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18 mai 2010 à 8h23 #7387Buuhoa;109074 wrote:Bonjour Dông Phong,
Je viens de lire ton post et… il n’y a rien à jeter ! :wink2:
Je ne connais pas bien Lao Tseu : si tu nous en parlais dans un autre topic ? Je suis sûre que tu aurais des lecteurs assidus et, parmi ceux-ci, moi la première ! :wink2:
Bonne journée ! :bye:
Bonjour Buuhoa et TLM,
Pour satisfaire notre amie Buuhoa et ceux/celles qui voudraient découvrir Lao Tseu (Lao Zi) et le taoïsme, voici un livre de référence qu’on peut commander sur http://www.amazon.fr/Comprendre-Tao-Isabelle-Robinet/dp/2226133690 . Je vous ajoute aussi des informations sur la regettée Isabelle Robinet et ses publications.
Bien amicalement.
Dông PhongIsabelle Robinet (1932 – 2000) était une sinologue française, spécialiste du taoïsme.
Elle enseignait l’histoire et la civilisation chinoises à l’Université de Provence Aix-Marseille I. Elle était l’une des grandes spécialistes française du taoïsme, et ses ouvrages font référence sur le sujet.
Elle a participé à la traduction des grands traités de Huainan Zi. Elle a aussi traduit de l’italien Chevaucher le tigre de Julius Evola.Œuvres
Les commentaires du Tao Tö King jusqu’au VIIe siècle, IHEC/Institut des Hautes Etudes chinoises, 1977.
- La Révélation du Shangqing dans l’histoire du taoïsme, 2 t. Ecole française d’extrême-Orient, 1984.
- Histoire du taoïsme : des origines au XIVe siècle, éditions du Cerf, 1991 (ISBN 220404251X),
- Introduction à l’alchimie intérieure taoïste. De l’unité et de la multiplicité, éditions du cerf, 1995.
- Méditation taoïste, Albin Michel, 1995 (ISBN 2226079718).
- Lao Zi et le Tao, Le Centurion, 1996.
- Comprendre le Tao, Albin Michel, coll. « Spiritualités Vivantes », 2002 (ISBN 2226133690).
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18 mai 2010 à 8h37 #116116
Bonjour Dông Phong et merci pour ces références bibliographiques.
Il y a aussi actuellement une exposition à Paris au Grand Palais intitulée: « la voie du Tao, un autre chemin de l’Etre » qui s’achèvera le 5 juillet 2010.
La Voie du Tao, un autre chemin de l’être31 mars 2010 – 5 juillet 2010
Les Galeries nationales du Grand Palais -
18 mai 2010 à 8h41 #116121
Merci Dong Phong,
Je vais de ce pas aller voir sur Amazon pour voir si je trouve ce livre en occasion… J’essaie toujours d’acheter les livres d’occasion depuis que j’ai découvert qu’on pouvait le faire sur le net !
Merci pour l’info !
P.S. – J’en reviens : les livres neufs sont moins cher que les occasions ! Je vais faire le saut et acheter un livre neuf ! Dommage que je ne l’ai pas su plus tôt pour le mettre dans ma liste de cadeaux d’anniversaire !
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18 mai 2010 à 9h49 #116131
Merci Dông Phong pour ces références
J’ai lu « méditation taoïste » d’Isabelle Robinet, il y a quelques années. J’ai beaucoup aimé ce livre très complet qui m’a appris énormément.
Je pense que cet auteur est un bon choix pour aborder le Tao To King car cet ouvrage est hermétique pour ceux qui ne lisent pas le chinois dans le texte et ne possèdent pas une grande culture chinoise. Une simple traduction du texte est approximative et forcément partielle, compte-tenu du sens complexe des idéogrammes.
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18 mai 2010 à 15h36 #116169Dông Phong;109111 wrote:Bonjour Buuhoa et TLM,
Pour satisfaire notre amie Buuhoa et ceux/celles qui voudraient découvrir Lao Tseu (Lao Zi) et le taoïsme, voici un livre de référence qu’on peut commander sur http://www.amazon.fr/Comprendre-Tao-Isabelle-Robinet/dp/2226133690 . Je vous ajoute aussi des informations sur la regettée Isabelle Robinet et ses publications.
Bien amicalement.
Dông PhongIsabelle Robinet (1932 – 2000) était une sinologue française, spécialiste du taoïsme.
Elle enseignait l’histoire et la civilisation chinoises à l’Université de Provence Aix-Marseille I. Elle était l’une des grandes spécialistes française du taoïsme, et ses ouvrages font référence sur le sujet.
Elle a participé à la traduction des grands traités de Huainan Zi. Elle a aussi traduit de l’italien Chevaucher le tigre de Julius Evola.Œuvres
Les commentaires du Tao Tö King jusqu’au VIIe siècle, IHEC/Institut des Hautes Etudes chinoises, 1977.
- La Révélation du Shangqing dans l’histoire du taoïsme, 2 t. Ecole française d’extrême-Orient, 1984.
- Histoire du taoïsme : des origines au XIVe siècle, éditions du Cerf, 1991 (ISBN 220404251X),
- Introduction à l’alchimie intérieure taoïste. De l’unité et de la multiplicité, éditions du cerf, 1995.
- Méditation taoïste, Albin Michel, 1995 (ISBN 2226079718).
- Lao Zi et le Tao, Le Centurion, 1996.
- Comprendre le Tao, Albin Michel, coll. « Spiritualités Vivantes », 2002 (ISBN 2226133690).
Phuong ,
MERCI , pour tout ce que tu apportes sur ce forum .
bonne journée yen -
18 mai 2010 à 17h48 #116194
pour m’y coller de temps à autres a ce célèbre ouvrage Tao te King, a la fois il aide a mieux comprendre la civilisation chinoise et en même temps désarçonne complètement tant chaque traduction dévoilent des aspects bien différents du même texte.
ce livre en question est une une énieme traductcion / interprétation ou plus dans l’esprit d’une explication de texte illustré?
en gros pour faire simple, le titre ce raporte t’il au contenu réel et peut on enfin espérer « comprendre » le message après la lecture de ce livre :wink2:
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18 mai 2010 à 19h11 #116213
Bonsoir Ti Ngoc, Buuhoa, Nemo, Yen, et VNbylove2,
Merci de vos aimables réactions à mon post.
