Témoignage : un plaisir de riche !

Cette fois-ci, j’ai un peu honte de poster ce témoignage… Quoi, Ben ouvre une discussion « un plaisir de riche » et rien ne l’a foudroyé sur-le-champ ? Mais où va le monde, si on laisse faire de pareille ignominies ?

Et puis, je me suis dit qu’après tout, c’était une expérience comme une autre, qu’il en est sorti des choses pas si négatives…et, qu’après tout, je n’ai gaspillé aucun argent dans cette aventure folle ! (encore une fois…Ben le profiteur…!)

De toutes façons, c’est une cliente qui avait le béguin pour moi qui a tout financé… Et je ne pouvais pas dire non à cette invitation…

Bon, soyons clairs, arrêtons de nous justifier sans arrêt…et commençons !

Comme vous le savez, Vietnam Quilts me faisait rencontrer énormément d’expatriés chaque jour. Comme mon travail concernait aussi la vente, je me devais d’user de mon charme (…on se tait, s’il vous plaît !) auprès de toutes ces femmes qui venaient acheter les produits de l’organisation.

C’est d’ailleurs fou à quel point elles ont besoin de parler, de se confier, tout en flirtant avec les petits jeunes !!! Elles s’ennuient, les malheureuses, pour la plupart… Comme quoi, avoir trop d’argent n’est pas forcément synonyme de bonheur quand le mari ne s’occupe pas suffisamment de son épouse…

Revenons à nos moutons…

Je ne donnerai pas trop de détails sur cette cliente, car après tout, ça n’apporte rien de plus à l’histoire, et qu’il est hors de question (à l’instar des 4 Nguyen) que je divulgue ce genre d’informations personnelles sans autorisation.

Donc, elle avait l’habitude de venir à la boutique, parfois prétextant qu’elle voulait commander quelque chose…parfois voulant simplement discuter… Elle me racontait comment cela se passait chez elle, et je voyais bien qu’elle avait besoin de réconfort…
J’ai donc, de manière totalement assumée, flirté avec elle sur le ton de la rigolade… Ca a bien marché !

Bon, il faut quand même dire qu’on n’avait pas les mêmes centres d’intérêts… Elle a vécu au milieu de l’argent et continue en ce moment même… Mais j’ai fait mon devoir en m’intéressant à ce qu’elle me racontait ! Au final, j’ai quand même appris pas mal de choses au sujet de la vie des expatriés.

Bien plus jeune que la majorité des grosses dondons avec qui je la jouais playboy, elle se sentait en confiance avec moi…
Tant et si bien qu’elle a finit par m’inviter au Duxton Hôtel, un soir, afin d’y dîner en tête-à-tête…

Bon, ce n’est pas mon kif personnel, mais j’ai accepté quand même, ne voulant pas la froisser et ainsi perdre une bonne cliente…

On fonce ! Désolé, pas de photos cette fois-ci ! C’était quand même moyen d’en prendre ici…

J’arrive un peu avant l’heure devant le Duxton (district 1, rue Nguyen Hue) avec ma bécane pourrie…
Le mec du parking me regarde d’un air soupçonneux… Bon, j’ai l’habitude, vu que je n’ai pas l’air très recommandable !!! Je vois clairement qu’il considère que je ne suis pas très représentatif de ce genre d’hôtel… Surtout que je n’ai pas fait d’effort vestimentaire, étant venu en jean (hé, mon Levi’s, quand même !) et en tee-shirt !

Il me demande ce que je fais là ! Carrément ! Bon, je lui explique que je vais au buffet de l’hôtel. Il semble convaincu et me laisse garer Jolly Jumper.
Pour info, il faut quand même payer 10 000 vnd pour avoir le droit de laisser sa bécane ici ! Oui, ça calme !
Par contre, t’es sûr qu’on ne va pas te la voler, ta bécane pourrie : le gars me l’attache avec une chaîne presque aussi grosse que mes cuisses !!!

Je quitte le parking et pénètre ce « club de bourgeois »…

Je ne suis pas très à l’aise, du fait que je ne suis pas un habitué…mais il y a un début à tout, pas vrai ?

Je vois ma chère cliente, déjà arrivée, à l’intérieur. Tout de suite, je constate qu’elle n’est pas à l’aise non plus… Elle semble avoir peur qu’on la reconnaisse « en bonne compagnie », comme si elle était en train de fauter.
Moi, finalement, ça va ! J’ai moins à perdre qu’elle, de toutes façons !

