› Discussions générales sur le Vietnam › Le Vietnam, son passé, son histoire › Legendes vietnamiennes
- Ce sujet est vide.
-
AuteurMessages
-
-
29 novembre 2005 à 1h33 #334
Salut mon petit Pou,
Salut a tous,J’espere que ces legendes vous font plaisir. Pou, comment les trouves-tu?
La légende de la Carpe qui se transforme en Dragon
Chaque année la saison des pluies, l’Empereur de Jade ordonnait aux dragons de faire jaillir de l’eau sur la terre pour permettre aux paysans de planter du riz. Comme les dragons n’étaient pas nombreux, ils ne pouvaient bien accomplir leur devoir. C’est ainsi que les Mille êtres durent plusieurs fois supporter des sécheresses de plusieurs années. L’Empereur de Jade décida alors organiser un concours entre tous les animaux, et particulièrement entre les poissons et les crevettes, pour qu’ils puissent se transformer en dragons. Chaque animal devait franchir trois échelons de vagues. La tanche réussit à franchir la première vague mais échoua à la seconde. La crevette fut plus talentueuse, elle passa sans encombre les deux premiers effets de la transformation en dragon se firent sentir. Les écailles lui couvrirent le corps, des pinces lui poussèrent sur la tête, mais lors du troisième saut elle échoua et retomba à la renverse si durement qu’elle planta la tête dans le sol, que les entrailles lui remontèrent à la tête et son dos resta courbé à tout jamais. Puis vint le tour de la carpe. Elle prit son élan et franchit d’un seul trait les trois échelons de vagues. Alors elle traversa en vainqueur la Porte de Vu Mon et se transforma en dragon comme promis. Depuis lors toute personne qui a une bonne chance est comparée à cette carpe victorieuse.
-
29 novembre 2005 à 1h34 #14298
L’histoire des moustiques
Il était une fois, un modeste cultivateur qui avait épousé une fille très belle. Tous deux, jeunes et bien portant, semblaient voués à un avenir simple et laborieux mais heureux. Le mari s’occupait de quelques rizières et d’un petit champ pendant que son épouse élevait des vers à soie. Un jour cependant, la mort emporta brutalement la jeune femme. Le mari ne voulut pas se séparer du corps de sa bien-aimée. Il s’embarqua sur un sampan et partit au fil de l’eau. Il rencontra le Génie de la Médecine qui voyageait souvent parmi les hommes pour leur enseigner soins et remèdes et soulager leurs maux. Sur les conseils du génie, le mari sortit le corps du cercueil, se fit une entaille au bout du doigt et laissa tomber trois gouttes de son sang sur le c½ur de sa femme. Miracle ! Celle-ci ouvrit les yeux et se releva lentement, comme si elle se réveillait d’un profond sommeil. Ses forces revinrent vite. Le génie dit à la femme : « N’oubliez pas votre devoir ! Pensez au dévouement de votre mari. Désormais soyez tous deux heureux ». Pendant le voyage de retour le mari rama jour et nuit, pressé de regagner son foyer. Un soir, il descendit dans un port pour acheter des provisions. Pendant son absence, une grande jonque vint se ranger près de son sampan. Elle était conduite par un riche commerçant qui fut frappé par la beauté de la jeune femme. Il l’invita à venir prendre le thé mais dès qu’elle fut à bord de la jonque le commerçant fit lever les voiles et mit le cap vers le large. Le mari courut les mers et les terres et ce n’est qu’au bout de plusieurs mois qu’il retrouva enfin celle qui était tout pour lui. Malheureusement celle-ci se plaisait dans le luxe et sans détour refusa de le suivre. D’abord déçu il fut rapidement guéri de son amour et ne la regretta plus. Mais il lui dit :
