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Discussion: Pourquoi faîtes (feriez)-vous des enfants ?

  1. #31
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de Nem Chua
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    @Robin, Lao Tseu a dit: il faut trouver la Voie. Je vais d'abord vous couper la tête...

    @Abgech, nous sommes bien en phase, ma note avait justement pour but de me distancier de la tournure lumières pour décrire un phénomène que nous comprenons aujourd'hui comme de la sélection. Au bout du compte, la tournure de Diderot avait l'avantage d'être concise (d'où mon choix).

    @Chị Hương, la vraie question quant à la réincarnation, c'est l'augmentation foudroyante de la population humaine sur le vingtième siècle.

    Question à la cantonnade: À combien estimez-vous le quotient "nombre d'humains vivants aujourd'hui / nombre total d'humains ayant jamais vécu" ?
    The Curse of the Were-Nem Chua

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  3. #32
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de DédéHeo
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    Citation Envoyé par Nem Chua Voir le message
    Question à la cantonnade: À combien estimez-vous le quotient "nombre d'humains vivants aujourd'hui / nombre total d'humains ayant jamais vécu" ?
    Hi hi ! C'est la question du sale môme philosophe dans le film "nos jours heureux"
    Heu ? je sais pas dit le pauvre dirlo de la colo
    Vu la croissance exponentiel depuis la révolution industrielle les vivants sont-ils malheureusement plus nombreux que les morts ? Et combien de temps ça peut durer ?
    Dernière modification par DédéHeo ; 27/05/2008 à 19h36.

  4. #33
    Jeune Viêt Avatar de Orion
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    La question est :

    Pourquoi ne feriez vous pas d'enfants ?

    Tout ça fait partie des choses sur lesquelles je ne me pose pas trop de questions et sur lesquelles je ne veux pas trop me poser de questions...
    Best things in life are not things

  5. #34
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
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    Citation Envoyé par Orion Voir le message
    La question est :

    Pourquoi ne feriez vous pas d'enfants ?

    ...

    Oui en effet ..et une répnse possible : parce que si vous n'en faites pas, d'autres en feront pour vous!!!

    Passons aux travaux pratiques en répondant à la question suivante :
    :
    " Pourquoi les taux de fécondité de la Thaïlande et du Vietnam sont-ils respectivement de 1,7 et 2,1 (en 2005).. alors que ceux du Cambodge et du Laos sont de 4,5 et 4,9 ? "

    Serait-ce la nouvelle version du " Cou de la Girafe " de Abgech?, se traduisant par " des engins virils " désormais mal adaptés en Thaïlande et au Vietnam, par rapport à ceux de leurs voisins ?

    Je m'interroge !

  6. #35
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de Nem Chua
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    Achète un appareil photo avec un 70x300 et une grande bandoulière. Ça mettra sur ton ventre un bel appareil reproducteur qui attirera les regards envieux des autres (et la convoitise de ces messieurs)!

    Orion reformule et n'a pas tort, c'est la vraie question; et Robin lui apporte la vraie réponse, qui est malheureusement assez noire sachant qu'il n'y a pas de place indéfiniment pour 7 milliards d'habitants vivant selon les canons occidentaux auxquels aspirent les nouvelles générations.

    DédéHeo, tu te réfères à "les Jours Heureux" avec Fonzy? (Happy Days?) Je ne me rappelle pas le sale môme philosophe, il va falloir que je me raffraîchisse la mémoire.

    En tout cas, c'est bien là la question: depuis le début de l'humanité (600,000 ans? Pas très important vu le très faible nombre d'individus de l'époque), il n'a pas dû y avoir plus de 50-60 milliards d'humains, ce qui fait que l'humanité d'aujourd'hui représente plus de 10% de l'ensemble. Comparons à environ 300 millions d'hommes au début de l'ère industrielle, il y a seulement 200 ans, nous sommes 20 fois plus, et à l'époque, ils ne consommaient quasiment aucune ressource fossile.

    Au vu de la réponse de Robin, qui est correcte du point de vue politique (qui veut voir son groupe s'éroder par rapport aux autres plus vivants? --autrement dit qui veut céder l'avenir à des étrangers?) et donc en supposant une croissance continue de la population mondiale, faire des enfants, c'est leur promettre un monde plein comme un œuf de gens en compétition pour les ressources.Au Vietnam, une nouvelle province (1,500,000habitants) nait chaque année, et la télé commerciale se charge de les éduquer à vouloir consommer.

