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21 juin 2010 à 8h01 #7566
Voir article du Figaro : Le Figaro – France : Paris : la communauté chinoise dénonce l’insécurité
_ Les journalistes devront utiliser le terme ASIATIQUE et non Chinois systématiquement pour parler de la communauté asiatique de France. Même si nous, les asiatiques, sommes tous solidaires.
_ Pour revenir à la manif de Belleville, ça me fait rire de lire dans ces articles que les agresseurs sont des « Jeunes », nous savons tous qui sont ces jeunes qui agressent la communauté asiatique de Belleville ! alors montrons notre solidarité à la communauté asiatique de Belleville.
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25 juin 2010 à 21h09 #118959
Pas beaucoup de réponse, mais je suis d’accord avec toi.
On sait très bien qui sont ces jeunes. Je ne dis pas que tout le monde est parfait mais les gens qui créent les problèmes sont toujours les mêmes. -
25 juin 2010 à 22h00 #118963minimoi;111994 wrote:Voir article du Figaro : Le Figaro – France : Paris : la communauté chinoise dénonce l’insécurité
_ Les journalistes devront utiliser le terme ASIATIQUE et non Chinois systématiquement pour parler de la communauté asiatique de France. Même si nous, les asiatiques, sommes tous solidaires.
_ Pour revenir à la manif de Belleville, ça me fait rire de lire dans ces articles que les agresseurs sont des « Jeunes », nous savons tous qui sont ces jeunes qui agressent la communauté asiatique de Belleville ! alors montrons notre solidarité à la communauté asiatique de Belleville.
SonGCheT;112252 wrote:Pas beaucoup de réponse, mais je suis d’accord avec toi.
On sait très bien qui sont ces jeunes. Je ne dis pas que tout le monde est parfait mais les gens qui créent les problèmes sont toujours les mêmes.Bonsoir Minimoi et SongChet,
Tout le monde sait ce que signifie ce mot « jeunes », mais personne en France n’ose parler de leur origine ni de leur couleur de peau, de peur d’être traité de racistes et d’anciens colonialistes.
Et les media français ne relaient pas les informations concernant les >= 70% de la population carcérale qu’ils composent !
J’espère que les modos ne vont pas censurer mon post pour cause d’insulte raciste !
Bien amicalemnt.
Dông Phong -
26 juin 2010 à 3h23 #118967
Il n’y a rien de raciste tant qu’on ne confond pas origine ou couleur de peau et conditions de vie. A tout melanger, on finit par faire des amalgames. Je ne dis pas que vivre dans un « quartier defavorise » excuse tout, mais ca n’aide pas a aller dans le bon sens.
minimoi;111994 wrote:Les journalistes devront utiliser le terme ASIATIQUE et non Chinois systématiquement pour parler de la communauté asiatique de France. Même si nous, les asiatiques, sommes tous solidaires.Je ne compte pas les fois ou des gens* saluait ma copine vietnamienne en France par des « Ni hao » !! :bye:
* Tiens, cela me fait penser que ces gens etaient surtout des « jeunes ». Cela reflete-t-il quelquechose ?
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26 juin 2010 à 3h55 #118968
Un autre article interessant sur le Bondy Blog (meme s’ils parlent encore des Chinois…) :
[…] Derrière l’insécurité, des « tensions communautaires inquiétantes », comme l’affirme France 3 dans un reportage ? « Oui, c’est communautaire », répond un kiosquier du quartier, qui comprend la manifestation des Chinois, mais estime que « c’est leur problème. ». Chang est d’un autre avis : « Les Chinois, c’est une cible de premier choix pour les voleurs. Mais ça peut être n’importe qui, des Arabes, des renois, les voleurs s’en fichent. » Hélène, croisée dans une épicerie de la rue du Faubourg-du-Temple, tient à s’exprimer sur la question. « Ceux qui font ça ce sont souvent des jeunes Arabes ou Noirs, reconnaît-elle. Mais le problème n’est pas là, et je peux vous le dire, je suis noire ! Je ne laisse pas mon fils traîner avec eux parce que je les connais, ce sont des voyous, c’est tout ! »
Une délinquance à laquelle tout le monde peut un jour avoir à faire, chinois ou pas. Salah, barman de 42 ans, raconte timidement s’être fait forcer il y a peu la porte de sa cave et détruire son mur. « Quand on est commerçant, on peut se faire agresser n’importe quand », philosophe Lamine derrière la caisse du bazar « Tout à 1€ ». La manifestation de dimanche ? Une bonne chose selon lui, même s’il n’a eu vent de son objet que deux jour plus tard. « Personne n’était au courant, regrette M. Mery, gérant d’un taxiphone. C’est dommage, car l’insécurité concerne tout le monde. Ils auraient dû concerter les commerçants, on se serait peut-être joints à eux. » […]
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27 juin 2010 à 21h42 #119083nono32;112260 wrote:Je ne compte pas les fois ou des gens* saluait ma copine vietnamienne en France par des « Ni hao » !! :bye:
Dans les années 70,on me demandait si j’étais Vietnamien. Maintenant , on me prend pour un Chinois !
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28 juin 2010 à 9h01 #119103Quote:Tout le monde sait ce que signifie ce mot « jeunes », mais personne en France n’ose parler de leur origine ni de leur couleur de peau
Et les media français ne relaient pas les informations concernant les >= 70% de la population carcérale qu’ils composent !c’est stupide comme raisonnement
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28 juin 2010 à 9h38 #119104Dông Phong;112256 wrote:Et les media français ne relaient pas les informations concernant les >= 70% de la population carcérale qu’ils composent !J’espère que les modos ne vont pas censurer mon post pour cause d’insulte raciste !
Nationalité : En 2004, entre 75 et 80 % des détenus sont de nationalité française.
Origine : En 2000, 40% des détenus ont un père né à l’étranger, 25% au Maghreb. Les beurs (maghrébins) représentaient en 2000, 10% de la population carcérale.
Au pire du pire, ca ferait 35%.
Mais comme je ne pense pas que les 25% d’étrangers se composent uniquement de maghrébins, on aura du mal à atteindre ces 35 %.
Près de la moitié des détenus présentent un trouble psychiatrique.
À l’arrivée en prison, 17,5 % des entrants disent ne pas avoir de protection sociale. Cette population non affiliée apparaît comme une population plutôt jeune, le plus souvent sans activité professionnelle, disposant de revenus faibles et comportant une forte proportion d’étrangers. 5 % se déclarent sans abri, 10 % hébergés dans un domicile précaire.
Tes propos ne sont pas racistes, mais doivent neanmoins se confronter aux statistiques.
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28 juin 2010 à 10h31 #119105HUYARD Pierre;112416 wrote:Nationalité : En 2004, entre 75 et 80 % des détenus sont de nationalité française.
Origine : En 2000, 40% des détenus ont un père né à l’étranger, 25% au Maghreb. Les beurs (maghrébins) représentaient en 2000, 10% de la population carcérale.
Au pire du pire, ca ferait 35%.
Mais comme je ne pense pas que les 25% d’étrangers se composent uniquement de maghrébins, on aura du mal à atteindre ces 35 %.
Près de la moitié des détenus présentent un trouble psychiatrique.
À l’arrivée en prison, 17,5 % des entrants disent ne pas avoir de protection sociale. Cette population non affiliée apparaît comme une population plutôt jeune, le plus souvent sans activité professionnelle, disposant de revenus faibles et comportant une forte proportion d’étrangers. 5 % se déclarent sans abri, 10 % hébergés dans un domicile précaire.
Tes propos ne sont pas racistes, mais doivent neanmoins se confronter aux statistiques.
Bonjour Pierre,
Merci de ton commentaire.
Mais il y a d’autres informations concernant la population carcérale dans les prisons en France. Voir par exemple : L’islam, première religion carcérale en France. (Je n’ai pas le temps de chercher l’article du Washington Post qui a été traduit dans Courrier International).
Non je ne suis pas raciste, mais je suis surtout désolé de voir des enfants de mes amis issus de cette population d’émigrés défavorisés se retrouver en prison pour des délits de toutes sortes. Ils ont tellement de difficulté pour trouver un emploi.
Par ailleurs, il semble qu’il y a aussi un certain nombre d’Asiatiques dans les prisons françaises.
En tout cas, je trouve que le terme « jeunes » cachent trop la réalité.
Bien amicalement.
Dông Phong -
28 juin 2010 à 11h43 #119108Dông Phong;112417 wrote:Bonjour Pierre,
Merci de ton commentaire.
Mais il y a d’autres informations concernant la population carcérale dans les prisons en France. Voir par exemple : L’islam, première religion carcérale en France.L’islam, n’a pas de mal à être la première religion carcérale en France.
Les Français ne vont plus ni dans les églises ni dans les temples.
Un prêtre au Vietnam serait sidéré. Les églises et les pagodes sont pleines à craquer ici.
Le fait que l’islam devienne la première religion carcérale en France signifie seulement que les musulmans sont majoritaires par rapport aux chrétiens pratiquants : qui se comptent sur les doigts d’une main.
Ça n’est pas la faute à l’islam si la chrétienté fout le camp.
Moi-même, je ne vais plus à la messe,… je vais a la pagode.