« Vous êtes libre. Seulement je vous demande de me rendre les trois gouttes de sang que je vous ai données vous permettant de revenir à la vie. Je ne veux pas que vous gardiez en vous la moindre parcelle de moi-même ». Heureuse d ‘en être quitte à si bon compte, la femme s’empressa de prendre un couteau et de se couper le bout du doigt. Mais à peine le sang avait-il commencé à couler qu’elle pâlit affreusement et s’affaissa sur le sol. On se précipita vers elle, mais il était trop tard, elle était morte. Femme légère et frivole, elle ne pouvait se résoudre à quitter ainsi ce monde. Alors elle y revient, mais sous la forme d’un petit insecte qui depuis lors passe son temps à chercher son mari pour lui demander les trois gouttes de sang qui la feront revenir à la vie humaine, tout en bourdonnant ses regrets et ses repentirs. Ceci s’est passé il y a bien longtemps ; la femme infidèle n’a toujours pas retrouvé celui qui l’aima tant. Ce n’est que bien plus tard que cet insecte fut appelé moustique et voici pourquoi seules les moustiques femelles viennent nous piquer, dans l’espoir de pouvoir revenir parmi le monde des humains. -
29 novembre 2005 à 1h35 #14299
L’histoire du buffle
Lors de la création du monde, l’homme était carnivore. De peur que le peuple ne prit l’habitude de tuer les animaux, et finisse par devenir mauvais, l’Empereur de Jade décida un jour de lui fournir du riz. Un génie- mandarin de la cour royale fut envoyé sur terre avec un boisseau de graines de riz et cinq sacs d’herbe ; il avait comme consigne de semer d’abord le riz, l’herbe ensuite. Arrivé très fatigué, ici-bas, le génie oublia les directives de l’Empereur et sema l’herbe en premier lieu. L’herbe poussa si vite, qu’en fort peu de temps, elle recouvrit la terre entière, ne laissant aucune place pour le riz. Mécontent de son envoyé distrait, l’Empereur de Jade, l’exila définitivement dans le bas monde, non sans l’avoir préalablement transformé en buffle. Depuis, ce génie- buffle doit, en guise de punition, manger toute l’herbe qui se trouve à la surface de la terre. Tant qu’il n’aura pas rempli sa tâche, il ne pourra se libérer de cette corvée, ni reprendre sa forme initiale. Malheureusement pour lui, l’herbe a toujours poussé, si rapidement qu’il n’a jamais pu arriver au bout de sa peine. On dit que les buffles d’aujourd’hui sont les descendants de ce génie inattentif ; malgré leur ténacité, n’ont pas encore réussi à se dégager de la divine sanction.
-
29 novembre 2005 à 1h36 #14300
L’histoire de la chique de bétel
Il était une fois deux frères qui se ressemblaient à tel point que, bien qu’ils ne fussent point jumeaux, même les membres de leur famille se trompaient parfois. Le seul point sur lequel ils différaient était la gaîté, l’un était gai, l’autre sérieux. Les deux frères étaient élevés lorsque leur père mourut très peu de temps après leur mère. Fortement liés l’un à l’autre Tân, l’aîné, et Lang, le cadet, ne se séparaient jamais. Un jour, Tan épousa la fille d’un moine. Les relations entre les deux frères ne furent plus comme avant. L’aîné s’occupait toujours de son frère, mais plus de la même façon, et ils trouvaient moins de temps à passer ensemble. Lang comprenait que Tân soit amoureux de sa jeune épouse mais il en ressentait quand même de la tristesse. Un soir, alors que les deux frères avaient travaillé aux champs toute une longue journée, Lang rentra à la maison plus tôt que son frère ainé. A peine avait-il franchi le seuil de la maison que l’épouse de Tan se précipita vers lui et l’enlaça. Le cadet poussa un cri de stupeur qui fit comprendre à la jeune femme sa méprise. Plus tard, Tân rentra des