    Or on a vu ce que ça donnait entre Européens quand l'Allemagne manquait de place (le "Lebensraum" et la IIème guerre mondiale), et quand les Étasuniens manquent de pétrole bon marché (l'Irak --et bientôt la troisième?).

    Embrassons dans notre amour les enfants qu'il produit, et préparons-les à la vie qu'ils vivront.

    Et si on a le courage, adoptons plutôt que de procréer. Adoptons pour eux, pas pour soi comme c'est trop souvent le cas.
    The Curse of the Were-Nem Chua

  7. #36
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de HUYARD Pierre
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    Par défaut education

    Citation Envoyé par Thu Huong Voir le message
    Cependant, pour ceux qui croient à la réincarnation, l'enfant choisit les parents qui ne sont que les vecteurs de son incarnation.

    Voila qui me semble mieux correspondre à la réalité.
    Nul besoin de demande à l'enfant s'il veut venir puisque c'est lui qui a choisi ses parents.
    C'est aussi l'état d'esprit du livre suivant :
    MANUEL A L'USAGE DES ENFANTS QUI ONT DES PARENTS DIFFICILES
    Par VAN DEN BROUCK JEANNE (Seuil, coll. Point virgule)
    Maintenant, comme écrit Françoise DOLTO, car elle avait pris un nom d'emprunt (comme Giscard), on a les parents qu'on mérite.
    Si on n'élève pas correctement ses parents, ça devient carrément du n'importe quoi.
    DOLTO explique bien que l'éducation des parents commence bien avant la naissance; dès la conception, et se poursuit tres tard.
    L'enfant doit être très attentif et attentionné dans éducation de ses parents, il doit corriger immediatement chaque erreur dans le comportement du parent faute de quoi, il obtient des parents mal eleves. Et des parents mal eleves font des beaux-parents mal eleves et des grands parents mal eleves, .... l'horreur. Je suis sur que vous en connaissez.
    Divers cas de figure sont evoquees :
    - le parent jaloux,
    - le parent menteur,
    - le parent immature,
    - etc, ...
    Bref l'enfant a du pain sur la planche. C'est un boulot a plein temps.

    C'est un livre à offrir aux adolescents en crise, bien évidemment.
    Le livre évoque aussi le cas des parents adoptes; sujet délicat s'il en est. Et il en est. Faut-il leur dire qu'on est pas leur enfant biologique? Comment leur dire sans provoquer des sequelles affectives irreversibles?

    P.S J'ai plusieurs enfants, dont un fils d'un an, et je sens bien qu'ils nous eduquent tous les jours (toutes les nuits aussi, d'ailleurs)
    Dernière modification par HUYARD Pierre ; 28/05/2008 à 09h51.

  8. #37
    Nouveau Viêt Avatar de tôm
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    Par défaut quelle est la question ?

    Je pense que toute personne en bonne santé (mentale) est d'accord qu'il faut faire des enfants.


    Ma question de départ « pourquoi faîtes vous des enfants ? », aurait dû s'écrire en 2 fois. Une question avec « pourquoi ?» (why?) et l'autre avec « pour quoi ?» (what for?). Le but premier étant de trouver les arguments à donner à une petite fille de 6 ans qui se demande pourquoi ses parents qui l'aimaient tant, décident un jour de divorcer.


    La question sous-jacente étant : voulons-nous le bonheur de nos enfants ? Si oui, quelles sont les conditions nécessaires (sans être sûr) pour l'approcher ?


    La réponse « parce que si vous n'en faites pas, d'autres en feront pour vous!!! » me fait penser à l'honnête employé qui cotise à la Sécu et, malgré le gouffre abyssale, veut sa part et si possible un peu plus !!! oubliant au passage de se demander qui paiera l'addition ? Lui, évidemment, mais surtout ses propres enfants.

  9. #38
    Habitué du Việt Nam Avatar de Thu Huong
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    Par défaut Du lard ou du cochon ?

    Bonjour à tous,

    Je ne sais pas trop comment je dois prendre le commentaire de Pierre à ma citation sans doute avec humour En tout cas, j'acquiece comme j'acquieçais à son message précédent intitulé "Dénaturé", car je suis aussi d'avis que c'est la Nature qui s'exprime à travers notre désir d'enfant.