[FONT="]Mais, je ne critique pas les musulmans ou les juifs pratiquants pour autant.[/FONT]
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28 juin 2010 à 12h02 #119109HUYARD Pierre;112420 wrote:Moi-même, je ne vais plus à la messe,… je vais a la pagode.
ah , moi aussi, cette religion basée sur le péché, la culpabilité…
rien que la vision d’un homme clouée sur une croix
je te dis pas!
(pourtant baptisée, communion privée, communion solennelle…)heureusement que maman était bouddhiste!
je préfère et de loin la pagode! là je m’y sens bien, comme chez moi!
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28 juin 2010 à 12h06 #119110HUYARD Pierre;112420 wrote:
Re-bonjour Pierre,
Moi non plus, si tu as bien saisi mes propos.
Et j’admire les pratiquants sincères pour leur foi, qu’ils soient chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, ou autres, bien que je ne sois qu’un athée imprégné de confucianisme et de taoïsme (qui ne sont pas des « religions »). -
28 juin 2010 à 12h45 #119111
En tout cas, je trouve que le terme « jeunes » cachent trop la réalité.
quel terme te semblerait plus adéquat que « jeunes » ?
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28 juin 2010 à 13h31 #119112oanhmatth;112423 wrote:quel terme te semblerait plus adéquat que « jeunes » ?
Bonjour Oanhmatth,
Tant que la législation et les media français entretiennent pudiquement ce flou, je peux rien dire.Etant un Vietnamien naturalisé Français vivant en France, fier de son origine et reconnaissant au pays d’accueil, çà ne me dérange pas du tout qu’un délinquant d’origine vietnamienne soit montré du doigt pour éviter l’amalgame d' »Asiatiques ».
Par ailleurs, j’ai été violemment agressé et dévalisé en septembre dernier par deux » jeunes Français de souche » bien blancs, ce n’est pas une raison pour que j’en veuille aux Français.
Ne mélangeons pas les choses.
Tant qu’on ne veut pas voir la réalité en face comme les Américains dans les années 1970-80 avec leur « discrimination positive », il sera difficile de résoudre les problèmes de la société française actuelle qui est devenue multi-ethnique. Avec cette politique, les Américains ont réussi à « dégonfler » leurs problèmes, du moins dans leur système scolaire et universitaire que j’ai bien fréquenté à cette époque.
Ce n’est pas qu’un problème pénal et carcéral vis-à-vis des délinquants, mais plus largement un problème sociétal, long et coûteux à résoudre.Tel est mon humble avis.
Bien amicalement.
Dông Phong -
28 juin 2010 à 14h20 #119114
si les agresseurs ne partagent pas tous la même origine ou couleur de peau c’est une erreur de se restreindre à 1 origine ou 1 couleur pour les qualifier
si un groupe d’agresseur partage une même couleur, qu’est ce que ça va apporter si au 20h sur tf1 on dit « une bande de jeunes blancs d’origine française depuis au moins 7 generations a attaque une mamie française » ou « une bande de jeunes basanes d’origine maghrebine a attaque un groupe de jeunes blancs »
à part ajouter une dose de haine et de bêtise dans la tête des gens je ne vois pas le cote positif du truc, le facteur favorisant la délinquance il est social et pas ethnique.
et ça arrive qu’on entende « une bande de jeune de la cite machin a affronte le quartier truc ». -
28 juin 2010 à 14h25 #119115oanhmatth;112427 wrote:si les agresseurs ne partagent pas tous la même origine ou couleur de peau c’est une erreur de se restreindre à 1 origine ou 1 couleur pour les qualifier
si un groupe d’agresseur partage une même couleur, qu’est ce que ça va apporter si au 20h sur tf1 on dit « une bande de jeunes blancs d’origine française depuis au moins 7 generations a attaque une mamie française » ou « une bande de jeunes basanes d’origine maghrebine a attaque un groupe de jeunes blancs »
à part ajouter une dose de haine et de bêtise dans la tête des gens je ne vois pas le cote positif du truc, le facteur favorisant la délinquance il est social et pas ethnique.
et ça arrive qu’on entende « une bande de jeune de la cite machin a affronte le quartier truc ».Re-bonjour Oanhmatth,
Il me semble que tu n’a rien compris à mes propos.
J’arrête là la discussion.
Dông Phong -
28 juin 2010 à 14h40 #119116
c’est probable :jap:
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30 juin 2010 à 17h29 #119205
Bonjour Messieurs,
Je me permets de vous apporter ma modeste contribution dans ce débat.
Je pense que l’insécurité et la violence dans laquelle nous vivons aujourd’hui n’est que le début d’une croissance de tous les maux.
Toutes les classes sociales sont touchées.
La France s’appauvrit et les français avec.
Tellement de gens survivent de nos jours. Et tout le monde (ou presque) veut ce que le voisin a (ou ce qu’il montre).
Et j’avoue que j’ai très peur pour l’avenir de mes enfants.
C’est très difficile de se sentir en phase avec la société dans laquelle nous vivons.
Et tout le monde semble ignorer que ce sont les différences qui enrichissent un peuple, toutes races confondues.
Qu’en pensez-vous ? -
30 juin 2010 à 17h45 #119206HUYARD Pierre;112420 wrote:L’islam, n’a pas de mal à être la première religion carcérale en France.
Les Français ne vont plus ni dans les églises ni dans les temples.
Un prêtre au Vietnam serait sidéré. Les églises et les pagodes sont pleines à craquer ici.
Le fait que l’islam devienne la première religion carcérale en France signifie seulement que les musulmans sont majoritaires par rapport aux chrétiens pratiquants : qui se comptent sur les doigts d’une main.
Ça n’est pas la faute à l’islam si la chrétienté fout le camp.
Moi-même, je ne vais plus à la messe,… je vais a la pagode.
[FONT="]Mais, je ne critique pas les musulmans ou les juifs pratiquants pour autant.[/FONT]
* Heu.. petit aparte… les catholiques au Vietnam sont plutôt dans le Vietnam du Centre ou du Sud.. assez peu dans le Nord !!!!
* Vu SOUCHON hier soir en concert :
en très grande forme et donc superbe concertAbderhamane, Martin, David
Et si le ciel était vide
Tant de processions, tant de têtes inclinées
Tant de capuchons tant de peur souhaitées
Tant de démagogues de Temples de Synagogues
Tant de mains pressées, de prières empressées
Ding
Qui résonne
Et si en plus
Ding
Y a personneAbderhamane, Martin, David
Et si le ciel était vide
Il y a tant de torpeurs
De musiques antalgiques
Tant d’anti-douleurs dans ces jolis cantiques
Il y a tant de questions et tant de mystères
Tant de compassions et tant de révolversTant d’angélus
Ding
Qui résonne
Et si en plus
Ding
Y a personneArour hachem, Inch Allah
Are Krishna, AlléluiaAbderhamane, Martin, David
Et si le ciel était vide
Si toutes les balles traçantes
Toutes les armes de poing
Toutes les femmes ignorantes
Ces enfants orphelins
Si ces vies qui chavirent
Ces yeux mouillés
Ce n’était que le vieux plaisir
De zigouillerEt l’angélus
Ding [IMG]http://medias.lepost.fr/ill/2009/11/30/h-20-1817830-1259612968.PNG[/IMG]
Qui résonne
Et si en plus
Ding
Y a personneEt l’angélus
Ding
Qui résonne
Et si en plus
Ding
Y a personneAu fait, pour le reste du topic,… et avant même de parler de religion,
* qu’est-ce qui est « bien », qu’est ce qui est « mal » :
– pour vous.. ?
– pour vos enfants ?
– pour les responsables qui nous gouvernent
* la religion est-elle à gauche, à droite ?
* l’argent est-il à gauche, à droite ?
etc… etc… etc
ps : les enseignements initiaux de Confucius et Bouddha sont philosophiques et non religieux
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30 juin 2010 à 20h29 #119218
« définir ce qu’est la religion revient dans un premier temps à considérer que l’activité sociale met en évidence l’existence conjointe de croyances–au surnaturel, à des puissances transcendantes, à une divinité unique ou à un ensemble de divinités, etc- et d’actes – de pratiques rituelles- qui visent à établir des relations spécifiques entre les hommes et les êtres ou les pouvoirs extra humains, ces actes étant fondées sur les croyances et formant avec eux un système sur lequel porte un savoir ordinaire largement partagé.
Un tel système de croyances et d’actes, du fait même de l’intentionnalité générale qui, dans l’histoire, a présidé à sa constitution, est envisagé par les acteurs concernés comme ayant une valeur et une portée universelles, malgré le caractère historiquement et sociologiquement de tout système religieux. »
(p 619-620 Bonte-Izard dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie ed PUF)Actuellement pour des millions de gens le bouddhisme est une religion.
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1 juillet 2010 à 1h34 #119224robin des bois;112546 wrote:* Heu.. petit aparte… les catholiques au Vietnam sont plutôt dans le Vietnam du Centre ou du Sud.. assez peu dans le Nord !!!!
Il y avait beaucoup de catholiques dans le Nord avant 1954.
Ils ont demenage au Sud.
Allez savoir pourquoi?