champs et les trouva tout honteux. Les relations entre les frères ne s’améliorèrent pas et le cadet se rendit compte que Tân était jaloux de lui. Dès lors, il fut de plus en plus maussade jusqu’au jour où, plein de dépit, Lang décida de quitter la maison de son frère. Il marcha longtemps. Après plusieurs jours il atteignit les rives d’un grand fleuve dont les flots, rapides, le dissuadèrent de tenter de traverser. Il longea alors la rive puis s’assit au bord de l’eau. La tête entre les mains il se mit à pleurer. Au lever du jour, son âme l’avait quitté et son corps n’était plus qu’une grosse pierre au bord du fleuve. Pris de remords en comprenant que Lang était parti à cause de son comportement envers lui, Tân partit à la recherche de son frère. Il marcha plusieurs jours avant d’arriver auprès d’un grand fleuve qu’il ne pouvait franchir. Il s’arrêta et s’assit sur une grosse pierre. A l’aube, lorsque parut le soleil, il s’aperçut que la pierre était son frère pétrifié. Les regrets et remords l’envahirent et il se releva en pleurs. Au matin, à côté de la pierre, se dressait un arbre, droit vers le ciel. La femme de Tân se mit en chemin. Elle suivait un sentier qui la mena après plusieurs jours sur les bords d’un grand fleuve. Elle arriva au pied d’un arbre près d’une pierre. Elle s’appuya contre le tronc et se mit à pleurer. Au matin, à la place de la jeune femme une plante grimpante enlaçait le tronc de l’arbre. Un jour le roi Hùng vint à passer dans la région. Impressionné par cette histoire de trois jeunes, le roi décida alors, que le fruit de l’arbre et les feuilles de la plante grimpante seraient mâchés ensemble, avec un peu de la pierre. De ce doux mélange, émanait une agréable sensation d’ivresse et de chaleur; les lèvres devenaient rouge- la couleur du bonheur- et le visage rosissait. Sûr de lui, le roi affirma : « Ce sont eux. Voyez le miracle ! N’y eut-il jamais un amour aussi intense ? un amour aussi plein de rouge ! ». La culture de ces plantes fut répandue sur ordre royal ; un décret du roi Hùng obligea les jeunes garçons à fournir pour leur mariage, des feuilles de bétel (la plante grimpante), des noix d’arec (fruit de l’arbre extraordinaire) et de la chaux (comme la grosse pierre), qui devaient être mâchés ensemble en souvenir de ce bel amour entre Tân et la fille du moine Luu, d’une part et d’autre part, de cette entente entre Lang et son aîné. C’est depuis ce jour que les Vietnamiens et Vietnamiennes, ont pris la coutume de chiquer le bétel; si cette habitude est en voie de disparition, il est encore très important, ne serait-ce que symboliquement, que le fiancé apporte ces trois éléments le jour des noces.
-
29 novembre 2005 à 1h37 #14301
L’ histoire de la déesse protectrice des enfants
Thi Kinh était une femme très belle et très sage. Un après-midi, elle travaillait à sa couture en regardant son mari qui faisait la sieste. Elle vit sur son menton un poil de barbe qui poussait à rebours et a eu l’idée de l’enlever. Prenant un couteau bien tranchant, elle approcha du visage endormi. Soudain réveillé, le mari eut peur ; il s’agita et se blessa légèrement. Il se mit à crier en accusant sa femme de vouloir attenter à ses jours. D’abord surprise, puis attristée devant son mari en fureur et les voisins hostiles, la pauvre Thi Kinh ne savait que dire. Dans sa faiblesse et dans sa douceur, elle gardait le silence. On prit sa résignation pour un aveu et son mari la chassa. Personne n’avait pitié d’elle. Ses anciens amis se détournaient à son approche, les femmes qui ne lui pardonnaient pas sa beauté, l’insultaient à l’envie. Sa