le pratiquant de Hâu-bong se doit alors faire organiser des cérémonies dans le but de solliciter l’esprit des Génies et des Divinités de leur panthéon venir s’incarner alors dans leur corp; il est possédé par l’esprit qu’il évoque. Pendant toute la cérémonie, le public, composé d’autres pratiquants invités, participe à plusieurs niveaux : contempler la venues des divinités, les vénérer, leur faire des offrandes, dialoguer avec celles-ci pour solliciter la sérénité pour le parcours de la famille, la santé, la prospérité; et éventuellement une divination pour une question plus concrète. Les divinités viennent une par une selon la sollicitation du maître (cung-van) et du public, siègent, donnent les conseils, officient, faire le culte devant l’autel de tout le panthéon, expriment en quelques minutes les traits les plus marqués de leur caractère ou de leur vie, de leur histoire…; puis s’en va pour laisser l’apparition d’une autre…
      Pendant la cérémonie, le maître (cung-van) chante la louange des divinités, les invite à venir, décrit la vie des génies avec les pouvoirs et leurs générosités, il chante également l’obéissance du public pratiquant ou la sincérité de  » dông « , le pratiquant, celui qui a organisé la cérémonie à la gloire des génies. Chaque divinité a sa propre musique, ses propres proses. Donc à chaque cérémonie, c’est de quatre à six heures de musique en général, aucune fausse note ne doit être commise, aucune parole ne doit être mal placée, pour le bien être du maître, du pratiquant, des divinités, du public, et du temple.
      Il s’agit d’une musique jouée de manière continue pendant le rituel. Elle est sacrée, elle fait partie intégrante du rituel et elle est narrative. Elle est considérée comme une des offrandes aux génies.

      L’ETAT DES RECHERCHES
      A notre connaissance, à ce jour, nous avons certaines études qui abordent le sujet de manière plus ou moins profonde. Au côté Viêt-namien, l’étude de Thanh Hà se concentre sur les analyses musicales, quelques articles du même auteur préludent ladite étude; une deuxième collection présidée par Ngô Duc Thinh s’intéresse aux paroles des chants et des Van. Du côté hors le Viêt-nam, trois ouvrages font partie souvent des références : Durand Maurice, Simon Pierre J. et Simon Barouh Ida, Rouget Gilbert. Le rite et sa musique a été également abordé dans certains ouvrages de Léopold Cadière, de Toan Anh. Des travaux sur l’insertion des Vietnamiens en France de MARTINE WADBLED réservent une place importante au culte transplanté en France, en continuation des travaux entamés par Simon Pierre J. et par Simon Barouh Ida. Récemment, en mai 2001, une conférence internationale à Hànôi a été organisée sur le sujet  » Le culte des Mères aux Viêtnam et le festival de Phu-Giây « .

      METHODOLOGIE
      Faire une étude d’abord descriptive, puis analytique et comparative pour chercher une explication du phénomène au point de vue spirituel, historique et musical; ainsi faire le point sur l’ensemble du rite de Hâu Bong.
      Faire un inventaire sur l’état actuel de la pratique du rite, d’abord au Viêt-nam, surtout dans le nord. Un inventaire des Van (paroles) qui existent, les traduire en français si nécessaire. Un inventaire des Airs musicaux avec ses caractéristiques
      Au niveau spirituel, faire un état des lieux le plus complet que possible, répertorier et classifier.

      LE BUT DE CETTE ETUDE – PROBLEMATIQUE
      Unique dans son genre, très riche au point de vue religieux, artistique et musical, le sujet n’a jamais été abordé dans son intégralité (même relative). Le but de cette étude est d’apporter une pièce dans le puzzle composant des études aussi bien sur les croyances et religions au Viêt-nam que sur les musiques populaires et traditionnelles vietnamiennes. Nous souhaitons également situer le rituel à sa juste position sur le grand puzzle des religions et croyances en Asie et en Asie du Sud Est. Une autre ambition est d’essayer retracer l’histoire d’évolution de ce culte, tache complexe car tout se base sur une transmission uniquement orale.
      Au point de vue musical, nous essayons de transcrire, d’analyser et de classifier dans un ordre clair en nous basant sur une centaine d’audio-cassettes enregistrées pendant trois ans auprès d’un maître et de ses entourages au Nord Viêt-nam entre 1986 et 1989 (voir matériel). Le but de cette classification sera de répertorier toute la richesse artistique et musicale de cet art, rassembler les textes et descriptions (en vietnamien) d’une époque pour que les pratiquants peuvent s’en servir d’un document écrit plus ou moins complet. Sur cette base, nous continuons l’étude, déjà entamée pendant notre DEA, d’analyser les caractéristiques propres de cette musique (mode, échelle, ornement, instrument), distinguer alors la partie  » convention  » de celle d’inspiration, afin de faciliter l’apprentissage des  » van-châu  » et de sa musique.