Le climat, peut-etre! -
1 juillet 2010 à 2h29 #119227
@HUYARD Pierre 112569 wrote:
Il y avait beaucoup de catholiques dans le Nord avant 1954.
Ils ont demenage au Sud.
Allez savoir pourquoi?
Le climat, peut-etre!Oui c’est a cause des marées et du réchauffement climatique globale
A marée basse:
A marée haute
Plus de foto :
VnExpress – Nhà th? ?? ven bi?n – Nha tho do ven bien -
1 juillet 2010 à 4h51 #119235Ti Ngoc;112559 wrote:« définir ce qu’est la religion revient dans un premier temps à considérer que l’activité sociale met en évidence l‘existence conjointe de croyances-au surnaturel, à des puissances transcendantes, à une divinité unique ou à un ensemble de divinités, etc- et d’actes – de pratiques rituelles- qui visent à établir des relations spécifiques entre les hommes et les êtres ou les pouvoirs extra humains, ces actes étant fondées sur les croyances et formant avec eux un système sur lequel porte un savoir ordinaire largement partagé.
(p 619-620 Bonte-Izard dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie ed PUF)
Actuellement pour des millions de gens le bouddhisme est une religion.
Oui bien sûr, bien sûr… mais le Bouddhisme n’existerait pas sans le Bouddha, dont un des enseignements d’origine est repris sous cette forme :-soit au n°380 du Dhammapada
On est soi-même son maître.
On est soi-même son refuge.
Sois don maître de toi-même,
Comme le marchand, de son cheval docile.–soit au n°97
Ne pas adhérer aux croyances,
Saisir le sens de « l’incréé »,
Rompre le lien de l’existence,
Mettre fin aux « opportunités »,
Renoncer à tous les désirs,
Voilà ce qui fait l’homme suprême. -
1 juillet 2010 à 5h39 #119236DédéHeo;112572 wrote:Oui c’est a cause des marées et du réchauffement climatique globale
A marée basse:
Ca n’est pas par esprit de clocher, mais je pencherais bien pour cette hypothese.
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1 juillet 2010 à 22h06 #119292
Je remercie Vivement NoiVongTayLon de m’avoir indiqué l’appellation et les renseignements sur la cérémonie du:Quy Y Tam Bảo :
Quy Y, est équivalent à baptême mais n’a pas tout à fait les mêmes significations…
Quy Y désigne normalement le rite qu’un candidat volontaire doit prendre pour devenir bouddhiste laïc, qui veut dire autrement : Les Trois Refuges
Le bouddha, le dharma le sangha constituent les Trois Refuges que les personnes prétendantes à se libérer des souffrances de la réincarnation et à devenir finalement bouddha doivent prendre comme protections, guides ou boussoles.
Lors de la cérémonie solennelle ayant lieu normalement dans la salle de prière d’un monastère, un maître de dharma, souvent le vénérable ou patriarche du monastère, explique aux candidats les contenus des Trois Joyaux (bouddha, dharma, sangha) et les importances de la prise des Trois Refuges. Et puis les candidats répètent trois fois après le maître la formule de refuges que voici pour la tradition Theravāda:
– Je prends refuge auprès du Bouddha en souhaitant que tous les êtres sensibles comprennent profondément la grande voie et prennent la plus ferme détermination;
– Je prends refuge auprès du Dharma en souhaitant que tous les êtres sensibles étudient profondément le Sūtra Piṭaka et que leur intelligence soit aussi vaste que l’océan;
– Je prends refuge auprès du Sangha en souhaitant que tous les êtres sensibles se comprennent bien et s’entendent à merveille sans rencontrer aucun obstacle.
Lorsque de la cérémonie de Quy Y, le candidat devrait prononcer la promesse de respecter ou l’effort ultérieur de respecter ou non les 5 défenses :
- Ne pas tuer,
- Ne pas voler,
- Ne pas commettre de péché contre la vertu,
- Ne pas mentir,
- Ne pas boire de liqueurs enivrantes ou utiliser de la drogue.
Voici la photo d’une cérémonie de Quy Y :
…Ma mère a eu le Quy Y Tam Bảo à la pagode Pho Da Ni Tu de Marseille et a été enterrée selon les rites bouddhiques.
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2 juillet 2010 à 1h56 #119294Ti Ngoc;112652 wrote:Lorsque de la cérémonie de Quy Y, le candidat devrait prononcer la promesse de respecter ou l’effort ultérieur de respecter ou non les 5 défenses :
- Ne pas tuer,
- Ne pas voler,
- Ne pas commettre de péché contre la vertu,
- Ne pas mentir,
- Ne pas boire de liqueurs enivrantes ou utiliser de la drogue.
…Ma mère a eu le Quy Y Tam Bảo à la pagode Pho Da Ni Tu de Marseille et a été enterrée selon les rites bouddhiques.
Les 5 défenses » : ces « appellations » peuvent varier selon les » écoles de bouddhisme ou les mots que l’on emploie ».
Exemples tirés du livre de Alexandra DAVID-NEEL sur le Bouddhisme (édité en 1936, pages 128 à 130) :
… …. [ Des règles ont été édictées pour les simples fidèles, laïques ou religieux.
Les premières de celles-ci, comme toutes les lois morales du monde, ont un caractère purement social et n’offrent rien de particulier. que l’on appartienne à n’importe quelle religion, que l’on professe n’impoerte quelle doctrine philosophique, ou que l’on soit complètement incroyant ; le fait d’être membre d’un groupement humain oblige à les observer, afin que les autres membres de ce groupement puissent vivre en sécurité.Ce sont les « Cinq Préceptes » enjoints à tous les bouddhistes :
– Ne pas tuer
– Ne pas prendre ce qui ne vous a pas été donné
– Ne pas avoir de rapports sexuels illégaux,
– Ne pas mentir
– Ne pas boire de boissons enivrantesCinq autres « préceptes » s’ajoutent à ceux-ci et doivent en plus être observés par les religieux. Ce sont :
– Ne pas manger en dehors du temps permis,
– Ne pas danser, chanter ou assister à des fêtes, à des représentations théâtrales,
– Ne pas embellir ou parer sa personne en faisant usage de de guirlandes de fleurs, de parfums ou d’onguents,
– Ne pas se servir de lits ou de sièges larges ou élevés,
– Ne recevoir ni or ni argentLe troisième précepte, qui prescrit aux laïques de s’abstenir de rapports sexuels illégaux, est remplacé, pour les religieux, par l’injonction de garder une chasteté complète.
Ces mêmes préceptes peuvent être énoncés sous une forme plus développée et dénommée alors « les dix actes méritoires »:
– S’abstenir de tuer est bien
– S’abstenir de voler est bien … … etcIl existe une énumération des « dix actes non méritoires », qui reproduit celle-ci à l’inverse :
– Tuer est mal
– Voler est mal … … etcEt voici une paraphrase contemporaine de ces ‘ »dix préceptes », basée sur des commandements recueillis dans des discours attribués au Bouddha :
– Ne pas tuer, avoir égard à toute vie humaine, animale ou végétale, ne pas détruire inconsidérément.
– Ne pas dérober ni voler. Aider chacun à posséder les fruits de son travail.
– Ne pas commettre d’adultère. Vivre chastement.
– Ne pas mentir. Dire la vérité avec discrétion, non pour blesser autrui, mais avec bienveillance, charité et sagesse.
– Ne faire usage ni de boissons fermentées, ni d’aucune drogue enivrante.
– Ne pas proférer de serment. Ne pas se laisser aller à des conversations vaines, futiles ou mauvaises. Parler avec retenue et dignité lorsqu’on a un motif de le faire, ou bien garder le silence.
– Ne pas calomnier ni médire ; ne pas se faire l’écho des calomnies et des médisances. Ne pas critiquer et blâmer, mais chercher les côtés favorables à trouver en notre prochain, afin de défendre avec sincérité ceux qui sont attaqués.
– Ne pas convoiter jalousement les avantages dont jouissent ceux qui nous entourent. Se réjouir du bonheur qui leur advient.
– Rejeter la méchanceté, la colère, le dédain, le mauvais vouloir. Ne pas nourrir la haine, même contre ceux qui nous font du mal.
Avoir, pour tous les êtres vivants, des sentiments de bonté, de bienveillance et d’amour.– Combattre l’ignorance en soi et autour de soi.
Être vigilant dans la recherche de la Vérité, de crainte d’en arriver à l’acceptation passive du doute et à l’indifférence ou de tomber dans l’erreur qui éloigne du Sentier conduisant à la paix. ] … … -
2 juillet 2010 à 6h46 #119309
Mauss disait en 1902:
« il n’y a pas en fait une chose, une essence, appelée Religion: il n’y a que des phénomènes religieux plus ou moins agrégés en des systèmes qu’on appelle des religions et qui ont une existence historique définie, dans des groupes d’hommes et dans des temps déterminés »
Parmi ces phénomènes, Mauss isole des « représentations » (mythes, croyances, dogmes), des « pratiques » (actes et paroles » et des « organisations » (églises ordres, groupes d’affiliation, collèges et hiérarchie de prêtres, etc…)
il propose l’emploi de l’expression« système religieux »pour désigner des modalités concrètes particulières d’articulation entre des représentations, des pratiques et une organisation., c’est à dire pour caractériser autant de religions particulières que des conceptions religieuses générales communes, à plusieurs religions (monothéisme,polythéisme, totémisme, etc…)
(cf Bonte et Izard p 621 ed Puf)et j’en reviens à la page 2 de ce topic:
« définir ce qu’est la religion revient dans un premier temps à considérer que l’activité sociale met en évidence l’existence conjointe de croyances–au surnaturel, à des puissances transcendantes, à une divinité unique ou à un ensemble de divinités, etc- et d’actes – de pratiques rituelles– qui visent à établir des relations spécifiques entre les hommes et les êtres ou les pouvoirs extra humains, ces actes étant fondées sur les croyances et formant avec eux un système sur lequel porte un savoir ordinaire largement partagé.
