› Le Vietnam en France › Vos Origines, vos Racines › Etre soi dans la diffférence
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15 septembre 2006 à 22h16 #1290
Bonsoir chers amis,
Pour l’anniversaire de mon premier mois parmi vous, je viens vous faire partager ma petite histoire, après avoir parcouru tout le forum et lu la plupart de vos messages. Evidemment, ceux regroupés dans cette rubrique sont émouvants parce qu’ils parlent de la souffrance de ne pas connaître un parent ou les deux, d’avoir été adopté et déraciné, d’avoir été abandonné.
Certains ont pu retrouver leur famille biologique au Vietnam et ont vu leurs parents adoptifs réagir négativement (on comprend mieux la sévérité de la sélection des dossiers de demandes en France) mais tous ont été bien accueillis. Je suis étonnée, au passage, de la facilité avec laquelle des guides ont pu aider aux recherches.
J’ai même appris que, contrairement aux idées reçues, une famille pauvre du pays pouvait aider financièrement l’enfant retrouvé devenu adulte. Quant à l’attitude des vacanciers devant la pauvreté des habitants, elle manque, en effet souvent de tact, comme l’ont relevé des membres du forum : pourquoi refuser de prendre des cartes postales en échange d’argent ? C’est humilier l’enfant en lui donnant l’impression de lui faire l’aumône.
Pourquoi ne pas payer l’enfant placée comme bonne, mais la nourrir seulement ? Pourquoi ne pas reconnaître que l’on est plus riche et que l’on peut payer ? La pauvreté n’est pas une tare ou un vice ; l’argent circule : un jour on en a, le lendemain on peut très bien se retrouver sans. Les revers de fortune arrivent fréquemment et n’épargnent personne.
Personnellement, je n’ai pas été adoptée, mais mon sort aurait été peut-être plus heureux si je l’avais été par un couple qui me désirait. Or j’ai été désirée seulement par ma mère, qui m’a imposée à mon père, un fils de famille riche venu faire ses études en France et brutalement chef de famille. Elle a fait deux autres enfants avec lui croyant lui donner le sens des responsabilités…
Ce sont les adultes qui accordent de l’importance aux conditions matérielles ; il paraît que je dormais dans une valise. C’est ma mère qui en a souffert, pas moi. Mes premières années ont été imprégnées de vietnamien, ma langue maternelle ; quelle déception quand j’ai compris que tous ceux que j’appelais soeurs, frères, tantes, oncles n’étaient pas de ma famille !
Ma mère a demandé le divorce pour épouser un Français quand j’avais six ans ; j’ai revu mon père régulièrement au début, puis il a quitté la ville et nous avons correspondu un temps. Jusqu’à ce qu’il reparte à Saïgon en 1975, malheureusement pour lui car sa famille avait choisi le mauvais camp. Ma grand-mère m’a raconté qu’il m’avait écrit après que j’ai quitté la maison, et que ma mère avait répondu à ma place en refusant de l’aider à quitter le pays pour regroupement familial.
C’est ça, aussi, la mentalité vietnamienne : les parents décident pour les enfants, ne leur reconnaissant aucun droit, que des devoirs… J’ignore donc si mon père est vivant ou décédé, suite aux conditions de vie durant sa « rééducation ». Il voulait aller au Canada ou aux Etats-Unis où avaient émigré les membres de sa famille.
Pourtant je n’ai pas le désir d’aller au Vietnam à sa recherche ni à celle des survivants de cette branche paternelle. Comme Methadrone, j’ai fondé ma propre famille et mon statut de parent a coupé le cordon ombilical. D’autre part, je suis persuadée que nous ne disposons pas que d’une seule vie, c’est pourquoi je ne suis pas désespérée.
Alors je pense aux adoptés et à ceux qui ressentent le besoin de connaître leurs parents biologiques ; je comprends qu’ils souffrent d’avoir été abandonnés, même pour leur bien, parce qu’ils ne peuvent pas s’aimer puisque leurs parents les ont rejetés, et cette incapacité de s’aimer constitue un boulet qui les empêche d’avancer dans la vie puisqu’il faut commencer par s’aimer soi-même pour aimer les autres. Quelque part, ils se sentent responsables, de même que les enfants de divorcés s’imaginent être responsables de la séparation de leurs parents.
Il faut pouvoir se dire qu’on est digne d’être aimé, et cela, on peut y arriver tout seul, par ses pensées et ses actes. Avec le temps, on rencontre des personnes qui nous aiment, en tant qu’être humain fait de défauts et de qualités. Un jour, il faut faire le deuil de l’enfant qui est en nous. Ne restez pas en situation de demande, placez-vous en position de donner.