    A Tom : non, il n'est pas obligatoire de se reproduire. C'est un des apanages de l'homme de pouvoir choisir, à la différence des autres mammifères. Certains expriment autrement leur créativité, d'autres choisissent d'adopter les enfants sans parents, sans être malades mentaux.

    Pour répondre précisément à Tôm : Why ? Pour se faire plaisir. What for ? Pour permettre à un individu de venir sur Terre. Le petit d'homme ne peut pas se débrouiller seul avant quelques années, c'est pourquoi les parents sont indispensables. Par conséquent, nous devons lui assurer les conditions du meilleur départ possible dans la vie, après quoi, c'est à lui de se prendre en charge. Nous sommes responsables du bonheur de nos enfants, pas plus ni moins (dans la durée).

    Amicalement,

    Thu Huong
    "Ce n'est pas parce que l'automne et l'hiver viendront
    qu'il faut oublier le printemps."

  10. #39
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
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    Par défaut

    Si vous vivez en Chine , voici une autre explication et une autre possibilité de répondre à la question posée par Tôm:
    "Pourquoi faites-vous des enfants"?

    réponse vendredi soir sur " 13e rue "à 22h20 (chaine cablée);

    Les faits Karl Zéro : l'enquête - Les enfants volés de Chine - Programme.TV - Vendredi 30 mai 2008

    ps : même si l'émisson est présentée par un certain Karl ZERO, le documentaire de Jezza NEUMANN (GB : plusieurs fois primé) vaut, semble-t-il, beaucoup mieux que ce présentateur.

    Petit extrait d'une critique télé:

    [... Pendant ce temps, une jeune mère de 19 ans se prépare à accoucher. Elle veut vendre le bébé. Elle peut compter sur certains hommes de la pègre qui vivent du trafic d'êtres humains, comme WANG Li.
    En 1985, il a commencé par vendre sa petite amie, puiis son fils cadet : "Il avait 6 ans, c'était un peu dur de le vendre. Surtout que je n'en ai pas tiré un très bon prix.."
    Wang Li se présente comme un simple commerçant: "Il y a probablement quelque chose d'immoral à traiter les enfants comme des marchandises, mais je n'arrive pas à comprendre quoi."...]


    Voilà voilà voilà.. je reste sans voix..
    Peut-être que Wang Li fréquente F-V et va lire ce topic ??

    J'aimerais faire sa connaissance , tellment il me parait sympathique !

  11. #40
    Habitué du Việt Nam Avatar de Thu Huong
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    Par défaut Je fais ma "Marion Cotillard"

    Mais moi, je ne risque pas de me faire casser, étant donné ma modeste position :-) Je vous soumets un article long, pour ceux qui aiment la lecture.

    Une contribution à la théorie du complot ourdie par le Nouvel Ordre Mondial, dont le but est de réduire la population par tous les moyens, même les moins avouables (campagnes de vaccination, remplacement de l'allaitement maternel par le biberon Nestlé entre autres joyeusetés) :

    La mondialisation de la pauvrete

    La famine mondiale Par Michel Chossudovsky le samedi, 24 mai 2008 LA
    MONDIALISATION DE LA PAUVRETE

    En cette époque d'après-guerre froide, l'humanité est confrontée à une crise
    économique et sociale d'une ampleur sans précédent et qui entraîne un
    appauvrissement rapide de larges secteurs de la population mondiale. Les
    économies nationales s'effondrent, le chômage est endémique. Des famines se
    déclarent en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et dans certaines parties de
    l'Amérique latine. Cette "mondialisation de la pauvreté," qui a annulé bon
    nombre des progrès de la décolonisation d'après-guerre, a commencé dans le
    tiers-monde avec la crise de la dette du début des années 1980 et l'imposition
    des réformes économiques meurtrières du Fonds monétaires international (FMI).

    Ce Nouvel Ordre Mondial se nourrit de la pauvreté humaine et de la destruction
    de l'environnement. Il engendre la ségrégation sociale, il encourage le racisme
    et les conflits ethniques et s'attaque aux droits des femmes et il précipite
    souvent les pays dans des affrontements destructeurs entre les nationalités.
    Depuis les années 1990, il s'étend, par l'entremise du "libre marché", dans
    toutes les régions du monde y compris l'Amérique du Nord, l'Europe occidentale,
    les pays de l'ex-bloc soviétique et les "nouveaux pays industriels" (NPI) de
    l'Asie du Sud-est et de l'Extrême-Orient.