On entre…

Il n’y a pas grand-monde, mais c’est beau ! Au centre : des victuailles en libre-service, à volonté ! Il y a de tout : des salades, des légumes, des viandes, des fruits de mer, des glaces, des fromages, du pain, des sushis, des fruits… Tout est mélangé !

Hé hé hé…et c’est gratuit !

Nous prenons notre table. Une hôtesse vietnamienne arrive et nous demande ce que nous voulons dans un bon anglais (ça change, croyez-moi ! comme quoi, il suffit d’aller dans des endroits huppés pour entendre des vietnamiens parler correctement la langue de Shakespeare !). Ma cliente commande un jus de fruits, et moi, je demande en vietnamien à boire un sinh tô dau.
Remarque : j’avais beau parler vietnamien avec elle (et si je n’étais pas terrible, elle me comprenait bien quand même…), elle m’a presque exclusivement adressé la parole en anglais ! Sûrement la consigne du boss…

A l’attaque ! Ma cliente est presque plus rapide que moi (faut dire qu’elle est très excentrique ! et folle sur les bords…) : elle se rue sur une assiette et fait le tour du buffet sans m’attendre. On dirait presque qu’elle m’évite ! (elle doit se sentir honteuse, la pauvre…).
Moi, je me sens de plus en plus à mon aise. Et quand je vois ce qu’il y a de proposé, je me sens tout de suite mieux !

Bon, ok, c’est de la bouffe occidentale… Mais, au bout d’un moment, on en a un peu marre de manger vietnamien… Les bols de pho à 10 000 vnd et les plats de riz à 15 000 vnd, ça lasse… Ici, il y avait un choix monstre (tout comme les prix, sûrement !). Bref, j’ai été séduit…

On se sent tellement léger quand on sait qu’on peut s’empiffrer sans avoir à régler de note !

Nous faisons un bon repas, après plusieurs aller-retours au buffet, le tout agrémenté d’une conversation encore plus agréable que d’habitude, sur des sujets plus légers que l’argent et le boulot…
Bon, et puis c’est cool, ça me fait bosser mon anglais…

Arrive le moment fatidique (mais non, on n’en n’est pas encore à quand je la raccompagne en bas de chez elle, et qu’il faut savoir si elle embrasse le premier soir ou non ! vous ne suivez pas, ma parole !)…de l’addition…
Bon, je ne paye pas, mais j’ai pitié pour elle… En fait, le buffet est un forfait à $30 la personne, les boissons sont en supplément… Voilà donc les tarifs horribles des grands restaurants, dans les hôtels. Cela ne vaut pas les « vrais » restaurants que l’on peut trouver à Hô Chi Minh, mais les prix sont comparables…

Oui, en France, on paie ce prix-là pour un simple repas dans un restaurant de classe moyenne… Mais ici, croyez-moi, $30 pour une bouffe (sans les boissons), c’est cher, très cher !

Elle paie sans broncher…tant mieux pour elle !

On décolle ! Elle appelle son taxi, mais se ravise : elle veut faire un tour en moto avec moi ! Mais quelle folle ! Elle n’a pas peur !

Elle m’avoue qu’elle ne l’a encore jamais fait (mais bien sûr, petite…je te crois !).

Ok, accroche ta ceinture (enfin, c’est une expression…), on va faire un tour !

J’enfourche Jolly Jumper, et je laisse monter la princesse en croupe… Je roule, sans savoir où aller…
Je fais un peu l’imbécile avec la moto, pour lui filer des frissons… (qu’est-ce que ça hurle, une femme qui a peur !!!) et je lui présente Hô Chi Minh by night !

Je réfléchis un peu, et je me dis que ce ne serait pas mal de la faire venir au Bud’s (au croisement des rues Nam Ky Khoi Nghia et Vo Van Tan) pour manger une glace.

Ce que je fais…

Le bud’s, c’est tip top pour les desserts, qui sont vraiment bons ! Accessoirement, on peut y manger aussi, mais je trouve que c’est cher et pas si terrible que ça… En revanche, leurs glaces sont vraiment excellentes ! Ma cliente ne connaissait pas, elle a été emballée !!!

Toutes les meilleures choses ont une fin… Après une dernière chevauchée sur ma monture (je parle, bien sûr, de ma moto…), je me gare dans un parc où j’appelle un taxi pour elle…
Elle ne semble pas pressée de rentrer… Traîne et discute encore en rigolant avec moi…

Je lui fait un bisou quand même, et je la mets dans son taxi…
Quelle folle ! Mais sympa !!!

Je rentre chez moi épuisé, comme d’habitude…

Vivre comme un riche, c’est pas si évident que cela !!!