Mon histoire a fait de moi quelqu’un sans liens familiaux ; avec les déménagements, j’ai perdu tous mes souvenirs, bijoux, photos. Je n’ai rien à vous montrer que d’actuel (je suppose que mon île grecque est hors-sujet, d’où l’absence de photos). Mon demi-frère s’occupe de notre mère, en France, ma soeur leur rend visite de temps en temps de Paris, mon frère cadet vit à Dubaï et je ne les vois jamais. Ils ne viennent pas me voir non plus. J’ai reçu une éducation très dure, en tant qu’aînée et j’ai eu le mauvais rôle de seconde maman. Parfois, il vaut mieux avoir des parents adoptifs qui font le maximum pour vous aider à démarrer dans la vie, et non le minimum, de mauvais coeur en plus : au lieu de faire Langues Orientales, j’ai dû me contenter d’un BTS de secrétariat, par exemple. Et encore, grâce à une bourse d’études, due à mon bon dossier scolaire…
Je comprends le mal-être des adoptés, mais voudrais leur faire passer le message suivant : regardez devant vous, malgré le passé douleureux ; pensez à la force de vie qui vous a fait naître malgré votre mère, si elle ne vous a pas désiré. Pensez à l’amour que vous pourrez donner lorsque vous aurez fait la paix avec le passé et avec vous-même.
Thu Huong -un peu longue et solennelle ce soir- mille excuses je vous prie-
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15 septembre 2006 à 23h24 #25741
De biens belles paroles, pleines de sagesse, Thu Hong. :jap: :clapping:
Thu Huong wrote:Parfois, il vaut mieux avoir des parents adoptifs qui font le maximum pour vous aider à démarrer dans la vie, et non le minimum, de mauvais coeur en plus.
Et j’ajoute : parfois, il vaut mieux avoir des parents adoptifs que pas de parents : à l’age de 4 ans, j’ai perdu mon père et il reste difficile, pour un homme, de se construire sans modèle masculin (malgré tout, cela m’a peut-être offert la possibilité de voir les choses différemment des autres testostéronés). Pour moi, le retour aux sources ne sera jamais rien d’autres que paroles, photos et partitions (il était compositeur).
La valise dans laquelle tu dormais était peut-être un(e ?) prémisse de tes futurs déménagements à répétition…
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15 septembre 2006 à 23h36 #25742
:thanks: Thu Huong, ton témoignage est vraiment touchant.
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16 septembre 2006 à 9h56 #25755
+1
Merci Thu Hong pour ce touchant témoignage..
Quote:un peu longue et solennelle ce soir- mille excuses je vous prie-tu n’as pas à t’excuser..
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16 septembre 2006 à 10h28 #25757
+1
Je crois que ce que nous dit chị Hương est très juste, que ce soit pour des adoptés ou pour les autres.
Mes deux frères sont papas de petits garcons, et les deux, chacun de sa manière, sont mis en face de la relation que notre père avait avec nous. Rien d’extrème, mais avec des excès aussi. L’un comme l’autre font face et essaient de ne pas reproduire le schéma paternel.
Il y a deux facons de vivre sa vie, étonnament tranchées: on reproduit ou on diverge des schémas qu’on a vus. Je crois qu’à notre génération, pas mal de gens divergent.
Chị Hương dit aussi:
Thu Huong wrote:[…]
je suis persuadée que nous ne disposons pas que d’une seule vie, c’est pourquoi je ne suis pas désespérée.
[…]Étonnament, qu’on en ait une ou plusieurs en fin de compte n’a aucune importance. C’est le fait d’en être persuadé qui aide chị Hương dans sa vie. C’est le bienfait réel de la métempsychose*, il suffit d’y croire pour que ca ouvre des espaces d’avenir quand on n’a plus d’espoir.
Je suis réaliste, ce qui est peu compatible avec pas mal de questions de foi. Pourquoi être « bon » (et d’ailleurs qu’est-ce que c’est?) quand on n’aura pas à payer ses frasques en enfer, ou dans une autre vie? Je risque de tomber dans le cynisme amoral.