propre famille la renia. Abandonnée de tous, méprisée, Thi Kinh choisit la voie de l’oubli et du renoncement. Après avoir revêtu des habits d’homme, elle se rendit dans une pagode pour demander à entrer dans la communauté des bonzes. Mais malheureusement parmi les fidèles, une jeune fille tomba amoureuse de Thi Kinh. Elle cherchait vainement à attirer son attention. Thi Kinh l’arrêta en la priant de respecter ses v½ux. Par dépit, la fille folle se donna à un homme qui la courtisait. Elle devint mère. Elle mis son enfant dans un panier et le déposa à la pagode avec une lettre accusant Thi Kinh d’en être le père. Thi Kinh fut chassée de la communauté. Un moment, la pauvre femme tenta de mettre fin à ses jours mais elle eut pitié de l’enfant abandonné et se résigna à son sort. Elle mendiait pour nourrir l’enfant ; c’est ainsi qu’elle vécut pendant des années, errant par les routes, l’enfant dans ses bras et son bol à la main. Enfin épuisée, elle se traîna jusqu’à la pagode et elle frappa une dernière fois à la porte de Bouddha. En quelques mots, Thi Kinh raconta au Supérieur ses malheurs, demandant qu’aucun tort ne fut fait à tous ceux qui en avaient été cause. Elle pria qu’on lui pardonne son déguisement, et elle confessa qu’elle était encore trop attachée à la terre et même au temps où elle se trouvait heureuse avec son mari. Puis elle mourut. L’empereur de Chine apprit cette histoire; frappé d’admiration pour sa pureté et son abnégation, il a élevé Thi Kinh au rang de divinités avec le titre de Quan Am « la miséricordieuse protectrice des enfants ». Son culte est très répandu au Vietnam et dans tout Extrême-orient.
-
29 novembre 2005 à 1h39 #14303
sur http://perso.limsi.fr/dang/webvn/france.php
il y a les plus belles légendes vietnamiennes -
29 novembre 2005 à 1h49 #14305
L’île aux pastèques
Sous le règne de Hùng Vương 18, roi de Văn Lang au 3è siècle avant J.C., An Tiêm, un des meilleurs sujets du roi, à cause des calomnies, a été condamné à s’exiler sur une île déserte avec sa femme et son fils. Devant l’hostilité de la nature, tout le monde a pleuré sauf lui car il a été convaincu que selon un proverbe du Viêt-Nam, l’eau du ruisseau rejoint la mer mais finit toujours par retourner à la source.
Il commençait à tâtonner l’environnement et à trouver tout ce qu’il fallait pour survivre: de l’eau, des fruits etc… Il arrivait même avec ses mains à fabriquer lui-même une arbalète pour chasser les oiseaux. Un beau matin, en abattant un oiseau, il découvrit que celui-ci était en train de manger un certain fruit dont il ne restait plus des graines, ce qui lui donnait l’idée de les semer. Grâce à l’arrosage et aux soins apportés par sa femme et son enfant, les fruits commençaient à grossir et à prendre une certaine rondeur. An Tiêm les a nommés « dưa hấu » en souvenir du nom de son fils « Hấu ».
Plusieurs lunes ont passé depuis leur départ. Cela commençait à provoquer en lui une étrange nostalgie. C’est pour cette raison qu’il décida d’envoyer à ses amis un message en gravant son nom ainsi que celui de sa famille sur l’écorce des pastèques et en jetant ces fruits à la mer. Ceux-ci ont été repêchés par les pêcheurs qui les trouvaient non seulement posséder un goût exquis mais porter aussi des inscriptions de la famille An Tiêm. Ils n’hésitèrent à en offrir quelques unes au roi. Celui-ci, rongé par le remords et par la fidélité de la famille d’An Tiêm, décida de gracier An Tiêm et sa famille.
Quant à l’île, elle n’était plus une terre d’exil. Les gens pouvaient s’y installer. Leur labeur faisait pousser les fruits autres que « dưa hấu ».
