J'ai trouvé aussi un article sur le Vietnam que je trouve très intéressant :
- sur ce lien :
Vietnam
- dont cet extrait sur ses ethnies minoritaires
[2.3 Les minorités linguistiques
Les minorités sont pour la plupart localisées dans le Nord-Ouest, sur le massif montagneux à la frontière de la Chine et du Laos (Tonkin) ou encore dans les hauts plateaux du Centre (Annam) du sud (Cochinchine). Après avoir farouchement résisté aux envahisseurs étrangers, ces peuples ont tous conservé leur langue particulière et développé leur identité culturelle. Dans le Nord où la montagne domine, les communications difficiles ont fait perdurer les langues minoritaires qui sont aujourd’hui grandement utilisées. La vie est pourtant difficile dans ces montagnes où l'agriculture de substance n'a guère changé depuis des siècles.
Par ailleurs, plus on monte vers le nord du pays, moins la langue vietnamienne est utilisée. La communauté khmère (ou Cambodgiens) compte plus de 1,1 million de locuteurs qui vivent en majorité dans la région du Delta du Mékong (provinces de Trà Vinh et Soc Trang, mais aussi Bac Liêu, Cà Mau, Hâu Giang, Cân Tho, An Giang et Kiên Giang). Dans la Région du Nord-Est (provinces de Son La et de Lai Chau), où les Thaïs ont longtemps exercé un grand pouvoir politique, la langue dominante reste encore le thaï et ses variétés linguistiques; c’est cette langue qui sert de langue commune à tous les groupes linguistiques. Encore plus au nord, c’est le chinois qui prédomine par rapport au vietnamien, bien qu’il soit en régression depuis quelques années. Après des années de relations difficiles, le gouvernement vietnamien a commencé à considérer les minorités ethniques comme une «pâture pour touristes» (ou «pièges à touristes») et se sert de leurs villages, de leurs costumes traditionnels et de leur musique pour faire la «promotion» du Vietnam. Le visiteur éventuel doit faire preuve d'une certaine «réserve» lorsqu'il s'aventure dans ces communautés. Dans les grandes villes telles que Hanoi et Hô-Chí-Minh-Ville, l’anglais prend de plus en plus d’importance dans le monde des affaires, et ce, malgré les efforts du gouvernement d’y introduire ou y réintroduire le français.
Le tableau qui suit présente les différents groupes ethniques du Vietnam, ainsi que leur langue maternelle, leur affiliation linguistique et leur population:
(c'est un chouette de tableau ....mais désolé pas moyen de le reproduire en copier/coller ..
faut aller sur le lien indiqué SVP )
Parmi les ethnies minoritaires parlant une langue de la famille austro-asiatique, mentionnons une quinzaine de peuples, résidant souvent le long de la frontière laotienne, dont les Khmers (8,0 millions), les Bahnars (137 000), les Muongs (126 000), les Hre (100 000), les Kohoi (100 000), les Mnongs du Centre (71 000), 97 000), les Mnongs du Sud (64 263), les Khmous (56 000, les Brou de l'Est (50 000), les Mnongs de l'Est (48 000), les Stiengs (48 000), les Maa ((40 000), les Sedang (40 000, etc. Tous ces peuples sont de véritables autochtones et ils étaient là avant tous les autres groupes qui, pour la grande majorité d’entre eux sont descendus du sud de la Chine. La langue des Muongs au nord est très proche du vietnamien, mais aujourd'hui la langue est plus influencée par le thaï. Au nord du Vietnam, le long de la frontière chinoise, dans les hautes montagnes du Nord, les langues de la famille sino-tibétaine ne sont pas très nombreuses, mais elles comptent beaucoup de locuteurs: le chinois mandarin (1,9 million), le chinois nung (933 600), le chinois yu (500 000), le hani (19 600), le phuta (10 000), le lahu (7700), le lomwe (3700), l'akha (3100), etc. Dans le sous-groupe tibéto-birman, on distingue le hani, le lau, le sila, etc. C’est une population que l’on retrouve dans le sud-ouest de la Chine et dans toute la région himalayenne.
Dans le Nord-Ouest, se trouvent les langues de la
famille thaï-kadai : le
tày (1,5 million), le
thaï dam (816 000), le
tahï don (250 000), le
thaï daeng (175 000), le
thaï phu (167 000), le
man cao lan (164 000), le
tày des Mongs du Sud (68 000), le
nhang (54 900), le
tsun-lao (39 000), le
lachi (12 000), le
lao (11 600), etc. Dans la même région, la
famille hmong-mien (ou miao-yao) présente quelques langues: le
hmong daw (870 000), le
kim mun (800 000), le
yu mien (675 000) et le
bunu (2600).
Enfin, dans le centre-sud du pays, les langues de la
famille austronésienne sont parlées par les habitants des hauts plateaux, dont le
jaraï (304 000), le
rade (219 000), le
cham de l'Est (100 000), le
haroi (33 000), le
cham de l'Ouest (30 000), le
roglai du Sud (29 000), le
roglai du Nord (25 000) et le
chrou (125 000). Les Chams habitent les montagnes du Nord et les faubourgs de Hô-Chí-Minh-Ville.
Le Vietnam demeure un pays relativement pauvre, particulièrement dans les zones rurales. Dans ces zones, les minorités ethniques sont encore plus pauvres.
On trouve au Vietnam différentes formes d’écritures utilisées par les minorités, comme les idéogrammes (tày, nung et autres groupes thaïs) et des alphabets d’origine indienne (thaï noir, cham, khmer, lao, etc.) et latine. Les solutions trouvées pour transcrire la langue vietnamienne (l’alphabet latin) ont eu tendance à s’imposer et furent souvent appliquées à à la transcription de langues orales ou de dialectes voisins géographiquement.