La vraie question là-dedans est finalement à propos de ce que je dois transmettre à mes enfants. Les valeurs chrétiennes d’amour et de respect? Sans doute. La relation complexe des chrétiens avec l’argent et le pouvoir? C’est lié, mais c’est un handicap majeur dans la société moderne vietnamienne. (j’en ai fait les frais assez pour le savoir)
Se projeter dans une continuité de vies, ca permet de prendre des libertés dans celle-ci si il en est besoin, en sachant que ce n’est pas perdu, que ca compte quelque part; en prenant ses responsabilités.
* la réincarnation, banane! :tease:
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16 septembre 2006 à 10h51 #25758
super message thu huong, pleine de belle parole et censé !! :bravo:
je retiens cette jolie phrases :
« Ne restez pas en situation de demande, placez-vous en position de donner. »
le plaisir de donner voila quelque chose d’immense, et surtout le plaisir de profiter de chaque journée, de chaque moment même les plus simples, les plus banals car chaque moment est unique !!
:thanks: thu huong
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17 septembre 2006 à 10h22 #25810
:thanks: pour cette intervention deroutante et emouvante
difficile d’ajouter quoi que ce soi sauf par plaisanterie bien que:Etre soi dans la diffférence perso, c’est etre soi, c’est etre different
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17 septembre 2006 à 10h46 #25815VNlover wrote::thanks: pour cette intervention deroutante et emouvante
difficile d’ajouter quoi que ce soi sauf par plaisanterie bien que:Etre soi dans la diffférence perso, c’est etre soi, c’est etre different
Je suis d’accord avec toi mais une chose est certaine, pouvoir le dire c’est se libérer.
Mon histoire ton histoire, son histoire, toute nos histoires sont différentes mais ce qui n’est pas différent c’est le poids sur le coeur. Pouvoir l’extraire ( je dirai même l’exorciser ) est une bonne chose, après on se sent mieux.Chi Thu Huong , tu permets que je t’appelle chi, je te souhaite pleine de réussite pour la suite de ton parcours dans la vie et aussi plein de bonheur (dans ton île).
J’ai connu sut le forum une dame très sympa qui a le même pseudo que toi mais elle a disparu de la circulation. C’est bien dommage. -
17 septembre 2006 à 11h43 #25822
« Je suis d’accord avec toi mais une chose est certaine, pouvoir le dire c’est se libérer.
Mon histoire ton histoire, son histoire, toute nos histoires sont différentes mais ce qui n’est pas différent c’est le poids sur le coeur. Pouvoir l’extraire ( je dirai même l’exorciser ) est une bonne chose, après on se sent mieux. »bien entendu, je n’ai jamais voulu exprimmer le contraire et il y a des choses qui sont plus simple a dire qu’a vivre, ce n’atait pas a prendre pour un jugement ou quoi que ce soit d’autre, au contraire
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17 septembre 2006 à 17h55 #25829
Je remercie sincèrement ceux qui ont bien voulu lire ce long message et y répondre ; je regrette que celles auxquelles je répondais plus particulièrement, Valye, Loan et Bichthao ne l’aient pas lu. Plus tard peut-être.
Je faisais allusion dans le titre à nos différences en tant que métis, plus ou moins apparent, à nos origines, à nos histoires familiales. Je voulais dire que nous devons nous affirmer comme différents, assumer, gérer, composer, accepter et aimer l’héritage qui fait de nous ce que nous sommes.
La valise qui m’a servi de berceau me ramène à celle où j’avais rassemblé les vieilles photos et autres archives que j’ai perdue ; j’aurais pourtant aimé vous montrer ma grand-mère et ma mère à leur arrivée en France, mes parents à leur mariage, mon père avec moi. Dommage que je ne puisse pas partager ces photos avec vous !
Amicalement,
Dalila
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18 septembre 2006 à 12h17 #25858
Alors je pense aux adoptés et à ceux qui ressentent le besoin de connaître leurs parents biologiques ; je comprends qu’ils souffrent d’avoir été abandonnés, même pour leur bien, parce qu’ils ne peuvent pas s’aimer puisque leurs parents les ont rejetés, et cette incapacité de s’aimer constitue un boulet qui les empêche d’avancer dans la vie puisqu’il faut commencer par s’aimer soi-même pour aimer les autres. Quelque part, ils se sentent responsables, de même que les enfants de divorcés s’imaginent être responsables de la séparation de leurs parents.
Bonjour Thu Huong,
Ton message est très touchant et ne peut laisser indifférent.
Je voulais te dire que j’aie toujours bien acceptée mon adoption.
Je pense que si l’on se retrouve à être adopté ce n’est pas parce qu’on est rejeté par ses parents,
c’est surtout que les aléas de la vie les ont obligés (en général).