-
29 novembre 2005 à 20h07 #14329
Merci Minh pour ces belles légendes
-
29 novembre 2005 à 23h14 #14335
Je suis repartie quelques moments à l’époque de mon enfance. élevée dans une famille de culture française, j’ai été bercée par les légendes françaises. comme j’aurais aimé avoir pu entendre ces histoires ! merci Minh pour m’avoir rendu un peu de ce temps perdu.
-
30 novembre 2005 à 3h45 #14338
Mythe des Táo Quân
Le mythe des Táo Quân repose sur la tragique histoire d’un bûcheron et de sa femme. Ce couple modeste vivait heureux jusqu’à ce que découvrant qu’il ne pouvait pas avoir d’enfants, l’infortuné mari se mit à boire et à maltraiter sa femme. Celle-ci ne pouvant en supporter davantage le quitta et épousa un chasseur d’un village voisin. Mais un jour, fou de solitude et plein de remords, le bûcheron décida de rendre visite à sa femme pour lui présenter ses excuses.
Sur ces entrefaites, le chasseur rentra chez lui. Afin d’éviter tout malentendu, la jeune femme cacha son premier mari dans une étable coiffée par un toit de chaume, située près de la cuisine où le chasseur était en train de fumer son gibier. Par malheur, une braise s’échappa du foyer et mit le feu à l’étable.
Affolée ,la jeune femme s’élança vers l’étable en flammes pour sauver son ex-époux. Le chasseur la suivit pour lui porter secours et tous trois périrent dans le brasier.
L’empereur de Jade, du haut de son trône céleste, profondément touché par ce triste sort, divinisa les trois malheureux et les chargea de veiller au bien-être des hommes à depuis la position avantageuse de la cuisine. C’est ainsi qu’ils sont dès lors les dieux du Foyer.
Pendant la semaine où les dieux sont au ciel, les Vietnamiens craignent que leur maison soit sans protection. Afin de prévenir toute incursion des mauvais esprits dans la maison, ils érigent devant chez eux un cây nêu, haute perche de bambou à laquelle sont suspendues des plaques d’argile sonore ou khanh. Au sommet de cette perche, flotte un morceau de tissu jaune.
-
30 novembre 2005 à 3h46 #14339
Le Génie du Vent et et le Génie de la foudre
Parmi toutes les divinités, impossible de trouver meilleure paire d’amis que le Génie de la Foudre, Set, et le Génie des Vents, Gio. Rien de plus normal, après tout, car a-t-on déjà vu un bel orage sans un bon vent bien fort ? Les deux génies étaient connus partout comme de joyeux lurons, qui adoraient jouer toutes sortes de farces aux humains.
Le Génie de Vents était le seul dieu du royaume céleste à posséder son propre palais. Au début, il vivait en compagnie de d’autres divinités dans la demeure de l’Empereur du Ciel. Mais il se montrait tellement insupportable que les autres, très vite, se lassèrent de ses mauvais tours.
» Ecoute, Gio « , lui dit un jour l’Empereur du Ciel, » faut-il vraiment que tu souffles sans cesse ? Chacun se plaint ici d’un courant d’air perpétuel. «
Gio haussa les épaules et laissa entendre qu’il n’y pouvait rien, mais ses yeux pétillaient d’une joie maligne. L’Empereur continua sa réprimande : » Toutes les déesses rechignent : il paraît que tu les décoiffes et que tu arraches les rideaux. Il semblerait même que tu aies décroché à dessein les rubans qu’elles avaient mis à sécher sur un corde. «
Quand Gio se rendit compte que le souverain était sérieux, il promit de faire un effort. Mais ses bonnes résolutions ne durèrent pas longtemps. Un jour qu’il était invité à un repas de noce au palais et qu’il avait bu de bon vin qu’il ne pouvait en supporter, il éternua si fort que la table s’envola avec les mets et les boissons célestes. C’en fut trop pour l’Empereur du Ciel lui même, qui le chassa de sa demeure.
