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25 avril 2007 à 12h34 #1952
Bonjour,
J’ai découvert un article concernant la compassion transcendée, comme l’article est long , je vous propose une petite partie, si le sujet vous intéresse, vous pouvez aller sur le site mentionné:http://chimviet.free.fr/vanhoc/chung/qttf050a.htm
LA COMPASSION TRANSCENDEE
l ‘ » Oraison pour le rachat des âmes abandonnées «
attribuée à Nguyên Du
Van Chieu HonLes Viêtnamiens côtoient quotidiennement le monde des morts. Ce monde des ténèbres est conçu comme ayant les mêmes besoins que celui des vivants, mais il revêt cependant un aspect plus terrifiant puisque les punitions selon la loi du karma y sont d’une incommensurable durée. Le culte des morts, dont fait partie le culte des ancêtres et dans une certaine mesure celui des génies, a donc pour but non seulement de pouvoir aux besoinns des disparus, mais aussi d’obtenir le rachat de leur peine.
Une fête du calendrier traditionnel sino-vietnamien, celle du 15e jour du 7e mois du calendrier lunaire, correspondant à la fête de la mi-année des taoïstes (têt Trung Nguyên), illustre la complexité de la perception que les Viêtnamiens se font de l’au-delà*****(1).
Ce 15e jour du 7e mois est en effet le jour de la célébration du Vu lan bao hieu (ullumbana)*****(2)des bouddhistes. Ce jour marque la fin de la retraite de perfectionnement des bonzes durant les trois mois pluvieux de l’été (varsavana: an cu kiêt ha). Les moines en ressortent purifiés et plus riches dans leur connaissance de la Loi bouddhique*****(3). Les prières que, regroupés en grand nombre, ils psalmodient en ce jour sont alors particulièrement efficaces. De même, les offrandes qui leur sont faites à cette occasion ont-elles des effets amplifiés. Le Vu Lan bao hiêu est cependant plus qu’une simple cérémonie de prières pour le repos des âmes, il est un acte de charité sublimée: non seulement les moines prient pour la remise des peines des péchés, mais ils prennent également ceux-ci en charge. Ainsi le 15e jour du 7e mois est-il » le jour du pardon des âmes » (ngày ràm xa toi vong nhan), cest-à-dire que lon croit quen ce jour les âmes des personnes décédées, plus ou moins lourdement condamnées pour leurs mauvaises actions durant leur vie passée (selon la rétribution des actes ou la loi du karma), peuvent être amnistiées.
Toutefois, sous les conceptions bouddhistes, se manifeste la permanence de conceptions populaires. Autrefois, on croyait aussi quau 15e jour du 7e mois les portes de lenfer souvraient, libérant une cohorte dâmes affamées, nues, en quête de nourriture et d’habits. Les familles offraient alors des repas à leurs ancêtres ainsi que des papiers votifs brûlés au terme dune cérémonie qui pouvait avoir lieu chez les particuliers, aux cimetières*****(4), dans les endroits de passage (relais, ponts) ou à la pagode. Les familles frappées par un deuil récent, invitaient les bonzes chez elles pour faire dire des prières pour la paix de l’âme du défunt. Mais les offrandes pour les ancêtres*****(5) s’accompagnaient toujours d’un plateau déposé à lentrée de la maison pour les âmes errantes. On procédait à ces rites autant par obligation morale, par crainte et par pragmatisme que par charité spontanée envers ces dernières : les vivants sassuraient de cette façon la tranquillité de la part des âmes affamées, car les morts insatisfaits pouvaient devenir menaçants, véritables démons destructeurs. Les vivants permettaient de même que leurs défunts puissent ainsi avoir plus sûrement accès aux offrandes qui leur étaient réservées.
Les offrandes aux âmes affamées consistaient en une simple soupe de riz versée dans des cornets de feuilles de banian (chao la da), quelques fruits (en général des bananes), des gâteaux de riz gluant en forme de pyramides tronquées (oan), du thé, quelques papiers votifs… En ce jour de pardon, les prières étaient plus importantes et plus efficaces que la quantité ou la qualité des offrandes.
Aujourdhui, si beaucoup déléments du rituel ont disparu, les prières pour lamnistie des damnés sont toujours dites – car la croyance à une survivance après la mort se maintient -, le plus souvent à la pagode et, il est vrai, par des assemblées en majeure partie composées de femmes âgées*****(6).
Enfin, le 15e jour du 7e mois était une fête dEtat. Cétait loccasion de promotions de fonctionnaires, de levées de punitions, de relaxations des détenus pour délits légers et dexemptions de travail pour les forçats*****(7). Mais surtout, en ce jour – et comme cela se pratiquait après chaque victoire -, était ordonnées et célébrées des cérémonies pour le repos des âmes des soldats morts au champ de bataille, souvent sans sépulture et parfois privés de culte domestique. Expressions de reconnaissance nationale et culte patriotique, ces cérémonies revêtaient également un caractère dexorcisme: elles permettaient dapaiser ces morts au combat, dans un lieu de violence parmi toutes les violences, morts mutilés dont les souffrances ne sétaient pas éteintes avec le souffle de la vie.
Les pagodes, quant à elles, prenaient le relais pour célébrer, toujours le même jour, un culte à toutes les « âmes délaissées « , en général victimes de mort violente*****(.
« … Mais que dâmes délaissées! Les âmes des mendiants qui sont tombés au bord dun chemin, et dont quelques pelletées de terre ont à peine recouvert le corps; les âmes des jeunes gens, surtout celles des jeunes filles mortes avant le mariage, principalement l’âme de la « Dame Tante paternelle », la vieille fille de la maison morte sans postérité; les enfants mort-nés, les personnes victimes dun accident, dun crime, mortes de mort violente; les guerriers qui tombent sur le champ de bataille, les personnes qui succombent dans une émeute, les noyés, les criminels qu’on décapite, et tant dautres, de millions dautres, qui forment la vaste cohorte des « âmes abandonnées »… « *****(9).
Le caractère particulier de la fête de la mi-année (Trung Nguyên) inspira plus dun homme de lettres vietnamien, qui composèrent pour cette occasion des oraisons évoquant avec plus ou moins de bonheur l’atmosphère à la fois libératrice et empreinte de pitié et de crainte envers cette multitude de damnés.
…………..
Cordialement GR -
25 avril 2007 à 21h27 #34788
Merci pour l’info GR
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26 avril 2007 à 7h29 #34808
Je ne comprends pas vraiment le culte des morts et des ancêtres, propre aux asiatiques. L’article est donc difficilement accessible pour quelqu’un comme moi…
Bon, c’est vrai que cela reste très descriptif.
En tout cas, on apprend des choses.
Merci Marseille 13013 (hou, si c’est pas un pseudo militant, ça !!!).
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