J’ai toujours ressentie au fond de moi que ma mère ne m’avait pas abandonnée,
mais confìée parce qu’elle n’a pas eu le choix.
(j’en ai eu la confirmation)
Aujourd’hui, je suis mariée , maman de 3 enfants et ils sont toute ma vie.
Je dirai que si je les aime si fort , c’est qu’au fond de mon coeur j’ai toujours su que ma mère bio m’avait aimée.
Et si j’ai réussi à me construire ce n’est malheureusement pas grâce à ma mère adoptive.
Dans la vie, nous sommes confrontés à faire des choix…les bons de préférence.
Me concernant je suis très heureuse d’avoir fait des recherches sur ma famille bio.
Mon fils cadet (8 ans)était très demandeur sur mes origines, ses origines.Bien sûr, ceci est mon avis perso…
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19 septembre 2006 à 19h03 #25893
Et moi j’ai été enlevée à ma mère à l’âge de 7 ans ,sans aucun doute aujourd’hui ,je sais que c’est par ma faute ,j’ai été conquise ,déjà toute petite par cette famille qui m’a enlevé lorsque je n’avais que 3 ans ,j’avais avec eux de la bonne nourriture et des vétements propres ,c ‘est ce qui m’a attiré chez eux puis j’ai fini par rejeter ma propre mère parce qu’elle ne pouvait m’offrir tout cela ,aujourd’hui ,j’ai compris que grâce au témoignage de ma mère et de mes soeurs retrouvées après 30 ans ,que ce destin c’est moi qui l’ai provoqué ,je le regrette profondément ,j’ai refermé une barrière après ma mère et j’en ai souffert durant toutes ces années et j’en souffre encore parfois quand je repense à tout ce temps perdu ,j’ai été comme nettoyée de tous les souvenirs existants avec ma mère ,la famille qui m’a enlevé ,je l’ai détesté bizarrement alors que petite je ne voyais qu’eux ,à présent ,je comprends mieux certaines choses et je ne suis plus prisonnière de ce passé ,j’ai pardonné et j’espère que de là haut ou ils sont ils me pardonnent aussi .Mais mon rê^ve serait de revenir au Vietnam car je ne me lasserais jamais ,jamais de dire que j’irais mourir là ou je suis née .
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20 septembre 2006 à 12h27 #25932
Très chère Loan, :love:
Arrêtes de culpabiliser … :MdrDevil:
Quand on est un petit enfant, on est encore bien innocent.
Voir inconscient …
Ce destin pour moi tu ne l’as pas choisi !!!
Alors maintenant, respires, vis et profites de ta FAMILLE toute entière.
:bigsmile:LOAN wrote:Et moi j’ai été enlevée à ma mère à l’âge de 7 ans ,sans aucun doute aujourd’hui ,je sais que c’est par ma faute ,j’ai été conquise ,déjà toute petite par cette famille qui m’a enlevé lorsque je n’avais que 3 ans ,j’avais avec eux de la bonne nourriture et des vétements propres ,c ‘est ce qui m’a attiré chez eux puis j’ai fini par rejeter ma propre mère parce qu’elle ne pouvait m’offrir tout cela ,aujourd’hui ,j’ai compris que grâce au témoignage de ma mère et de mes soeurs retrouvées après 30 ans ,que ce destin c’est moi qui l’ai provoqué ,je le regrette profondément ,j’ai refermé une barrière après ma mère et j’en ai souffert durant toutes ces années et j’en souffre encore parfois quand je repense à tout ce temps perdu ,j’ai été comme nettoyée de tous les souvenirs existants avec ma mère ,la famille qui m’a enlevé ,je l’ai détesté bizarrement alors que petite je ne voyais qu’eux ,à présent ,je comprends mieux certaines choses et je ne suis plus prisonnière de ce passé ,j’ai pardonné et j’espère que de là haut ou ils sont ils me pardonnent aussi .Mais mon rê^ve serait de revenir au Vietnam car je ne me lasserais jamais ,jamais de dire que j’irais mourir là ou je suis née . -
27 septembre 2006 à 21h00 #26160
Le Thi a écrit :
Je voulais te dire que j’aie toujours bien acceptée mon adoption.
