Bonjour TLM,
Je prends connaissance avec beaucoup d'intérêt des posts qui arrivent sur ce Topic et je remercie ceux qui y participent.
Merci particulier à Robin des Bois qui revient de temps en temps (en regrettant qu'il ne revienne pas plus souvent !)
Alors, si vous continuez à apporter de l'eau à ce moulin : je serai la première à en profiter !
"Il est plus urgent de vivre que de compter !" Françoise SAGAN
On n'est riche que de ses amis.
Né en 1917, Doan Than est l'un des 4 amis de Thin réquisitionné de force pour travailler en France durant la dernière guerre mondiale et qui a choisi de vivre en France.
Venu de Phu Cat province de Binh Dinh, Doan intègre la 28ème compagnie , 35ème bataillon à Qui Nhon.Il embarquera sur le "Nam Sau" un jour d'octobre 1939, bateau qui sera coulé en mer rouge quelques mois plus tard par la marine allemande.
Il était l'ainé d'une fratrie de 5 enfants dont les parents étaient riziculteur.Il se rappelle de son bel uniforme militaire teint en bleu, alors que ceux des Linh Tho (les engagés soldats) étaient kakis et de ses sandales qu'il avait "touchés" lors de son incorporation.
Arrivé à Marseille aux Baumettes d'autres vêtements lui sont remis à nouveau.Quel changement, lui qui au pays portait tous les jours le même vêtement toute l'année dans les rizières.
Libéré en même temps que Thin, il travaillera comme maraîcher à Mazargues jusqu'en 1952.Puis après avoir passé ses permis, assurera de 1956 à 1982 le transport de produits pétroliers au port de Bordeaux. En 1954 il sera naturalisé français ( après Dien Bien Phu).
Il fera 9 voyages au pays de ses ancêtres, plus précisément à Cam ranh près de Nha Trang ou vivent encore quelques neveux et nièces .
Ses économies lui avaient permis de devenir propriétaire d'un grand terrain à Blanquefort. A la suite d' une DUP, pour construire une résidence de 3 bâtiments , il sera exproprié et indemnisé (mal ?). Son argent ira aider la famille au Viêtnam.
Resté veuf,sans enfant, Doan loue un appartement à Blanquefort...dans l'un des bâtiments de la résidence.Une fois par an, il prend le train à Bordeaux pour rendre visite à son compagnon Thin.
le matricule de Doan
Doan
Thin et Doan
merci à vous tous pour ces témoignages, passionnants, émouvants.
Thuong19 , encore , merci , pour nous transmettre cette mémoire vivante, et de nous permettre aussi ,de voir ces visages d 'Hommes.
J 'aurai , une question , à te poser.
Peux tu demander à Doan, concernant le tatouage gravé au son poignet . Dans quelles conditions , cela a été fait , pourquoi. Merci , encore.
bonne journée yen
Bonjour chu Thuong,
Je souhaiterais en savoir plus sur le matricule tatoué (comment cela a été fait, par qui, pourquoi, dans quelles conditions ...etc) Parce que mon papa né en 1918 en possède un lui aussi et quand je lui pose la question, il ne veux pas m'en parler.
D'avance merci.
Kim Sang
Một trái tim hồng tươi, một quê hương tuyệt vời
Giòng máu cha vừa cho, tổ quốc vua Hùng cho
Một trái tim tự do, lời quê hương ta đó
Lời nói cha mẹ cho, lời trái tim tự do
Salut Yen, salut Kinsang,
Je tarde à vous répondre, j'avais complètement oublié.
Tous les travailleurs réquisitionnés pour venir travailler en France durant guerre de 39/45 avait un matricule qui leur avait été attribué par l'administration française de l'époque .
Za... pour ceux du Centre (Annam), Zt... pour ceux du Nord (Tonkin) , Zc... pour ceux du Sud (Cochinchine), la 3ème voire 4ème lettre du matricule indiquait plus précisément le lieu géographique (province ou district , je ne sais pas), puis venait un numéro.
