La transformation de l’économie vietnamienne
Lors de l’unification du pays, en 1975, les Vietnamiens communistes sont confrontés au système économique libéral du Sud, dont ils perçoivent bien les avantages. Dix ans plus tard, en 1986, le Vietnam lance un mouvement de réforme de l’économie intitulé « Doi Moi », ce qui veut dire « rénovation ». Il se traduit par une libéralisation de l’économie vietnamienne, ainsi qu’une ouverture aux échanges extérieurs et aux investissements étrangers. L’entrée du Vietnam dans l’Asean, en 1995, traduit cette volonté d’accéder à de nouveaux marchés commerciaux.
Les relations commerciales du Vietnam
Le Vietnam poursuit alors son ouverture en adhérant, en 2007, à l’OMC. Les principaux partenaires commerciaux du Vietnam sont aujourd’hui la Chine, qui représente 19 % du commerce extérieur vietnamien, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud. Ce mouvement d’ouverture de l’économie associé à un accroissement rapide de la population ont permis au pays de se développer à grande vitesse.
La croissance de la population vietnamienne
1950: 28 millions, 2010: 88 millions, 2030: 101 millions d’habitants
Entre 1950 et 2010, la population vietnamienne a été multipliée par trois, malgré les ravages de deux guerres – celle d’Indochine et celle du Vietnam. Cette augmentation rapide de la population crée une demande supplémentaire, de nouvelles opportunités pour l’économie vietnamienne et une main-d’œuvre importante. Celle-ci, qualifiée et peu chère, a largement contribué au développement économique du pays.
La place de l’agriculture dans l’économie vietnamienne
On observe par ailleurs une transition de l’économie du pays, reposant surtout sur l’agriculture, vers l’industrie et les services. Néanmoins, le secteur agricole emploie 50 % de la main-d’œuvre du pays, et représente 22 % du PIB. Le Vietnam est le deuxième exportateur mondial de riz et la riziculture occupe 80 % des terres arables du pays.
Le secteur industriel
Il représente plus de 40 % du PIB. Les ressources minérales du pays sont abondantes et diverses mais restent insuffisamment exploitées, faute d’investissements. Ceux-ci sont bien plus importants dans le secteur du textile, qui est la première industrie du Vietnam en termes d’emploi. Le secteur des services, lui, représente 37,7 % du PIB.
La croissance vietnamienne
Entre 1991 et 2011, le taux de croissance du PIB du Vietnam n’est presque jamais descendu en dessous de 5 %. Et entre 1985 et 2011, le PIB du pays a quintuplé, si bien qu’on a qualifié le Vietnam de “tigre asiatique”.
Un nouvel émergent ?
Le Vietnam est ainsi entré dans les classifications des grands cabinets internationaux en tant que nouvel émergent, en faisant notamment partie du groupe des CIVETS [Colombie, Indonésie, Vietnam, Egypte, Turquie et Afrique du Sud] ou de celui des « Next Eleven » comme on les appelle, dont les noms figurent sur la carte. Selon le cabinet d’analyse PWC, le Vietnam devrait être l’un des pays émergents ayant les plus forts taux de croissance à l’avenir, avec un taux moyen de près de 9 % entre 2009 et 2050.
Les faiblesses du "tigre asiatique"
Mais il faut nuancer ce tableau d’un Vietnam émergent. Les exportations du pays restent concentrées au bas de la chaîne de production, ce qui signifie que le pays crée peu de valeur ajoutée. De plus, les entreprises étrangères installées au Vietnam doivent faire face à des coûts de production qui augmentent, et donc délocalisent vers des pays où la main d’œuvre est encore moins chère, comme le Cambodge ou le Bangladesh.
Une économie largement étatisée
Ces faiblesses révèlent un malaise plus profond de l’économie vietnamienne. Celle-ci est en fait encore largement étatisée : le pouvoir communiste est aux commandes de centaines d’entreprises publiques qui représentent 40 % du PIB du pays. Et du fait d’une gestion tout à fait inefficace, les cent premières d’entre elles ont accumulé près de 50 milliards de dollars de dettes.
Les relations sino-vietnamiennes
La taille, la puissance économique, militaire et démographique de la Chine expliquent qu’il est difficile pour le Vietnam d’échapper à son influence. La Chine est le premier partenaire commercial du Vietnam, et un million de Chinois sont présents dans le pays. Ce dernier a adopté des modèles politique et économique similaires : dictature communiste à parti unique et socialisme de marché. Cependant, le Vietnam entretient un litige territorial, à la fois énergétique et symbolique, avec la Chine, ainsi qu’avec ses voisins.
Les revendications territoriales en mer de Chine méridionale
Chaque pays que vous voyez sur la carte émet des revendications territoriales dans la mer de Chine méridionale, qui entrent en opposition avec celles de ses voisins. Cette question est loin d’être réglée aujourd’hui, puisqu’une compagnie pétrolière publique chinoise a décidé d’ouvrir à l’exploration des blocs pétroliers appartenant au Vietnam et se trouvant dans la zone économique exclusive de ce pays.