Un tel système de croyances et d’actes, du fait même de l’intentionnalité générale qui, dans l’histoire, a présidé à sa constitution, est envisagé par les acteurs concernés comme ayant une valeur et une portée universelles, malgré le caractère historiquement et sociologiquement de tout système religieux. »(p 619-620 Bonte-Izard dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie ed PUF)
PS
Si pour les occidentaux le bouddhisme est une philosophie,
pour des millions de gens le bouddhisme est une Religion.
c’est ma dernière manif sur ce topic et ma conclusion concernant le bouddhisme.__________________
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2 juillet 2010 à 7h59 #119320Ti Ngoc;112672 wrote:
[…]
PS
Si pour les occidentaux le bouddhisme est une philosophie,
pour des millions de gens le bouddhisme est une Religion.
[…]__________________
Bonjour Ti Ngoc,
Oui c’est compliqué dans la pratique. Et cela prête souvent à confusion.
Pour les Chinois et les Vietnamiens, le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme sont appelés 三敎 (san jiao en pin yin et tam giáo en vietnamien), c’est-à-dire les trois doctrines ou les trois enseignements.
Mais ces trois enseignements sont devenus aussi des cultes.
En tant que laïc vietnamien, j’ai tendance à distinguer culte et religion (ce dernier terme dans le sens des trois religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam), tout en sachant que dans certains pays de l’Asie du S-E, le bouddhisme Theravada est une religion d’Etat (sans oublier le bouddhisme tibétain).
Bien amicalement.
Dông Phong -
10 juillet 2010 à 11h04 #119875
Article interessant sur la communaute chinoise en France.
«Chinois de France» ne veut rien dire | slateDes milliers de Chinois ont manifesté à Belleville dimanche 20 juin pour réclamer leur «droit à la sécurité» alors qu’ils disent être victimes d’agressions et de vols violents perpétrés, selon eux, par des groupes de jeunes vivant à Belleville ou dans d’autres quartiers de l’est parisien. Ils étaient 8.500, près de 20.000 selon les organisateurs. Du jamais vu pour cette communauté d’ordinaire discrète. Un tel rassemblement a pu donner l’impression d’une communauté homogène et soudée. Il n’en est rien. Le simple fait de parler des «Chinois» ne veut pas dire grand-chose, tant il existe au sein de la communauté, formée de migrants venus à différentes époques et pour des raisons diverses, de différences, culturelles et autres.
En France, comme dans la capitale, on distingue trois principales communautés chinoises: les Chaozhou (aussi appelés Teochiu), les Wenzhou et les Dongbei. Les Wenzhou, qui avaient appelé à la mobilisation de dimanche, formaient l’immense majorité du cortège parisien. Quelques centaines de Dongbei étaient présents, parmi lesquelles figuraient la plupart, voire la totalité, des prostituées chinoises de Belleville particulièrement victimes de ces violences. Presque aucun Chaozhou ne s’était joint à eux. Qui sont les Chinois de France, d’où viennent-ils et comment s’intègrent-ils?Combien sont les «Chinois de France»?
La France est le pays d’Europe qui compte le plus de personnes originaires de Chine. On estime la communauté à 600.000 ou 700.000 personnes, d’après Pierre Picquart, spécialiste du monde chinois. Il faut s’en tenir à ces estimations, le recensement français ne tenant pas compte compte de l’origine ethnique.
Les sources nationales françaises (OMI, OFPRA, ministère de l’Intérieur) permettent d’analyser les flux migratoires et de fournir une typologie des migrants chinois en fonction de leur catégorie administrative. Les chiffres obtenus sont toutefois très éloignés de la réalité: par exemple entre 1990 et 1999, l’OMI et l’OFPRA ont enregistré 43.481 Chinois entrés en France. Ils sont sans doute beaucoup plus.
Ce décalage s’explique aussi bien par le nombre de sans-papiers que par toutes les personnes «d’origine chinoise» qui sont naturalisées ou nées en France.
De plus, les migrants des années 1970, d’origine chinoise, mais provenant directement du Laos, du Cambodge ou du Vietnam obtenaient le statut de réfugié politique grâce aux passeports de ces pays en guerre. Ils n’ont donc jamais été officiellement considérés en France comme «Chinois». Les Frères Tang, à l’origine de la chaîne de supermarchés qui porte leur nom, en sont un très bon exemple. Originaires du Laos, ils ont acquis la nationalité française à leur arrivée en France, mais se considèrent bien comme des Chinois –Tang est un nom chinois.Où sont-ils?
Plus de la moitié des Chinois de France vivraient dans la région francilienne (jusqu’à 60%). Les non-Franciliens habitent Marseille, Lille, Toulouse, Lyon, etc. Parmi les Franciliens, 40% vivraient à Paris intra-muros. De nombreuses mégalopoles ont leur «Chinatown» mais Paris compte plusieurs quartiers chinois. Le XIIIe arrondissement (Triangle de Choisy) est le plus connu, mais c’est aussi le moins chinois aujourd’hui (seuls 14% Chinois résident dans ce quartier selon une enquête). Arts et Métiers est le plus ancien encore existant (le premier, l’îlot Chalon, a été rasé), Belleville le plus chinois. Il y a aussi le Faubourg-Saint-Martin, la Chapelle, Crimée. La banlieue compte aussi une importante communauté chinoise, surtout dans le nord-est et l’est parisien: Pantin, Stains, Bobigny, Ivry, Villejuif, Kremlin-Bicêtre, Gennevilliers, etc…De nombreux Chinois du XIIIe ont quitté le quartier dans les années 1970-80 pour Marne-la Vallée où les incitations à l’achat étaient fortes à l’époque.
Trois origines principales
Sur cette large communauté de 600 à 700.000 personnes, «on pense qu’il y a 150.000 Chaozhou aujourd’hui, et plus de la moitié de Wenzhou, soit 350.000 au moins, explique Donation Schramm, spécialiste de la communauté chinoise en France. Il doit y avoir au moins 10 à 15.000 Dongbei, presque tous dans la région francilienne, plusieurs milliers d’étudiants de toute la Chine et plusieurs milliers de Chinois d’autres origines, regroupés en communautés de 2,3, 4 ou 5.000 personnes». Malgré leur nature hypothétique, ces chiffres rendent compte de l’ampleur de la communauté Wenzhou, la plus grande communauté chinoise de tous les pays d’Europe.
Wenzhou: une immigration économique très soudée
Les Wenzhou, principale communauté chinoise de France, sont nés en Chine. Ils tiennent leur nom de la région de Wenzhou au sud de la Chine, dont ils sont originaires. Celle-ci comptant Qingtian et Wenzhou, «petit» port de 8 millions d’habitants, à 400 km en dessous de Shanghai, on peut également les appeler Wenzhou-Qingtian.
Les Wenzhou sont arrivés en France les premiers, il y a plus d’un siècle. Le premier émigré chinois dont on connaît l’histoire est arrivé en 1888 de Qingtian. C’était un colporteur qui vendait de la pierre stéatite, répondant ainsi au goût français pour les «chinoiseries» comme quelques centaines d’autres colporteurs après lui. L’immigration s’intensifie lors de la Première Guerre mondiale, pendant laquelle l’armée française recruta plus de 100.000 travailleurs chinois afin de participer à la Grande Guerre. Au lendemain du conflit, environ 3.000 d’entre eux –pour la plupart originaires de Wenzhou– choisirent de rester à Paris, et s’installèrent dans un quartier de la gare de Lyon, l’îlot Chalon, qui fut pendant 50 ans le premier quartier chinois de Paris, avant d’être rasé dans les années 1970. Ils se sont ensuite installés dans le quartier des Arts et Métiers (rue du Temple, rue du Maire) où ils se sont spécialisés dans la maroquinerie et la confection, puis à Belleville, où ils représentent 85%, voire 90% de la communauté chinoise.