Je vous donne le lien pour aller voir l'une des pages de l'excellent site wwww.travailleurs-indochinois .org, vous y trouverez toutes les informations concernant cette période de l'histoire de certains de nos parents et grands parents.
lien : la liste du mémorial
Le tatouage que Doan a sur le bras a été fait sur le bateau qui l'emmenait de Tourane à Marseille, (environ 2 mois de voyage par bateau). C'est un acte volontaire et non une obligation.D'ailleurs c'est un des co-réquisitionnés qui tatouait ceux qui le désiraient sur le bateau, un truc pour faire comme les marins.
@Kimsang,
est-ce que ton papa possède également ce type de tatouage alphanumérique, ou est-ce uniquement un dessin?
Mes Chú de mon enfance en avait tous. C'était à la mode à l'époque chez les navigateurs indochinois de se faire tatouer des dessins (dragons , licornes, caractères chinois etc...
Dernière modification par thuong19 ; 16/09/2009 à 08h23.
Je tarde à vous répondre, j'avais complètement oublié.
Tous les travailleurs réquisitionnés pour venir travailler en France durant guerre de 39/45 avait un matricule qui leur avait été attribué par l'administration française de l'époque .
Za... pour ceux du Centre (Annam), Zt... pour ceux du Nord (Tonkin) , Zc... pour ceux du Sud (Cochinchine), la 3ème voire 4ème lettre du matricule indiquait plus précisément le lieu géographique (province ou district , je ne sais pas), puis venait un numéro.
Je vous donne le lien pour aller voir l'une des pages de l'excellent site wwww.travailleurs-indochinois .org, vous y trouverez toutes les informations concernant cette période de l'histoire de certains de nos parents et grands parents.
Bonjour Thuong et Kim sang
,
En ce qui concerne les matricules alpha numérique dans l'armée, c'est l'équivalent actuelle du code barre. Pour le tatouage, effectivement ce n'est pas obligatoire comme la plaque immatricule. Toutefois à l'époque tous les réquisitionnés ne parlant que très peu ou pas du tout le français avaient trouvé plus pratique quand ils ne comprenaient pas ce qu'on voulait d'eux, se contentaient de montrer leur tatouage. C'est la réponse que certains m'ont donné en 1947 à Marseille. Je vous la rapporte , mais je suis sur qu'il y avait d'autres raisons que j'ignore.
Christian
Thuong , Christian,
Merci, pour vos informations , qui font avancer, un peu plus vers la connaissance.
Bonne journéé yen
Je viens d'apprendre le décès de Le Huu Tho, matricule Zan 508.
Il s'était engagé dans la MOI en tant qu'interprète ; il avait fait ses études dans le lycée français Khai Dinh à Hué.
Il embarquera à Tourane avec la 35ème compagnie le 4 Février 1940 sur le cargo "Entrecasteaux" pour contribuer à la défense de "la Mère Patrie".
Son itinéraire est bien singulier.
Lors de la débâcle, sans officiers d'encadrements français (ils s'étaient sauvés... pour sauver leur peau), il conduira ses compatriotes (qui ne parlaient pas un mot de français), de Oissel à Amboise dans une grande randonnée pédestre, accompagné par l'indifférence des milliers de civils qui fuyaient la zone occupée ; les militaires s'étaient débarrassés de leurs uniformes et s'étaient fondus parmi les civils pour ne pas être arrêtés par l'envahisseur allemand.
Mais les Travailleurs Indochinois n'avaient que leurs uniformes bleus sur le dos et leurs paquetages style "bidasses" pas Décathlon.
Cette randonnée avait pour nom " la débâcle"....
Plus tard il goûtera même aux interrogatoires de la Gestapo.
Installé en France, devenu Viêtkieu, c'est lui qui sera à l'origine de la reconnaissance de l'implantation de la riziculture par les "indochinois immigrés de force " en 1942 en Camargue ; auparavant le riz de Camargue n'était pas consommable.Et les riziculteurs Camarguais avaient oublié qu'ils devaient leur fortune au savoir faire de ces misérables paysans d'une colonie lointaine.
Je vous recommande son livre : "Itinéraire d'un petit mandarin"
ainsi que le livre de Pierre Daum : "Immigrés de Force" aux éditions SOLIN
Que la famille de Le Huu THO reçoive toute notre sympathie.
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