Bonsoir
La chimioprophylaxie est recommandée dès lors qu'il existe un risque d'exposition réel. Si au cours de votre séjour, vous ne quittez pas Ho Chi Minh Ville et que vous ne projetez pas de passer des nuits en zone rurale, vous n'avez, à priori, pas besoin de prendre de chimioprophylaxie.
De plus, votre séjour sera long : 3 mois. C'est la durée maximale d'une chimioprophylaxie antipaludique. Je pense que c'est un critère à prendre en compte. Mais d'un autre côté, je doute que vous passiez 3 mois sans sortir d'Ho Chi Minh Ville. Au Viêtnam, le paludisme est endémique bien que les grandes villes semblent être préservées et encore, on en est jamais certain.
Cependant, la chimioprophylaxie n'est que l'une des deux méthodes de prévention du paludisme. Et ces deux méthodes sont complémentaires.
La deuxième méthode est la prévention de l'exposition aux piqûres d'anophèles porteuses du parasite. Les femelles anophèles ne piquent qu'à partir du coucher du soleil avec un maximum d'activité entre 23h et 6h du matin. C'est donc pendant les sorties nocturnes que la vigilance doit être maximale. Portez des vêtements longs éventuellement imprégnés d'insecticides dès la tombée de la nuit et/ou utilisez des répulsifs cutanés. Pendant le sommeil, la moustiquaire imprégnée d'insecticide reste le meilleur moyen de prévention individuelle.
Attention, les larves d'anophèles se développent dans les collections d'eau, volontiers stagnantes, et jusqu'à 2500m d'altitude au Viêtnam. Le régime des pluies est donc un important facteur à prendre en compte.
Lors de mon voyage, sachant que je me rendrais dans des zones à risque, j'ai pris de la Malarone que je conseille. Certes le plus cher des antipaludiques actuels, mais le mieux toléré. Je pense que cela m'a donné quelques légères douleurs abdominales mais c'est difficile à affirmer en raison du changement de régime alimentaire qui pouvait tout aussi bien en être la cause. Contrairement au Lariam dont les effets secondaires sont fréquents et assez invalidants (sensations vertigineuses et nauséeuses), la Malarone à dose prophylactique est en général bien tolérée.
Ce que vous devez faire avant votre départ, c'est vous rendre aux consultations spécialisées de voyageurs où le médecin que vous verrez adaptera ses recommandations à votre situation et vous prescrira ou pas une chimioprophylaxie adaptée.
Mais attention, malgré un traitement prophylactique adapté et correctement suivi, on n'est pas immunisé contre le paludisme. Les symptômes de l'accès palustre apparaissent au plus tôt 7 jours après l'infection.
Ce sont en général une fièvre brutale pouvant s'associer à des maux de tête, des douleurs articulaires et musculaires, des nausées voire vomissements ou diarrhée et des douleurs abdominales. C'est donc un tableau non spécifique pouvant être causé par beaucoup de choses mais surtout, dans notre cas, par le paludisme. N'hésitez donc pas à vous rendre le plus rapidement dans un bon hôpital pour qu'on vous fasse une recherche de paludisme et qu'on élimine ce diagnostic ou qu'on vous donne un traitement curatif. Le paludisme reste une maladie grave potentiellement mortelle si elle est diagnostiquée ou traitée tardivement.
Sinon, faites-vous vacciner contre la fièvre typhoïde et l'hépatite A si vous ne l'avez jamais faite ou si ce n'est déjà fait. Avec un séjour de 3 mois, c'est certain que vous l'attraperez. Pour les vaccins comme pour la prophylaxie, il vous faudra consulter un médecin. Je vous recommande les consultations spécialisées de voyageurs et ce site régulièrement mis à jour : http://www.sante.gouv.fr
Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas.
Cordialement