Particulièrement, en réponse à VNbylove, je voudrais (re)citer cet aphorisme :
« Lao Tseu montre la lune, mais le vulgaire n’a vu que son doigt ».
Bonne soirée à vous tous.
Dông Phong -
18 mai 2010 à 19h15 #116216Dông Phong;109213 wrote:Bonsoir Ti Ngoc, Buuhoa, Nemo, Yen, et VNbylove2,
Merci de vos aimables réactions à mon post.
Particulièrement, en réponse à VNbylove, je voudrais (re)citer cet aphorisme :
« Lao Tseu montre la lune, mais le vulgaire n’a vu que son doigt ».
Bonne soirée à vous tous.
Dông PhongJe n’ai pas lu Lao Tseu, mais je connaissais cet aphorisme que l’on cite souvent ! Je sens que je ne vais pas tarder à acheter le livre que tu nous conseille ! :wink2: :bye:
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18 mai 2010 à 21h18 #116228Dông Phong;109213 wrote:Bonsoir Ti Ngoc, Buuhoa, Nemo, Yen, et VNbylove2,
Merci de vos aimables réactions à mon post.
Particulièrement, en réponse à VNbylove, je voudrais (re)citer cet aphorisme :
« Lao Tseu montre la lune, mais le vulgaire n’a vu que son doigt ».
Bonne soirée à vous tous.
Dông Phongmerci bien pour le costard, j’avais justement besoin d’un neuf, me voila avec un sur mesure :jap:
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19 mai 2010 à 16h48 #116289Dông Phong;109111 wrote:Bonjour Buuhoa et TLM,
Pour satisfaire notre amie Buuhoa et ceux/celles qui voudraient découvrir Lao Tseu (Lao Zi) et le taoïsme, voici un livre de référence qu’on peut commander sur http://www.amazon.fr/Comprendre-Tao-Isabelle-Robinet/dp/2226133690 . Je vous ajoute aussi des informations sur la regettée Isabelle Robinet et ses publications.
Bien amicalement.
Dông PhongIsabelle Robinet (1932 – 2000) était une sinologue française, spécialiste du taoïsme.
Elle enseignait l’histoire et la civilisation chinoises à l’Université de Provence Aix-Marseille I. Elle était l’une des grandes spécialistes française du taoïsme, et ses ouvrages font référence sur le sujet.
Elle a participé à la traduction des grands traités de Huainan Zi. Elle a aussi traduit de l’italien Chevaucher le tigre de Julius Evola.Œuvres
Les commentaires du Tao Tö King jusqu’au VIIe siècle, IHEC/Institut des Hautes Etudes chinoises, 1977.
- La Révélation du Shangqing dans l’histoire du taoïsme, 2 t. Ecole française d’extrême-Orient, 1984.
- Histoire du taoïsme : des origines au XIVe siècle, éditions du Cerf, 1991 (ISBN 220404251X),
- Introduction à l’alchimie intérieure taoïste. De l’unité et de la multiplicité, éditions du cerf, 1995.
- Méditation taoïste, Albin Michel, 1995 (ISBN 2226079718).
- Lao Zi et le Tao, Le Centurion, 1996.
- Comprendre le Tao, Albin Michel, coll. « Spiritualités Vivantes », 2002 (ISBN 2226133690).
bonsoir,effectivement j’ai lu ce livre Interessant .Voilà ce que je dirais:l’opacité de ces textes (de la langue)ne nous permet que de faire confiance aux commentateurs traducteurs.Si ça résonne en soi ,c’est déjà ça.Et d’aller d’une traduction à l’autre(au bout du compte c’est la traduction qui convient à notre intuition qui va agir )Après tout je ne connais pas le Grec mais l’Odyssée résonne en moi chaque fois que mon regard se pose sur la mer en face de mes fenêtres(et quelque soit la traduction bien qu’ayant mes préferences)ceci renvoie au gout que l’on peut avoir pour certains interprètes de musique ..on choisit selon le répondant que l’on a au fond de soi.Evidemment mieux vaut des chercheurs..parce qu’ils sont sous le regard d’une communauté rigoureuse..par exemple puisqu’on est dans la culture chinoise mieux vaut lire et F.Julien et Billeter aussi..et Levy..et RGraziani etc..mille excuses je réponds à brûle pourpoint loin de ma bibliothèque..à plus tard donc pour les références..je suis contente qu’il y ait ce topic sur FV
esprit d’escalier:quand je vois que Godard avec « film socialisme » (que je n’ai pas vu mais je m’en enchante d’un point de vue conceptuel)fait ballader des retraités (certains économistes et ou historiens auront compris)-sur la Mediterranée,celle là même par laquelle (culture et domination?)la thalassocratie grecque va infuser de sa culture tout l’Occident, et que la boucle se dramatise aujourd’hui sur la crise grecque et qu’il refuse d’aller à Cannes pour cette raison!! Voilà:se retourner vers la source CIVISATIONNELLE pour tenter de regarder à partir de là..et nous les viet le ferons nous jusqu’au bout par rapport à la Chine?
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19 mai 2010 à 16h58 #116291VNbylove2;109228 wrote:merci bien pour le costard, j’avais justement besoin d’un neuf, me voila avec un sur mesure :jap:
Oui mais c’est un costard Lao tseu
ps : j’étais sur un bouquin d’Etiemble, concernant CONFUCIUS (un contemporain de Lao Tseu, je crois ??) ; j’avoue que j’ai calé (même avec le nom d’Etiemble) !!!
