Pyongyang menace après le vote d’une résolution de l’Onu à son encontre
La Corée du Nord entend augmenter « sa force de dissuasion militaire » en représailles au vote samedi au Conseil de sécurité, d’un texte exigeant qu’elle suspende ses activités liées à son programme de missiles balistiques.
« Notre République va soutenir ses efforts de dissuasion militaire d'auto-défense de toute les manières possibles et par tous les moyens et méthodes ». Au lendemain du vote d’une résolution de l’Onu lui demandant de suspendre ses activités balistiques, la Corée du Nord menace. Pyongyang estime que « la situation a atteint sa pire phase », en raison notamment de « l’acte extrêmement hostile des Etats-Unis ». Samedi, l'ambassadeur nord-coréen à l'Onu avait immédiatement « totalement rejeté » la résolution, y voyant une tentative « d'utiliser le Conseil de sécurité à mauvais escient pour des buts politiques méprisables».
La résolution du Conseil de sécurité condamnant les tirs de missiles nord-coréens effectués le 5 juillet dernier a été adoptée à l’unanimité. Selon la secrétaire d’Etat américaine, Condoleeza Rice, cette condamnation unanime, avec un soutien actif de la Chine, va forcer Pyongyang à retourner à la table des négociations.
Le Japon, pays qui avait le plus insisté pour l'adoption de sanctions à l'encontre de Pyongyang, s'est félicité d'une résolution « forte » et « contraignante ». « Nous avons pu démontrer la ferme détermination de la communauté internationale », a estimé le porte-parole du gouvernement, exhortant Pyongyang à cesser « immédiatement » toutes activités liées à son programme de missiles balistiques.
Pas de référence au chapitre VII
Le texte adopté est toutefois en retrait par rapport à la proposition du Japon qui faisait référence au Chapitre VII de la Charte de Nations unies. Ce Chapitre peut autoriser des sanctions plus générales, voire l'usage de la force. Mais cette option était combattue par la Russie et la Chine, qui ont toutes deux un droit de veto à l'Onu.
La résolution comporte cependant des mesures contraignantes, « exigeant » la suspension « des activités liées au programme de missiles balistiques » du Nord et « demandant à tous les Etats membres d'empêcher les transferts de missiles et d'articles liés aux missiles, de matières, de biens et de technologies aux programmes de missiles ou d'armes de destruction massive » à Pyongyang.
La Chine, plus fidèle alliée de Pyongyang, est toutefois restée très prudente, faisant simplement part de son « espoir que toutes les parties concernées puissent considérer cela comme un tournant, entreprendre des efforts communs et créer les conditions en vue de la reprise rapide des pourparlers à six parties » (les deux Corées, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et la Russie). Ces négociations visent depuis près de trois ans à convaincre la Corée du Nord de renoncer à ses programmes nucléaires. Pyongyang refuse depuis novembre de participer à une nouvelle série de discussions.
La Corée du Sud a quant à elle « appelé » sa voisine et alliée à « accepter le message ferme et uni de la communauté internationale, à éviter de prendre des mesures qui aggraveraient la situation et à se conformer à un moratoire sur les essais de missiles ».
Source :
http://www.lefigaro.fr/international...esolution.html