Gio se construisit donc son propre palais. Puis, comme il se sentait seul dans sa grande maison, il se maria. Peu après, sa femme lui donna un fils qui lui ressemblait trait pour trait : c’était un enfant aussi turbulent et aussi insupportable que son père. Sa mère ne parvenait à en venir à bout ; quand à Gio, il était toujours parti par monts et par vaux. Un jour où ses parent étaient absents de la maison, le petit garçon eu l’idée de jouer avec l’éventail de son père.
Cet éventail magique recelait en lui la force de tous les vents réunis : si on l’agitait très légèrement, un brise légère se mettait à souffler ; mais si l’agitait plus fort, c’était une tempête qui se déchaînait !
Le petit garnement secoua l’éventail de toutes ses forces et déclencha un terrible typhon qui courba les arbres comme des fétus de paille, détruisit les maisons, arracha les toits, enflamma les champs et saccagea les récoltes.
Gio, qui contemplait la terre du haut du ciel, fut saisi d’effroi quand il vit cet épouvantable gâchis. Il devina tout de suite qui en était la cause et rentra chez lui à vive allure. » Qui t’a permis de jouer avec mon éventail ? » hurla-t-il. » Regarde un peu les désastres que tu as provoqués ! » Et il infligea une bonne correction à son fils. Mais dès qu’il eut à nouveau quitté la maison, le garnement recommença à jouer avec l’éventail. Cette fois-ci, le typhon provoqua des inondations gigantesques dans lesquels les hommes moururent par milliers.
Quand l’Empereur du Ciel apprit l’affaire, il entra dans une terrible colère. Il appela Gio et l’informa de sa décision : » ton écervelé de fils doit payer pour ce qu’il a fait. C’est pourquoi je vais le changer en buffle afin qu’il se mette au service des homme et répare les dommages qu’il leur a infligés « .
Comme il n’y avait rien à faire contre la volonté du plus puissant des dieux, Gio reprit tristement le chemin de son palais. Depuis ce temps-là, il ne lâche plus son éventail magique. Mais quand, parfois, il repense à son fils et au sort cruel qui lui a été infligé, il se change alors en un ouragan furieux et souffle sur la terre avec une violence dévastatrice. Par bonheur, ses accès de rage ne durent jamais très longtemps : il se souvient très vite que son fils bien-aimé devra effacer par son travail les ravages du typhon, et il hâte de ranger son éventail.
Set, Génie de la foudre et inséparable acolyte de Gio, avait pour tâche de veiller au respect des lois divines par les hommes, et de punir avec sévérité les contrevenants. Dès que quelqu’un transgressait les ordonnances célestes, c’était un véritable calamité : Set empoignait son gigantesque marteau de feu et descendait en tombe quiconque se trouvait sur son chemin, même les innocents. Mais comme la balance du Maître du Ciel pèse très justement les bonnes et les mauvais actions, Le Génie de la foudre dut, lui aussi, payer pour ses fautes. Le souverain céleste ordonna à Set d’envoyer son fils Giong sur la terre, afin qu’il sauve le Viêt-Nam lors des heures difficiles. Mais il s’agit là d’une histoire… -
11 décembre 2005 à 11h21 #14744
bonjour, je ne trouve plus le mythe fondateur des kinhs dans les légendes mythe pour lequel j’ai écrit un message rectifiant certaines données que je voudrais completer merci de me guider mai
-
11 décembre 2005 à 19h04 #14752
Bonsoir Mai,
Quote:bonjour, je ne trouve plus le mythe fondateur des kinhs dans les légendes mythe pour lequel j’ai écrit un message rectifiant certaines données que je voudrais completer merci de me guider maiJe pense que c’est ici :
http://forumvietnam.free.fr/index.php?topic=151.0 -
4 février 2006 à 10h49 #16699
Je n’arrive plus à trouver le lien qui est sur ce site vers des contes VN
Merci d’avance à la personne qui pourra me donner ce lien. -
4 février 2006 à 11h32 #16702
cleoli
Quote:Je n’arrive plus à trouver le lien qui est sur ce site vers des contes VNVoir ici :