Je pense que si l’on se retrouve à être adopté ce n’est pas parce qu’on est rejeté par ses parents,
c’est surtout que les aléas de la vie les ont obligés (en général).Oui, ce qui compte c’est le sentiment d’avoir été abandonné ou pas ; un enfant vit dans un monde à part ; d’ailleurs, on pourrait parler d’enfantillage, à propos de ta préférence pour ce couple qui a su te séduire. Ici, j’ai connu une amie qui a été donnée à un couple stérile du même village et qui a vécu près de ses parents bio et des frères et soeurs qu’ils sont gardés… Je te dis pas la souffrance psychologique ; d’ailleurs, elle a fini par mourir d’un cancer il y a deux ans.
J‘ai toujours ressentie au fond de moi que ma mère ne m’avait pas abandonnée,
mais confìée parce qu’elle n’a pas eu le choix.
(j’en ai eu la confirmation)Bien sûr, une mère voit d’abord l’intérêt de son enfant comme tu le sais depuis que tu es mère toi-même. Personnellement, je n’ai jamais cru que mon père ne m’aimait pas comme voulait me le faire croire ma mère, parce qu’il ne payait pas la pension alimentaire, ou pace qu’il ne me prenait pas pour vivre avec lui !
Aujourd’hui, je suis mariée , maman de 3 enfants et ils sont toute ma vie.
Je dirai que si je les aime si fort , c’est qu’au fond de mon coeur j’ai toujours su que ma mère bio m’avait aimée.
Et si j’ai réussi à me construire ce n’est malheureusement pas grâce à ma mère adoptive.
Dans la vie, nous sommes confrontés à faire des choix…les bons de préférence.
Me concernant je suis très heureuse d’avoir fait des recherches sur ma famille bio.
Mon fils cadet (8 ans)était très demandeur sur mes origines, ses origines.Bien sûr, ceci est mon avis perso…
Tes enfants ont de la chance d’avoir une vraie famille, et pas seulement les deux parents !
Amicalement,
Thu Huong
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27 septembre 2006 à 21h18 #26161LOAN wrote:Et moi j’ai été enlevée à ma mère à l’âge de 7 ans ,sans aucun doute aujourd’hui ,je sais que c’est par ma faute ,j’ai été conquise ,déjà toute petite par cette famille qui m’a enlevé lorsque je n’avais que 3 ans ,j’avais avec eux de la bonne nourriture et des vétements propres ,c ‘est ce qui m’a attiré chez eux puis j’ai fini par rejeter ma propre mère parce qu’elle ne pouvait m’offrir tout cela ,aujourd’hui ,j’ai compris que grâce au témoignage de ma mère et de mes soeurs retrouvées après 30 ans ,que ce destin c’est moi qui l’ai provoqué ,je le regrette profondément ,j’ai refermé une barrière après ma mère et j’en ai souffert durant toutes ces années et j’en souffre encore parfois quand je repense à tout ce temps perdu ,j’ai été comme nettoyée de tous les souvenirs existants avec ma mère ,la famille qui m’a enlevé ,je l’ai détesté bizarrement alors que petite je ne voyais qu’eux ,à présent ,je comprends mieux certaines choses et je ne suis plus prisonnière de ce passé ,j’ai pardonné et j’espère que de là haut ou ils sont ils me pardonnent aussi .Mais mon rê^ve serait de revenir au Vietnam car je ne me lasserais jamais ,jamais de dire que j’irais mourir là ou je suis née .
Chère Loan,
Quand on est un enfant, il nous arrive de faire des « enfantillages » ; c’est le devoir des adultes de nous faire comprendre que nous nous trompons. Si personne ne t’a détrompée, tu ne dois pas te sentir coupable, mais accepter ton destin comme tu l’as fait, et pardonner, à l’enfant que tu étais avant tout.
Nous ne pouvons pas changer le regard des autres quand il nous voit comme différents quand nous sommes pareils malgré notre apparence, riches ou pauvres, jaunes ou noirs. Par contre nous pouvons changer le nôtre sur nous-mêmes, et c’est celui-là qui compte.
Amicalement,
Thu Huong
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9 août 2007 à 1h22 #41868
Tout d’abord, merci de ton message touchant Thu Huong.
Je veux juste ajouter que je vis bien mon adoption. Je suis heureux de vivre avec ma famille adoptive, même si parfois celle du Vietnam me manque. En ce qui me concerne, je n’en veux pas à ma mère, qui nous a confié à un orphelinat après le mort de mon père. Elle l’a fait pour notre bien à moi et à mes 2 petits frères.
Je ne considère pas cela comme un abandon étant donné que j’ai de nouveau contact avec maintenant et que tout se passe bien.
Maintenant, je continue mes études et faire ma route tout en gardant le contact.
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