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19 mai 2010 à 19h38 #116301mai;109290 wrote:bonsoir,effectivement j’ai lu ce livre Interessant .Voilà ce que je dirais:l’opacité de ces textes (de la langue)ne nous permet que de faire confiance aux commentateurs traducteurs.Si ça résonne en soi ,c’est déjà ça.Et d’aller d’une traduction à l’autre(au bout du compte c’est la traduction qui convient à notre intuition qui va agir )Après tout je ne connais pas le Grec mais l’Odyssée résonne en moi chaque fois que mon regard se pose sur la mer en face de mes fenêtres(et quelque soit la traduction bien qu’ayant mes préferences)ceci renvoie au gout que l’on peut avoir pour certains interprètes de musique ..on choisit selon le répondant que l’on a au fond de soi.Evidemment mieux vaut des chercheurs..parce qu’ils sont sous le regard d’une communauté rigoureuse..par exemple puisqu’on est dans la culture chinoise mieux vaut lire et F.Julien et Billeter aussi..et Levy..et RGraziani etc..mille excuses je réponds à brûle pourpoint loin de ma bibliothèque..à plus tard donc pour les références..je suis contente qu’il y ait ce topic sur FV
[…]Bonsoir Mai,
Madame Isabelle Robinet était une enseignante/chercheur respectée de ses pairs universitaires du monde entier.
Mais qui peut prétendre d’avoir pénétré vraiment le Tao dans tous ses sens ? Car il est vague et confus, comme le voulait Lao Tseu, laissant à chacun la liberté d’y accéder selon ses capacités de compréhension :Les formes visibles de la grande Vertu émanent uniquement du Tao.
Voici quelle est la nature du Tao.
Il est vague, il est confus.
Qu’il est confus, qu’il est vague !
Au-dedans de lui, il y a des images.
Qu’il est vague, qu’il est confus !
Au-dedans de lui il y a une essence spirituelle.
Cette essence est profondément vraie.
Au-dedans de lui réside le témoignage infaillible (de ce qu’il est), depuis les temps anciens jusqu’à aujourd’hui, son nom n’a point passé.
Il donne issue (naissance) à tous les êtres.
Comment sais-je qu’il en est ainsi de tous les êtres ?
Je le sais par le Tao.(Tao Tô King I]Dao De Jing[/I ou le Livre de la Voie et de la Vertu, I, 26, traduction de Stanislas Julien, 1842).
Alors comprend qui voudra.
Bien amicalement.
Dông Phong -
20 mai 2010 à 15h49 #116352Dông Phong;109302 wrote:
Alors comprend qui voudra.
Bien amicalement.
Dông PhongOui ou surtout qui pourra voir au delà du doigt tendu vers le ciel :jap:
Si le mérite des hommes n’est plus favorisé.
La contestation ne pénètre plus les gens du peuple.
Si les biens précieux ne sont plus recherchés
Le vol disparaît de l’esprit du peuple.
Si ce qui éveille les désirs n’est plus exhibé
Le trouble du cour du peuple s’éloigne.
Ainsi, pour gouverner le peuple,
Le sage vide les consciences mais emplit les ventres
Affaiblit les volontés mais fortifie les os.
Il garde le peuple hors science ni désir
Et s’assure que l’habileté n’ose manipuler.
Par la vertu du non-agir
L’ordre se maintient, naturel.Rudes sont le ciel et la terre
Qui traitent en chiens de paille
La multitude d’êtres.
Rude est le sage
Qui traite le peuple en chien de paille.
L’espace entre ciel et terre
Pareil à un souffle
Est vide et ne s’affaisse pas.
Exhalé il est inépuisable.
La parole conduit au silence
Autant en pénétrer le sens.j’avais été surpris par la rudesse de ces deux passages mais c’est aussi un appel à l’humilité et ca ne fait pas de mal de temps en temps :jap:
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20 mai 2010 à 17h00 #116363VNbylove2;109361 wrote:Oui ou surtout qui pourra voir au delà du doigt tendu vers le ciel :jap:
j’avais été surpris par la rudesse de ces deux passages mais c’est aussi un appel à l’humilité et ca ne fait pas de mal de temps en temps :jap:
Bonsoir VNbylove2,
Ô Ciel, comme la Voie est impénétrable !
Mais je vais me taire car :La parole conduit au silence
Autant en pénétrer le sens.Bien amicalement.
Dông Phong -
20 mai 2010 à 17h22 #116367
« Divine surprise «
dans une brochure sur les grandes religions d’Asie et leurs etxtes fondamentaux , j’ai tout un long article sur
« Le Taoïsme, Enseignement de la voie »
par un dénommé John Lagerwey qui a publié «
« du continent des Esprits: la Chine dans le miroir du taoïsme «
– on y parle aussi du bouquin d’un philosophe, François JULLIEN
qu’il a publié au Seuil en 2005
« Nourrir sa vie : à l’écart du bonheur »
(sur les raisons qui poussent les Occidentaux à se tourner vers le taoïsme)– sur google (réf à copier/coller)
EAN13 : 9782020792172
( au vu des commentaires, cà pas l’air d’être de la tarte !!!)
-
23 mai 2010 à 9h21 #116675robin des bois;109376 wrote:« Divine surprise «
dans une brochure sur les grandes religions d’Asie et leurs etxtes fondamentaux , j’ai tout un long article sur
« Le Taoïsme, Enseignement de la voie »
par un dénommé John Lagerwey qui a publié «
« du continent des Esprits: la Chine dans le miroir du taoïsme «
Serait il possible dans obtenir une copie? :wink2:
robin des bois;109376 wrote:– on y parle aussi du bouquin d’un philosophe, François JULLIENqu’il a publié au Seuil en 2005
« Nourrir sa vie : à l’écart du bonheur »
(sur les raisons qui poussent les Occidentaux à se tourner vers le taoïsme)– sur google (réf à copier/coller)
EAN13 : 9782020792172
( au vu des commentaires, cà pas l’air d’être de la tarte !!!)
Résumé de « Nourrir Sa Vie ; A L’Ecart Du Bonheur »
La tradition occidentale se fonde depuis des siècles sur des oppositions qu’elle tient pour acquises : celles du corps et de l’esprit, du matériel et du spirituel. Ces clivages sont à la sources de certitudes dont nul n’imagine contester la pertinence : l’excellence de la vie humaine réside dans l’activité de pensée, chacun aspire au bonheur comme à son but ultime. … Lire la suite
Fidèle à son souci d’interroger l’Occident depuis la Chine, François Jullien entreprend de déstabiliser ces certitudes européennes. Il puise chez Zhuangzi de nombreux motifs susceptibles de semer l’inquiétude dans nos schémas les plus anciens : où l’on découvre que la pensée chinoise s’est désintéressée de l’idée du bonheur comme elle a refusé de développer celle de finalité. Le sage est sans histoire, il se déprend des encombrements de la vie. Nul idéal héroïque dans le fait de bien vivre, mais plutôt une capacité à flotter « comme un poisson dans l’eau ».
