Aller au contenu

Les Doktors germaniques dans le Viet Minh

Discussions générales sur le Vietnam Le Vietnam, son passé, son histoire Les Doktors germaniques dans le Viet Minh

  • Ce sujet est vide.
Vous lisez 6 fils de discussion
  • Auteur
    Messages
    • #1325

      [size=10pt][size=10pt][size=10pt][size=10pt]

      Quote:

      thời đại mới
      REVUE VIETNAMIENNE D’ÉTUDE ET DE DÉBAT
      No. 3 – Novembre 2004

      Les Doktors germaniques
      dans le Viet Minh[1] A la mémoire de Georges Boudarel,
      décédé le 26 décembre 2003[2]

      I – Une histoire commune
      Quand on parle des ralliés intellectuels de langue allemande dans le Viet Minh, on a affaire à la fois avec l’histoire vietnamienne de 1941 à 1966, avec l’histoire française, l’histoire autrichienne et allemande depuis 1933. C’est donc un thème qui nous unit parce qu’il s’agit d’un épisode de notre histoire commune. Ce symposium a comme tâche d’élucider cet épisode mal connu; personnellement, je ne peux que me pencher sur des documents afin de retracer des évènements, mais les témoignages de ceux qui ont connu et travaillé avec ces hommes sont tout aussi précieux et seront les bienvenus.

      J’ai eu la chance de trouver des documents, parfois des fonds, dans les archives de l’ancienne RDA et en France, dans une cave à la campagne non loin de Francfort sur le Main, dans un débarras à Paris, auprès d’une vieille dame à Vienne. Je dois dire qu’au cours de mes recherches pendant l’année 2003 j’avais parfois le sentiment de rendre la vie à des hommes qu’on avait oubliés parce que leur(s) histoire(s) dérangeai(en)t, et avec chaque dossier, avec chaque entretien je découvrais un nouvel aspect de leur vie. Essayons ensemble de réparer cette omission bien que, pour ceux qui ont connu ou aimé les personnes en question, cela ne sera pas toujours facile.

      II – Une cause utile pour la RDA

      Avant de procéder plus chronologiquement et de retracer quelques parcours exemplaires, je voudrais vous présenter un aspect du retour des ralliés du point de vue de la politique de la RDA en la matière:

      Le 20 février 1950, Erich Honecker, alors président du mouvement de la jeunesse est-allemande (FDJ), fit appel aux «soldats allemands au Vietnam» dans la Légion étrangère. Parce qu’ «il n’est pas compatible avec le futur et l’honneur de notre nation» qu’ils restent dans la Légion, il les exhorta de rallier «le camp des révolutionnaires vietnamiens où se trouvaient déjà beaucoup d’anciens légionnaires allemands.» Il promit l’amnistie et un emploi à ceux qui rentreraient en RDA.[3] Quatre mois plus tard, le président de la RDA, Wilhelm Pieck, recevait une note du Comité central du Parti communiste vietnamien qui lui confirmait qu’ «il y avait beaucoup de soldats allemands prisonniers de l’Armée de Libération du Vietnam». La matière était considérée comme de la première importance, et Pieck dût la présenter au Politbureau parce que «Si nous pouvions faire en sorte qu’un certain nombre (de ces gens) viennent ici, ce serait…magnifique pour notre propagande envers l’Allemagne de l’Ouest.»[4] Et le secrétaire général du Parti socialiste unifié (SED), Walter Ulbricht, peu avant l’arrivée du premier transport d’anciens légionnaires du Vietnam, recommanda que «par des interviews, des émissions de radio et des photos, une campagne publique devrait avoir lieu à propos de notre campagne contre la rémilitarisation de l’Allemagne de l’Ouest.»[5] Ainsi les anciens ralliés du Viet Minh en RDA étaient utilisés comme des objets dans la lutte politique et idéologique dès le début…

      schutte1.jpg

      Photo 1 (de gauche à droite) assis : Pham Van Dong, Borchers, Frey, Vo Nguyen Giap et sa femme Dang Bich Ha;
      debout : Luu Van Loi, 2 personnes non identifiées, Schöder (Coll. H. Schütte)

      Pour le lire en entier, veuillez cliquer : ici

    • #26173
      Nem Chua
      Participant

        Boudarel a été très controversé: professeur à l’université de Jussieu, il avait été répudié par des étudiants et des profs pour son histoire passée dans le Viet Minh.