    Cette crise planétaire est encore plus dévastatrice que la Grande Dépression des
    années 1930. Elle a de lourdes conséquences géopolitiques ; le démembrement
    économique donne lieu à des guerres régionales, à la fracture des sociétés
    nationales et, dans certains cas, à l'anéantissement de pays. Elle constitue de
    loin la plus grave crise économique des temps modernes. (Livre de Michel
    Chossudovsky intitulé : Mondialisation de la pauvreté et le nouvel ordre
    mondial)

    La famine est le résultat d'un processus de restructuration en "marché libre" de
    l'économie mondiale qui prend ses assises dans la crise de la dette du début des
    années 1980. Ce n'est pas un phénomène récent, tel qu'il a été suggéré par
    plusieurs reportages des médias occidentaux, en se concentrant strictement sur
    l'offre et la demande à court terme des produits agricoles de base.

    La pauvreté et la sous-alimentation chronique sont des conditions qui
    préexistaient avant les récentes hausses des prix des produits alimentaires. Ces
    derniers frappent de plein fouet une population appauvrie, qui a à peine les
    moyens de survivre.

    Des émeutes de la faim ont éclaté presque simultanément dans toutes les grandes
    régions du monde : "Les prix des denrées alimentaires en Haïti a augmenté en
    moyenne de 40 % en moins d'un an, avec le coût des produits de première
    nécessitée tels que le riz qui a doublé... Au Bangladesh, [à la fin avril 2008]
    quelques 20,000 travailleurs du textile sont descendus dans la rue pour dénoncer
    l'augmentation vertigineuse des prix des produits alimentaires et aussi pour
    demander des salaires plus élevés. Le prix du riz dans le pays a doublé au cours
    de la dernière année, menaçant les travailleurs qui gagnent un salaire mensuel
    de seulement 25 $ et qui ont faim. En Égypte, des protestations de travailleurs
    concernant les prix des produits alimentaires a secoué le centre industriel du
    textile de Mahalla al-Kobra, au nord du Caire, pendant deux jours la semaine
    dernière, où deux personnes ont été abattues par les forces de sécurité.

    Des centaines de personnes ont été arrêtées et le gouvernement a envoyé des
    policiers en civil dans les usines pour forcer les travailleurs à travailler.
    Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 40% en Égypte au cours de la
    dernière année... Plus tôt ce mois-ci, en Côte d'Ivoire, des milliers de
    personnes ont marché vers la maison du président Laurent Gbagbo, scandant "nous
    sommes affamés" et "la vie est trop chère, vous allez nous tuer" .

    Des manifestations de même nature ainsi que des grèves et des affrontements sont
    survenus en Bolivie, au Pérou, au Mexique, en Indonésie, aux Philippines, au
    Pakistan, en Ouzbékistan, en Thaïlande, au Yémen, en Éthiopie et à travers la
    majeure partie de l'Afrique subsaharienne." (Bill Van Auken, Amid mounting food
    crisis, governments fear revolution of the hungry, Global Research, April 2008)

    Avec de grands pans de la population mondiale déjà bien en dessous du seuil de
    pauvreté, la hausse des prix des denrées alimentaires de base qui se produit sur
    une courte période est dévastatrice. Des millions de persones dans le monde sont
    dans l'incapacité d'acheter de la nourriture pour leur survie.

    Ces augmentations contribuent d'une manière très réelle à "éliminer les pauvres"
    à travers "la mort par la famine." Dit dans les mots de Henry Kissinger :
    "Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, controles la nourriture
    et vous contrôlerez la population."

    À cet égard, Kissinger a fait savoir à travers le "Mémorandum d'études sur la
    sécurité nationale de 1974 : Les implications de la croissance de la population
    mondiale sur la sécurité et les intérêts étrangers des États-Unis," que des
    famines récurrentes pourraient constituer de facto un instrument de contrôle de
    la population.

    Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, le
    prix des céréales a augmenté de 88% depuis mars 2007. Le prix du blé a augmenté
    de 181% sur une période de trois ans. Le prix du riz a augmenté de 50% dans les
    trois derniers mois (Voir Ian Angus, Food Crisis : "The greatest demonstration
    of the historical failure of the capitalist model", Global Research, April 2008)
    : "La plus populaire variété de riz de la Thaïlande se vendait il y a 5 ans 198
    $ US et à 323 $ la tonne l'an dernier. En avril 2008, le prix a atteint 1000 $.
    Les augmentations sont encore plus elevées sur les marchés locaux ; en Haïti, le
    prix d'un sac de 50 kilos de riz a doublé en une semaine à la fin mars 2008. Ces
    augmentations sont catastrophiques pour les 2,6 milliards de personnes dans le
    monde qui vivent avec moins de 2 $ US par jour et qui consacrent de 60% à 80% de
    leurs revenus à l'alimentation. Des centaines de millions de personnes n'ont pas
    les moyens de manger" (Ibid)

    Deux dimensions interdépendantes

    Il y a deux dimensions interdépendantes dans la crise alimentaire mondial en
    cours, qui plonge des millions de personnes à travers le monde dans la famine et
    la privation chronique, une situation où des populations entierres n'ont plus
    les moyens d'acheter de la nourriture.

    Tout d'abord, il y a un processus historique à long terme de politiques de
    réforme macroéconomiques et de restructuration économique mondiale, qui a
    contribué à baisser le niveau de vie partout dans le monde, autant dans les pays
    développés que dans les pays en développement.

    Deuxièmement, ces conditions historiques préexistantes de pauvreté de masse ont
    été exacerbées et aggravées par la récente flambée des prix des céréales, qui a
    entraîné dans certains cas, le doublement du prix de détail des denrées
    alimentaires de base. Ces hausses de prix sont en grande partie le résultat de
    la spéculation boursière sur les denrées alimentaires de base.

    La soudaine augmentation spéculative sur le prix des céréales

    Les médias ont induit en erreur l'opinion publique sur les causes de ces hausses
    de prix, en se concentrant presque exclusivement sur la question des coûts de
    production, le climat et d'autres facteurs qui ont pour effet de réduire l'offre
    et qui pourraient contribuer à gonfler les prix des aliments de base. Bien que
    ces facteurs puissent entrer en jeu, ils ne peuvent expliquer à eux seuls
    l'impressionnante et spectaculaire hausse des prix des produits de base.

    L'escalade des prix des produits alimentaires est en grande partie le résultat
    d'une manipulation du marché. Elle est en grande partie attribuable à la
    spéculation boursière sur les marchés des matières premières. Les prix des
    céréales sont artificiellement gonflés par la spéculation à grande échelle sur
    les opérations des marchés boursiers de New York et de Chicago. Il est
    intéressant de noter qu'en 2007, le Chicago Board of Trade (CBOT), a fusionné
    avec le Chicago Mercantile Exchange, formant la plus importante entité au monde
    traitant dans le commerce des produits de base et comptant un large éventail
    d'instruments spéculatifs (les options, les options sur contrat à terme, les
    fonds indiciels, etc.).

    Des transactions spéculatives sur le blé, le riz ou le maïs, peuvent se produire
    sans qu'il y ait de transactions réelles de ces produits.

    Les institutions, qui actuellement spéculent sur le marché des céréales, ne sont
    pas nécessairement impliquées dans la vente ou la livraison des grains. Les
    transactions peuvent se faire par fonds indiciels qui permettent de parier sur
    la hausse ou la baisse en général de la variation des prix des marchandises.

    Une "option de vente" est un pari que les prix vont baisser, une "option
    d'achat" est un pari que les prix vont augmenter. Grâce à la manipulation
    concertée, les opérateurs institutionnels et les institutions financières font
    augmenter les prix. Ils placent alors leurs paris sur la hausse du prix d'un
    produit en particulier. La spéculation génère la volatilité du marché. À son
    tour, l'instabilité qui en résulte encourage la poursuite de l'activité
    spéculative.

    Les bénéfices sont réalisés lorsque le prix monte. En revanche, si le
    spéculateur est un short-selling (1), le bénéfice sera réalisé lorsque le prix
    diminuera.

    Cette récente flambée spéculative des prix des denrées alimentaires a engendré
    un processus mondial de création de la famine à une échelle sans précédent.