http://perso.limsi.fr/dang/webvn/contes.htmSource : M. Dang de limsi
Pour ceux qui s’intéressent aux contes du Viêt-Nam, il est préférable de procurer le livre intitulé Contes du Viêt-Nam de Mr Nguyễn Xuân-Hùng édité par Flammarion dans la collection « Castor Poche » ou le livre Légendes des terres sereines de Mr Phạm Duy Khiêm édité par Picquier Poche ou Contes vietnamiens de Honzak F., Mullerova chez Grund -
4 février 2006 à 18h02 #16708
Merci Anh Minh
-
5 février 2006 à 20h57 #16733
merci pour l’info Anh Minh
-
9 février 2006 à 18h43 #16995
:panda: parfois, les enfants du centre où je travaille me demande de leur lire une histoire… je pense que je vais acheter ce bouquin… pour vivre avec eux, de biens belles légendes…
Amicalement… Valye :panda:
:thanks:pour les infos…
-
9 septembre 2006 à 22h26 #25560
An khe tra vang Le carambolier
Il était une fois deux frères qui se partagèrent un héritage, à la mort de leurs parents. L’aîné, cupide et avare, s’empara de tous les biens et laissa à son cadet et à sa femme seulement une paillote délabrée et un carambolier aux fruits juteux mais rabougris. Mais ces deux époux cadets ne s’en plaignaient guère et se contentaient de ce maigre avoir. Ils prenaient soin de leur carambolier et l’arrosaient sans cesse de manière que l’arbre reprit vigueur et porta une quantité de fruits. Quand les caramboles commencèrent de mûrir, un corbeau d’une taille extraordinaire venait chaque matin en manger. Il était impossible pour ce couple de l’en chasser quoi qu’il fît.
L’épouse navrée se lamentait: « Malheur à nous. Pauvres que nous sommes, nous comptons beaucoup sur ce que nous rapporte le carambolier et voilà que l’oiseau ravage tout. Nous connaîtrons probablement la faim ». Miracle! Le corbeau entendit les lamentations, se pencha et répliqua d’une voix d’homme: » Des caramboles je mange, de l’or je rends, munissez – vous d’un sac de trois livres et suivez-moi pour en chercher ». Apeurée, la femme se précipita dans la chaumière pour chercher son mari. Ils se concertèrent et décidèrent de coudre le sac suivant la mesure indiquée, dans l’attente d’un éventuel retour de l’oiseau.
Quelques jours plus tard, l’oiseau revînt, mangea tout son saoul de caramboles puis descendit de l’arbre pour inviter l’époux à prendre place sur son dos avec le sac. Puis ils disparurent ensemble à l’horizon. Effrayé, le cadet ferma les yeux. L’oiseau le transporta très loin avant d’atterrir sur une île déserte, remplie de pierres précieuses. Libre d’en prendre autant qu’il pût. Il remplit son sac et le corbeau le ramena chez lui. Depuis ce jour, le couple connut l’opulence, vivait dans des demeures luxueuses. Il venait en aide souvent aux pauvres. A l’occasion de la commération de la mort de ses parents, le couple invita l’aîné à venir chez lui. Plein de mépris pour le cadet, l’aîné chercha prétexte pour se dérober et exigea que le cadet tapîssât le chemin de nattes et dorât le portail si ce dernier voulait le recevoir.
Le cadet respectueux de son aîné, s’exécuta selon le voeu de ce dernier. Celui-ci et son épouse furent surpris devant l’opulence et la richesse du couple cadet. Curieux, l’aîné chercha habilement à pénétrer le mystère. Son cadet, honnête et franc, n’hésita à lui raconter l’histoire du corbeau géant qui l’avait emmené chercher de l’or. Le couple aîné proposa d’échanger sa fortune contre seulement la paillote et le carambolier juteux. Les cadets obtempérèrent. Un jour, le corbeau revint manger des caramboles et fit la même recommandation: un sac de trois livres pour aller chercher de l’or. L’aîné, cupide et curieux, emmena deux gros sacs de six livres chacun et une fois sur place les remplit de l’or. Sur le chemin de retour, plié sous le poids démesuré de ces deux sacs, l’oiseau qui n’en pouvait plus, tangua et l’aîné fut balané dans la mer et s’y noya.