La communauté Wenzhou est très soudée par une véritable chaîne migratoire ancienne, organisée, et constamment renouvellée, les «nouveaux» rejoignant des familles ou des proches souvent mariés avec des enfants et déjà «établis» économiquement en France. Ils viennent d’une région très pauvre, rurale, ont un niveau d’études assez bas: c’est pour gagner de l’argent et offrir un avenir à leurs enfants qu’ils sont venus en France. Un objectif atteint pour une grande majorité d’entre eux grâce à ce réseau familial et cette solidarité particulièrement forte. Suffisamment nombreux pour vivre en cercle fermé, ils ont évolué avec succès dans le cadre d’une économie «ethnique». Si le secteur d’activité de la première génération tourne autour du commerce, des services, de l’artisanat, de la confection, restauration, maroquinerie) leurs enfants travaillent aujourd’hui dans tous les secteurs d’activités français.Chaozhou: réfugiés politiques des années 1970
Les Chaozhou –du nom d’une ville côtière du Sud-Est de la Chine– connus aussi sous le nom de Teochiu ou Teochew, sont des Chinois de la diaspora. Ils ont quitté leur pays d’origine il y a plus de quatre siècles pour s’établir dans toute l’Asie du Sud-Est. Notamment dans trois pays de l’ex-Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge). Dans les années 1970, ils se réfugient en France et obtiennent le statut de réfugiés et souvent la nationalité française. Les premiers Chaozhou arrivent en France en 1970, les derniers en 1985-1987. Certains d’entre eux sont des «boat people», même si aucun Chinois ne s’appellera ainsi. Notamment parce que cela les renvoie à une histoire très dure, que souvent «les parents n’ont jamais évoqué à leurs enfants».
Avant d’immigrer en France, les Chaozhou étaient urbains, lettrés, d’un certain niveau social et culturel, et comme habitants des colonies françaises, souvent francophones et plutôt francisés. Leur intégration en France est alors très rapide. Leurs diplômes n’étant pas reconnus, ils se tournent vers le commerce, notamment dans le [URL= »http://ce%20d%c3%a9calage%20s%e2%80%99explique%20aussi%20bien%20par%20le%20nombre%20de%20sans-papiers%20que%20par%20tous%20ceux%20qui%20sont%20naturalis%c3%a9s%20fran%c3%a7ais,%20car%20de%202e,%203e%20ou%204e%20g%c3%a9n%c3%a9ration./ »]triangle de Choisy[/URL] formé par l’avenue de Choisy, l’avenue d’Ivry et le boulevard Masséna.
C’est au moment de l’installation des Chaozhou dans le XIIIe arrondissement que les Parisiens prennent vraiment conscience de leur présence. Comme le XIIIe devient peu à peu trop petit pour les accueillir, ils s’installent progressivement à Belleville à partir de la fin des années 1970. Aujourd’hui, si leur présence reste visible dans le XIIIe arrondissement à cause des commerces, peu de Chaozhou y habitent encore. Ils ont également quitté Belleville. Beaucoup résident en banlieue, notamment à Marne-la-Vallée. Très intégrés à la société française, ils travaillent dans tous les secteurs de la société. Leurs habitudes culturelles, alimentaires sont très distinctes des autres communautés, leur attachement à la France et aux lois plus fort.Dongbei: une immigration isolée et précaire
Depuis un peu plus d’une dizaine d’année, la France voit arriver une nouvelle population d’immigrés en provenance de plusieurs provinces du nord et nord-est de la Chine, collectivement appelés Dongbei. C’est par origine géographique que l’on rassemble les Dongbei, il ne s’agit pas d’une communauté au sens propre du terme. Il n’existe aucune solidarité spécifique entre eux.
Contrairement à leurs compatriotes Wenzhou, les Dongbei sont urbains, mieux éduqués, en majorité des femmes (70%), d’âge mûr (la quarantaine), anciens petits cadres appartenant à une classe moyenne en Chine. Face aux Wenzhou dont le niveau moyen de scolarité tourne autour du primaire ou secondaire, beaucoup de Dongbei affichent un niveau d’études supérieur à la moyenne nationale avec des diplômes de lycée ou d’université. Dans les années 1990, les grandes entreprises d’état (textile, sidérurgie, métallurgie…) ont fermé ou licencié massivement.
Provenant de régions sans tradition migratoire vers l’Europe, les Dongbei, migrants pionniers, sont venus «à l’aventure» sans connaître quiconque en France. Inspirés par la réussite des Wenzhou, aspirant à une meilleure réussite car urbains et plus lettrés, ils se retrouvent en position de faiblesse face à la solide chaîne migratoire des Wenzhou. Une grande majorité vit dans la précarité. Ce n’est que très récemment que certains Dongbei ont pu ouvrir des magasins.
Ces femmes isolées, souvent divorcées en Chine, ont quitté leur pays et tout laissé derrière elles, parfois y compris leur enfant. Sont alors véhiculés tous les clichés courants de mauvaise vie et de petite moralité des femmes seules ou divorcées. Une grande majorité des prostitués chinoises sont des Dongbei. Les Wenzhou jugent d’un très mauvais œil leurs compatriotes.Différents… et divisés
Les différences culturelles ont créé une vraie rupture entre les communautés, chacune ayant son propre dialecte, sa propre histoire. Il n’existe pas entre elles de réelle solidarité; les Chaozhou, Wenzhou et Dongbei se mélangent peu. Les mariages «mixtes» demeurent l’exception, infirmant totalement l’idée d’une communauté chinoise homogène et soudée.
Les Chaozhou, surtout, vivent coupés des Chinois de Chine, qu’ils méprisent, les considérant parfois comme des «campagnards». En témoigne par exemple l’existence à Belleville de deux associations de commercants, l’une pour les Chaozhou, et l’autre pour les Chinois de Chine. L’absence des premiers à la manifestation organisée par les seconds le montre aussi.
Cet isolement des Chaozhou s’explique également par leur intégration à la société française, en décalage avec celle plus lente des Wenzhou et Dongbei, qui ne parlaient pas français quand ils sont arrivés il y a 10, 20, 30 ans. La première génération ne le parle pas beaucoup plus aujourd’hui. La France, qui était un refuge choisi et définitif pour les Chaozhou est une destination plus provisoire pour les Wenzhou et Dongbei qui arrivent aujourd’hui, tout franchissement de la frontière vers un pays voisin étant envisageable.
Cela dit, si l’appartenance communautaire des nouvelles générations reste fort, leurs modes de vie et les secteurs d’activité ont bien sûr beaucoup évolué, les enfants Wenzhou et Dongbei nés en France –qui portent des prénoms français– servant d’intermédiaires à leur aînés grâce au français qu’ils apprennent à l’école, et s’intégrant plus tard dans des quartiers et des secteurs économiques «hors de la communauté».Annabelle Laurent
-
10 juillet 2010 à 11h37 #119878Dông Phong;112683 wrote:Bonjour Ti Ngoc,
Oui c’est compliqué dans la pratique. Et cela prête souvent à confusion.
tout en sachant que dans certains pays de l’Asie du S-E, le bouddhisme Theravada est une religion d’Etat (sans oublier le bouddhisme tibétain).
Bien amicalement.
Dông PhongLe bouddhisme = religion d’état n’ a rien a voir avec le « théravada » en lui-même !
Mais, le Mahayana étant plutôt » en Asie jaune » , et notamment dans des pays d’obédience communiste .. je ne crois pas qu’il y ait officiellement de « religion d’état » dans les pays de Mao ou de HCM !!!
Par contre en « Asie Brune » , certaines monarchies se sont fait un « plaisir divin « que de mélanger royauté et bouddhisme Théravada… pour en faire une sorte de continuité des pratiques de l’Hindouisme et du Dévaradjâ .. où rois et dieux sont étroitement mêlés… pour le plus grand bien du régime monarchique.
Mais Bouddha n’y est pour rien, je vous assure !!!
( par exemple, en Thaïlande et Cambodge bien évidemment) -
10 juillet 2010 à 12h16 #119879robin des bois;113336 wrote:Le bouddhisme = religion d’état n’ a rien a voir avec le « théravada » en lui-même !
Mais, le Mahayana étant plutôt » en Asie jaune » , et notamment dans des pays d’obédience communiste .. je ne crois pas qu’il y ait officiellement de « religion d’état » dans les pays de Mao ou de HCM !!!
Par contre en « Asie Brune » , certaines monarchies se sont fait un « plaisir divin « que de mélanger royauté et bouddhisme Théravada… pour en faire une sorte de continuité des pratiques de l’Hindouisme et du Dévaradjâ .. où rois et dieux sont étroitement mêlés… pour le plus grand bien du régime monarchique.
Mais Bouddha n’y est pour rien, je vous assure !!!
( par exemple, en Thaïlande et Cambodge bien évidemment)
Cher Robin des Bois,
Peut-être avez-vous mal compris mes propos ?
Evidemment, ni le Bouddha ni le Theravada n’étaient pour rien dans le fait que celui-ci soit une « religion d’Etat » dans certains pays !
Le Mahayana se pratique aussi dans des pays non-communistes de « l’Asie jaune » (Corée du Sud, Japon) !
Mais au VN, il y a actuellement un conflit entre « Le bouddhisme unifié du Viet Nam » (traditionnel) et « Le bouddhisme du Viet Nam », celui-ci étant d’obédience gouvernementale pour faire contre-poids au premier.
Mon Dieu (?), pourquoi les politiques ne fichent-ils pas la paix aux religions ?
Amen.
Dông Phong -
10 juillet 2010 à 13h30 #119881nono32;113332 wrote:Article interessant sur la communaute chinoise en France.