    Ces opérations spéculatives ne devraient pas pouvoir engendrer délibérément la
    famine. Ce qui cause la famine est l'absence de procédures réglementaires
    relatives au commerce spéculatif (les options, les options sur contrat à terme,
    les fonds indiciels). Dans le contexte actuel, un gel des transactions
    spéculatives sur les produits alimentaires de base, décrété par décision
    politique, contribuerait immédiatement à faire baisser les prix des produits
    alimentaires.

    Rien n'empêche que ces opérations soient neutralisées et désamorcées par un
    ensemble soigneusement élaboré de mesures réglementaires.

    Visiblement, ce n'est pas ce qui est proposé par la Banque mondiale et le Fonds
    monétaire international (FMI).

    Le rôle du FMI et de la Banque mondiale

    La Banque mondiale et le FMI ont présenté un plan d'urgence, afin d'accroître
    l'agriculture en réponse à la "crise alimentaire." Cependant, les causes de
    cette crise ne sont pas prises en compte.

    Robert B. Zoellick, le président de la Banque mondiale décrit cette initiative
    comme un "new deal," un plan d'action "pour un accroissement à long terme de la
    production agricole," qui consiste entre autres à doubler les prêts agricoles
    pour les agriculteurs africains.

    "Nous devons dépenser notre argent en fonction des besoins réels.» (We have to
    put our money where our mouth is now so we can put food into hungry mouths)
    (Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, BBC, 2 mai 2008)

    La "médecine économique" du FMI et de la Banque mondiale n'est pas la
    "solution," elle est plutôt en grande partie la "cause" de la famine dans les
    pays en développement. Plus le FMI et la Banque mondiale prêtent "pour accroître
    l'agriculture" et plus ils augmenteront les niveaux d'endettement.

    La "politique de prêts" de la Banque mondiale consiste à accorder des prêts à la
    condition que les pays se conforment à l'agenda politique néolibérale qui,
    depuis le début des années 1980, a été propice à l'effondrement de l'agriculture
    alimentaire locale.

    La "stabilisation macro-économique" et les programmes d'ajustement structurel
    imposés par le FMI et la Banque mondiale aux pays en développement (comme
    condition de renégociation de leur dette extérieure) ont conduit à
    l'appauvrissement de centaines de millions de personnes.

    Les dures réalités économiques et sociales derrières les interventions du FMI
    sont les causes de l'augmentation démesurée des prix des produits alimentaires,
    des famine au niveau local, des licenciements massifs de travailleurs urbains et
    de fonctionnaires et de la destruction des programmes sociaux. Le pouvoir
    d'achat interne s'est effondré, les cliniques de santé contre la famine et les
    écoles ont été fermées, des centaines de millions d'enfants ont été privés du
    droit à l'enseignement primaire.

    La déréglementation des marchés céréaliers

    Depuis les années 1980, les marchés céréaliers ont été déréglementés sous la
    supervision de la Banque mondiale et des surplus céréaliers des États-Unis et de
    l'Union européenne ont systématiquement été utilisés pour détruire la
    paysannerie et pour déstabiliser l'agriculture alimentaire nationale. À cet
    égard, les prêts de la Banque mondiale exigent la levée des barrières
    commerciales sur les importations de produits agricoles de base, conduisant au
    dumping des surplus céréaliers des États-Unis et de l'Union européenne sur le
    marché local. Ces mesures, ainsi ques d'autres mesures, ont mené les producteurs
    agricoles locaux à la faillite.

    Un "marché céréalier libre", imposé par le FMI et la Banque mondiale, détruit
    l'économie paysanne et affaibli la "sécurité alimentaire." Le Malawi et le
    Zimbabwe étaient auparavant des pays prospères en excédent céréalier, le Rwanda
    était pratiquement autosuffisant en matière alimentaire jusqu'à 1990, date à
    laquelle le FMI a ordonné le dumping des excédents céréaliers de l'Union
    européenne et des États-Unis sur le marché intérieur, précipitant ainsi les
    petits agriculteurs en faillite. En 1991-1992, la famine a frappé le Kenya, un
    pays qui connaissait un succès pour ses surplus céréaliers. Le gouvernement de
    Nairobi avait précédemment été mis sur une liste noire pour ne pas avoir obéi à
    des recommandations du FMI. La déréglementation du marché des céréales a été
    exigée comme une des conditions pour le rééchelonnement de la dette extérieure
    de Nairobi avec les créanciers officiels du Club de Paris. (Livre de Michel
    Chossudovsky, Mondialisation de la pauvreté et le nouvel ordre mondial)