        On l’a accusé d’avoir été un tortionnaire, spécialisé dans l’interrogatoire de soldats Francais, qu’il aurait su faire craquer en nombre. (je n’avais pas creusé le sujet à l’époque)

        Erwin Borchers, lui, a une histoire bien plus claire et en fait assez héroique. Quittant le Viet Minh à la fin du conflit, il s’est rendu en RDA ou il a travaillé à la radio, animant si je me rappelle bien une émission en vietnamien. Je crois qu’il est encore en vie.

        En tout cas, l’expérience du Vietnam de ces gens a du être très unique.

      • #26175

        Pourtant Boudarel avait aussi ses défenseurs.

        [quote=Jean-François Clopeau, professeur d’histoire – géographie au lycée de Bras-Fusil

        ] À propos de la guerre d’Indochine et de Georges Boudarel

        Réponse à un lecteur du “J.I.R.” pétri de haine et d’ignorance

        « Q uand le lieutenant nous envoie au marché, on soulage de son panier de victuailles le premier “nha qué” (paysan en vietnamien) venu, rencontré sur la route. S’il piaille, on lui fout un bon coup de pied dans le ventre. Quand le lieutenant nous envoie à la pêche, on s’assoit bien tranquillement près d’un pêcheur qui lance ses filets et on attend que sa nasse soit pleine. Alors on la lui confisque au nom de la loi. Si le pêcheur a le culot de protester, on le flanque à l’eau ».
        Voilà ce qu’écrivait, avec la bonne conscience de l’inconscience un sergent en poste au Tonkin au début du 20ème siècle (lettre citée par son fils, l’écrivain Michel Ragon in “Enfances vendéennes”, paru en 1990).
        Un demi-siècle plus tard, le 22 décembre 1945, l’éditorial du journal “Combat”, fondé par Albert Camus, stigmatise, sous la plume de Georges Altman « les représailles sauvages que les défenseurs d’un certain ordre colonial exercent envers les hommes du Viet Minh ».
        Faut-il encore un exemple de ce qu’a été l’oppression coloniale et la guerre d’Indochine ? Le 29 juillet 1949, Jacques Chegaray dénonce dans “Témoignage Chrétien” la torture en Indochine en citant les propos d’un officier français : « La dynamo, c’est bien commode pour l’interrogatoire des prisonniers. Le contact, le pôle positif et le pôle négatif, on tourne, et le prisonnier parle ! » L’usage de la torture, pratiqué quotidiennement, est connu et admis ici par tous, ajoute le journaliste.

        C’est contre cet ordre là que va s’insurger Georges Boudarel, jeune enseignant français parti exercer son métier à Saïgon en 1948, lorsqu’il rejoint les rangs du Viet Minh deux ans plus tard.
        Que l’on n’approuve pas sa démarche est une chose. Autre chose est que l’on déverse sur sa mémoire un tombereau d’injures, comme le fait F. Guiraudou (courrier des lecteurs du “JIR” du 6 mai), en lieu et place d’arguments et en évacuant soigneusement le contexte historique de sa présence aux côtés du Viet Minh dans un camp de prisonniers du corps expéditionnaire. Le tout étant émaillé d’affirmations fantaisistes (70% des prisonniers français ne seraient pas revenus des camps du Viet Minh), et les cadres du Viet Minh étant comparés, pour faire bonne mesure, aux nazis.

        La réalité a été pourtant assez terrible pour qu’il ne soit pas besoin de forcer la dose. Dans une thèse qui fait autorité, soutenue à Montpellier en 1985, le colonel Bonnafous donne 51,3% de décédés ou disparus chez les soldats prisonniers du corps expéditionnaire (constitué en 1954 pour les 4/5èmes d’étrangers engagés dans la Légion et de soldats recrutés dans les colonies d’Afrique), soit 8.416 morts ou disparus, dont 2793 Français, sur un total de 16.429 prisonniers.
        Car on manquait de tout dans ces camps. La ration hebdomadaire des prisonniers – théoriquement d’un kilo de riz par jour – était le plus souvent de 700 g, et c’était à peu près tout. « Il est probable, écrit le colonel Bonnafous, que si les prisonniers avaient pu disposer de nuoc mam (une saumure de poisson riche en protéines, une des bases de l’alimentation des Vietnamiens), bon nombre d’entre eux ne seraient pas morts en captivité ».