«Chinois de France» ne veut rien dire | slateDes milliers de Chinois ont manifesté à Belleville dimanche 20 juin pour réclamer leur «droit à la sécurité» alors qu’ils disent être victimes d’agressions et de vols violents perpétrés, selon eux, par des groupes de jeunes vivant à Belleville ou dans d’autres quartiers de l’est parisien. Ils étaient 8.500, près de 20.000 selon les organisateurs. Du jamais vu pour cette communauté d’ordinaire discrète. Un tel rassemblement a pu donner l’impression d’une communauté homogène et soudée. Il n’en est rien. Le simple fait de parler des «Chinois» ne veut pas dire grand-chose, tant il existe au sein de la communauté, formée de migrants venus à différentes époques et pour des raisons diverses, de différences, culturelles et autres.
En France, comme dans la capitale, on distingue trois principales communautés chinoises: les Chaozhou (aussi appelés Teochiu), les Wenzhou et les Dongbei. Les Wenzhou, qui avaient appelé à la mobilisation de dimanche, formaient l’immense majorité du cortège parisien. Quelques centaines de Dongbei étaient présents, parmi lesquelles figuraient la plupart, voire la totalité, des prostituées chinoises de Belleville particulièrement victimes de ces violences. Presque aucun Chaozhou ne s’était joint à eux. Qui sont les Chinois de France, d’où viennent-ils et comment s’intègrent-ils?Combien sont les «Chinois de France»?
La France est le pays d’Europe qui compte le plus de personnes originaires de Chine. On estime la communauté à 600.000 ou 700.000 personnes, d’après Pierre Picquart, spécialiste du monde chinois. Il faut s’en tenir à ces estimations, le recensement français ne tenant pas compte compte de l’origine ethnique.
Les sources nationales françaises (OMI, OFPRA, ministère de l’Intérieur) permettent d’analyser les flux migratoires et de fournir une typologie des migrants chinois en fonction de leur catégorie administrative. Les chiffres obtenus sont toutefois très éloignés de la réalité: par exemple entre 1990 et 1999, l’OMI et l’OFPRA ont enregistré 43.481 Chinois entrés en France. Ils sont sans doute beaucoup plus.
Ce décalage s’explique aussi bien par le nombre de sans-papiers que par toutes les personnes «d’origine chinoise» qui sont naturalisées ou nées en France.
De plus, les migrants des années 1970, d’origine chinoise, mais provenant directement du Laos, du Cambodge ou du Vietnam obtenaient le statut de réfugié politique grâce aux passeports de ces pays en guerre. Ils n’ont donc jamais été officiellement considérés en France comme «Chinois». Les Frères Tang, à l’origine de la chaîne de supermarchés qui porte leur nom, en sont un très bon exemple. Originaires du Laos, ils ont acquis la nationalité française à leur arrivée en France, mais se considèrent bien comme des Chinois –Tang est un nom chinois.Où sont-ils?
Plus de la moitié des Chinois de France vivraient dans la région francilienne (jusqu’à 60%). Les non-Franciliens habitent Marseille, Lille, Toulouse, Lyon, etc. Parmi les Franciliens, 40% vivraient à Paris intra-muros. De nombreuses mégalopoles ont leur «Chinatown» mais Paris compte plusieurs quartiers chinois. Le XIIIe arrondissement (Triangle de Choisy) est le plus connu, mais c’est aussi le moins chinois aujourd’hui (seuls 14% Chinois résident dans ce quartier selon une enquête). Arts et Métiers est le plus ancien encore existant (le premier, l’îlot Chalon, a été rasé), Belleville le plus chinois. Il y a aussi le Faubourg-Saint-Martin, la Chapelle, Crimée. La banlieue compte aussi une importante communauté chinoise, surtout dans le nord-est et l’est parisien: Pantin, Stains, Bobigny, Ivry, Villejuif, Kremlin-Bicêtre, Gennevilliers, etc…De nombreux Chinois du XIIIe ont quitté le quartier dans les années 1970-80 pour Marne-la Vallée où les incitations à l’achat étaient fortes à l’époque.
Trois origines principales
Sur cette large communauté de 600 à 700.000 personnes, «on pense qu’il y a 150.000 Chaozhou aujourd’hui, et plus de la moitié de Wenzhou, soit 350.000 au moins, explique Donation Schramm, spécialiste de la communauté chinoise en France. Il doit y avoir au moins 10 à 15.000 Dongbei, presque tous dans la région francilienne, plusieurs milliers d’étudiants de toute la Chine et plusieurs milliers de Chinois d’autres origines, regroupés en communautés de 2,3, 4 ou 5.000 personnes». Malgré leur nature hypothétique, ces chiffres rendent compte de l’ampleur de la communauté Wenzhou, la plus grande communauté chinoise de tous les pays d’Europe.
Wenzhou: une immigration économique très soudée
Les Wenzhou, principale communauté chinoise de France, sont nés en Chine. Ils tiennent leur nom de la région de Wenzhou au sud de la Chine, dont ils sont originaires. Celle-ci comptant Qingtian et Wenzhou, «petit» port de 8 millions d’habitants, à 400 km en dessous de Shanghai, on peut également les appeler Wenzhou-Qingtian.
Les Wenzhou sont arrivés en France les premiers, il y a plus d’un siècle. Le premier émigré chinois dont on connaît l’histoire est arrivé en 1888 de Qingtian. C’était un colporteur qui vendait de la pierre stéatite, répondant ainsi au goût français pour les «chinoiseries» comme quelques centaines d’autres colporteurs après lui. L’immigration s’intensifie lors de la Première Guerre mondiale, pendant laquelle l’armée française recruta plus de 100.000 travailleurs chinois afin de participer à la Grande Guerre. Au lendemain du conflit, environ 3.000 d’entre eux –pour la plupart originaires de Wenzhou– choisirent de rester à Paris, et s’installèrent dans un quartier de la gare de Lyon, l’îlot Chalon, qui fut pendant 50 ans le premier quartier chinois de Paris, avant d’être rasé dans les années 1970. Ils se sont ensuite installés dans le quartier des Arts et Métiers (rue du Temple, rue du Maire) où ils se sont spécialisés dans la maroquinerie et la confection, puis à Belleville, où ils représentent 85%, voire 90% de la communauté chinoise.
La communauté Wenzhou est très soudée par une véritable chaîne migratoire ancienne, organisée, et constamment renouvellée, les «nouveaux» rejoignant des familles ou des proches souvent mariés avec des enfants et déjà «établis» économiquement en France. Ils viennent d’une région très pauvre, rurale, ont un niveau d’études assez bas: c’est pour gagner de l’argent et offrir un avenir à leurs enfants qu’ils sont venus en France. Un objectif atteint pour une grande majorité d’entre eux grâce à ce réseau familial et cette solidarité particulièrement forte. Suffisamment nombreux pour vivre en cercle fermé, ils ont évolué avec succès dans le cadre d’une économie «ethnique». Si le secteur d’activité de la première génération tourne autour du commerce, des services, de l’artisanat, de la confection, restauration, maroquinerie) leurs enfants travaillent aujourd’hui dans tous les secteurs d’activités français.Chaozhou: réfugiés politiques des années 1970
Les Chaozhou –du nom d’une ville côtière du Sud-Est de la Chine– connus aussi sous le nom de Teochiu ou Teochew, sont des Chinois de la diaspora. Ils ont quitté leur pays d’origine il y a plus de quatre siècles pour s’établir dans toute l’Asie du Sud-Est. Notamment dans trois pays de l’ex-Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge). Dans les années 1970, ils se réfugient en France et obtiennent le statut de réfugiés et souvent la nationalité française. Les premiers Chaozhou arrivent en France en 1970, les derniers en 1985-1987. Certains d’entre eux sont des «boat people», même si aucun Chinois ne s’appellera ainsi. Notamment parce que cela les renvoie à une histoire très dure, que souvent «les parents n’ont jamais évoqué à leurs enfants».
Avant d’immigrer en France, les Chaozhou étaient urbains, lettrés, d’un certain niveau social et culturel, et comme habitants des colonies françaises, souvent francophones et plutôt francisés. Leur intégration en France est alors très rapide. Leurs diplômes n’étant pas reconnus, ils se tournent vers le commerce, notamment dans le [URL= »http://ce%20d%c3%a9calage%20s%e2%80%99explique%20aussi%20bien%20par%20le%20nombre%20de%20sans-papiers%20que%20par%20tous%20ceux%20qui%20sont%20naturalis%c3%a9s%20fran%c3%a7ais,%20car%20de%202e,%203e%20ou%204e%20g%c3%a9n%c3%a9ration./ »]triangle de Choisy[/URL] formé par l’avenue de Choisy, l’avenue d’Ivry et le boulevard Masséna.