    Dans toute l'Afrique, ainsi qu'en Asie du Sud-est et en Amérique latine, le
    modèle des "ajustements structurels" dans l'agriculture sous la tutelle des
    institutions de Bretton Woods a servi de manière sans équivoque à la disparition
    de la sécurité alimentaire. La dépendance vis-à-vis du marché mondial a été
    renforcée, entraînant une augmentation des importations de céréales
    commerciales, ainsi qu'une augmentation de l'afflux "d'aide alimentaire."

    Les producteurs agricoles ont été encouragés à abandonner l'agriculture
    alimentaire et à se convertir dans des cultures de "haute valeur" à des fins
    d'exportation, souvent au détriment de l'autosuffisance alimentaire. Les
    produits de grande valeur ainsi que les cultures à des fins d'exportation ont
    été soutenus par des prêts de la Banque mondiale.

    Les famines à l'ère de la mondialisation sont le résultat de ces politiques. La
    famine n'est pas la conséquence d'un manque de nourriture, c'est en fait tout le
    contraire : les surplus alimentaires mondiaux sont utilisés pour déstabiliser la
    production agricole dans les pays en développement.

    Strictement réglementée et contrôlée par l'industrie agroalimentaire
    internationale, cette offre excédentaire est finalement propice à la stagnation
    de la production et de la consommation des produits alimentaires de base
    essentiels et à l'appauvrissement des agriculteurs dans le monde. En outre, en
    cette époque de mondialisation, les programmes d'ajustement structurel du FMI et
    de la Banque mondiale ont un lien direct sur le processus de développement de la
    famine, car ils affaiblissent systématiquement toutes les catégories d'activités
    économiques urbaines ou rurales, qui ne servent pas directement les intérêts du
    marché mondial.

    Les revenus des agriculteurs dans les pays riches et dans les pays pauvres sont
    réduits par une poignée d'industriels du secteur de l'agroalimentaire mondial
    qui en même temps contrôlent les marchés des céréales, les intrants agricoles,
    les semences et la transformation des aliments. La géante société Cargill Inc
    avec plus de 140 filiales et sociétés affiliées à travers le monde contrôle une
    part importante du commerce international des céréales. Depuis les années 1950,
    Cargill est devenue le principal contractant pour "l'aide alimentaire" des
    États-Unis financée par la Loi Publique 480 (1954).

    L'agriculture mondiale a pour la première fois de l'histoire, la capacité de
    satisfaire les besoins alimentaires de toute la planète, mais la nature même du
    marché mondial de ce système ne permet pas que ça se réalise. La capacité de
    produire de la nourriture est immense, mais les niveaux de consommation
    alimentaire restent extrêmement faibles, car une grande partie de la population
    mondiale vit dans des conditions d'extrême pauvreté et de privation. En outre,
    le processus de "modernisation" de l'agriculture a conduit à la dépossession des
    paysans et à l'augmentation du niveau de dégradation des terres et de
    l'environnement. Autrement dit, les forces mêmes qui encouragent la production
    alimentaire mondiale à se développer favorisent également une diminution du
    niveau de vie et une baisse de la demande de nourriture.