Cette réflexion subtile sur l’alternative chinoise au bonheur, aussi éloignée de la révolte que de l’espoir, égratigne au passage la fascination suspecte de notre époque pour les recyclages de l’« Orient » opérés par les marchands de « développement personnel ».Notre expérience s’est pensée, en Europe, à partir d’une séparation de plans : vital/moral/spirituel ; même ce verbe le plus élémentaire, » nourrir « , a été pris dans la scission du concret et du symbolique : nourrir son corps ou nourrir son âme (dans Platon et les Pères de l’Eglise).
Or, en suivant cette expression commune en Chine de » nourrir la vie « , nous voici conduits à remonter à l’inséparation de ces plans ; comme, en lisant le grand penseur de l’Antiquité chinoise, Zhuangzi, à creuser l’écart avec l’idéal grec de la connaissance ainsi qu’avec l’idée du bonheur, conçu comme finalité. Le Sage est sans destination et même sans aspiration ; il » évolue » dans le tao, est-il dit, » tel le poisson dans l’eau « …
Certains de nos partis pris les plus massifs s’en voient ébranlés, et d’abord ceux de l' » âme » et du » corps » : si nourrir sa vie peut se dire de façon unitaire, c’est d’abord qu’on nourrit le plus foncièrement en soi le » souffle-énergie « . Se profile alors une autre intelligibilité – à dégager du mysticisme suspect dans lequel les marchands du » développement personnel » voudraient aujourd’hui nous plonger.
Ou de ce que le zen est plus intelligent que ce que nos panneaux publicitaires en ont fait.Comment interprêtez vous ces deux passages:
Le sage vide les consciences mais emplit les ventres
et
Rude est le sage
Qui traite le peuple en chien de paille.bon week end:jap:
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23 mai 2010 à 10h42 #116687VNbylove2;109714 wrote:Comment interprêtez vous ces deux passages:
et
bon week end:jap:
Bonjour VNbylove2,
Vos citations (qui n’ont pas pu être reproduites par FV dans ma réponse) :
« Le sage vide les consciences mais emplit les ventres »
« Rude est le sage
Qui traite le peuple en chien de paille »
Pouvez-vous, SVP, indiquer les références de ces deux citations, surtout par qui et comment ont-elles été traduites ?
En effet, bien que je ne sois pas spécialiste du taoïsme, je crains qu’il y a confusion et/ou mauvaise interprétation dans leur traduction, surtout si celle-ci a été faite automatiquement en mot à mot (principalement quand la traduction française a été réalisée d’après une première version anglaise).
Ainsi dans la 1ère citation :
– « conscience » dans les textes orientaux, chinois ou vietnamiens, (mind en anglais), est l’esprit, mais « conscience » est aussi proche
– « ventre », je crains que ce soit une mauvaise traduction de bụng qui signifie littéralement « ventre ». Mais ce « ventre », pour les orientaux est l’équivalent de « cœur » en français ! Exemple : tốt bụng est l’expression vietnamienne qui veut dire « avoir bon cœur ».
Donc, je peux croire que cette citation serait en réalité « Le sage vide son esprit mais emplit son cœur », ce qui correspond bien à l’enseignement très « zen » du taoïsme.
Mais ce n’est qu’une supposition de ma part.
Quant à la 2ème citation, je ne peux pas l’interpréter sans le texte d’origine (avant traduction).
Bien amicalement.
Dông Phong -
23 mai 2010 à 21h30 #116761
Bonjour Dong Phong ,
Procédons par étape, la première citation,
traduction de Ma Kou, Albin Michel, 1984. dont on peu lire une version en ligne ici:
Tao Te King de Lao TseuLe sage vide les consciences mais emplit les ventres
traduction de Liou Kia-hway que je possède:
le gouvernement du saint consiste à vider l’esprit du peuple, à remplir son ventre…
version en ligne me servant de deuxième référence (contre lecture de la version de Liou Kia-Hway
Tao Te King – Livre de la voie et de la vertu – Chapitre 3C’est pourquoi, lorsque le saint homme gouverne, il vide son cœur, il remplit son ventre
ces trois versions donne déjà une interprétation assez distincte sur les notions de conscience et d’esprit qui sont loin d’être identique, se vider l’esprit est une chose, vider les conscience en est une autre. De même pour la notion de ventre et de coeur. votre complément donne une lecture complètement différente et peut être plus acceptable mais quand est il du message originel?
pour ce qui est de la deuxième citation, même topo,
version Ma Kou, Albin Michel:
Rude est le sage
Qui traite le peuple en chien de paille.version en ligne:
Le saint homme n’a point d’affection particulière ; il regarde tout le peuple comme le chien de paille
version Liou Kia-Hway
le saint n’a point d’affection humaine;
le peuple lui est comme chien de paille**Dans la Chine ancienne, on fabriquait pour les enterrements des objets en paille tressée ayant l’apparence d’un chien pour absorber sur le chemin du cortège les influences maléfiques. Avant l’enterrement on traite le chien avec honneur, après l’enterrement on le jette avec horreur. »
c’est bien à ces différences très importante entre les diverses traductions auxquelles je faisait référence dans mes premiers message (semble t’il mal interprété, comme quoi même la langue française laisse une marge d’interprétation).
