"Le retour aux sources" de Marcelino Truong

En parlant de Marcello Truong, voici un article de
Thanh Tu du 03/11/06 sur CVN.

Le retour aux sources de Marcelino Truong

Il pleut. Il a mis son poncho et son chapeau conique. La musette est couleur noir de cachou. Son corps est noir vernis. Son bâton est en bambou. Il passe devant un étang masqué par un écran de bananiers malmenés par le vent (…) L’ensemble de la scène est balayé par la pluie. Voilà comment Marcelino Truong a illustré la couverture de la version française d’Une aventure de grillon, de l’écrivain vietnamien Tô Hoài.
« Toujours soucieux de faire quelque chose de beau », Marcelino Truong a rencontré le 1er novembre à l’Espace – Centre culturel français – le public hanoien. Il a souligné que la relation entre le dessinateur et le directeur artistique était importante pour réaliser une belle couverture de roman ou une jaquette de Cd. « Un accouchement difficile ! », a-t-il dit non sans humour. Si beaucoup d’illustrateurs travaillent sur l’imagination, Marcelino Truong lui préfère la documentation car « la réalité est souvent beaucoup plus belle que ce que j’imagine ».
Marcelino Truong a illustré la version française de nombreux livres d’écrivains vietnamiens tels Nguyên Huy Thiêp, Duong Huong, Hô Anh Thai, Nguyên Khac Truong. Son travail se reconnaît au premier coup d’oeil par ses tons chauds et lumineux.

Un homme attaché aux valeurs du passé
Sur le plan esthétique, Marcelino Truong se qualifie comme un « passéiste ». La BD Fleur d’Eau a été réalisée après à un repérage à Hôi An, une ville pour laquelle il a eu un vrai « coup de foudre ». Dans le Nord, Marcelino Truong a « honte de ne connaître que Hanoi et la baie de Ha Long ». Mais il est évident qu’il connaît plus le Vietnam qu’il ne l’imagine lorsque l’on examine en détail ses œuvres tellement imprégnées de l’âme de ce pays. L’homme et les scènes de la vie quotidienne sont au cœur de son inspiration. Il dessine de manière classique avec une fidélité aux moindres détails.
Fleur d’Eau a été présenté à l’école française Alexandre Yersin à Hanoi comme un « aperçu du Vietnam ». C’est aussi un nouveau lien entre l’illustrateur et son pays d’origine.
Marcelino Truong a fait un parcours professionnel atypique. « Sceptique sur les questions d’idéologie », il a appris son métier d’illustrateur sur le tas. Le plus important pour lui est « d’être déterminé dans ce qu’on fait ». Il illustre des « couvs », mais il est aussi l’auteur d’ouvrages illustrés, de BD dont les 4 volumes de Fleur d’Eau. Son diplôme de droit décroché à Sciences Po Paris (Institut d’études politiques de Paris) et son agrégation d’anglais l’aident dans l’illustration de grands titres de la presse française. Sa passion pour la presse est héritée de son père qui a travaillé chez Reuters.
Cette exposition à l’Espace – sa première au Vietnam -, qui s’est terminée le 2 novembre, pourrait ouvrir à l’auteur des opportunités auprès des Maisons d’éditions vietnamiennes. C’est du moins ce que l’illustrateur espère de ce 6e voyage au Vietnam, pays natal de son père, où il a vécu jusqu’à l’âge de 6 ans.

Nota : J’ai fait une erreur de frappe en écrivant Marcello Trung sur le post précédent, il fallait lire Marcello Truong. Toutes mes excuses.