      MATERIEL UTILISE
      Les différentes étapes d’études
      Les premiers abords étaient purement intuitifs. Etant petite, de la fin des années soixante au début des années soixante dix, j’ai été introduite dans ce milieu toute jeune par ma nourrice qui était une pratiquante fidèle. Il faut se rappeler que c’était pendant la période où la guerre ravageait le Viêtnam, particulièrement le Viêtnam du Nord, que toutes les choses superflues sont exclues ou interdites. Le Hâu-bong est considéré comme une superstition malsaine, est donc à bannir. La force surnaturelle qui guidait ces femmes, et ces quelques hommes, à persister la pratique de leur rite était alors incroyable. J’ai pu l’accompagner pendant plusieurs pèlerinages dans les grands centres du Nord Viêtnam.
      Quand nous avons terminé notre Maîtrise en musique et musicologie au conservatoire de Ha-nôï, en 1986, Hâu-bong a été toujours interdit par les autorités. Entre 1986 et 1989, étant chercheur à l’Institut national des recherches artistiques de Hànôi, nous avons repris donc les contacts sur le terrain. Je me suis faite ainsi adopter par maître Pham Van Kiêm, âgé déjà à l’époque de soixante dix ans, comme sa fille et son élève.
      Notre travail était énormément facilité par l’introduction du maître dans le milieu, terriblement hostile aux néophytes. Nous avons assisté à une cinquantaine de séances à Hà-nôi et à Namdinh, eu plusieurs entretiens avec les autres maîtres (une dizaine qui ont accepté de parler) et quelques entretiens avec les pratiquants. Nous avons pu ainsi, entre 1986 et 1989, enregistrer une centaine d’audio-cassettes lors de différents séances de Hâu-bong, certains sont enregistrés pendant les entretiens avec maître Pham Van Kiêm, alors considéré par toute la communauté comme le dernier grand maître depuis la dernière période de gloire du rite de Hâu-bong.
      Quand je suis arrivée en France, en 1989, le pur hasard m’a permis d’avoir des contacts avec la communauté des pratiquants du rituel de Hâu-bong à Paris. J’ai pu venir dans certaines des séances afin de m’imprégner de nouveau dans le bain, et surtout prendre quelques reculs par rapport à ce que j’ai pu apprendre au Viêt-nam. Je réalise le volet qu’il me manque, compléter mes connaissance sur les pratiquants en ayant les entretiens avec eux. Notre travail est donc basé sur ces documents.

    • #28001

      Merci de nous éclairer sur ce culte méconnu (totalement inconnu pour moi), Marseille.

    • #28043
      mike
      Modérateur

        Merci Marseille13013 pour cette info…

      • #28056
        Son Lam;16982 wrote:
        Merci de nous éclairer sur ce culte méconnu (totalement inconnu pour moi), Marseille.

        Pareil pour moi, a part le culte du Phở Bò et le rituel du…. :je_sors:.
        On decouvre toujours de nouvelle chose, est ce que c’est toujours d’actualiter ou cela a t il diparus ?

      • #28048

        Dans tous les pays, il y a des sectes, generalement dirigees par des demi fous
        Les Vietnamiens sont plutot moins fou que les autres.
        Dans ce pays, on peut encore dire « Toi chi tin vao khoa hoc thoi »
        En fait je suis moi-meme un exelent devin. La preuve en qq mois j’ai reussi des devination specaculaires
        1 La foto du resto de Nem Chua a Can Tho
        2 Mettre Agenon en colere avec une reflexion blessante
        3 Avertir Loyd que son futur sejour a lhopital pouvait lui couter le prix de sa moto
        Le 25/10/2006, 04h11
        Citation: Posté par loyd342
        si tu reste un mois tu peux t’acheter une moto avec le prix de la location (du taco taxi)!!!
        DédéHeo ecrit : Oui mais 2 jours a l’hopital aux urgences te coute 700 USD, c’est le prix de la moto aussi !

        Le 08/11/2006, 07h23
        loyd342 Quand il sort de l’hopital

        voila de retour chez moi !
        j’étais dans un hopital vietnamien… lorsque je suis arrivé aux urgences … pour info ce petit séjour m’a couté au total 10 millions de dong,

        = 625 $ Si cest pas de la possession ca !

      • #28071

        T’est trop fort Dede je passe a Hà Nội la derniere semaine de decembre et je veut bien me faire marabouter par con heo Dédé :kimouss:

      • #28075
        DédéHeo;17058 wrote:
        En fait je suis moi-meme un exelent devin.

        Je commence tout de suite à vénérer une côte de porc en ton honneur.:bigsmile:

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