C’est au moment de l’installation des Chaozhou dans le XIIIe arrondissement que les Parisiens prennent vraiment conscience de leur présence. Comme le XIIIe devient peu à peu trop petit pour les accueillir, ils s’installent progressivement à Belleville à partir de la fin des années 1970. Aujourd’hui, si leur présence reste visible dans le XIIIe arrondissement à cause des commerces, peu de Chaozhou y habitent encore. Ils ont également quitté Belleville. Beaucoup résident en banlieue, notamment à Marne-la-Vallée. Très intégrés à la société française, ils travaillent dans tous les secteurs de la société. Leurs habitudes culturelles, alimentaires sont très distinctes des autres communautés, leur attachement à la France et aux lois plus fort.Dongbei: une immigration isolée et précaire
Depuis un peu plus d’une dizaine d’année, la France voit arriver une nouvelle population d’immigrés en provenance de plusieurs provinces du nord et nord-est de la Chine, collectivement appelés Dongbei. C’est par origine géographique que l’on rassemble les Dongbei, il ne s’agit pas d’une communauté au sens propre du terme. Il n’existe aucune solidarité spécifique entre eux.
Contrairement à leurs compatriotes Wenzhou, les Dongbei sont urbains, mieux éduqués, en majorité des femmes (70%), d’âge mûr (la quarantaine), anciens petits cadres appartenant à une classe moyenne en Chine. Face aux Wenzhou dont le niveau moyen de scolarité tourne autour du primaire ou secondaire, beaucoup de Dongbei affichent un niveau d’études supérieur à la moyenne nationale avec des diplômes de lycée ou d’université. Dans les années 1990, les grandes entreprises d’état (textile, sidérurgie, métallurgie…) ont fermé ou licencié massivement.
Provenant de régions sans tradition migratoire vers l’Europe, les Dongbei, migrants pionniers, sont venus «à l’aventure» sans connaître quiconque en France. Inspirés par la réussite des Wenzhou, aspirant à une meilleure réussite car urbains et plus lettrés, ils se retrouvent en position de faiblesse face à la solide chaîne migratoire des Wenzhou. Une grande majorité vit dans la précarité. Ce n’est que très récemment que certains Dongbei ont pu ouvrir des magasins.
Ces femmes isolées, souvent divorcées en Chine, ont quitté leur pays et tout laissé derrière elles, parfois y compris leur enfant. Sont alors véhiculés tous les clichés courants de mauvaise vie et de petite moralité des femmes seules ou divorcées. Une grande majorité des prostitués chinoises sont des Dongbei. Les Wenzhou jugent d’un très mauvais œil leurs compatriotes.Différents… et divisés
Les différences culturelles ont créé une vraie rupture entre les communautés, chacune ayant son propre dialecte, sa propre histoire. Il n’existe pas entre elles de réelle solidarité; les Chaozhou, Wenzhou et Dongbei se mélangent peu. Les mariages «mixtes» demeurent l’exception, infirmant totalement l’idée d’une communauté chinoise homogène et soudée.
Les Chaozhou, surtout, vivent coupés des Chinois de Chine, qu’ils méprisent, les considérant parfois comme des «campagnards». En témoigne par exemple l’existence à Belleville de deux associations de commercants, l’une pour les Chaozhou, et l’autre pour les Chinois de Chine. L’absence des premiers à la manifestation organisée par les seconds le montre aussi.
Cet isolement des Chaozhou s’explique également par leur intégration à la société française, en décalage avec celle plus lente des Wenzhou et Dongbei, qui ne parlaient pas français quand ils sont arrivés il y a 10, 20, 30 ans. La première génération ne le parle pas beaucoup plus aujourd’hui. La France, qui était un refuge choisi et définitif pour les Chaozhou est une destination plus provisoire pour les Wenzhou et Dongbei qui arrivent aujourd’hui, tout franchissement de la frontière vers un pays voisin étant envisageable.
Cela dit, si l’appartenance communautaire des nouvelles générations reste fort, leurs modes de vie et les secteurs d’activité ont bien sûr beaucoup évolué, les enfants Wenzhou et Dongbei nés en France –qui portent des prénoms français– servant d’intermédiaires à leur aînés grâce au français qu’ils apprennent à l’école, et s’intégrant plus tard dans des quartiers et des secteurs économiques «hors de la communauté».Annabelle Laurent
Merci Nono pour cet article très instructif et qui nous éclaire un peu sur « les chinois de Belleville ». Je rajoute ci-dessous une précision qui se trouve sous la signature d’Annabelle Laurent et qui a son importance à mon avis :
« L’explication remercie Donatien Schramm, Président de l’Association Chinois de France-Français de Chine et spécialiste de la communauté chinoise de Belleville, et Pierre Picquart, docteur en géopolitique auteur d’une thèse sur les Chinois de Paris. »
:bye: -
10 juillet 2010 à 14h22 #119884
Bonjour TLM,
Pour revenir au sujet de la manifestation, je dirais que c’était la condamnation du père de la mariée pour tentative d’homicide avec préméditation qui fut la goutte qui fit déborder le vase.(Le Monde 30/06/2010)
Le parent en question avait sorti un pistolet et avait blessé un des malfaiteurs .
Pour la communauté chinoise c’était de la défense légitime et qu’il y avait dans la réquisition du procureur deux poids et deux mesures.
En plus des commerçants,les banquets de mariages sont depuis pas mal de temps la cible privilégiée des malfaiteurs à cause de l’argent que les convives donnent aux jeunes mariés. -
11 juillet 2010 à 17h19 #119953nono32;113332 wrote:Article interessant sur la communaute chinoise en France.
«Chinois de France» ne veut rien dire | slateDes milliers de Chinois ont manifesté à Belleville dimanche 20 juin pour réclamer leur «droit à la sécurité» alors qu’ils disent être victimes d’agressions et de vols violents perpétrés, selon eux, par des groupes de jeunes vivant à Belleville ou dans d’autres quartiers de l’est parisien. Ils étaient 8.500, près de 20.000 selon les organisateurs. Du jamais vu pour cette communauté d’ordinaire discrète. Un tel rassemblement a pu donner l’impression d’une communauté homogène et soudée. Il n’en est rien. Le simple fait de parler des «Chinois» ne veut pas dire grand-chose, tant il existe au sein de la communauté, formée de migrants venus à différentes époques et pour des raisons diverses, de différences, culturelles et autres.
En France, comme dans la capitale, on distingue trois principales communautés chinoises: les Chaozhou (aussi appelés Teochiu), les Wenzhou et les Dongbei. Les Wenzhou, qui avaient appelé à la mobilisation de dimanche, formaient l’immense majorité du cortège parisien. Quelques centaines de Dongbei étaient présents, parmi lesquelles figuraient la plupart, voire la totalité, des prostituées chinoises de Belleville particulièrement victimes de ces violences. Presque aucun Chaozhou ne s’était joint à eux. Qui sont les Chinois de France, d’où viennent-ils et comment s’intègrent-ils?Combien sont les «Chinois de France»?
La France est le pays d’Europe qui compte le plus de personnes originaires de Chine. On estime la communauté à 600.000 ou 700.000 personnes, d’après Pierre Picquart, spécialiste du monde chinois. Il faut s’en tenir à ces estimations, le recensement français ne tenant pas compte compte de l’origine ethnique.
Les sources nationales françaises (OMI, OFPRA, ministère de l’Intérieur) permettent d’analyser les flux migratoires et de fournir une typologie des migrants chinois en fonction de leur catégorie administrative. Les chiffres obtenus sont toutefois très éloignés de la réalité: par exemple entre 1990 et 1999, l’OMI et l’OFPRA ont enregistré 43.481 Chinois entrés en France. Ils sont sans doute beaucoup plus.
Ce décalage s’explique aussi bien par le nombre de sans-papiers que par toutes les personnes «d’origine chinoise» qui sont naturalisées ou nées en France.
De plus, les migrants des années 1970, d’origine chinoise, mais provenant directement du Laos, du Cambodge ou du Vietnam obtenaient le statut de réfugié politique grâce aux passeports de ces pays en guerre. Ils n’ont donc jamais été officiellement considérés en France comme «Chinois». Les Frères Tang, à l’origine de la chaîne de supermarchés qui porte leur nom, en sont un très bon exemple. Originaires du Laos, ils ont acquis la nationalité française à leur arrivée en France, mais se considèrent bien comme des Chinois –Tang est un nom chinois.Où sont-ils?
Plus de la moitié des Chinois de France vivraient dans la région francilienne (jusqu’à 60%). Les non-Franciliens habitent Marseille, Lille, Toulouse, Lyon, etc. Parmi les Franciliens, 40% vivraient à Paris intra-muros. De nombreuses mégalopoles ont leur «Chinatown» mais Paris compte plusieurs quartiers chinois. Le XIIIe arrondissement (Triangle de Choisy) est le plus connu, mais c’est aussi le moins chinois aujourd’hui (seuls 14% Chinois résident dans ce quartier selon une enquête). Arts et Métiers est le plus ancien encore existant (le premier, l’îlot Chalon, a été rasé), Belleville le plus chinois. Il y a aussi le Faubourg-Saint-Martin, la Chapelle, Crimée. La banlieue compte aussi une importante communauté chinoise, surtout dans le nord-est et l’est parisien: Pantin, Stains, Bobigny, Ivry, Villejuif, Kremlin-Bicêtre, Gennevilliers, etc…De nombreux Chinois du XIIIe ont quitté le quartier dans les années 1970-80 pour Marne-la Vallée où les incitations à l’achat étaient fortes à l’époque.