C’est aussi pour cela que je suis intéressé par un livre qui décode les références à la Chine ancienne, éclaircissant la voie vers la voie:blush: -
23 mai 2010 à 22h57 #116771VNbylove2;109803 wrote:Bonjour Dong Phong ,
Procédons par étape, la première citation,
traduction de Ma Kou, Albin Michel, 1984. dont on peu lire une version en ligne ici:
Tao Te King de Lao Tseutraduction de Liou Kia-hway que je possède:
version en ligne me servant de deuxième référence (contre lecture de la version de Liou Kia-Hway
Tao Te King – Livre de la voie et de la vertu – Chapitre 3ces trois versions donne déjà une interprétation assez distincte sur les notions de conscience et d’esprit qui sont loin d’être identique, se vider l’esprit est une chose, vider les conscience en est une autre. De même pour la notion de ventre et de coeur. votre complément donne une lecture complètement différente et peut être plus acceptable mais quand est il du message originel?
pour ce qui est de la deuxième citation, même topo,
version Ma Kou, Albin Michel:
version en ligne:
version Liou Kia-Hway
*Dans la Chine ancienne, on fabriquait pour les enterrements des objets en paille tressée ayant l’apparence d’un chien pour absorber sur le chemin du cortège les influences maléfiques. Avant l’enterrement on traite le chien avec honneur, après l’enterrement on le jette avec horreur. »
c’est bien à ces différences très importante entre les diverses traductions auxquelles je faisait référence dans mes premiers message (semble t’il mal interprété, comme quoi même la langue française laisse une marge d’interprétation).
C’est aussi pour cela que je suis intéressé par un livre qui décode les références à la Chine ancienne, éclaircissant la voie vers la voie:blush:Bonjour VNbylove2,
La Voie est déjà difficilement pénétrable, et pour les traductions n’oublions pas « Traduttore, traditore » !
En outre, Lao Tseu a dit : »Renoncez à l’étude, et vous serez exempt de chagrins » (Tao Te King, I, 20).
Comprend qui pourra !
Bon courage ! -
24 mai 2010 à 6h37 #116785Dông Phong;109815 wrote:En outre, Lao Tseu a dit : »Renoncez à l’étude, et vous serez exempt de chagrins » (Tao Te King, I, 20).
Comprend qui pourra !
Bon courage !Appréhender le Tao tout en renoncant à l’étude, c’est le Tao qui se mord la queue. S’il faut commencer par maitriser le Chinois ancien au préalable alors je vais certainement renoncer à l’étude, sans aucun doute :pleasantry:.
J’ai toujours un peu de mal avec ce « comprend qui pourra »:jap:
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24 mai 2010 à 8h37 #116803VNbylove2;109829 wrote:Appréhender le Tao tout en renoncant à l’étude, c’est le Tao qui se mord la queue. S’il faut commencer par maitriser le Chinois ancien au préalable alors je vais certainement renoncer à l’étude, sans aucun doute :pleasantry:.
J’ai toujours un peu de mal avec ce « comprend qui pourra »:jap:
Bonjour VNbylove2,
« Comprend qui pourra » est une expression qui, bien que très sibylline, explique toute la complexité du taoïsme qui a amené ceux qui se réclament de la doctrine à l’interpréter très différemment.
Vos interrogations m’obligent à retrouver pour vous mes documents archivés.
Voici ce que j’ai écrit, il y a quelques années déjà, dans mon mémoire de fin d’étude à l’École Pratique des Hautes Études (La Sorbonne) :« Lao Tseu est considéré comme le fondateur du taoïsme car on lui attribue la paternité du Daode Jing, le Livre de la Voie et de la Vertu, un – sinon le premier – des livres canoniques de la doctrine. Cependant, contrairement au confucianisme et au bouddhisme qui ont un « état civil » clairement défini et des philosophies de base homogènes, le taoïsme est une intégration de multiples courants de pensées provenant soit de la Chine antique soit de nombreuses écoles et tendances ultérieures, ces dernières ajoutant chacune des interprétations et des pratiques de la Voie : le taoïsme est ainsi un ensemble complexe de spéculations philosophiques et de pratiques de nature religieuse ou civile (astrologie, divination, magie, géomancie, exorcisme, méditation extatique, techniques de longévité, exercices corporels, médecine) ; cependant, concernant les pratiques religieuses, il n’est pas toujours aisé de distinguer celles des « magiciens » (fangshi et wu) se réclamant du taoïsme des croyances et pratiques populaires locales ». (Je vous épargne la bibliographie qui m’a permis de bâtir ce paragraphe, DP)
Quant aux « versets » du Daode Jing que vous avez cités, voici les traductions et annotations de Stanislas Julien (1842) :
Daode Jing, I, 3 :
En n’exaltant pas les sages, on empêche le peuple de se disputer.
En ne prisant pas les biens d’une acquisition difficile, on empêche le peuple de se livrer au vol.
En ne regardant point des objets propres à exciter des désirs, on empêche que le cœur du peuple ne se trouble1.
C’est pourquoi, lorsque le saint homme gouverne, il vide son cœur, il remplit son ventre (son intérieur), il affaiblit sa volonté, et il fortifie ses os.
Il s’étudie constamment à rendre le peuple ignorant et exempt de désirs.
Il fait en sorte que ceux qui ont du savoir n’osent pas agir.
Il pratique le non-agir, et alors il n’y a rien qui ne soit bien gouverné.1. Le cœur de l’homme est naturellement calme. Lorsqu’il se trouble et perd son état habituel, c’est qu’il est ému par la vue des choses propres à exciter ses désirs. C’est pourquoi, en ne regardant pas les choses propres à exciter les désirs, on empêche que le cœur ne se trouble.
Dans les passages précédents, les mots « ne pas estimer », pouchang, « ne pas priser », pou-koueï, montrent que les mots « ne pas regarder », pou-kien, doivent se rapporter au roi.Julien 3Daode Jing, I, 5 :
Le ciel et la terre n’ont point d’affection particulière. Ils regardent toutes les créatures comme le chien2 de paille (du sacrifice).
Le saint homme n’a point d’affection particulière ; il regarde tout le peuple comme le chien de paille (du sacrifice).
L’être qui est entre le ciel et la terre ressemble à un soufflet de forge qui est vide et ne s’épuise point, que l’on met en mouvement et qui produit de plus en plus (du vent).
Celui qui parle beaucoup (du Tao) est souvent réduit au silence.