        Ce même auteur estime à 70 le nombre d’exécutions sommaires de prisonniers dans les camps du Viet Minh. « Pour inacceptables et inhumains qu’ils soient, ces cas ne peuvent permettre d’affirmer que l’élimination physique des prisonniers de guerre était la pratique habituelle », écrit l’historien Alain Ruscio en 1992 dans son ouvrage “La guerre française d’Indochine 1945-1954”, citant le livre de l’ancien député Jacques Beucler (“Quatre années chez les Viets” paru en 1977) : « Quand on me pose la question : Avez-vous été maltraité ? Je réponds : Pas réellement, sauf exceptions. Il serait plus juste de dire que nous n’avons pas été traités du tout. La pénurie, le climat, le cafard, suffisent à détruire les corps les plus robustes et les âmes les mieux trempées ».
        Chiffre pour chiffre, on peut mettre en regard du nombre de prisonniers de guerre du corps expéditionnaire disparus ou morts, celui des prisonniers du Viet Minh ayant subi le même sort dans les camps de l’armée française : de l’ordre de 9.000, dont « un grand nombre d’exécutions, surtout dans les années 1952 et 1953 », d’après un rapport « secret confidentiel » du 11 mars 1955 rédigé par le général Beaufort et cité par le colonel Bonnefous, rapport qui conseillait aux autorités françaises de ne pas trop insister sur ce problème…

        Reste enfin la question de la propagande permanente, insidieuse et / ou violente, dans des pratiques que les prisonniers, notamment les officiers français, ont vécu comme une tentative de destruction de leur personnalité, et à laquelle Georges Boudarel a effectivement participé. Mais encore une fois, comment porter un jugement en ignorant le contexte historique ainsi que la formation des soldats et cadres du Viet Minh, pétris tout à la fois de philosophie confucéenne et d’idéologie communiste, l’une et l’autre moralisatrice, avec la croyance, pour la seconde, en l’édification d’un homme nouveau, tout cela dans le bruit, la fureur et la boue d’une guerre coloniale et sur fond de guerre froide ?
        Cinquante ans après, on retrouve concentrée sur Georges Boudarel (qui, soit dit en passant, a été acquitté par un tribunal dans un procès de crime contre l’humanité que lui ont intenté d’anciens prisonniers du Viet Minh) cette fureur, cette boue et ces relents haineux de guerre froide qui traversent tout le courrier de F. Guiraudou. Cela montre que ces médiateurs entre l’histoire savante et le citoyen que sont les enseignants d’histoire du secondaire ont encore devant eux une immense tâche quand il s’agit de questions qui, telles les guerres coloniales, ne sont pas encore des “objets froids” comme le disent les historiens.

        Jean-François Clopeau,
        professeur d’histoire – géographie
        au lycée de Bras-Fusil

        [/quote]

        Source : ICI

      • #26179
        Nem Chua
        Participant

          Boudarel avait donc été acquité.

          C’est très delicat quand-même, quelles que soient les raisons pour avoir tourné casaque, de s’occuper de faire craquer ses anciens compatriotes, plutôt que de faire de la radio, comme Borchers, ce qui peut aussi être efficace pour laver des cerveaux, ou de participer au montage d’opérations militaires, comme bon nombre de « soldats blancs d’Ho Chi Minh », pour reprendre le titre d’un excellent bouquin.

          C’est encore délicat –quoique défendable, sans doute, en connaissant les tenants et aboutissants– d’enseigner un sujet sensible comme l’histoire, qui est, on le sait bien, un puissant outil de formattage des idées.

        • #26183
          Nem Chua wrote:
          Boudarel avait donc été acquité.

          C’est très delicat quand-même, quelles que soient les raisons pour avoir tourné casaque, de s’occuper de faire craquer ses anciens compatriotes, plutôt que de faire de la radio, comme Borchers, ce qui peut aussi être efficace pour laver des cerveaux, ou de participer au montage d’opérations militaires, comme bon nombre de « soldats blancs d’Ho Chi Minh », pour reprendre le titre d’un excellent bouquin.

          Mais, les Vietnamiens des deux côtés on fait la même contre leurs propres compatriotes. D’ailleurs, comme les Français, collabos durant la deuxièmes guerre. Tu sais que, souvent l’homme, lorsqu’il est aveuglé par sa conviction politique ou religieuse arrive à commettre les pires.

          Comme des autres anciens raliés au Viet Minh qui ont trouvé l’asile politique dans des pays de l’est après le bouleversement du monde communiste (sino-sovietique) qui a, semble-t-il, été à l’origine de leurs départ du Vietnam, ensuite par l’intermédiaire de certains membres du PCF, il a pu bénéficier l’amnistie ainsi que la protection auprès des autorités françaises (peut-être en échange contre quelques renseignements).

          extrait d’un entretien avec Albert Clavier – carnet du Vietnam (mars 2005) wrote:
          Albert Clavier, un ancien ralié et commendant de l’armée Populaire Vietnamienne répondant à la question sur le motif le poussant de quitter le Vietnam : Les accords prévoyaient la remise des prisonniers mais bien sûr pas des raliés. Il y a eu la dissolution du camp des raliés et ils sont allés travailler sur les chantiers de reconstruction des voies férées et des voies de communicatin.

