Offrir des étrennes au Têt, une coutume bien ancrée
01/30/2006 -- 18:18(GMT+7)
Hanoi, 30 janvier (AVI) - Personne ne sait exactement depuis quand cette tradition d'offrir des li xi (des étrennes) est apparue au Vietnam. Il semblerait néanmoins qu'elle soit originaire de Chine.
Selon une légende, un couple chinois quinquagénaire, qui souhaitait depuis longtemps avoir un enfant, mit au monde un fils. Au premier Têt, huit bons génies traversant la région où vivait la famille surent qu'un diable voulait faire du mal au petit. Ils se transformèrent alors en huit pièces de monnaie pour rester au plus près de l'enfant. Une fois celui-ci endormi, le couple enroula les pièces dans des papiers rouges puis les mit sous l'oreiller du bambin. Vers minuit, le diable apparu. Alors qu'il allait poser ses pattes sales sur la tête de l'enfant, les éclats dorés des pièces et du papier rouge lui firent tellement peur qu'il décampa sans demander son reste. Et le couple raconta l'histoire à ses voisins... qui l'imitèrent. Le temps passa, et la coutume de donner des étrennes au Nouvel An se généralisa en Chine. Puis elle fit son entrée au Vietnam.
Au Vietnam, tous les membres de la famille se réunissent lors du premier jour du Têt qui coïncide avec l'arrivée du printemps. Comme dans tous les pays du monde, on se souhaite bonne année, bonne santé, bonne chance, sans oublier d'offrir des étrennes à ses grands-parents, parents et enfants. Pour ces derniers notamment, le Têt est un moment très attendu. Ils peuvent jouer à volonté sans être réprimandés, porter des vêtements neufs, rendre visite aux grands parents et à de nombreuses personnes, recevoir de l'argent de poche, faire ripaille avec la famille. Bref, que du bonheur !
Quand on offre des li xi aux mômes, on leur recommande d'être sages pendant l'année, on leur souhaite aussi de bonnes notes à l'école. Souvent, les enfants glissent leur petit pécule du Têt dans leur tirelire en terre cuite ou porcelaine, parfois ils le redonnent à leurs parents qui seront chargés d'en prendre soin.
Si, autrefois, la somme contenue dans l'enveloppe n'avait guère d'importance - seul le geste comptait - on constate maintenant que cette coutume a été plus ou moins dévoyée. Certains glissent de gros billets, des dollars parfois. On oublie alors la valeur symbolique des li xi pour ne s'intéresser qu'à la somme que renferme l'enveloppe. C'est dommage! Dans certains cas, qui restent heureusement anecdotiques, on distribue aux enfants de son supérieur hiérarchique de grosses étrennes pour s'attirer ses bonnes grâces dans le travail ! Une sorte de pot-de-vin... par li xi interposés.
Il n'y a pas si longtemps, quand les conditions de vie étaient plus difficiles qu'actuellement, on offrait les li xi directement, sans enveloppe. Mais les temps ont changé. La manière de donner compte de plus en plus. La somme aussi. Les petites enveloppes li xi en papier glacé, sur lesquelles sont imprimés des idéogrammes chinois - exprimant les aspirations fondamentales de l'homme (bonheur, prospérité et longévité) - ou des images d'enfants dodus et de sages barbus hilares, sont devenus incontournables. Pour le plus grand bonheur des enfants...
En effet, comme dans toutes les familles vietnamiennes, parmi le tas de choses à préparer pour le Têt, on n'oublie pas ces précieuses enveloppes de couleur rouge. Un mois avant le Têt, la rue Hàng Ma - dans le vieux quartier de Hanoi -, spécialisée dans la vente d'objets votifs, a fait le plein de petites enveloppes rouges. - AVI
Agence d'information vietnamienne.