Il vaut mieux observer le milieu.2. Le ciel et la terre n’ont point d’affection particulière. Ils laissent tous les êtres suivre leur impulsion naturelle. C’est pourquoi toutes les créatures naissent et meurent d’elles-mêmes. Si elles meurent, ce n’est point par l’effet de leur tyrannie ; si elles naissent, ce n’est point par l’effet de leur affection particulière. De même, lorsqu’on a fait un chien avec de la paille liée, on le place devant l’autel où l’on offre le sacrifice, afin d’éloigner les malheurs ; on le couvre des plus riches ornements. Est-ce par affection ? C’est l’effet d’une circonstance fortuite. Lorsqu’on le jette dehors, après le sacrifice, les passants le foulent aux pieds. Est-ce par un sentiment de haine ? C’est aussi l’effet d’une circonstance fortuite.
Julien 5J’espère que mon post d’aujourd’hui vous apporte les éclaircissements que vous cherchez.
Bien amicalement.
Dông Phong -
24 mai 2010 à 9h57 #116809
Qui ne pête ni ne rote est voué à l’explosion.
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24 mai 2010 à 10h54 #116815
à HCMV, la pentecôte est bien célébrée!:Vietnam:
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24 mai 2010 à 10h59 #116818
merci Dông Phong pour vos commentaires et éclaircissement sur ce fil de discussion, comme sur celui du culte des ancêtres.
je ne participe pas activement car il me faudrait rechercher mes notes, et suis assez occupée en ce moment par l’étude du qi gong.
mais je continue à vous (vous ainsi que les autres forumeurs participant) lire avec beaucoup d’intérêt.
bonne journée à vous ainsi qu’à tous les forumeurs(es)
Ti Ngoc -
24 mai 2010 à 14h14 #116837Ti Ngoc;109863 wrote:merci Dông Phong pour vos commentaires et éclaircissement sur ce fil de discussion, comme sur celui du culte des ancêtres.
je ne participe pas activement car il me faudrait rechercher mes notes, et suis assez occupée en ce moment par l’étude du qi gong.
mais je continue à vous (vous ainsi que les autres forumeurs participant) lire avec beaucoup d’intérêt.
bonne journée à vous ainsi qu’à tous les forumeurs(es)
Ti NgocBonjour Ti-Ngoc,
Je vous remercie de vos aimables paroles.
J’essaie seulement de mettre mes modestes connaissances à la disposition des forumeur(se)s intéressés par les sujets développés sur le Forum, bien que je doive écrire en gros caractères à cause de mes yeux.
Très amicalement.
Dông Phong -
24 mai 2010 à 19h41 #116866Dông Phong;109727 wrote:– « ventre », je crains que ce soit une mauvaise traduction de bụng qui signifie littéralement « ventre ». Mais ce « ventre », pour les orientaux est l’équivalent de « cœur » en français ! Exemple : tốt bụng est l’expression vietnamienne qui veut dire « avoir bon cœur ».
Donc, je peux croire que cette citation serait en réalité « Le sage vide son esprit mais emplit son cœur », ce qui correspond bien à l’enseignement très « zen » du taoïsme.Concernant la signification du mot « ventre », alors là je suis assez d’accord avec toi. Car, il faut dire que lorsqu’il s’agit de questions philosophiques, certains mots perdent souvent leur sens originels.
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25 mai 2010 à 7h56 #116889Bao Nhân;109914 wrote:Concernant la signification du mot « ventre », alors là je suis assez d’accord avec toi. Car, il faut dire que lorsqu’il s’agit de questions philosophiques, certains mots perdent souvent leur sens originels.
Bonjour Bao Nhân,
Les mots sont les véhicules d’une culture.
Ainsi une traduction en mot à mot, non accompagnée d’explication, est incompréhensible.
Concernant le mot « ventre », Stanislas Julien avait parfaitement raison de le traduire par « intérieur » comme j’ai déjà posté auparavant (voir ci-dessous).
Bien amicalement.
Dông PhongDông Phong;109847 wrote:Bonjour VNbylove2,[…]
Quant aux « versets » du Daode Jing que vous avez cités, voici les traductions et annotations de Stanislas Julien (1842) :Daode Jing, I, 3 :
En n’exaltant pas les sages, on empêche le peuple de se disputer.
En ne prisant pas les biens d’une acquisition difficile, on empêche le peuple de se livrer au vol.
En ne regardant point des objets propres à exciter des désirs, on empêche que le cœur du peuple ne se trouble1.
C’est pourquoi, lorsque le saint homme gouverne, il vide son cœur, il remplit son ventre (son intérieur), il affaiblit sa volonté, et il fortifie ses os.
Il s’étudie constamment à rendre le peuple ignorant et exempt de désirs.
Il fait en sorte que ceux qui ont du savoir n’osent pas agir.
Il pratique le non-agir, et alors il n’y a rien qui ne soit bien gouverné.1. Le cœur de l’homme est naturellement calme. Lorsqu’il se trouble et perd son état habituel, c’est qu’il est ému par la vue des choses propres à exciter ses désirs. C’est pourquoi, en ne regardant pas les choses propres à exciter les désirs, on empêche que le cœur ne se trouble.
Dans les passages précédents, les mots « ne pas estimer », pouchang, « ne pas priser », pou-koueï, montrent que les mots « ne pas regarder », pou-kien, doivent se rapporter au roi.Julien 3[…]
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25 mai 2010 à 7h58 #116890Dông Phong;109847 wrote:Bonjour VNbylove2,
Le ciel et la terre n’ont point d’affection particulière. Ils laissent tous les êtres suivre leur impulsion naturelle. C’est pourquoi toutes les créatures naissent et meurent d’elles-mêmes. Si elles meurent, ce n’est point par l’effet de leur tyrannie ; si elles naissent, ce n’est point par l’effet de leur affection particulière. De même, lorsqu’on a fait un chien avec de la paille liée, on le place devant l’autel où l’on offre le sacrifice, afin d’éloigner les malheurs ; on le couvre des plus riches ornements. Est-ce par affection ? C’est l’effet d’une circonstance fortuite. Lorsqu’on le jette dehors, après le sacrifice, les passants le foulent aux pieds. Est-ce par un sentiment de haine ? C’est aussi l’effet d’une circonstance fortuite.