L’aîné fut l’objet de beaucoup de mépris quand on connut l’histoire de son avidité et de sa cupidité. Dieu vient toujours en aide aux bons et punit toujours les méchants.
Source : Nguyen Trong Plein d’autres à découvrir.
-
10 septembre 2006 à 6h58 #25562
Je connaissais ce conte mais ce fut un plaisir de le relir. Merci pour le link.
-
25 octobre 2008 à 22h55 #53610
Oui merci c’est toujours un plaisirs que de lire ces contes et légendes.
-
6 février 2009 à 13h41 #53890
merci pour toutes ces légendes; cela fait toujours un divertissement et un apprentissage en les lisant.
-
8 février 2009 à 19h55 #86103
Sympa ce topic !
J’en découvre des légendes
Y en avait une que je voulais vous demander,on me l’avait raconté mais je l’ai oublié… C’était une légende sur un homme et son épouse… Argh, je m’en rappelle vraiment plus -_- -
21 avril 2010 à 11h19 #99023Lee;76563 wrote:Y en avait une que je voulais vous demander,on me l’avait raconté mais je l’ai oublié… C’était une légende sur un homme et son épouse… Argh, je m’en rappelle vraiment plus -_-
Cela ne me dit rien.
Il y a l’histoire d’un enfant qui grandit gave de riz, et quand il est devenu adulte il est devenu géant, on lui a donne un cheval a sa taille, et a vaincu tous ses ennemis, j’ai oublie les détails.
Il me semblait aussi qu’il y a une légende sur la naissance du Vietnam, ou 50 enfants suivaient un de leurs parents dans l’océan, et les 50 restants restèrent sur Terre…Mais j’ai pas mal appris de nouvelles grâce a ce topic, merci pour vos histoires
-
21 avril 2010 à 12h01 #113786
Merci pour ces légendes, j’ai l’impression de voyager
-
10 août 2011 à 6h13 #140160
c’est cool les legendes et contes car c’est le fondement de la culture,a mon avis.Cela permet de comprendre certaines choses. Au passage personne ne connait un livre français sur les légendes et contes du Vietnam? Un pavé si possible.
-
10 août 2011 à 7h02 #140161
@bidji 136302 wrote:
c’est cool les legendes et contes car c’est le fondement de la culture,a mon avis.Cela permet de comprendre certaines choses. Au passage personne ne connait un livre français sur les légendes et contes du Vietnam? Un pavé si possible.
Bonjour Bidji,
Puisque vous le demandez, je me permets de vous signaler mon livre « Papy, conte-nous ta terre lointaine. Contes et légendes du Vietnam » (Publibook, 2009).
Plus d’information sur : Papy, conte-nous ta terre lointaine – Livre Contes et Légendes de Dông Phong | Publibook
Cordialement.
Dông Phong
-
10 août 2011 à 15h37 #140175Mais aussi :
- Editeur : Flies France
-
EAN : 9782910272692
-
Date : 17/01/2011
ainsi que :L’Hyménée dans le rêve : contes et légendes du Vietnam
Editeur : Sudestasie
- EAN : 9782858810574
- Date : 01/01/1988
*************************Derrière la haie de bambous : contes et légendes du Vietnam
Editeur : Le Lombard
- EAN : 9782803604166
- Date : 01/01/1983
-
12 août 2011 à 13h55 #140242
Merci beaucoup pour les infos, je vais pouvoir faire mon stock pour de bois pour l’hiver.
-
-
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.