Trois origines principales
Sur cette large communauté de 600 à 700.000 personnes, «on pense qu’il y a 150.000 Chaozhou aujourd’hui, et plus de la moitié de Wenzhou, soit 350.000 au moins, explique Donation Schramm, spécialiste de la communauté chinoise en France. Il doit y avoir au moins 10 à 15.000 Dongbei, presque tous dans la région francilienne, plusieurs milliers d’étudiants de toute la Chine et plusieurs milliers de Chinois d’autres origines, regroupés en communautés de 2,3, 4 ou 5.000 personnes». Malgré leur nature hypothétique, ces chiffres rendent compte de l’ampleur de la communauté Wenzhou, la plus grande communauté chinoise de tous les pays d’Europe.
Wenzhou: une immigration économique très soudée
Les Wenzhou, principale communauté chinoise de France, sont nés en Chine. Ils tiennent leur nom de la région de Wenzhou au sud de la Chine, dont ils sont originaires. Celle-ci comptant Qingtian et Wenzhou, «petit» port de 8 millions d’habitants, à 400 km en dessous de Shanghai, on peut également les appeler Wenzhou-Qingtian.
Les Wenzhou sont arrivés en France les premiers, il y a plus d’un siècle. Le premier émigré chinois dont on connaît l’histoire est arrivé en 1888 de Qingtian. C’était un colporteur qui vendait de la pierre stéatite, répondant ainsi au goût français pour les «chinoiseries» comme quelques centaines d’autres colporteurs après lui. L’immigration s’intensifie lors de la Première Guerre mondiale, pendant laquelle l’armée française recruta plus de 100.000 travailleurs chinois afin de participer à la Grande Guerre. Au lendemain du conflit, environ 3.000 d’entre eux –pour la plupart originaires de Wenzhou– choisirent de rester à Paris, et s’installèrent dans un quartier de la gare de Lyon, l’îlot Chalon, qui fut pendant 50 ans le premier quartier chinois de Paris, avant d’être rasé dans les années 1970. Ils se sont ensuite installés dans le quartier des Arts et Métiers (rue du Temple, rue du Maire) où ils se sont spécialisés dans la maroquinerie et la confection, puis à Belleville, où ils représentent 85%, voire 90% de la communauté chinoise.
La communauté Wenzhou est très soudée par une véritable chaîne migratoire ancienne, organisée, et constamment renouvellée, les «nouveaux» rejoignant des familles ou des proches souvent mariés avec des enfants et déjà «établis» économiquement en France. Ils viennent d’une région très pauvre, rurale, ont un niveau d’études assez bas: c’est pour gagner de l’argent et offrir un avenir à leurs enfants qu’ils sont venus en France. Un objectif atteint pour une grande majorité d’entre eux grâce à ce réseau familial et cette solidarité particulièrement forte. Suffisamment nombreux pour vivre en cercle fermé, ils ont évolué avec succès dans le cadre d’une économie «ethnique». Si le secteur d’activité de la première génération tourne autour du commerce, des services, de l’artisanat, de la confection, restauration, maroquinerie) leurs enfants travaillent aujourd’hui dans tous les secteurs d’activités français.Chaozhou: réfugiés politiques des années 1970
Les Chaozhou –du nom d’une ville côtière du Sud-Est de la Chine– connus aussi sous le nom de Teochiu ou Teochew, sont des Chinois de la diaspora. Ils ont quitté leur pays d’origine il y a plus de quatre siècles pour s’établir dans toute l’Asie du Sud-Est. Notamment dans trois pays de l’ex-Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge). Dans les années 1970, ils se réfugient en France et obtiennent le statut de réfugiés et souvent la nationalité française. Les premiers Chaozhou arrivent en France en 1970, les derniers en 1985-1987. Certains d’entre eux sont des «boat people», même si aucun Chinois ne s’appellera ainsi. Notamment parce que cela les renvoie à une histoire très dure, que souvent «les parents n’ont jamais évoqué à leurs enfants».
Avant d’immigrer en France, les Chaozhou étaient urbains, lettrés, d’un certain niveau social et culturel, et comme habitants des colonies françaises, souvent francophones et plutôt francisés. Leur intégration en France est alors très rapide. Leurs diplômes n’étant pas reconnus, ils se tournent vers le commerce, notamment dans le [URL= »http://ce%20d%c3%a9calage%20s%e2%80%99explique%20aussi%20bien%20par%20le%20nombre%20de%20sans-papiers%20que%20par%20tous%20ceux%20qui%20sont%20naturalis%c3%a9s%20fran%c3%a7ais,%20car%20de%202e,%203e%20ou%204e%20g%c3%a9n%c3%a9ration./ »]triangle de Choisy[/URL] formé par l’avenue de Choisy, l’avenue d’Ivry et le boulevard Masséna.
C’est au moment de l’installation des Chaozhou dans le XIIIe arrondissement que les Parisiens prennent vraiment conscience de leur présence. Comme le XIIIe devient peu à peu trop petit pour les accueillir, ils s’installent progressivement à Belleville à partir de la fin des années 1970. Aujourd’hui, si leur présence reste visible dans le XIIIe arrondissement à cause des commerces, peu de Chaozhou y habitent encore. Ils ont également quitté Belleville. Beaucoup résident en banlieue, notamment à Marne-la-Vallée. Très intégrés à la société française, ils travaillent dans tous les secteurs de la société. Leurs habitudes culturelles, alimentaires sont très distinctes des autres communautés, leur attachement à la France et aux lois plus fort.Dongbei: une immigration isolée et précaire
Depuis un peu plus d’une dizaine d’année, la France voit arriver une nouvelle population d’immigrés en provenance de plusieurs provinces du nord et nord-est de la Chine, collectivement appelés Dongbei. C’est par origine géographique que l’on rassemble les Dongbei, il ne s’agit pas d’une communauté au sens propre du terme. Il n’existe aucune solidarité spécifique entre eux.
Contrairement à leurs compatriotes Wenzhou, les Dongbei sont urbains, mieux éduqués, en majorité des femmes (70%), d’âge mûr (la quarantaine), anciens petits cadres appartenant à une classe moyenne en Chine. Face aux Wenzhou dont le niveau moyen de scolarité tourne autour du primaire ou secondaire, beaucoup de Dongbei affichent un niveau d’études supérieur à la moyenne nationale avec des diplômes de lycée ou d’université. Dans les années 1990, les grandes entreprises d’état (textile, sidérurgie, métallurgie…) ont fermé ou licencié massivement.
Provenant de régions sans tradition migratoire vers l’Europe, les Dongbei, migrants pionniers, sont venus «à l’aventure» sans connaître quiconque en France. Inspirés par la réussite des Wenzhou, aspirant à une meilleure réussite car urbains et plus lettrés, ils se retrouvent en position de faiblesse face à la solide chaîne migratoire des Wenzhou. Une grande majorité vit dans la précarité. Ce n’est que très récemment que certains Dongbei ont pu ouvrir des magasins.
Ces femmes isolées, souvent divorcées en Chine, ont quitté leur pays et tout laissé derrière elles, parfois y compris leur enfant. Sont alors véhiculés tous les clichés courants de mauvaise vie et de petite moralité des femmes seules ou divorcées. Une grande majorité des prostitués chinoises sont des Dongbei. Les Wenzhou jugent d’un très mauvais œil leurs compatriotes.Différents… et divisés
Les différences culturelles ont créé une vraie rupture entre les communautés, chacune ayant son propre dialecte, sa propre histoire. Il n’existe pas entre elles de réelle solidarité; les Chaozhou, Wenzhou et Dongbei se mélangent peu. Les mariages «mixtes» demeurent l’exception, infirmant totalement l’idée d’une communauté chinoise homogène et soudée.
Les Chaozhou, surtout, vivent coupés des Chinois de Chine, qu’ils méprisent, les considérant parfois comme des «campagnards». En témoigne par exemple l’existence à Belleville de deux associations de commercants, l’une pour les Chaozhou, et l’autre pour les Chinois de Chine. L’absence des premiers à la manifestation organisée par les seconds le montre aussi.
Cet isolement des Chaozhou s’explique également par leur intégration à la société française, en décalage avec celle plus lente des Wenzhou et Dongbei, qui ne parlaient pas français quand ils sont arrivés il y a 10, 20, 30 ans. La première génération ne le parle pas beaucoup plus aujourd’hui. La France, qui était un refuge choisi et définitif pour les Chaozhou est une destination plus provisoire pour les Wenzhou et Dongbei qui arrivent aujourd’hui, tout franchissement de la frontière vers un pays voisin étant envisageable.
Cela dit, si l’appartenance communautaire des nouvelles générations reste fort, leurs modes de vie et les secteurs d’activité ont bien sûr beaucoup évolué, les enfants Wenzhou et Dongbei nés en France –qui portent des prénoms français– servant d’intermédiaires à leur aînés grâce au français qu’ils apprennent à l’école, et s’intégrant plus tard dans des quartiers et des secteurs économiques «hors de la communauté».Annabelle Laurent
Bonsoir TLM,
Je ne sais pas ce que vaut cet article du Monde, car il ne parle pas des Cantonais qui sont aussi très nombreux.
J’en ai rencontré et pu parler avec eux, car je sais baraguiner en cantonais.
Dông Phong
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