Dông Phongmerci pour ce complément de lecture sur la notion de Chien de paille car à la première lecture, cela donne l’impression que le peuple est voué au sacrifice selon la lecture que je pouvais en faire. Est il absurde d’interpréter cette notion de chien de paille comme peuple sacrifié/dévoué?
merci pour ce partage de vos connaissances Dong Phong:bye:
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25 mai 2010 à 8h17 #116894VNbylove2;109942 wrote:merci pour ce complément de lecture sur la notion de Chien de paille car à la première lecture, cela donne l’impression que le peuple est voué au sacrifice selon la lecture que je pouvais en faire. Est il absurde d’interpréter cette notion de chien de paille comme peuple sacrifié/dévoué?
merci pour ce partage de vos connaissances Dong Phong:bye:
Bonjour VNbylove2,
Pour vous et autres forumeur(se)s intéressés par le Tao Tê King (Dao De Jing en pin yin), j’ai retrouvé l’adresse Internet de l’AFPC (Association Française des Professeurs de Chinois) qui présente les meilleures traductions* avec annotations de ce livre canonique, en même temps que le texte en chinois traditionnel : De la Voie et de la Vertu – Dao De Jing
Pour lire chacun des 81 versets, cliquez sur un chiffre dans le tableau en haut de la page.
Bien amicalement.
Dông Phong* Sources :
- Original text in traditional Chinese characters can be found here, in Wang Bi version, (226-249 AC).
- Arthur Waley, The Way and Its Power: A Study of the Tao Te Ching and its Place in Chinese Thought, Allen & Unwin, London, 1934. Text found here.
- La traduction française de Stanislas Julien date de 1842 et c’est « la première traduction sérieuse que donnera de Lao-tseu un érudit français », selon Étiemble. Malgré que la terminologie employée trahisse encore une certaine influence chrétienne, cette version reste utile. Elle s’appuie pour les passages difficiles sur le fameux commentaire de Heshang gong (fin du IIe ap. J.-C.).
- Richard Wilhelm’s translation, 1911, titled Das Buch des Alten vom Sinn und Leben.
- D.C. Lau’s english translation, Penguin Books, 1963.
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26 mai 2010 à 7h34 #116989Dông Phong;109727 wrote:
Le sage vide son esprit mais emplit son cœur
Dông Phongou
Dông Phong;109847 wrote:C’est pourquoi, lorsque le saint homme gouverne, il vide son cœur, il remplit son ventre (son intérieur)Julien 3Dông Phong
juste pour plaisanter, on se rempli le ventre ou pas? on se vide le coeur ou pas? c’est pas simple cette histoire :humour:
Merci Dong Phong pour le lien, une source de plus n’est jamais de trop pour tenter d’y comprendre quelque chose:jap:.
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26 mai 2010 à 17h56 #117047Dông Phong;109847 wrote:Bonjour VNbylove2,
« Comprend qui pourra » est une expression qui, bien que très sibylline, explique toute la complexité du taoïsme qui a amené ceux qui se réclament de la doctrine à l’interpréter très différemment.
Vos interrogations m’obligent à retrouver pour vous mes documents archivés.
Voici ce que j’ai écrit, il y a quelques années déjà, dans mon mémoire de fin d’étude à l’École Pratique des Hautes Études (La Sorbonne) :« Lao Tseu est considéré comme le fondateur du taoïsme car on lui attribue la paternité du Daode Jing, le Livre de la Voie et de la Vertu, un – sinon le premier – des livres canoniques de la doctrine. Cependant, contrairement au confucianisme et au bouddhisme qui ont un « état civil » clairement défini et des philosophies de base homogènes, le taoïsme est une intégration de multiples courants de pensées provenant soit de la Chine antique soit de nombreuses écoles et tendances ultérieures, ces dernières ajoutant chacune des interprétations et des pratiques de la Voie : le taoïsme est ainsi un ensemble complexe de spéculations philosophiques et de pratiques de nature religieuse ou civile (astrologie, divination, magie, géomancie, exorcisme, méditation extatique, techniques de longévité, exercices corporels, médecine) ; cependant, concernant les pratiques religieuses, il n’est pas toujours aisé de distinguer celles des « magiciens » (fangshi et wu) se réclamant du taoïsme des croyances et pratiques populaires locales ». (Je vous épargne la bibliographie qui m’a permis de bâtir ce paragraphe, DP)
bonsoir Dong Phong et merci d’avoir ouvert ce topic:j’ai lu Maspero sur le taoisme et comme vous j’aime me réferer aux chercheurs (ce que vous êtes)En effet il me semble que la taoisme des lettrés n’est pas celui de la « religion » taoiste:de fait je m’intéresse aux deux et je vois un peu où je peux réperer au viet nam ce taoisme populaire ,en fait m^élé de l’animisme qui est le propre de la culture viet (ce qui est mon sujet mais bien évidemment concerne les autres ethnies)en êtes vous d’accord?et dans ce cas existe il au viet nam des pratiques qu’on puisse recenser et identifier comme appartenant à cette culture populaire taoiste « pure »(sans bouddhisme je veux dire)Merci.
« Comprend qui pourra » a peut être son intelligibilité dans la formulation « chan » pas de stabilo, et de laborieuse éxplication aux « esprits » encore obscurs, un coup de baton et c’est la réponse..(Nietzche disait la philosophie à coup de marteau) qu’en pensez vous?
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26 mai 2010 à 20h13 #117056
[quote=mai;110115
bonsoir Dong Phong et merci d’avoir ouvert ce topic:j’ai lu Maspero sur le taoisme et comme vous j’aime me réferer aux chercheurs (ce que vous êtes)En effet il me semble que la taoisme des lettrés n’est pas celui de la « religion » taoiste:de fait je m’intéresse aux deux et je vois un peu où je peux réperer au viet nam ce taoisme populaire ,en fait m^élé de l’animisme qui est le propre de la culture viet (ce qui est mon sujet mais bien évidemment concerne les autres ethnies)en êtes vous d’accord?et dans ce cas existe il au viet nam des pratiques qu’on puisse recenser et identifier comme appartenant à cette culture populaire taoiste « pure »(sans bouddhisme je veux dire)Merci.« Comprend qui pourra » a peut être son intelligibilité dans la formulation « chan » pas de stabilo, et de laborieuse éxplication aux « esprits » encore obscurs, un coup de baton et c’est la réponse..(Nietzche disait la philosophie à coup de marteau) qu’en pensez vous?[/quote]
Bonsoir Mai,
Merci de votre aimable commentaire.