    Le traitement choc du FMI

    Historiquement, les escalades de prix des produits alimentaires au niveau du
    commerce en détail ont été déclenchées par la dévaluation des monnaies, qui ont
    toujours été le résultat invariable d'une situation hyper inflationniste. Par
    exemple, en août 1990 au Pérou, sur les ordres du FMI, du jour au lendemain le
    prix du carburant a été multiplié par 30 et le prix du pain a été multiplié par
    12 : "Partout dans le tiers-monde, la situation est celle du désespoir social et
    de la désolation d'une population appauvrie par l'interaction des forces du
    marché. Les émeutes contre les programes d'ajustement structurel et les
    soulèvements populaires sont sauvagement réprimées : À Caracas, en 1989, le
    président Carlos Andres Perez qui après avoir dénoncé avec éloquence le FMI
    d'exercer "un totalitarisme économique qui ne tue pas par des balles mais par la
    famine", a déclaré un état d'urgence et a régulièrement envoyé des unités
    d'infanterie et des commandos de la marine dans les quartiers pauvres (barrios
    de ranchos) sur les collines surplombant la capitale. Les émeutes anti-FMI de
    Caracas ont été déclenchées à la suite d'une augmentation de 200 % du prix du
    pain. Hommes, femmes et enfants ont essuyé des tirs sans discernement : "Il a
    été rapporté que la morgue de Caracas comptait jusqu'à 200 cadavres de personnes
    tuées dans les trois premiers jours ... et elle a avisé qu'elle était à court de
    cercueils. Officieusement plus d'un millier de personnes ont été tuées. Tunis,
    en janvier 1984 : les émeutes du pain instiguées en grande partie par de jeunes
    chômeurs pour protester contre la hausse des prix alimentaires. Au Nigeria en
    1989 : les émeutes des étudiants contre les programmes d'ajustement structurel
    ont entraîné la fermeture de six universités du pays par les Forces armées. Au
    Maroc, en 1990 : une grève générale et un soulèvement populaire contre les
    réformes du gouvernement parrainées par le FMI." (Michel Chossudovsky, op cit.)

    Les semences génétiquement modifiées

    Coïncidant avec la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en
    1995, un autre important changement historique a eu lieu dans la structure de
    l'agriculture mondiale.

    Dans le cadre du contrat de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)), les
    géants de l'agroalimentaire ont une entière liberté d'entrer dans les marchés
    céréaliers des pays en développement. L'acquisition de "droits de propriété
    intellectuelle" exclusifs sur les variétés végétales par des intérêts
    agroindustriels favorise aussi la destruction de la biodiversité.

    Agissant au nom d'une poignée de conglomérats de biotechnologie, des semences
    OGM ont été imposées aux agriculteurs, souvent dans le cadre de «programmes
    d'aide alimentaire." Par exemple, en Éthiopie des trousses de semences OGM ont
    été remis aux agriculteurs pauvres afin de rétablir la production agricole à la
    suite d'une grande sécheresse. Les semences OGM ont été plantées, donnant une
    seule récolte. Mais après, les agriculteurs ont réalisé que les semences OGM ne
    pourraient pas être replantées sans payer de redevances à Monsanto, Arch Daniel
    Midland et al. Ensuite, les agriculteurs ont découvert que les graines ne
    pousseraient que s'ils utilisaient les intrants agricoles soit, les engrais, les
    insecticides et les herbicides qui sont produits et distribués par les
    entreprises agroalimentaires de biotechnologie. Toute l'économie paysanne est
    dorénavant enfermée entre les mains des conglomérats de l'agro-industrie.

    Avec l'adoption généralisée de semences OGM, une transition majeure a eu lieu
    dans la structure et dans l'histoire de l'agriculture depuis sa création il y a
    10,000 ans.

    La reproduction de semences au niveau des villages et chez les producteurs de
    semences a été perturbée par l'utilisation de semences génétiquement modifiées.
    Le cycle agricole, qui permet aux agriculteurs de stocker leurs semences
    biologiques et de les semer pour en tirer la prochaine récolte a été brisé. Ce
    concept destructeur, produisant invariablement la famine, est reproduit partout,
    pays après pays, conduisant à la disparition de l'économie paysanne mondiale.

    Michel Chossudovsky est l'auteur du best-seller international The Globalization
    of Poverty (titre français : "La mondialisation de la pauvreté», éd. Écosociété)
    qui a été publié en 11 langues. Il est professeur d'économie à l'Université
    d'Ottawa, Canada, et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation. Il
    collabore également à l'Encyclopaedia Britannica. Son dernier ouvrage est
    intitulé America`s War on terrorism, 2005. Il est l'auteur de Guerre et
    mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre
    (Les Éditions Écosociété) et de la Mondialisation de la pauvreté et
    nouvel ordre mondial). Source : Mondialisation.ca


    De : casoca
    mardi 27 mai 2008

    http://bellaciao.org:80/fr/spip.php?article66691 "

    Je crois que ce texte apporte un éclairage digne d'intérêt à notre discussion.

    Amicalement,

    Thu Huong
    "Ce n'est pas parce que l'automne et l'hiver viendront
    qu'il faut oublier le printemps."

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