          Moi je me suis retrouvé six mois à l’hôpital pour me soigner… Puis à l’âge de 27 ans, j’ai été démobilisé avec le grade de commendant et j’ai été affecté à ce qui s’appelait alors le ministère de la propagande qui deviendra plus tard le ministère de la Culture. Quelques temps après il y a eu la création de la maison des éditions en langues étrangères où j’ai été muté. Avec la création du journal Le Vietnam en marche, j’ai commencé à travailler comme journaliste. Je parlais déjà couramment vietnamien ce qui em permettait de partir seul avec ma carte de presse faire mes reportages. Et j’ai travaillé jusqu’en 1964.

          Je suis marié une première fois avec une Vietnamienne, nous avons eu deux enfants : une fille prénommée France (la nostalgie du pays) et qui vit avec moi aujourd’hui et un garçon, Maurice (à cause de Maurice Thorez) Ma femme m’avait épousé contre l’avis de son père qui était un ancien fonctionnaire du régime colonial et, à force de persuasion, il a réussi à nous faire divorcer. Je me suis remarié avec la fille d’une gueule cassée, un homme qui avait été complètement défiguré à la bataille de Dien Bien Phu. Lui qui avait eu sa vie brisée par mes compatriotes a été d’accord pour que sa fille m’épouse. Nous avons eu une petite fille et un garçon qui vievent toujours à Budapest.
          En juillet 1962; j’ai participé à une conférence des cadres, puisque j’étais considér comme un cadre supérieur du parti communiste vietnamien. Chaque événement politique donnait lieu à des cours politiques et celui-ci porté sur une conférence à Moscou où il avait été question du désarmement nuclaire et de la co-existence pacifique. Cette conférence avait divisé le camp socialiste avec URSS d’un côté et la Chine de l’autre. C’est Lê duân, secrétaire général du parti des travailleurs du Vietnam, qui présidait la réunion et il prenait une position pro-chinoise. 0 la fi de son discours, qui avait duré des heures, il demanda si des camarades avaient des questions. J’ai levé la main et j’ai dit :  » Camarade, je me considère comme membre du parti communiste français et je suis bien ennuyé car tu dis qu’il faut suivre la ligne chinoise. Qu’est-ce que je dois faire car mon parti n’est pas sur cette ligne? » Il a commencé par dire que Maurice Thorez était un traître à la classe ouvrière française, etc. Je me suis levé et j’ai dit que dans ces conditions là je n’avais plus rien à faire ici et j’ai quitté la réunion. Le lendemain même j’étais relevé de mes fonctions de rédacteur français et j’étais mis rédacteur à l’édition en espagnol alors que je ne connaissais pas un mot de cette langue.

          C’est là que commencent les désaccords. Ensuite c’est le rapport Khrouchtchev qui critique le stalinisme et le culte de personnalité, et qui n’est pas diffusé au Vietnam (pas plus qu’en Chine d’ailleurs). J’en ai eu connaissance grâce au premier secretaire de l’ambassade d’Union sovietique à qui je donnais des cours de français. Il m’a demandé de le faire connaître auprès des intellectuels vietnamiens. Je l’ai fait car je connaissais bien ce milieu, j’avais toujours ma carte de presse que l’on n’avait pas osé me retirer. Puis les choses ont empiré. J’étais soumis à toutes sortes de tracasseries lorsque je me rendais à l’ambassade sovietique. Beaucoup d’amis n’osaient plus venir me voir. La situation devenait intolérable pour moi, alors que quelques mois auparavent j’avais songé à prendre la nationalité vietnamienne pensant ne plus pouvoir rentrer en France. Je vivais dans un état de crainte et de suspicion. J’ai alors demandé à l’ambassadeur sovietique de pouvoir rejoindre son pays. Il était d’accord, mais les Vietnamiens ont mis leur veto, j’ai tenté la même chose avec la Bulgarie, même réponse. J’en ai alors parlé avec le correspondant de l’Humanité qui rentrait en France pour voir si le PCF pouvait faire quelque chose. J’étais le seul dans cette situation. Boudarel n’était pas touché et Trago, qui n’a jamais parlé vietnamien, non plus. Un matin, je suis appelé par le dircteur des éditions étrangères, Nguyen Khac Vien, un ancien responsable des Viet Kieu en France et qui était alors plus pro-chinois que les Chinois. Il m’annonce qu’il a une triste nouvelle :  » Tu dois nous quitter  » Je lui demande : pourquoi une triste nouvelle? Tu ne voulais plus de moi?- Mais non » dit-il Et il évoque tout ce que j’ai fait pour le Vietnam etc. Mais pour moi c’est du baratin.