Je ne suis qu’un modeste chercheur en sciences historiques et philologiques, et « rat de bibliothèque », et non pas philosophe ou spécialiste des religions.
Donc il m’est difficile de répondre à vos observations et interrogations, bien que j’aie vu au Viet Nam de nombreuses pratiques (divination, rappel des âmes, transes, etc…) qui mélangent taoïsme et animisme.Dans le lien que j’ai indiqué à NVbylove2, l’AFPC (Association Française des Professeurs de chinois) présente le Dao De Jing comme « La dialectique naturaliste et politique de Lao-tseu exposée en 81 textes poétiques et obscurs ».
En outre, le verset I, 20 du Jing dit :
Renoncez à l’étude, et vous serez exempt de chagrins.
Combien est petite la différence de weï (un oui bref) et de o (un oui lent) !
Combien est grande la différence du bien et du mal !
Ce que les hommes craignent, on ne peut s’empêcher de le craindre.
Ils s’abandonnent au désordre et ne s’arrêtent jamais.
Les hommes de la multitude sont exaltés de joie comme celui qui se repaît de mets succulents, comme celui qui est monté, au printemps, sur une tour élevée.
Moi seul je suis calme : (mes affections) n’ont pas encore germé.
Je ressemble à un nouveau-né qui n’a pas encore souri à sa mère.
Je suis détaché de tout, on dirait que je ne sais où aller.
Les hommes de la multitude ont du superflu ; moi seul je suis comme une homme qui a perdu tout.
Je suis un homme d’un esprit borné, je suis dépourvu de connaissances.
Les hommes de la multitude sont remplis de lumières ; moi seul je suis comme plongé dans les ténèbres.
Les hommes du monde sont doués de pénétration ; mois seul j’ai l’esprit trouble et confus.
Je suis vague comme la mer ; je flotte comme si je ne savais où m’arrêter.
Les hommes de la multitude ont tous de la capacité ; moi seul je suis stupide ; je ressemble à un homme rustique.
Mois seul je diffère des autres hommes parce que je révère la mère qui nourrit (tous les êtres).pendant que le verset I, 1 avertit :
La voie qui peut être exprimée par la parole n’est pas la Voie éternelle ; le nom qui peut être nommé n’est pas le Nom éternel.
(L’être) sans nom est l’origine du ciel et de la terre ; avec un nom, il est la mère de toutes choses.
C’est pourquoi, lorsqu’on est constamment exempt de passions, on voit son essence spirituelle ; lorsqu’on a constamment des passions, on le voit sous une forme bornée.
Ces deux choses ont une même origine et reçoivent des noms différents. On les appelle toutes deux profondes. Elles sont profondes, doublement profondes. C’est la porte de toutes les choses spirituelles.Oui, modestement à 70 ans cette année, j’aimerais être ce que dit le verset I, 20 :
« Je ressemble à un nouveau-né qui n’a pas encore souri à sa mère ».
Mais la Voie est difficile à suivre !
Bien amicalement.
Dông Phong -
28 mai 2010 à 16h46 #117235Dông Phong;110125 wrote:Bonsoir Mai,
Oui, modestement à 70 ans cette année, j’aimerais être ce que dit le verset I, 20 :« Je ressemble à un nouveau-né qui n’a pas encore souri à sa mère ».
Mais la Voie est difficile à suivre !
Bien amicalement.
Dông PhongBonsoir Dông Phong,dans le nom Lao tseu certains traduisent vieux maître;d’autres y voient un oxymore(je ne sais si j’ai lu ceci chez Schipper(« le corps taoiste ») ou P.Quignard qui parsème ses livres des réferénces au taoisme des lettrés tchouaug tseu à vrai dire)Pourrez vous m’éclairer? Un peu honteuse même de vous poser ce genre de questions sans faire d’effort de mon côté (le peu de chinois que j’ai fait m’indiquait « lao » = maitre, enseignant mais c’est lointain et j’ai oublié les tons peut être).Merci
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28 mai 2010 à 17h01 #117236mai;110331 wrote:Bonsoir Dông Phong,dans le nom Lao tseu certains traduisent vieux maître;d’autres y voient un oxymore(je ne sais si j’ai lu ceci chez Schipper(« le corps taoiste ») ou P.Quignard qui parsème ses livres des réferénces au taoisme des lettrés tchouaug tseu à vrai dire)Pourrez vous m’éclairer? Un peu honteuse même de vous poser ce genre de questions sans faire d’effort de mon côté (le peu de chinois que j’ai fait m’indiquait « lao » = maitre, enseignant mais c’est lointain et j’ai oublié les tons peut être).Merci
esprit d’escalier :l’oxymore étant pour lao tseu:vieux-jeune
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28 mai 2010 à 20h45 #117261mai;110331 wrote:Bonsoir Dông Phong,dans le nom Lao tseu certains traduisent vieux maître;d’autres y voient un oxymore(je ne sais si j’ai lu ceci chez Schipper(« le corps taoiste ») ou P.Quignard qui parsème ses livres des réferénces au taoisme des lettrés tchouaug tseu à vrai dire)Pourrez vous m’éclairer? Un peu honteuse même de vous poser ce genre de questions sans faire d’effort de mon côté (le peu de chinois que j’ai fait m’indiquait « lao » = maitre, enseignant mais c’est lointain et j’ai oublié les tons peut être).Mercimai;110332 wrote:esprit d’escalier :l’oxymore étant pour lao tseu:vieux-jeune
Bonsoir Mai,
Lao Tseu (en chinois 老子) signifie littéralement « Enfant vieux ».
En effet, la légende lui confère une naissance fabuleuse : sa mère l’avait porté pendant 70 ou 80 ans avant de le mettre au monde. Ainsi, il naquit avec la sagesse !
Bien amicalement.
Dông Phong
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