          Cela faisait deux mois que le PCF demandant au parti des travailleurs du Vietnam de faciliter mon départ pour Budapest était arrivée. Lambassade de Hongrie m’attendait depuis deux mois. Nguyen Khac Vien ajoutait que j’avais que quelques jours pour préaprer mon départ. C’est l’ambassadeur sovietique qui m’a expliqué les raisons de ce départ pricipité. Lors des célébrations du premier Mai, François Billoux, représentant du PCF devait venir officiellement à Hanoi; il fallait éviter que je le rencontre pour lui expliquer la situation. Je retarde donc mon départ avec l’accord des Hongrois mais au grand désepoir de Nguyen khac Vien. Je prend contact avec Targo et Boudarel; le premier avait une lettre pour aller à Berlin et l’autre à Prague. Avec Targo, nous décidons de rencontrer Billoux pour lui expliquer que la neutralité vietnamienne dans la polémique sino-sovietique n’en est pas une. Nous ne contactons pas Boudarel avec qui nous sommes en froid du point de vue politique puisqu’il est sur la position des Vietnamiens à ce sujet. Nous pouvons rencontrer Billoux qui ne nous croit pas, mais nous explique qu’il faut quitter le Vietnam pour nos destinations respectives. C’est ainsi que je quitte le Vietnam le 3 mai.

          Malgré tout, j’en avais gros de partir. Bien que quelques jours auparavant il y a une grande réception au ministère de la culture en mon honneur au cour de laquelle je fus décoré de la médaille de la résitance. Je venais de passer près de 20 ans de ma vie dans ce pays que j’aimais, et j’aime toujours d’ailleurs. J’en avais gros de devoir quitter ce pays comme un ennemie alors que j’avais sacrifié, pour la cause certes, mais aussi pour eux, ma jeunesse et tout. Le voyage en avoin comprenait Hanoi, Pékin, Moscou et Budapest. En Chine, nous avons été pris en charge par l’ambassde de Hongrie. A Budapest, j’ai travaillé au sein de la fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique où d’ailleurs j’ai beaucoup fait pour la solidarité avec le Vietnam puiseque c’était la période de la guerre américaine.

          > Si c’était à refaire?
          – Je refais tout sans hésitation.

          > Etes-vous retourné au Vietnam?
          – Non jamais. J’avais une activité qui ne me permettait pas d’y retourner puis plus tard des problèmes de santé qui me l’ont interdit. J’adore ce pays et ce peuple. Même si des erreurs ont été faites, je pense à la reforme agraire en particulier.

          > Comment expliquez-vous cette influence chinoise à ce moment-là?
          – Il y a le prsetige de le révolution chinoise qui était considérable. Et même si les Vietnamiens ont subi plusieurs siècles de colonisation chinoise, il y a un socle commun asiatique en eux. Et l’aide chinoise a été importante en cadres, en armement, en ravitaillement. Et puis ne pas oublier que la majorité des cadres vietnamiens étaient formés en Chine. Peu l’ont été à Moscou….

          Par la suite Albert Clavier travailla à la compagnie de Jean_Baptiste Deumeng et retourna à Budapest. Il réside actuellement dans la région grenobloise avec sa fille France. Son fils Maurice, musicien, est mort à 20 ans de paludisme à HCV. en 1978.

          Le 29 octobre 2004 il a été décoré de l’ordre de l’amitié par son exellence Nguyen Dinh Bin ambassadeur du Vietnam.

          << cette décoration est ma légion d'honneur>>

          Propos et recueillis par Dominique Foulon

        • #26188
          Nem Chua
          Participant

            Encore un qui a travaillé pour Doumeng, le « Milliardaire Rouge », avec sa boite Interagra, qui lui a fait une fortune parce qu’il affichait son appartenance au parti et s’ouvrait ainsi des portes qui étaient fermées aux autres.

            Là encore, discutable.

            On en connait qui sont encore là! (et des bons)

          • #26505
            Nem Chua;14993 wrote:
            Boudarel avait donc été acquité.

            Non, il n’ avait pas été acquité car il n’ a pas pu être jugé puisqu’ il a pu bénéficier d’ une loi d’ amnistie (!). Il a eu de la chance car avec les témoignages accablants à son encontre il aurait eu du fil à retordre avec la justice.

        Vous lisez 6 fils de discussion
        • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.